Sujet: Bare its fangs ! [Hesther] Lun 16 Avr 2012 - 19:27
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"Etre égoïste c'est être vivant par soi-même. Etre égoïste, c'est ne pas tout rapporter à soi, c'est faire tout partir de soi, c'est être scrupuleusement original ..." [Sacha Guitry]
Professionnellement, il est considéré comme le meilleur. Il ne laisse personne lui marcher sur les pieds et s’investit à fond dans tous les dossiers qu’il défend. Il n’a encore jamais lâché un client ni perdu une affaire quel que soit sa difficulté. Passer des heures à se prendre la tête pour chercher la faille, rédiger des convocations pour le tribunal ainsi que des arrêtés et autres est devenu son quotidien et il ne rechigne jamais devant la charge de travail qui est la sienne. Certaines personnes au bureau le prennent pour un surhomme, sa secrétaire notamment le prend pour un fou et aimerait bien le voir lâcher du lest seulement son travail fait partie intégrante de lui et de ce qu’il est aujourd’hui. Il s’exerce lui-même une pression monstre et il est devenu en quelques années seulement un as du droit des sociétés et de la finance. Il est l’atout de la compagnie pour traiter ce genre d’affaire et c’est à lui qu’on confie les plus gros contrats. Autant dire que le stress est son lot quotidien. Il vit pour son travail. Il a de temps à autre l’impression de ne pas avoir de vie, de ne rien faire, de ne pas avancer. Petit on lui a souvent répété que la réussite professionnelle ne sert à rien si on n’a personne avec qui la partager. Il n’a actuellement personne avec qui la partager et il s’engouffre dans son travail. Il sort très rarement en dehors des réceptions organisées par ses clients, n’a aucune passion et passe le plus clair de ses week-ends à travailler sur son ordinateur. La seule chose qui fait et qui n’a aucun rapport avec son travail, c’est d’aller courir et se muscler à la salle de gym le dimanche matin. Il a de moins en moins de vie sociale. Il ne passe même pas par la machine à café le matin pour aller discuter avec ses collègues. Il leur parle uniquement lorsqu’ils doivent traiter une affaire ensemble. Décidément, plus rien ne va du côté affectif de sa vie, à croire qu’à une époque il était heureux. La belle jambe ! Il aurait dû écouter ses copains et ne pas se caser trop jeune, écouter ses parents et privilégier sa vie sociale à sa vie professionnelle. Au lieu de tout ça il a écouté son ambition et est devenu le riche avocat à qui tout réussit mais dont la vie sentimentale est un fiasco sans précédent. Il est incapable de s’attacher à qui que ce soit ce qui est relativement problématique. Il a tout bonnement perdu foi en la nature humaine. Parfois ça le déprime mais la plupart du temps il n’y pense pas.
En arrivant au bureau, sa secrétaire lui annonça d’emblée qu’il était convoqué pour une réunion à dix heures tapante dans le bureau du patron. Ça annonçait du travail en plus. Il était rarement convoqué simplement pour être félicité de son travail ou pour se faire augmenter, lorsqu’il l’était, c’était souvent pour se faire taper sur les doigts ou pour se voir confier une nouvelle affaire importante. Si la plupart de ses clients le contact directement, il arrive que d’autres passent d’abord par le grand patron qui ensuite le convoque pour lui confier l’affaire. Il se fait aussi sermonner de temps en temps lorsque les méthodes qu’il utilise sont comment dire, peu conventionnelles et qu’elles risquent de mettre le cabinet en péril. Si au départ ses méthodes de collecte de l’information ne satisfaisaient pas tout le monde, avec le temps et les succès, les critiques cessaient du moment qu’au final l’affaire était gagnée. En s’asseyant dans son fauteuil, il écouta ses messages tout en notant les éléments importants et en buvant son café. La journée d’aujourd’hui ne s’annonçait guère passionnante. Il n’allait pas plaider au tribunal, seulement s’occuper de la paperasse. Son bureau était magnifique. Il offrait une vie magnifique sur la ville et tous ses documents étaient soigneusement rangés dans des dossiers classés par ordre alphabétique dans une immense bibliothèque. Aucun objet personnel n’était présent dans la pièce. Là où d’autre mettait en photo leurs enfants ou leur chien, lui avait préféré ne rien mettre.
Peu avant 10h, il se rendit au bureau du patron. Il détestait arriver en retard. Il accord une très grande importance à la ponctualité. La secrétaire l’annonça et le fit entrer. Après des salutations protocolaires, on entra dans le vif du sujet. Il s’agissait là de défendre le patron d’une grosse entreprise de textile qui avait été récemment envoyé en prison face à sa femme, le couple ayant décidé de se séparer. Alors que la situation était en train de lui être expliqué en détails, Mlle Mcfadden entra dans la pièce, les salua et vint se mêler à la discussion. Il ne comprit pas tout de suite ce qu’elle avait à voir la dedans. En général, ce genre d’affaire ne la concerne pas. « Excusez-moi un instant mais je m’interroge, en quoi cette affaire concerne-t-elle Mlle Mcfadden ? » M. Murphy – l’un des deux fondateurs de l’agence – lui répondit alors : « Comme vous le savez Mlle Mcfadden est spécialisée en droit pénal, elle va donc collaborer avec vous sur cette affaire. Je tenais à ce que mes deux meilleurs éléments s’associent ensemble pour mener ce dossier à bien. Sur ce, les détails de l’affaire son dans le dossier dont vous avez chacun reçu un exemplaire et ayant un autre rendez-vous sou peu je vais être obligé de vous laisser.» Après des banalités d’usage pour se dire au revoir, il sortit du bureau avec Hesther et tout en marchant vers l’ascenseur lui dit : « Nous n’avons encore jamais eu l’occasion de travailler ensemble, pour ma part je n’ai encore jamais perdu une affaire et je ne compte pas commencer maintenant. » Pas franchement terrible comme accueille mais il tenait à lui faire comprendre qu’il n’avait ni l’intention de perdre cette affaire à cause d’un travail bâclé, ni de se faire marcher sur les pieds et voler la vedette à cause d’elle. Il est le meilleur de son domaine et entend bien le rester.« Enfin bon, je ne doute pas de ton professionnalisme, serait-il possible de se donner rendez-vous cet après-midi histoire de commencer ensemble à éplucher le dossier ; disons vers 15h ? » Il afficha ce sourire de politesse qui sentait la fausseté à trois kilomètre à la ronde et pensa à ce que représentait travailler avec Hesther. Il la connaissait un peu. Il savait qu’elle était douée dans ce qu’elle faisait, que comme lui elle était une acharnée du boulot. Il la connaissait aussi un peu plus personnellement.
***Flash-back***
Le pot de départ à la retraite de Martha, des trucs à manger pas terrible mais une bonne dose d’alcool. Des rires, des anecdotes, des discussions diverses et un peu plus loin Hesther qui sirotait son verre toute seule un peu isolée. Il était allé vers elle et il avait commencé à lui parler. De travail d’abord puis au fil de la soirée de sujets plus personnels. Les coupes s’étaient enfilées, le temps s’était écoulé et une sorte de complicité s’était créée entre eux. Etait-ce l’alcool ou simplement l’accord parfait de leurs pensées ? Il n’en savait rien mais ça lui faisait bizarre, elle lui plaisait et en lui racontant des fragments de sa vie, il la laissa entrer dans son intimité et acceptait par ce biais d’être lié à elle. Ils décidèrent de poursuivre la soirée dans un bar. Leur corps s’enivraient et plus il buvait, plus Christopher avait l’impression de ne plus être maître de son corps et de ses pensées. L’idée de prendre un dernier verre fut alors lancée et arriva ce qui devait arriver. C’était peut-être l’effet de l’alcool mais il se souvient s’être jeté sur elle comme un lion se jetterait sur une gazelle …
***Fin du flash-back***
En la regardant dans l’ascenseur, il essaya de ne pas l’imaginer toute nue. C’était dur de chasser cette nuit de son esprit. D’un commun accord ils avaient décidé de ne plus en reparler et ils s’évitaient depuis. Une chance que leurs bureaux ne soient pas au même étage et qu’ils n’aient jamais à travailler ensemble sur une affaire … enfin pas tout à faire jamais puisqu’aujourd’hui ils étaient amené à travailler ensemble pour la toute première fois …
WELCOME TO DETROIT
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Sujet: Re: Bare its fangs ! [Hesther] Mar 17 Avr 2012 - 16:32
Christopher Ҩ Hesther
« Bare its fangs ! »
Detroit s'éveillait à peine, alors que Hesther franchissait les portes du géant de fer et de verre que pouvait représenter le Gratte-ciel, où se cachait le cabinet d'avocats, pour lequel elle travaillait maintenant depuis trois ans. Cette impression majestueuse de calme qui régnait à l'intérieur des lieux lui conférait un caractère très imposant, presque digne, le même genre d'ambiance que l'on peut retrouver à l'intérieur d'un lieu sacré. Elle se sentait vraiment petite et presque insignifiante alors qu'elle empruntait l'ascenseur qui la mènerait tout droit jusqu'à l'étage où elle travaillait. La chaleur caniculaire de ces dernières semaines, la poussait à devenir de plus en plus matinale et pour cause, la climatisation ayant décidé de faire des siennes. Comme par hasard, cela ne se situait qu'à son étage, personne n'ayant encore pris la peine de venir la réparer. Poisse quand tu nous tiens. Autant dire que ses collègues et elle-même, étaient bien trop affairés au plus chaud de l'après-midi, à combattre la température quasi insoutenable, à grand renfort de brumisateur, ce qui en soit n'est en rien productif. Pour ne pas prendre un retard colossal à cause de cette maudite chaleur, la jeune avocate arrivait très tôt le matin – aucun autre de ses collègues n'arrivant guère plus de deux heures après elle – et partait... très tôt l'après-midi. Tirée à quatre épingles comme toujours, elle franchit la porte du bureau, foulant le sol carrelé de ses talons. Un cliquetis significatif s'éleva dans les airs alors qu'elle s'approchait de la fenêtre afin d'ouvrir le store. C'est avec un plaisir non feint, qu'elle admira d'entre les murs clair obscurs de son lieu de travail, les couleurs chatoyantes qui se profilaient à l'horizon. Du gris-blanc, du rosé, du pourpre. Magnifique spectacle s'offrant à elle. L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, n'est-ce pas ? Un peu rêveuse, elle laissa son esprit vagabonder durant quelques instants, au grès des images s'offrant à ses yeux émerveillés. L'âme de l'artiste ne pouvant rester insensible devant cette somptuosité que la nature pouvait offrir. Assez rêvé, il est grand temps de se mettre au travail.
D'un geste gracieux, elle s'installa derrière le bureau lui étant attitré - ici point d'espace délimité avec votre nom sur une plaque dorée sur une quelconque porte en verre, juste un open-space plutôt sophistiqué. L'endroit n'avait rien à voir avec le clinquant de l'étage du dessous, celui des spécialistes en herbe du droit de la finance et autres parias. A cette pensée, Hesther sentit une légère pointe d'énervement. Ce n'est sans doute pas pour rien, que le cabinet Murphy & Thorthon se trouve être sur deux étages, ceci afin d'éviter une troisième guerre mondiale, pouvant bien être provoquée par les différents employés eux-mêmes. Sortant le dossier sur lequel elle bûchait en ce moment, la blondinette ne perdît pas de temps et se plongea immédiatement dans le feu de l'action.
Comme prévu, ce n'est qu'à 8 heures tapante que le premier de ses collègues direct arriva. Jacob, un acharné du travail, qui campait lui aussi sur les lieux. Sourire et léger dialogue de circonstance, avant de se replonger dans l'affaire de harcèlement sexuel, qui ne lui laissait guère de répit ces dernières semaines. Jacob devait avoir à peu de choses près le même âge qu'elle, cela faisait trois ans qu'elle essayait par tous les moyens possibles et imaginables d'engager la conversation, ceci afin de faire passer le temps un peu plus vite par moment, mais rien n'y faisait. Il restait aussi muet qu'une carpe, se contentant de répondre par monosyllabes. Énervant à souhait. Comme quoi, il y a toujours pire que soit. Être acharné au travail et ne pas savoir décrisper la mâchoire. En un sens, elle avait pitié de lui. C'est sur ces pensées, qu'elle reçu un appel téléphonique, la tirant brusquement de ses songes - la faisant légèrement sursauter au passage, le café qu'elle tenait dans la main se déversa copieusement sur les feuilles éparpillées ça et là ; quelques gouttes du liquide brun vinrent également s'écraser sur la jupe de son tailleur beige. Poisse, poisse, poisse. Quelque chose lui dit alors que ce n'était pas son jour. Intuition féminine sans doute. Posant prestement la tasse sans prendre la peine d'éponger son désastre, ni même regarder de qui pouvait émaner l'appel, elle décrocha le combiné d'un geste sec.
Hesther ▬ Mlle Mcfadden, bonjour, que puis-je faire pour vous ? Secrétaire ▬ Bonjour Hesther, c'est Jessica, juste pour te dire que tu es convoquée à dix heures par M. Murphy en personne, dans son bureau, pour une petite réunion. Hesther ▬ Salut Jess'... Une réunion ? A quel sujet ? Secrétaire ▬ Je ne sais pas, il n'a pas voulu m'en dire plus... contentes-toi d'être à l'heure. Hesther ▬ Ok. Merci, c'est noté. Bonne journée.
Le stress s'empara alors de la jeune avocate, qu'avait-elle bien pu faire pour mériter d'être ainsi convoquée chez le grand ponte de la société ? Rien qui, à son avis, puisse invoquer ce genre de traitement. Contrairement à d'autres, ses méthodes étaient on ne peut plus conventionnelles, elle faisait de son mieux pour satisfaire les clients et assurer la meilleure défense possible ; pour cela elle n'hésitait pas à prendre sur son temps personnel pour affiner son travail, cherchant la petite bête encore et toujours. Une boule d'angoisse se forma au creux de son ventre, ce qui l'empêcha de se concentrer. Elle cru défaillir sur place alors qu'elle empruntait de nouveau l'ascenseur, qui la menait tout droit jusqu'en enfer, elle en était maintenant persuadée. Munie de son calepin signé monogramme – visant à servir de cache misère, pour masquer les quelques tâches de café qu'elle n'avait pas réussi à faire partir – elle se présenta à la secrétaire qui l'annonça, puis elle pénétra dans le bureau du tout puissant. Son cœur battait la chamade. Ne pas tourner de l’œil, ne pas tourner de l’œil, se répétait-elle inlassablement. Ça va aller ma fille, ça va aller.
Au moment où elle reconnu celui qui se tenait de dos par rapport à elle, mais face au Big Boss, elle cru tomber dans les vapes. Christopher Johns. Qu'est-ce qu'il fichait ici ? Elle s'imagina alors tout un tas de théories plus ubuesques et fumantes les unes que les autres, alors que le bruit de ses talons résonnait sur le sol de marbre. Salutations faussement polies et de rigueur envers Christopher, salutations au combien respectueuses à M. Murphy, elle s'installa après qu'on lui en ai accordé la permission. Droite comme un I, osant à peine respirer, elle bût littéralement les paroles de son patron. L'affaire évoquée n'était pas franchement de son ressort, du moins à première vue, chose que Monsieur-j'ai-le-feu-aux-fesses ne pu s'empêcher de faire remarquer de manière assez cinglante. Hesther le gratifia d'un regard des plus dédaigneux. Le visage de la jeune femme se décomposa littéralement, alors qu'il fut question de collaboration entre ses deux meilleurs éléments, à savoir Christopher et elle. Poisse, catastrophe même. Sourire crispé alors que le grand ponte annonçait son départ. Tenant toujours contre sa jupe son imposant bloc-note aux couleurs Vuittoniennes, Hesther adressa un regard meurtrier à son collègue alors que celui-ci osait explicitement mettre en doute ses compétences. Il ne manquait clairement pas d'air. D'un ton on ne peut plus mordant elle lui adressa la parole.
« Je n'ai pas non plus pour habitude de perdre les affaires sur lesquelles je suis amenée à travailler. Pour ta gouverne, je ne pense pas que ce soit le genre de M. Murphy, que de miser sur le mauvais cheval... Tu ne mets pas mes compétences en doute ? C'est pourtant l'impression que tu viens de me donner... cette entrée en matière plutôt impolie fait peut-être partie de tes habitudes, mais pas des miennes. »
Sa main la démangeait d'aller à la rencontre de la joue de cet ignoble personnage, qu'elle méprisait à un niveau quasi moléculaire. Furieuse envie de l'étriper à mains nues. Elle était presque tentée de proposer à M. Murphy, de faire travailler sa collègue Anastasia sur ce dossier, cela lui éviterait certainement bien des déboires. Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette collaboration s'annonçait des plus difficile. Coincés ensembles dans l'ascenseur, la gêne mais surtout la honte gagnèrent la jeune avocate, elle ne pu s'empêcher de repenser à ce qu'il s'était passé entre eux, ce fameux soir, lors du pot de départ de cette chère Martha. L'alcool, quel fléau. D'emblée, elle avait su que cette soirée n'était pas pour elle, plutôt que de se forcer, elle aurait dû répondre aux abonnés absents. Cela lui aurait sans doute évité la seconde plus grosse erreur de toute sa vie, après son mariage. Véritable fiasco. Qu'est-ce qui lui avait pris de boire autant, et d'ensuite se laisser sauter dessus par le premier type venu ? Relevant enfin les yeux, elle fixa son regard sur un point se situant derrière la tête de Christopher, et ce afin de lui donner l'illusion qu'elle le regardait, alors qu'il n'en était rien.
« 15 heures ? Je regrette, ce n'est pas possible. J'ai un rendez-vous avec un client. »
Chose totalement fausse, mais elle avait bel et bien quelque chose de prévu. Elle avait promis au gérant de la boutique de musique, située sur Woodward Avenue, de venir lui donner un coup de main, pour le dépanner. Après le désastre qu'elle eût commis en faisant maladroitement tomber une guitare hors de prix au sol, elle lui devait au moins ça. Fixant sa montre, elle dit ensuite. « Déjeuner sur le pouce d'ici une heure, et on épluche ce foutu dossier, histoire d'en finir au plus vite, c'est tout ce que je peux te proposer. » Rien que l'idée de devoir manger avec Christopher, lui fit l'effet d'une douche urticante. Elle n'avait qu'une hâte, que cette journée se termine au plus vite.
Sujet: Re: Bare its fangs ! [Hesther] Jeu 19 Avr 2012 - 13:32
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"Etre égoïste c'est être vivant par soi-même. Etre égoïste, c'est ne pas tout rapporter à soi, c'est faire tout partir de soi, c'est être scrupuleusement original ..." [Sacha Guitry]
Hesther Mcfadden est connue dans le milieu des avocats pour les nombreux procès qu’elle a gagné mais aussi pour son grand sens des responsabilités et du travail. Sa réputation entant qu’avocate n’est plus à faire. Christopher a bien entendu parler d’elle, essentiellement autour de la machine à café mais n’a jamais vraiment prêté attention à ce qui se disait. Il la connaissait uniquement de nom jusqu’à ce qu’on la lui présente. Il faut dire que les étages ne se mélangent pas. Si vous appartenez à un domaine juridique, les chances pour que vous collaboriez avec quelqu’un s’occupant d’un autre domaine sont très minces voire inexistantes. Pire encore, quand vous appartenez à un étage, vous appartenez en quelque sorte à un clan. On ne cherche pas à connaître ceux qui se trouvent à l’étage du dessus ou du dessous, on ne cherche pas non plus à les aider ni même à collaborer avec eux. La raison ? La compétitivité pardi ! Il n’est question que de ça. Etre le meilleur permet de s’assurer un salaire confortable et de voir son service être développé. Les subventions sont accordés aux services qui rapportent le plus or ceux qui rapportent le plus sont ceux dans lesquels se trouvent les avocats de ceux qui gagnent le plus d’argent à savoir les avocats spécialisés dans le droit commercial, financier et du crédit. Plus les clients sont gros, plus les commissions sont grosses et plus le cabinet gagne de l’argent et du prestige. Plus vous aider le cabinet à être riche et célèbre, plus votre paye augmente, plus votre prime est grosse et plus on injecte de l’argent dans votre service. Pas étonnant alors que ce soit chacun pour soi entre les avocats et que ce soit d’autant plus valable entre les avocats des autres services. L’argent injecté dans son service est colossale, la plupart des bureaux ont été refait à neuf et il n’y a aucun problème de climatisation contrairement à l’étage du dessus. Quoi qu’il en soit, l’entre-aide ne fait pas partie de la politique de la maison alors autant dire qu’en apprenant l’obligation de travailler avec Hesther qui lui était incombée, il fit une drôle de tête et chercha à savoir s’il n’y avait pas d’erreur. Il ne travaille que très rarement en collaboration avec d’autres avocats et il est rarement très aimable. Peu de personnes sont aussi méticuleuses que lui or il ne supporte pas le travail bâclé. Il lui arrive de déverser ses foudres sur ses collaborateurs.
Une fois sortis du bureau, il ne se gêna pas pour faire part à la jeune femme de ses doutes concernant ses capacités à résoudre de manière consciencieuse cette affaire. S’il est doué pour écraser ses adversaires à la barre, il est nul pour tout ce qui est tact et diplomatie. Il dit les choses telles qu’elles sont et ne prend jamais de gants. Si les gens ne sont pas capables d’entendre la vérité en face c’est leur problème, pas le sien. Epargner Hesther en se montrant galant et courtois ne fait pas franchement partie de ses habitudes alors pas de traitement de faveur. Si elle n’est pas capable d’encaisser la critique ça la regarde. A son grand étonnement, elle ne se démonta pas et n’hésita pas à lui répondre et même à lui tenir tête. A la vue de cette assurance, un minuscule sourire se dessina au coin de ses lèvres avant qu’il ne reprenne : « Il ne s’agit pas là de politesse ou autre mais de savoir si tu as les épaules assez costaud pour ce genre d’affaire. Le monde de la finance peut s’avérer beaucoup plus ardu que celui du droit pénal surtout qu’il s’agit en général des personnes qui pèsent plusieurs millions de dollars. » Il monta dans l’ascenseur après elle. Un peu de galanterie toute de même ! Il l’inspecta du regard. Aucun détails ne lui échappa, pas même les quelques gouttes qu’elle tentait tant bien que mal de gâché par ses papiers sur son tailleur beige. Sans doute avait-elle du faire tomber une partie de son café sur elle dans un moment de panique ou d’inattention. Il ne put s’empêcher de penser à quel point ça faisait négliger d’arborer une tenue tâchée au travail. Certes il s’agit probablement d’un malheureux accident survenu lors d’un moment d’égarement mais quoi qu’il en soit, ça n’a jamais tué personne de prévoir qu’une telle chose puisse survenir. Prévoir un accident est faisable tout comme prévoir une tenue de rechange. Se focaliser sur cette minuscule tâche ne servait cependant à rien, le plus urgent était de fixer un horaire pour commencer à se plonger dans l’affaire. Son emploi du temps était plutôt bien chargé. Même s’il n’avait pas à se rendre au tribunal aujourd’hui, ni à rencontrer des clients, il avait de nombreux dossiers à éplucher ainsi que des documents à rédiger. Cette journée s’annonçait donc comme étant réservée à la paperasse administrative. Etrangement, il aimait bien ça, rechercher la petite bête et mettre le doigt dessus. Il aimait presque autant ça que d’aller plaider. Réfléchissant à une heure qui lui conviendrait le mieux, il proposa quinze heures au hasard. Manque de bol, sa chère collaboratrice ne pouvait pas. A sa manière de répondre, il se demanda si elle ne le faisait pas exprès pour le contrarier. Au lieu de ça, elle lui proposait de bûcher sur ce dossier dans une heure. C’est que ça ne l’arrangeait pas tellement ! « Très bien ! », ne consentit-il pas franchement l’air ravi. « Rejoint moi dans mon bureau et ne soit pas en retard ! » Sans dire un seul mot de plus, il sortit de l’ascenseur et rejoignit son bureau.
(…)
Il avait été obligé de revoir le planning de sa journée pour ne pas prendre de retard. Cette nouvelle affaire chamboulait ses plans mais heureusement, il était réactif et savait quoi faire et comment gérer son temps pour ne pas laisser déborder. Il était en pleine rédaction sur son ordinateur lorsque son téléphone sonna. C’était sa secrétaire qui lui annonçait que Mlle Mcfadden était arrivée. Il pria sa secrétaire de la faire entrer. Il se leva pour l’accueillir et tout en joignant le geste à la parole, la pria de prendre place sur un siège. « Tu as eu le temps de lire le dossier avant de venir ? » Son ton était beaucoup plus calme et détendu. En une heure – voir même une heure et quatre minutes pour être exact – il avait eu le temps de se résigner. Quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse, il allait être obligé de collaborer avec elle alors autant faire en sorte que cette collaboration se déroule pour le mieux en y mettant de la bonne volonté. « Notre client, actuellement en prison, nous demande de le défendre contre sa femme qui demande le divorce et souhaite récupérer les parts de la société au titre qu’il serait inapte à mener à bien son activité de gestionnaire de la prison. » Les faits, facilement résumables n’étaient somme toute pas compliqués. Le problème était l’alliance du côté financier, social et pénal de l’affaire. Ils allaient forcément devoir travailler en étroite collaboration sur cette affaire, chose qui risquerait de ne pas être facile tous les jours …
WELCOME TO DETROIT
Invité
Sujet: Re: Bare its fangs ! [Hesther] Ven 20 Avr 2012 - 13:18
Qu'avait-elle bien pu faire pour mériter le triste sort qui lui était réservé ? La providence, ou bien le hasard, ou toute autre force divine fait parfois bien mal les choses. Enfin qu'est-ce que ce genre de considération avait à voir avec tout ça après tout ? Rien du tout, sans aucun doute. A l'instant même, il était sûrement plaisant ou plus facile du moins, de penser que quelqu'un ou quelque chose tirant les ficelles, fût responsable de tout ça, pour la punir d'une quelconque bourde ou d'un comportement inapproprié. En quelque sorte une espèce d'auto-flagellation, somme toute un peu violente. L'attente de l'ascenseur lui parut durer une éternité. C'est fou comme le temps s'amuse à tourner au ralenti par moments, surtout lorsque vous êtes confronté à une situation un brin gênante, à laquelle vous auriez envie d'échapper le plus vite possible. Mais non, il fallait qu'il en soit tout autrement. Cette impression devait être un tour que lui jouait son cerveau tourmenté, ni plus ni moins. Rivant son regard à la bouche de son interlocuteur, elle encaissa le flot de paroles qui sortit de celle-ci, comme elle pût. Qu'est-ce qu'il pouvait l'agacer avec ses grands airs de Monsieur-je-sais-tout-j'ai-tout-vu-et-c'est-moi-le-plus-fort-le-plus-beau-le-plus-intelligent. Ne pas s'énerver, ne pas s'énerver, il ne le méritait même pas de toute manière. Il s'adressait à elle comme si elle était une simple stagiaire ou bien une bleue. Zut à la fin, qu'il lui foute la paix. Regard de plus en plus noir. La blondinette lui aurait bien arraché son satané sourire pour lui faire avaler tout cru.
« Savoir si j'ai les épaules assez larges pour supporter ce genre d'affaire ? Tu plaisantes là j'espère. Où se trouve la caméra cachée ? Elle fit mine d'inspecter les alentours du regard, à la recherche d'une quelconque caméra. Je te rappelles quand même que je suis spécialisée en droit pénal, les affaires d'homicides, viols et autres violences en tout genre font parties de mon quotidien et sont loin d'être « moins ardues » que tes stupides affaires d'argent. Ce n'est pas comparable voilà tout. N'y tenant plus elle s'emporta et lui vola dans les plumes. Si je résume bien, je ne suis qu'une faible, doublée d'une moins que rien qui ne vaut pas un Kopeck, face à tes clients qui eux valent des millions de dollars. Cette collaboration commence magnifiquement bien on dirait. Elle le pointant du doigt avec rage. Je n'ai peut-être pas un bureau clinquant neuf et un compte en banque aussi garni que le tien, mais sache que je ne vais pas me laisser marcher sur les pieds par quelqu'un qui a toujours eu ce qu'il désirait en claquant des doigts. Redescends voir de ton piédestal d'où tu domines la bêtise humaine. »
Christopher devait être à peu près l'une des seules personnes en ce bas monde, à réussir à la mettre hors d'elle en si peu de temps. C'était sans nul doute physique, son unique présence suffisant à lui faire hérisser les poils des bras. L'atmosphère de la cage d'ascenseur devenait de plus en plus irrespirable, elle se sentait à l'étroit dans ce réduit, dans son tailleur tâché de café. Impression de suffocation renforcée par les images de cette maudite soirée qui lui sautaient au visage, et qu'elle aurait bien voulu oublier à jamais. De l'air, vite. Pourvu que les portes s'ouvrent rapidement sur un étage, n'importe lequel ferait très bien l'affaire. Hesther sentait le regard inquisiteur de l'avocat sur elle. Sensation de malaise accru. Elle se sentait telle une bête captive ; observée ; sondée en profondeur. Insoutenable. Certainement avait-il remarqué les tâches sur sa jupe, car il avait le regard rivé à cet endroit là. Regard insistant. Faire comme si de rien n'était, avoir l'air le plus naturel du monde possible, tout en pensant à autre chose, était-ce trop demander ? Assurément, oui ! Ne sois pas en retard... voilà qu'il continuait à la prendre pour une idiote en lui donnant des ordres. Pour qui se prend-t-il, pensa-t-elle ? Néanmoins elle remarqua que son emploi du temps était beaucoup plus flexible que le sien. Ce dont elle ne se gênerait pas de lui faire remarquer le moment opportun.
« Je n'ai pas l'intention d'être en retard, je tiens à boucler cette entrevue au plus vite. Crois-moi, ce n'est pas de gaîté de cœur que je vais travailler avec toi, plus vite on aura consulté ce dossier ensemble, plus vite on pourra se mettre au travail et achever cette affaire. » Voilà qui avait le mérite d'être on ne peut plus franc. Un tintement indiqua que l'ascenseur arrivait à bon port. C'est avec un soulagement non feint qu'elle s'engouffra sur le palier de son étage, sans un regard pour l'homme à qui elle avait à la fois envie d'arracher la tête, mais aussi envie d'embrasser avec fougue. Stupide crétin.
De retour dans la fournaise de l'open-space, c'est complètement catastrophée qu'elle alla trouver du réconfort auprès d'Anastasia. Bénie soit-elle, la jeune femme qui faisait la même taille avait une jupe de rechange dans ces nombreuses affaires. Pourquoi n'avait-elle pas pensé à lui demander plus tôt ? Le stress sûrement, qui lui avait bloqué quelques connexions neuroniques, l'empêchant de réfléchir de manière normale. Durant l'heure qui lui restait, elle consulta ce foutu dossier qui se trouvait sur son bureau de bois beige clair. Quelle affaire tout de même. Affaire loin d'être aussi passionnante que ce sur quoi elle avait l'habitude de travailler. Mais bon, n'ayant pas vraiment le choix, elle devrait faire avec. Le plus pénible dans l'histoire était sans doute qu'elle allait devoir traiter ce foutu dossier en priorité et laisser plus ou moins de côté ceux sur lesquels elle planchait en ce moment. Peut-être devrait-elle mettre Jacob et Anastasia à contribution, afin de ne pas se mettre en retard. Non, clairement elle ne pouvait pas leur faire subir ça. Un peu d'organisation voyons ! Emportant avec elle son attaché-case, elle fit un rapide saut par l'extérieur. Un en-cas et un café de chez Starbucks feraient largement l'affaire, n'ayant pas très faim de toute façon. Histoire de ne pas passer pour une impolie elle commanda également un café long pour Christopher. Agir en être civilisé n'a jamais tué personne après tout. Les bras chargés, elle se présenta au secrétariat personnel de M. Johns – rien que ça. Petit rictus en apercevant la secrétaire de celui-ci, une envie irrépressible la démangeait, celle de demander à cette jeune femme si elle était passée sous le bureau. Que lui arrivait-il ? Cela ne lui ressemblait guère d'être aussi amère et cynique. Elle se mordit d'ailleurs la lèvre, alors que Christopher l'introduisit dans son bureau, se retenant de lui lancer son café en pleine figure. De qui se moquait-il ? Bien sûr qu'elle avait consulté le dossier. En lui tendant le gobelet cartonné aux couleurs de la fameuse enseigne elle fit tout son possible pour sourire et paraître sincère. Exercice de haut vol. Elle pris place sur le confortable fauteuil de bureau. Et bien on ne se moquait de personne ici.
« Oui, j'ai stoppé tout ce que j'étais en train de faire pour prendre connaissance du dossier. Avec une attention toute particulière, elle écouta les paroles de son interlocuteur, peut-être possédait-il plus d'informations sur le dossier qu'elle après tout. Elle opina du chef, tout en sortant de quoi écrire ainsi que son en-cas. Je pense que tu vas te charger de toute la partie concernant la gestion de l'affaire de cet homme, pendant que moi j'irais fouiner dans leur petite vie, afin d'en savoir plus. Sait-on pourquoi la femme du client demande le divorce ? Une raison particulière ? Ou juste l'envie d'enquiquiner le monde et de pouvoir empocher de quoi se faire une bonne retraite ? D'ailleurs, mon champ d'action risque d'être assez limité sur cette affaire... au moins je ne t'embêterais pas longtemps. Une question lui traversa alors l'esprit. Je ne sais pas pour toi, mais je trouve ce dossier assez incomplet... Pourquoi cet homme se retrouve en prison ? Ça pourrait sûrement avoir son importance. Quand serait-il possible de le rencontrer dans sa magnifique demeure ? »
Elle griffonna quelques notes à son intention tout en mordant dans son bagel, prêtant une attention toute particulière à ne pas mettre de miettes partout et encore moins de se salir. Au fur et à mesure de l'entretien, elle semblait se radoucir, se concentrant uniquement sur le dossier et pas sur Christopher en temps qu'être humain. Assez difficile après réflexion. Plus elle le regardait et plus elle savait pourquoi elle avait craqué cette fameuse nuit. En quelque sorte elle se reconnaissait en lui... Stop, ne pas se laisser aller à de quelconques pensées risquant de la mettre dans l'embarras.
« Sympathique ton bureau, on ne se moque pas de vous ici. Finalement ce n'est pas une stupide légende que le traitement qu'on vous accorde à l'étage de la finance... Je crois que j'ai mal choisi mon camp.»
Pourquoi fallait-il toujours qu'elle parle pour ne rien dire ? Certainement le stress encore une fois. Un peu gênée, un sourire crispé vint s'afficher sur son visage, lui conférant sans aucun doute l'air le plus potiche du monde.
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Sujet: Re: Bare its fangs ! [Hesther] Sam 21 Avr 2012 - 17:20
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Il ne se montrait pas très aimable vis-à-vis d’elle mais c’était sa manière de se comporter ni plus ni moins. Il n’allait pas non plus lui ouvrir grands les bras. Ils ne sont pas au pays des bisounours ! La compétition règne dans ce cabinet merde ! Il faut qu’elle comprenne qu’il n’est pas ici pour plaisanter mais pour gagner cette affaire et en aucun cas se laisser ralentir par une avocate de seconde zone, parce que oui, pour lui le droit pénal est du droit de seconde zone, le genre de droit à la portée de tous qui ne présente pas tellement de difficultés. Il s’agit là uniquement de son avis personnel mais il sait que d’autres le partage. Pas étonnant que les groupes d’avocats s’affrontent et s’opposent au sein du cabinet. En s’adressant à Hesther il ne mâcha pas ses mots, il n’avait encore jamais eu l’occasion de collaborer avec elle et ne lui faisait nullement confiance. De plus, le fait d’être arrivée avec un léger retard au rendez-vous, sans parler de sa manière de s’agripper à ses documents laissait présager un manque d’organisation ou pire encore, un manque de confiance en soi apparent. S’il y a bien une chose qui est importante dans ce métier c’est de sauver les apparences. Bouffer ou se faire bouffer, tel est le créneau. Il n’hésita pas une seule seconde à faire part à Hesther de ses doutes concernant ses capacités à gérer ce genre d’affaire. Vu son air, elle avait l’air piqué au vif. Aurait-il appuyer sur un point sensible ? Il trouva néanmoins admirable la façon dont elle plaida sa propre cause. Elle n’omit d’ailleurs pas la petite touche d’humour, chose qu’il trouva fort peu inutile. Les gens ont tendance à feindre l’humour à des instants inappropriés comme si ça allait aider en quoi que ce soit leur cause. Il la laissa le pointer du doigt et faire son petit monologue. Lorsqu’elle eu terminée, d’une manière très calme et très sereine il lui dit : « On ne t’a jamais appris à ne pas pointer les gens du doigt ? C’est très mal élevé. » Et toc, prend ça dans tes dents ! « On dirait qu’il n’y a pas que moi qui doive faire des progrès concernant la politesse. » Il a toujours trouvé ça culotté les gens qui osent faire des reproches mais qui dans le fond ne valent pas mieux. Mal élevé, prétentieux, imbu de lui-même, peut-être mais au final, elle ne vaut pas mieux puisqu’elle-même n’est pas foutu de savoir qu’on ne pointe pas une personne du doigt.
Une fois dans l’ascenseur, il l’inspecta du regard. Il ne laissa rien au hasard, analyser les gens faisait partie de son métier. Etrangement, il était partagé entre deux sentiments totalement opposés l’un de l’autre. D’un côté, il trouvait ça craquant le fait de vouloir à tout prix tâcher ces petites tâches de café en tenant ses documents devant sa jupe mais en même temps, il trouvait ça anti-professionnel. Bien entendu, il préférait se focaliser sur la partie négative de ses sentiments et émotions. C’est tellement plus commode de ne rien éprouver et d’agir jour après jour tel un robot. Les relations avec les gens ne mènent à rien de bon, on finit toujours par souffrir alors autant ne pas s’attacher et se contenter de traverser la vie tel un automate. Après, certaines personnes peuvent contredire ce mode de fonctionnement en disant que sans sentiments, on ne vit pas totalement parce que ce sont les joies et les peines qui font partie de la vie mais pour sa part, il préfère ne pas vivre à fond et ne pas souffrir. Un peu avant de sortir de l’ascenseur, il la pria de ne pas être en retard. Il ne prit pas la peine d’écouter plus que ça ce qu’elle lui dit et s’en alla. Il avait mieux à faire que de l’entendre raconter les multiples raisons qui la feraient être à l’heure.
(…)
Ne pouvant travailler dans une ambiance de travail trop tendue, il s’était résigné en lisant le dossier à faire un effort. Etre aimable n’allait pas le tuer ! Il la fit entrer dans son bureau sans lui faire la moindre réflexion. Il nota qu’elle s’était changée mais se garda bien de lui faire la remarque. Elle n’était peut-être pas si cruche que ça étant donné qu’elle avait eu la bonne idée d’enfiler une tenue non tâchée. D’emblée, il lui demanda si elle avait eu le temps de consulter le dossier. Il ne voulait pas perdre de temps, faire un effort pour être sympa ne voulait pas dire pour autant perdre du temps en papotant comme le feraient deux vieux potes. Il fallait être professionnel et efficace pour ne pas perdre de temps. Elle lui tendit un café. Un peu désappointé par un tel acte, il l’attrapa et bafouilla un « Merci ». Il contourna son bureau pour aller s’asseoir dans un beau fauteuil de cuir noir. Il posa la boisson qu’elle lui avait apporté sur son bureau et le poussa assez loin de ses dossiers. Le geste était gentil mais il ne buvait jamais de café, il était suffisamment énervé comme ça pour ne pas en rajouter une couche. A peine assise, elle commença à lui poser une foule de question sur les motifs du divorce. Il n’avait pas vraiment d’informations sur ce sujet, il connaissait uniquement ce que disait le dossier. « D’après notre client, sa femme profiterait du fait qu’il ait été envoyé en prison pour demander le divorce. Elle espère ainsi reprendre la moitié voir la totalité de l’entreprise de notre client en le déclarant inapte à gérer une entreprise de prison. Il est également signalé dans le dossier que normalement en cas de divorce, elle n’a droit à rien sauf si justement elle arrive à briser le contrat en prouvant qu’il est incapable de gérer ses affaires. » Il n’en connaissait pas plus pour le moment. Il était d’ailleurs curieux de connaître les raisons qu’elle allait invoquer. D’ici peu, ils recevraient sans doute un courrier du camp adversaire. Avant de se lancer dans la résolution de cette affaire, il fallait qu’ils aient des réponses pour pouvoir monter un dossier solide. Hesther lui demanda ensuite pourquoi l’homme qu’ils défendaient s’était retrouvé en prison. « Détournement d’argent, corruption et gestion d’un réseau d’argent sale apparemment. Son procès a eu lieu il n’y a pas longtemps et il a été condamné à cinq ans. Il risque d’avoir une remise de peine mais malgré ça il lui reste au moins trois bonnes années à purger. Sa femme risque de s’en servir contre lui. » Il avait vaguement suivit l’affaire de ce type. Il était défendu par un autre cabinet et par conséquent, Chris n’y avait pas portée une grande attention. C’est justement parce que le cabinet auquel il avait fait appel avait été incapable de le défendre correctement que l’homme s’était adressé à eux pour son divorce. « Pour une visite, le mieux serait qu’on soit tous les deux présents. Quel jour t’arrangerait hormis le jeudi matin car je suis au palais ? » Il remarqua qu’elle notait diverses choses. C’était amusant à voir, ça faisait très collégiennes qui note tout ce que le professeur dicte. Ne pouvant se laisser aller à penser à autre chose qu’à l’affaire, il se concentra. Difficile en même temps de se concentrer quand vous avez quelqu’un en face de vous qui mord dans un begel. Lorsqu’elle ouvrit la bouche entre deux bouchées, ce ne fut pas pour parler de l’affaire mais pour faire un commentaire sur son bureau. Qu’est-ce qu’elle croyait ? Qu’ils recevaient de riches hommes d’affaire dans des bureaux miteux ! Les clients choisissent des avocats pour leurs performances mais aussi pour l’image qu’ils renvoient. Et puis honnêtement, cette branche de l’entreprise rapporte tellement d’argent qu’il est logique d’en réinvestir une partie. « Tu comprendras que le cabinet peut difficilement se permettre de recevoir des clients importants dans des bureaux de seconde zone. Il en va de l’image de la société. » Se rappelant soudainement de ce qu’elle lui avait dit dans l’ascenseur un peu plus tôt, il ajouta sous forme de petite pique : « Et au cas où tu te poserais la question, il m’a fallu plus que claquer des doigts pour obtenir ce bureau. » Contrairement à la croyance populaire, il ne suffit pas de claquer des doigts pour obtenir ce qu’il souhaite. Certes il obtient plus facilement que d’autres ce qu’il demande mais au départ, lors de son arrivée, il a du comme tout le monde se battre pour se faire un nom ici. Il n’est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche et si aujourd’hui il gagne si bien sa vie, c’est parce qu’il a tout fait pour.
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Sujet: Re: Bare its fangs ! [Hesther] Dim 22 Avr 2012 - 8:02
Devoir travailler avec Christopher Johns ressemblait à s'y méprendre à un pacte avec le diable. On avait pourtant dit de ne pas pactiser avec le diable lui-même. Trop tard. Enfin trop tard, avait-elle vraiment eu d'autres choix que celui-ci ? Non, pas vraiment. Résignation indécente quand tu nous tiens lâchement par le bras. Faire quelque chose qui lui semblait être presque contre nature ne lui plaisait pas franchement. Comment cette collaboration terminerait-elle ? En meurtre ? Peut-être bien. La jeune avocate imaginait déjà la une des journaux portant sur le sujet. Qu'est-ce qu'il pouvait l'exaspérer. Qu'il ferme sa bouche. Pour ça elle connaissait un bon moyen, mais c'était impensable. Pour l'heure, elle se serait bien frappé la tête contre les parois du maudit ascenseur, pour avoir eu durant quelques secondes à peine de telles pensées. Il la mettait dans un tel état de stress et d'énervement qu'elle en oubliait elle-même toutes les règles de politesse. Ma pauvre fille, qu'est-ce qu'il t’arrives ? Force était de reconnaître qu'il n'avait pas tord en ce qui concerne le fait de pointer les gens du doigt. A peine eut-il terminé sa phrase, qu'elle laissa retomber lourdement son bras le long de son corps, fulminant sur place, contre lui, contre elle. Rien, elle ne trouva rien à rétorquer, se contentant de se sauver en vitesse dès que les portes s'ouvrirent sur son étage. La chaleur environnante lui donna une conscience accrue du véritable enfer qu'elle était en train de vivre. Qu'est-ce qu'elle pouvait maudire M. Murphy, et se maudire par la même occasion. Voilà ce que l'on a le droit de gagner, à faire partie des meilleurs éléments : des ennuis doublés de complications, ni plus ni moins.
Une fois le moment fatidique et tant redouté arrivé, elle tenta par tous les moyens de se concentrer sur le dossier et non sur autre chose. Pour cela elle alternait entre prise de note et mordre dans son bagel. Visiblement son collègue d'infortune ne possédait pas plus d'éléments qu'elle sur le dossier. Pourquoi en aurait-il eu plus d'ailleurs ? Le patron avait bien précisé qu'un exemplaire les attendaient sur leur bureau respectif, exemplaire similaire. Sans les réponses aux questions qu'elle venait de soulever, la constitution de leur dossier de défense risquait d'être bien maigre. Un tour en prison pour s'entretenir avec le client ne la tentait guère. Le milieu carcéral n'étant pas franchement sa tasse de thé. Hochement de tête. Puis elle écouta attentivement la suite des dires de Christopher. Défendre un client qui avait trempé dans des affaires de corruption en tout genre et de détournement d'argent, c'était carrément contraire aux idées de l'avocate. En temps normal, elle aurait refusé un dossier pareil. Se faire violence pour ne pas tout envoyer valdinguer en hurlant qu'il aille se faire voir.
« Ok... Peut-être qu'elle n'a pas tord de demander le divorce après tout. Être marié à un type louche ça n 'a rien de bien glorieux, ni d'appréciable. D'après toi, de quelle manière pourrait-elle prouver qu'il n'est pas capable de gérer ses affaires ? Si elle profite du fait que son mari croupisse en prison pour demander le divorce, ce n'est sûrement pas pour rien, peut-être qu'il la battait... dans ce cas de figure-ci, si elle n'a droit à rien comme le stipule le contrat, ce n'est sans doute pas l'argent le motif de cette demande. Non ? J'avoue que j'ai hâte de rencontrer la partie adverse pour me faire une idée de tout ça. Quel cabinet s'occupe du dossier de la femme de notre client d'ailleurs ? Elle fixa ensuite son regard à celui de Christopher. Je t'avoues que devoir défendre un type qui a trempé dans des affaires de corruption ça me fait un peu froid dans le dos. »
Faire part de ses craintes et ainsi dévoiler ses faiblesses n'a jamais tué personne. Devoir se rendre à la prison à deux, bonne idée ou pas. De toute manière elle ne se voyait clairement pas devoir s'y rendre seule pour voir ce fameux client qui devait peser une blinde.
« Le plus simple pour moi reste le vendredi, cette journée est généralement réservée à la paperasse en tout genre, donc je devrais pouvoir me libérer facilement. Disons donc ce vendredi ci, si ton emploi du temps te le permets, bien entendu. Elle avala une nouvelle bouchée de son en-cas, avant de demander. Tu vas souvent rendre visite à tes clients en prison ? »
Pourquoi avait-il fallu qu'elle fasse un commentaire sur le bureau de ce cher Chris' ? Lorsqu'il évoqua le fait qu'il était carrément inconcevable de recevoir de riches clients dans des bureaux complètement décrépis et défraîchis, elle se sentit pire qu'une moins que rien. Les milieux dans lesquels ils évoluent n'ont clairement rien à voir. Le fossé qui s'était creusé au fil des années entre les deux étages du cabinet, lui explosa presque en pleine figure.
« L'image de la société... mmh. C'est sur qu'ici ça n'a rien à voir avec l'étage où je bosse. Au moins vous n'avez pas de problème de climatisation, ne pût-elle s'empêcher d'ajouter avec une moue rieuse. Moue rieuse qui fût bien vite remplacée par quelque chose ressemblant fortement à une grimace. Elle baissa alors les yeux sur sa jupe avant de dire d'un air penaud. Parfois, je ne réfléchis pas à ce que je dis. Je ne sais rien sur toi après tout, je n'avais pas le droit de te juger de la sorte. Engloutissant son dernier morceau de bagel, puis après l'avoir totalement avalé afin de ne pas parler la bouche pleine, c'est avec une lueur espiègle qu'elle repris la parole. Cette fois-ci elle osa le regarder droit dans les yeux. Si ce n'est pas en claquant des doigts que tu as obtenu tout ça, ne serait-ce pas à l'aide de plusieurs promotions canapé ? »
D'accord c'était franchement déplacé et peu correct de sa part de sortir ce genre de choses, mais ce n'était là qu'une petite blague, rien de plus. Au moins cela eu pour effet de finir de la dérider. Ce n'était déjà pas si mal.
[Réponse pourrie, je me rattraperais au prochain tour !]
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Sujet: Re: Bare its fangs ! [Hesther] Lun 23 Avr 2012 - 9:22
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Leurs premiers échanges n’avaient pas été des plus courtois et il en était pour beaucoup. Des deux, c’était lui qui avait sorti les crocs le premier et qui s’était montré assez agressif. Il tenait à ce que la suite se passe dans de meilleures conditions. Vu l’affaire qui leur a été confiée, ils risquent de passer pas mal de temps ensemble d’autant que même si leurs domaines d’action sont différents, ils semblent être étroitement liés dans cette affaire. L’idéal donc était de faire des efforts seulement ça pour le jeune homme, c’est quelque chose d’assez dur. Se montrer froid et distant fait partie de lui, il a beaucoup de mal à être sympa et accueillant comme le sont la plupart des gens. D’ailleurs la différence entre Hesther et lui est énorme, ça se voit qu’elle n’est pas méchante et qu’elle fait tout son possible pour rester calme même quand il la pousse à bout. Il aimerait bien être comme elle, capable de prendre les choses avec légèreté et se laisser vivre mais il n’y arrive pas. Jamais il ne pourrait se balader avec une chemise tâchée par du café ou encore arrivé avec quelques minutes de retard à une réunion. Ce mode de vie et ce genre de comportement ne fait pas partie de lui ou plutôt ne fait plus partie de lui. Il fut un temps où comme tout le monde il était jeune et insouciant, où il prenait la vie comme elle voulait. Le comble dans cette histoire c’est qu’il n’est pas si vieux et pourtant il se comporte comme s’il avait 40 ans. Parfois ça lui manque de pouvoir se comporter comme il le faisait avant seulement à présent il a tellement de responsabilités qu’il n’a pas le droit à la moindre erreur. Quoi qu’il en soit, ne pouvant faire non plus trop d’efforts pour être sympa, il rentra directement dans le vif du sujet à savoir l’affaire. Inutile de perdre du temps en discutant de choses futiles. Il eu alors droit à une foule de questions de la part d’Hesther auxquelles il tenta de répondre pour le mieux. Tout en parlant, il ne put s’empêcher de se demander si elle avait bel et bien lu le dossier comme elle le lui avait affirmé étant donné qu’elle lui posait des questions dont les réponses étaient connues. Il se garda cependant de lui faire part de ses doutes. Inutile de raviver les tensions. Il écouta ensuite la jeune femme faire des suppositions sur le motif de la demande de divorce. Il n’avait lu nulle part que la femme du client avait été victime de coups or une telle information aurait sans doute été mentionnée. « Il n’est indiqué à aucun endroit que notre client battait sa femme or c’est le genre d’information importante dont il n’aurait pas omis de nous parler. Il faudra creusé ce point avec lui au cas où. » Il tenta alors de se souvenir du dossier pour ne pas dire de bêtise. « Notre client déclare avoir fondé son entreprise peu après son mariage avec l’aide de sa femme seulement, tout au long de ses années, il ne l’a jamais déclarée entant que copropriétaire ou employée de la société. En demandant le divorce, elle n’a droit ni à des indemnités de chômage, ni à une part de l’entreprise, ni même à ses points de cotisation pour la retraite. Toujours d’après notre client, elle vise à récupérer la totalité de la société en le faisant déclarer inapte à gérer ses affaires. Elle va se servir de sa mise en prison pour le couler. » Vicieux l’esprit des femmes, ne put-il s’empêcher de penser. Contrairement aux hommes, les femmes sont plus malignes et méditent leur vengeance. La femme de leur client était intelligente, elle frappait pile au bon moment. La justice ne manquera pas d’être favorable au sort de cette pauvre femme qui a trimé toute sa vie pour aider son mari, sans parler du fait que le mari en question croupi en prison pour détournement et corruption. Jouer la carte de la pitié devant le tribunal sera sans doute la stratégie de la partie adverse. A eux d’être plus malin et de faire en sorte que leur client gagne face à sa femme. « Je ne connais pas encore le nom du cabinet adverse, il faut attendre qu’il nous contact ce qui risque de se faire assez rapidement. » Hesther lui avoua ensuite ne pas être très rassurée à l’idée de défendre quelqu’un qui a trempé dans des affaires de corruption. Cet aveu ne put que le faire sourire. N’était-ce pas elle qui un peu plus tôt lui affirmait avoir les épaules suffisamment solides pour ce genre d’affaire ? « Ca fait partie de notre job. Le challenge est d’ailleurs encore plus excitant étant donné qu’on se bat pour celui que la justice est censé enfermé. » C’est ce qui lui plaisait dans son travail. Généralement, on lui demandait de défendre les méchants, les hommes d’affaires coupables de divers crimes plus ou moins grave et à chaque fois, le fait de défendre celui que la justice est censée condamnée et de gagner le fait se sentir encore plus fier car ça prouve qu’il a sut se jouer de la justice pour tirer son épingle du jeu. « Mais étant donné que tu t’occupes d’affaires pénales, je pensais que tu avais eu ton lot d’assassins à défendre. » Mais qu’est-ce qu’il était entrain de faire ? Pourquoi se mettait-il subitement à parler d’autre chose que de l’affaire et surtout, pourquoi s’intéressait-il à la vie d’Hesther ?Il devenait fou voilà ce qui se passait. Elle était entrain de le contaminer avec sa sympathie. Il fallait qu’il se ressaisisse. Il demanda alors à la jeune femme quel jour elle serait libre pour aller faire un petit tour en prison. « Vendredi ? Parfait ! Disons rendez-vous à 9h devant la prison ? » Une nouvelle fois, elle lui posait une question qui déviait du sujet principal. Pourquoi fallait-il toujours qu’elle dérive sur d’autres sujets ? Elle n’avait donc pas encore compris qu’il ne faisait pas partie de ces personnes qui racontent leur vie et qui discutent de tout et de rien. « Non rarement. En général ils sont assez riches pour payer la caution. A moi ensuite de m’arranger pour qu’ils gagnent leur procès et qu’ils n’aient pas à retourner entre les barreaux. »
La conversation dériva sur l’aspect de son bureau. Evidemment que l’étage était chic et glamour. La majorité du budget du cabinet était injecté à ce service pour refaire les bureaux et chouchouter les employés. En général il est question de clients qui pèsent des millions de dollars et d’honoraires d’avocat avoisinant les cinquante milles dollars au minimum. Inutile de dire qu’il s’agit là de sommes exorbitantes dont la moitié revient au cabinet et l’autre moitié à l’avocat. Les affaires confiées sont en générales houleuses et ont parfois des portées internationales. Les résoudre n’a parfois rien de simple et il faut souvent aller chercher le petit article inconnu qui va faire basculer le procès en notre faveur. Il faut également s’adapter aux clients qui sont en général capricieux et qui n’en font qu’à leur tête. Il connaissait l’étage où travaillait la jeune femme pour s’y être rendu quelques fois et il est vrai que ça n’avait rien à voir. Les bureaux en eux-mêmes n’étaient pas horribles mais il est vrai que comparés à son bureau par exemple, il manquait ce côté clinquant. Côté cliquant qui ne s’obtient pas en claquant des doigts, chose qu’il ne se gêna pas de signaler à Hesther. Elle changea alors d’air et s’excusa de l’avoir jugé trop vite. Les remords de la jeune femme ne durèrent cependant pas longtemps puisqu’elle reprit de plus belle en évoquant une promotion canapé. « Tu as vraiment l’esprit mal placé. » Quelque chose ne tournait décidément pas rond chez cette fille. « A moins que ce ne soit comme ça que tu es obtenu ton poste et que tu imagines que tout le monde l’ai eu de la même manière ? » Il rentrait délibérément dans son jeu. Après tout, c’est elle qui avait commencé, il ne faisait que répliquer.
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Sujet: Re: Bare its fangs ! [Hesther] Mar 24 Avr 2012 - 18:50
Assaillir l'adversaire de questions encore et toujours, jusqu'à l'abrutir totalement, l'assommant presque de paroles, voilà la tactique qu'elle avait dû vouloir emprunter inconsciemment. Technique toute particulière, visant sûrement à se faire passer pour plus bête qu'elle n'était en réalité. A force d'agir de la sorte, il finirait par être en droit de douter pour de vrai de ses capacités professionnelles et du fait qu'elle puisse mener à bien cette affaire. Elle avait des questions, elle les posaient, rien de plus. Si cela dérangeait Christopher, il n'avait qu'à le lui dire explicitement, rien de plus. Aussi improbable que cela puisse paraître et aussi très étrangement, elle avait tendance à se situer du côté de la partie adverse. Après tout, ce n'était sans doute pas une lubie de la part de la femme du client, si celle-ci décidait de demander le divorce. La jeune avocate adressa un drôle de regard à son collègue. Croyait-il vraiment que ce genre d'information figurait dans tous les dossiers ? Et bien non ! Soucieuse de ne pas trop en révéler sur son propre passé - de ne rien révéler d'ailleurs - elle se contenta de hocher la tête en signe d’acquiescement. Bien entendu qu'il faudrait creuser la piste, elle ne laisserait pas cette zone d'ombre ainsi en suspend, telle une épée de Damoclès qui aurait risqué de leur tomber dessus à n'importe quel moment, durant le procès à venir. Tout vérifier, tout, absolument tout. Ne rien laisser au hasard. D'ailleurs le hasard n'avait pas sa place dans leur métier. Ici on ne joue pas à la courte paille en espérant tirer le bon numéro, au petit bonheur la chance, croisant les doigts pour tomber juste. Plus elle écoutait les paroles de Christopher et plus elle prenait en pitié cette pauvre femme, qui avait participé à l'édifice de cette entreprise - peu importe de quelle façon et à quel pourcentage - elle y avait participé point ! C'était donc tout naturel qu'elle réclama sa part du gâteau. Malheureusement elle ne devait pas raisonner de cette façon-là, chose qui la dérangeait au plus haut point. Défendre un malfrat n'ayant jamais déclaré sa femme comme étant co-fondatrice de la société, le moins que l'on puisse dire c'est que celui-ci cumulait les affronts.
« Ok, c'est très clair pour moi, je ne vois pas quoi ajouter de plus ou de moins pour le moment. Il ne nous reste donc plus qu'à le rencontrer et à attendre que l'avocat de la partie adverse nous contacte, et ensuite à nous de jouer... Ça risque de ne pas être une partie de plaisir. Le challenge est assez important au vue du dossier. Une légère grimace apparue sur son visage. J'espère que l'avocat ne fait pas partie du cabinet contre lequel j'ai actuellement une plainte... autant dire que s'il vient de là-bas, on risque de nous mettre des bâtons dans les roues et pas qu'un peu. »
Se battre pour celui que la justice était censé fustiger, en temps normal elle ne s'occupait pas de ce genre de dossier, elle n'y arrivait pas. Des images de son mari, ce tyran, se rappelèrent alors à son bon souvenir. Revenant soudainement à elle, son regard se posa à nouveau sur celui qui lui faisait face. Tout en s'emparant de son gobelet de café - elle retira le capuchon en plastique – elle réfléchis à ce qu'elle allait bien pouvoir dire. Des affaires pénales certes, mais elle s'occupait uniquement des victimes pas des petites frappes dans le genre de leur client actuel.
« Lot d'assassins oui, mais pas à défendre, ça non. Je m'occupe uniquement de dossiers de victimes, c'est comme ça, enfin ça c'était avant qu'on me force à travailler avec toi. La fin de sa phrase elle l'avait presque murmurée. Enfin peu importe. Vendredi, 9 h devant la prison, c'est parfait ! N'oublie pas d'enfiler tes plus belles menottes et ta tenue de Dalton pour ce rendez-vous. Un immense sourire taquin vint illuminer son visage avant qu'elle n'avala une longue gorgée de son café crème. Redevenant sérieuse, elle ajouta alors : S'arranger pour que des malfrats ne retournent pas en prison, c'est un peu utopiste non ? C'est comme faire en sorte qu'un camé ne touche plus jamais à la drogue, en lui en laissant une seringue sous le nez... »
Bien que supportant difficilement la présence de cet homme auprès d'elle, son côté ultra sociable avait tendance à ressortir. Ne pas parler durant plusieurs minutes lui étant plus que difficile, elle avait dévié sur un sujet n'ayant à priori rien à voir avec leur dossier. Un peu d'humour ne fait pas de mal après tout. Elle afficha un air faussement choqué lorsqu'il lui envoya un magnifique pic en pleine figure, il faut dire qu'elle l'avait plutôt bien cherché. Sans réfléchir à ce qu'elle faisait, elle arracha un bout de papier de son calepin, froissa la feuille et la lui envoya en pleine figure.
« Je suis outrée par vos propos très cher. Vu l'endroit « miteux » dans lequel je travaille, ça m'étonnerait fortement que j'ai eu recours à ce genre de méthode pour être promue. D'ailleurs je n'ai jamais été promue, tout le monde est au même niveau à l'étage du dessus, pas de petit chef de sous chef de chef... Nouvelle gorgée de café. D'un ton sérieux elle demanda alors. Est-ce qu'on a abordé tous les points de ce maudit dossier ? »
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Sujet: Re: Bare its fangs ! [Hesther] Ven 27 Avr 2012 - 17:09
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ღ Montre les crocs ! ღ
"Etre égoïste c'est être vivant par soi-même. Etre égoïste, c'est ne pas tout rapporter à soi, c'est faire tout partir de soi, c'est être scrupuleusement original ..." [Sacha Guitry]
Ils parlaient à propos de l’affaire. Elle lui posait des questions et lui il lui répondait. A mesure des questions, il se demandait si elle avait réellement lu le dossier, à moins qu’elle ne l’interroge pour pouvoir être sûre que tous deux ont bien compris la même chose. Il faut toujours s’assurer qu’on a bien compris et surtout que l’autre a compris la même chose que nous dans ce genre de travail de fond, sinon on s’embrouille ce qui pousse à faire des confusions difficiles à rectifier par la suite. Elle n’avait peut-être pas tord en fin de compte de poser toutes ces questions même si ça l’agaçait de devoir répéter des choses présentes dans le dossier. Il écouta ensuite Hesther, elle avait raison, à part rencontrer leur client et attendre que la partie adverse se manifeste, ils n’avaient pas grand-chose à faire si ce n’est commencer à réfléchir sur une stratégie d’attaque. La chose la plus délicate risquait de démontrer que leur client était apte à gérer son entreprise de la prison et surtout, malgré le fait qu’il ait été inculqué pour des problèmes de gestion et de trésorerie. Dans ce que lui dit la jeune femme, il releva une seule chose : elle redoutait le cabinet d’avocat contre lequel elle avait déjà une plainte. « De quel cabinet s’agit-il ? », demanda-t-il brusquement. Il ne craignait pas l’adversité, au contraire même, ça rendait la chose plus excitante ! Cependant, il déteste qu’on l’empêche par quelque moyen que ce soit d’atteindre son but or il sait qu’il existe des avocats cachant des informations et ne jouant pas la carte de la transparence envers la partie adverse. N’étant pas irréprochable, il se plaint d’un tel comportement mais n’hésite pas une seule seconde à le reproduire lorsqu’il le juge nécessaire. Jouer franc jeu ne permet pas toujours de gagner alors si dissimuler quelques informations peu lui permettre de gagner, il n’hésite pas une seule seconde.
Etrangement, au fil de la discussion, il se mit à poser des questions à la jeune femme, chose qu’il ne fait jamais d’habitude. D’ordinaire, il se montre professionnel et ne parle que de l’affaire qui l’intéresse sans entrer dans d’autres discussions concernant son interlocuteur. Il faut dire que connaître le dernier exploit du petit dernier de son collègue George ne l’intéresse pas, pas plus que d’entendre des problèmes qui ne le concernent pas. Ce n’est certes, pas très empathique et pas très aimable mais c’est le cadet de ses soucis, lui quand quelque chose cloche dans sa vie, il ne le crie pas sur tous les toits et se contente de garder ses émotions pour lui. Le fait que les gens soient incapables de faire de même le désole terriblement. Là, c’était différent, il se laissait porter par la conversation ce qui ne lui ressemblait pas. Depuis portait-il un quelconque intérêt à la vie d’Hesther ? Il fallait qu’il se ressaisisse et vite ! Il écouta cependant attentivement ce qu’elle lui dit. Incroyable ! Elle défendait toujours les gentils alors que lui défendait toujours les méchants. « Si tu te places du point de vue de notre client, il est la victime de l’attaque en justice de sa femme dans le but de lui voler sa société. » Allez savoir pourquoi, il a toujours trouvé ça plus intéressant de défendre le méchant plutôt que le gentil. Sans doute parce qu’à ses yeux tout le monde mérite la même défense. Voyant la jeune femme sourire à la suite de sa phrase concernant son hypothétique tenue de prisonnier, il ne put s’empêcher de sourire à son tour. De plus en plus étrange. Cette fille aurait-elle d’étrange pouvoir poussant les gens à la sociabilité ? Mystère ! « Utopiste peut-être mais c’est un moyen de démontrer que la loi n’est pas parfaite et que notre système juridique comporte pas mal de failles. » Battre la loi en l’utilisant ! Pas mal comme stratégie. Ca fait peur dans un sens de se dire que le système est suffisamment mal fait pour que les méchants s’en sortent et c’est d’autant plus vrai dès que de l’argent entre en jeu.
Elle le cherchait là ! Et bien elle allait le trouver ! Lui aussi sait répliquer quand il le faut. Pour une fois, il ne se montra pas méchant. En général, il n’aime pas faire de l’humour au travail et le fait comprendre à la personne mais là, il rentra dans le jeu de la jeune femme. La réponse qu’elle lui fournit le fit rire. « Ici non plus il n’y a pas de chefs, sous-chefs et autres, on est tous au même niveau … Il y en a simplement qui sont plus respectés et puissants que d’autres. » Tout est basé sur la réputation à cet étage. Celui qui remporte toutes ses affaires a plus de pouvoir que celui qui en réussit une sur deux, et lui-même en a plus que celui qui les rate toutes. C’est comme ça que ça marche. Question de business ! « Mais il est vrai qu’ici on a la clim et des secrétaires. » Il lui sourit. Le sérieux revint alors lorsqu’il lui demanda si tous les points avaient été abordés. « Pour le moment oui. Tu es libre de quitter le bureau du diable. » Il savait que même si elle faisait de l’humour, dans le fond, elle le détestait et elle en avait tous les droits. Il ne s’était pas montré aimable avec elle, ni aujourd’hui ni jamais d’ailleurs. De plus, après ce qui s’était passé lors du pot de départ de Martha, il n’avait jamais pris la peine de la recontacter ni rien. Il s’était contenté d’oublier ce petit dérapage et de l’ignorer. Ils n’ont depuis jamais reparlé de ce qui s’est passé et il se demande même parfois si ça s’est réellement produit ou si c’était juste un rêve. Sur ce coup, il se s’était pas exactement comporté comme le parfait gentleman. Il faut dire qu’à l’époque, il n’était pas prêt à faire entrer qui que ce soit dans sa vie. Il garde une mauvaise expérience de sa vie sentimentale passée et par esprit d’autoprotection, ne pas s’attacher aux autres reste encore la meilleure des solutions.
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Sujet: Re: Bare its fangs ! [Hesther] Mar 1 Mai 2012 - 8:34
Bien que n'ayant pas très bien commencé, cet entretien continuait maintenant de manière linéaire, sans véritable heurt, comme si devoir travailler ensemble était la chose la plus naturelle du monde. Enfin sans heurts, c'était sans compter la question de Christopher quant au cabinet de la partie adverse. Depuis qu'elle avait ouvert le dossier de cette sale affaire, elle ne se sentait plus vraiment tranquille, aussi étrange que cela puisse paraître, elle recevait des coups de téléphone en pleine nuit, les pneus de sa voiture avaient été crevés, son imagination lui jouait-elle des tours où avait-on décidé de lui faire peur, afin qu'elle demande à sa cliente de donner ce dossier à quelqu'un d'autre ? On est pas dans une de ces séries policières à la mord moi le nœud, tenta-t-elle de se persuader avant de reprendre la parole.
« Il s'agit du cabinet Keshawn Partner, je ne sais pas si tu as déjà eu à faire à eux... Avant qu'on me demande de défendre une de leurs avocates, je n'avais même pas connaissance de leur existence. Enfin peu importe... je suis sûre que tu leur feras bien plus peur que je ne pourrais jamais les intimider. »
De justesse, elle se retint de faire part de ses doutes quant au professionnalisme dudit cabinet, elle ne voulait pas passer pour la pleurnicheuse de service. Après tout, elle en avait vu d'autres, ce ne serait d'ailleurs pas la première et encore moins la dernière fois qu'on tenterait de lui faire peur afin qu'elle lâche un dossier important. Revenant au dossier en cours, elle écouta attentivement les paroles de celui qui lui faisait face. Force était de reconnaître qu'il n'avait pas tord en ce qui concerne leur futur client. Penser qu'il est la victime et ne pas penser au pourquoi du comment de son emprisonnement, c'est sans doute ce qu'il y a de mieux à faire. « Exact, je vais considérer la question sous cet angle et pas sous un autre... c'est sans doute le mieux à faire. » Voir ça comme un challenge personnel, rien de plus, de toute façon elle n'avait d'autre choix que de fermer les yeux sur le passé de cet individu pour pouvoir le défendre de la meilleure manière qu'il soit. Impression toutefois étrange de devoir renier ses propres convictions pour pouvoir travailler sur ce dossier. Parfois elle se collerait bien des baffes, pourquoi se poser autant de questions ? Pourquoi ne pas faire comme son collègue qui visiblement ne devait pas avoir autant de scrupules qu'elle.
Pour interrompre ce flot d'interrogations qu'elle pouvait se poser à elle-même, elle but une nouvelle gorgée de café. Tout en continuant à écouter les paroles de son interlocuteur, elle regarda la surface du liquide qui se trouvait dans son gobelet cartonné. La loi n'est pas parfaite, c'est le moins qu'on puisse dire, elle s'applique parfois à un certain genre, au détriment d'un autre. Utiliser les failles du système judiciaire pour le battre à son propre jeu, pourquoi pas, et puis après tout les lois et les règles sont faites pour être transgressés, sinon ils n'auraient certainement pas ou peu de travail.
« Alors c'est ça ta stratégie ? Te servir des nombreuses failles de notre système pour tirer ton épingle du jeu ? Un nouveau sourire naquit sur le visage de la jeune femme. Pas mal... plutôt ingénieux, malheureusement ça ne peut pas marcher dans tous les domaines. Le milieu dans lequel tu évolues m'a l'air bien particulier. Enfin tu me diras ce n'est pas plus particulier que celui du pauvre con qui bats sa femme... »
Depuis ce fameux pot de départ ce devait bien être la première fois qu'ils se parlaient de manière normale, pour être tout à fait juste ce devait bien être la première fois qu'ils se reparlaient. Hesther n'avait presque plus envie de lui envoyer d'objet tranchant et meurtrier à la tête. Pour pouvoir travailler sur ce dossier, elle devrait énormément prendre sur elle, en premier lieu pour le client et en second lieu pour celui avec qui elle allait devoir s'associer. Hesther, où l'art de dévier sur à peu près tous les sujets possibles et imaginables. Christopher devait sûrement la trouver énervante à vouloir parler d'autres choses que de leur client, mais peu importe.
« C'est pareil là haut en fait, plus ta réputation grandie et plus les clients affluent au portillon, la seule différence c'est qu'on est assis sur des bancs en bois plutôt que des fauteuils en cuir ultra molletonnés. Un léger rire lui échappa. La différence était tout de même notable entre ici et l'étage où elle travaillait. Vraiment rien à voir, ce qui était plutôt drôle dans le fond. On fini par s'habituer à l'absence de climatisation... une séance de sauna gratuite tous les jours, une véritable aubaine. »
Nouveau rire avant qu'elle ne se reprenne très vite. Elle jeta un coup d’œil à sa montre alors qu'il lui disait qu'elle pouvait quitter le bureau. Le temps avait filé bien plus vite qu'elle ne l'aurait imaginé. Chose plutôt étrange. Mais maintenant elle n'avait qu'une envie et qu'une hâte, se sauver d'ici au plus vite afin de pouvoir passer à la seconde partie de sa journée. A cette pensée, elle sentit son cœur s'accélérer légèrement. Idiote. Tout en se levant, elle prit soin de reprendre sa tasse de café mais aussi son calepin. « Merci pour ce briefing... est-ce que... est-ce que vendredi on pourraient y aller ensemble ? Plutôt que d'y aller chacun de notre côté ? » Pourquoi demandait-elle ça, elle n'en savait trop rien. Sûrement la peur de devoir se rendre à la prison qui lui faisait cet effet-là. « Je passe te chercher vers 8h30 si tu veux... je sais où tu habites, dit-elle sans l'ombre d'un sourire. »
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Sujet: Re: Bare its fangs ! [Hesther] Dim 10 Juin 2012 - 9:08