Constance était présente. Haley était plus que ravie. La soirée valait le coup. Son sourire se dessina fortement. Le bonheur de rencontrer une amie en or. La jeune femme était le rayon de soleil qui éclairait tout. A chaque rencontre, c’était un bon moment. Hal’ avait même osé se confier à la brunette qui avait de même. Constance avait été la première à tenter de tout dire sans vergogne. Ça avait mis en confiance son amie qui avait enchaînait et qui n’hésiterait pas à le refaire. C’était dès le premier regard qu’elles étaient devenues liées. La brune aux yeux verts avait discuté avec cette personne pleine de vie qui était d’un naturel à vous faire fondre. Elle était si attachante. On ne pouvait passer son chemin. Elles savaient, maintenant, se dévoiler et être vraie l’une envers l’autre. Grand pas pour chacune. La fille plus pauvre avait même invité Hal' à entrer chez elle. Elle lui avait montré sa misère sans se cacher derrière un masque. Il en relevait une nana vraiment courageuse et généreuse.

- CONSTANCE ! Cria Haley pleine de joie. Tu es là. Alors là je suis au paradis ! Ça va toi ? Tu es venue seule ?

Prête à s'aventurer dans la foule et à activer son radar à scoop, Iseult Ainsworth s'avança sur le ponton. D'office, elle repéra quelques têtes connues et d'autres simplement rencontrées dans la rue. Elle ne se trompait jamais, sa mémoire des visages lui permettait sans mal de deviner ce qu'il en était de chaque personne. Au delà des gens et du brouhaha qu'ils produisaient, la jeune femme percevait le son d'une mélodie répandue allégrement sur toute la longueur du navire. Le buffet avec son assortiment impressionnant de petits fours et autres gourmandises lui faisait de l'œil et les décorations trouvaient là un regard appréciateur. Elle saurait féliciter les organisateurs de la soirée lors du flash. Les dispositions mises en place pour l'occasion étaient vraiment nombreuses et toutes plus appréciables les unes que les autres. Iseult stoppa son inspection un instant, saisissant une coupe de champagne que les serveurs se faisaient un plaisir d'offrir au gré de leurs allées et venues. Les lèvres apposées sur le verre, la brune s'étonna du goût plutôt doux et fruité de la boisson. Un point en plus pour le chef cuisinier et le coordinateur de la soirée. Un sourire simple sur le visage, la jeune femme observa de nouveau les arrivants, se félicitant du choix de sa tenue qui lui permettait de passer inaperçue et d'évoluer dans cet univers d'hypocrisie et d'amour sincère. Tout cela écœura la brune. Aucune personne pour en rattraper une autre !
Enfin, son regard s'arrêta sur une cible de choix, une personne qu'elle était en fin de compte très contente de voir. De profil se dessina le visage d'un homme qu'elle se disait haïr. Il était pourtant de notoriété publique qu'Iseult était la première à venir le déranger ou simplement l'enquiquiner lorsque l'occasion se présentait. Aujourd'hui était une occasion. Le buffet devant elle, la jeune femme s'empara d'un plateau et de différents hors d'œuvre avant de se diriger silencieusement, un grand sourire aux lèvres, vers Payton. Elle esquissa une rictus en apercevant sa manière de tenir son verre et présenta le plateau garni juste sous le nez de l'homme.

ISEULT▬ Un délicieux petit met mon cher Payton ?

Observer. Observer la foule alentour, cette espèce d'excitation et de clameur ambiante alors que la soirée démarrait lentement mais sûrement. Observer ces gens, ces visages souriants, toute cette superficialité. Ces masques grimaçants. Avoir envie de vomir devant cette vision, ce faste inutile. Se demander ce que l'on fout là, mais surtout se demander pourquoi? Pourquoi avoir accepté cette foutue invitation ? Les investigateurs de ce qui s'annonçait comme un intense calvaire pour Payton, n'étaient même pas visibles dans son champ de vision. Forcer la main à quelqu'un et ensuite laisser cette personne seule. Bravo « l'amitié » ! Vider son verre d'un trait, sentir le liquide alcoolisé descendre le long de son œsophage. Seule distraction de la soirée.

Aviser un nouveau serveur, se servir pour la seconde fois. Reprendre son poste d'observation, verre en main. Myriades de bulles éclatants contre les parois de ce dernier. Se perdre dans cette contemplation et puis être dérangé dans cette activité au combien intéressante. Payton releva la tête et jaugea du regard son interlocutrice. Iseult. Ne manquait plus qu'elle ! Au moins aurait-elle l'occasion de le distraire un peu. La sauveuse de la soirée, il fallait que ce soit-elle, cette personne aussi énervante qu'agréable.

Les bras croisés, le verre dans une main, appuyé contre un mur, l'analyste se redressa. Sourire – forcé exprès – de mise. Ton emprunté. « Quelle délicate attention, douce Iseult. Mais que me vaut l'honneur de cette.. visite ? Suis-je donc le seul sujet intéressant de cette petite sauterie ? Ou bien alors tu as garnis copieusement ces amuses-gueules d'arsenic, dans le but de me faire mourir dans d'atroces souffrances ? Ça cache quelque chose, j'en suis sûr ! ». Du bout des doigts Payton s'empara alors d'un amuse bouche. « Merci ! Comment se fait-il que tu en sois réduite à faire le service ? ».

C'était là, c'était le moment, Serena avait vu que Chuck s'était laissé aller. Seulement au moment où Serena avait approché ses lèvres de celles du jeune homme, elle avait entendu comme un bruit de.. crachat ? Elle s'écarta surprise, en écarquillant les yeux et reconnaissant une figure familière, c'était sur, tout a fait le genre de son professeur loufoque Nathanael Collins. Ils avaient passé du "bon temps" ensemble plusieurs fois, décidemment, la chance n'était vraiment, mais alors pas du tout du côté de Serena. Elle regardait Chuck enlever sa veste avec empressement, mécontent et vit le dit Nath s'avancer vers elle sans aucune gène, évoquant leurs "cours particuliers". Oh mon dieu, il n'aurait pas pu faire plus explicite, avec un peu de chance Chuck serait trop occupé par sa veste pour remarquer l’ambiguïté de la phrase, en même temps il venait de lui cracher dans le dos. "Oh Mr Collins ! Heu, ca va très bien merci !", dit-elle avec un stress mal dissimulé. Elle faisait semblant de l’appeler comme cela, parce que sinon il serait trop étrange qu'une élève appelle son professeur par son prénom. Nathanael était carrément passé devant Chuck sans se soucier du fait qu'il lui avait littéralement cracher dessus, ce qui avait provoqué une mine dégoûtée chez la jeune fille. Mais maintenant qu'allait-elle faire ? Elle préférait jouer sur la confusion à présent de toute façon il était improbable qu'un "Tiens j'ai couché 2-3 fois avec Serena" se glisse dans une dispute à propos d'olives sur une veste de costume.

Joan ne savait pas vraiment ce qu'elle comptait faire. Le 4 Juillet n'était pas vraiment dans ses plans avant que le fameux Ethan Sanders débarque une nouvelle fois dans sa vie. Il avait voulu qu'ils se retrouvent là bas pour fêter ce patriotisme américain. Quand on connaissait les activités de Joan, le patriotisme n'était pas une de ses qualités premières.
Pourtant, la nostalgie, ses souvenirs et le fameux personnage d'Ethan l'avaient poussé à accepter et elle était en train de s'habiller pour une sorte de soirée mondaine à la mode de Detroit. Elle opta pour une robe simple, elle n'avait vraiment plus l'habitude mais pour se noyer dans la foule, il fallait suivre le mouvement.
Elle arriva sur le paquebot alors que bon nombre de convives étaient déjà là. Elle connaissait peu de monde en ville et reconnut seulement quelques têtes qu'elle avait eu la chance de rencontrer. Elle fit quelques sourires et se dirigea tout droit vers le bout du paquebot pour fumer. La première bouffée de sa cigarette lui fit le plus grand bien pour lutter contre ses émotions qui la chamboulaient depuis l'arrivée d'Ethan. Elle regarda la mer et se mit à penser à sa vie si ce malheureux évènement n'était pas arrivé...

Ce n'était pas comme si Payton avait été son seul choix. Elle aurait pu aller trouver quelqu'un d'autre avec qui converser et à l'occasion quelqu'un avec qui passer une soirée agréable mais c'était plus fort qu'elle. Voir cet énergumène et sa tenue tout droit venue des plus excentriques personnages, la rendait joyeuse et lui donnait envie de le pousser à sortir de ses gonds. A ses risques et périls bien sûr, l'homme n'était pas sans répartie. Elle songea de nouveau à ces histoires d'hypocrisie et de sincérité, sur quelle échelle se plaçait-elle avec Payton ? Évitant de trop penser à cette balance perpétuelle, la journaliste avisa la propriétaire du cup&cake, le sourire aux lèvres, accompagnée d'une femme inconnue. Plus loin, son oeil expert repéra Braeden Wilde, un militaire qu'elle espérait bien interroger un jour et extorquer des informations cruciales avant sa rivale sur l'affaire, la farouche Sacha McCalister. Le regard revenant sur le fameux personnage à ses cotés, elle ne se départit pas de son sourire lorsqu'il lui répondit.

ISEULT▬ Arsenic, non ça aurait été trop facilement identifiable, je préfère faire les choses en douceur et venir voir ce qu'il en est du coté du pauvre petit Payton, tout seul … avec son chiffon blanc et ses toc de vieillard.

Allusion sensible au mouchoir entre le verre et la main de l'homme.

ISEULT▬ J'ai pensé un moment surgir pour te jeter à l'eau mais je t'aurai rendu service et évité de passer la soirée ici avec ce petit monde. Je me suis donc dit que tu aurais besoin de compagnie, il ne faudrait pas que tu puisses partir trop tôt de la petite fête, ce serait bête …

Quelle compassion ! Et puis, si cela pouvait énerver Payton … rien ne lui ferait plus plaisir.

Une invitation reçue pour la fête nationale Américaine. Une proposition à une « amie » et voici Ethan en train d'attendre sur le ponton, que celle qui arrive à lui retourner le cœur en une demie-seconde à peine, daigne arriver. Et si elle avait changé d'avis soudainement ? Hypothèse fort probable. Qui était-il pour débarquer ainsi dans sa vie après tout ? Vouloir tout chambouler impunément et faire remonter à la surface les souvenirs les plus noirs, ceux qu'elle cherchait sans doute à enfouir par tous les moyens. Observant les méandres paresseux de la fumée de sa cigarette, Ethan attendait bien sagement, telle une pauvre âme en peine. Si d'ici vingt bonnes minutes elle ne pointait pas le bout de son nez, il aurait compris et la laisserait en paix - et puis il n'aurait plus qu'à rentrer chez lui, car rien ne le retenait ici-même ; que des têtes inconnues, partout sur ce navire.

Un instant à peine, il détourna son regard cristallin avant de le reposer au même endroit. Et là, il l'a vit. Éclipsant toutes les autres. Plus belle que jamais dans sa robe. Joan ne le remarqua pas et passa devant lui. Il l'a suivi avant de se porter à sa hauteur. Un large sourire se dessina sur son visage. « Salut, toi ! Tu vas bien?... J'ai eu peur que tu ne viennes pas... enfin durant une demie-seconde. ». Il aurait voulu la serrer dans ses bras, mais il se retint. Tirant une dernière bouffée sur sa cigarette, il la jeta ensuite d'un geste précis par dessus bord. « Au passage, tu es resplendissante ! ». Un peu maladroitement et ne sachant trop quelle attitude adopter, il lui demanda alors : « Tu veux qu'on aille à l'intérieur ? »

Chuck se détacha de Serena quand il se fit cracher dessus. Cracher dessus, oui, vous avez bien lu. Alors il avait vécu des situations hors du commun durant sa vie mais celle-là, on ne lui avait jamais faite encore. Il enleva sa veste pour vérifier les dégâts et fut rassuré en remarquant qu'on ne voyait presque rien. Il fronça les sourcils et lança un regard noir au fautif. Le jeune homme avait une belle allure d'abruti et en un clin d'oeil, Chuck sut qu'il allait le détester. Alors imaginez ce qu'il ressentit quand l'abruti en question réussit à s'enfoncer encore plus en adressant la parole à Serena. Et pour lui dire quoi? Chuck avait franchement peur de comprendre. Il fixa les deux jeunes gens, ne pouvant pas s'empêcher de se reculer légèrement. il avait mal compris, c'était forcément ça, elle n'aurait jamais...

Il remarqua alors la gêne dont Serena faisait preuve, la façon dont elle essayait de le convaincre qu'elle ne le connaissait pas plus que ça, l'hésitation et l'embarras dans sa voix. Oh, non. Il baissa les bras et lança un regard scandalisé à la jeune femme, ignorant dés lors royalement le fameux Mr Collins. "C'est ton professeur?" Le coup des cours particuliers ainsi que le vouvoiement l'avaient en effet mis sur la voie... Il préférait ne pas se tourner vers le jeune homme de peur de devenir violent. Il n'était vraiment pas du genre à s'énerver, mais il y avait quelque chose dans ce qu'il venait d'apprendre qui le mettait hors de lui. Il baissa la voix et se rapprocha de Serena pour être sure que personne d'autre qu'eux trois ne l'entendrait. "Tu t'es tapé ton professeur?" Demanda-t-il d'une voix scandalisée. Il savait qu'il se montrait totalement de mauvaise foi, lui aussi avait été voir ailleurs pendant l'année dernière, mais le fait que Serena ait fait la même chose le rendait malade. Et le fait qu'elle ait choisi l'un de ses professeurs rendait le tout encore pire. "Pitié, dis-moi que cet idiot est juste entrain de rigoler." Aussi énervé qu'il était, il aurait presque préféré que Serena lui mente et lui explique que c'était juste un copain et qu'ils avaient monté un canular pour voir comment il réagirait.

Arsenic. Mot résonnant de manière fort agréable à ses oreilles. Dose létale, s'écrouler raide à même le sol, pour ainsi éviter d'être confronté trop longtemps à cette masse grouillante et immonde, que pouvait représenter tous ces humains en mal de reconnaissance. Un regard à droite, un regard à gauche. Toujours pas « d'amis » en vue. Quoique... si ! Enfin Downy semblait être bien occupé, à discuter avec... Braeden. Dommage qu'il ne les aient pas repérés plus tôt, l'ancien profiler serait alors allé les embêter, enfin surtout l'ancien militaire jaloux comme pas deux. Payton se surprit à rire. « Iseult, chère Iseult, l'arsenic n'est pas décelable ainsi, car n'a pas d'odeur... un léger fumet d'amande, enfin à peine, c'est vraiment trop léger pour qu'on puisse le sentir dans une eau infectée, ou bien même dans un aliment. On devrait se méfier ! » dit-il tout en mordant dans le seul amuse-bouche qu'il mangerait de la soirée. Après avoir avalé ce qu'il avait dans la bouche, d'un ton tout aussi cinglant que Iseult il reprit la parole. « Le chiffon blanc et les tocs de vieillards sont de bien meilleure compagnie que certaines personnes ici présentes... devant moi. Oh pardon, tu es encore là ! Je ne pensais pas avoir parlé aussi fort ! »

Comme chien et chat, cela n'avait jamais de cesse entre eux. Qui aurait le dernier mot ? Combat ne s'achevant pour ainsi dire jamais. Round 356. Au final, la jeune femme semblait le connaître un peu plus qu'il n'y paraissait. Se faire jeter par dessus bord, idée vraiment tentante. « C'est vraiment gentil à toi... entre nous, il est vrai qu'avec un boulet à la patte on va moins loin et surtout moins vite ! ». Il eût presque envie de ponctuer la fin de sa phrase par un clin d’œil... presque ! Pour le moment, il conservait son calme, la quantité de Lexomil ingurgitée n'y était sans doute pas pour rien.

Saoirse était devant la glace de sa chambre de passage. Les futurs parents avaient insisté pour qu'elle dorme sur place de temps à autre et bien que cela n'arrangeait pas ses affaires, elle avait accepté. Elle ne pouvait pas être payée gracieusement comme à l'ordinaire alors elle prenait les avantages qui passaient. Parfois elle se demandait ce qui se passerait si les autorités venaient à apprendre ce qu'elle faisait, entre la grossesses et les trafics. Nul doute que la seconde activité lui vaudrait plus cher que la première. Même si bon, il y a des fous partout. Elle avait déjà échappé à la prison une fois et n'avait pas vraiment envie d'y faire un tour de façon certaine. Rien que l'idée de ne plus pouvoir être enceinte à cause de ça la révulsait. Ses treize enfants étaient sa raison de vivre. Elle était née pour être enceinte. Elle avait même été élevée dans ce but précis. Des souvenirs de la secte lui revenaient de temps à autre mais rien de bien méchant au final. Comme le pire avait été effacé de sa mémoire.
Elle posa la robe qu'elle avait placé devant elle pour en prendre une autre. Le couple avait insisté pour qu'elle aille avec eux à la soirée du 4 juillet. Une fête qu'elle ne fêtait pour ainsi dire jamais. Elle n'éprouvait aucun attachement pour son pays. Elle vendait même parfois des armes dans son dos. Le comble de la trahison ! Cela lui importait peu. Son enfance à être formatée avait anéantie en elle tout amour pour sa nation. Cette fête ne représentait donc rien pour elle. Elle avait encore une fois accepté pour leur faire plaisir. Certes, elle ne fêtait rien mais avec un peu de chance, elle pourrait s'amuser un peu. Elle finit par faire son choix, plutôt inhabituel il faut dire mais qu'importe. Elle rejoignit donc le couple au salon et ils prirent tous trois la direction de la fête. Pas mal d'invités se trouvaient déjà sur place. Elle laissa seul le couple et partit faire le tour de l'assemblée en direction du buffet. Une main sur son ventre, elle hésita à faire son choix.

Joan commençait à fumer, le regard perdu vers l'océan. Elle aimait ce sentiment de liberté que lui évoquait ce type de paysages. Elle tira une nouvelle bouffée et sentit une présence familière à côté d'elle. Malgré une décennie de séparation, elle ne pouvait oublier cette présence lorsqu'elle se présentait. Elle tourna la tête vers Ethan Sanders, l'homme qui l'avait invité à la soirée. Il avait fait des efforts vestimentaires comme Joan et souriait à sa vue. La tueuse lui rendit son sourire alors qu'il exprimait sa peur qu'elle ne vienne pas et lui disait qu'elle était jolie ce soir.
Joan lança en même temps qu'Ethan sa cigarette au loin, avec ce sentiment étrange qu'ils ne s'étaient jamais quittés. Elle lui répondit à son tour.

Ethan, désolé, je ne t'avais pas vu! Moi, ne pas venir à une soirée? Tu me connais si mal que cela? Je dois dire que t'es pas mal non plus..

Il y eut un moment de gêne qu'Ethan s'empressa de combler en l'invitant à l'intérieur. Le sourire de Kellers s'effaça brièvement lorsqu'elle évoqua le mot soirée, la dernière qu'ils avaient passé ensemble n'avait pas été des meilleures... Il finit par revenir et elle l'invita d'un geste de main à continuer l'aventure à bord du paquebot tout en le regardant intensément.

Avec plaisir! Même si je ne connais pas grand monde apparemment, ce sera l'occasion peut être!

C'était un bon début ; Il se faisait engueuler. Et puis Braeden sembla comprendre ce qu'il lui était encore arrivé. Et lui attrapa les mains pour regarder les dégâts. Downy aurait dû se rétracter en un instant, piquer un fard et tout le tralala. Mais non. Non, Braeden faisait simplement attention à lui... Il s'accidentait assez souvent. Mais son scooter ne prenait jamais. La bonne blague quoi. Et si Wilde faisait attention à lui donc, c'était normal. Il n'avait pas vu comment il l'avait couvé du regard pendant deux mois durant. Chaque journée, il était resté assis dans sa chambre, à le regarder après avoir corrigé quelques copies. Downy eut un éclair, un souvenir fusant qui traversa son esprit. La dernière fois qu'Hesther l'avait traîné en boîte. Il était un peu saoul. Et il avait fallu ça pour qu'il comprenne que... Il retira ses mains qui étaient restées plus d'une dizaine de secondes dans celles de son camarade. Pas penser à ça. Il préféra rentrer ses poings dans les poches de son pantalon. Et regarda un instant la tenue de son ami. Ah mon dieu ! Mais il avait mis autre chose que son t-shirt ! Certes ce vêtement lui allait bien, mais là... Ah non, pas re-ça. Il préféra encore esquisser un sourire alors qu'il posait ses yeux sur un drapeau des états-unis, accroché au loin. " C'est rien, j'ai juste encore fait un tour aux Urgences. " En regardant ce drapeau, le souvenir d'une patrie qu'il haïssait presque depuis plusieurs années. Qui avait voulu lui croire l'impossible ; Qu'il n'était pas un tueur. Et qui avait tenté tant bien que mal de lui nettoyer les mains avec des billets verts. Il eut une petite pensée pour sa famille. Foutue tradition. Et pour tout ceux tombés. Et il chuchota, quasiment inaudible, alors qu'il fixait le pavillon : " Pour Downy Clarkson et Braeden Wilde. Qui doivent encore se battre dans leur tête. "

Cet idiot avait rougit. Il était juste trop craquant quand il rougissait. Avec son petit noeud pap', ses joues rouges et ses beaux yeux. Il avait retiré ses mains assez violemment, mais après avoir attendu un moment. Il semblait gené. Ce qui eu le don de faire rougir Wilde. Il avait surement fait une bêtise. Son ami avait commencé à le détailler avant de regarder ailleurs. C'était quoi le probleme? Il avait une tache? Il vérifia vite fait avant de se mettre à regarde Downy plus loin que le bous de ses blessures. Il était beau, très beau comme ça. Chic et même assez sexy... oulah mais qu'est ce qui lui prenait? Penser à autre chose, penser à autre chose... Mais que redardait Downy? Braeden se retourna, et le vit. Le drapeau. Ce foutu drapeau à la con. Pour lequel il avait donné dix ans de sa vie, pour lequel il avait frolé la mort des tas de fois. "C'est rien, j'ai juste encore fait un tour aux Urgences." "Downy... C'est pas rien, cette connerie te tuera un jour... Promets moi de ne plus monter sur ce truc., j't'e prie.." Oui bon, il y avait moins explicite mais il était inquiet, beaucoup trop.
"Pour Downy Clarkson et Braeden Wilde. Qui doivent encore se battre dans leur tête." Downy avait à peine chuchoté cette phrase. Il ressentait la même chose que Braeden. ils étaient tout les deux dans le même état. Wilde ne fit pas gaffe à Payton, ou Iseult, non loin d'eux. Il ne fit attention à rien d'autre que Downy pour dire vrai. Il n'avait qu'une envie, le prendre dans ses bras et ne plus le lacher. Mais il ne pouvait pas se le permettre. Downy et lui, ça ne pouvait pas exister. Jamais. Tomber amoureux d'un hétéro quel connerie. Il pesta contre lui même intérieurement, avant se s'accouder à la rembarde du pont, les yeux sur l'eau. "Et prions pour qu'ils gagnent le combat" Ce qui était sur en tout cas, c'est qu'il n'avait plus la tête à la fête.

Les gens ? Il en connaissait sûrement sur le bateau. Mais ça ne l'intéressait pas, ça. Son scoot qui le tuerait... Un sourire teinté d'ironie apparut sur ses lèvres. Les trucs susceptibles de mettre fin à ses jours, il connaissait, merci. Il n'était pas un gamin irresponsable. C'était juste que.. Il avait souvent le cerveau prit entre des tonnes de sentiments. Et la tête ailleurs. Qu'on le mette dans une voiture, ce serait sûrement pire. Il poussa un léger soupir. "Et prions pour qu'ils gagnent le combat" Downy posa son regard sur Braeden. Ils n'étaient pas d'humeur à la fête. Il n'y avait pas de quoi. Des parias. Voilà ce qu'ils étaient tout deux. Downy vint s'accouder aux côtés de Braeden. Avec ce regard songeur, cet air un peu frustré... Il se mordilla la lèvre inférieure et préféra faire comme lui, regarder l'eau. Bizarrement, la scène finale de Titanic lui revint. Enfin, mélangée au rêve qu'il avait fait en s’endormant devant le film. Ce rêve bizarre, avec sa main se glissant dans la sienne face au monde qui s'écroulait. Un instant vide de paroles passa. " Tu crois qu'un jour on en verra la fin ? Qu'un jour on aura la paix ? " On pouvait rajoute le Qu'un jour on sera heureux, mais Clarkson n'était pas utopiste non plus. Il y avait longtemps qu'il ne comprenait pas pourquoi ça ne finissait pas. Platon disait que seul le mort avait vu la fin de la guerre. A force, il voulait bien le croire. Les horreurs ne trottaient plus dans un crâne six pieds sous terre. Il secoua très légèrement la tête. Il ne devait pas penser à ça. Ils devaient faire la fête. Ou du moins avoir l'air. Pour faire bonne figure.

Il aurait aimé pouvoir fêter ce jour important comme les autres. Boire une coupe de champagne ou deux, rigoler, être avec du monde et oublier les soucis pendant une soirée. Fallait pas rêver. En tout cas, dans les quelques mètres carrés qui entouraient les deux hommes, l'ambiance s'était dégradée. Vive les souvenirs, la fête d'indépendance et les guerres à la con.

Le buffet était désormais ouvert et Vivian abordait un grand sourire à la clientèle qui venait se servir, mais pour la plupart avec le peu de grâce possible. Les gens semblaient piquer comme des vautours dans les plats, ce qui avait tendance à la révoltée, elle qui préférait que tout soit parfait et que la manque de propreté la dégoutait énormément. Elle fronça les sourcils et demanda avec tact qu’on utilise les ustensiles au lieu de piger complètement dans les plats. Soudainement, une femme approcha du buffet, elle était enceinte, un ventre bien rond, ce qui fit sourire la grande dame qu’était Vivian. « Bonjour, vous attendez votre enfant pour bientôt ? » Évidemment, Madison ne connaissait pas du tout la situation de cette inconnue. Elle ajouta malgré tout. « Souhaitez-vous un peu de soufflés au saumon fumé et à la brousse de brebis ou de homard, chlorophylle de roquette, chair de tomate zebra et fleur de bourrache ? » Demanda Vivian, tout sourire. Évidemment, ses recettes et plâts préparés n’avaient aucunement un lien avec le reste de la cuisine plus simple et fast food qu’on servait dans le buffet. Madison avait sélectionné de fines recettes qu’elle espérait plairait malgré tout à un buffet de ce genre.

Saoirse maintenait sa main droite posée sur son ventre rond. Elle arrivait dans la période où elle commençait véritablement à devenir ronde mais elle s'en souciait peu. En général, c'était même la période qu'elle préférait quand l'enfant qu'elle portait dans son ventre commençait à grandir et devenir le futur bébé qui viendrait au monde. Si certaines femmes jugeaient parfois gênants d'être aussi grosses ou bien de recevoir des coups, Saoirse au contraire adorait ça. Cette période la rendait totalement euphorique et il ne faisait nul doute que c'était l'une des raisons pour laquelle, elle était aussi souvent enceinte. Tandis qu'elle continuait d'observer le buffet, une dame rousse dotée d'une grande classe vînt l'aborder de l'autre côté. La jeune femme lui adressa un regard surprise puis se dota d'un sourire. Les femmes enceintes ça attirait bien souvent les gens.

- Bonjour. Oh, encore quatre mois.

Elle avait dit ça sur un ton joyeux comme si rien ne la rendait plus heureuse que de mettre un enfant au monde. En réalité, l'accouchement comme beaucoup de femmes était l'étape qu'elle aimait le moins tant pour la douleur qu'il causait que pour ce qu'il signifiait, la fin d'une grossesse. Son interlocutrice poursuivit en citant ce qui se trouvait devant elle. Saoirse ne connaissait bien sur pas la moitié des plats. Malgré l'argent qu'elle possédait en bonne quantité et qu'elle posséderait d'autant plus si elle souhaitait le conserver, elle avait toujours repoussé le luxe. Elle trouvait ça futile et encombrant. Aussi la bourgeoisie n'était pas son domaine de prédilection. Elle continuait tout de même de se montrer aimable.

- Oh je ne saurais trop dire ! Tout à l'air délicieux ! Que me recommanderiez-vous ?

Elle se doutait que de faire ce type de demandes à la dame face à elle aurait surement un effet positif. Pourquoi ne pas tester cette cuisine ? Autant s'amuser un peu. Saoirse adorait les découvertes

Ethan se tenait maintenant aux côtés de Joan. Délicieuse impression que, malgré les années passées rien n'avait changé entre eux. Enfin rien, pas tout à fait. Il y avait tout de même quelque chose d'un peu étrange, une sorte de distance, marquant un léger fossé. Distance engendrée par l'intimité d'un lourd secret, qu'ils tentaient tant bien que mal de garder. Une certaine gêne flottait dans les airs, chargeant le ciel situé au dessus de leur deux têtes d'une tension sous-jacente et presque palpable. Il était préférable d'oublier le passé, le temps d'une soirée au moins. Cela ne serait sûrement pas une mince affaire, sachant ce qui avait pu se passer lors de la toute dernière soirée qu'ils avaient pu passer ensemble. Goût amer qui lui resta en bouche, au moment où la jeune femme prenait la parole. « Ça ne fait rien. Le principal, c'est que tu sois là au final ! Il manqua de s'étrangler.  Je... j'... ermm... ouais, j'imagine que tu n'aurais loupé ça pour rien au monde ! ». Ironie quand tu nous tiens.

Alors qu'il posait son regard sur Joan, il en vint à se demander si cela était une bonne idée de l'avoir amenée ici, elle semblait si désemparée soudainement, à l'évocation d'un mot, un simple mot pourtant porteur d'un sens bien lourd. « Je ne connais pas grand monde non plus, c'est le moment de se mêler un peu au tout Detroit. Son sourire s'agrandit alors. Et bien allons-y alors et arrêtons de faire nos asociaux ! ». Ethan tendit le bras à Joan, avant d'amorcer un pas vers la salle de réception. Beaucoup de monde à l'intérieur et au milieu de toute cette foule, un seul visage connu. Nathanael. Tenant toujours Joan par le bras il lui dit alors : «  Y a un de mes amis qui est-là, ça te déranges si on se joint à lui ? »

"Tu crois qu'un jour on en verra la fin ? Qu'un jour on aura la paix ?" Bonne question. Downy s'était joint à lui. Leurs bras se frôlaient. Ce qui faisait frissonner Braeden. La veste et la chemise n'étaient pas très épaisse. Et puis c'était Downy. Braeden regarda l'eau un long moment. Ils méritaient tout les deux d'être heureux. Mais si Downy l'était, si il trouvait enfin quelqu'un, Braeden aurait le coeur brisé. Il le savait, et il se préparait doucement mais surement. Il imaginait le jour ou Downy lui annoncerait la nouvelle. Et puis le jour ou il l'aiderait à se préparer puis l'accompagnerait devant l'hôtel. Braeden pensait bien être témoin, c'était normal après tout. Il lui donnerait des conseils, sourirait, ne lâcherait pas, et se tairait lors de la question fatal, son dernier recours. Il le laisserait partir, parce que c'était comme ça. Parce que Downy serait heureux avec une autre. Elle lui ferait des enfants, ils seraient une famille parfaite. Puis Braeden resterait son ami, le tonton des gosses. Il aurait quelques histoires, puis il mourrait seul, jeune, tué par son amour trop grand pour lui.

Ne pas penser à sa, ne pas penser à sa. C'était la fête bon dieu! Braeden s’écarta de la rambarde et sourit à Downy. Il fallait fêter la vie, pas la mort. "allez viens la Clarkson, on va aller s'amuser et te chercher une amoureuse, ce serait trop bête de rentrer seul non?" il sourit, attrapa son ami par le bras et le tira vers l’intérieur. la musique vrillait ses oreilles et l'ambiance battait son plein. une musique douce commença, un slow assez langoureux. Braeden mourrait d'envie de danser, mais il préféra sourire à son ami "J'crois que la fille la bas est intéressé par toi, invites la" Un autre sourire. Il fallait que son ami s'amuse.

Très vite, Joan retrouva le sourire. Elle n'arrivait tout de même pas à croire qu'elle se retrouvais au bras d'Ethan dix ans après l'avoir lâchement laissé de côté. Elle avait été blessé et d'une certaine manière, elle en voulait au monde entier. Les choses avaient changé, elle était devenue un monstre pour espérer l'oubli mais cela n'avait pas fonctionné...
Elle le regarda en tentant de passer outre ce léger moment de malaise. La soirée serait différente et c'était tout ce qui comptait désormais, il fallait juste profiter de ce nouveau présent inespéré. C'est sûrement la raison pour laquelle Ethan préféra passer sous silence cette allusion et l'invita à rentrer à l'intérieur. Joan ne put qu'accepter devant son air heureux et son envie d'arrêter l'asociabilité. Elle eut même un petit rire, il n'avait pas vraiment changé.
Joan accepta le bras du jeune homme et lui répondit.

Tu as raison, mêlons nous à la foule! Je rêve où tu as déjà plus d'amis que moi ici?

Elle lui sourit sincèrement alors qu'il désigna trois personnes au centre de la pièce en véritable pourparlers d'après ce que pouvait constater Joan. Il était temps de prendre son sourire le plus éclatant et d'y aller. Elle suivit donc Ethan vers les jeunes gens et les salua avec un sourire timide.

Fièrement accroché au bras de Joan, c'est avec un immense sourire qu'il s'apprêtait à démarrer la soirée. Il se sentait bien à ses côtés, malgré tous les souvenirs peu joyeux qui l'assaillaient à chaque fois qu'il posait le regard sur elle. Impression d'être malgré tout à sa place, d'être là où il aurait dû être il y a bien longtemps. Ne pas commencer à imaginer tout et n'importe quoi non plus, profiter de l'instant, de la présence de Joan et rien de plus. « Je ne connais pour ainsi dire qu'une personne ici. J'ose espérer que tu as un peu plus de connaissances que ça. Il grimaça légèrement et chuchota à l'oreille de la jeune femme. D'ailleurs cet ami est un peu... étrange, n'ait pas peur surtout ! Ethan retrouva un volume plus audible. T'es prête ? Allons prendre notre bain de foule alors ! »

Les deux jeunes gens arrivèrent à hauteur du groupe de trois personnes. Grande conversation portant sur on ne sait trop quoi. Ethan salua Nathanael d'un geste avant de prendre la parole. « Bonsoir Nath' ! Et bonsoir tout le monde. On est désolés de s'incruster, mais on s'est dit que voir au moins un visage familier durant la soirée ne pourrait pas faire de mal. Nath... je te présentes Joan... une amie. Joan, Nathanael. Il serra ensuite la main à Chuck et Serena avant de se présenter à son tour. Ethan, enchanté et encore désolé du dérangement. ». Pourvu que Nathanel ne fasse pas de gaffes concernant Joan, son ami était au courant pour ses recherches... Mais connaissant le personnage et son naturel gaffeur, il était plus que probable que celui-ci mette les pieds dans le plat. Mauvaise idée que d'être venu le trouver en compagnie de Joan. Mais trop tard pour faire marche arrière.

Mr Collins? C'était ses élèves qui l’appelaient comme ça, pas son occupation favorite après les cours. Il la regarda, étonné. Était-ce à cause de l'homme avec elle? Un vieux. Il tilta et la regarda alors que l'homme lui demandait si ils avaient fait quoi que ce soit. Il fallait réparer la gaffe, et rapidement. "Monsieur vous inquiétez pas, je m'occupe juste des problèmes en histoire de votre fille. C'est une élève très doué vous savez? Je suis sur qu'elle aura une brillante carrière. Je ne refuserais pas de la garder en élève encore longtemps, elle est vraiment très... douée. "Il avait regardé Serena en disant cela. Son regard plus qu'explicite n'avait surement échappé à personne. Mais pour lui, ça passait. le père semblait vieux jeu, donc pas du genre à penser ça. Il le re-regarda en tendant la main, attrapa celle de Chuck et la serra "Enchanté monsieur Gomez, je suis Nath Collins le prof d'histoire de votre fille. vous travaillez dans la mode n'est ce pas? Très chic en tout cas votre veste. C'est du lin? J'adore la matière!" il s'était mit à toucher le tissus de sa veste. Sans ça, jamais il n'aurait remarqué qu'il lui restait de la sauce tomate sur la main. Et désormais sur la manche. Bon allez, on se reprend, il retira la main et se mit à sourire "Ouais des nouveaux motifs! La mode évolue tellement maintenant c'est fou"! Prendre un verre pas loin, boire et se taire. Oh oui ne plus rien dire. "Pitié, dis-moi que cet idiot est juste entrain de rigoler." "Eh ! je ne vous permet pas, je suis diplômé du Trinity College moi monsieur"

Puis Ethan et Jan arrivèrent. Le sixième sens de Nathy lui affirma que Ethan venait de lui sauver la vie. Mais il n'était pas foutu de savoir pourquoi. Il préféra à s’intéresser à son ami. "Salut Thani! Ravi de vous rencontrez jolie demoiselle, Ethan m'a énormément parlez de vous!" Il attrapa la main de Joan et y déposa un baisé, tout sourire. Ivre, mais gentleman. Il continua son baratin, peu être un peu trop. "Joan vous êtes vraiment très en beauté, Ethan ne m'avait pa dit ça, il m'a juste expliqué deux trois choses sur votre passé mais chut, je suis une vrai tombe" et un clin d'oeil. Le boulets savent faire les clins d'oeils.

Oh mon Dieu. C’était un pur cauchemar il fallait qu’elle se réveille, il n‘avait quand même pas osé faire ça, voilà que Nathanael prenait Chuck pour son père. C’était carrément exagéré, mais venant de lui cela ne l’étonnait même pas. Serena n’avait pas répondu à Chuck, elle essayait tant bien que mal d’interrompre Nath dans son monologue qui risquait de faire plus de dégâts qu’autre chose, mais ce dernier ne lui laissait pas en placer une. Surtout qu’il venait d’étaler plein de sauce tomate sur la mache de la veste de Chuck… « Heu.. Ecoute Chuck, c’est rien, c’était avant que tu reviennes, mais ca signifie rien, rien du tout ! », dit-elle d’une voix affolée. Elle essayait tant bien que mal de se rattraper mais de toute façon elle savait très bien que la situation était irrécupérable, Chuck allait instantanément changer d’opinion sur elle, voilà que tous le plan qu’elle avait élaboré pour la soirée était foutu. Elle rajouta, « Chuck, c’est rien du tout, tu sais très bien que ca compte pas. » La jeune fille entendit Nath en rajouter une couche, il n’était vraiment pas perspicace.

C’est à ce moment là qu’un couple arriva pour saluer Nathanael. Serena reconnut son amie Joan mais pas l’homme qui l’accompagnait. Elle serra la main de celui-ci en se forçant à sourire même si elle ne se souciait que de Chuck à ce moment précis, « Enchanté, Serena. » puis elle se retourna vers Joan soulagée de la voir maintenant puisqu’elle lui sauvait carrément la vie, « Salut Joan ! », dit-elle en souriant. Joan l’avait aidé à se changer les idées et à sortir quand elle avait sombré en dépression, cependant elle l’avait toujours trouvé assez secrète. Serena se retourna vers Chuck, elle ne savait pas ce qu’il allait dire mais cela n’allait pas être en sa faveur. « Je suis désolée, mais je te le redis ca ne signifiait rien du tout, pas comme toi. »

Et voilà que maintenant l'autre abruti le prenait pour le père de Serena. S'ils ne s'étaient pas trouvés au milieu d'une foule il en aurait probablement collé une au jeune homme, juste pour lui prouver qu'il était encore dans la force de l'âge. Il évitait soigneusement le regard de la jeune femme, se concentrant pleinement sur le jeune homme histoire de s'assurer que sa rage restait canalisée sur lui et non sur elle. Il n'avait pas envie d'en vouloir à Serena et c'était tellement plus facile de tout mettre sur le dos de quelqu'un d'autre. Chuck ne bougea pas d'un pouce quand le fameux Mr Collins s'essuya à nouveau sur la manche de sa veste. À vrai dire il ne l'écoutait pas le moins du monde, il le fixait avec une telle ardeur qu'il semblait incapable de se concentrer sur les bruits qui lui parvenaient aux oreilles et il n'entendait plus rien.

Il détourna le regard quand un couple vint à leur rencontre. Chuck n'en connaissait aucun des deux mais il était bien trop énervé pour se soucier des apparences ou de la politesse la plus élémentaire. Sa mâchoire toujours aussi serrée commençait à lui faire mal, mais c'était la seule façon qu'il avait de rester calme. Il serra les mains qu'on lui tendit, sans prendre la peine de se présenter, et quand Serena tenta de s'expliquer, il refusa tout bonnement de la regarder ou même de l'écouter. Il gardait son regard fixé sur l'abruti de service ainsi que sur les deux nouveaux dont il n'avait pas écouté le nom. Il força un sourire poli sur ses lèvres avant de déclarer d'un ton faussement posé : "Excusez-moi, j'ai besoin d'un verre." Il regarda encore une fois tout le monde sauf Serena, il n'arrivait pas à poser les yeux sur elle, c'était trop dur. Il n'avait pas envie de réfléchir, il n'avait pas envie d'entendre des explications ou des excuses, il avait juste envie de s'en aller, et au plus vite. Il lança sa veste à Nathanael, "vous pouvez la garder.", avant de partir dans la direction opposée. Il sortit de la salle et fonça vers le serveur le plus proche. De l'alcool. Beaucoup d'alcool. Et surtout, un peu d'air frais lui feraient le plus grand bien.

Il n'avait pas envie de réaliser, il n'avait pas envie d'y penser, et il commença à arpenter le bateau sans destination particulière en tête. Il avait besoin de marcher mais ne voulait pas quitter le bateau, pas si tôt, pas alors qu'il y avait tout l'alcool dont il pourrait avoir besoin à portée de main.

Joan, au bras d'Ethan, débarqua dans une conversation qui semblait assez vive. Elle n'était pour le coup pas très à l'aise et fit un sourire timide à la seule personne qu'elle connaissait: Serena. Celle ci était une de ses amies de soirée et elles s'amusaient beaucoup ensemble.
Ils étaient à peine arrivés que le cavalier de Serena s'en alla, excédé, prétextant qu'il avait besoin d'un verre.
Kellers réalisa très vite que la présence de l'ami d'Ethan y était pour beaucoup. Il avait ruiné sa veste et semblait être bien ivre. Gênée, Joan le laisse pourtant lui baiser la main.

Enchanté.. Nathanael, c'ça? Et toi Serena, tu vas bien? Tu es bien pâle tout d'un coup...

Mais Collins continua de parler. Joan comprit aussitôt qu'Ethan n'avait pas su tenir sa langue et qu'il avait crié au monde entier qu'elle était la malheureuse fille violée... Le sourire de Joan disparut automatiquement et elle détourna son intention du clown en face d'elle pour se concentrer sur Ethan. Sans même réfléchir, elle le gifla de toutes ses forces.

Comment as tu osé?! Me dis pas que toute la ville est au courant.. A ce clown là?! Jusqu'où tu iras pour me ridiculiser hein?! Si vous voulez bien m'excuser, moi aussi, j'ai besoin d'un verre.

Puis Joan quitta le cercle, prit un verre d'alcool en passant et se réfugia dans un coin du paquebot, dans l'espoir de se calmer. Tout le monde savait. Tout le monde. Ethan Sanders la tuerait.

En venant manger et boire gratuitement sur ce paquebot, Constance n’aurait jamais cru y croiser son amie Haley. Depuis sa rencontre avec la jeune brune, on pouvait dire qu’elle s’était fait une véritable amie à Detroit. Il était vrai que Mia et elle, était des copines, mais mise à part parler des garçons et des études, ce n’était que du blabla de jeune fille, pas comme avec Sheldon qui voyait la vie d’une autre manière. Elle s’ennuyait beaucoup de Jessica, qui était sa meilleure copine depuis toujours, mais une autre amie lui faisait le plus grand bien, surtout que Haley connaissait sa véritable situation pas comme Jess. Enfin, les bras dans les airs, elle se réjouit de voir Haley présente pour cette fête nationale. Elle ne prit pas deux secondes pour lui faire une accolade rapide. Constance lui souriait toujours de pleine dent et ajouta. « Mais oui, je vais réellement bien, manger et boire à peu de frais, c’est le paradis cette petite fiesta ! Sinon, je suis également trop heureuse de te voir ici, moi qui pensais me retrouver avec des inconnus sur ce bateau ! Ça va être l’éclate alors ! » Elle lui fit un clin d’œil et regarda autour, il semblait y avoir pas mal de monde, c’est à cet instant qu’elle entendit le bruit d’un hélicoptère se poser sur la plage. Constance arqua un sourcil, se demandait qui pouvait bien être ce gosse de riche.