Constance Swanson devait prendre le bus ce matin-là. Évidemment, elle et l’argent, c’était quelque chose qu’elle ne voyait que très rarement. Depuis sa rencontre avec Jaymes, la belle brune voyait sa vie un peu mieux. Elle s’imaginait déjà dans le luxe et sans avoir des dettes par-dessus les épaules. Oui, la brunette adorait Jaymes, c’était un homme charmant et elle était en train de tomber littéralement amoureuse de lui. Disons que sa fortune était un petit plus sans compter qu’elle commençait aujourd’hui à travailler au casino comme Hôtesse grâce à lui. Enfin, pour pouvoir se rendre à l’autre bout de la ville, Constance avait fouillé un peu partout dans son appartement pour retrouver assez de sous noir et de petite pièce pour payer son allée en bus jusque là-bas. Elle n’avait plus qu’à souhaiter avoir du pourboire en cette soirée et obtenir un retour, sinon elle crécherait sans doute là-bas. Bref, la brune marchait le long du trottoir, la température était brumeuse, une fine pluie recouvrait la totalité de la ville, mais c’était possible de marcher sans crainte à l’extérieur. Elle avait son sac de monnaie en main jusqu’à l’arrêt. Soudainement, le bus arriva et lorsqu’elle voulut arriver, une voiture passa près d’elle, l’aspergeant d’un amas d’eau, ce qui fit échapper le sac d’argent de la brunette directement sur le bord du trottoir. La plupart des pièces tombèrent dans le canal d’égout, laissant Constance dans la merde. Elle hurla et se jeta à terre. « Ah non… non non non non !! Ne me dit pas ça, non s’il vous plait, mais qu’est-ce que j’ai fait pour vivre une vie aussi merdique, c’est un calvaire ! » Elle porta même ses mains ensemble comme si elle priait, mais bon la brune n’avait aucune croyance. « Et ouais Constance, qu’est-ce qu’il pourrait t’arriver de pire ! » Elle soupira et posa une main humide sur sa chevelure dégoulinante.

Rencontre avec l'ennemie, mais sans les cornes cette fois.
Ft. Constance R. Swanson & Lauryn A. Edenson

La pluie battait frénétiquement contre les carreaux. D’habitude, Lauryn aurait été ravie et aurait déclaré que c’était un temps parfait pour rester chez soi, et regarder un film avec une tasse de chocolat chaud. Mais aujourd’hui elle devait se rendre à la banque, et ca l’épuisait franchement. Le pire était qu’elle avait l’habitude de s’y rendre à pieds, et la simple vue cette fine pluie qui avait pour don de vous ruiner un quart d’heure de crêpage de chignon. Prenant son courage à deux mains, elle enfila son manteau et attrappa son sac ainsi que son parapluie. La jeune blonde frissonna. Cela faisait un moment qu’elle s’était faite à l’idée de vivre sans Jaymes, ironie du sort si l’on considérait que c’était elle qui l’avait lâchement abandonné. Légère grimace, son cœur se serrait à chaque fois qu’elle y pensait, et elle pouvait sentir le contact froid du jeton métallique qu’elle gardait constamment autour du cou. Pas le genre de breloque qui vous rend ridicule, plutôt un collier passe-partout, qui allait avec tout, mais que Lauryn prenait soin de toujours garder dessous son pull. C’était la seule chose qui la rattachait à Jaymes, elle ne voulait pas risquer de perdre une chose aussi précieuse. La brune avança malgré elle dans la rue bondée, dépliant son parapluie même si elle n’en avait pas forcément besoin. Tout à coup, une femme blonde qui s’insurgeait attira son attention. Elle avait l’air désespéré, étant donné qu’elle était à genoux dans le caniveau, ce qui lui provoqua un sentiment de pitié assez profond. Guettant toujours son bus, elle tapota l’épaule de la jeune fille, « Je peux vous aider ? Vous m’avez l’air mal en point . », lui dit-elle en souriant. C’était dans sa nature, Lauryn Edenson s’était toujours pré-occupée des autres, avant sa propre personne.

© Belzébuth

La jeune Constance Swanson était penchée vers le bas du trottoir, rempli d'un débit d'eau qui coulait jusqu'à la bouche d’égout à quelques pas de là. La jeune brunette était totalement mouillée et trouvait la situation bien catastrophique pour une journée de boulot. Sans s'en rendre compte, elle se ridiculisait devant l’assemblée d'un bus de transport qui voyait bien le découragement que la pauvre demoiselle devait ressentir. Au moins, Constance reçut l'aide d'une mystérieuse blondinette qui vint l'aider. C'est d'un sourire désespérée qu'elle tourna la tête, mais lança un long soupir de soulagement tellement de l'aide lui serait appréciée. « Ouf, mal en point, c'est un faible mot ! Je suis sur le bord de la honte totale sans argent pour payer mon bus par dessous tout ça parce que tout ce que j'avais en change vient de rejoindre le domicile des rats et des insectes ! » Elle passa une main pour remonter ses cheveux humides sur le côté de ses oreilles et sourit de pleine dent. « Je suis désolé de reproduire une scène d'un de ses vieux films français où une jeune pauvre quête de l'argent à une jolie demoiselle de la haute société, mais je suis vraiment dans la merde en ce moment et j'ai rien sur moi pour prendre le bus et aller directement au boulot ! Je suis hôtesse au casino... assez cocasse la situation j'approuve ! » Dit-elle bêtement. Elle espérait réellement que cette femme l'aide, bien qu'elle lui demandait clairement un soutien, mais elle était dans une de ses situations catastrophiques.

Rencontre avec l'ennemie, mais sans les cornes cette fois.
Ft. Constance R. Swanson & Lauryn A. Edenson

Lauryn écouta le récit de cette jeune femme qui semblait vraiment dans l’embarras. Elle n’était aps vraiment ce genre de personne à laisser tomber les autres, et même si celle-ci était une parfaite inconnue, elle n’allait pas partir comme un bon nombre de gens le faisaient, prétextant une chose urgente à faire. « Oh mon dieu, décidemment ce n’est pas votre journée ! », lui dit-elle en lui tendant la main pour qu’elle puisse se relever du caniveau. Il y avait toujours des jours comme cela, où tout fouttait le camp. Un sourire chaleureux s’afficha sur son visage, « Il n’y a pas de soucis, ce n’est pas quelques pièces qui vont me faire un trou sur mon compte bancaire, et puis si je peux vous rendre service, ca me fait plaisir. » Après l’avoir aidé à se relever, un détail dans les paroles de cette jeune inconnue attira son attention. « Vous travaillez au casino ? Je connais bien cet endroit là… Vous savez quoi je vais prendre le bus pour aller au bureau moi , vu les cordes qui tombent ca vaudra mieux ! »

Justement, à ce moment là, le bus arriva, et Lauryn paya son ticket et celui de la jeune femme avant de s’asseoir tranquillement. D’un côté elle voulait en savoir plus, elle voulait prendre des nouvelles du casino, ou plutôt de Jaymes, en toute discrétion. C'était un peu son jour de chance, ou pas, elle tombait comme par hasard sur une hôtesse du casino et elle en était bien contente. « Aufait, je m’appelle Lauryn. », lui dit-elle en la gratifiant d’un nouveau sourire. Elle ne connaissait pas cette jeune fille, mais pourtant elle la trouvait sympathique, et elle lui avait fait un peu pitié, elle était loin d’imaginer qui elle était.

© Belzébuth

La jeune femme qu’aida la pauvre Constance semblait sincèrement très sympathique. Elle lui devrait une sacrée faveur. Elle était terriblement dans la merde aujourd’hui, si elle n’aurait pas trouvé les fonds pour se rendre jusqu’au casino, qu’est-ce que Jaymes aurait pensé d’elle, surtout pour la première journée. La pauvre avait déjà de la difficulté à se faire à l’idée que Jaymes Weeler lui donnerait tout ce qu’elle voulait – elle qui vivait si mal la pauvreté depuis plus d’un an et demi – Swanson s’imaginait déjà la vie qu’elle pouvait avoir avec lui, si elle gagnerait assez d’argent pour pouvoir changer d’appartement, elle se sentirait beaucoup mieux. Présentement, celle qu’elle résidait était pire qu’un taudis. Elle n’inviterait personne à la maison, même Jessica, Autumn ou Haley par exemple, ses meilleures copines, elle ne se sentait terriblement nulle de les recevoir chez elle. Espérant que le rêve deviendrait bientôt réalité, la brunette prenait l’argent de Lauryn sans broncher. L’hôtesse n’avait aucune idée de sa relation avec son petit-ami, ni même qu’elle le connaissait tout simplement, mais elle l’appréciait déjà beaucoup. L’aide qu’elle lui donna était sans compter si désespéré qu’avoir su son statut, elle aurait quand même acceptée. Constance avait toujours eu la malchance dans la vie, comme si le karma la suivait constamment. Pourtant, elle n’avait pas été si méchante que cela dans le passé. Oui, le mariage de son père avait été lourd pour elle et la tête qu’elle s’était payée en lançant le discours aux nouveaux mariés avait refroidis tout le monde. Bon, l’alcool et Constance, ça ne faisait jamais bon ménage. La brune ajouta, le sourire aux lèvres. « Je ne pourrais jamais vous remercier assez ! Vous êtes presque qu’un ange sortie de nulle part ! Je me prosternerais bien, parce que vous me sauvez la vie, mais je risque d’avoir l’air d’une folle en arrivant au boulot ! » La femme entra ensuite dans le bus avec Lauryn et s’installa à ses côtés. Elle lui sourit et leva d’un bond les sourcils lorsqu’elle comprit la surprise face à la réponse de cette femme. « Oh oui ? Vous y avez travaillé ou une connaissance particulier là-bas ? Moi, mon nouveau petit ami y travaille ! » Dit-elle sans avouer qu’il s’agissait du patron toute suite. Elle tendit la main à la jeune femme pour se présenter. « Je suis Constance Swanson, c’est un plaisir de faire votre connaissance Lauryn ! » Un sourire ravie joint son regard.