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 « Le bonheur appartient au présent qui se déleste du passé et ignore l'avenir. » ft. Erwan Weiss

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MessageSujet: « Le bonheur appartient au présent qui se déleste du passé et ignore l'avenir. » ft. Erwan Weiss « Le bonheur appartient au présent qui se déleste du passé et ignore l'avenir. » ft. Erwan Weiss EmptySam 18 Aoû 2012 - 11:10


featuring. Erwan Weiss

« Le bonheur appartient au présent qui se déleste du passé et ignore l'avenir. » Romain Guilleaumes

Une effluve sucrée vint chatouiller les narines d'Eden en entrant dans le bar. Dieu seul savait pourquoi elle se trouvait ici à ce moment précis, car elle-même ne le savait pas. Elle s'installa au bar et commanda une bière. On lui avait dit qu'elle devait sortir. Sortir pour ne pas se renfermer sur elle-même, pour ne pas déprimer. Il était un peu tard pour éviter la dépression à vrai dire, mais ça, personne ne le savait. Sauf son frère. Frère disparu depuis une dizaine d'années. Frère perdu. Et Eden le savait aujourd'hui, elle ne le retrouverait jamais. Elle, n'avait pas la force et le courage de le chercher. Elle avait abandonné cette idée depuis bien longtemps, laissant sa solitude être sa seule alliée. Peut-être lui finirait par lui mettre la main dessus, mais elle en doutait. Elle ne se cachait pas mais la jolie brune n'avait jamais fait en sorte de se faire retrouver. Et s'il avait commencé à chercher, il l'aurait probablement retrouvée depuis longtemps. Eden sentit quelques regards traîner sur sa personne, chose qui l'insupportait. Elle avala une, puis deux gorgées du liquide alcoolisé afin de passer outre cette sensation désagréable et balaya la salle du regard. Salle pleine de vie. Chose qui ne lui correspondait pas, ou tout du moins plus. Même si elle persistait chaque jour à montrer sous son meilleur jour, Eden souffrait. Sans cesse, chaque jour. En sentant que quelqu'un la regardait. En sachant pertinemment que certains hommes souhaitaient simplement la mettre dans leur lit. La seule chose qu'elle souhaitait, au fond, c'était se faire oublier. Se faire oublier de toute le monde, sauf de ses amis. Et pouvoir crier au monde entier ce qu'elle avait vécu. Car on lui reprochait oui, quelque fois, sa monotonie. Son attitude lassée, distante, et souvent rêveuse - même si elle cauchemardait plus qu'elle ne rêvait en réalité. Mais ils ne savaient pas. Personne n'avait jamais su et il en était mieux ainsi. La jeune femme avait peur de voir ses amis prendre pitié d'elle si jamais elle leur racontait son histoire. Et surtout que jamais ils ne comprendraient tout cela. Ils ne pouvaient pas comprendre. Cette souffrance était infinie. Vous voyez, cette boule au ventre, cette boule de feu, qui chaque jour consume un peu plus chaque organe, chaque parcelle, chaque centimètre carré de votre peau peu à peu ? C'était cela. À peu près. Et les larmes parfois réconfortaient un peu le mal-être, seul moyen d'expression d'une souffrance enfermée dans un corps sain et vigoureux. Assez pour supporter un tel poids sur ses épaules.
Eden commanda une nouvelle bière dans l'espoir de pouvoir faire passer ces frissons et ce pincement au coeur avant d'entendre la porte du bar s'ouvrir. Elle tourna la tête et écarquilla les yeux, posant sa cannette sur le bar pour ne pas la faire tomber.
Erwan Weiss. Dr. Weiss. Il ne manquait plus que lui pour achever la jeune femme. Il était psychologue, et pendant plusieurs mois il avait suivi Eden. Sans granc succès, elle avait préféré arrêter, afin d'éviter les détails sordides de son histoire. Afin d'éviter de parler de son père, cause de tous ses maux et de sa souffrance. Eden tourna la tête instinctivement en voyant Weiss entrer. Il ne fallait pas qu'il la voit. Drôle de situations. Viendrait-il lui parler si jamais il l'apercevait ? Sans aucun doute. Mais ce n'était pas ce qu'elle souhaitait. Allait il lui poser des questions ? Lui demander comment elle allait ? Prendre de ses nouvelles peut-être ? Elle n'en avait aucune idée, mais c'est lâchement qu'elle évita de tourner la tête vers lui, sirotant sa bière, tentant de se faire la plus petite possible. C'était peine perdue, visiblement.
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MessageSujet: Re: « Le bonheur appartient au présent qui se déleste du passé et ignore l'avenir. » ft. Erwan Weiss « Le bonheur appartient au présent qui se déleste du passé et ignore l'avenir. » ft. Erwan Weiss EmptySam 18 Aoû 2012 - 14:56

Seul, dans son appartement. Le psychologue était en train de s’occuper en rangeant un peu le loft, il avait jugé qu’il y avait trop de bazar et que cela n’était vraiment pas possible de se concentrer pour travailler comme ça. Il n’était pas loin de dix heures du soir, il avait fini de travailler en tant que psy et était tranquille le lendemain. Oui parce que c’était son petit jour de congé qu’il avait dû prendre pour se reposer un peu. Erwan trouvait qu’il travaillait trop ces dernières années et qu’il prenait trop rarement de repos, c’était son premier jour de congé excepté les dimanches. A force de continuer comme ça, il finirait par devenir fou. Mais il n’avait que le travail dans sa vie de solitaire. Il n’avait que ça et rien d’autre. Pas de copine, pas de relations sérieuses, mais rien. On avait comme l’impression que cet homme préférait vivre et rester seul comme s’il craignait d’être avec quelqu’un. Cependant, le psychologue finira par en avoir marre de vivre de cette façon et il remarquera que ce sera un peu trop tard pour profiter un peu de la vie… Mais bon, Erwan se consolait un peu chaque soir en allant en ville, en buvant une bière à son bar habituel et bien d’autres choses. Il finit de ranger en mettant les livres à leur place dans les étagères et il soupira en se mettant les mains sur ses hanches. Le psychologue observait un moment en silence les étagères puis il murmura quelque chose d’inaudible, il plissa les yeux puis il finit par se retourner pour prendre sa veste et les clefs. Erwan avait eu l’idée sur un coup de tête d’aller au bar pour se commander une bière comme petite ‘’ récompense’’ de ses efforts après avoir rangé un peu son appartement. En même temps, il ne savait pas trop quoi faire d’autre que de sortir un peu. Il n’avait que ça et cela lui changeait les esprits. Le psychologue ferma la porte à clé et sortit après trois minutes plus tard.

Il marchait tranquillement, les mains dans les poches de sa veste. Il observait les voitures passer avant de traverser prudemment, il sortit son téléphone pour regarder l’heure puis il le rangea aussitôt. Erwan soupira légèrement et semblait être un peu fatigué, il aurait dû aller se coucher du coup. Mais comment faire s’il savait qu’il n’y arriverait pas avec toutes les plaintes qu’il avait entendu dans la journée des patients qu’il avait en tête ? Et surtout, il ne faisait pas vraiment des bons rêves et n’avait pas vraiment hâte de les retrouver. En même temps, on ne pouvait pas vivre sans dormir, mais cela ne l’empêchait pas souvent de se coucher un peu plus tard que prévu. Le psychologue essayait de penser à autre chose, mais il n’y arrivait vraiment pas. Il pensait souvent à son passé qui n’était pas si joyeux qu’il en avait l’air, mais personne n’avait vraiment un passé joyeux. On avait tous chacun un petit cauchemar.

Erwan arriva devant la porte du bar et n’hésita pas à ouvrir comme à son habitude. Il avait enlevé sa main de la poche pour la pousser et y entra en disant un bonjour au tenancier qui avait vraiment l’habitude de le voir presque tout les soirs. Celui-ci s’exclama en haussant un peu la voix à cause des bruits du fond qu’il y avait en lui demandant si ça allait bien et que ce sera comme d’habitude. Le psychologue esquissa un petit sourire, sans faire attention qu’il s’asseyait à côté d’une personne qui était son ancienne patiente, il répondit au tenancier qui semblait bien le connaître comme s’il était un vrai habitué de ce bar que c’était comme d’habitude et qu’il allait bien. Le tenancier lui apporta aussitôt la bière et fut interpellé par d’autres clients, ce qui l’obligea à laisser Erwan tranquille. Celui-ci soupira en buvant son verre et n’avait toujours pas remarqué qu’il était à côté de son ancienne patiente. Puis il reposa son verre après avoir bu quelques gorgées, il était visiblement dans ses pensées et donnait vraiment l’impression qu’il était seul dans toute cette pièce où il y avait des gens qui bavardaient à voix haute. Le psychologue regarda la salle d’un coup d’œil, puis il tourna son regard à côté de lui pour observer la personne qui semblait être seule aussi et silencieuse. En même pas une seconde Erwan reconnut une ancienne patiente, il haussa les sourcils en laissant échapper : « Eden Evans ? ». On pouvait voir la grande surprise du psychologue à la voir dans ce lieu là. C’était une ancienne patiente qu’il avait eu durant des mois, mais celle-ci avait arrêté les consultations, il avait pensé qu’elle avait du mal à tout lui dire. C’était normal d’un côté, confier son passé à un inconnu, cela ne se faisait pas trop. Cela n’avait pas vraiment vexé Erwan pour tout dire, mais il avait été déçu de ne pas l’avoir pu l’aider un peu plus. Il lui fit un petit sourire : « cela faisait longtemps ma parole ! Comment vas-tu depuis ? » demanda-t-il histoire de prendre un peu des nouvelles et de s’assurer si tout allait bien.
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MessageSujet: Re: « Le bonheur appartient au présent qui se déleste du passé et ignore l'avenir. » ft. Erwan Weiss « Le bonheur appartient au présent qui se déleste du passé et ignore l'avenir. » ft. Erwan Weiss EmptySam 18 Aoû 2012 - 19:27


featuring. Erwan Weiss

« Le bonheur appartient au présent qui se déleste du passé et ignore l'avenir. » Romain Guilleaumes

Weiss vint s'asseoir à côté d'elle sans réellement la remarquer au début, au plus grand soulagement de la jeune fille. Durant quelques minutes il balaya la salle du regard sans prêter attention à sa voisine, et c'est lorsqu'Eden décida de se lever et de sortir discrètement du bar qu'il se tourna vers elle avant d'écarquiller les yeux.

« - Eden Evans ? »

Deux mots. Un nom. Un prénom. Pourtant si familiers, mais au son si cruel entre les lèvres de son interlocuteur. Assez pour la déstabiliser. Assez pour faire en sorte qu'un frisson parcoure son corps, hérissant chaque poil sur sa peau, et lui donnant la chair de poule. Elle tourna la tête, sourit timidement au Dr.Weiss et finit sa bière d'un seul coup. Et tout lui revint en mémoire. Tout ce qu'elle n'avait jamais su lui dire. Eden se mordit la lèvre, en tentant de garder son calme, canalisant ses émotions. Comme dans chacune de ces situations qui étaient pourtant quotidiennes. Se battre chaque jour contre un fantôme décédé. Décédé physiquement, moralement, il laisserait toujours des séquelles sur Evans. Elle attendit de longues dizaines de secondes avant de répondre à son voisin de tabouret. Ne sachant pas réellement quoi dire, et aussi par ce que la jeune femme trouvait son ancien psy relativement intimidant, dans la sphère privée. Et il fallait dire que la situation était particulière. D'un ton qui se voulut le plus calme et naturel possible, elle répondit, gardant toujours son sourire discret au bout des lèvres.

« - En effet c'est moi. Ravie de vous revoir Dr.Weiss. »

Formalités, encore et toujours. Eden était trop bien élevée pour le tutoyer, après tout, jamais il n'avait été question d'instaurer une relation quelconque lors de son suivi. Si ce n'était celle de psychologue à patient, et afin de préserver toute distance, le vouvoiement était conseillé. Règle qu'elle appliquait à la lettre sans grand soucis, elle qui vouvoyait la plupart des personnes de son entourage.

« - Cela faisait longtemps ma parole ! Comment vas-tu depuis ?

- En effet, un bon bout de temps, même. Depuis que j'ai arrêté les séances, je présume,
là, elle eut un sourire gêné, puis reprit. Tout va bien. Je poursuis mes études de médecine, je rentre à l'internat en septembre. Sinon rien de très important n'a bougé dans ma vie, je travaille toujours autant, ce qui me prend pas mal de mon temps à vrai dire. Et vous ? Ca me fait plaisir de vous revoir. Vous m'avez beaucoup aidé malgré tout. »

Malgré tout. Comme si il était la cause de l'arrêt des séances. Malgré tout. Deux mots qui lui mettraient la puce à l'oreille. Deux mots qui lui rappelleraient qu'Eden avait subitement arrêté de venir. Sans aucune justification valable. Elle avait du louper une séance, une fois, en se justifiant par un simple " Je dois emmener mon chat chez le vétérinaire. ", puis n'aurait pas repris de rendez vous. Du grand Evans. D'une impressionnante lâcheté, pourtant il n'était pas si difficile de simplement dire qu'elle souhaitait arrêter. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais elle s'était sentie triste. Comme si elle lui était redevable, et c'est pourquoi elle avait trouvé une excuse en carton. La jeune brune n'arrivait simplement pas à quitter quelqu'un qui lui avait beaucoup apporté, même si cela n'avait rien de sentimental. C'était juste une affaire de loyauté pour elle, rien de plus. Subitement, elle redressa son regard vers son interlocuteur et lui dit timidement, en débitant ses mots à un rythme impressionnant.

« Et excusez moi d'avoir arrêter tout ça comme... ça. J'avais pas le courage de simplement vous dire que je ne voulais pas continuer. Pardon, c'était totalement puéril. »

Et là, elle était encore plus puérile qu'elle n'avait pu le sembler jusque là. Ses joues rosirent et elle commanda un autre verre, espérant faire tourner la conversation à son avantage. Espérant que Weiss passerait outre ces excuses humiliantes, et non fondées. Eden avait toujours ressenti le besoin de se justifier pour presque tout ce qu'elle entreprenait. Cela faisait parti de sa personnalité, à son plus grand damne. Elle tenta malgré tout tant bien que mal de garder son sourire et par la même occasion, sa dignité. Même si à ce moment précis, celle-ci devait se trouver six pieds sous terre.
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MessageSujet: Re: « Le bonheur appartient au présent qui se déleste du passé et ignore l'avenir. » ft. Erwan Weiss « Le bonheur appartient au présent qui se déleste du passé et ignore l'avenir. » ft. Erwan Weiss EmptyDim 19 Aoû 2012 - 8:24

Eden Evans… Voilà une personne que le psychologue n’avait pas vu depuis longtemps d’ailleurs… Elle avait le dos face à lui, comme si elle allait partir pour éviter quelque chose ou quelqu’un. Erwan ne savait pas comment la jeune fille était venue à ce bar et c’était bien la première fois qu’il la voyait dans ce lieu. On pouvait constater qu’elle était de passage et qu’elle voulait boire une bière pour se changer les idées tout comme lui. Comment ne pas la reconnaître d’ailleurs ? Elle n’avait pas changé physiquement depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Eden restait silencieuse un moment, elle était un moment figée sur place. Le psychologue la regardait normalement, sans sourciller le fait qu’elle s’apprêtait à partir. Il était calme et ne semblait pas vouloir l’en empêcher, mais il savait qu’elle ne le ferait pas par pur respect. Il tenait le verre à sa main et le tournait légèrement, il ne disait pas un mot de plus. La jeune fille tourna la tête en lui souriant d’une manière timide, sourire qu’il répondit en faisant de même. Eden but d’une traite sa bière et se mordit après la lèvre. Tout cela s’était déroulé en de dizaines de secondes. A vrai dire, Erwan ne s’y attendait pas du tout à ce qu’il voyait l’une de ses anciennes patientes dans le bar où il avait l’habitude de fréquenter. Dire qu’il pensait qu’il allait être tranquille avec les patients qu’il avait encore en tête et qu’en buvant une bière ou deux, il pouvait enfin penser à autre chose que cela. Il n’allait jamais être en paix avec eux, il aurait mieux fait de ne pas demander à la jeune fille si elle s’appelait bien Eden, mais ce serait fort impoli si celle-ci l’avait remarqué bien avant qu’il la remarque. Puis c’était bien de prendre un peu de nouvelles de ses anciens patients de temps en temps. Surtout ceux qui ont arrêtés les séances sans dire la raison à tout ceci.

Eden lui répondit d’un petit sourire discret que c’était bien elle et qu’elle était ravie de le revoir tout en ajoutant la formalité. Le psychologue ne lui en voulait pas vraiment qu’elle soit formelle et qu’elle le vouvoyait. Se faire appeler Dr.Weiss dans un bar par l’une de ses anciennes patientes, c’était assez bizarre à vrai dire pour lui. C’était parce qu’il n’était pas vraiment habitué à cette formalité dans ce lieu-là. C’était pour cette raison qu’il fit une légère grimace quand elle l’avait appelé ainsi. Puis après lui avoir demandé comment elle allait, elle lui avait répondu que cela faisait un bon bout de temps depuis qu’elle avait arrêté ses séances. Erwan remarqua son petit sourire gêné, mais il continuait à la regarder un moment avant de reprendre son verre pour boire quelques gorgées, le temps qu’elle reprenne sa phrase. Eden lui donna de ses nouvelles jusqu’à qu’elle lui demanda les siennes et que cela lui faisait plaisir de se revoir.

    « Le plaisir est de même pour moi » dit-il en reposant son verre avec un petit sourire.


Il essayait de la mettre un peu à l’aise en même temps, mais il fronça légèrement les sourcils quand elle lui avait dit qu’il l’avait beaucoup aidé malgré tout. Le ‘’malgré tout’’ le faisait titler, pourquoi cela le faisait réagir comme ça ? La raison était forte simple. C’était le fait qu’Eden avait arrêté tout d’un coup de venir à des séances. Il s’était demandé pourquoi elle avait arrêté alors qu’elle était sur la bonne voie et qu’elle allait s’apprêter à tout le lui dire. Peut-être qu’elle n’osait vraiment pas à le lui dire, lui qui était une personne qu’elle ne connaissait pas du tout. C’était vrai que dans un sens, raconter son passé à un inconnu cela ne se faisait pas vraiment, mais tout dire à une personne qu’elle ne connaissait pas pouvait lui faire du bien. On ne savait jamais dans tout les cas. Erwan se rappelait de l’avoir attendu dans l’espoir d’avoir un appel de sa part, mais depuis c’était un gros silence radio. Plus rien, plus d’appel, plus de rendez-vous. Pourtant, le psychologue ne semblait pas vraiment lui en vouloir, parce que dans un sens il la comprenait vraiment. Car, cela lui était arrivé une fois. Tout juste après l’accident de voiture et sa sortie à l’hôpital, il avait eu du mal à s’en remettre au point d’aller voir un psychologue. Mais il avait arrêté subitement les séances sans donner une raison valable, parce que cela lui insupportait vraiment à l’époque de raconter sa vie à un inconnu qui ne faisait pas grand-chose que de rester assis sur une chaise et à faire des ‘’ hm hm’’ à chaque fois qu’il s’arrêtait. Puis lui raconter ce qui s’était vraiment passé le faisait mal et il ne voulait en aucun cas avoir à nouveau cette douleur insupportable. Mais pourtant cette personne avait cherché à l’aider et il n’avait jamais revu… Il ne s’était jamais excusé, il n’en avait rien fait. C’était l’une des choses dont Erwan s’en voulait vraiment, s’excuser. Il savait qu’il ne pourrait plus le faire car c’était trop tard et surtout, le psychologue était à Oxford à l’époque. On ne pouvait pas s’excuser. Même si cela allait le faire perdre toute sa dignité ou se sentir mal en s’excusant et de se sentir un peu mieux peu après quand la personne accepte les excuses.

Eden le fit sortir de ses pensées en s’excusant d’une voix timide avec un rythme qui se relevait impressionnant. Elle s’était excusée d’avoir arrêté tout cela de cette manière, elle n’avait pas osé de lui dire qu’elle ne voulait pas continuer les séances en disant que c’était totalement puéril. Elle commanda une autre bière et le psychologue remarqua que ses joues avaient rosies. Il eut un petit rictus discret accompagné d’un sourire amusé. Sa main tenant toujours le verre.

    « Je ne t’en veux pas pour cela. J’ai parfaitement compris le fait que tu ne veuilles plus continuer les séances, mais je ne peux pas m’empêcher de me dire que c’était bien dommage d’avoir arrêté de cette manière. En tout cas, c’était courageux de t’être excusée ainsi. Peu de gens l’osent de nos jours… »


Ce n'était pas vraiment son genre à en vouloir aux gens pour des raisons assez simples. Il n'aimait pas trop leur en vouloir en tout cas. Elle ne devait sans doute pas avoir apprécié de s’excuser de cette manière, Erwan pouvait très bien le voir grâce au sourire qu’elle avait visiblement du mal à le garder. Il finit son verre et en commanda une autre lui aussi. Le tenancier revint assez rapidement avec les deux bières et les posa devant eux. Le psychologue laissa le silence s’installer un moment entre eux. Mais c’était lui qui le rompit après s’être rendu compte en buvant une gorgée qu’il n’avait pas répondue à la question de la jeune fille en haussant quelques secondes les sourcils:

    « Hm...Il reposa son verre. Ces derniers-temps j’ai un surplus de patients avec tous les incidents qui y avait eu dans cette ville ces derniers-temps. Je dois dire que je n’ai pas été tranquille durant tout ce temps-là. Je travaille toujours autant sans avoir quelque chose d’important se passer de mon côté. »


Erwan tenait visiblement de changer un peu le sujet de la conversation, comme s’il avait vraiment remarqué qu’Eden n’était pas trop à l’aise à cause de l’excuse qu’elle lui avait faite. Il faisait bien attention à elle. Cependant, il remarquait qu’elle était seule et qu’elle n’était pas accompagnée dans ce bar avec plein de gens qui étaient pleins de vies. Ils parlaient forts, riaient fort et certains les regardaient tout les deux. Mais cela, le psychologue s’en fichait un peu, ce n’était pas vraiment agréable la sensation de se faire regarder ainsi. Il plissa les yeux en regardant Eden.

    « Tu es venue toute seule ici ou tu attends quelqu’un ? » demanda-t-il en reprenant son verre à nouveau.

Il pianotait discrètement sur le verre comme si cela lui permettait de réfléchir un peu. En même temps, il se demandait s’il n’était pas trop indiscret comme ça…
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MessageSujet: Re: « Le bonheur appartient au présent qui se déleste du passé et ignore l'avenir. » ft. Erwan Weiss « Le bonheur appartient au présent qui se déleste du passé et ignore l'avenir. » ft. Erwan Weiss EmptyLun 20 Aoû 2012 - 10:24


featuring. Erwan Weiss

« Le bonheur appartient au présent qui se déleste du passé et ignore l'avenir. » Romain Guilleaumes

Au delà d'être drôle, la situation se trouvait être aussi comique. Une ancienne patiente d'un psy qui demandait de ses nouvelles... s'ils ne s'étaient pas rencontrés auparavant Eden aurait pu prendre Weiss pour un simple habitué du bar - car elle en était persuadée, après avoir écouté ses échanges avec le barmaid, ils se connaissaient assurément. Ce qu'elle trouvait relativement étrange, elle qui n'avait jamais connu Erwan en tant que réelle personne. Tout du moins jamais elle ne s'était intéressée à ce qui pouvait se trouver derrière l'image du psychologue qui tentait vainement d'aider les gens à longueur de journée. Cette situation d'ailleurs, devait parfois l'agacer, même si la jeune femme comprenait tout à fait ce besoin d'aider les gens. Au fond, la médecine et la psychologie se rejoignaient sur ce point : prendre le temps de penser aux autres avant soi-même. Domaine dans lequel l'égoïsme n'avait pas sa place, et tant mieux d'ailleurs.

Eden durant quelques secondes imagina son psy, enfant. À 4 ans, rêvant de devenir astronaute, pilote d'avion, ou bien encore pompier. Rêves qu'il avait du abandonner dès son adolescence. Elle avait souhaité devenir princesse, comme toutes les petites filles de son âge, et puis, elle avait grandi très vite. Trop vite. Avait appris que les princesses, aussi jolies soient-elles cachaient bien souvent derrière leur masque un caractère capricieux. Ceux qui obtenaient toujours tout ce qu'ils souhaitaient n'avaient aucun sens de l'argent, de la famille, de la frustration, ou bien même du mérite. Construisant leur bonheur sur bien souvent l'argent ou le matériel, ils oubliaient que tout cela pouvait s'écrouler en un claquement doigt, dès que quelqu'un plus important qu'eux l'aurait décidé. La jeune femme elle s'était battue durant toute sa vie, en premier lieux pour ne serait-ce que vivre. En second temps pour réussir, et pouvoir aspirer à un travail qui lui conviendrait. Et la médecine s'était trouvée sur son chemin, un peu comme une évidence, une chose à laquelle se cramponner encore. Une raison de ne pas décrocher. Une chance de ne pas tout à fait couler, et de garder quelque temps encore la tête hors de l'eau.

Un soudain rictus tira la jeune femme de ses pensées, rire qui fut accompagné d'un sourire quelque peu moqueur. Evans venait de s'excuser maladroitement - une fois de plus - et visiblement Weiss semblait amusé de la situation. Chose qui ne fit que colorer encore plus ses joues. Il lui répondit cependant avec un semblant de compréhension, et naturellement.

« - Je ne t’en veux pas pour cela. J’ai parfaitement compris le fait que tu ne veuilles plus continuer les séances, mais je ne peux pas m’empêcher de me dire que c’était bien dommage d’avoir arrêté de cette manière. En tout cas, c’était courageux de t’être excusée ainsi. Peu de gens l’osent de nos jours… »

Visiblement il n'avait pas mal pris le fait qu'elle arrête les séances. Après tout, pourquoi aurait-il été fâché ? Il ne devait pas s'attacher à ses clients. Clients dont il ne manquait pas. Eden était simplement un de ces clients dépressifs auxquels il faisait face chaque jour. Rien de plus, rien de moins. Le sourire timide qu'elle arborait jusqu'ici disparut, laissant place à un ton beaucoup plus calme, et surtout, plus spontané.

« - Oh, je pensais simplement que c'était suffisant. Je me sentait mieux, mentit-elle avant de reprendre le plus simplement possible. Et je pensais au moins bien vous devoir cela, pour les excuses. »

Elle avait raison sur ce point. Elle se sentait redevable. Malgré le fait qu'elle ne lui ai jamais parlé de ses réels problèmes, il l'avait aidé sur tout le reste. Sur ses problèmes à la FAC, sur le boulot, et sur sa vie privée aussi parfois. Même si le fond de sa personne restait toujours triste, il l'avait aidé à se sentir bien, un peu. Assez longtemps jusqu'ici en tout cas. Eden attrapa la canette de bière qu'on venait de lui servir avant de l'ouvrir et d'en boire un peu. Sans rien dire de plus. Ce qui créa, avouons le, un silence pesant. Que pouvaient-ils se dire au fond ? Cette situation semblait tellement étrange. C'est pourtant Erwan qui finit par rompre le silence, répondant à la question qu'Eden avait posé plus tôt.

« - Hm... Ces derniers-temps j’ai un surplus de patients avec tous les incidents qui y avait eu dans cette ville ces derniers-temps. Je dois dire que je n’ai pas été tranquille durant tout ce temps-là. Je travaille toujours autant sans avoir quelque chose d’important se passer de mon côté.
Eden sourit un peu, avant de lui répondre.

- Peut être simplement que vous ne prenez pas assez de temps pour vous-même. Je veux dire... J'suis en médecine, donc aider les gens, je sais ce que c'est. Mais pendant longtemps le boulot a aussi été une façon de faire en sorte que rien d'autre ne m'arrive. Comme une façon que j'avais, de garder ma petite vie tranquille. Si vous voulez que quelque chose se passe... Je pense que vous devriez laisser le changement venir à vous. »

Evans n'était pas du genre à se dévoiler, mais Weiss la connaissait déjà assez. Elle n'avait jamais eu peur de lui et ne l'avait jamais considéré comme un danger. Pourtant les psys effrayants ne manquaient pas à Détroit, mais lui ne l'était pas. Sans le connaître beaucoup, il n'était pas difficile de deviner qu'il n'était pas méchant. Tout du moins, il ne semblait pas méchant. Après tout elle ne connaissait presque rien de lui, si ce n'était son nom, son prénom, et le fait que son cabinet marchait très bien. Ce qui était normal. Suite au détournement du bus et à l'accident du bateau, il avait dû crouler sous les demandes de consultations. Le monde allait mal. Et heureusement pour lui, car cela lui faisait du boulot en plus. Eden prit à nouveau la bière entre ses mains, et en but quelques gorgées, l'oreille toujours attentive à son interlocuteur.

« - Tu es venue toute seule ici ou tu attends quelqu'un ? »


Elle fronça un peu les sourcils, interrogée par cette question, puis reposa tranquillement sa canette sur le bar en tournant à nouveau le regard vers Erwan. Pourquoi lui posait-il cette question ? La situation devenait de plus en plus étrange, mais elle répondit tout de même.

« - Je suis toute seule. C'est pas mon genre de traîner dans les bars, je sais même pas ce que je fais ici. »


D'ailleurs, elle aurait mieux fait d'aller étudier. Comme d'habitude. Même si cette rencontre inattendue changerait peut-être la donne.
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MessageSujet: Re: « Le bonheur appartient au présent qui se déleste du passé et ignore l'avenir. » ft. Erwan Weiss « Le bonheur appartient au présent qui se déleste du passé et ignore l'avenir. » ft. Erwan Weiss EmptyMar 21 Aoû 2012 - 6:34

Cette situation était bien assez délicate en tout cas. C’était la première fois pour Erwan qu’il revoit l’une de ses anciennes patientes de cette manière. C’est-à-dire, dans un bar qu’il avait pour habitude de fréquenter presque tout les soirs. Qui l’eut vraiment cru ? Une jeune patiente qui avait subitement arrêté les séances et elle n’avait pas vraiment eu le courage de dire pourquoi elle voulait arrêter les séances tout juste après. Il n’avait pas vraiment eu les nouvelles de sa part, mais c’était comme ça. La vie allait ainsi, elle continuait malgré tout. Le psychologue avait pour principe de ne pas trop s’attacher avec ses patients, parce qu’il savait vraiment qu’ils arrêteraient tous un jour les séances pour pouvoir vivre leur vie tranquillement, sans soucis. Lui, il continuait à en recevoir d’autres et encore d’autres patients. Il lui arrivait des fois de croiser quelques de ses anciens patients, ils se donnaient tout juste des nouvelles ou un bonjour mais rien de plus. Mais avec elle, c’était différent. Il avait cette sensation que cette ‘’retrouvailles’’ allait être différente de celles qu’il avait eu avec ses anciens patients. Impression assez bizarre non ? Erwan trouvait que c’était assez particulier de retrouver une personne comme ça par pur magie dans un bar qu’il fréquentait souvent. Elle avait dû être de passage ou elle avait dû prendre un rendez-vous avec l’un de ses amis. Il n’en savait pas vraiment... Puis Eden n’était pas la première et la seule patiente à avoir arrêté ses séances de cette manière, on pouvait dire qu’Erwan en avait l’habitude et ils étaient toujours les bienvenues s’ils revenaient pour reprendre un peu, mais il savait qu’ils ne reviendront jamais. Des fois c’était pour fuir le passé, pour éviter de souffrir et de retrouver la même douleur à nouveau. Des fois c’était qu’ils ne savaient pas vraiment répondre à ses questions, qu’ils ne savaient pas trop comment s’y prendre, qu’ils n’étaient pas vraiment à l’aise, qu’ils ne savaient pas quoi dire... Or, dans la tête du psychologue... Il pensait vraiment qu’Eden avait juste arrêté ses séances parce qu’elle ne voulait pas affronter à nouveau son passé qu’elle s’apprêtait à en parler. C’était juste après qu’Erwan qui l’avait aidé à régler ses problèmes lui avait demandé qu’à la prochaine séance, ils parleraient du passé. Et depuis, Eden n’était plus jamais revenue. Celle-ci lui avait dit d’un ton plus calme et spontané qu’elle pensait que c’était suffisant et qu’elle se sentait mieux à l’époque. Il pouvait bien sentir le mensonge, mais il n’en disait rien. Il ne pouvait pas contester le choix de la jeune fille, malgré que cela le démangeait intérieurement. Il voulait lui demander si elle était sûre, mais il s’était abstenu de faire cela. Le psychologue ne voulait pas remettre le même malaise que celui de tout à l’heure quand elle l’avait vu pour la première fois depuis longtemps.

Eden souriait un peu à sa réponse qui disait de ses nouvelles. Elle lui avait répondu qu’il ne prenait pas assez de temps pour lui-même. Elle lui expliquait qu’elle savait ce que c’était d’aider les gens et que pour elle, le boulot a été une façon de faire en quelque sorte que rien d’autre ne lui arrive. Une façon d’avoir une vie tranquille. Elle lui avait suggéré que s’il voulait que quelque chose se passe, il devrait laisser le changement venir à lui. Le psychologue tenant toujours son verre la regardait et semblait l’écouter avec plus grande attention, ne semblant pas être gêné par le bruit que causait les autres gens. Puis sans hésiter il lui répondit:

    « — Le travail est la seule façon d’avoir la tranquillité, mais l’inconvénient c’est qu’on a tendance à se retrouver tout seul et qu’on ne sait pas souvent quoi faire d’autre que de travailler pour faire passer son temps.»


Si cette jeune fille lui avait dit cela. Elle devait sans doute savoir et s’y connaitre que travailler empêcher des choses se passer autour d’elle, comme si elle les évitait à tout prix. Elle les fuyait comme si c’était une vrai peste, c’était un peu le même cas pour Erwan. Lui, il ne faisait que travailler afin d’éviter les changements. Il savait pas mal de choses là-dessus. Le psychologue n’eut pas vraiment du mal à deviner qu’Eden étudiait normalement les soirs pour avoir en quelque sorte la paix. Il était comme elle à sa jeunesse, quand il n’était qu’un simple étudiant. Il étudiait souvent qu’il ne sortait presque jamais avec ses amis. Il était un étudiant sérieux, quoique... Un peu trop. Il avait peur des changements mais paradoxalement, il voulait qu’il y en ai. Il ne savait pas trop quoi faire sur ce point-là. Mais c’était pour cette raison qu’il s’était dit qu’une journée de congé ne ferait pas de mal et que cela lui permettrait de pouvoir sortir en plein jour dans la ville. La jeune fille semblait bien s’y connaître en ce qui concernait le changement, cela avait intéressé le psychologue et c’était pour cette raison qu’il avait posé cette question.

Quand Erwan lui avait posé la question concernant la venue d’Eden dans le bar. Elle le regardait avec un léger froncement les sourcils, elle ne s’y attendait pas vraiment à cette question visiblement. Le psychologue aurait mieux fait de ne pas poser cette question mais il n’avait pas pu s’empêcher parce qu’il était un peu trop curieux. Il se posait des questions et se demandait ce que faisait vraiment ici. Était-ce un hasard qu’il revoit sa ancienne patiente ? Il avait des questions qui le turlupinait. Elle lui avait répondu qu’elle était toute seule et que ce n’était pas vraiment son genre de traîner dans les bars, surtout elle ne savait pas ce qu’elle faisait ici. Erwan prit son verre et but une dernière gorgée pour le reposer après. Il la regarda un moment puis détourna le regard. Eden était venue dans un bar et que cela n’était pas vraiment son genre de trainer dans ces lieux.

    « — Je présume que tu étudies tout les soirs d’habitude et que tu sors très rarement. Tu évites comme moi le changement.» dit-il d’un ton calme et assuré.


Il comprenait en quelque sorte qu’elle ne voulait pas souffrir de son passé en ayant un changement dans le futur. Les scènes qui pourraient se passer dans l’avenir pouvait lui remémorer ce qui lui était arrivé, c’était une manière pour Eden et peut-être bien Erwan de les fuir. Le psychologue regardait son verre vide un moment et soupira légèrement. Il ne disait rien de plus mais il attendait tout simplement la réaction de la jeune fille qu’il observait ensuite du coin de ses yeux.
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MessageSujet: Re: « Le bonheur appartient au présent qui se déleste du passé et ignore l'avenir. » ft. Erwan Weiss « Le bonheur appartient au présent qui se déleste du passé et ignore l'avenir. » ft. Erwan Weiss EmptyMar 21 Aoû 2012 - 21:07


featuring. Erwan Weiss

« Le bonheur appartient au présent qui se déleste du passé et ignore l'avenir. » Romain Guilleaumes

La patiente qui donnait des conseils à son ancien psy. Décidément Eden enchaînait les bourdes avec une aisance à en couper le souffle. Plus le temps passait et plus toute cette situation semblait délicate. Comment devait-elle s'y prendre ? Le vouvoiement était-il de trop ? Devait-elle faire comme s'ils étaient amis ? Et si un jour elle y retournait ? Si un jour elle décidait de reprendre les séances, serait-il capable de la voir à nouveau comme une simple patiente ? Ces questions tournaient en rythme dans sa tête, tambourinant chaque parcelle de sa boîte crânienne. Trop. Eden réfléchissait trop, même si l'alcool finirait bien par altérer son sens de la lucidité et de la réflexion ce qui détendrait sûrement l'atmosphère. Au risque de tomber dans les bras de Weiss, totalement désorientée. Un petit sourire en coin se dessina sur le visage de la jeune femme lorsqu'elle imagina la scène. Encore plus comique que la situation ne l'était déjà. À croire que cela était possible. Faisant pianoter ses doigts sur le bar, Eden, gênée, glissa une main dans ses cheveux tout en gardant le regard sur Weiss.

« - Le travail est la seule façon d’avoir la tranquillité, mais l’inconvénient c’est qu’on a tendance à se retrouver tout seul et qu’on ne sait pas souvent quoi faire d’autre que de travailler pour faire passer son temps.

- Bien sûr que si. La preuve, vous buvez une bière dans un bar. Histoire de faire passer le temps. Pas vrai ? »


Elle répondit sans réfléchir. Encore une fois. Un jour sa spontanéité la tuerait, même si sa réplique était légèrement humoristique. Peut-être que celle-ci permettrait de détendre l'atmosphère, encore un peu plus, bien qu'elle devenait de moins en moins pesant au cours de la conversation. Elle sourit, amusée. Et vraiment cette fois-ci. Pas comme quelques minutes auparavant. Sourire faux auquel elle s'était habituée, habillant son visage à chaque occasion. Pour ne pas paraître triste, pour garder son image. Une fille souriante, voilà ce qu'elle était, et voilà comment la plupart des gens la considéraient. Sympathique, gentille, sociable, et souriante. Quelque soit la nature du sourire d'ailleurs. Sourire qui bien souvent s'avérait être hypocrite. C'était ce qu'on semblait pouvoir déterminer à travers une attitude qui pourtant révélait bien plus qu'il n'y paraissait. La façon qu'Eden avait de se comporter en compagnie de la gente masculine, la solitude qu'elle affectionnait particulièrement, la manière qu'elle avait de parler aux hommes qui souvent venaient la draguer. La peur qui parfois se lisait dans ses yeux lorsque ceux ci étaient trop entreprenants. Elle, se connaissait par coeur. Et savait bien que son masque de bonheur comportait des failles, cependant assez infimes pour que personne n'y prête réellement attention.

Toujours aussi intriguée par la question que Weiss lui avait posé auparavant, elle questionna celui-ci du regard sans pour autant voir apparaître la moindre réponse.

« - Et vous qu'est-ce que vous faîtes ici ? Vous attendez quelqu'un ou non ? Je dois vous avouer que jamais je n'aurai imaginé mon psy venir dans un bar fréquemment. »


En réalité elle ne s'était jamais rien imaginé, mais aujourd'hui elle se posait des tas de questions. Sur Erwan, sa vie, qui était-il, que voulait-il, tout ceci trottait dans son esprit. Elle savait pourtant bien que la curiosité était un vilain défaut, et attendrait patiemment que ces réponses viendraient en temps voulu. Souhaitait-elle devenir son amie ? Peut-être. Même si la situation ne semblait pas pouvoir déboucher sur une relation pareille, au fond, elle l'aimait bien. Tout du moins elle le trouvait sympathique, malgré le fait que la jeune femme ait toujours du mal à imaginer le fait que quelqu'un puisse se cacher derrière son métier. D'ailleurs, il ne se cachait pas, bien au contraire.

« - Je présume que tu étudies tout les soirs d’habitude et que tu sors très rarement. Tu évites comme moi le changement. »

Eden resserra l'étreinte de ses doigts autour de sa canette et crispa un peu la mâchoire, assez discrètement pour que Weiss ne se rende compte de rien. Elle approcha sa bière de ses lèvres et but un peu pour redevenir détendue, et tourna à nouveau la tête, mine de rien, vers Erwan. Les remarques maladroites. Elle y était habitué après tant de temps, mais en fonction des circonstances celles-ci se faisaient plus, ou moins douloureuses. Bien souvent moindres, mais de la part d'Erwan celle-si sonnait comme une question. Il avait probablement deviné que tout ne tournait pas rond dans son histoire, et ne tarderait sûrement pas à la questionner à ce sujet. Questionnaire auquel elle répondrait vaguement, essayant de trouver une porte de sortie relativement discrète. Après quelques secondes de réflexion, Eden répondit d'un ton qui fut étonnamment calme.

« - Je n'évite pas le changement. Je dois exceller dans mes études. Je ne veux pas être psychiatre. Je veux être LE psychiatre. »

Ambitieuse la petite Evans. Peut-être un peu trop. Mais au moins elle avait un but, bien que celui-ci soit maintenant moins désiré qu'auparavant. Pourquoi ? Eden ne le savait pas. Peut-être s'était elle lassée. La médecine était aussi très difficile, et avait sûrement fini par la décourager, même si elle faisait tout pour terminer en beauté. Cinq années de FAC ne se négligeaient pas dans un CV. Elle avait déjà réfléchi à ce qu'elle pourrait faire par la suite. Psycho peut-être ? Ou droit ? Ou peut-être devait-elle écouter Cass et faire du mannequinat. Non... Non ce monde n'était pas pour elle. Ce monde n'était pas le sien, et elle n'avait certainement pas envie de lui appartenir.
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MessageSujet: Re: « Le bonheur appartient au présent qui se déleste du passé et ignore l'avenir. » ft. Erwan Weiss « Le bonheur appartient au présent qui se déleste du passé et ignore l'avenir. » ft. Erwan Weiss EmptyDim 11 Nov 2012 - 7:27

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« Le bonheur appartient au présent qui se déleste du passé et ignore l'avenir. » ft. Erwan Weiss

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