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 Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson

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MessageSujet: Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson EmptyJeu 1 Nov 2012 - 18:38















ft. downy rooney clarkson


« Take it from someone who's been where you're at
laid out on the floor »

Se calmer. Juste un peu. En sueur, Ysmael cessa une seconde de taper contre son sac de frappe qui bien vite l'avait ennuyé. Les mains en sang, les plaies rouvertes. Il passa alors celles-ci sur son visage en inspirant profondément. Se calmer. C'était tout ce qu'il souhaitait. Canaliser ce trop plein de sentiments qu'il accumulait depuis des jours seul chez lui. Au bord de la rupture, voilà où il en était. Tiraillé entre sa raison et ses envies. Passer à l'acte. Tout lâcher. C'était ce qu'il s'apprêtait à faire, même s'il hésitait encore. N'était-ce pas bien plus simple au fond de continuer à faire comme si de rien n'était ? Les regarder et sourire, tout en sachant qu'il était privé d'une relation privilégiée avec ses cousins ? Non. Plus maintenant. Pendant deux longues années Gomez s'était tut, suivant les ordres d'un père un peu trop menaçant, profitant d'un confort dont il s'était passé des mois auparavant. Un confort au goût amer, construit sur le mensonge de plusieurs vies entières. Dont la sienne. Durant laquelle il n'avait fait que fuir cette fatalité bien trop difficile à admettre pour un seul Homme. Fuir cette famille qui le reniait, l'oppressait, et avait fini par le rendre presque fou. Perdu dans sa solitude en plein milieu de l'amérique du sud, il avait cru perdre l'esprit bien des fois. Il oubliait beaucoup. Trop. Alors il s'était mis à écrire nombre de carnets dans lesquels chaque détail de sa vie était passé au peigne fin. Pour se rappeler. Et garder précieusement ces souvenirs qui furent les meilleurs d'une vie entière, même s'il doutait fort qu'il puisse un jour oublier.
Ayant repris ses esprits après plusieurs minutes de réflexion, Ysmael glissa une cigarette entre ses lèvres et l'alluma avant de se lever et partir dans sa chambre se changer. Downy. Il avait besoin de parler à Downy. Clarkson qui avait disparu de la circulation depuis quelques jours déjà. Clarkson qui ne répondait à aucun appel. C'était d'ailleurs aussi pour cela que le brun pétait les plombs. Il n'était plus là. Et Gomez n'avait aucune idée de l'endroit où il pouvait se trouver à présent. Chaque jour il passait sonner chez l'ancien militaire, chaque jour personne ne répondait. Et plus le temps passait plus l'angoisse grandissait en Ysmael, même si jamais il n'oserait l'admettre devant qui que ce soit, bien trop fier pour cela. Après s'être changé et avoir terminé sa clope, il sortit de son appartement sans avoir pris la peine de nettoyer ses mains ensanglantées et vint toquer à la porte de son voisin. Il attendit un peu, une dizaine de seconde, puis se prépara à repartir, lorsque la porte de l'appartement s'ouvrit, laissant place à un Downy sain et sauf. Alors l'espagnol inspira profondément, soudainement pris d'une colère qu'il tenta de réprimer tant bien que mal. Puis, il glissa ses deux mains sur son visage et articula le plus calmement possible. « Putain mais Clarkson t'es vraiment trop con ! » Mélange de soulagement, d'énervement, de curiosité, il resta là sur le pas de la porte à le regarder, les poings et la mâchoire légèrement crispés. Que lui avait-il pris de disparaître ainsi sans même l'alerter ? Qu'avait-il fait ? Pourquoi était-il parti ? Et surtout pourquoi ne pas l'avoir prévenu ? Il avait eu besoin de lui durant ce temps. Il avait toujours besoin de lui. Peut-être était-ce égoïste, mais sans lui Ysmael ne se contrôlait plus. Dans n'importe quel domaine. Et il s'était rendu compte durant ces derniers jours que Downy lui était bien plus indispensable qu'il n'aurait pu le croire.
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MessageSujet: Re: Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson EmptySam 3 Nov 2012 - 8:13











« Take it from someone who's been
where you're at laid out on the floor »
Downy R. Clarkson et Ysmael J. Gomez


Downy venait de passer l'une des semaines les plus décisives de sa vie. Et il était éreinté. Faire des milliers de kilomètres en bus et en faire encore cette fois en avion pour le retour, c'était épuisant. Il avait tapé dans son compte en banque et ses quelques réserves pour se payer ce vol du jour sur le lendemain. Mais plus que physiquement, il était vidé. Une semaine pour s'excuser. Pardonner. S'expliquer. Il avait remué beaucoup de démons en peu de temps. Rouvert des plaies qui commençaient à peine à cicatriser. Mais il s'était débarrassé d'un poids. Celui qui le pesait depuis sept longues années. Il avait trouvé le pardon. S'était réconcilié avec ses morts. Avait peut-être enfin tourné la page. Sans les oublier, sans les effacer. Il fallait continuer d'avancer. Et arrêter de se battre avec tous ces fantômes, arrêter. Il faisait enfin son deuil. Et faisait aussi le deuil d'un homme qui n'était peut-être pas mort en vrai mais mort dans son coeur. Il fallait passer à autre chose, tourner la page avec lui aussi. Ne garder que le bon souvenir de son premier vrai amour. De celui qui l'avait ramené à la vie, la vraie vie. Assis dans son fauteuil, Downy venait de tout étaler au sol. Sur le parquet, des dizaines et des dizaines de photographies. Plus ou moins récentes. Le résultat d'une vie. Enfance, adolescence, service militaire, amitiés, amours. Tous s'entrechoquaient sous le regard chocolaté de Clarkson. Il avait vidé les cartons, les récents comme les anciens. Si il fallait qu'il fasse définitivement un tri dans sa vie, il fallait qu'il en fasse un pour chaque chose. Ces photos dormaient dans des boîtes au fond de son placard en général. Il les sortait, parfois. Se remémorait, s'en voulait parfois, en déchirait rarement. Il fallait faire le tri. Des dizaines d'instants gravés sur papier glacé...

Un bruit le fit sortir de son monde figé. Il aurait déjà du avoir abattu une partie du travail mais resté encore un peu dans un état d'extase parfois déçue devant ces photos jonchant son parquet. Il roula jusqu’à sa porte, et ouvrit. Ysmael. Ysmael. « Putain mais Clarkson t'es vraiment trop con ! » Il était à bout de nerfs. Downy déglutit. Il était au courant pour ça. Il se le disait très souvent d'ailleurs. Trop con. Trop con. Trop con. Downy perdit pied un instant. Mais il reprit une bouffée d'oxygène, et réussit à répondre. « J'étais au courant. Désolé Ys', j'avais quelques trucs à régler... En solitaire. » Il déglutit, alors que ses yeux tombaient sur les poings du Gomez. Ensanglantés. Il avait planté tout le monde sans rien dire sauf à Jaymes. Il avait trouvé le courage d'entreprendre ce voyage. Mais il n'avait pas pensé à Ysmael, ou à quiconque. Il avait voulu partir sans rien dire pour ne pas aussi avoir le poids de ces personnes qui attendraient un résultat à son retour. Mais Ysmael.. Il avait peut-être encore lâché prise pendant son absence. Downy commençait déjà à s'en vouloir. Il se mordit la lèvre inférieure, et baissa les yeux pendant quelques instants. Il finit par dégager l'entrée de son appartement pour le laisser entrer. En silence. Il s'attendait aux questions, à ce qu'on lui gueule dessus. C'était toujours comme ça que ça se déroulait, en général. Il referma la porte derrière Ysmael, prit une inspiration, et reprit : « Je suis vraiment désolé, Ysmael. Mais je voulais pas prévenir de ce que j'allais faire. »


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MessageSujet: Re: Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson EmptySam 3 Nov 2012 - 11:11















ft. downy rooney clarkson


« Take it from someone who's been where you're at
laid out on the floor »

Les yeux fermés, il pencha la tête en arrière en inspirant profondément, tentant vainement de canaliser tout. Ca, surtout. Cette envie irrépressible de frapper, n'importe qui, n'importe quoi. Ce besoin de crier au monde entier, lui conter cette haine ô combien destructrice qui s'emparait chaque jour un peu plus d'Ysmael, le rendant méconnaissable. Un lion en cage, une bête sauvage enfermée dans son propre corps, voilà ce qu'il était. Jamais personne n'avait compris. Les causes de ce mal-être restaient un mystère pour le plus grand nombre, et même pour lui. Corps et esprit soumis aux violentes envies d'une auto-destruction qui petit à petit s'effectuait silencieusement, sans que personne ne s'en aperçoive. Il aurait voulu pouvoir arrêter. Il aurait voulu pouvoir s'arrêter. Il le pouvait. Mais ne le voulait plus. Il y avait bien longtemps qu'il avait cessé de croire en ces théories médicinales ayant pour seul but de rendre un individu inoffensif, lui ôtant par la même occasion toute sa lucidité et sa clarté d'esprit. Rester monstre ou devenir ombre. À vrai dire, le choix avait été plutôt rapide. Apaisé par les quelques mots de Clarkson, il rouvrit les yeux et planta son regard dans le sien sans rien ajouter. Visage teinté de colère, qu'il tenta vainement de dissimuler derrière un léger sourire rassuré, la mâchoire cependant toujours crispée. Alors, voyant Downy se dégager de l'entrée, il pénétra dans son appartement qui lui était si familier et se dirigea sans un brin d'hésitation vers la cuisine, toujours silencieux. Il ouvrit le robinet et glissa ses mains sous l'eau froide afin de les nettoyer. En arrivant devant cet appartement, Ysmael avait cru ne pas avoir de réponse, une fois de plus. Et c'était d'ailleurs pour cela qu'il n'avait pris la peine de dissimuler les dernières traces de cette lutte acharnée qu'il menait chaque jour contre lui-même. Après avoir effacé la plupart du sang présent sur ses mains, il essuya celles-ci et retourna dans le salon, s'adressant à son voisin sur un ton toujours quelque peu agressif. « Je t'ai appelé. Des dizaines de fois. T'as pas répondu. Merde Downy, t'aurais pu passer sous un train personne n'aurait été au courant de ton emplacement ! Et puis t'es allé faire quoi ? Un message, ça t'aurait pas tué il me semble. » Des reproches. Encore des reproches. Parce qu'il était dans l'incapacité de s'exprimer autrement, bien trop fier pour faire part de son inquiétude plus explicitement à son ami. En réalité il s'en voulait, et ne lui reprochait rien. Il s'en voulait de ne pas être passé plus régulièrement à l'hôpital le voir, de ne pas avoir pris plus de ses nouvelles. Mais il était bien plus facile pour lui de rejeter la faute sur quelqu'un d'autre. Un lâche. Voilà ce qu'il était. Fuyant toute responsabilité, évitant les engagements à risques. Parce qu'il n'en avait pas le courage. Mais aussi parce qu'il avait peur de décevoir. Durant toute son enfance il avait pu lire dans les yeux de sa mère une déception grandissante ; celle de voir un fils qu'elle aimait tant devenir quelqu'un qu'elle ne reconnaissait plus, caché entre sa haine et sa violence qui évoluaient chaque jour avec lui. Passer son temps à effrayer la seule personne droite des membres de sa famille les plus proches de lui ; triste sort quand on apprenait que par la suite c'est lui qui avait fini par les quitter, et non pas l'inverse. Sans se retourner il s'en était allé, abandonnant sa propre mère à un destin incertain, régit par les envies probablement meurtrières d'un père un peu trop violent.
Sortant soudainement de ses pensées, Gomez s'approcha de la table basse du salon. Cartons remplis, photos en tous genre ; étaient là réunis divers éléments, assez précis pour retracer une vie entière. Celle de Downy. Tout y était passé. Chaque détail avait été passé au peigne fin, et rien ne semblait avoir été épargné par ce déménagement. Ou plutôt ce réaménagement. Une nouvelle vie, voilà ce qu'était en train de construire Clarkson, et l'espagnol ne put réprimer ce sourire admiratif qui se dessina sur son visage. Encore aujourd'hui il se relevait tout doucement d'une épreuve face à laquelle grand nombre aurait baissé les bras. Lui, restait droit, comme toujours. Et affrontait une fois de plus dignement ce destin qui jusque là lui avait mené la vie dure. Alors, bien plus calmement que quelques minutes auparavant, Ysmael tourna la tête vers lui. « Je vois que tu étais occupé. J'espère vraiment que ça va, Downy. Ca fait quand même plusieurs jours qu'on s'est pas vus... »

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MessageSujet: Re: Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson EmptyDim 4 Nov 2012 - 9:16











« Take it from someone who's been
where you're at laid out on the floor »
Downy R. Clarkson et Ysmael J. Gomez

Ysmael vibrait d'une rage difficilement contenue. Et Downy commençait à s'en vouloir. Il aurait peut-être dû prévenir plus de personnes. Rien que son voisin, au moins, oui. Qui plus est, quand il avait annoncé son futur voyage à Weeler, il lui avait demandé de ne pas en parler et de garder le secret. Peut-être que c'était ainsi qu'il pouvait se rendre compte de qui l'appréciait vraiment, qui s'inquiétait pour lui. Gomez revint de la cuisine, les mains approximativement lavées de leur sang. Il restait contenu, mais Downy sentait son agressivité mal gérée. Il avait connu ça, lui aussi, mais pas dans une mesure aussi ingérable. Agressivité et violence, haine, colère. Mais entendre ses mots arracha malgré lui à Downy un sourire. On lui tenait encore le même discours. Il avait juré à Jay qu'il éviterait de passer sous les roues de je ne sais quel moyen de transport. Il avait eu sa dose le mois précédent. Mais la question vint. Lui dire. Après tout, Clarkson réussissait à combler les faiblesses de son voisin. Il pouvait peut-être livrer à quoi lui avait servi ce parcours initiatique en solitaire. « ... J'avais besoin d'être seul. Pour régler des vieilles histoires. » Il s'était plongé dans son silence. Downy le regarda, lui aussi silencieux. Ysmael, pour lui, était une personne expansive dans la violence, mais dans chaque chose aussi qu'il faisait. Dans chaque sentiment qu'il explorait. Il donnait tout, toujours tout. Ys' sortit de son mutisme, enfin. Il s'était apaisé, et reprit alors qu'il se rapprochait de la table basse où siégeaient les stigmates d'une vie hachée et éclectique. « Je vois que tu étais occupé. J'espère vraiment que ça va, Downy. Ca fait quand même plusieurs jours qu'on s'est pas vus... » Downy se gratta l'arrière du crâne, et se mordilla doucement la lèvre inférieure. Il lui fallait encore un peu de temps pour que tout se remette en place dans son esprit, mais une chose, au fond, lui semblait quasiment sûre : « Mieux. Je vais mieux.. Enfin je crois. Tu sais Ys'... Je l'ai fait. Enfin fait. J'ai chialé sans savoir pourquoi après, mais j'y suis arrivé. Tu peux pas savoir... comment ça fait, de se dire que tu vas peut-être enfin vivre entièrement. Pouvoir peut-être un jour te sentir vivant, vraiment. » Parce que, être vivant, entièrement, pleinement, Downy avait cru s'en rapprocher durant ces quelques mois avec Braeden. Mais il y avait toujours eu une case vide, à combler. Une tâche sur ce drap immaculé. Et ce vide-là, il l'avait enfin comblé. Il ne sentait pas encore entièrement tout les effets, mais rien que psychologiquement, se pardonner lui avait été bénéfique. Un petit sourire étira ses lèvres alors qu'il se triturait le bout des doigts, incertain. Il releva le nez vers Ysmael. Le jour où il était rentré de l'hôpital, il avait une lueur de fierté dans les yeux de son meilleur ami d'enfance. Aujourd'hui, il retrouvait cette même lueur dans les yeux d'Ysmael. Il ne l'avait pas forcément perçue la première fois, ne comprenant pas entièrement non plus pourquoi Jay aurait pu être fier d'un homme fraîchement accidenté. Aujourd'hui, il pensait saisir un peu plus. Autour de lui, on était fier parce qu'il faisait chaque chose sans fierté. Il ne se vantait pas de ses exploits, préférait s'effacer et se relever du mieux qu'il le pouvait.


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MessageSujet: Re: Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson EmptyVen 9 Nov 2012 - 7:44















ft. downy rooney clarkson


« Take it from someone who's been where you're at
laid out on the floor »

De vieilles histoires. Instantanément, Ysmael su de quoi son ami voulait parler. Ses vieilles histoires. Sa vie toute entière reposait sur celles-ci. Souvenirs d'horreur et de cris, voilà ce qui devait lui rester de cette époque à présent. Downy ne lui en avait jamais parlé, il n'avait donc jamais cherché à aborder le sujet, évitant les sujets sensibles, et surtout respectant cette volonté qu'il avait toujours eu de laisser le passé où il était. Derrière lui. Et même si l'espagnol s'était posé un grand nombre de questions, jamais il n'avait osé en poser une seule à Clarkson. Il s'était contenté de l'observer sans rien dire, imaginant les pires scénarios, s'inquiétant pour lui même si jamais il ne lui avait avoué. Alors, après être sorti de la cuisine, il ne lui répondit rien et laissa le silence parler à sa place, étant à ce moment précis bien plus significatif que de simples mots. Qu'aurait-il pu ajouter, après tout ? Il l'admirait. Silencieusement. Parce que Gomez n'avait jamais été de ce genre, celui de ceux qui énonçaient à haute voix ce qu'ils pensaient tout bas. Non. Lui préférait le silence, aimait laisser le doute persister quant à ses sentiments et ses émotions, parce que d'une certaine façon il se protégeait ainsi. Ne jamais montrer ses faiblesses, telle était sa devise. Et même face à son ami le plus proche elle restait la même, bien que celui-ci le connaisse assez pour interpréter chacun de ses silences.
Après être enfin sorti de son mutisme, il finit par s'asseoir dans le canapé face à la table basse, et observa chacune des photos, une par une, un léger sourire au bout des lèvres. Mélange de visages connus ou non, d'histoires coupées, moments capturés dans l'espace d'un millième de seconde. Assez pour retracer divers évènements importants. Assez pour se replonger un instant dans le passé. Juste le temps d'une photographie, d'une émotion, d'un sentiment propre à son contexte. Après avoir analysé chacun des images présentes sur la table, il tourna la tête vers Downy avait fini par le rejoindre. Et il l'écouta attentivement, cherchant son regard comme pour le rassurer un peu, même s'il semblait aujourd'hui bien plus sûr de lui qu'auparavant. Alors, dès qu'il eut terminé, Ysmael plongea son regard dans le vide, légèrement troublé par les paroles de son ami. « Tant mieux... Enfin, c'est bien, que tu aies fait tout ça. Excuse-moi, j'étais à dix milles lieux de m'imaginer ça pendant ton absence. J'suis désolé Downy, j'aurais voulu être là juste après... » Pour toi. Mots qu'il pensa très fort mais qui cependant ne parvinrent pas à passer la barrière de ses lèvres. Une renaissance. Voilà ce à quoi il faisait allusion. Et même si la sienne semblait être sensiblement différente, Gomez pensait connaître ce sentiment. Chose qu'il avait cru ressentir en arrêtant ses médicaments, même si par la même occasion il avait recommencé à se détruire. Revivre pour mieux détruire. Pour mieux se détruire. Mais au moins le faire de lui-même, et non laisser les autres le faire à sa place. Avoir le choix. Même si au fond, il avait toujours su que ce choix s'était imposé à lui. Comme une méthode de survie. Rien de plus. Il ne vivait pas, non. Il se soumettait. Et survivait.
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MessageSujet: Re: Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson EmptyVen 9 Nov 2012 - 11:53











« Take it from someone who's been
where you're at laid out on the floor »
Downy R. Clarkson et Ysmael J. Gomez

Le trouble était semé entre les deux hommes. Ysmael, qui, perdu quelque part mais on ne savait pas où, laissait son regard s'échouer sur l'étalage de photographies et le vide. Downy le regarda, un instant, encore silencieux. Et quand il reprit le mutisme, vieil ami, après avoir parlé, Clarkson, incertain, laissa sa place à la voix de Gomez. Il connaissait assez Ysmael pour savoir qu'il n'extériorisait que peu. L'infime trouble que l'infirme saisit dans l'air entre eux deux, fraction de seconde, s'insinua sous sa peau et dans ses veines. Parfois, ils ne se laissaient pas le voir assez, c'était criant et criard, ce besoin et cet attachement qu'ils s'étaient créés. Downy avait un peu éludé pendant sa période raccrochés aux bras du premier homme à l'avoir aimé. Downy releva le nez, arrêtant de triturer le bout de ses doigts comme un enfant ne sachant pas quoi faire.Certaines choses le dérangeaient parfois. Et une, en cet instant, le prenait aux tripes et au coeur sans raison valable. Il se faisait plus ou moins à sa nouvelle condition même si la quitter le plus rapidement était une proposition qui le tentait et même plus. Mais ainsi assis dans son fauteuil, Ysmael sur le canapé, il se sentait... Comment dire ? Déplacé, comme un étranger chez lui-même ? Non. C'était dur à dire. Mais il pouvait le ressentir. Downy se glissa juste à côté du canapé, n'osant regarder Ys' durant ces secondes qui paraissaient parfois interminables. Caler son fauteuil exactement contre le canapé, sur le côté. Dégager ses jambes sans sensations. Et forcer avec les bras, oui se débattre avec le monde et avec la vie en se hissant à la force de ces muscles fins. Downy s'installa méticuleusement, repliant ses jambes pour se retrouver assis en tailleur. Downy fourra ses poings dans les p.oches de son sweat, et releva enfin le regard vers Ysmael. Il se mordilla la lèvre inférieure, déglutit. "J'en ai marre de passer ma vie dans ce truc, parfois." Je sais c'est pas pratique, je peux plus bouger si je suis plus dedans, mais tu vois, je suis assis à côté de toi. Comme avant. Réflexion presque enfantine. De toute façon, il s'était calé bien au fond du canapé. Obligé. Sinon, il perdait rapidement l'équilibre. Plus rien ne serait jamais comme avant, mais il en était ainsi. Il était arrivé une fois que Downy sente quelque chose, fraction de seconde qu'il se demandait encore si il l'avait rêvée. Enfin bref. Plus rien ne serait comme avant, mais il ne fallait pas qu'il cherche à tout retrouver, tout recréer. C'était sa vie, et il n'arrivait plus à regretter. Les erreurs avaient été nombreuses, mais il en était ainsi. Downy, de toute façon, avait vécu mille vies mais restait un enfant. Cela se voyait même aux côtés de son voisin. C'était peut-être ça, aussi, qui avait fait que Downy était devenu le remède aux crises de nerfs d'Ysmael. Un gosse maladroit, horriblement sincère. Attachant, parfois franchement ronchon. Têtu dans son genre, et pourtant si fragile. C'était peut-être aussi cette flamme un peu folle d'un espoir qui n'avait que rarement quitté le jeune homme qui brillait toujours en lui. Espérer les jours meilleurs, se relever, et retourner au combat, reprendre vie. Downy en savait quelque chose. C'était devenu son quotidien.


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MessageSujet: Re: Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson EmptySam 10 Nov 2012 - 12:04















ft. downy rooney clarkson


« Take it from someone who's been where you're at
laid out on the floor »

À croire qu'il n'était bon qu'à ça. Se taire. Et laisser cette ambiance pesante s'emparer d'eux. La laisser faire grandir ce malaise qui peu à peu s'installait. Ysmael ne savait pas quoi faire d'autre. Ce surplus d'émotion lui faisait perdre tous ses moyens. Alors il se contentait de ne rien dire, craignant une réaction exagérée. Se craignant lui-même, en réalité. Après avoir passé plusieurs longues minutes sans bouger d'un millimètre, il finit par tourner la tête et posa son regard sur Downy, toujours silencieux. Et il le regarda ainsi, tentant de feindre un sourire. Un seul. Pour s'excuser, en premier lieu. S'excuser de ne pas avoir été là, s'excuser pour cette réaction exagérée. Mais aussi pour lui dire. Lui avouer qu'il avait eu peur pour lui, et qu'il lui avait manqué. Peut-être comprendrait-il tout cela. Juste avec un sourire. Qui s'évanouit d'ailleurs quelques secondes plus tard seulement, lorsque Clarkson tenta de s'extirper de son fauteuil. Presque instantanément, Gomez glissa son visage entre ses mains et soupira profondément pour se calmer. Il ne supportait pas. Ca. Voir son ami se débattre avec lui-même, se débattre avec sa propre vie qui semblait ne jamais avoir été simple. Et savoir son bourreau en vie, et peut-être même heureux. Chose qui répugnait littéralement l'espagnol, qui se contint du mieux qu'il le pouvait. Et c'est dans un effort surhumain qu'il parvint à garder son calme, pour finalement venir planter ses yeux brillants dans ceux de Downy, avant de lui répondre maladroitement. « Ils ont retrouvé la personne qui t'a fait ça ? Je t'assure que si je la croise je... » Il s'arrêta là, incapable d'ajouter quoi que ce soit, mais surtout ne souhaitant pas décevoir son ami. S'il avait été là ce jour là, il aurait été capable de tuer cet homme de ses propres mains. Il l'aurait regardé dans les yeux, tout en observant ses forces quitter peu à peu son corps. Comme elles l'avaient fait pour les jambes de Clarkson. Il aurait probablement eu nombre de remords mais n'aurait pu s'arrêter. Pas cette fois-ci. Et surtout pas quand il s'agissait de Downy. Il aurait même préféré passer sous cette voiture à sa place, la douleur de voir son ami subir ainsi les séquelles de son accident étant bien plus importante que n'importe quelle souffrance. Cependant il ne lâcha rien. Pas un mot. Pas une larme. Larmes qu'il réprimait afin de ne rien laisser paraître, bien trop fier pour cela. Bien trop lâche. Il aurait aimé avoir le courage de tout lui dire explicitement. Et le prendre dans ses bras. Parce qu'il en avait envie, oui. Mais il restait immobile. Le visage dans les mains. L'esprit troublé. Incapable de dire quoi que ce soit, en réalité bien trop bouleversé pour cela. Alors il se contenta de redresser la tête doucement, et d'articuler lentement après avoir hésité quelques secondes. « Ca devrait pas arriver ce genre de truc. Ca devrait pas t'arriver. Tu mérites tellement mieux que ça. » Ne pas croiser son regard. Non, l'éviter à n'importe quel prix. Parce qu'Ysmael le savait bien, s'il venait à croiser ses yeux il craquerait. Alors, comme pour l'aider à tenir le coup, il sortit une cigarette de son jean et la glissa entre ses lèvres. Il l'alluma, et aspira la fumée qui le détendit presque simultanément. Le regard faussement posé sur les photos, en réalité perdu dans le vide. Un incapable. C'est tout ce qu'il était. Incapable de s'occuper correctement des gens auxquels il tenait. Incapable d'être sincère. Incapable de dire la vérité. Et surtout incapable de s'avouer qu'il était bien plus vulnérable qu'il ne le pensait.
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MessageSujet: Re: Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson EmptyDim 11 Nov 2012 - 5:11











« Take it from someone who's been
where you're at laid out on the floor »
Downy R. Clarkson et Ysmael J. Gomez

Downy resterait Downy. Ysmael resterait Ysmael. Les silences s'étiraient entre eux, tout aussi lourds de sens que ces regards et ces maigres sourires, jetés comme des bouteilles à la mer. Le message passait. Ysmael était Ysmael, Downy était Downy ; garde-fou respectif de ce voisin dont la dérive n'était pas si différente de celle de l'autre. Clarkson ne put réprimer un sourire teinté d'une tristesse voilée. « Si tu le croises, tu le détruis méticuleusement et tu savoures ta pauvre victoire avant de te rendre compte de ce que tu as fait. Je te connais, Ys'. Et j'en sais rien, je veux pas savoir. » Visage caché dans ses mains écorchées. Un silence s'étira encore un peu. Downy pensait et cogitait sur mille choses à la fois, comme toujours. Ysmael. Cet infime sourire qu'il avait su capter, et qui valait plus que des mots aux yeux de l'ex-militaire, car il l'avait décrypté. Il fallait comprendre le langage codé, les sous-entendus, les non-dits, les messages glissés à l'autre autrement que par la voix. Gomez redressa le regard et le visage. Quelques mots, encore, vinrent chasser le silence. Des mots, des phrases, que Downy entendait, souvent. Mais qui l'ébranlaient toujours un peu quand ils venaient de quelqu'un comme Ysmael. La vie du professeur était ce qu'elle était ; parfois dure à accepter, avaler, encaisser, dure tout court même. Et dans ces cas-là, Downy hésitait, enfant incertain. Son voisin tira une cigarette de son jean, et l'alluma, l'air un peu ailleurs. Downy n'avait plus fumé depuis l'accident, étrangement. D'habitude, il en grillait une pour tenir la journée, souvent quand il était stressé ou frustré. Il aurait eu de quoi fumer des caisses entières de clopes, alors, dernièrement, mais il n'en avait rien été. « ... Je peux en avoir une ? » Esquisser un sourire. Il aurait aimé en griller une, entre amis. Mais cette simple question qui n'engageait en rien, laissa Downy frissonner une fraction de seconde. Il avait tendance à perdre le contrôle sur certaines choses, depuis quelques temps, depuis ce réveil douloureux. Il perdait le fil de ses émotions, se laissant parfois submerger. Aujourd'hui était le réel premier jour de sa énième nouvelle vie. Mais celle-là valait plus, beaucoup plus. Downy, passablement gêné, passa une main sur son crâne et ses cheveux de nouveau coupés court. Il l'avait demandé quelques jours après son réveil. Il les avait laissé pousser pour un homme, mais cet homme n'était plus là. Il recommençait à zéro, et de toute manière, se raccrochait à sa coupe militaire comme à un symbole, un souvenir perpétuel. Détourner le regard parce qu'un larme naissait. Il avait totalement perdu le contrôle sur sa production de liquide lacrymal. Ou peut-être évacuait-il toutes les gouttes salées qui n'étaient pas sorties quand elles auraient du et qu'il avait emmagasinées jusqu'au débordement. Il se mordit la lèvre inférieure, tête baissée. Il aurait aimé serrer son ami dans ses bras pour une raison qui lui échappait encore un peu.

Downy remonta le nez vers Gomez. Et dans un même mouvement, enroula ses bras autour du cou de son voisin et le prit en étreinte. Comme un enfant l'aurait fait, comme un enfant le faisait, comme l'enfant qu'il demeurait. Il s'était leurré bien des années, avant de se rendre compte que son besoin le plus vital, le plus profond, c'était qu'on le rassure, qu'on le protège, chaleur humaine et force mêlées. À force de plus faire attention aux autres, il s'était délaissé, oublié, lui. Il avait appris à laisser aller, se laisser aller au gré des courants de la vie, en se raccrochant à ce radeau porteur d'espoir, et avenir incertain, dont il ne savait rien, mais qu'il rêvait tant. La situation aurait pu être délicate, et elle l'était. On n'étreignait pas un ami avec tant de conviction et d'émotion sans raisons... Clarkson n'arrivait pas à trouver de raison consciente, c'était viscéral. Cette fois, par contre, il ne valait mieux pas briser le calme de la pièce avec une voix qui s'élève. Les explications, de toute façon, seraient impossibles à donner. Il fallait laisser le tableau tel qu'il était ; un paraplégique raccroché à un hyper-violent. Les marginaux de la vie "normale". Deux hommes, deux êtres humains.




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MessageSujet: Re: Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson EmptyDim 11 Nov 2012 - 17:11















ft. downy rooney clarkson


« Take it from someone who's been where you're at
laid out on the floor »

Cigarette entre les lèvres, regard posé on ne sait-où, une fois de plus Ysmael se faisait silencieux, gardant ses émotions au plus profond de lui-même, là où personne n'oserait jamais aller les chercher. Tout du moins c'est ce qu'il espérait, probablement vainement. Cacher ses sentiments tant bien que mal, se contenter de masquer le plus important derrière un regard insouciant ou un sourire sarcastique, jamais il ne changerait de stratégie. Car cela lui faisait peur, au fond. Montrer ses cartes, se mettre à nu, juste une fois. Se dévoiler un peu. Et cesser de mentir, aux autres comme à lui-même. Il s'agissait des seules choses dont le jeune espagnol avait réellement peur. Parce qu'il savait bien que si un jour quelqu'un parvenait à l'atteindre, juste une fois, il n'en deviendrait alors que plus vulnérable, tel une misérable proie sans défense. Une cible à abattre, bien trop facilement atteignable. Alors suite à la réponse de Downy, il n'avait rien répondu, et s'était contenté de tourner la tête. Afin de se cacher, et de ne pas le laisser apercevoir cette pointe de tristesse qui naissait en lui. Peine d'être une personne qu'il n'avait toujours aimé que trop peu, peine d'être lui-même. Un adulte coincé dans un comportement d'adolescent capricieux, dans un corps qui bien souvent lui échappait, dans un mutisme qu'il s'était imposé. Et qui souvent valaient à ses proches quelques souffrances et trahisons, le jeune espagnol étant bien trop impulsif pour s'en empêcher, et surtout ayant abandonné depuis bien longtemps l'idée même de se contrôler. Il avait essayé, pourtant, bien souvent de stopper ces pulsions destructrices qui lui étaient propres, qu'elles soient verbales ou physiques. Mais trop souvent il s'était retrouvé face à un mur infranchissable ; celui de sa propre personne. Ce qui avait fini par engendrer un trop grand nombre d'échec, un découragement grandissant à chaque tentative. Cependant deux choses dans sa vie avait plus ou moins réussi à canaliser ce surplus d'émotions, de sentiments : ses médicaments. Et Downy. Ce qui avait le don de rendre Gomez méfiant, n'ayant l'habitude de montrer autant de facettes de sa personnalité à une personne. Oui, Clarkson lui faisait peur. Parce qu'il semblait le connaître par coeur. Parce qu'il s'y était attaché trop vite. Mais aussi parce qu'il avait réussi, à l'atteindre, cette infime partie de lucidité qui jusque là était demeurée secrète pour grand nombre de personnes. Ce petit morceau qui était resté intact jusque là, intact, et intouchable. Qui le rappelait parfois à l'ordre, qui lui permettait de ne pas sombrer dans une folie toute proche. Lui semblait l'avoir trouvé. Et c'était d'ailleurs peut-être pour cela qu'il était bien le seul à savoir calmer Ysmael. Il l'avait touché, l'avait compris. Et il y avait bien longtemps que personne ne l'avait fait.
Le regard toujours posé sur les dizaines de photos, la fin du cigarette qui lui avait paru trop courte, il tourna légèrement la tête lorsque son voisin brisa enfin le silence. Acquiesçant d'un hochement de tête, Gomez tendit une cigarette à son ami tout en écrasant celle qu'il avait entre les lèvres dans un cendrier posé sur la table basse. Cependant il vit ce dernier tourner subitement la tête, et fronça un peu les sourcils. « Downy... Ça va ? » Trois mots. Qui furent inutiles, puisque quelques secondes plus tard le principal intéressé vient se serre contre lui, glissant ses bras autour de son cou. Et il ne bougea pas durant un temps qui lui parut une éternité. Avant de venir enrouler ses bras autour de Clarkson, et de le serrer d'autant plus contre lui. Parce qu'il en avait eu envie bien avant. Et parce qu'il en avait besoin, de cette étreinte réconfortante. Mais il ne put s'empêcher de le regretter presque aussitôt. Car une fois de plus il montrait que non, il n'était pas si indifférent que ça, et surtout qu'il tenait beaucoup à Downy. Peut-être même plus qu'il n'aurait du. Cependant durant quelques secondes, il cessa de réfléchir, juste un peu. Et se délecta du réconfort que lui apportai leur étreintet à ce moment là. Il lui avait manqué, et Ysmael ne s'était jamais senti aussi proche de lui qu'à ce moment précis.
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MessageSujet: Re: Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson EmptyLun 12 Nov 2012 - 13:36











« Take it from someone who's been
where you're at laid out on the floor »
Downy R. Clarkson et Ysmael J. Gomez


Pas de réponse à la question. Juste un geste, impulsif. Quelques secondes passèrent, avant que Gomez n'étreignent réciproquement l'ex-militaire. Il serrait les dents, se mordait la lèvre inférieure, paupières closes. Il ne savait pas pourquoi il faisait ça. Il ne contrôlait pas. Juste... le besoin. Le besoin de serrer contre son coeur un homme, un voisin, un ami qu'il affectionnait énormément. Le besoin d'être étreint, de se sentir tout-à-coup à l'abri des heurts, du chaos du monde. Downy avait la respiration quelque peu chevrotante des personnes qui étaient submergées par l'émotion. Par réflexe, alors qu'il serrait Ysmael contre lui, il avait agrippé son t-shirt d'une main ; poignée de tissu noir qu'il serrait aussi à s'en faire blanchir les phalanges. C'était bizarre, comment il avait l'impression qu'il perdait pied... même si l'image était quelque peu déplacé, vu que, justement, il ne tenait plus dignement sur ses jambes comme auparavant. Le bruit des palpitations de son coeur viendrait bientôt lui faire exploser le crâne tant elles résonnaient à ses tempes. Et puis... pourquoi ? Il lâchait prise, perdait le contrôle. Sa dernière semaine, tout ce qu'il avait encaissé depuis la mi-septembre... Et puis même. Et puis même, tout, tout ce qu'il avait vécu. La chose presque incroyable, c'était que, ainsi réfugié dans les bras de Gomez, même si il s'était mis à trembler très discrètement, il se sentait... à part. À l'abri de tout, oui, du monde extérieur, et de lui-même. Surtout de lui-même. Cela sembla long, une longue pause dans la tête de Downy. Ce ne le fut pas en réalité. Il prit une inspiration pour essayer de se calmer, mais ne bougea pas. Et enfin, réussit à articuler quelques mots. « Ex.. excuse-moi, Ys. » Des excuses, encore des excuses. Mais si Downy s'excusait, il ne voulait pas briser cette étreinte. Ça le soignait, en fait. De ses nombreuses égratignures, de ses coups, de ses bleus à l'âme. Il prenait un peu de sens, servait à quelque chose sur cette planète. Il avait un rôle, une place. N'était pas une de ces nombreuses personnes se croyant dotées d'un but mais n'en ayant aucun. N'était pas de ces nombreuses personnes qui erraient dans les rues, dans les bureaux, dans les villes, en se leurrant et faisant croire à eux-mêmes comme aux autres que tout cela n'était pas vain. Downy, même si il aurait pu la voir durer avec bonheur, brisa cette étreinte, se mordillant sa lèvre inférieure, les yeux baissés. Les rares larmes qui s'était frayées un chemin avaient séché sur ses joues, perles salées et sacrées. Il se gratta l'arrière de la nuque, regardant sa table basse, désormais mal à l'aise. Il fallut qu'il fasse un mouvement pour se pencher un peu, et s'emparer d'une des images. Il fallut qu'il efface son handicap une fraction de seconde de son esprit, trop habitué à vivre avec désormais. Perdre équilibre. Le coeur se met à battre à tout rompre, on le sent, même si cela ne prend et ne s'étend que sur quelques fractions de seconde. Et puis non. On vous retient. Une poigne ferme et puissante. Elle vous ramène en sécurité. Par réflexe, par bienveillance... Naturellement. Downy avait failli embrasser sa table basse à perdre l'équilibre ainsi. Downy battit des paupières, sa main se raccrochant à l'avant-bras d'Ysmael... Si avant le besoin réciproque n'avait pas été évident aux yeux de tous, il l'était maintenant ; Sans Gomez, Clarkson risquait de se faire encore plus mal, encore plus souvent. Downy retourna se caler dans le fond du canapé, et ferma les yeux, un instant, se mordant l'intérieur de la lèvre. Il finit par rouvrir les paupières, et tenta un sourire maladroit ; Maladroit comme lui, tout le temps.


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MessageSujet: Re: Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson EmptyMar 13 Nov 2012 - 18:48















ft. downy rooney clarkson


« Take it from someone who's been where you're at
laid out on the floor »

Les yeux clos. Un léger sourire, plutôt discret, qu'il ne put réprimer. Il se sentait bien, là, tout contre Downy. Pour une fois. Il se le promit. Cela n'arriverait qu'une fois. Parce qu'il n'avait jamais été de ce genre, du genre de ceux qui serrent leurs amis dans leur bras. Non. Trop démonstratif. Lui se contentait d'aimer sans rien dire, d'apprécier silencieusement, tentait de réprimer ses sentiments qui bien souvent s'entrechoquaient. Haine, amour, peine. Tout se mélangeait. Sauf avec Downy, avec qui tout avec toujours été clair. Ysmael lui faisait confiance, aveuglément. Confiance paradoxale qui plus est, lorsqu'on apprenait que leur premier contact avait été celui d'un poing dans le nez de l'ancien militaire. Mais c'est d'ailleurs peut être pour cela qu'à ses côtés l'espagnol se laissait aller, juste un peu. Il savait que jamais il n'essaierait de lui faire du mal. Aussi parce qu'il lui était reconnaissant. De tout ce qu'il lui apportait, de cet effet presque magique qu'il avait sur lui ; il l'apaisait. Même si au fond il savait bien que c'était bien plus que ça, bien plus que la simple personne qu'il devenait à ses côtés. Il était la personne que Gomez aimait le plus, en dehors de sa famille. Et cet attachement profond s'était confirmé lors de sa disparition. Il pouvait encore sentir cette sensation si particulière qu'il avait eu durant son absence. Impression étrange qu'on lui lacérait le cœur, chaque jour un peu plus. Comme si un trou béant dans sa poitrine s'était formé. Et se réparait, là, maintenant, à son contact. Les bras enroulés tout autour de lui, le menton posé sur son épaule. Il semblait cicatriser, un peu. Panser cette peine ressentie quelques jours auparavant, et peut-être même parvenir à faire abstraction. Dans le but de ne pas craquer, comme il avait failli le faire quelques minutes auparavant. Encore, et toujours se retenir. Parce qu'il en était mieux ainsi. Et que d'une certaine façon, il avait l'impression de se protéger. Prouver qu'il n'avait besoin de personne. Et revendiquer sa liberté. Pourtant à présent il aurait du mal, à faire croise à son voisin qu'il était indifférent. Face à tout. Face à rien. Face à lui. Alors, il serra un peu plus Downy lorsque celui-ci s'excusa d'une voix chevrotante, restant cependant silencieux. Le protéger. Toujours. Et le rassurer. Encore. Parce qu'il avait cette façon d'être, de s'exprimer, qui faisait qu'Ysmael ne pouvait s'empêcher d'agir ainsi. Et personne ne savait pourquoi. Même pas lui. Sentant Downy rompre leur étreinte, l'espagnol se retourna face à la table basse et reprit sa position initiale, le regard posé cette fois-ci sur son ami. « Je savais que je t'avais manqué. » Un sourire amusé. Dédramatiser. Et jouer au con, une fois de plus. Car c'était plus simple. Mais déplacé. Presque instantanément, Ysmael baissa la tête, regrettant ses mots. Il était stupide. Pourquoi avait-il eu besoin d'ajouter cela, après tout ? Pour prouver peut-être. Encore, et toujours. Prouver on ne sait quoi. Faire oublier cette étreinte, et lui rappeler qui il était. Noyer le poisson. Pour qu'on ne se rappelle seulement d'un gamin agaçant, orgueilleux, et sarcastique. Image qu'il avait toujours laissée auprès des gens qu'il avait côtoyé tout au long de sa vie. Une habitude. Mais pas avec Clarkson. Lui, n'était pas n'importe qui, pas un vagabond, pas un camarade de galère qui, au bout d'un certain temps, prendrait un chemin différent du sien. Il était bien plus que ça. Un ami, bien que le terme paraisse faible. Un sauveur, aussi. Et surtout quelqu'un qu'il tenterait probablement vainement de garder auprès de lui, le plus longtemps possible. Parce qu'il avait besoin de lui. Et aussi égoïste soit-il, il ne le laisserait pas partir. Il ne ferait plus jamais cette erreur, en ayant déjà assez payé les conséquences à plusieurs reprises. C'était d'ailleurs surtout pour cela, qu'il regrettait cette remarque sarcastique. Il avait peur de le perdre, inconsciemment, et savait bien que sa maladresse et son impulsivité risqueraient de causer nombre de dégâts. Sur Downy peut-être, et donc sur lui-même. C'était de là qu'était née cette profonde haine qu'il éprouvait pour lui-même. Il ne contrôlait rien, n'avais jamais rien contrôlé, et bien souvent ses réactions trop impulsives engendraient de lourdes conséquences. Pour lui comme pour son entourage. Venaient suite à celles-ci une masse insupportable de remords, ajoutée à une peine grandissante. Un loup blessé trop agressif, se battant contre ses semblables pour survivre. C'était en quelque sorte ce qu'il était. La fierté légendaire des espagnols en plus. Fierté qui semblait s'être évanouie suite à cette étreinte, puisqu'il finit par ajouter. « Excuse moi Downy, je suis vraiment trop... con. Je comprends pas pourquoi je me comporte comme ça. J'suis désolé. » S'excuser. Chose à laquelle il n'était pas habitué. Alors, un peu gêné, il esquissa un sourire maladroit et baissa la tête afin d'éviter le regard de son voisin. Regard qui semblait perdu, sur quelques photos. Encore. Ysmael osa donc poser de nouveau son regard sur lui. Juste à temps. Il attrapa son avant-bras dès qu'il le vit s'approcher un peu trop près de la table. Un réflex, qui lui permit de l'empêcher de tomber. Et il le redressa tout doucement, avant de le lâcher, se mordant discrètement la lèvre inférieure. Agacé. Enervé. Mais surtout triste d'observer Downy se débattre ainsi contre une vie qui n'aurait pas du être la sienne. Le regarder tenter de se débrouiller seul, alors que durant un long moment il devrait probablement être accompagné de quelqu'un. Alors, hésitant, il reprit à mi-voix. « T'es assez fort pour y arriver. »

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MessageSujet: Re: Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson EmptyMer 14 Nov 2012 - 11:34











« Take it from someone who's been
where you're at laid out on the floor »
Downy R. Clarkson et Ysmael J. Gomez


« T'es assez fort pour y arriver. » Ils étaient deux maladroits, dans le fond. Qui dédramatisaient toujours tout ce qu'il se passait, et surtout dans le cas de Downy, s'excusaient beaucoup trop. T'es assez fort pour y arriver. Oublier un instant que cette plaie ne le quittait jamais, perdre un équilibre précaire. Mais Ysmael l'avait rattrapé. Au propre comme au figuré, cela était déjà arrivé bien des fois. Ce n'était pas forcément Gomez qui avait été présent pour le rattraper et réparer les peaux cassés. Mais ce cercle-là était infini, encore et toujours en course. Il oubliait un instant que tout cela arrivait ou été arrivé, et il plongeait, glissé, rejoignait le sol contre lequel il finissait toujours par s'écraser. « J'espère bien. Il faut que j'y arrive. » Downy se massait lentement les paupières, mâchoires serrées. Il fallait qu'il arrête de jouer à se faire peur. Il avait appuyé sur le verbe falloir. Pour la simple et bonne raison que même si il ne prétendait plus à courir de nouveau, il avait besoin de se tenir debout et marcher dans la rue, comme monsieur tout le monde. Sa santé mentale finirait sûrement par en dépendre. Mais il le savait et l'avait admis avec un peu de mal ; Tout seul, il ne pouvait plus rien. Les trois premières semaines de son hospitalisation avaient été cauchemardesque sur ce point-ci. Frustré et bourré de regrets et de remords, incapable de tourner la page et encore plus de se remettre aux mains d'autres personnes, il avait mené la vie dure à une partie du personnel hospitalier. Et il s'était franchement fait du mal à ressasser le passé, sachant que plus rien ne serez jamais comme avant. Mais il avait réussi à prendre conscience quand on lui avait enfin dit ses quatre vérités. Sa condition reviendrait toujours sur le tapis. Sujet inévitable. Downy reprit une belle bouffée d'oxygène et rouvrit les paupières. Déglutit. Papillonna un instant, ne sachant où poser son regard, puis finalement retourna la tête vers celui qui venait de lui éviter un nez cassé sans aucun doute. « .. Et ouais, merde, j'crois bien que tu m'as manqué. » Il esquissa un sourire, mais se triturait le bout des doigts. Anxiété refoulée. Oui, il devait se remettre aux autres après s'être remis en question. C'était l'ordre des choses, celui qu'il devait suivre. Être détruit par les mains de ce qui l'avait forgé pour tout reconstruire, cette fois dignement comme il l'imaginait, le voulait, le pouvait. D'une certaine façon, il avait eu besoin de ça pour renaître et oser faire une chose qu'il aurait encore pu repousser des années si cette voiture ne l'avait pas percuté.

Clarkson baissa le regard un petit moment, partagé entre milles pensées. Et puis quelque chose lui revint, et il leva de nouveau le nez vers Gomez de façon presque automatique. « ... Je commence la rééducation début décembre, tu sais. Souvent, ils obligent à suivre des mois voir des années une thérapie dans un centre spécial mais je voulais garder ma vie, moi. ...Ys ? Est-ce que tu voudras bien m'amener au début ? Je sais pas, j'me dis que je serais capable de pas tenir ou de tout abandonner autrement. » Flot de paroles qui étaient sorties naturellement de sa gorge et s'étaient glissées entre ses lèvres. Il y aurait toujours Jaymes, vers qui il se tournerait de toute façon car il avait toujours été celui qui le ramassait à la petite cuillère. Un sourire sincère était venu étirer ses lèvres. C'était ça, oui, le plus beau. Il serrait les gens dans ses bras comme un petit garçon, se répandait en excuse et se tassait sur lui-même quand il pensait avoir fauté, comme un petit garçon l'aurait fait, il souriait aussi ainsi. Et il avait l'espoir. Comme si il gardait cette sorte de naïveté de son enfance. Il avait l'espoir qui flambait en lui et dont on pouvait voir le reflet des flammes dans ses prunelles. Un jour, tout irait bien. Un jour, peut-être.


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MessageSujet: Re: Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson EmptyLun 19 Nov 2012 - 13:07















ft. downy rooney clarkson


« Take it from someone who's been where you're at
laid out on the floor »

La tête toujours baissée, le regard perdu, une fois de plus. Troublé par un comportement qui lui échappait mais qui pourtant lui avait toujours été propre, et qu'il détestait de tout son être. Étranger à lui même, Ysmael s'était perdu depuis bien longtemps déjà. Depuis l'Amérique du Sud, peut-être bien. Depuis son enfance, aussi. Depuis toujours. Et il venait encore de le prouver, il n'était pas ce que les gens attendaient de lui, et ne l'avait jamais été. Surprendre. Comme toujours. Et petit à petit, laisser ce flot de remords s'emparer d'une colère expansive. C'était sûrement ce qu'il risquait de se passer, un jour. Ce brasier intense finirait par s'éteindre, laissant place à quelques braises encore brûlantes. Assez pour le consumer, encore un peu, et ainsi le détruire petit à petit, bien que ce processus soit déjà bien entamé. Tout du moins l'était, jusque là. Inconsciemment c'est ce qu'il effectuait, à chaque remarque cinglante ; il se faisait du mal. Lorsqu'il s'agissait de Downy, mais aussi des autres
Redressant de nouveau le regard sur Clarkson après l'avoir rattrapé, expira profondément en passant ses mains sur son visages en écoutant ce dernier. Bien que Gomez croyait réellement en son ami et en ce qu'il lui avait dit quelques secondes auparavant, il ne pouvait s'empêcher d'imaginer le pire, de temps en temps. Et si il restait comme ça, assis dans un fauteuil, toute sa vie ? Si la rééducation ne marchait pas ? Rien n'était encore sûr à présent, et il le savait bien, Downy devrait se battre. Comme il ne l'avait jamais fait auparavant : contre lui-même. Sentiment que le jeune espagnol connaissait si bien ; un goût amer et souvent un agacement grandissant de sa propre personne. Ce sentiment si particulier qu'était la haine qu'un Homme pouvait éprouver pour lui-même, engendré par une incapacité flagrante à se dépasser. Désobéir à ses limites, les envoyer valser, et en créer de nouvelles. Toujours plus hautes. Ambition qui s'avérait parfois être démesurée. Et l'espoir, oui. Celui de pouvoir les atteindre, ces sommets. Le but d'une vie entière. Voilà ce qu'il allait devoir entreprendre, pour s'en sortir indemne, bien que peut-être un peu plus meurtri par cette vie qui jusque là ne lui avait jamais été vraiment clémente. Alors, après avoir reposé son regard sur son ami, Ysmael esquissa un sourire convaincant, et reprit sur un ton rassurant. « Tu vas y arriver Downy. T'es la personne la plus forte que je connaisse. Si quelqu'un peut y arriver, c'est bien toi. » Encore un sourire. De nouveau gêné. Gêné d'en avoir dit trop pour lui, une fois de plus. Et d'avoir avoué qu'il l'admirait. Parce qu'il l'admirait, oui. Comme personne d'autre. Downy était un héros, quoi qu'il puisse en dire. Un battant blessé qui chaque jour se débattait pour survivre parmi ces souvenirs qui parfois devaient l'assaillir de toute part, installant alors un certain doute en lui. Celui de sa vie, probablement. À maintes reprises il semblait avoir du se remettre en question, s'interroger sur son avenir en le comparant aux événements passés. Et surtout, s'empêcher. De lâcher prise. Combat perpétuel qu'était une vie aussi rocambolesque que celle de Clarkson. Voilà ce qu'il était à ses yeux. Un héros humble. Sans artifices. Il avait réussi à rester lui même malgré tout, ce qu'inconsciemment Ysmael lui enviait. Lui n'avait pas choisi la facilité, ou tout du moins avait réussi à s'en sortir. En espérant. Parce que c'était tout ce qui leur restait. Un peu d'espoir. Assez pour survivre encore quelque temps. Espoir qu'avait retrouvé le jeune espagnol en le rencontrant. Comme si, mieux que lui-même, il était parvenu à lui apprendre nombre de choses qu'il avait ignoré jusque là. Comme s'il lui avait ôté les œillères dorées que lui avaient placés sa famille lors de son arrivé à Détroit, et ainsi, lui avait ouvert les yeux, le faisant redevenir presque comme avant, au moins à ses côtés.
Après être resté un certain temps silencieux, l'ancien militaire ne laissa pas un nouveau malaise s'installer puisqu'il lui répondit quelques secondes plus tard, ne prêtant pas attention aux excuses maladroites que lui avait fournies Ysmael auparavant. Pourtant Gomez ne lui répondit pas, toujours très peu fier de la remarque faite plus tôt. Il se contenta de laisser ses yeux bleus plantés dans les siens, ce léger sourire toujours présent sur son visage, attendant une quelconque prise de parole. Ce que son ami ne tarda pas à faire après avoir redressé le nez. Attentif, il l'écouta alors le fil de ces mots qui semblaient lui venir spontanément. D'une voix hésitante, brisée par une vie bien trop compliquée pour un seul Homme. Cependant Ysmael était là. Et il le serait toujours pour lui. C'est donc presque instantanément après que Downy ait terminé de parler qu'il lui répondit. « Bien sûr. Je serai là, t'as pas de soucis à te faire. Et crois moi Downy, je me répète peut-être, mais tu tiendras. Parce que t'en es capable. Mais aussi parce que si un jour tu flanches tu n'auras qu'à toquer à la porte de ton voisin. Je suis sûr qu'il t'ouvrira à n'importe quelle heure. Et je pense qu'il ne te laissera pas abandonner facilement... » Encore un sourire, irrépressible lorsqu'il planta de nouveau ses yeux dans ceux de Downy. Un appel à l'aide, oui, il s'agissait de cela. Mais aussi un message d'espoir. Il ne baisserait pas les bras, Ysmael le savait. Et lui l'aiderait. Parce qu'il le voulait. Parce qu'il le devait. Et parce qu'il s'agissait de Clarkson, surtout.
Soudainement interrompus par son téléphone, il regarda celui-ci et poussa un long soupir en lisant le message lui étant adressé. Son " oncle ". Il voulait qu'il rapplique chez les Gomez. Et ce tout de suite. N'osant discuter les ordres de son géniteur, Ysmael prit un air désolé tout en posant son regard sur Downy. « J'suis désolé, réunion des Gomez apparemment. Tu sais comment ils sont... Si je rapplique pas instantanément je risque de me prendre un bourritos dans la figure en arrivant. Encore désolé. À bientôt. » Après avoir adressé un dernier sourire à son voisin, l'espagnol se leva et sortit rapidement de l'appartement. Que pouvaient ils bien lui vouloir à une heure pareille ?
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MessageSujet: Re: Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson EmptyJeu 22 Nov 2012 - 13:05

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Take it from someone who's been where you're at laid out on the floor ◊ ft. downy r. clarkson

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