Detroit, il s’agissait d’une magnifique ville, mais surtout, c’était un endroit parsemé de criminel, particulièrement dans West Street, le quartier où il vivait. Depuis son arrivé avec sa sœur Claire et sa femme Enya, il avait constaté le type de gens qu’on retrouvait dans son quartier. Enfin, récemment, le couple de meurtrier avait décidé de commettre un nouveau meurtre. Le sélectionné se nommait Angelo Mitchell, un italien qui avait aménagé sur Woodward il y avait quelques mois de cela. Pourquoi avaient-ils fait ce choix ? Par pur hasard évidemment pour n’éveiller aucun soupçon sur leur de manière tuer. Il s’agissait d’un employé du supermarché borné qui semblait vivre un tas de problème conjugale, il souhaitait obtenir le dossier qu’il avait chez un psychologue qu’il consultait. Alors, O’Hara se rendit jusqu’au cabinet situé à quelques rues du domicile de l’homme en question et entra par effraction par l’arrière. Le Docteur Erwan Weiss n’y était pas en ce moment, sachant qu’il ne recevait aucun client à six heures ce soir-là. Il profita de cette absence pour entrer dans le bureau, fouiller un peu et dénicher le dossier de l’homme en question. Il l’insera rapidement dans son sac à dos et reprit chemin vers la sortie, mais en refermant la porte du cabinet, munie de ses gants de latex noir, il referma la porte pour ne laisser aucune trâce, mais il tomba quelques secondes plus tard face à un homme. Jayden borda un léger sourire, chose qu’il ne faisait qu’en cas d’urgence. « Bonjour, vous êtes le docteur Weiss je présume ? Je m’appelle Lincoln Peterson. » Il retira rapidement son gant et lui tandis la main.

Un soir enfin. Rien de mieux de boire un peu de café comme récompense des bonnes actions qu’Erwan avait faite durant la journée. N’empêche qu’elle était assez longue et fatigante. En effet, le psychologue avait reçu comme à son habitude dix patients tous différents les uns après les autres. L’un était alcoolique, l’autre suicidaire… Un dépressif, un malheureux, une qui vivait mal sa rupture, l’autre qui a peur de faire face à son passé, un qui culpabilisait d’avoir mentit à une personne, un autre qui avait des problèmes conjugal, un qui vivait mal sa scolarité, un qui pense être perdu à tout jamais par le manque de son argent… Et tout cela finissait à six heures moins dix. Erwan était enfin tranquille à cette heure, s’était étiré de sa chaise et comme à son habitude : il avait rangé les rapports de ses patients d’aujourd’hui dans le tiroir de son bureau et avait fermé la porte derrière lui pour aller boire un café dans un bar non loin d’ici. Il portait une veste bleue avec une chemise blanche. Son pantalon était de la même couleur de sa veste et il ne portait pas une cravate. Erwan l’avait sans doute enlevée parce qu’il pensait qu’il allait faire chaud dans la journée et que cela allait l’étrangler. Il but son café en lisant le journal qu’il n’avait pas eu le temps de le lire le matin. Effectivement, le matin n’avait pas été facile pour lui : son réveil n’avait pas sonné à temps et il avait dû foncer en voiture. Bien qu’il n’aime pas vraiment le moyen de transport qu’il utilisait, le psychologue n’avait pas vraiment eu le choix. Les horaires du bus ne correspondaient pas à ses horaires de son travail et surtout il y avait bien trop de monde chaque matin, cela devait bien être pénible. Le vélo, là c’était un non tout court. Erwan ne savait pas trop pédaler et n’était pas trop à l’aise dessus. Donc oui, il n’avait pas eu d’autres choix que de prendre la voiture, le moyen de transport qu’il n’aimait pas trop.

Bref ! Après avoir fini son café, le psychologue décida de retourner à son bureau. Il traversa le passage piéton et entra dans le bâtiment, il fit un détour vers la gauche pour se retrouver face à une personne qui était devant la porte de son bureau. L’inconnu semblait avoir fermé la porte avec les gants. « wot… wot… Comment cela se fait-il qu’il a réussi à ouvrir la porte que j’avais fermée à cl… » Pensa-t-il en murmurant imperceptiblement avant de remarquer qu’il avait oublié de fermer la porte à clef ! Rien qu’en y pensant cela, Erwan se retint de lever son regard dans le plafond. C’était sûr maintenant que cet homme était entré dans son bureau pour chercher quelque chose, mais restait la question : mais quoi ? Il aurait dû demander à l’inconnu de lui rendre ce qu’il avait volé, mais au lieu de ça… Erwan faisait un petit sourire rassurant comme l’inconnu qui en faisait de même. Il disait de s’appeler Lincoln Peterson et lui tendit la main en retirant son gant. Le psychologue s’approcha un peu de lui et lui serra la main en lui répondant : « Je vois. Vous êtes venus pour une consultation psychologique. D’ailleurs, il faudrait penser la prochaine fois à prendre un rendez-vous ! » . Il n’avait pas fait de commentaire en ce qui concernait l’entrée dans son bureau, Erwan voulait laisser penser que l’appelé Lincoln était sans doute entré pour voir si le psychologue était là vu que la porte était ouverte. Il ouvrit la porte et alluma la lumière. Son bureau était tel qu’il était, on avait vraiment l’impression que le jeune homme n’avait pas fouillé. Mais le docteur avait vraiment l’impression que c’était trop parfait pour une personne qui portait des gants noirs. Lincoln ne les avait pas portés pour rien d’ailleurs ! « Entrez je vous en prie » fit-il en inclinant légèrement la tête. On se demandait ce que faisait vraiment Erwan, jouait-il le jeu ? Si c’était le cas, cela pouvait s’avérer dangereux, or il connaissait les risques et malgré tout il jouait le jeu. Après avoir laissé entré un nouvel patient, il s’installa confortablement sur son fauteuil en demandant au jeune homme avec un regard sérieux : « Alors… De quoi voulez-vous me parler ? »

Jayden O’Hara était réellement pris dans une impasse, mais en tant que tueur en série habile, il se devait de contrôler toutes les situations, des plus cocasses au plus compromettantes. Il ne fallait pas oublier que Jay était un homme très intelligent et intuitif et que personne ne pouvait réellement le comprendre. Il était un assez bon comédien et en cas de problème, il jouait la carte de l’invention et du mensonge, ce qu’il faisait présentement avec ce psychologue, c’était peut-être risqué, mais il tentait le coup, sinon, il l’enverrait six pieds sous terre lui également dans le sous-sol de sa nouvelle résidence. Il n’avait seulement qu’à appeler sa femme pour l’aider.

Maintenant qu’il sortait du cabinet et qu’un homme arriva, Jayden devait trouver une solution et rapidement. Il ne chercha pas loin pour se faire passer pour un patient du docteur, il était même plus qu’évident qu’il s’agissait du docteur Weiss de toute manière. Il voyait dans le regard de cet inconnu qu’il doutait de ses réelles intentions, mais il entra dans son petit jeu. O’Hara se devait d’être vraiment convainquant. L’homme fit un petit sourire et ajouta. « Je sais, je sais, pardonnez-moi, mais je traverse une période vraiment mauvaise et je suis nouveau en ville, mon psychologue est à Boston… et j’avais vraiment besoin de parler un peu. Pardonnez mon intrusion, j’ai vu que la porte n’était pas verrouillé, alors je pensais vous y trouver, vous me voyez désolé.. » Et l’homme le fit entrer, ce qui était déjà un bon point, mais il ne devait pas aller trop loin dans la discussion. Le grand prit place sur le petit fauteuil, parce que oui, Jayden était réellement plus grand que la normale. Il souriait et commença. « Je m’excuse pour les gants, j’ai une phobie des microbes et je sors rarement sans eux… c’est une manie chez moi que je n’arrive pas à me débarrasser, mon ancien psy disait que c’était un TOC, mais à faible niveau, vous en pensez quoi monsieur ? »

Saviez-vous que jouer un jeu pouvait être des fois très dangereux ? Surtout quand on ne savait pas vraiment quel était le véritable but du patient qui s’avérait être assez particulier pour Erwan. En effet, d’habitude il les prenait au rendez-vous mais là c’était différent. Cette personne avait dû s’excuser au sujet de la porte qui n’était pas fermée, le psychologue a légèrement secoué la tête comme si c’était pour lui dire que ce n’était pas grave et que cela pouvait arriver à tout le monde. D’ailleurs le fautif dans cette histoire de porte était bien sûr Erwan qui avait complètement oublié de la fermer à clef, c’était pour cette raison qu’il avait pour habitude de la fermer à clef. C’était pour éviter qu’il y ait un malentendu ou des soupçons en l’air. Le psychologue trouvait que cette personne se montrait de plus en plus convaincante en lui disant qu’il était un nouveau dans cette ville et qu’il venait de Boston. Alors il était un peu mal à l’aise et traversait vraiment une période mauvaise. Installé correctement sur son fauteuil Erwan semblait tout d’un le croire tellement cette personne était sincère. Sans doute qu’il avait été souvent soupçonné de vol et qu’il devait en avoir marre tellement il s’excusait. C’était pour ça que le psychologue tomba dans le panneau en lui disant tout en le fixant: « C’est bon. L’incident à été clos, j’ai juste une sale manie de me mettre en garde pour un rien du tout. Vous m’en voyez désolé de mon côté aussi..» . Il prenait un stylo et prenait une feuille pour commencer à écrire la date et le prénom du patient. D’ailleurs il remarqua que ce nommé Lincoln était bien plus grand que lui de quelques centimètres.

Il lui parla de son problème en souriant concernant de ses gants. Il avait donc la phobie des microbes et qu’il sortait rarement sans eux tellement cela était devenu une manie chez lui. Son ancien Psychologue devait penser que c’était un TOC. Erwan s’affala un peu sur la chaise se faisant un peu petit comparé à son patient. Il se demandait pourquoi il avait retiré son gant pour lui serrer la main s’il avait la phobie des microbes... Alors que c’était logique que chaque main de chaque personne était toujours infestée de microbes. Il se mit à douter encore... Le psychologue ferma les yeux pour les rouvrir après et se redressa en posant ses coudes sur le bureau: « hm.. Il se peut bien s’agir d’un TOC à faible niveau mais je me demande depuis quand portez-vous ces gants ? Et pourquoi avez-vous une phobie des microbes ?». Quelques questions ne lui feraient pas vraiment de mal s’il était un patient que plutôt quelqu’un qui fouinait dans son bureau.

Jayden O’Hara jouait dans un terrain dangereux, mais il était réellement très intelligent et intuitif, il pouvait à chaque coup se sortir des pires situations. Pour lui, ce genre de situation était qu’un jeu. Il aurait bien pu être un grand acteur s’il n’aurait pas été un tueur en série. En fait, il rêvait qu’après sa mort ou son emprisonnement, qu’il pourrait devenir une star auprès de la population mondiale. Que son histoire fasse le tour du monde et que peut-être certains utilisent son passé pour continuer sa quête de s’amuser sadiquement. Oui, Jayden était un fou, mais il ne changerait pas. Il préparait justement la mort de sa propre sœur qui semblait vouloir un peu trop s’amuser depuis son arrivé à Detroit. Il regardait le psychologue qui semblait accepté son histoire malgré ses résistances de départ. Jay devait agir bien prudemment avec lui. L’homme fit un petit sourire et écouta le docteur avec intensité, préparant ses paroles avec précaution. « Non, ça va… je suis habitué à ce genre de cas. Je ne voulais pas faire de problème non plus.. mais j’apprécie.. Sincèrement que vous acceptiez de me prendre malgré que je n’ai pas de rendez-vous… je suis certain que les autres n’auraient pas fait cela pour moi, merci Monsieur ! » Il sourit faiblement à nouveau et écouta l’homme parler un peu de son problème obsessionnel. Il baissa les yeux et ajouta un doute dans son esprit. Ce n’était pas super, il devait trouver une explication à nouveau. « Je porte ses gants depuis peu, mais j’ai cette phobie depuis jeune. Ma mère était une maniaque du ménage et elle est décédée d’une maladie provoquée par une bactérie qui s’était glissée dans notre maison, depuis ce problème est dans ma vie… et j’ai un peu honte, c’est pour ça que je retire mes gants quand je suis en présence de gens… si je peux me le permettre, je peux aller me laver les mains et remettre mes gants… » Demanda-t-il en levant uniquement les yeux vers le psychologue.

Ce qui était sûr, c’était qu’Erwan était quelqu’un de bien et de sympathique. Il aidait souvent les gens qui en avaient vraiment besoin, quelque soit leurs statuts sociaux. Sans doute qu’il aimait bien les aider, parce qu’il ne voulait pas que les gens soient démunis d’aide comme il l’avait été durant son enfance. Il s’en fichait vraiment de cette différence car pour lui les gens étaient tous les mêmes, non pas du niveau caractère ou physique mais plutôt dans ce qu’ils étaient généralement. Le psychologue esquissa un petit sourire au jeune patient qui l’avait remercié et inclina légèrement la tête vers le bas comme pour lui faire comprendre que ce n’était pas grand-chose pour lui et que cela ne le dérangeait pas vraiment. Erwan écoutait attentivement le patient qui lui disait qu’il portait les gants depuis peu et qu’il avait cette phobie depuis jeune. Il avait perdu sa mère suite d’une maladie qui était provoquée par une bactérie qui s’était glissé chez elle. Et depuis il avait ce problème et qu’il en avait un peu honte. C’était pour cette raison qu’il retirait ses gants que quand il était en présence des gens. Le psychologue pensa que Lincoln n’était pas vraiment un voleur et était un patient du coup. Mais il trouvait cela un peu curieux que celui-ci était trop discret quand il avait fermé la porte, peut-être que c’était dans sa nature. Puis ensuite, le psychologue ne douta plus du tout. Il hocha la tête en silence comme pour lui dire que le jeune homme pouvait se laver les mains et remettre les gants tranquillement. « Le lavabo est juste dans la pièce d’à côté.» dit-il en pointant du doigt la pièce d’à côté qui était voisine avec le bureau. Profitant le temps que son patient soit parti se laver les mains, Erwan ouvrit le tiroir de son bureau pour prendre un nouveau petit dossier, mais c’était à ce moment-là qu’il se figea une seconde en fronçant les sourcils. Il manquait un dossier ! Il vérifia en regardant les dossiers discrètement et vit qu’il manquait celui d’Angelo Mitchell. Le psychologue ne comprenait pas vraiment pourquoi son prétendu patient en avait après cet homme, mais il était hors de question qu’on lui vole l’un de ses dossiers qui était confidentiel. D’un geste sec, il referma le tiroir et continua à écrire. Évitons la violence, c’était mieux... Le psychologue n’aimait pas vraiment cela mais il fallait que ce jeu cesse tout de suite. Puis au moment où Lincoln arriva, Erwan soupira légèrement et lui demanda froidement d’un coup comme si l’ambiance venait d’être cassée « Monsieur, je ne sais pas vraiment ce que vous en avez après mon patient, mais je ne veux pas être complice de ce que vous allez faire... En tout cas, vous mentez très bien à la dernière minute pour que je vous croie.». Espérons que cela allait bien se passer...

Jayden O’Hara avait réussis jusqu’à présent à s’en sortir. Il ne devait pas tarder, sachant qu’il avait dit à sa femme qu’il prendrait le temps le plus court pour agir, avant qu’elle ne s’inquiète. Le tueur en série était parfait dans ses techniques, alors pourquoi se contenter de jouer la comédie encore plus longtemps. Il venait d’aller dans la salle de bain et reprit ses gants. Il sortit avec un léger sourire envers son psychologue qui semblait avoir changé de regard. Le tueur arqua un sourcil. Il dit. « Vous m’avez beaucoup aidé vous savez monsieur, je pense qu’il serait temps que je vous laisse, si vous souhaitez, je peux repasser dans la semaine, ma femme m’attend… » Lança-t-il délicatement. Par contre, le visage de l’inconnu ne semblait plus du tout le monde, il l’interrogea aussitôt. Jay ne comprenait pas toute suite, mais Erwan avait bel et bien remarqué le dossier manquant. L’homme devait agir avec instinct, c’était complexe, si il tuait cet homme, il ne devait pas mettre l’homme dans le coup, sachant qu’il l’interrogerait sur la disparition de l’un de ses patients. « Hum. Je m’excuse sincèrement, mais je ne comprends pas vraiment ce que vous souhaitez insinuer. » Jayden fixait l’individu, il avait bien compris que ce n’était pas la bonne chose à faire, l’homme avait déjà lu le dossier, alors en se rendant à la salle de bain, il avait glissé le document directement dans la bibliothèque près de la fenêtre. En se levant pour regarder dehors, face à son supposé problème, il avait agi rapidement. Après tout, Jay avait fouillé dans son sac.

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