Attendez attendez attendez... C'était quoi ça?! Chuck et Downy... Pire que des gosses. Pire que les gamins qu'ils avaient été. Et Chuck qui semblait nerveux, ailleurs. Et Downy qui semblait de plus en plus énervé et qui s'éloignait. Non ça ne devait pas se passer comme ça, non non non. "Écoute Braedy, je suis désolé, c'est pas le moment là." Pas le moment. Très bien. De toute façon ce n'était jamais le moment avec Chuck. Mais comme celui ci refusait de se confier à son "ami", bah Braeden ne savait rien. Il ne pouvait pas aider, ni le laisser tranquille. Comment pouvait-il deviner ce qui se passait dans la tête de son ami? Il n'était pas devin non plus. "Ok laisses tomber..." Encore une pique lancé à un Downy fuyant loin de lui. Chuck s'éloigna aussi, rejoignant une jeune femme apparemment ivre. Et Braeden se retrouvait tout seul au milieu de tout ce monde. Retourner voir Downy? Celui ci faisait la tête. Et puis de toute façon Braeden trouvait qu'il s'était mal comporté. Tout comme Chuck. Merde. La fête était loin d'être comme il l'avait voulu. Certes il avait embrassé Downy, mais c'était tout. Le reste avait été assez catastrophique. Il n'avait qu'une envie, rentrer chez lui et s'enfouir sous la couette. Il connaissait peu de monde. Payton, mais il préférait l'éviter. Jane, mais elle semblait plutôt occupée. Joan mais il ne la connaissait pas assez pour squatter, elle semblait occupée elle aussi. Il soupira et regarda Downy. D'un regard peu être un peu trop amoureux. Puis baissa la tête exaspéré. Il était impossible. Il lui en voulait, pas de regard enamouré. Un verre, il avait besoin d'un verre. Il se rapprocha du buffet prit un grand verre d'alcool. À déprimer, autant être ivre et ne plus se souvenir au réveil.

Downy n'en était pas fier, de cet époque. Elle l'avait laissé brisé en petits morceaux. Dans un sale état. Pourquoi est-ce qu'il avait balancé ça ? Pourquoi est-ce qu'il avait réagi comme ça ? Son côté impulsif, sûrement. Un peu trop impulsif, oui. Il les enchaînait, là. Conneries, conneries, conneries. Il se passa les mains sur son visage puis se massa les paupières. Il les enchaînait, vraiment. Il regarda autour de lui. Joan, qu'il connaissait peu. Autumn, qu'il avait failli renverser et avec qui il s'entendait bien. Payton. Avec qui il s'entraînait aux sports de combat. Des gens, des sourires, du champagne, des discussions. Et Clarkson se sentait étranger à tout cela. Etranger à ce monde qui l'entourait. Parce qu'il avait encore merdé. Il resta une longue minute à regarder au loin. La soirée promettait. Et dire que c'était lui qui avait forcé Braeden à venir.. Il poussa un soupir. Plus audible. Il faisait tout foirer. Tout le temps. Les deux coupes de champagne qu'il avait avalé n'était d'aucun secours. " Fais chier. " articula-t-il.

Il attrapa une bouteille de whisky en passant près d'un buffet. Tant qu'on y était, il fallait bien faire les choses. On l'apostropha pour cet emprunt important. Il n'y fit pas attention. Il la débouchonna, et un peu à l'écart, avala une gorgée d'alcool. Elle lui brûla la gorge. Il en reprit une. C'était déjà mieux que le champagne, au moins. Il avisa un escalier. Qui menait aux toilettes. Il les descendit. Voilà, parfait, il allait se perdre dans les tréfonds du bateau et ça serait parfait. Il trouva une porte qui avait sûrement été oubliée lors de la fermeture des autres portes. Il l'ouvrit, rentra et referma derrière lui. Un placard à balais. Il reprit une gorgée de whisky à la bouteille. Il allait passer la soirée avec les balais. Génial. Des êtres à sa hauteur, qui étaient invisibles, qu'on oubliait et dont on se moquait ouvertement. " Downy remit à sa place. Dans le placard à balais. " Il se laissa glisser le long du mur et remonta ses jambes vers lui. Downy remit à sa place. Place de moins que rien.

Des frissons. Serena avait toujours des frissons quand Chuck la prenait dans ses bras, ou plutôt quand il la touchait tout court. Ecouter tout ce qu’il disait en silence, elle n’avait que ça à faire, comment pouvait-elle réagir d’autre ? Seulement Chuck venait de lui proposer de la laisser partir. C’était un peu trop tard pour ça, et Serena le regarda dans les yeux, elle était toujours triste de se rendre compte qu’il la pensait capable de le laisser. Contrairement à lui, qui l’avais déjà fait, elle, elle n’en serait jamais capable. « Si j‘avais voulu que tu me foutte la paix, je l‘aurais fait il y a un moment tu crois pas ?» Serena avait les larmes aux yeux, c’était trop fort, trop intense, c’est pour ca qu’elle ne savait pas vraiment ce qui l’avait poussé à se rapprocher rapidement de lui et de l’embrasser, posant ses mains sur sa nuque. Était-ce parce qu’elle avait tenté de se rappeler ce que ca faisait plusieurs fois, qu’elle avait l’impression que c’était comme le premier ? C’était électrique, passionné, et long, elle en avait eut envie des milliers de fois dans sa tête, et ce serait peut-être le dernier auquel elle aurait droit. Serena eut du mal à détacher ses lèvres de celles de Chuck. «  Tu sais ce que je veux. J’aimerais que ce soit ton cas. Je.. je suis désolée… » Elle l’aimait trop, elle n’avait jamais pensé possible qu’on puisse aimer une personne à ce point là, et c’est le visage à nouveau plein de larmes que la jeune fille se recula et tourna le dos à celui-ci. C’est à ce moment là qu’elle vit Ana, vers qui elle se dirigea directement, en se jettant dans ses bras. Il n’y avait rien à expliquer. « Chuck est là-bas si tu veux le voir. » Elle la gratifia d'un baiser sur la joue et continua son chemin, elle voulait s'éloigner, et rester cachée toute la soirée. Elle descendit des marches qui menaient à des espaces isolés du bateau.

Après plusieurs danses avec le même partenaire, la jeune Richards s’arrêta en souriant. Le jeune homme, très agréable, proposa d’aller lui chercher à boire, ce qu’elle accepta, toujours en souriant. Elle observait les danseurs quand elle se rendit compte que quelqu’un venait vers elle. Ana fut surprise de voir Serena se jeter dans ses bras car celle-ci l’avait plutôt évitée durant l’année qui venait de s’écouler. Elle la serra fort contre elle, et sentait que quelque chose clochait. Elle remarqua ensuite les larmes de Serena et s’apprêtait à lui poser des questions quand la jeune fille prononça une phrase suffisante, mais une phrase qui surprit Ana au plus haut point. Chuck, ici ?! Elle n’était même pas au courant de son retour à Détroit, il ne lui avait rien dit ! Elle se sentait blessée par celui qu’elle considérait comme un grand frère et Serena lui embrassa la joue avant de s’éloigner. La jeune Richards hésita un instant entre la suivre pour la consoler ou aller retrouver Chuck. Pensant que Serena souhaitait rester seule, elle chercha son « grand frère » des yeux. Elle attrapa la coupe de champagne que lui apportait son cavalier, la vida d’un trait, prit l’autre coupe, la vida également et s’excusa, puis elle partit, l’esprit en ébullition. En temps normal, elle aurait sauté dans les bras de Chuck, heureuse de le revoir mais elle se sentait comme trahie, n’ayant pas été mise au courant de son retour. Et, de plus, il avait mis Serena dans un triste état, elle n’avait pas assez souffert à cause de lui ? Elle se retrouva face à son dos, ses yeux lançant des éclairs et prononça son nom d’un ton relativement énervé. « Chuck. » Il se retourna et, avant qu’il n’ait le temps de dire un seul mot, elle continua. « Je peux savoir POURQUOI je ne suis pas au courant de ton retour à Détroit et POURQUOI c’est une Serena en larme qui vient de me l’apprendre ? Tu ne crois pas qu’elle a assez souffert à cause de toi ? Tu es rentré depuis… Je ne sais même pas ! et la voilà déjà pleurant par ta faute ! » Elle attendit sa réponse en contenant le plus de colère possible -bien qu'elle n'en ait déjà laissé s'échapper lorsqu'elle lui avait parlé- mais elle sentait que de toutes manière, celle-ci ne lui plairaient pas.

Constance R. Swanson regardait la jeune Delia quitter la place. Elle fit un grand sourire à son amie et se dirigea ensuite vers le buffet. C’est là-bas qu’elle goutta de délicieux plat, la brunette se régala comme elle n’avait pas manger depuis le petit déjeuner qu’elle avait volé à l’hôtel Hilton en se faisant passer pour une employée hispanique. La brunette s’était mise un peu dans le pétrin en rencontrant une cliente qui lui avait fait plusieurs remarques et l’avait amener à tout révéler. Malheureusement pour elle, Constance mentait beaucoup trop et cela lui retombait toujours droit au visage. En ce moment, elle était naturelle, de toute manière, elle pouvait manger gratuitement. Elle passa un bon moment à manger comme une goinfre avec son amie et lorsqu’elle termina, elle jeta son assiette et se prit une bière au bar. Elle marcha avec Haley qui lui proposa d’aller danser. Constance lui fit un grand sourire et hocha la tête, levant les bras dans les airs. « Ouais ! J’accepte Haley, on va aller s’éclater un peu, chauffer cette piste de danse ! Allons-y ! » Et elle tira son amie par le bras jusqu’à la piste où elle commença à danser dans tous les sens et à hurler de rire en regardant son amie.

Leslee restait quelque peu à l’écart, elle adorait se battre étant jeune, mais aujourd’hui ça avait quelque peu changé. En fait, elle aimait toujours ça, mais avec modération et puis avec cette fatigue et ce mal de crane, elle préférait rester un peu plus loin à dévisager la situation plutôt que d’y participer. Elle laissa donc JJ s’introduire entre les bagarreurs pour qu’elle y mette enfin un terme. Évidemment ce fut la goutte d’eau qui faisait déborder le vase, les deux hommes stoppèrent net de se battre, mais s’envoyaient maintenant des regards noirs, probablement plus blessant qu’un de ces coups de poings sur la gueule. À peine la chicane terminé et les deux gars éclipsés, une jeune femme pointa le bout de son nez, prête à entendre le moindre petit ragot concernant ce qui venait de se passer; ce n’est une fois plus prêt qu’elle comprit connaître cette jeune journaliste. Seul un mince sourire se dessina sur son visage alors qu’elle laissa sa copine l’engueuler comme du poisson pourri; elle n’y pouvait rien et franchement elle ne voulait pas se mêler de cette histoire, à croire qu’elles ne s’amuseraient jamais. Lorsqu’enfin les deux femmes finirent de se prendre la tête, JJ s’approcha de nouveau de la rouquine, l’entoura par la hanche pour ensuite lui donner un baiser. Leslee ne put que répliquer de la sorte… simplement elle avait loupé un petit détail; sa mère. Elle ne l’avait pas remarqué au loin, alors qu’elle servait des petites douceurs à ses hôtes…il fallait s’y attendre, partout où de la nourriture était servie, partout où serait Vivian, c’était pourtant une évidence. Jane, je te présente Vivian, ma mère… Leslee n’abhorrait pas de sourire, elle savait pertinemment que cela servirait à rien. Il y a un problème maman, Jane n’est pas un homme et ça blesse ton égaux de protégé de dieu c’est ça? Inévitablement elle devait en ajouter.

La soirée continuait, le soleil avait parfaitement disparue dans le ciel, l’amusement était au rendez-vous pour la plupart, enfin... Vraiment la plupart. La musique était au maximum et la piste de danse était endiablée depuis déjà un moment. La totalité du repas était emballée, plus besoin de s’en occuper. C’était une belle soirée, la bateau voguait sur le Detroit River depuis un moment. C’est à ce moment que la musique s’arrêta et un homme, le propriétaire du paquebot et responsable de l’événement prit la parole.

RESPONSABLE : Bonjour tout le monde, j’espère que vous allez bien ? La soirée est vraiment un succès et tout ça est possible grâce à vous tous et nos bénévoles, un gros merci à tout le monde. Évidemment, la fête n’est pas encore terminée, mais nous allons continuer la soirée avec les fameux feux d’artifices du 4 juillet, nous avons investi beaucoup pour vous réserver un magnifique spectacle alors, on espère tous que ça vous plaira, bon spectacle.

Le responsable quitta la scène et tout le monde applaudit. Une musique d’ambiance accompagna l’attente pour les feux, c’est alors que le premier lança dans le ciel et puis un autre et un autre, tout le monde avaient les yeux rivés vers le ciel, le spectacle était merveilleux.

Un énorme feu éclata soudainement dans le ciel en forme d’étoile, ce qui provoqua la surprise des habitants, mais tandis que tout était parfait en cette soirée, quelque chose se produisit, l’un des feux tomba sur le côté juste avant qu’il éclate, ce qui dévia sa destination. Celui-ci qui était supposé faire enthousiasmer la foulée dérivait de façon horizontale. Il arrivait à toute allure, c’est à ce moment qu’une passagère le remarqua et hurla. « OH MON DIEU ! COUREZ ! » Et non, ce n’était pas assez pour empêcher le feu d’entrer directement dans la coque du bateau et de littéralement exploser à l’intérieur du bateau, évidemment, un feu de cette envergure ne resta pas seulement à l’intérieur de la coque, mais il fit exploser la plus grande partie du bateau, laissant tous les passagers de celui-ci dans un danger complet. Que se passera t-il maintenant ?

Vivian était totalement choquée par la situation. Elle n’arrivait pas à croire que sa fille était homosexuelle, elle coulait dans le plus grand pêché, comment pouvait-elle être amoureuse d’une personne du même sexe, c’était impossible. Elle rêvait presque, c’était un cauchemar, Vivian posa sa main sur sa bouche, ce qui eut tendance à énerver Leslee, mais elle était directe. Maclay était réellement touchée par cette histoire. Elle regardait sa fille qui tentait de lui expliquer, mais Vivian ne trouvait pas les mots. « Je dois avoué que cette nouvelle me choque beaucoup, pourquoi n’as tu pas eu le coeur de me l’avouer l’autre jour, j’aurais pu l’apprendre autrement que de cette hideuse manière. Tu sais que tu vas aller en enfer ma chérie... C’est... » Malheureusement, elle ne put pas ajouter un mot de plus, Vivian n’avait pas écouté le discours, mais les feux débutèrent, ce qui ne fit pas réagir la rouquine qui était réellement choquée par la situation. Elle tourna la tête lors que le feu arriva droit sur le bateau. « Doux Jesus.. » lança t-elle et il s’enfonça dans la coque, la rouquine fit de gros yeux et la totalité explosa, Vivian hurla, elle tomba sur le côté, voyant bien que la partie du bateau où elle se trouvait avec Jane et Leslee chutait vers la rivière. Elle tenta de s’agripper au remporte, mais c’était impossible, le morceau du bateau tomba droit dans l’eau, Vivian s’agripa à Leslee qui tomba droit dans le vide, elle lui tenait la main et hurlait. « LESLEE !! TIENS BON ! »

Et l'autre guignol faisait son discours. alors que Downy avait tout bonnement et tout simplement disparu. Ce qui énervait et inquiétait Braeden. Il se demandait ou avait bien pu passer cet idiot. Oui il lui en voulait mais ce n'était pas une raison pour disparaître. Surtout que la dernière fois que Braeden l'avait vu il piquait une bouteille. il ne regarda pas les premières lumières, un peu stressé par les incessant boum. Trop proche des bruits de bombes. Il n'aimait pas ça. Il préféra marcher, cherchant du regard l'homme qu'il aimait. Jusqu'au cri. Le cri d'une femme. Braeden n'eu pas le temps de se retourner, l'arrière du bateau explosa. Il fut projeter, comme tout le monde. Un instant son esprit le cru au combat. Horrible instant tissé de cauchemars et de souvenirs; Mais qui précéda un moment bien pire encore. Downy. Downy n'était pas la, avec lui. Il ne l'avait pas du sur le pont supérieur. Et si.. non, il ne pouvait pas avoir été de l'autre coté de bateau. Ni dans les étages supérieurs. Ceux si étaient surement dévastés. Il ne pouvait pas, non c'était impossible. Alors rapidement Braeden se mit à chercher partout, au milieu de la foule déchaîné, prise de panique. il devait garder son calme. Et trouver l'homme qu'il aimait. Mais il ne trouva rien. Downy n'était pas la, et les larmes montaient peu à peu. Il devait le trouver, vite. Braeden se dirigea vers l'escalier, peu être... il ouvrit la porte, et de la fumée attira son regard. Le feu avait commencé en bas, et le bateau coulait. Il fallait vite le retrouver. Braeden attrapa une serviette pour protéger son visage, et se mit à descendre.

Après avoir embrassé Leslee, une dame dans la cinquantaine au moins débarqua près d’eux et se mit à lancer un tas de commentaire à la rouquine. Jane arqua un sourcil, elle ne comprenait pas du tout la situation, c’est à ce moment que Lesl lui avoua qu’il s’agissait de sa mère. JJ prit un air de repousse, elle avait entendu parler d’elle et sa réaction était plutôt excessif, Wellington était lesbienne depuis toujours et elle détestait les gens homophobes, elle n’avait pas de culot celle-là, à rapporter la religion en plus, de la foutu merde. Elle fixa la rousse et dit. « Hey M’dame Madison, on se calme l’cul un instant, ta fille peut faire ce qu’elle veut de sa vie, de toute manière, tu as jamais rien foutu pour la revoir, alors fou lui la paix... C’est pas l’enfer qui l’attend... » Elle roula les yeux et se retourna vers la personne qui venait d’hurler. Jane alla lancer, elle veut quoi, mais elle vit le feu arriver et elle dit. « FUCKING SHIT OF DEMON ! Leslee!!! » Jane se retourna et vit le feu exploser, elle tomba inévitablement sur le sol, le morceau du bateau où elles étaient se décrocha et tomba droit dans l’eau, mais Jane ne suivit pas avec Vivian et Leslee, elle glissa et une corde qui servait à attacher la banderole « Happy Four of July » se rua vers elle et l’entoura, ce qui l’a laissa attacher au bateau face à l’eau dans les airs et à un gouffre terrifiant. Les yeux de la brunette rondirent aussitôt, elle leva la tête, tentant de trouver une solution. « Oh gosh... HEYYYY »

Chuck sentit son coeur s'emballer lorsque Serena l'embrassa. Même sobre, il n'aurait jamais eu la force ou la volonté de la repousser. Ses mains encadrèrent le visage de la jeune femme et il répondit un baiser comme si c'était leur dernier. Et en une seconde, tout bascula. Pourquoi pleurait-elle? Chuck ne comprenait plus rien, son cerveau refusait de se remettre en route alors qu'elle s'excusait et s'en allait en pleurant. Sous le choc, Chuck essayait de comprendre ce que ça voulait dire, pour lui, pour eux. Elle ne voulait plus qu'ils soient simplement amis. Chuck sentit son coeur se serrer violemment. Il ne pouvait pas lui offrir plus pour l'instant, il n'avait pas le choix. Enfin, il n'eut pas le temps de se lamenter sur son sort ou de se poser trop de questions, trente secondes plus tard, quelqu'un l'agressait à nouveau. "Ana?" Demanda-t-il d'une voix faible et sans énergie. Il n'était pas d'humeur à se battre, ni à justifier ses choix. Il n'arrivait pas à se concentrer sur ses retrouvailles avec la jeune femme, il ne pensait qu'à Serena. "Elle allait si mal que ça quand je n'étais pas là?" Chaque mot qu'il prononçait était comme un coup de poignard dans le coeur. "Désolé de pas t'avoir..." Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que le bateau explosa. Enfin ça, il ne le comprit pas tout de suite.

Il fut projeté violemment en arrière et sa tête heurta le sol d'une partie du bateau qui tenait encore debout. Sonné, il mit quelques secondes à rouvrir les yeux et à comprendre ce qui venait d'arriver. Il ne savait pas ce qui avait provoqué l'explosion, mais il mettait son argent sur un feu d'artifice qui avait mal tourné, il pouvait encore entendre le crépitement des festivités. A moins que ce ne soit simplement ses oreilles qui bourdonnaient suite à l'explosion. Serena. Où était-elle? Pourvu qu'elle n'ait rien. Il n'avait pas encore la force de se relever alors ce fut à quatre pattes qu'il essaya d'avancer dans la direction que la jeune femme avait prise une minute à peine plus tôt. Ce fut sur Ana qu'il tomba en premier. Elle n'avait pas l'air en meilleur état que lui. Il posa sa main sur son épaule et la secoua doucement pour la forcer à ouvrir les yeux. "Ana. Tu m'entends? Tu n'as rien?" Il avait hurlé pour passer par dessus les cris qui fendaient l'air. Voir la jeune femme comme ça lui faisait mal au coeur, mais ne pas savoir dans quel état était Serena était encore pire. "Je vais la chercher." Hurla-t-il avant de recommencer à avancer péniblement.

Après qu’Ana ait interpellé Chuck, celui-ci prononça son prénom d’une voix faible avec une pointe d’interrogation. Il semblait complètement absent et ça énervait la jeune Richards. Il semblait n’en avoir rien à faire de ce qu’elle disait et, à sa question, Ana laissa échapper un petit rire nerveux. Il croyait sincèrement qu’elle s’en était remit facilement ?! Elle se sentait sur le point d’exploser quand il commença une nouvelle phrase, qui semblait être une excuse mais quelque chose l’arrêta. Une explosion. L’explosion du bateau. Anastasia fut projetée en arrière et sa tête cogna violement le sol. Il y eut un mini trou noir puis elle sentit quelqu’un la secouer et entendit la voix de Chuck crier à ses côtés. Elle émergea lentement et ouvrit les yeux pour voir le visage plein d’angoisse de celui qu’elle considérait comme un grand frère. Il semblait blessé, lui aussi et avant de penser à ses propres dégâts, elle eut peur pour lui. Mais il avait réussi à venir jusqu’à elle, donc c’était qu’il n’allait pas trop mal. Elle n’eut pas le temps de répondre à sa question qu’il hurla à nouveau et s’éloigna. L’information monta au cerveau et elle comprit qu’il allait chercher Serena. Elle fit rapidement l’étendu des dégâts et, parmi les cris et les débris, elle se rendit compte qu’elle n’était pas si mal. En dehors d’un énorme mal de crâne et d’une blessure au bras gauche, elle ne voyait rien. Elle commença par s’asseoir, puis elle déchira un bout d’une nappe qui se trouvait près d’elle et se confectionna rapidement un pansement. Ensuite, elle se releva péniblement et alla rejoindre Chuck. Elle ne savait pas si ce dernier savait où était partie Serena, et elle, elle le savait très bien, ce qui l’angoissait plus qu’autre chose. Elle aurait pu rester et aider les gens autour d’elle mais elle ne pensait qu’à sauver son amie et elle avait peur pour Chuck en même temps… Et ses « talents » d’étudiante en médecine ne seraient pas trop, même si elle ne pensait pas à ça sur le moment. Arrivée à hauteur de Chuck, elle hurla. « Espèce d’abruti ! Elle est descendue par ces escaliers ! Je vais t’aider à te relever et après on ira tous les deux ! » Elle attrapa Chuck et lui offrit un soutient le temps qu’il reprenne des forces. Elle l’aida à avancer vers l’escalier et, voyant de la fumée en sortir, elle attrapa deux serviettes au passage. Quand il sembla tenir sur ses jambes, elle lui en donna une, se couvrit le visage avec l’autre, passa devant lui et s’engouffra dans l’escalier. C’est alors qu’elle vit quelqu’un devant elle. « Serena ? » hurla-t-elle. Mais, une fois plus près, elle reconnut Wilde, le patron de sa boutique de musique préférée. « Wilde ! Vous allez bien ? » Son coeur se serra, où était Serena?

Downy crut entendre le bruit d'une voix comme étouffée par la distance et l'alcool. Dans son placard à balais, avec sa bouteille, Clarkson se morfondait sur sa condition. Il ouvrit la porte. Autant sauver les apparences. Remonter et applaudir ce discours qu'il avait à peine discerné. Quand l'explosion eut lieu. Quand les flammes se répandirent. Quand l'horreur de ses trois années au front lui revint. Les cris, la chaleur, les explosions, le sang. La mort. Le souffle de la déflagration le fit presque voler contre le mur voisin. Il s'écrasa contre la paroi et glissa jusqu'à se retrouver à terre. Son whisky avait disparu dans la bataille. Il retint une grimace. Son épaule lui faisait atrocement mal. Tu parles du choc, oui. Mais sa gorge et ses poumons étaient en feu. La fumée. Elle venait l'intoxiquer avec grâce. Mais il lui semblait entendre comme l'eau qui s’immisçait dans la coque. Il devait fuir. Sauver sa peau. Et retrouver Braeden. Une sorte de gémissement déchirant sortit de sa bouche. Braeden. Il était un idiot et Braeden devait flipper pour lui. Mais cette peur primitive le raccrochait au sol. Les souvenirs. Il n'en pouvait plus, pas. Son monde s'écroulait à nouveau. Comme cette fois-là où toute son équipe était morte dans une mission. Sa dernière mission.

Serena s’était précipitée en bas dans escaliers, elle ne voulait voir personne, et il fallait qu’elle se rafraichisse. Elle entendit le bruit sourd des gens en haut sur le pont, quelques applaudissements. Ce devait être l’heure du feu d’artifice, mais sauf que là elle n’avait aucune envie de participer aux festivités. Elle resta un moment devant le miroir qui se trouvait dans les toilettes et entendit quelqu’un soupirer non loin de là, dans le… placard à balais ? Seulement dans la seconde qui suivit une explosion la projeta à l’autre bout du couloir, contre un mur. Elle n’eut pas le temps de crier où de faire quoique ce soit, à part se protéger le visage. Elle retomba sa tête heurtant violemment le sol. Serena n’arrivait pas à ouvrir les yeux, mais elle sentait la chaleur, elle suffoquait horriblement. La douleur se fit sentir progressivement, la jeune fille essayait tant mieux que mal de cligner dans yeux dans cet espèce de champ de ruine enfumé et en en feu. Des bouts de verre, surement ceux du miroir étaient incrusté dans son bras, et sa jambe la faisait souffrir atrocement. Elle essaya de crier au secours mais elle n’arrivait qu’a tousser jusqu’à faire sortir ses poumons. En clignant un peu des yeux elle distingua une forme humaine allongée par terre elle aussi. Ils ne pouvaient rien faire, elle resta alors là à regarder cette autre personne sachant que personne ne pourrait rien pour eux. Du moins elle était trop meurtrie pour bouger, et elle entendait un bourdonnement assourdissant. Ses frères. Sa sœur. Ses amis. Ses parents. Chuck. Elle pensa à eux, priant pour que ce dernier n’ait pas l’idée stupide de venir la chercher et de se mettre en danger. Des larmes roulèrent sur ses joues, à moins qu'il ne s'agisse de sang provenant de sa tête. C’etait son destin, il fallait l’accepter.

La fumée arriva de plein fouets et lui brûla la gorge et les poumons. Des sirènes retentissaient de partout, des cris des hurlement, la panique. Situation de guerre. L'horreur. L'enfer. Il avait vécu dix ans en enfer, et tout recommençait. Il luttait contre ces peurs, mal mais il luttait. Puis une voix derrière lui. Ana. Il se retourna. On ne voyait rien la dedans. La poussière, la fumée et la noirceur des couloirs. Plus d'électricité. Plus rien que du bruit et de la peur. La peur. La peur qui l'habitait. Il avait vécu trop de fois ça. Il allait devenir fou. Il l'était déjà. Il reconnu peu à peu les deux silhouettes. Ana, et... Chuck. La raison pour laquelle Downy avait disparu. Downy.. Non, il ne devait pas devenir fou. Il ne pouvait pas, pas tout de suite. Pas tant qu'il ne savait pas si oui ou non Downy avait survécu. La détresse le submergeait, mais il devait continuer. Pour Downy. Parce que si Wilde abandonnait et que Clarkson crevait, alors c'était la fin. Il ne pourrait plus vivre. "Chuck... Chuck j'suis désolé, désolé pour tout, pour tout ce que j'ai dit ou fait, pour tout ce que j'ai pas dit.. Je sais que tu me détestes, mais... j't'en supplie aides moi, Downy a totalement disparu.. Je sais pas où... J'en sais rien je... oh nom de notre passé j't'en prie... J'ai besoin de mon meilleur ami.. " Wilde était au bord de la crise d'angoisse, il n'arrivait presque plus à respirer, ni même à tenir debout normalement. Mais il fallait qu'il lutte, qu'il vérifie toute les possibilités. Qu'il cherche. Et une fois sur de la mort de Downy, il se laisserait mourir pour le rejoindre. En attendant il tenta de voir l'expression de Chuck, mais dans cette épais brouillard il ne vit que du vent.

Chuck accepta volontiers l'aide d'Ana pour se relever et bientôt, il fut capable de se déplacer sans son aide. Une fois le visage couvert par la serviette que la jeune femme lui avait donné, il recommença à regagner ses forces. Il était quasiment certain de s'être légèrement ouvert le crâne et de s'être foulé la cheville, mais il pouvait encore marcher, en boitant un peu. Il remercia Ana d'un hochement de tête et s'engouffra dans l'escalier qu'elle indiquait. Il s'arrêta brusquement en reconnaissant une silhouette familière devant lui : Braeden. "C'est moi qui suis désolé ! Viens, on va le retrouver." Hurla-t-il à l'intention de son meilleur ami, lui tapant gentiment l'épaule et espérant que ça suffirait comme excuse pour l'instant. Ils avaient d'autres chats à fouetter. Ils descendirent les escaliers, l'air devenant un peu plus irrespirable encore à chaque marche. Toussant, Chuck et les autres finirent par arriver dans un couloir. Deux silhouettes gisaient sur le sol. Le jeune homme força Ana à rester dans les escaliers, l'air était encore plus toxique dans le couloir et il ne voulait pas avoir un corps de plus sur les bras. Il se précipita du mieux qu'il put pour voir de qui il s'agissait. Serena et Downy. Il fit signe à Braeden de le rejoindre et s'agenouilla devant la jeune femme. Il s'assura qu'elle respirait encore, posa la serviette dans sa main et la força à s'en servir pour inspirer. La fumée s'insinua dans ses poumons et il fut pris d'une quinte de toux. Il fallait qu'ils sortent et vite.

S'assurant que Braeden s'occupait bien de Downy, il souleva Serena et la prit dans ses bras. Elle n'était pas en état de marcher. Sa gorge le brûlait et il n'arrivait pas à y voir à deux mètres. "On y va !" Hurla-t-il, toussant de plus bel quand la fumée pénétra dans son corps. Il tituba plus qu'autre chose vers les escaliers et commença à les monter. Vite, avant que le bateau ne coule.

Mais qu'est-ce qu'il était aller dire là ? Un regard en direction de son verre de whisky à peine entamé, et il en vint presque aussitôt à regretter d'avoir bu plus de deux verres. Pourtant, il aurait dû le savoir plus que quiconque que l'alcool n'est qu'une histoire de douleur. A présent, il se retrouvait dos au mur, obligé de répondre à la question de Joan. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien représenter pour lui à vrai dire ? Durant un instant – qui sembla s'étirer à l'infini – il chercha ses mots. Ne pas trop en dire, mais en dire assez pour que la jeune femme se contente de ses paroles. Le regard fuyant, il n'osa pas la regarder alors qu'il prenait la parole, en baissant d'un ton. Désagréable et forte impression de se mettre à nu en public. « Tu... tu es très importante à mes yeux. Sans doute bien plus que tu ne peux l'imaginer. ». Enfin, il osa la regarder alors qu'elle se mettait elle-même à parler et à trop en dire. Son monde déjà bien ébranlé, s'écroula tel un château de cartes. Un remontant, il lui fallait un remontant pour pouvoir faire face aux révélations de son amour de jeunesse. D'un geste sec, il attrapa le verre qui traînait toujours sur la table et en avala une longue gorgée. L'alcool lui brûla la gorge, tout comme cette confidence lui brûla les entrailles. Une seule question parvint à franchir la barrière de ses lèvres, alors que se mêlait l'incompréhension à l'indignation dans son esprit. « Pourquoi ? La main qui serrait son verre se mit à trembler. Te... tu... mais pourquoi tu n'as pas osé ? Nouvelle gorgée comme pour se donner du courage. Ça fait dix ans que je me demande pourquoi tu es partie comme ça, sans un mot, j'ai jamais compris, ça me hante et... ». Ethan n'eut pas le temps de terminer sa phrase, qu'un vacarme assourdissant résonna non loin d'eux. Comme si une bombe venait de tomber sur le bateau, un bruit tel qu'il eût l'impression d'avoir les tympans percés. Une secousse se ressentie dans tout le plancher du paquebot. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise, au moment où le bateau commença à s'incliner lentement mais sûrement. Réflexe débile que d'essayer de se raccrocher à la table alors que son siège glissait sur le sol. Brutalement, le fauteuil heurta le mur du fond de la pièce (qui était maintenant en contrebas), avant que le siège de Joan ne fonce sur le sien, ainsi que tout un tas d'autres objets. La jeune femme se retrouva à moitié sur ses genoux – ce qui aurait pu lui plaire, en d'autres circonstances – il tenta de l'aider à se relever - pendant que tous les meubles de la pièce s'écroulaient de toute part avant de glisser dans leur direction – exercice de haut vol sur un plan aussi incliné. « Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais ça ne me dit rien qui vaille. At... » Il se porta au devant de la jeune femme et encaissa durement une chaise de plein fouet, avant de s'étaler de tout son long et de terminer à nouveau contre le mur, dans un méli mélo de bras et de jambes. Ethan vit 36 chandelles, alors qu'il essayait de se remettre debout, le souffle court. Ne pas céder à la panique, ne pas céder à la panique. « Il faut qu'on arrive à accéder à la porte d'en face, dit-il dans un sifflement. Essaye de trouver des prises pour te hisser là haut... J'arrive ! »

Des voix, des gens. Downy avait l'impression de perdre pied. D'être déjà mort et de mourir à nouveau. De voir la fin du monde. De son monde. Et Braeden était là à cause de lui. Et il s'était brouillé avec son meilleur ami à cause de lui. La peur le scotchait au sol. Mais il fallait qu'il se relève. Il allait en apnée. Hésitait à respirer, car c'était encore pire que de ne pas le faire. Même avec quelque peu d'alcool dans le sang, il y avait une chose qui revenait à chaque fois. Quand Hesther l'avait traîné en boîte récemment, ça avait été pareil. Il devait se battre. Survivre. Un sens un peu militaire. Parce que le monde brîlait, la tête lui tournait, et il se répétait qu'il fallait sauver des vies. Et puis il crut entendre la voix de Braeden. Son Braeden. Il avait du mal à se relever, tenir sur ses jambes. Dans la fumée, il le chercha du regard. Ses yeux le brûlait. Il ne devait pas être beau à voir. Si il était couvert de cendres, avec une épaule qui avait subi un choc important et sûrement plus de blessures qu'il ne le sentait. Mais dans ce brouillard que formaient ses pensées comme les cendres, alors qu'il tentait encore et encore de se relever, il croassa : " BRAEDEN ! " Il voyait des papillons noirs. Ses jambes se dérobèrent encore sous lui. Mais il tomba inconscient. Braeden. Il ne voulait pas qu'il vienne risquer sa vie pour lui. Il ne le valait pas. Il ne valait rien. Qu'il crève. Oui qu'on le laisse crever. Et puis il sombra dans le néant. Peut-être le choc contre le mur, la peur, la fumée étaient en cause. Mais Downy venait d'abandonner la bataille. Il ne le valait pas.

Wilde n’avait pas répondu à ses questions, il avait vu Chuck et il lui fit une déclaration qui surprit un peu Anastasia. Chuck passa devant Ana, cria deux phrases à Wilde et lui tapa amicalement l’épaule. Il fallait se concentrer sur Serena et ce Downy. Les trois descendirent les escaliers et Ana sentait l’air devenir de moins en moins respirable. Elle se traita d’idiote pour ne pas avoir prit plus de serviettes pour couvrir le visage des autres. Ils arrivèrent dans un couloir et Ana vit deux silhouettes avant que Chuck ne la force à rester dans les escaliers. ça l’irrita mais elle lui obéit. Les deux personnes n’étaient pas si loin et ça la « rassurait » au moins, Serena et Downy –si c’étaient bien eux- n’étaient pas plus près du danger et les deux hommes ne devraient pas s’aventurer plus en avant dans cet endroit irrespirable. Au lieu d’attendre, et voyant que Chuck et Wilde s’occupaient chacun d’un corps, elle remonta –en partie pour ne pas les gêner quand ils ressortiraient. Elle resta près de la porte, de façon à entendre s’ils appelaient à l’aide. L’espace d’un instant, la jeune femme se crut en Russie et que ça recommençait, que toute sa famille allait mourir. C’était la peur pour les autres, plus que pour elle qu’elle avait ressentit si vivement lors de l’explosion, sans parvenir à comprendre que des souvenirs ressurgissaient en même temps. Sa famille allait mourir, elle ne les reverrait plus ! Des larmes coulaient sur son visage quand quelqu’un la bouscula en courant et la fit « revenir dans la réalité ». Elle n’était pas en Russie et les personnes qu’elle risquait aujourd’hui de perdre étaient Chuck, Serena et d’autres encore… Un couple se trouvait à un mètre d’elle et la jambe droite de la femme saignait abondamment, s’il la déplaçait, se serait pire. Ana s’approcha, fit un garrot avec le premier tissu qu’elle trouva et conseilla à l’homme de l’aider à sortir rapidement. Chuck ressortit à ce moment des escaliers, portant une Serena en très mauvais état et Ana posa la première question qui lui venait. « Elle respire ? » Chuck ayant acquiescé, elle fut soulagée et voulut la soigner dans la mesure du possible mais elle se rappela qu’ils étaient sur un bateau qui menaçait de couler et d’ailleurs, penchait de plus en plus. « Où sont Wilde et Downy ? Il faut qu’on sorte d’ici ! »

La brunette ne connaissait personne d’autre maintenant; elle venait de saluer deux ou trois personnes, mais ne se sentait pas à l’aise d’engager la conversation avec ces derniers qui avaient probablement mieux à faire de toute façon. Elle prit donc son appareil photo pour prendre quelques clichés des festivités puis s’arrêta pour laisser le responsable de cette fête parler. Inévitablement elle hurla une bonne dizaine de fois de joie, laissant remarquer son enthousiasme vis-à-vis les feux d’artifices qui allaient exploser dans le ciel; de nouveau elle attrapa son appareil photo, prête à se diriger vers l’extérieur afin de ne pas manquer le spectacle, simplement alors qu’elle déposait son pied juste au bord de l’entrée, une chaleur insoutenable lui brûla la plante des pieds. Elle ne comprit pas sur le coup, préférant froncer les sourcils et se reculer d’un pas pour à nouveau se brûler. Le sol était bouillant et franchement penchant… Sortant d’un coup de ses pensées, des cris vinrent résonner jusqu’à ses oreilles, elle ne le croyait pas, quelque chose devait s’être mal passé…une catastrophe forcément. Pensant avant tout à ne pas se brûler, la brune s’avança le plus rapidement possible, déposant ses pieds sur l’une des tables qu’il y avait pour le service de buffet. Elle ne pouvait rester là les bras croiser, elle décida de faire ce qu’elle savait le mieux; prendre des photos. Elle agrippa son appareil puis se mit à cliquer inlassablement sur la détente. On la remercierait plus tard pour ces clichés…simplement la table bougeait dangereusement maintenant; elle n’eut pas même la peine de réagir que le sol de la pièce s’ouvrit sous ses pieds. Paniquée, Autumn s’accrocha à la table qui pendait à moitié dans le vide, laissant la vue horrible de feu important et de plusieurs blessés.

Leslee voyait bien que sa mère tentait de lui faire la morale, elle se doutait bien qu’elle lui expliquait qu’elle finirait en enfer à force d’agir de la sorte, simplement tout ce qu’elle entendait de ses blatérassions était justement des bla bla bla. Elle dévia même le regard pour le poser sur sa copine qui en ajouta une couche, mais n’ajouta rien; elle savait pertinemment que JJ avait totalement raison et puis elle détestait bien trop sa mère pour ça. Enfin bref, elle n’entendit pas même le mec annoncer que les feux d’artifices allaient retentir d’ici peu dans le ciel, elle s’était complètement coupée du monde qui l’entourait, sauf de JJ bien entendu. La rouquine fit donc le saut lorsque le premier feu explosa, posant sa main sur son cœur qui battait la chamade, elle se recula d’un pas après l’effet de surprise, simplement quelqu’un criait un peu plus loin de se mettre à courir. À peine le temps de se retourner pour comprendre ce qui se passait là, qu’elle se tenait les jambes dans le vide, à peine quelques mettre la séparait de l’eau agitée. Le vertige l’emprisonna ensuite, elle ne remarqua pas même la personne qui tenait sa main avec force et détermination, simplement elle le comprit lorsqu’une voix familière lui dit de ne pas lâcher prise. L’envie de sauter pour le faire regretter à sa mère lui passa à l’esprit simplement lorsqu’elle entendit Jane crier, elle comprit qu’ils étaient tous dans de sales draps.

Peu à peu la discussion en vînt à s'amenuiser. Joan puis Payton finirent par s'en aller pour rejoindre d'autres invités sans doute. Saoirse adressa un léger sourire à Autumn qui la quitta également.
Elle se retourna vers la table avec un léger sourire, jetant un oeil à l'assiette préparé par la dame rousse à qui elle avait discuté il y a peu. Cette dernière semblait occupée vers d'autres lieux. Des histoires de famille visiblement. C'est dans ces moments-là que la jeune femme est contente de ne plus en avoir. La liberté est alors totalement appréciée. Elle commença à picorer dans son assiette avec les doigts puis se tourna vers le centre pour écouter le responsable. Un feu d'artifice ? Elle aurait du s'en douter. Elle avait horreur de ça. Les bruits d'éclatement lui rappelaient ceux des bombes de ses séances d'entrainement.

Une main sur son ventre, elle s'approcha un peu pour voir, restant toujours à proximité du buffet. L'ensemble était assez sympa. Cela ne dura pourtant pas. L'un des feux vint se loger au mauvais endroit, faisant exploser une partie du bateau. La partie à côté d'elle. Le vacarme et les cris se firent bientôt incessants et assourdissants. L'apocalypse. Elle était donc bien réelle. Reprenant ses esprits, Saoirse fit preuve d'un étrange calme au milieu du grabuge. D'un regard, elle aperçut la dame rousse tenta de retenir sa fille. Elle s'enquit de l'aider mais trébucha. Un autre regard lui indiqua que la jeune femme qui accompagnait Joan était en train de prendre des photos, en appui sur une des tables. Le sol s'ouvrit. Elle chuta, la table avec elle. D'un geste vif, Saoirse tenta de se relever malgré le poids de son ventre qui se faisait insupportable pour l'heure. Elle devait le faire. Elle était née pour ça. Elle avait du vivre pour ça. Elle devait agir comme elle le pouvait. S'accrochant comme elle pouvait, elle se pencha vers Autumn.

- PRENEZ MA MAIN !

Le souffle court, elle tenta de couvrir le vacarme. Elle tendit sa main instable dans le vide. Mais ça n'allait pas suffire.

Joan ne pouvait pas imaginer ce qui était en train de se passer avec Ethan. Ses pensées étaient devenues vides. Importante pour lui? Mais qu'est ce que cela pouvait bien vouloir dire? Elle n'avait jamais été importante et ne savait pas ce que c'était. Sur le coup, cette révélation la gêna et elle ne sut pas réellement quoi faire, son coeur battant à un train d'enfer.

Je.. Je.. Je n'aurais jamais cru cela..

C'est tout ce qu'elle réussit à marmonner, rouge comme une pivoine. Elle aurait voulu lui dire tant de choses mais les mots ne voulaient pas sortir, elle n'était pas douée pour les sentiments, d'ailleurs, elle ne savait même pas comment définir ce qu'elle pouvait ressentir pour Ethan Sanders. Elle le laissa poursuivre, il était devenu en colère, buvant pour passer sa frustration. Elle même n'avait pas la réponse. Elle était juste stupide et lâche. Aimer n'était pas dans ses plans, brisée qu'elle était à cette époque. Elle voulut lui expliquer mais une explosion fit vibrer le sol et très vite, ce moment fut rompu par la glissage qu'ils effectuèrent pour terminer dans le mur de l'autre côté de la pièce, Joan sur les genoux d'Ethan. Là encore, le malaise ne dura qu'une demie seconde puisqu'Ethan fut frappé par une chaise alors que Joan glissa, se rattrapant tant bien que mal à une rambarde. Après quelques secondes de silence, Joan hurlant son nom, Ethan finit par proposer une idée. Joan analysa rapidement la situation puis remarque une porte menant au sous sol, si elle pouvait l'atteindre, ils pourraient trouver refuge.

Il y a une porte à ma gauche, si on arrivait à l'atteindre, on aurait peut être deux minutes de répit pour réfléchir..

Joan ne termina pas sa phrase puisque le lustre frappa sa jambe de plein fouet. Elle sut instantanément qu'elle avait la jambe fracturée mais se contenta de faire une grimace, luttant contre la douleur alors que l'objet du crime roula sur une jeune femme qui dut certainement rendre son dernier souffle...

La fumée lui brûlait les yeux et la gorge, ses poumons étaient en feu. Il ne voyait rien. Il ne faisait qu'entendre. Entendre des gens hurler, des pas rapides, et Chuck tousser. Chuck. Tout était de sa faute. Si il n'avait pas agressé Downy, celui ci ne serait pas descendu. Non... C'était de sa faute, à lui. Pour ne pas avoir rattraper Downy, pour lui avoir présenté Chuck, pour ne pas avoir insister pour passer la soirée à la maison plutôt que dans cet enfer. C'était lui le fautif et personne d'autre. Dire qu'il aurait pu passer la soirée à flirter avec le beau brun, mais non. Et Braeden était terrifié à l'idée que Downy soit blessé, ou pire encore... Il ne voulait pas penser à sa. Pas penser à la mort. Que devenait-il sans lui? Bien sur il y avait Gwen, qu'il fréquentait. Mais Gwen n'était pas l'homme que Braeden aimait. Non cet homme c'était Downy. Maladroit, timide, un peu torturé, mais touchant et tendre. Downy quoi.

"BRAEDEN !" Ce n'était qu'un son, faible. Mais il fit tressauter le coeur de Braeden. C'était Downy. Vivant. Et pas loin. Braeden suivit Chuck, cherchant partout. jusqu'à voir deux silhouettes allongées sur le sol. Une jeune femme, et Downy. Chuck se précipita sur la jeune femme. Apparemment il la connaissait. Qu'importe, il faisait ce qu'il voulait. Braeden se laissa tomber au coté du professeur. "Downy ça va? Downy tu... réponds moi.. Downy?!" Mais l'homme ne réagissait pas. Braeden posa son mouchoir sur la bouche de l'autre. Tant pis si lui ne respirait pas. Ce n'était pas le plus important. Le plus important fut le contact poisseux lorsque Braeden caressa la joue de Clarkson. Il saignait, surement d'une plaie à l'arcade sourcilière. Mais pas d'autres signe de blessures. Braeden passa un bras sous les genoux de l'homme, l'autre sous ses épaules, et il le souleva. Downy était inconscient. Il ne semblait plus respirer. Il fallait le remonter, vite, avant qu'il ne soit trop tard. Il y avait d'autres formes dans le couloir, d'autres personnes. il viendrait après. Pour l'instant, ce qui comptait c'était Downy.

L'abandon total. Et puis juste sentir cette caresse légère sur sa joue. Downy avait décidé de ne plus se battre. Mais Braeden le tenait en vie. Il avait posé son mouchoir sur so nez, ne respirait plus en espérant que lui le fasse. Downy, à demi-inconscient, voyait des souvenirs, des cauchemars défiler, et son imagination était en marche. Il finirait dans un lit d'hôpital. Il voyait déjà le diagnostic des médecins. Intoxication à la fumée, clavicule cassée, traumatisme crânien et blessures superficielles. Mais apparaîtrait sur la liste une chose nouvelle, qui était dure à soigner; Faible, instable. Les adjectifs seraient nombreux. Mais son esprit ployait sous le poids des souvenirs, des regrets et de la culpabilité. Il ne tenait plus. N'arrivait plus à se battre. Dans les bras de Wilde, Downy, groggy, esquissa un minuscule sourire et lutta pour ouvrir les yeux même si il était ailleurs. Il regarda ce monde qui l'entourait. Et puis son regard étrangement vide se posa sur Braeden. C'était sa faute. Il faisait tout le temps tout foirer. Et cette fois, un bateau coulait par dessus le marché. C'était inaudible. Inaudible. Mais ses lèvres bougèrent, articulèrent quelques mots. "Pardonne-moi". Qu'on le pardonne. Pour toutes ses conneries. Pour son existence pourrie. Pour les rêves qu'il brisait par mégarde. Le pardonner. D'être ce qu'il était. Maladroit. Gaffeur. Parfois un vrai danger publique. Un danger publique horriblement attachant. Un mouvements de Braeden lui arracha une grimace. Au moins, il sentait bien son épaule. Pas de toute, elle était brisée.