CHUCK & BRAEDEN

Chuck avait décidé de profiter de l'absence de son père – qui était allé passer quelques semaines à New-York – pour se reposer un peu. Il avait fini tout le boulot qu'il avait et s'était enfin pris un week-end. Il n'avait pas eu de jour de repos depuis... Quasiment un an maintenant et il était tellement fatigué qu'il s'était allongé sur le lit de sa chambre d'hôtel, s'était endormi tout habillé en moins de cinq minutes et avait dormi pendant 11 heures d'affilée. Le samedi matin il profita d'une longue douche d'eau quasiment bouillante et enfila un jean et un t-shirt pour la première fois depuis des années. Après avoir passé une petite demi-heure à faire les cent pas dans sa chambre il se rendit soudainement compte qu'il n'avait aucun hobby. Il n'avait généralement pas le temps de faire quoique ce soit en dehors du boulot, il passait tout son temps au bureau et n'avait jamais de temps libre. Alors forcément, pour une fois qu'il en avait, il ne savait pas quoi en faire. Il n'avait pas envie de s'occuper de son appartement et, de toute façon, se sentait très bien ici pour l'instant.

Il finit par prendre son sac de sport et par appeler un taxi. Il se rendit à la salle de sport et y resta pendant deux bonnes heures. Il rentra, reprit une douche et se retrouva devant le même dilemme qu'un peu plus tôt. Il pensa à appeler Serena pour lui demander si elle était libre pour qu'ils se voient, mais ils avait déjà passé du temps ensemble la veille et il n'avait pas envie de se mettre à la voir tous les jours. Il ne voulait pas se laisser emporter dans un engrenage qu'il savait qu'il n'aurait jamais le courage de briser. S'il se rapprochait trop de la jeune femme, il savait très bien que ça allait finir comme la dernière fois et il n'en avait aucune envie. Il regarda sa montre, il était encore tôt et il n'avait pas encore faim. Avec ses horaires il avait prit l'habitude de déjeuner très tard mais, faute de mieux, il finit par prendre son portefeuille et sortit pour déjeuner.

Il ne se souvenait pas que le temps libre pouvait être aussi ennuyeux que ça, il commençait presque à regretter de s'être débrouillé pour avoir son week-end quand il arriva devant un petit restaurant qui avait l'air sympa. Il s'assit en terrasse et commanda une omelette avec un peu de salade. Ce ne fut qu'en plein milieu de son repas qu'il releva les yeux pour regarder un peu les passants. Il s'arrêta brusquement en plein milieu de son geste quand il crut reconnaître quelqu'un dans la foule de Détroit passant devant la terrasse du fameux restaurant.

Il resta figé pendant quelques secondes. Oh bien sur, ce n'était pas la première fois que ça arrivait, quand il avait apprit la mort de son meilleur ami il y a plusieurs années, il avait cru le croiser plusieurs fois dans Détroit les semaines qui suivirent. Apparemment, c'était tout à fait normal, mais ça ne lui était pas arrivé depuis plusieurs années, il avait fini par accepter la mort de Braeden. Aussi, quand il crut reconnaître le jeune homme devant lui, il ne put s'empêcher de le regarder passer devant lui, la fourchette à mi-chemin entre la table et sa bouche.

Le jeune homme qui passait devant sa table ressemblait comme deux gouttes d'eau à son meilleur ami et il eut l'impression que c'était vraiment lui pendant quelques secondes. Il reposa sa fourchette sur la table rapidement, se demandant s'il devait l'interpeller ou pas. Il savait que c'était complètement fou et qu'il allait juste passer pour un imbécile, mais il pouvait quand même vérifier non? Il savait que s'il ne le faisait pas il allait finir par y repenser toute la nuit et que ça allait l'empêcher de dormir.

Il se releva brusquement, apeuré à l'idée que le jeune homme ne s'en aille avant qu'il n'ait eut le temps de vérifier qu'il ne s'agissait pas de Braeden ou en tout cas qu'il n'était pas non plus simplement entrain d'avoir une nouvelle hallucination. « Braeden? » Demanda-t-il en fixant le fameux jeune homme. Il ne savait même pas s'il l'avait entendu, Chuck n'avait pas réussi à parler assez fort et sa voix était restée à moitié coincée au fond de sa gorge.

What's going on

ft. Chuck

Un sifflement annonciateur de désastre. La bombe chutait à vitesse grand V. Et Braeden courait. Il courait pour se mettre hors de porté du missile. Mais c'était peine perdu. Et plus il courait, plus l'engin se rapprochait de lui, avant de percuter le sol, avant d'exploser en mille morceaux, avant de souffler le sable du désert Afghan. Braeden se sentit tomber, puis rien. Il ne sentit pas son corps s’étaler, juste ses pieds se poser sur un sol meuble. Il était debout, après sa chute. Il était debout et entier. Un flingue à la main. Son supérieur lui hurlait de charger, de tuer tout ce qui bougeait à l’intérieur. Mais l'intérieur de quoi? Il avança, le souffle court. Trouver la cible, l’exécuter. Des portes, partout. Des murs blancs, des lits, des bruits de machines. Il avança. Des lits, des chambres Un hôpital. Un hôpital ennemi. Quelques pas. Une porte. De la lumière. Trouver la cible, l’exécuter. Braeden donna un coup dans la porte la faisant s'ouvrir. Il visa. Trouver la cible. L’exécuter. La pièce était occupé. Deux hommes. L'un allongé sur le lit, relié à des machines. Dans le coma. L'autre assit près du premier, lui tenant la main. Deux hommes. Il Deux hommes qu'il connaissait, qu'il ne connaissait que trop bien. Lui. Et Downy. Tel qu'ils avaient été, plus d'un mois avant. Lui, et l'homme qu'il aimait. Downy le regardait, de ses grands yeux chocolat. Lui regardait son autre lui gisant, endormit, dans les draps blanc. Les larmes aux yeux. Il ne pouvait pas. Il devait. Les ordres étaient clair. Trouver la cible, l’exécuter. Il était la cible, et Clarkson aussi. Il leva son arme, ferma les yeux, et tira. Jusqu'à ne plus rien entendre. Jusqu'à ne plus rien sentir. Jusqu'à ne plus rien être. Une douleur profonde à la poitrine. Puis plus rien d'autre qu'une chute. Longue. Rapide. Et le sol sous son corps sans vie.

Braeden se réveilla en sursaut. Le corps tremblant et recouvert de sueur. Encore un cauchemar. Comme toute les nuits. Toujours différent, et pourtant si semblable. Il perdait ses proches, il se perdait lui. Les dix ans dans l'armée, la tragédie du bus, son coma, tout ce mélangeait. Il délirait totalement. Il ne dormait plus, chaque nuit était un enfer. Il soupira et passa sa main sur son visage. Dix heure. Pour une fois il ne s'était pas levé aux aurores. Il c'était endormi tard, mort de fatigue. C'était son seul moyen de trouver le sommeil. Il avait refusé les médicaments. Il ne voulait pas finir comme un légume bourré de cachets. Alors il se leva, monotone, tel un robot. IL parcouru la chambre sombre et entra dans la salle de bain. Pas besoin d'allumer la lumière. Il passait son temps dans le noir. Il avait fermé les volets en l'achetant, et n'avait plus jamais ouvert quoi que ce soir. Il préférait l'ombre. Elle était rassurante. Il y avait une sorte de chaleur dans ce cocon sombre. Après s’être occupé très sommairement de lui, comme habituellement, il s'habilla et se dirigea dans la cuisine. Il devait manger, ne serait ce qu'un peu. Il n'avalait quasiment rien depuis quelque temps. Il avait la tête pleine de pensés, il avait autre chose à faire que de se nourrir. Il devait aller au Mus'off. Il ne devait pas laissé tombé sa boutique, elle et Downy étaient ses seuls raisons de sortir. Si il ne sortait pas, il se perdait. Alors il faisait cet effort. C'est pour sa qu'il quitta son appartement une heure après son réveil. Faire un tour et travailler un peu.

Une heure, une heure qu'il était dans le music store et il en avait déjà marre. Aucun client en vu, et Charlie. La jeune femme qu'il avait employé l'insupportait. Mais il avait besoin d'elle. Assez pour lui faire confiance. Et lui laisser les rames quand il n'en pouvait plus. Soit tout de suite. Il enfila sa veste et sortit de la boutique. Le temps était plutôt sympa. Se balader était une bonne idée. Braeden marcha un moment, vers le centre ville. Les gens s'y entassaient. Beaucoup mangeaient aux terrasses des cafés. Il en connaissait très peu. Il ne fit pas vraiment gaffe. Il passa devant. Jusqu'à s'arrêter, net. Lorsqu'il entendit une personne parler, pas très fort, mais avec détermination. "Braeden?" Il connaissait cette voix. Il en était sur. Il se retourna, intrigué. Un homme était debout, et le regardait. Braeden laissa son regard s'enfoncer dans les yeux de l'homme. Il le connaissait. Il connaissait ce visage, ces yeux. Son meilleur ami. Ça ne pouvait pas être Chuck, il ne l'avait pas vu depuis.. 10 ans? Jamais en tout ce temps il ne lui avait donné de nouvelles... La gorge asséché par le choc, les lèvres tremblantes, il bafouilla, peu sur de lui. "Chuck? Chuck c'est... C'est toi? Oh mon dieu.." Braeden s’approcha, abasourdi. En dix ans son ami avait changé. Enfin bon, des deux il était loin d'être le seul.

Spoiler:

CHUCK & BRAEDEN

Non. Non, ce n'était pas possible. C'était une hallucination, forcément, il n'y avait pas d'autres explications. Les rares personnes à qui Chuck s'était confiées à propos de la mort de son meilleur ami et de ses fameuses hallucinations lui avaient conseillé de les ignorer la prochaine fois, de ne pas déranger un autre inconnu en lui demandant à nouveau s'il n'était pas la réincarnation de son meilleur ami, ou autre. Il s'était juré qu'il suivrait leur conseil parce que lui aussi en avait assez de se raccrocher à quelqu'un qui n'était plus là, c'était triste mais c'était comme ça. La vie continuait, le monde ne s'était pas arrêté de tourner parce qu'il avait perdu son meilleur ami à la guerre, et il devait aller de l'avant. Avec, ou sans Braeden. Seulement voilà, cette nouvelle hallucination avait quelque chose de différent. Elle semblait tellement vraie, Chuck était persuadé que s'il avait tendu le bras, il aurait pu toucher le jeune homme, qu'il se serait retourné et qu'il lui aurait lancé son sourire malicieux habituel. Alors oui, il n'avait pas pu résister et il avait interpellé l'inconnu qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à Braeden. Peut-être avait-il un frère jumeau caché? Qui sait.

Il fronça les sourcils quand le jeune homme se retourna en l'entendant. Ah tiens, ça c'était pas prévu au programme. Généralement quand il prononçait le nom de son meilleur ami en essayant d'interpeller un inconnu, l'inconnu en question ne se reconnaissait pas (bien évidemment) et personne ne se retournait. Il portait le même nom? Ou bien alors peut-être avait-il compris qu'on s'adressait à lui – Chuck avait du mal à voir comment, même lui n'avait pas été bien sur de s'adresser à la bonne personne – et s'était retourné par pure politesse. Chuck vit le visage du passant se décomposer peu à peu et il fronça les sourcils. Non. Non. Il refusait d'y croire. S'il s'agissait bien de Braeden il avait changé en dix ans, mais comme tout le monde après tout. Il avait changé de coupe de cheveux, sa posture était plus militaire que quand ils étaient à l'école et son visage paraissait plus sombre qu'à l'époque. Et pourtant Chuck ne pouvait pas s'y tromper, il avait la même lueur dans les yeux. Il ne savait pas comment, mais il aurait pu mettre sa main à couper que la personne se tenant en face de lui était bien Braeden.

Quand le jeune homme lui répondit, le peu de doute qui restait dans l'esprit de Chuck s'envola entièrement. Il ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Les bruits de la rue s'évanouirent pendant quelques secondes et il resta complètement immobile jusqu'à ce que ses capacités sensorielles lui reviennent. Quand il fut finalement capable de bouger il commença à réaliser ce qui était entrain d'arriver. Il avait passer des heures entières à espérer que son meilleur ami était bel et bien vivant et qu'il y avait eu une erreur quelque part, mais cet espoir avait disparu il y a bien longtemps. Il s'était toujours dit que si ça avait été le cas, Braeden aurait cherché à le retrouver et qu'ils se seraient revus depuis des années. Après tout, ce n'était pas comme s'il était si difficile que ça à trouver. « Qu... » Il avait envie de poser une question mais il y en avait tellement qui lui venaient à l'esprit qu'il semblait incapable d'en choisir une. Comment? Qu'est-ce qui s'était passé? Pourquoi? Quoi? Il avait besoin d'explications. Et de quelques minutes encore pour se remettre du choc. Il finit par refermer la bouche pour la première fois depuis une minute entière et il posa sa main sur la table derrière lui, histoire de s'assurer qu'il n'allait pas tomber.

« C'est vraiment toi? » Il n'arrivait toujours pas à y croire. C'était un miracle. Et une véritable énigme encore. Il s'écarta finalement de la table pour se rapprocher de Braeden. Enfin, si c'était bien lui. Il plongea son regard dans celui de son meilleur ami comme pour essayer de se convaincre qu'il s'agissait bien de lui et qu'il n'était pas simplement entrain de rêver. Plus il le regardait et plus le doute reculait dans son esprit. Il finit par commencer réellement à croire ce qu'il avait sous les yeux, le choc initial commençait doucement à passer et, pendant quelques instants, la joie remplaça la surprise et les interrogations. Son sourire s'élargit tellement que sa mâchoire lui faisait mal. « Oh mon dieu. » Laissa-t-il échapper avant de passer ses bras autour de son meilleur ami. Peut-être avait-il besoin de s'assurer qu'il était bien réel, qu'il n'était pas juste un hologramme que son esprit aurait crée de toute pièce, ou bien peut-être était-ce le seul moyen qu'il avait d'exprimer sa joie.


Il se recula finalement après quelques secondes et se frotta le visage à deux mains. Quand il releva les yeux, son meilleur ami était toujours là. « Mais... Comment? Tu étais mort. » Il fronça les sourcils et passa sa main dans ses cheveux. « Enfin, c'est ce qu'on m'avait dit. » Il avait envie de tout savoir, de tout entendre, mais il n'arrivait pas encore à formuler de questions plus compliquées que celle-ci.

What's going on

ft. Chuck

Dix ans. dix ans sans nouvelles, aucunes. Dix ans. Il avait cherché son ami. Il l'avait cherché, et avait apprit qu'il était parti à New York. Braeden avait réservé les billets pour la grande ville. Il avait même pensé à inviter Downy à l'accompagnait. malheureusement, il n'eut jamais le temps de monter dans l'engin. Parce qu'il était monté dans ce bus, et qu'il en était ressortit deux mois après, à l’hôpital. Depuis, il avait quelques peu renoncé. Pas qu'il ne voulait pas, mais il avait bien d'autre choses à penser. Alors le voir ici, ça lui en foutait un coup. Chuck ne semblait pas avoir changé. Plus grand, plus bouclé, plus souriant peu être. Plus sage aussi. Il n'était plus le jeune insouciant de leur enfance. Et Chuck le regardait, n'osant y croire, ouvrant et fermant la bouche, perdu. Il semblait vouloir parler, sans trouver les mots. Braeden non plus n'avait pas les mots. Voir Chuck lui rappelait beaucoup de choses. Pas toujours bonnes. La dernière fois qu'ils s'étaient vu par exemple. Une semaine avant son départ. Braeden ne venait plus en cours, il ne sortait plus, détruit par la perte de son père. Juliette, Chuck et de nombreux amis tentaient de lui redonner le sourire. Ils l'avaient accompagnés à l'enterrement, et depuis chacun se relayaient pour venir le voir tout les jours. Ce jour la, c'était le tour de Chuck. Ce jour la fut le jour où tout bascula.

FLASHBACK

Braeden rentrait à pied, la tête dans les nuages. Il venait de s'engager. Il partait à la base d'entrainement dans une semaine. Il ne voulait pas le dire aux autres. Il ne voulait le dire à personne. Disparaître, être libre, servir à quelque chose. Plus il arrivait près de chez lui, plus la silhouette assise devant sa porte se précisait. Chuck Davis. Son meilleur ami Braeden déglutit. Deux semaines auparavant ils avaient passé la nuit ensemble. Enfin assez catastrophique, mais plutôt drôle. Ils n'avaient pas été jusqu'au bous, et Wilde regrettait un peu. Cette nuit avait permit pour lui de savoir pour de bon ce qu'il aimait. Et la réponse était les hommes. Il en avait parlé à son père, peu avant sa mort. Sa réponse? "Aimes qui tu veux, je serais toujours fier de toi". En y repensant, Braeden en avait les larmes aux yeux. Il essuya ses paupières et resta droit devant son mai. Ils se saluèrent, et parlèrent comme si de rien n'était. Comme si jamais personne n'était mort. Comme si jamais ils n'avaient couchés ensemble. Comme si personne ne s'était jamais engagé pour le combat. Braeden ne raconta rien à son ami. Mais quand celui ci décida de partir, Braeden ne pu s’empêcher de le retenir, une dernière fois. "Chuck attends... La vie est trop courte, alors il faut que je te dise tout, tout ce que j'ai sur le coeur. tu sais, la nuit dernière... J'suis gay, je m'en doutais depuis quelques temps. J'ai accepté de le faire avec toi pour voir, comme toi. Mais... Tu sais, jamais je n'étais tombé amoureux. Jusqu'à ce que tu me fasses cet immense sourire, il y a deux ans, quand cet abruti m'a traité de tarlouze et que tu lui as dis que peu être que j'étais gay, mais que moi j'étais un gay sexy.. ça m'a marqué, je ne sais pas trop pourquoi... J'comprendrais tout à fait que je te dégoûtes, à près tout c'est ce que tu as ressentit quand toi et moi... J'préferais te le dire. Tu as été ma première fois, mon premier amour, et le meilleur ami qu'on puisse voir. Et si il m'arrivait quelque chose, saches que tu me manquerais."

FIN DU FLASHBACK

La dernière fois qu'ils s'étaient vu. Ça remontait à loin. Aussi il comprenait que cela face un choc à Davis. "C'est vraiment toi?" Question bête, réponse bête. Braeden aurait répondu une grosse connerie, il était comme ça. Mais la, il ne pouvait rien faire. Il était sous le choc. Il ne bougea pas quand Chuck s’approcha de lui. Il ne réagit que quand son meilleur ami le prit das ses bras. "Oh mon dieu" "Chuck.. Mon dieu Chuck j’arrive pas à y croire... toi ici?" Et Chuck souriait. De son sourire d'antan qui réchauffa le coeur de Braeden. Chuck avait toujours été important pour lui. Puis Chuck le lâcha et se remit à parler. "Mais... Comment? Tu étais mort. Enfin, c'est ce qu'on m'avait dit." "Il faut croire que non.. C'est une longue histoire. J'ai... été capturé par les talibans, et au lieu de payer la caution, on m'a déclaré mort. Une tombe coûtait moins cher." Un léger rire. Il avait encore un peu de mal à parler de sa. Mais il n'hésitait pas à aller se mettre des fleurs sur sa tombe de temps en temps. "Bon dieu Chuck ça fait un baille.. Qu'est ce que tu deviens?" Question bateau. Mais très importante pour le militaire qui voulait tout savoir de la vie de son ami.

CHUCK & BRAEDEN

Chuck ne savait pas par où commencer, il était en plus encore tellement sous le choc qu'il était incapable d'enchainer deux pensées cohérentes. Il y avait tellement à dire, tellement à rattraper, alors il avait commencé par l'essentiel. Comment. Il avait toujours été d'un naturel curieux mais là, il devait bien avouer que n'importe qui à sa place aurait aimé des explications. On ne passait pas pour mort aussi simplement que ça, et puis pourquoi? Il devait tout savoir, le plus tôt possible. Il avait attendu des années pour des réponses qui ne viendraient probablement jamais, alors maintenant qu'il avait une chance de les avoir, il les voulait. Il couvrit sa bouche à l'aide d'une de ses mains, quelque peu horrifié par le récit qu'était entrain de lui faire son meilleur ami. Quand il avait apprit que Braeden s'était engagé dans l'armée, il n'avait rien dit à personne, pour ne pas mettre de l'huile sur le feu, mais il était profondément opposé à sa décision. Tout ce qui était militaire lui donnait des boutons et c'était quelque chose auquel il préférait tout simplement ne pas penser, alors il avait accepté le départ de son ami, comme quelque chose qui arrivait un point c'est tout. Il n'avait de toute façon pas eu le choix puisqu'il avait apprit l'enrôlement de Braeden après le départ de celui-ci. Mais il n'avait jamais cherché à en savoir plus, il avait fait exprès d'éviter les infos et les journaux, il n'avait pas envie de savoir combien de soldats avaient encore aujourd'hui péri dans un massacre qui n'avait aucun lieu d'être. Alors entendre Braeden en parler comme ça, ça lui rappelait les dangers que son meilleur ami avait couru, et c'était dur à entendre.

Soucieux de détendre un peu l'atmosphère, il ne put s'empêcher de lâcher d'un ton taquin : « Han dis donc t'abuses, tu te rends pas compte du pognon que j'ai claqué en fleurs sur ta tombe. » Il frappa amicalement l'épaule de son meilleur ami en lui lançant un sourire moqueur. Il se massa vigoureusement le visage, essayant toujours de se réveiller, de réaliser ce qui était entrain d'arriver. C'était tout bonnement incroyable comme expérience et il restait persuadé que même dans une semaine, il n'arriverait toujours pas à y croire. Un bail? Oui pour un bail, ça faisait un bail qu'ils ne s'étaient pas revus. Des images de leur dernière rencontre revinrent à l'esprit de Chuck et il se perdit pendant quelques secondes dans ses souvenirs.

* * *

Chuck frissonnait assis sur les marches du perron de son meilleur ami depuis plus d'une demi-heure quand celui-ci arriva. Lui et toute la bande de copains qu'ils formaient avaient décidé de tenir constamment compagnie à Braeden depuis la mort de son père. Ils savaient tous qu'il avait besoin de réconfort et de quelqu'un pour veiller sur lui. Chuck s'était porté volontaire ce soir là et il se leva en voyant Braeden arriver, l'air morose. Il lui lança un petit sourire en coin en le saluant. La conversation s'engagea quasiment aussi facilement que d'ordinaire, comme si rien n'était arrivé. Chuck réussissait heureusement à faire abstraction de ce qu'ils avaient fait la semaine passée, il y avait plus important, sans compter qu'il n'avait pas particulièrement envie de revenir sur cette nuit là. C'était arrivé, ils avaient essayé, ça pouvait rester entre eux et ça resterait toujours un beau souvenir. Il n'y avait pas besoin d'en dire plus. Chuck était sur le point de rentrer chez lui et de passer le peu de temps qu'il lui restait à réviser pour leur examen du lendemain quand Braeden le retint. Chuck l'écouta, légèrement surpris par cet aveu. Il se demanda pendant quelques secondes ce que ça voulait dire pour eux et se rendit compte qu'en fait, ça ne changeait strictement rien. Ils avaient couché ensemble, que Braeden ait plus apprécié la nuit que lui, ça n'avait aucune importance pour Chuck, au contraire, c'était presque flatteur qu'il l'ait choisi lui. « Tu sais que t'es mon meilleur ami Braed', et ça change rien pour moi. Je suis content que tu me l'aies dit, je sais que ça a pas du être facile. » Une petite tape amicale sur l'épaule histoire de ne pas tomber trop dans le mélodramatique. « Toi aussi tu me manquerais, tu penses bien. Mais ne t'en fais pas, il ne va rien t'arriver. Je suis là. On est tous là pour toi. » Il lui lança un sourire plein de chaleur avant de le prendre dans ses bras rapidement. Il s'en alla, le saluant une dernière fois d'un geste de la main. Chuck enfouit ses mains dans ses poches, complètement inconscient qu'il ne reverrait plus son meilleur ami avant des années.

* * *

« Bah écoute, je suis à la tête de l'entreprise familiale, tu te souviens? C'est ce qui était prévu. » Il en avait parlé plus d'une fois à Braeden quand il doutait de ce qu'il voulait faire de son avenir ou alors quand il avait besoin de vider son coeur et de trouver une échappatoire à la pression que lui mettait son père sur les épaules. « Enfin, arrête de changer de sujet, on s'en fout de ce que je deviens. J'arrive pas à croire que tu sois là. Allez, viens t'asseoir avec moi, je veux tout savoir. » Il récupéra une chaise d'une table inoccupée à côté et la plaça en face de la sienne. « Tu as déjà mangé je suppose? » Sinon, il pouvait toujours se commander quelque chose et ils mangeraient ensemble, enfin si Chuck arrivait à avaler une autre bouchée. Son appétit était passé depuis quelques minutes, étrangement.

Il attendit que Braeden se soit assis, de gré ou de force, et but une gorgée de son eau, n'arrivant pas à détacher les yeux de son meilleur ami. Il avait toujours ce sourire extatique collé aux lèvres et il semblait avoir peur que le jeune homme ne disparaisse s'il osait détourner le regard ou cligner des yeux. « Depuis quand est-ce que tu es revenu à Détroit? » Demanda-t-il d'un ton neutre avant de poser doucement la question qui lui brûlait les lèvres depuis quelques minutes. « Pourquoi tu n'as pas cherché à me retrouver? Je t'ai attendu, tu sais. » Oui, ce n'était pas le sujet le plus joyeux à aborder mais il avait besoin de savoir. Il devait bien y avoir une raison pour que les deux jeunes hommes ne se retrouvent que maintenant.

What's going on

ft. Chuck

Braeden regardait son ami. Il était sous le choc. Sérieusement, revoir Chuck? Maintenant? Ici? C'était irréel. Il avait tant pensé à lui.. Il se souvenait encore d ce soldat, Frank. Braeden l'avait vu au loin dans la base. Il avait sentit une vague de chaleur en lui. Il avait cru voir Chuck. Il avait sérieusement pensé voir son ami, entre les armes et les tentes des militaires. Chuck qui haïssait la guerre. Chuck qui n'avait pas les bagages, qui était trop sensible pour voir des hommes exploser en milles morceaux de chairs. Il s'était précipité vers l'homme, l'avait hélé. Celui s'était tourné vers Wilde, plus intrigué qu'autre chose. Braeden avait rougit, c'était excusé et avait engagé la conversation, soulagé de ne pas avoir vu son ami dans ce lieu de mort, mais tout de même déçu. Chuck lui manquait, énormément. Tout comme Juliette à l'époque. Ces deux meilleurs amis. Les seuls à qui il disait tout. Il avait passer dix ans dans le silence. Rien, il n'avait rien dit à personne là bas. De toute façon à quoi beau se faire des amis, ils mourraient tous devant vos yeux. "Han dis donc t'abuses, tu te rends pas compte du pognon que j'ai claqué en fleurs sur ta tombe." "Tu vas rire, j'y passe très souvent pour me mettre des fleurs" Temps de réaction. Ce qu'il venait de sortir était assez.. glauque. Se rattraper, vite vite vite. "Enfin j'veux dire... C'est juste à coté de mes parents alors bon.." Bref, changer de sujet. Son ami venait de passer ses mains sur son visage, encore. Comme si il voulait se réveiller. Comme si il vérifiait. que tout cela n'était pas un simple rêve, une illusion. Mais non Braeden était bien la, en chair, en os et en souffrance.

"Bah écoute, je suis à la tête de l'entreprise familiale, tu te souviens? C'est ce qui était prévu. " Super, parfait pour changer de sujet. Braeden se souvenait bien de sa. Il n'avait d'ailleurs jamais douté sur le fait que Chuck continuerait dans cette voix. Braeden se souvenait de William, le père de Chuck. Homme droit, un peu froid avec les autres, mais qui avait été très proche du militaire. William et Braeden s'étaient toujours bien entendu et avaient passé leurs temps à plaisanter. "C'est vrai? C'est chouette alors, ton père doit être content! Il va comment lui dit moi? Vous vous entendez toujours aussi... Aussi pareil?" Il grimaça. Chuck et William s'entendait bien. Mais Chuck était souvent exaspéré de voir son meilleur ami si proche de son père. Chuck se rassit, invitant son meilleur ami à faire pareil. Enfin meilleur ami. Braeden savait bien qu'en dix ans il avait été oublié, et surement remplacé. Pensé qui lui fit un pincement au coeur. Ne pas y penser. Il s'assit près de Chuck. Celui ci avait toujours les mêmes yeux rieurs et heureux. Tant mieux. Braeden n'avait pas eu la chance de garder son regard d'enfant heureux. "Tu as déjà mangé je suppose?" "Bah.. En fait non, mais t'en fais pas je n'ai pas vraiment faim tu sais." Il lui fit un mince sourire. Il ne mangeait quasiment plus de toute façon, pourquoi payer pour?

"Depuis quand est-ce que tu es revenu à Détroit? Pourquoi tu n'as pas cherché à me retrouver? Je t'ai attendu, tu sais." Braeden regarda son ami. Celui ci avait l'air si perdu, si sincère... Il ne mentait pas quand il disait l'avoir attendu. Braeden ne comprenait même pas pourquoi il ne lui en voulait pas. Sa gorge se serra. C'était si compliqué, si dur à supporter tout ça. La guerre. Le bus. Ses deux prises d'otages. "Je suis à Detroit depuis... Cinq mois environ. Fin mars j'ai été libéré, après 410 putains de jours enfermés dans une grotte à me faire torturer par des barbus de mes deux. Ils voulaient du fric contre ma vie, et ces fumiers de l'Etat ont refusé, préférant que je crève. C'est mes hommes qui sont venu me chercher.. C'était horrible Chuck. J'ai vécu l'enfer. J'me suis pris une balle dans l'épaule que je n'ai même pas sentit tellement... J'ai encore des marques un peu partout. J'ai même encore la balle dans l'épaule, la droite. Ça me fait mal parfois.. J'avais acheté deux billets, pour venir avec Downy, qu'il m'aide. Dow c'est.. un bon ami... Il était avec nous à l'école, Downy Clarkson je sais pas si tu te souviens.. Bref, il devait venir m'aider, j'avais apprit que tu étais à New York... J'avais les billets Chuck, j'avais tout, j'avais même l’hôtel et quelques adresses pour te trouver." Braeden déglutit. Il en avait les larmes aux yeux. Il n'aimait pas parler de tout ça. Non, il n'avait jamais vraiment reparlé de tout ça. Mais Chuck c'était Chuck, il devait savoir. "Ma moto avait un problème technique, j'ai pris le bus pour aller au garage de l'autre coté de la ville. Le bus a été prit en otage Chuck. J'ai sauvé des vies.. une mère et sa fille, et puis Hesther une amie... J'ai tout fait pour protéger tout le monde, saleté de guerre qui m'a foutu ce complexe du héros. Ils nous ont enfermé dans un conteneur, et avant de fermer la porte, ils m'ont tirés dessus. Je viens de sortir de deux mois de coma, j'ai chuté, inconscient, la tête a prit le sol et bam... La balle a traversé mon corps et est sortit. J'ai faillit crever, encore... J'ai pas pu venir Chuck. Parce que j'étais dans ce putain de coma, parce que pendant tout mon sommeil je n'ai fait que de revivre l'horreur de l'Orient. Je ne suis pas venu, et j'en suis désolé" Il tenta un sourire. Peu être avait-il été un peu trop brusque... Mais il avait besoin de parler à son ami. Pour se libérer.

CHUCK & BRAEDEN

Chuck avait posé la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu'il avait revu son meilleur ami et pourtant il n'était pas sur de vraiment vouloir la réponse. Sa curiosité maladive le poussait à toujours poser des questions, mais vu l'histoire qu'avait eue Braeden, Chuck n'était pas sur de vouloir l'entendre entrer dans les détails. Enfin, trop tard, la question était posée. « Mais si voyons, je t'invite. Viens on déjeune ensemble. » Sans vraiment lui laisser le choix – il fallait croire qu'il avait plus hérité de son père qu'il ne le pensait – il appela un serveur et lui demanda de ramener un menu pour son meilleur ami. Il but lui-même une gorgée de son verre en attendant que Braeden se lance dans ses explications. La gorge légèrement nouée, Chuck n'avait aucun mal à voir que le jeune homme était mal à l'aise à l'idée de ressasser le passé. Chuck aurait du se douter qu'il avait juste envie de tout mettre derrière lui, de faire table rase du passé pour mieux pouvoir recommencer. Mais il n'avait pas pu s'en empêcher, maintenant il ne lui restait plus qu'à écouter le récit de son meilleur ami.

Plus Braeden étalait ses malheurs et ses mésaventures passées et plus Chuck était horrifié. Lui qui avait toujours vécu une vie plutôt tranquille – ou en tout cas à l'abri du besoin et du danger – il mettait un peu son existence en perspective. Il ne chercha pas à interrompre son meilleur ami, buvant chacune de ses paroles, chacun de ses malheurs. Il ne put pas s'empêcher de grimacer à certaines parties du récit et il lança un regard effaré à Braeden quand celui-ci lui raconta l'épisode de la prise d'otage. S'il n'avait pas mieux connu le jeune homme il aurait pensé qu'il lui sortait l'excuse la plus bidon du monde entier. Enfin heureusement, il avait confiance en Braeden, sans compter qu'il se souvenait maintenant avoir entendu parler d'une prise d'otage il y a quelques mois de cela. Il sentit ses poils se hérisser le long de ses bras en écoutant toute l'histoire, malgré la température clémente régnant sur Détroit. Hesther? Décidément, ce prénom était de plus en courant, enfin, trop pris dans le récit du jeune homme, Chuck ne se posa même pas de question et ne chercha pas à en savoir plus sur la fameuse jeune femme.

Finalement, quand Braeden eut terminé son récit, Chuck était trop choqué pour pouvoir parler. Il était du genre anti-violence, en toute circonstance – à part quand il fallait foutre un coup de poing à l'autre abruti, mais ce n'était pas un épisode dont il était particulièrement fier. Écouter une telle histoire, qui plus est quand elle venait de son meilleur ami, c'était dur à encaisser. C'était d'autant plus dur d'imaginer que c'était vraiment arrivé, que l'homme qu'il avait en face de lui avait vraiment vécu toutes ces horreurs et Chuck se dit pour la première fois que peut-être, ils n'avaient plus rien en commun. Ils ne s'étaient pas parlé depuis dix ans, ils avaient grandi et surtout, Braeden avait vécu des choses tellement traumatisantes qu'il n'était plus la même personne. Rien qu'en le regardant tout à l'heure, Chuck avait été capable de le deviner. Déglutissant avec difficulté, il cherchait encore les mots pour répondre à un récit de ce genre. Qu'est-ce qu'on disait dans ce genre de situations? Toutes mes condoléances pour ta vie foutue en l'air? Désolé de pas avoir été là? Hanlala c'est vraiment pas de chance dis donc ! Probablement pas.

Alors au lieu de rester dans le mélodramatique Chuck préféra... Sortir une connerie. « Bon, je suppose que tu es excusé alors. » Lâcha-t-il d'un ton moqueur avec son éternel petit sourire en coin. Il ne savait pas quoi dire à Braeden, il y avait tellement de choses que les deux amis avaient à se raconter, il y avait tellement d'informations dans tout ce que venait déjà de lui dire Braeden... Il ne savait pas comment il était censé réagir. Une chose était sûre, ça ne l'avait pas aidé à sortir de sa torpeur. « Enfin, l'important c'est que tu sois revenu. Je suis tellement content que tu sois là, t'imagines même pas. » Il lança un sourire sincère à son meilleur ami et but une nouvelle gorgée. Il avait la gorge incroyablement sèche après avoir écouté l'histoire de Braeden, étonnamment. « Pour être honnête, je suis désolé d'avoir posé la question. Je voulais pas te forcer à revivre tout ça. » Il soupira doucement avant d'essayer de retrouver une humeur un peu plus joyeuse. Il n'était pas du genre à lancer des banalités du genre « waw, ça a dû être dur. » avec une moue désolée au visage. Et il savait que son meilleur ami n'aimait pas spécialement qu'on lui en sorte des comme ça.

« Tu as dit que tu voulais venir avec Dowly, c'est ça? » Il écarquilla légèrement les yeux en essayant de se rappeler. « Je vois même plus à quoi il ressemble. Enfin bref, vous êtes amis maintenant si j'ai bien compris? » Chuck avala une bouchée de son repas, même s'il n'avait plus faim. Il avait sauté trop de repas ces derniers temps et il fallait qu'il se force un peu à manger quand même. Enfin, il avait volontairement évité la question de Braeden sur son père, il n'arrivait pas à s'intéresser à sa vie alors qu'il revoyait son meilleur ami pour la première fois en dix ans. En plus de ça, la situation avec son père était trop compliquée, il n'avait pas envie de rentrer dans les détails.

What's going on

ft. Chuck

Le serveur lui mettait le menu dans les mains. C'était Chuck qui invitait. Et Braeden se sentait vraiment mal pour sa. Parce qu'il ne mangeait pas, il n'avait pas faim et pas envi. Il n'avait pas envi de prendre soin de lui, pas envi de faire un effort. Il posa le menu, visiblement gêné. "Non Chuck c'est bon... Merci vraiment, mais je ne préfère pas." De toute façon, il mangeait si peu qu'une trop forte dose de nourriture le rendrait malade plus qu'autre chose. Il ne fit que demander de l'eau, et raconta son histoire. Un peu brusque, un peu cassant, mais il en avait besoin. Il avait une tel dose de colère en lui, de souffrance, de peur aussi. Il était une boule de nerf qui menaçait à tout instant d'exploser. Qui avait besoin d'exploser. Mais le militaire retenait tout ça. Il n'arrivait pas à laisser sortir sa rage. Et puis à quoi bon? C'était inutile, une vrai perte de temps. Alors il taisait ces émotions. Quand il eu fini son récit, Braeden regarda Chuck. Celui semblait plutôt mal. C'était pas à lui d'être dans cet état. Braeden le regarda et lui fit un sourire. Braeden avait tout dit, mais bien sur il ne se faisait pas d'illusion. Chuck ne pouvait pas comprendre. Pas vraiment. Il n'avait pas vécu les mêmes choses. Chuck avait fait ses études dans son cocon familiale friqué et sain, il avait ensuite commencé à travailler avec son père avant de devenir le boss. Braeden le connaissait, il savait que c'était comme ça et pas autrement que les choses s'étaient passé. Depuis quand connaissait-il son ami.. Une éternité bien sur, mais le connaître vraiment? La mort du père de Braeden, assurément. Quand enfin ils osèrent montrer leurs sentiment l'un devant l'autre. Pleurer devant Chuck. Ça n'était arrivé qu'une fois, mais pour Braeden ça avait voulu tout dire. Lui qui ne montrait aucune émotion s'était laissé aller devant son ami. Parce qu'il avait confiance.

"Bon, je suppose que tu es excusé alors." Wilde ne pu réprimer un sourire. Chuck, ce bon vieux Chuck qui plaisantais, un peu maladroit mais toujours agréable et amical. Sur ce point il n'avait pas changé. Braeden avait hâte d'en savoir un peu plus sur la vie de son ami. Il avait pleins de question à lui poser. Bien sur, il était conscient que l'on ne pouvait rattraper dix ans. On ne peut pas rattraper le temps perdu, c'est impossible. On avance, encore et toujours. On fait de nouvelles choses, on vit de nouveaux souvenirs. Le temps passe, à nous de passer avec lui. "Merci de ta grande clémence mon ami, j'ai eu peur de me faire fouetter pour ma faute." Il fit un grand sourire à Davis. Dire des conneries, encore et toujours. C'était habituel avec lui, enfin ça l'avait été pendant longtemps. Ça détendait l’atmosphère et puis ça voulait souvent tout dire. Plaisanter, c'était soit ne pas être à l'aise du tut, soit au contraire être très bien avec l'autre. Et Braeden était très bien avec le brun. "Enfin, l'important c'est que tu sois revenu. Je suis tellement content que tu sois là, t'imagines même pas. Pour être honnête, je suis désolé d'avoir posé la question. Je voulais pas te forcer à revivre tout ça." "T'en fais pas, je te l'aurais dit de toute façon. J'en parle à personne, ça me tue... Si tu savais comme tu m'as manqué enfoiré... Tu sais, si j'ai pas écrit, c'est parce que j'étais terrifié à l'idée qu'un jour, toi ou une autre personne reçoive une de ses lettres avec écrit "Le message n'a pas pu être transmis, personne décédé". Tu te rends pas compte, j'ai vu tant de proches crever la bas... J'ai pas donner de nouvelles parce que ça ne servait à rien de vous laisser vous accrocher à moi, je pouvais mourir n'importe quand." Il eu un léger sourire en coin. Il savait que ce n'était pas une excuse, qu'il aurait pu écrire. Mais il n'en avait pas eu la force. Mourir pour eux, qu'ils l'oublient rapidement. Qu'ils n'aient pas l'espoir d'un retour, jamais. Parce que l'espoir tuait presque autant que les balles.

"Tu as dit que tu voulais venir avec Dowly, c'est ça? Je vois même plus à quoi il ressemble. Enfin bref, vous êtes amis maintenant si j'ai bien compris?" Chuck semblait ne pas se souvenir du garçon qu'ils avaient toujours raillé au lycée. Un jour même ils l'avaient enfermé dans une salle de classe, ça les avaient fait rire les idiots. Pour l'amour de leurs petits chiens, tout ces idiots qui les admiraient. "C'est DowNy enfaîte et.." Braeden rougit. Tout dire? Pas tout dire? Chuck était son meilleur ami, donc... "En faite on était amis à l'époque, mais... J'suis amoureux, et je ne sais pas comment lui dire... Je rêve de l'embrasser, qu'on soit ensemble, mais il est hétéro..." Il avait piqué un fard dès le mot "amoureux" et depuis il semblait rêveur et désabusé. "Il vit l'appartement en face du mien, il était militaire comme moi on c'st revu la bas une fois et maintenant.. Il est prof au lycée, c'est un gars bien je suis sur que tu t'entendrais avec lui. Tout comme avec Juliette ma meilleure amie, tu te souvient? Vous êtes resté proche depuis le lycée?" Braeden regarda son ami. Celui ci mangeait, lentement. Dix ans... Il devait y en avoir des choses qu'il avait manqué. "Et toi, parles moi de ta vie, j'ai raté quoi? T'es marié?"

CHUCK & BRAEDEN

Chuck ne pouvait pas s'empêcher d'être légèrement inquiet en voyant Braeden refuser catégoriquement le repas qu'il lui offrait. Il n'aimait pas voir les gens qu'il aimait comme ça, et il aurait tout donné pour revenir en arrière et empêcher son meilleur ami de s'engager dans l'armée. Sa vie ne serait plus jamais la même, quoiqu'il fasse, et Chuck détestait ça. L'image qu'il avait de Braeden, c'était la même qu'au moment où il l'avait quitté après le lycée, seulement voilà, Braeden avait terriblement changé. On ne vivait pas ce qu'il avait vécu pour vivre de la même façon après, et si Chuck avait vraiment envie d'être aussi proche de Braeden qu'à l'époque, il ne savait pas si ça allait être possible. Ce n'était plus le même homme qu'il avait en face de lui. Enfin, il laissa échapper un léger soupir et but une nouvelle gorgée d'eau. Il préférait ne pas se concentrer sur le mauvais côté des choses, certes, ils avaient tous les deux changé, mais c'était justement l'occasion rêvée pour réapprendre à se connaître et pour rattraper le temps perdu.

Chuck faisait ce qu'il pouvait pour arrêter de penser à toutes ces horreurs que Braeden avait vécu, mais ce dernier ne pouvait pas s'empêcher de ramener le sujet sur le tapis, et Chuck ne pouvait pas l'en blâmer. Ce même sourire triste au visage qu'il avait depuis quelques minutes, il écouta à nouveau les explications ainsi que le témoignage de son meilleur ami. Acquiesçant silencieusement, il comprenait sa réaction. Lui non plus n'aurait pas réussi à supporter de recevoir la nouvelle d'une manière pareille, même si la réalité n'avait pas été beaucoup moins brutale. Enfin, c'était du passé ça et Chuck avait plus que jamais envie de mettre tout ça derrière lui. Ce qui les avait séparé pendant des années, ça n'avait plus d'importance, tout ce qui comptait c'était l'instant présent, c'était leurs retrouvailles. Enfin il lança la conversation sur Downy, ce n'était pas tellement que ça l'intéressait, mais le sujet le mettait particulièrement mal à l'aise et il avait hâte d'en changer. « Ah, pardon. » S'excusa-t-il quand Braeden le corrigea. Enfin, Dowly, Downy, tout ça c'était pareil à ses yeux.

Concentré sur son repas, Chuck releva brusquement les yeux en entendant la nouvelle confession de son meilleur ami. Les yeux grands ouverts, un sourire enthousiaste ne tarda pas à éclairer son visage. Alors comme ça Braeden était amoureux? C'était une excellente nouvelle, après tout ce qu'il venait de lui raconter, Chuck ne rêvait de rien d'autre que d'un peu de bonheur pour son meilleur ami. « Rougis pas, voyons. » Lança le jeune homme d'un ton moqueur. Il laissa échapper un petit rire avant de reposer ses couverts sur la table. La discussion venait de prendre une tournure inattendue et particulièrement intéressante. « Hétéro, hétéro, qu'est-ce que tu en sais? Moi aussi je suis hétéro je te signale. » Il leva les yeux au ciel, faisant bien entendu référence à la nuit qu'ils avaient passé ensemble quand ils avaient 17 ans. Enfin, pour le coup, ce fut à son tour de rougir légèrement en y repensant. Ce n'était pas quelque chose dont il avait honte, mais même après toutes ces années, cet épisode restait un point relativement sensible pour Chuck.

Chuck laissa échapper un nouveau rire cristallin avant de croiser les bras sur sa poitrine et de se laisser retomber en arrière contre le dossier de sa chaise. « Je ne te l'ai jamais dit mais je ne supportais pas Juliette à l'époque. Et c'était réciproque. Enfin, j'espère que je m'entendrais mieux avec le fameux Downy. Je te préviens, s'il te rejette on va retrouver son cadavre au fond de la rivière. » Il lui lança son sourire en coin, ravi que le dialogue soit encore aussi facile entre eux deux, même après toutes ces années. Enfin, l'ambiance changea encore radicalement quand Braeden ramena le sujet sur lui. Son visage se ferma quasiment d'une seconde à l'autre et son sourire moqueur se transforma en un simple sourire poli. Il baissa légèrement les yeux et serra un peu plus encore ses bras contre sa poitrine. Marié? Lui? Se mordillant légèrement la lèvre, il ne savait pas s'il devait tout avouer à Braeden. Ils ne venaient que de se retrouver et Chuck, même s'il avait toujours été expansif, n'avait jamais été du genre à se confier facilement. Enfin, après la révélation que venait de lui faire Braeden, il lui devait bien au moins une réponse.

« Non, non, je suis toujours célibataire. Bah écoute, j'ai rien à te raconter de bien passionnant, personne de vraiment sérieux dans ma vie. » Il hocha doucement la tête pour appuyer son mensonge. Il n'aimait pas mentir, mais comme il détestait encore plus se confier... Il n'aimait pas savoir que les gens connaissaient son point faible, surtout qu'il avait déjà été plus ou moins contraint de raconter toute l'histoire à Hesther... Il laissa échapper un petit soupir. Il devait bien un semblant de vérité à son meilleur ami, en souvenir du bon vieux temps tout du moins. « En fait c'est compliqué, je n'ai pas spécialement envie d'en parler. Enfin, à part ça je vais bien. » S'empressa-t-il d'ajouter en lançant un sourire en coin à son meilleur ami. Il n'avait pas envie de le déprimer avec ses problèmes de couple à la noix, Braeden avait vécu nettement pire et il avait l'impression d'être complètement superficiel par rapport à son meilleur ami. « Dans tous les cas, je ne m'en ferais pas trop à propos de ton Downy chéri si j'étais toi. C'est lui qui aurait de la chance de t'avoir. » Il lui lança un sourire complice avant de recommencer à manger un bout.

What's going on

ft. Chuck

"Rougis pas, voyons." Oups. Il rougissait. Braeden souffla un léger moment et se ressaisit. Chuck se moquait. Gentiment mais il se moquait. Il avait raison de le faire. Braeden savait bien qu'il était pathétique comme cela. Un ado amoureux. À vingt huit ans. "Hétéro, hétéro, qu'est-ce que tu en sais? Moi aussi je suis hétéro je te signale." Et Braeden rit. "En effet, mais toi tu es assez efféminé dans ton genre" Il lui sourit. Ils en avaient passé du temps à rire tout les deux, à se moquer gentiment. Comme des frères. Se taquiner. Tout se dire aussi. Et Chuck riait. De son rire, le même qu'au lycée. Ça ça n'avait pas changé. Son ami semblait si changé pourtant. "Je ne te l'ai jamais dit mais je ne supportais pas Juliette à l'époque. Et c'était réciproque. Enfin, j'espère que je m'entendrais mieux avec le fameux Downy. Je te préviens, s'il te rejette on va retrouver son cadavre au fond de la rivière" Ça, ça c'était un choc. Il avait passé toute son enfance avec Juliette et Chuck. Ses deux meilleurs amis. Les seuls qui comptaient. Braeden perdit rapidement son sourire. Il ne fit même pas attention à la dernière phrase, trop sous le choc. Ils lui avaient menti, ils avaient menti tout les deux, tout ce temps. Eux, à qui Braeden avait toujours tout dit s'étaient joué de lui. Pourquoi? Pour sa popularité? Oui en effet, beaucoup avaient tenté de rester à ses cotés pour se faire bien voir. Mais Chuck et Juliette avaient toujours été l'exception, ils étaient ses deux amis qui s'adoraient et qui l'adoraient. Alors apprendre ça... "Mais... Mais comment... Chuck, Juliette et toi vous étiez amis.. On était les trois mousquetaires, on s'amusait bien... On était super proche, pourquoi... Vous m'avez menti? Tout ce temps?" Braeden regarda Chuck. Il était plutôt blessé. Qu'on se soit joué de lui. Apres tout si ces deux la ne s’aimaient pas ils auraient pu lui dire dès le début au lieu de jouer cette sordide comédie. C'était lâche de leurs part. Braeden se mit à regarder ailleurs, vraiment blessé. Mais après tout, ça faisait dix ans. Ils devaient avoir tous changé.

"Non, non, je suis toujours célibataire. Bah écoute, j'ai rien à te raconter de bien passionnant, personne de vraiment sérieux dans ma vie. " Un vide, puis "En fait c'est compliqué, je n'ai pas spécialement envie d'en parler. Enfin, à part ça je vais bien." Il semblait assez mal. Mais la seule chose que Braeden remarqua c'était que Chuck avait commencé par lui mentir. Et puis le "envie d'en parler" fini de l'achever. Lui qui avait cru retrouver son meilleur ami... Il se sentait con. Vraiment con. Pour avoir imaginer l'espace d'un instant qu'ils redeviendraient comme avant, de vrais amis. "Oh bah... Cool pour toi alors." "Dans tous les cas, je ne m'en ferais pas trop à propos de ton Downy chéri si j'étais toi. C'est lui qui aurait de la chance de t'avoir." "Ouais ouais..." Braeden ne fit pas vraiment gaffe à ce que dit Chuck. Il était dans ses pensées. Pas en forme. Il n'aurait surement pas du s'arrêter et discuter comme ça, pour la simple et bonne raison qu'il était le seul à raconter sa vie, tout content, et que l'autre s'en foutait. Et dire qu'il avait bien faillit parler du bus, de Gwenaël et de toutes ces autres choses qui le pesaient. Braeden se sentait vraiment mal. Vraiment con. Il souri vite fait à l'homme à ces coté. Chuck n'était pas son Chuck. Pas le gamin avec qui il avait passé son enfance. Tout avait changé. Braeden se leva après avoir fini son verre. "Bon bah je vais te laisser moi, je dois.. je dois... bosser. Oui tu sais j'ai ma boutique d'instruments à la sortie de la ville.. Le Mus'off tu connais peu être? Si t'as besoin j'suis la bah... Bonne chance hein" Et Il lui sourit. Il avait pas l'air louche. Il l'était, terriblement même.

CHUCK & BRAEDEN

Chuck lança un regard faussement outré à son meilleur ami quand celui-ci se moqua de lui. Lui? Effeminé? Pas le moins du monde. Secouant la tête, un petit sourire amusé aux lèvres, il décida de ne pas répliquer. C'était comme ça que leur relation fonctionnait, ils se cherchaient, se taquinaient souvent mais étaient toujours là l'un pour l'autre. Ce qui était inhabituel dans la dynamique de leur relation en revanche, c'était que Braeden se montre aussi... Froid? Distant? Un peu des deux. Chuck mit quelques secondes à comprendre que c'était à cause de ce qu'il venait de lui avouer sur Juliette. Fronçant les sourcils, il ne comprenait pas la réaction de son meilleur ami. Braeden avait toujours été du genre susceptible, ça avait d'ailleurs causé quelques disputes stupides quand ils étaient encore à l'école, mais quand même. Il ne voyait pas ce qu'on pouvait lui reprocher, s'il avait fait semblant d'apprécier Juliette – et réciproquement – c'était uniquement pour ne pas pourrir l'ambiance de leur petit groupe d'amis, et pour faire en sorte que tout le monde puisse passer du temps ensemble. Il y avait toujours eu cet accord tacite entre Juliette et lui, mais ils avaient toujours fait des efforts pour Braeden. “On ne t'a pas menti, voyons. On ne voulait juste pas séparer le groupe en deux parce qu'on ne s'appréciait pas, c'est tout.” Encore aujourd'hui, Chuck pensait avoir fait le bon choix, enfin, apparemment Braeden ne l'entendait pas comme ça.

Quelque peu refroidi dans sa joie de revoir le jeune homme, il continua cependant la conversation. Ils avaient passé dix ans sans se voir, ils ne pouvaient pas se remettre à parler sans se rendre compte qu'ils avaient tous les deux changés. Forcément qu'ils n'allaient pas s'entendre de la même façon que quand ils étaient à l'école, à l'époque ils n'étaient que des gamins. Fronçant les sourcils de plus bel en voyant Braeden lui répondre de manière encore plus froide, Chuck ouvrit la bouche pour protester mais aucun son ne sortit. Protester de quoi? Il ne comprenait pas la réaction de son meilleur ami, s'il ne voulait pas en parler c'était son droit, non? De son point de vue à lui, Braeden pouvait déjà s'estimer heureux qu'il ne lui ait pas ressorti le même mensonge que celui qu'il sortait à tout le monde. Le jeune homme était celui avec qui il avait été le plus honnête dés le début, alors du point de vue de Chuck, il n'avait aucune raison de se sentir vexé. Il ne s'était quand même pas attendu à ce que Chuck lui raconte toute sa vie comme si les dix dernières années ne s'étaient jamais écoulées, si? Peut-être était-ce Chuck qui tenait un peu trop à garder sa vie privée bien à lui. Après tout, Braeden lui avait tout raconté...

Chuck ne pouvait en tout cas pas s'empêcher de remarquer que le jeune homme ne l'écoutait pas le moins du monde. Il fixa son meilleur ami jusqu'à ce que celui-ci sorte de sa rêverie. Braeden se leva alors, après avoir fini son verre, et commença à s'excuser, prétextant son boulot pour pouvoir s'en aller. Chuck le fixa en silence pendant encore quelques secondes. Qu'est-ce qu'il venait de se passer? Quelques minutes encore auparavant ils discutaient tranquillement, ils prenaient des nouvelles l'un de l'autre, ils réussissaient à se parler naturellement et à passer un bon moment. Enfin, peut-être que ça n'avait été que l'impression de Chuck, peut-être que Braeden n'avait pas envie de renouer le contact avec son meilleur ami. “Uhm...” Légèrement pris de court, Chuck ne savait trop quoi répondre à ça. Enfin, puisque Braeden voulait s'en aller, il n'allait pas l'enchainer à son siège pour le forcer à rester et à déjeuner avec lui. En plus de ça, il ne pouvait pas s'empêcher de se demander s'ils n'avaient pas tous les deux trop changés depuis le lycée. Peut-être qu'il essayait simplement de se raccrocher à deux personnes qui n'existaient plus depuis longtemps?

“Non je connais pas, mais je comprends t'inquiète pas. Moi aussi je dois retourner bosser de toute façon.” Pourquoi est-ce qu'il mentait? Il n'en avait aucune idée, enfin il n'avait strictement rien à faire de sa journée, c'était même une de ses premières journées de congé depuis des années. “Donne-moi juste ton numéro, que je sache comment te contacter quand même.” Se frottant doucement le front il donna son portable à son meilleur ami pour qu'il puisse créer un nouveau contact avec ses coordonnées. Même si leurs retrouvailles n'avaient pas été idéales – loin de là à en juger par ce qui venait de se passer – il ne pouvait pas supporter l'idée de le laisser repartir sans aucun moyen de le recontacter. Ils s'étaient perdus de vue pendant trop longtemps, il ne pouvait pas le laisser repartir comme ça.

What's going on

ft. Chuck

“On ne t'a pas menti, voyons. On ne voulait juste pas séparer le groupe en deux parce qu'on ne s'appréciait pas, c'est tout.” Braeden ne savait pas trop ce qu'il lui arrivait. Il était blessé, sans vraiment avoir de raison. Chuck et Juliette avaient pendant si longtemps fait semblant de s’apprécier. Lui faire plaisir? Il avait cru à cette entente. Il avait pendant dix ans pensé que Juliette et Chuck se soutenaient mutuellement. Qu'ils étaient la l'un pour l'autre. Mais non si il comprenait bien il les avaient laissé seuls. Il avait laissé ceux qui comptaient le plus tout seul. Ça il n'en était pas fier. Et puis bon, ça voulait dire quoi. Ils s'étaient hais en souhaitant être le préféré? Comme tout ces gens sans importances qui le suivaient pour sa popularité; Personne en qui voir vraiment confiance. Se faire des amis juste parce que c'était bien vu d'être vu avec lui, et pas pour ce qu'il était. Il l'avait longtemps vécu. Il ne voulait pas que Chuck et Juliette soient ces personnes la. Ça n'expliquait pas tout, mais bon. Il n'était de toute façon pas très à l'aise avec tout ça. Au front il s'était souvent demandé quel serait sa réaction le jour où il revenait. Juliette lui avait sauté dessus en pleurant. Chuck l'avait questionné sur son passé. Et Braeden s'était emporté pour absolument rien. Une broutille qui sur le coup l'avait assez chamboulé. Mais bon après tout tout le monde mentait. Et puis Chuck avait raison de ne rien dire, ils ne s'étaient pas vu depuis dix ans. Braed avait été habitué à parler de tout avec son unité. Il n'était pas habitué. Pas habitué à parler aux gens de toute façon. Il avait bien changé. Il était un peu taré, dans un sens. Un peu ailleurs, un peu spécial. Il échangea son numéro avec son ami. Il devait le prendre pour un extra terrestre. Il l'était un peu en même temps. Il ne savait plus quoi penser. Il avait quitté Chuck amoureux, il le retrouvé totalement paumé. Pas terrible. "Chuck.. Tu sais j'suis pas comme ça. Je sais pas ce que j'ai... J'ai changé mais.. j'suis pas comme ça, pas tel que tu me vois" Et il parti. Il le rappellerait bien sur. Le tout était de savoir quand.

FIN

Terminé & verrouillé