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 Wanting something out of reach [Winter & Stiles]

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Stiles C. Kellers

WELCOME TO DETROIT
Stiles C. Kellers

AGE : 33
NOMBRE DE CONTACTS : 217
ANNIVERSAIRE : 15/10/1990
EN VILLE DEPUIS LE : 21/07/2012
AVATAR : Jake Gyllenhaal




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MessageSujet: Wanting something out of reach [Winter & Stiles] Wanting something out of reach [Winter & Stiles] EmptyJeu 27 Déc 2012 - 21:08

Le temps qui reprend son cours. Depuis quelques temps, Stiles avait retrouvé une forme d'équilibre. Cela avait commencé peu après la sortie de Joan de l'hôpital. Il avait eu l'assurance qu'elle irait bien, du moins physiquement pour un temps. Il n'avait plus aucun doute quant à Ethan. Il avait suffisamment prouvé sa valeur. Sa vie avait retrouvé un but. Et même si Irving lui manquait toujours trop, il lui arrivait d'être autrement. Moins froid. Moins sombre. Moins dépressif. A la vérité, il avait surtout commencé à instaurer une sorte de rituel. Il avait demandé à son chef de service, un emploi du temps précis et des visites. Les autres aide-soignants n'aimaient pas les visites. Ou ils étaient rares à Détroit. Ils n'aimaient pas faire face aux familles en sachant que leur rôle était malheureusement minime. Stiles avait pris conscience de cela depuis bien longtemps. Mais il savait aussi qu'il ne suffisait parfois de pas grand chose. Le chef avait finalement accédé à sa requête. Difficile de refuser un volontaire. Ainsi chaque matin en arrivant au travail, il répétait la même rengaine. Le vestiaire, le café, les dossiers et les visites. Toutes les visites. Jamais en retard, jamais avare du temps qu'il pouvait y passer, auprès de certains qui parfois n'avaient aucune conscience de sa présence. Cela lui était égal. C'était dans ces cas-là que Stiles redevenait un peu lui-même. L'ancien Stiles. Le Stiles bavard et avenant qu'il avait été dans son adolescence. Le sourire qu'il affichait alors n'avait rien de faux. Il était purement sincère. Certes, sa vie était toujours effroyablement tragique et morbide. Son avenir guère brillant, même inexistant à la réflexion. Mais il voyait autre chose. D'autres vies. D'autres histoires. Et il n'avait pas envie de s'apitoyer sur la sienne. Il en venait alors à se rappeler pourquoi il avait fait ce métier à l'origine. La seule différence c'est qu'il ne faisait plus cela nécessairement pour sauver des vies. Il était heureux de le faire bien entendu. Mais sachant qu'il prévoyait d'en ôter une sous peu, il apprenait aussi à faire face à l'échec et le rendre moins douloureux. Pour lui mais aussi pour eux. Les patients. Les familles. Les proches. Il en rencontrait pourtant peu. Le temps passant, il avait appris à reconnaître les habitués et leurs horaires. Il évitait donc de sacrifier par sa présence leurs visites. Il connaissait leurs importances pour avoir eu à en faire il y a peu encore. Il respectait donc ce même schéma.

Il suivait cette ligne avec une ferveur rare mais il aimait le faire. Il connaissait ainsi chaque régulier par leurs noms, connaissait même parfois leurs histoires d'autres ou bien d'eux-même quand ils en avaient la capacité. Il se sentait à sa place. Il saluait chacun d'entre eux chaque matin avec le même entrain. Demander des nouvelles. Vérifier les constantes. Ajuster si besoin. Nettoyer. Ranger. Converser. Toujours. Pour commenter ses gestes ou alimenter la conversation. Certains collègues trouvaient parfois bizarres qu'il agisse de cette manière mais il y accordait peu d'importance. Il connaissait la fragilité de chacun et savait parfaitement qu'il pouvait arriver un matin et en retrouver un manquant. Il ne les pleurait plus. Ses larmes avaient cessé d'être désormais. Certes, il était triste. Bien sur qu'il l'était, plus qu'il ne le faudrait même. Mais il ne les pleurait pas. Parce qu'il savait. Parce qu'il avait déjà bien assez pleuré pour le restant de son existence. Le plus tragique arrivait souvent avec les patients dans le coma. Pour une raison que peu connaissait, il se sentait particulièrement proche de ceux-là. Et il acceptait toujours mal le moment où il fallait débrancher ceux qui ne réveillent jamais. Il plaidait souvent le contraire, quand il le pouvait, quand cela n'outrepassait pas ses droits. Parce qu'il en connaissait la fragilité. Il savait que même sans espoir, on pouvait toujours revenir. Parfois même sans que quelqu'un ne reste à espérer. En réalité, seuls les patients dans le coma connaissaient l'histoire. Aussi étrange que cela semble. Peut être avait-il considéré que le personnel en savait déjà trop sur lui. Il fallait dire que son histoire avec sa sœur avait rapidement fait le tour de l'ensemble de la structure. A son grand regret. Les patients étaient ceux qui posaient le moins de questions au final. Un trait qu'il appréciait particulièrement chez eux.

Un rituel. Oui, c'était un rituel. Ses visites suivaient le même schéma, la même régularité et le même ordre. Les patients du bâtiment un. Puis les patients longue durée. Les grands malades. Les grands brulés. Les personnes âgées. Les patients dans le coma. Ce matin-là ne dérogeait pas à la règle, à une exception près. Il avait pris du retard. Aussi après avoir repoussé avec un sourire pour la énième fois les avances du vieux monsieur Carter, il avait rejoint le service des patients dans le coma.
Première chambre. La 745. Symon Rowland. Il était vraiment en retard. Il choisit toutefois de prendre son temps. Il aurait juste à s'éclipser avant l'heure dite. Avant l'arrivée du meilleur ami du jeune homme. Son magnifique meilleur ami. Stiles fit donc ce qu'il avait à faire.

- Bonjour Symon !

Il entra dans la chambre avec un grand sourire et après avoir allumé la lumière, partit vers la fenêtre, ouvrir les volets.

- Vous verriez le temps qu'il fait aujourd'hui ! On voit rarement aussi lumineux par ici. Croyez-en mon expérience. Enfin me direz-vous, je ne suis peut être pas là depuis suffisamment longtemps. A côté de l'Angleterre, c'est un autre schéma. Quoique, vous savez, il ne faut pas croire les clichés que l'on lui donne sans cesse. C'est faux de dire qu'on a tout le temps la pluie. On a parfois des temps comme aujourd'hui, même de bon matin.

Il sourit puis vînt se poster dos à la porte sur le côté gauche du lit. Il vérifia ensuite les constantes, régla les perfusions, arrangea le lit. Il continua de parler, sa voix avait toutefois moins d'entrain.

- Vous savez, Symon, les médecins ne sont pas vraiment rassurants sur votre cas. Mais, il ne faut pas perdre espoir. Il faut l'avoir vécu pour le savoir. Il n'y a rien de pire que quand plus personne ne croit en vous, ne vous attend quelque part. Il arrive pourtant parfois que la vie vous laisse une chance. Je sais que vous êtes de ceux-là, Symon. La seule différence, c'est que vous n'êtes pas seuls. Ne croyez pas que je ne voies pas passer ceux qui viennent vous voir, chaque jour. Dans votre malheur, vous êtes cette chance. Ne la laissez pas passer ! Vous savez quand ça a été mon tour, j'ai fini par apprendre quelques mois plus tard qu'on avait prévu de me débrancher. Tout éteindre. Donner mon corps abîmé à la science. A l'époque, à la réflexion, je ne sais pas si ça m'aurait tant dérangé. Ils n'avaient pas vraiment tort. Personne ne m'attendait. Je n'aurais pas été un employé de l’hôpital, j'aurais sans doute été John Doe. Mais je suis finalement revenu. J'ai mis du temps avant de comprendre pourquoi. J'ai fini par trouver mais le prix a été lourd. Ce que je veux dire par là, c'est qu'il ne faut pas perdre espoir. Vos constantes sont loin d'être mauvaises bien que trop stables. Et puis vous avez un vie qui vous attend. On ne s'est jamais vraiment parlé. Ou en tout cas, vous ne m'avez jamais répondu. Mais je sais. Je connais l'histoire. Alors si un jour, vous vous réveillez et vous vous réveillerez, j'en ai la conviction, faites-moi une faveur. Pardonnez. Ca doit vous sembler fou. Mais si vous vous réveillez, alors cela voudra dire que tout cela est derrière vous. N'en voulez pas l'existence pour vous avoir mis dans cet état-là. Remerciez-là pour vous avoir rendu la vie. N'en voulez pas à vos ennemis, à vos erreurs. Vous avez une nouvelle chance de construire autre chose, de repartir de zéro. Mais surtout n'en voulez pas à qui vous considérez être le responsable de votre malheur. Parce que la culpabilité est déjà un fardeau effroyable à porter. Croyez-en mon expérience, moi qui partage ma vie avec elle depuis plus de dix ans, encore plus depuis quelques années. N'offrez pas la culpabilité à quelqu'un. Pardonnez-lui. Ca ne suffit pas forcément mais c'est la plus belle chose que vous pouvez faire. C'est parfois dur. Voire impossible. Mais si vous avez cette chance, c'est que vous êtes là. Vivant. Alors pardonnez-lui. La vie est trop courte pour la passer à en vouloir aux autres. Croyez-moi.

Il marqua une pause, observa sa montre. Il avait pris beaucoup de retard. Il sentit un regard dans son dos et comprit. Depuis combien de temps ? Il l'ignorait. Une chose était sûre, il avait trop de retard.

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MessageSujet: Re: Wanting something out of reach [Winter & Stiles] Wanting something out of reach [Winter & Stiles] EmptyJeu 27 Déc 2012 - 22:40

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Stiles & Winter




Réveil en sursaut. Dans un lit inconnu. Comme toujours. On ne changeait pas les bonnes habitudes, ou les mauvaises selon les points de vue. Winter s'étira et regarda la personne à ses côtés. Oh tiens, une brune. Il ne prit même pas la peine de la réveiller ou même de laisser un mot. Il se leva et s'habilla avec rapidité. Une fois chose faite, il quitta les lieux aussi silencieusement qu'il le pouvait. Ironie du sort, lorsqu'il atteignit la rue principale, il réalisa qu'il n'était qu'à quelques mètres de l'hôpital. Encore une soirée où il avait erré autour du lieu maudit dans l'attente du réveil improbable de Symon. Colin avança dans la rue et se dirigea d'un pas assuré et rapide vers la bâtisse avec la claire intention de ne pas chanceler aujourd'hui. Ces temps ci, ses visites se faisaient espacées mais désespérément longues à chaque fois. Il parlait jusqu'à ne plus avoir de salive à dépasser et pleurait jusqu'à ne plus avoir de larme à dépenser. C'était étrange l'effet que lui faisait la vue de ce corps étendu et inanimé branché à des tas de moniteurs. Il s'en voulait tellement d'avoir rendu son ami inapte à se réveiller, plongé dans un sommeil éternel et il n'y avait rien qui puisse faire pour arranger la situation sinon se maudire et attendre, toujours attendre. Il persistait pourtant à se détruire, à l'unisson des bip assourdissants de la machine qui maintenait en vie son meilleur ami. Ce matin là ne ferait pas exception. Il arriva de bonne heure comparé à habituellement dans le fameux hôpital de Detoit qu'il connaissait comme sa poche à force de vagabonder dans les couloirs sombres.
D'un pas toujours assuré, Colin traversa l'aile et atterrit là où il désirait. La 745. Cette chambre. Son cauchemar. Sa culpabilité qui le rongeait à chaque fois qu'il touchait la poignée neuve. Souffler un peu puis oser traverser. Ne plus avancer alors que Winter observait la scène en silence. Stiles, le fameux aide soignant était en train de parler à Symon.

...N'en voulez pas l'existence pour vous avoir mis dans cet état-là. Remerciez-là pour vous avoir rendu la vie. N'en voulez pas à vos ennemis, à vos erreurs. Vous avez une nouvelle chance de construire autre chose, de repartir de zéro. Mais surtout n'en voulez pas à qui vous considérez être le responsable de votre malheur. Parce que la culpabilité est déjà un fardeau effroyable à porter. Croyez-en mon expérience, moi qui partage ma vie avec elle depuis plus de dix ans, encore plus depuis quelques années. N'offrez pas la culpabilité à quelqu'un. Pardonnez-lui. Ca ne suffit pas forcément mais c'est la plus belle chose que vous pouvez faire. C'est parfois dur. Voire impossible. Mais si vous avez cette chance, c'est que vous êtes là. Vivant. Alors pardonnez-lui. La vie est trop courte pour la passer à en vouloir aux autres. Croyez-moi.

Un sourire sur les lèvres, Winter croisa les bras alors que le silence se fit de nouveau. Les pensées de l'aide soignant lui mettaient du baume au coeur. Restait à savoir si Winter était capable de penser à sa propre guérison, à son propre pardon. Il n'en était clairement pas capable alors que son ami restait là sans bouger, sans sourire, sans se rebeller après des paroles aussi honnêtes. Son sourire charmeur aux lèvres, Winter s'avança, bras toujours croisés alors que Stiles s'était stoppé dans ses mouvements, observant une pause après avoir jeté un oeil à sa montre. A cet instant, les deux hommes savaient que l'autre était là, dans la même pièce, respirant le même air, partageant la même sensation qui bouffait toute leur énergie. En cet instant, les deux hommes découvrait l'autre, sans compromis.

Touchant, Stiles, très touchant. Vous savez qu'il ne vous répondra pas n'est ce pas? Comme chaque jour, il va rester là à ne pas bouger, à ne pas cligner des yeux alors que vous venez de lui sortir un discours digne de Hemingway. A quoi bon lui débiter sans arrêt la même rengaine? A quoi bon lui demander de me pardonner? La vie continue apparemment.

Pas de colère. Pas de haine. Rien. Juste des paroles sincères que Winter n'avait osé prononcer à personne auparavant. Le contexte était différent. C'était Stiles qui l'avait maintes fois surpris en train de perdre pied dans cette foutue chambre. C'était Stiles qui continuait chaque jour de parler à Symon sans demander quelque chose en retour. Juste un réveil, ce maudit réveil qui ne venait jamais. Et Winter baissa les yeux, son sourire sarcastique toujours présent. Il fallait attendre. Toujours attendre.


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MessageSujet: Re: Wanting something out of reach [Winter & Stiles] Wanting something out of reach [Winter & Stiles] EmptyVen 28 Déc 2012 - 8:51

Stiles avait vu juste. Il mit pourtant un temps à se retenir. Qu'avait-il entendu ? Sans doute trop. Il était certain qu'il ne manquerait pas de lui en faire la remarque. Il n'allait pourtant pas s'en excuser. Il avait toujours fonctionné ainsi avec ses patients et ne comptait changer cette habitude. Parlait-il trop ? Sans doute que oui. Certains pensaient qu'il était insensé. D'autres approuvaient mais considéraient le principe particulier avec les patients dans le coma. Lui n'en avait que faire. Non, il n'avait pas la science infuse. Non, il n'était rien d'autre qu'un simple aide-soignant dont les capacités dépassés certes son grade actuel mais qui n'était alors guère plus qu'un infirmier. Alors qu'il avait cessé d'espérer au sujet de sa propre existence. Alors qu'il avait la fâcheuse tendance à côtoyer le gouffre dés qu'il rentrait chez lui, il continuait de garder espoir. Non pour lui. Mais pour les autres. Parce que la vie n'a pas nécessairement à être aussi effroyable pour tous. Certains peuvent peut être la voir autrement, la vivre autrement. Il est trop tard pour lui. Il a scellé son destin en faisant cette promesse à son père, en faisant cet accord avec sa sœur et avec lui-même. Il n'était plus à sauver. Pouvait-on en dire autant pour les autres ? Même si depuis quelques temps, il envisageait l’hypothèse folle de sortir vivant de cette expérience parce qu'il n'était plus seul. Il ne comptait pas pour autant sur une rédemption. Il avait renoncé à celle-ci depuis bien longtemps maintenant. Il se demandait bien souvent que signifier ses actes, ses mots dans le cadre de la structure hospitalière. C'était difficile à dire. D'une certaine manière, il y avait deux Stiles. Comme un schizophrène, il mettait une part de son énergie à départager les deux pans de sa vie. Il avait bien failli en perdre le contrôle quand il s'était retrouvé dans la position de patient et visiteur, il y a encore peu mais depuis il s'était appliqué à rendre la barrière encore plus visible. Les circonstances avaient pourtant changé. Lui aussi en réalité. Il avait parfois du mal à saisir où il en était. Il avait donc pris le parti de suivre un canevas bien tracé. Jusqu'au moment fatidique. Un moyen sans doute de ne pas perdre pied. Il ne pouvait plus se le permettre.

Stiles finit par se retourner. La silhouette de Winter était fidèle à elle-même. Un sourire charmeur aux lèvres. Une fois de plus la question vint le tarauder. Depuis combien de temps était-il là ? Qu'avait-il exactement saisi de son discours ? Il n'entreprit aucun geste, se contenant d'écouter ce qui tardait pas à arriver. Ce que Winter lui disait, il le savait déjà. Cela lui rappelait certaines visites, où il tentant tant bien que mal parfois d'encourager les visiteurs à continuer de vivre et de parler. Certains lui sortaient alors parfois violemment que ça ne servait à rien, qu'ils ne réveillaient pas pour autant. Stiles savait que cela pouvait être aussi faux que vrai. Il savait aussi qu'on pouvait passer des années dans le noir avant de se réveiller et qu'à ce moment-là, on remerciait le monde pour ne pas avoir fait l'erreur de débrancher les moniteurs. Son discours pouvait alors trouver résonance et le temps lui donnait à l'occasion raison. Il l'espérait pour chacun de ses patients. Même si la mort de cette manière n'a rien de douloureux. Même si lui-même à l'époque aurait préféré ne pas se réveiller. Les moins heureux recevaient parfois ce privilège, pourquoi ne pas l’espérer pour d'autres et espérer alors qu'ils vivront bien plus heureux qu'auparavant ? La condition, c'était d'essayer. Ce qu'il n'avait même pas pris la peine de faire.
Quant à lui pardonner à lui, Stiles était partagé entre le discours général qu'il adressait à ses patients et celui-ci qui avait une signification plus spécifique. Il connaissait l'histoire, peut être plus que certains ne pouvaient le penser. Il n'en disait rien, se contentant de la généralité. Il savait pourtant très bien qui il visait dans son discours. Il ne lui était pas bien difficile de savoir pourquoi, quand bien même il n'attendait rien en retour. Quoi ? Et pourquoi ? Cela n'aurait pas eu de sens. Une part de lui pourtant ne souhaitait sa vie à personne. Pas à lui en tout cas. Quand Winter eut terminé avec cette sincérité qu'il avait déjà l'occasion d'observer chez lui, il le vit baisser les yeux, ce même sourire présent sur les lèvres. Il ne prit aucune offense de ses propos et quand il prit la parole à son tour, son regard avait commencé à naviguer vers son patient avec un léger sourire.

- Je sais qu'il ne me répondra pas. Je ne le lui demandes pas. Pourquoi je continues ? Parce qu'on sait. Même si notre mémoire flanche, même si ces mois de sommeil nous semblent être seulement quelques heures, je suis persuadé qu'inconsciemment on sait. Certains médecins n'y croient pas. Ils sont persuadés que les patients n'entendent rien. Je ne suis pas de cet avis. Je ne suis qu'aide-soignant me direz-vous. Qu'est-ce que je connais donc au cerveau humain, au coma ? Je ne prétends pas avoir la science. Loin de là. Je parle juste de ce que je connais. De ce que je voies chaque jour et de ce que je connais. J'aime à penser qu'une part de son inconscient s'en souviendra. L'avenir nous le dira. - il rit légèrement - Vous parlez d'une ironie. Moi qui croit en l'avenir. Ca vaut son pesant d'or ! - il se retourna complétement vers lui - Quant à vous pardonner, dans l'hypothèse où il le ferait, ce que j'espère, le ferez-vous ?

Il n'était pas dans ses habitudes de s'adresser de la sorte aux familles même si parfois, en effet, il lui arrivait d'outre-passer son rôle pour qu'il considérait être l'intérêt du patient. Peut être était-il trop impliqué de certains cas. Ce cas en particulier revêtait une toute autre importance. Quant à savoir laquelle. Il observait maintenant Winter, son regard n'exprimant ni jugement, ni pitié. Il aurait été bien mal placé pour le faire. Il fallait le voir il y a quelques semaines.

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MessageSujet: Re: Wanting something out of reach [Winter & Stiles] Wanting something out of reach [Winter & Stiles] EmptyVen 28 Déc 2012 - 15:51

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Perdu dans son propre corps, sur son propre chemin. Pourtant, il continuait à avancer à l'aveugle, il riait comme si rien de tout cela ne s'était déroulé. Il vivait de la même manière, il avait les mêmes opinions, les mêmes goûts alors qu'en réalité tout avait changé. Winter n'était plus le même, il ne le serait jamais. Il était passé de l'innocence à l'arrogance, de la plaisanterie à au sarcasme, de la peine d'adolescent au chagrin d'une vie. Il avait tué son meilleur ami, aussi affreux que cela puisse paraître, il n'y avait pas d'autres mots pour le définir. Cela faisait un an et demi que le pauvre Symon attendait son heure, désespéré. Là, silencieux. Inutile. En vain. Mais chaque jour, continuer à espérer, attendre que cette lueur d'espoir ne se transforme en halo de lumière. Pouvoir le serrer dans ses bras, pleurer toutes les larmes e son corps en lui quémandant son pardon. C'était tout ce qu'il souhaitait, tout ce pour quoi il respirait et pourtant, son espoir était réduit à néant. Plus grand chose n'avait d'importance. Winter était entré dans un cercle vicieux dont il n'était pas prêt de sortir: celui du vice, de la culpabilité, du remords et rien ne pourrait l'en faire sortir, rien sauf ses yeux qui s'ouvrent. Ce foutu espoir d'être spectateur de ce réveil le tenait encore debout mais malgré cela, il continuait de s'enfoncer dans des actes qui étaient siens depuis un millénaire. Toujours boire, toujours se comporter comme un idiot, faire du mal à autrui, ne pas avoir d'ambitions dans la vie sinon celles de découvrir le lit de nouvelles personnes le soir même. Malgré tout cela, malgré la conscience qu'il avait du mensonge dans lequel il se complaisait, Colin continuait. Il continuait désespérément d'avancer dans cette abyme sans fond, sauf la mort qui le guettait de loin. Il donnerait tout pour l'accueillir à la place de Symon même si l'homme se doutait que tout cela n'était qu'un jeu pour le destin, le faire souffrir encore un peu plus chaque jour. Pour qu'il continue, pour qu'il se meure à petit feu. Tout simplement.

Heureusement, au milieu de tout cela, certaines personnes semblaient avoir encore la foi et Stiles était l'un de ceux là. Cela faisait quelques mois que Savannah le croisait dans les couloirs de l'hôpital. Ils se souriaient innocemment, se disaient bonjour plusieurs fois par jour et se disaient des banalités dans la 745. Ils partageaient pour autant ce pacte silencieux, le pacte des individus qui souffraient de leurs erreurs. Winter arrivait à lire tout cela dans le regard sombre de Stiles. Il ne connaissait pas son histoire, il ne savait pour ainsi dire rien de lui et pourtant, il le comprenait, ils se comprenaient. Lien étrange qui se nouait entre eux et dont Winter n'envisageait pas de suite autre que des regards lourds de sous entendus échangés à travers la pièce immaculée de l'hôpital. Aujourd'hui serait différent, aujourd'hui était un tournant. Pour la première fois, les paroles échangées n'étaient pas teintées de faux semblants. Pour une fois, la vérité était bien là et elle les liait comme peu de personnes ne l'avait été avec Winter. Le pauvre homme baissait la tête, histoire de reprendre un peu de contenance alors que son sourire éblouissait les environs sans qu'il ne le fasse exprès en réalité.
Encore une fois, l'aide soignant accompagna son sublime visage d'un discours à couper le souffle à un auteur accompli. Il était doué avec les mots, il ne fallait pas lui enlever cela et ce n'est certainement pas le sourire sincère que Winter affichait qui laisserait entendre le contraire.

L'avenir nous le dira... Il faudrait qu'il se réveille pour ça. Putain, pourquoi il bouge pas? Pourquoi ça fait un an qu'il est comme ça? Cela me tue ça franchement... Vous qui croyez en l'avenir? Pourquoi vous dites une chose pareille? Il faut bien que certaines personnes y croient je pense... Me pardonner? J'attends de voir. J'attends. Je fais que ça attendre. Si lui me pardonne, je verrais ce que je peux faire pour mon cas...

Alors qu'il parlait, Winter se mit à faire les cent pas, excédé de réaliser que les choses avançaient bien trop lentement. Peut être que tout cela allait rester comme cela, éternellement... Et qu'il finirait par se tuer... Éternellement.


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MessageSujet: Re: Wanting something out of reach [Winter & Stiles] Wanting something out of reach [Winter & Stiles] EmptyVen 28 Déc 2012 - 17:17

Le temps ne passait jamais assez vite. C'était bien connu. Les années passaient et parfois rien ne changeait. Ce que l'on pouvait attendre depuis lors ne venait toujours pas. Et la vie se résumait alors à jouer avec la patience. Cette haïe patience ! Qui l'aime ? Elle n'est que longues heures, questionnements et bien souvent souffrances. Réelles ou imaginées; imaginaires ou insupportablement palpable. On attend pour tout. La mort, la guérison. Un retour, une annonce. Un moment dans son existence qui vient vous dire que non tout n'est pas perdu, que non l'humanité n'est pas un fléau. Qu'en fait de compte, le combat valait le coup. On dit parfois alors que l'attente est meilleure que le moment venu. L'avis diffère pourtant quand on la vit. Encore un des mystères de notre esprit alambiqué. Une existence morne faites d'attentes interminables. Parfois pour rien. Mais soudain, elle revêt une importance capitale, comme si tout le reste en dépendait. C'est parfois le cas. Bien souvent non. Le moment venu, on se rend bien compte de l'exagération qu'elle provoque. On oublie vite. Si tout cela prend un sens, on oublie tout le reste, comme si ce pan de la vie n'était que mirage et rêve. Il arrive pourtant malheureusement qu'elle ne cesse jamais. On peut attendre de voir le bout du tunnel et la finalité n'est alors que la mort. Une existence faite à attendre le fatidique. A perdre pied et à vivre comme plus rien n'avait plus d'importance. Se laisser mourir en attendant de se réveiller du cauchemar. Mais le cauchemar ne prend pas toujours fin. Il s'avère alors être réalité. Une damnation de son vivant. Avant celle qui viendra sans doute dans la mort. On se met alors à rêver d'autre chose. A quelque chose qui ne viendra peut être jamais. A une utopie qui ne pourra jamais être parfaite. L'illusion prend alors fin et finit toujours par attendre. Cette même attente qui nous ramène toujours à nos erreurs. On préfère se souvenir de ce que l'on a mal fait avant de se souvenir du bon. L'instinct de culpabilité prend alors le pas sur tout le reste. Pour peu que l'on est réellement quelque chose à se reprocher, on se retrouve alors prisonnier. Parfois de choses hors de notre contrôle, de notre portée. Le destin, le choix d'un autre. On trouve pourtant toujours la porte. Celle qui nous permet d'entrer dans le cercle. Le cercle vicieux de nos sentiments les plus douloureux. La culpabilité mais aussi l'espoir. Rien n'est plus douloureux que l'espoir. L'espoir même d'attendre. Si la déception arrive au bout, l'impression est alors celle d'un cœur broyé entre des mains d'acier. On oublie que l'on a un cœur et on le récupère finalement dans la douleur.

L'espoir était présent dans cette pièce. Empoisonnant chaque particule d'air et de marbre qui la composait. Stiles avait perdu l'espoir dans sa propre existence. Il avait trop espéré pour ne ramasser que le pot cassé. Mais c'était un mensonge. Il n'avait pas d'espoir concernant son avenir mais il en conservait tout de même un. Arrivé au bout de la route, la victoire entre les doigts. Histoire de mourir en ayant au moins réussi quelque chose d'espéré. Triste proposition de futur. Alors quand il s'avéra que Winter avait du mal à saisir l'ironie de son propos, Stiles ne put qu'en sourire. Il ne pouvait pas lui en vouloir, il ne pouvait pas dire qu'il le connaissait. S'il avait su pourtant, sans doute aurait-il compris. Comme une envie. Stiles se retrouva à la réprimer sans même saisir son origine. Certes, il savait. Il savait bien. Le sentiment qu'ils avaient en commun se voyait au travers du regard avant celui des mots. Une amie en commun. De celle dont on se passerait bien. Il ne pouvait justifier de l'attente comme il ne pouvait justifier de son avenir. La vérité n'était pas celle que l'on raconte. A moins d'obtenir un regard bien différent. Il n'en voulait pas. La situation était inextricable mais elle était mieux que rien. Ne rien espérer d'autre. Il ne pouvait pas se le permettre. Il n'avait rien à offrir. Son subconscient dirait bien le contraire. Voir Winter se débattre de la sorte sachant qu'il ne pouvait rien y changer, si ce n'est attendre aussi, lui serrer cet organe dont il pensait avoir perdu l'utilité depuis longtemps tant il battait lentement et de façon si lointaine en temps normal. Il lui suivait du regard, stabilisant parfois son regard sur l'objet de son inquiétude et de sa culpabilité.

- Je n'ai pas de réponses. J'ignore même s'il y en a une. Je sais que je n'aide pas beaucoup en disant cela. Tout ce que je peux dire c'est que le temps passé dans le coma ne joue en rien. Il n'empêche jamais de se réveiller. Il suffit juste de laisser venir le temps. Ce maudit temps qui ne passe jamais assez vite. - il rit légèrement de ce qui semblait être teinté de sa propre voix de sarcasmes - Pourquoi je dis une chose pareille ? Parce qu'en général, je suis bien la dernière personne à y croire. En ce qui me concerne en tout cas. Mon cas n'est pas universel, rien ne m'empêche d'y croire pour d'autres. Pour ma part, c'est perdu d'avance; je ne me fais aucune illusion. Il sera aussi sombre que ce qui l'a précédé. - il sourit, en baissant les yeux, retournant son visage vers lui, le suivant toujours du regard - Désolé, je ne devrais pas vous parler de la sorte. Vous avez déjà bien d'autre chose. - Un regard pour la silhouette allongée - Attendre. La vie n'est faite que ça. Tant que le jeu en vaut la chandelle. Le moment venu quand on regard en arrière, on se dit que finalement ça n'était rien. Il est juste trop long à venir.






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MessageSujet: Re: Wanting something out of reach [Winter & Stiles] Wanting something out of reach [Winter & Stiles] EmptySam 29 Déc 2012 - 22:48

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Souffrir perpétuellement. Continuellement. Inlassablement. A en crever. C'était si simple au fond de choisir cette voie. Si simple de ne plus croire en rien sinon la souffrance. Si simple et si déplaisant à la fois. Cela faisait désormais des mois voire des années que Winter se complaisait dans cette attitude idiote du perdant. Perdant sur toute la ligne. Dans tous les domaines de sa vie. Au fond, il n'avait jamais rien accompli d'exceptionnel. Il était simple spectateur de sa destinée et le jeu se jouait ailleurs, loin de lui. Un moins que rien? Certainement. Mais il n'essayait même pas de changer la donne. A quoi bon? Si c'était pour subir le courroux de l'Être suprême. De là haut. Il ne croyait pas en grand chose, certainement pas en lui même. La seule chose qui restait de l'ancien Savannah, son optimisme pour autrui. Ah cela oui, il croyait en la race humaine, en l'autre. Parce qu'il y avait des gens nés pour faire le bien, des gens qui naissaient pour procurer cette équilibre à un alter ego. Symon faisait évidemment partie de ceux là et Winter s'amusait à croire que Stiles était de cette lignée. Pourquoi? Tout simplement parce que son regard le laissait entendre. Son aura était exceptionnel même s'il était clair qu'il ne s'en doutait nullement. Un grand esprit. Une âme supérieure et pourtant il en était aveugle.
Colin savait que tout était éphémère et l'âme humaine n'était que bien trop changeante mais il aimait croire que certains individus restaient toujours eux mêmes. Quoiqu'il arrive. Comme Symon. Comme ces hommes qui avaient vécu l'horreur et pourtant continuaient de sourire au monde entier. Des grands hommes. Des anges. Des éternels. Winter n'avait pas leur trempe. Pendant que ces gens là faisaient le bien autour d'eux, lui se plaisait à détruire le peu d'âme qui lui restait, dans la simplicité même de son arrogance. Winter dans sa plus grande élégance. Perdu. Âme enterré vivante dans le noir complet. Dans l'abysse de la souffrance. Sans fin. Sans fond. Sans vouloir vivre. Perdu à jamais.

Et pendant que Winter s'enfonçait dans les méandres terribles de sa culpabilité, Stiles partait dans des explications si plausibles que le sang de Winter pulsait dans son corps athlétique. L'aide soignant usait de formules quasi magiques, Savannah avait presque envie d'y croire. Il y croyait deux secondes puis retrouvait le corps inanimé de son ami et là, il se haïssait. Il se haïssait tellement qu'il avait envie de fracasser son image dans la première glace qu'il croisait. Mais il n'en faisait rien. Il s'arrêtait au milieu de la place et souriait. Toujours. Comme une évidence. Comme un masque de facilité qu'il arborait pour plaire au monde entier. Puisque tout se résumait à cela. La séduction. L'apparence. Les on-dits. Et que Winter n'avait d'estime que pour cela. La surface. Le moniteur prit pourtant la peine d'écouter le discours de Stiles dans son ensemble. Il tentait de s'en imprégner en espérant que ce simple fait le rendrait meilleur... Mais il était bien loin des standards de perfection désormais. Tellement loin. Surtout lorsque son regard se perdait inlassablement sur la machine qui maintenait Symon désespérément en vie. Winter finit par tourner le dos à ce spectacle, stoppant sa course non loin de Kellers, le regardant enfin. Vraiment. Et évidemment, il ne pouvait pas être déçu du voyage.

Cela ne sert à rien d'en discuter de toute manière. Lui seul peut le savoir et lui seul peut faire un tour de magie pour se réveiller. Tant que ce ne sera pas le cas, je resterais comme cela à attendre. Un point c'est tout. Permettez moi de vous corriger... Perdu d'avance? Vous avez tort. Si vous êtes capable de faire preuve d'optimisme pour les autres, pourquoi pas pour vous? Ou alors, je le ferais à votre place... J'attendrais le temps qu'il faudra mais vous ne vous avouerez pas vaincu tant que je ne l'aurais pas décidé pour vous, Stiles.

Sourire aux lèvres, Winter croisa les bras, il savait qu'il marquait un point. Il savait qu'il était capable d'agir comme il le disait. Il était capable de tout pour un autre. Mais plus pour lui. Là voilà la vérité nue.


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MessageSujet: Re: Wanting something out of reach [Winter & Stiles] Wanting something out of reach [Winter & Stiles] EmptyDim 30 Déc 2012 - 8:21

Il existe trois catégories d'individus dans l'esprit de Stiles. Les vainqueurs qui se relèvent immédiatement et continuent à vivre comme si la vie en dépit de tout était la plus belle chose du monde. Les persévérants qui mettent parfois un temps à se relever mais qui vivent à leur manière même si elle est différente de la précédente et les perdants, ceux qui voguent sans but comme lui, attendant la mort après avoir été écrasé par le poids d'une souffrance qu'ils sont jugés trop insupportables. Il n'a jamais été un gagnant. Quand il a quitté la maison avec Irving, il était tout juste un persévérant. Parce qu'il n'était pas seul, il avait fini par se relever en partant pour redémarrer autre chose et il avait presque réussi. Mais ça n'avait pas duré. C'était presque trop beau pour être vrai. Certes, il était resté cette souffrance. En dépit de la distance et même sans donner de nouvelles, il avait conservé inconsciemment un attachement pour sa famille. Dés lors, il avait seulement eu sa représentation en Irving et cela lui avait permis de ravaler ses doutes. Mais il ne pouvait pas en rester ainsi. Irving avait fini par partir lui aussi. S'il avait pu souhaité une mort à son frère dans un futur très lointain, cela aurait été sans douleur, mais même cela, il ne l'avait pas eu. C'était aussi cela qu'il comptait faire payer. Lui même ne souhaitait pas d'une mort sans souffrance. Cela aurait bien trop simple après une vie faite de la sorte. Une vie de perdant. Était-ce seulement une souffrance qui avait choisi de l'écraser ? Non, elles étaient bien plusieurs. Plusieurs morts, plusieurs erreurs. Mais la finalité qui en résultait était la même. La culpabilité. Un mot qu'il se répétait bien trop souvent comme une partie intégrante de lui-même. C'était elle qui avait pris la place vide laissée par Irving. La remplir par quelqu'un d'autre. Cela aurait trop dangereux. Même Joan n'en avait pas hérité. Même maintenant. Après avoir failli la perdre aussi, il s'y refusait. Il en mourrait aussi simplement que ça. Il l'aimait mais c'était différent. Sa relation même était tentée de culpabilité. Comme si tout était perdu d'avance. Il l'avait bien dit. Il n'avait aucune illusion sur sa personne ou son avenir. Il ne voyait que le bout du tunnel. Douloureux, sombre mais le bout. Pas de quoi changer ses perspectives. Certainement pas de quoi espérer. Juste attendre. Comme toujours.

- En effet. Si seulement on savait. Même ceux qui s'en réveillent ignorent comment. A mon grand regret.

Stiles releva les yeux vers lui et nota qu'il le regardait. Un sourire inconscient vint naître sur ses lèvres sans qu'il ne sache pourquoi. Dire qu'il avait tant arrêté de sourire jusqu'à présent. La suite le figea sur place. Stiles en fut muet. Le jeune homme ne saisissait pas forcément la portée de ses propos mais ils eurent sur Stiles un effet immédiat. Il baissa les yeux, étrangement ému. Lorsqu'il réussit enfin à reprendre la parole, sa voix manquait d'intensité, encore bloquée dans sa gorge.

- Si seulement ça pouvait être vrai.

Comment lui dire ? Comment lui expliquer ? Il aurait tellement voulu que cela puisse être vrai, tellement aimé. Le voilà foutu pour s'être permis d'espérer un instant. A quoi bon ? Il était comme un condamné à mort. Seulement en sursis. Mais comment lui dire ? Il n'était pas malade. Techniquement parlant, rien ne l'empêchait de vouloir suivre sa vie même après ce qu'il avait prévu de faire. Mais à quoi ressemblerait-il alors ? Il aurait définitivement pris l'âme d'un monstre, en perdant la sienne au passage. Winter ne connaissait pas l'histoire et il n'était pas sur de vouloir la lui apprendre. Pas alors qu'il parlait ainsi, pas avec son regard passé sur lui qui lui faisait l'effet d'une braise posée à même la peau. Couper court à ses espoirs serait tellement plus simple. Cela lui éviterait la déception. Après tout, il n'était que ça. Déception. Le raté de la famille qui errait jusque là sans but, laissant chaque jour un peu plus de gens sur le bas côté tandis qu'il était sans raison aucune, condamné à vivre sans eux. Si Joan avait finalement suivi ce chemin, il ne s'en serait pas remis. Il n'aurait sans doute même pas été capable de mener à bien sa promesse envers son père et Irving. Il aurait sombré encore un peu plus. Si Winter semblait s'estimer au fond du gouffre, Stiles aurait peut être fini encore plus loin. Puis il réalisa qu'il ne savait pas tout et arrêta là sa pensée. Chacun gère sa culpabilité comme il l'entend. Il voyait une part de lui en Winter mais il savait aussi que l'histoire était différente. Les choses pourraient reprendre son cours quand Symon se sera réveillé. Plus personne de son côté ne peut plus de se réveiller désormais. Les choses ne reprendront jamais leurs cours. Il aurait du avoir une certaine distance. Se rappeler du lieu, des circonstances. Il avait pourtant l'impression qu'il ne pouvait pas lui mentir. Alors que dire ? Toute sa culpabilité transparaissant à nouveau dans son regard quand il le releva et qu'il poursuivit :

- Mais il n'y a rien à sauver. Je ne suis qu'un homme en sursis. Condamné à vivre avec le poids de sa culpabilité depuis bien trop longtemps. Je n'ai rien devant moi si ce n'est peut être un ultime sursaut pour enfoncer encore le clou. Je ne me fais guère d'illusion. La fin viendra en son temps, je n'irais pas la provoquer. Pas après ... Qu'importe. Merci d'espérer pour moi mais vous risquez d'être déçu.

Il porta son regard vers la fenêtre. Il en avait fallu peu pour que le canevas se brise avant la fin. Il était bien faible finalement.

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MessageSujet: Re: Wanting something out of reach [Winter & Stiles] Wanting something out of reach [Winter & Stiles] EmptyDim 30 Déc 2012 - 18:32

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La fatalité. Le chemin de tant d'hommes. La vie de tant d'âmes blessés. Winter faisait certainement partie de ceux là. Mais il n'était pas le seul, il était loin d'être le plus malheureux. Il le savait. Et ce, depuis longtemps. Pourtant, il avait abandonné tout espoir, tout droit au bonheur ou même à la joie pour quelques demi secondes. Un être blessé dans sa dignité. Un être subissant le contrecoup de ses mauvaises actions. Et il continuait ainsi. Sur le même chemin tortueux. Encore et toujours. Jusqu'à en crever. Parce qu'il ne savait pas quoi faire d'autre. Il ne savait pas comment provoquer le réveil de Symon, il ne comprenait pas qui il était, il ne l'avait jamais compris. Au fond, il était perdu. Perdu dans sa propre destinée et la seule chose qu'il pouvait faire, c'était bien de continuer sur cette route puisqu'aucun autre carrefour ne se présentait à ses yeux.
Pour cette raison, Colin comprenait parfaitement Stiles. Elle n'était pas la seule. Savannah avait la douloureuse impression qu'il connaissait l'aide soignant depuis toujours, sans réellement comprendre cette sensation. Peut être parce que ses yeux lisaient en lui comme dans un livre ouvert. Peut être parce que ses pupilles n'étaient que lumineuses lorsqu'il posait sa couleur azur sur ce visage si parfait. Peut être aussi parce que ce sourire, il le savait unique et rare. C'était cela la vérité: cette rareté, cette beauté unique dans la lumière du jour, Winter ne la connaissait que trop peu, ne prenant plus la peine d'ouvrir les yeux. Réellement.

Colin laissa Stiles parler, guettant la moindre de ses réactions. Sourire nerveux. Regard timide. Tout dans son comportement notait qu'il avait un secret. Un secret bien gardé. Un secret capable de détruire autant que créer, un secret qui le tuait de l'intérieur. Les bras croisés, le regard planté dans celui de Stiles, comme un point d'ancrage essentiel à sa survie. Eviter Symon. Ne pas le sentir dans son dos. Laisser le bip sonore de la machine dans u coin sombre de son esprit. Se concentrer uniquement sur le discours fataliste du jeune aide soignant. Vouloir l'aider. Vouloir le sauver de son triste destin, comme s'il en était le maître. Il ne pouvait pas qu'espérer pour lui, il voulait vraiment agir. Faire quelque chose de bien, pour une fois, cette unique fois où il vivrait pour quelque chose. Un but. Un unique objectif et puis le vide. Voilà ce à quoi Winter pensait alors que Kellers terminait de parler, lui invoquant silencieusement de ne pas croire en sa rédemption.
D'un pas lent, avec sa démarche agile, Savannah s'approcha, toujours bras croisés, regard pénétrant mais pas de sourire en vue. Résoudre le mystère. Sauver une âme. Cette âme qui semblait si belle, pleine de bonté. Cette âme qui permettait à Symon de continuer à respirer chaque jour durant, qui aidait sans bruit Colin à traverser la douloureuse épreuve quotidienne de la visite. Cette âme là, seulement celle là et Winter y croyait.

Il y a tout à sauver Stiles. Ne choisissez pas la fuite. Pas quand des gens croient en vous. Vous avez peut être arrêté mais pas moi. Regardez... Je n'en serais pas là sans vous. Chaque jour, je continue à venir parce que Symon respire encore et j'aime à penser que vos paroles l'apaisent. Je crois que c'est vrai d'ailleurs. Alors laissez tomber. Laissez vous vivre, vraiment. Rangez moi cette maudite sensation, vous méritez plus que cela.

Cette fois, son sourire apparut alors que ses yeux lançaient des éclairs bleus d'émotions non feintes. Parce qu'il était comme cela. Au fond, lorsque sa route se perdait, lorsqu'il s'oubliait, il redevenait toujours Winter Colin Savannah l'optimiste, l'émouvant, le roi des faux semblants certes mais l'amoureux des individus qui en valaient vraiment la peine...


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MessageSujet: Re: Wanting something out of reach [Winter & Stiles] Wanting something out of reach [Winter & Stiles] EmptyLun 31 Déc 2012 - 9:14

Se perdre dans les méandres de son existence. En dépit de ses années à exercer une profession presque par hasard, Stiles avait fini par se perdre en chemin. La route qu'il se traçait parfois était en réalité tortueuse et pas toujours recommandée. Il y a quelques années pourtant, il avait semblé en voir le bout. Voir l'occasion de redémarrer quelque chose. Une existence. Une vie. Repartir à zéro avec le peu qui lui restait. Mais jeu ironique du sort, il n'en avait pas eu le temps. Quand bien même il ait pu en avoir l'envie, il avait du la laisser partir. Un simple coup de téléphone qui avait suffi à tout remettre en cause. Il n'en avait jamais voulu à son père étrangement. Comment aurait-il pu ? Il était alors le dernier membre de sa famille. Il pouvait bien lui offrir ça. S'il avait vécu, s'il avait survécu, il aurait réagi autrement. Il aurait retrouvé une forme d'espoir en l'existence. Une nouvelle vie, une famille. Quelques mois de plus avaient fait tout envoler. Il s'était à nouveau retrouvé seul, un deuil supplémentaire sur les épaules. Tout ce qu'il avait retiré alors était un but. Un but ultime. De ce que l'on atteint avant de s'offrir à la mort de son gré ou non. C'était ce même but qui le guidait et nul ne pouvait prétendre lui ordonner d'en changer. Joan s'y était essayé sans succès. A l'heure actuelle, il le poursuivait toujours. Soulagé son âme, son conscience, continuer à vivre dans le souvenir d'Irving. Cela l'anéantissait mais lui convenait très bien. Il ne voulait pas en changer. Pourquoi l'aurait-il fait ? Qu'aurait-il eu à la place ? Il n'avait rien à offrir et il ne demandait rien à personne. Refaire sa vie lui avait paru alors exclu même après. Qui pourrait bien vouloir d'une épave telle que lui ? Il l'acceptait particulièrement bien. Ca simplifiait tellement les choses. N'avoir rien à s'accrocher rendait la fin moins douloureux, moins compliquée. Elle revêtait une évidence bien particulière. C'était ainsi.

Vivre pour les autres plutôt que pour lui. Au final, il avait presque fini par délaisser peu à peu le taxi pour enchainer les heures supplémentaires. Le taxi lui rappelait toujours trop Irving et s'il avait nécessaire au début, notamment pour payer le détective, il ne l'était plus tant. Autant sauver des vies avant de s'engager à en prendre une. Il ne tentait pas vraiment d'inverser la balance. Il avait conscience que toutes ses autres actions étaient insuffisantes. Mais il y avait pire pour s'occuper l'esprit et les mains dans l'attente. Penser aux malheurs des autres pour ne pas penser aux siens. Les faire passer en premier, leur accorder plus d'importance qu'à lui-même parce qu'ils le méritaient. Il n'était pas rare alors parfois qu'il ait vécu des cas semblables à ceux de ses patients. C'était bien le seul avantage qu'il pouvait retirer de son existence. L'expérience de toutes sortes de fardeaux. Le coma, la maladie, le deuil, même les addictions. Il les connaissait tous. En général, il les croisait un par un. Cela simplifiait les choses. Il se prenait parfois à proposer des choses qui lui mènent se refuser à tester. Mais les autres n'étaient pas lui et cela valait le coup d'essayer. Il avait finalement plus en commun avec Winter qu'il ne l'aurait pensé. Cela rendait la suite encore plus difficile. S'il était arrivé plus tôt, peut être. Il finit par sentir le regard du jeune homme sur lui et leva les yeux, l'écoutant prononcer à nouveau des mots qui le laissèrent figer. Il se retrouva à baisser les yeux, ne pouvant supporter son regard, ce qu'il lui disait. Il ferma les paupières, sentant son regard s'embuer. Qu'avait-il donc fait ou dit pour mériter un tel espoir ? C'était presque inconcevable.

- Si seulement vous saviez. - il rît nerveusement - Ce n'est pas de la fuite, c'est ... la fatalité. Ca serait la fuir que de ne pas l'accepter et je n'ai pas ce droit. Je l'ai perdu, il y a trop longtemps. Vous dites croire en moi, je me demande bien pourquoi. Vous devez sans doute être le seul. Je .. je l'ai toujours accepté jusque là. Difficile de faire autrement quand on est seuls. On n'a que ce qu'on mérite après tout. Enfin pour ma part. Une vie faite de souffrances et de néant. On se retrouve à en espérer inconsciemment le bout.

Il porta une main à son visage, se pinça l'arrête du nez avec deux doigts puis releva le regard, se mordant la lèvre dans un sourire. Laisser tomber et vivre. Il aurait bien eu envie mais il s'en savait incapable. Il se contentait d'errer. C'était encore la dernière chose qu'il arrivait à faire à peu près correctement. Il avait tort sur un point. Il ne méritait pas mieux. Comment aurait-il pu après ce qu'il avait fait, après ce qu'il s'apprêtait à faire ?

- Je ne peux pas laisser tomber. Qu'est ce que j'ai d'autre ? J'ai déjà eu l'occasion de me laisser vivre et croyez-moi, ça n'avait rien de bien joli comme résultat. J'ai ce que je mérite et c'est pas grand chose. Je ne demande rien de plus. Qu'est-ce que je pourrais demander ? Qu'est-ce que j'aurai le droit de demander ? Je suis lucide. Sans doute fataliste mais lucide.

Son regard était embué mais rien ne vînt. Il avait arrêté de pleurer désormais. Son sort le rendait bel et bien fataliste mais il avait au moins le mérite de lui donner une direction, aussi sombre soit-elle. En dépit de tout ce que cela lui évoquait, il reconnaissait avoir tout de même été touché, être touché. L'idée qu'il puisse réellement jouer un rôle pour Symon, que Winter puisse lui pense, lui donner l'impression que finalement, il n'était pas entièrement à jeter. Il lui sourit, son regard exprimant alors bien autre chose que sa simple culpabilité, même s'il eut du mal à définir de quoi il s'agissait. Il était clair en tout cas que Winter n'était pas comme les autres, certainement pas pour lui.

- Je suis désolé.


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MessageSujet: Re: Wanting something out of reach [Winter & Stiles] Wanting something out of reach [Winter & Stiles] EmptyJeu 3 Jan 2013 - 20:34

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Perdre espoir, il n'y avait rien de pire. Perdre sa vie. Perdre son âme au détour d'une ruelle. Dans le fond, tout cela était du pareil au même. Il y avait des milliards de manières de se laisser mourir, des milliards de façons de vouloir en finir. Mais ne jamais oser. Se laisser entraîner dans le flot interminable de ses sombres pensées mais ne jamais mourir. Ne jamais en finir. Se contenter d'avancer. Se contenter d'observer la vie s'écouler, le remords bien ancré au fond de sa poche. Et ne jamais se retourner. Oublier le passé. Embrasser le présent en espérant de faire briller l'avenir. En vain. L'Homme n'était pas fait pour vivre dans le présent encore moins dans l'avenir, son passé était son tout, ce qui le définissait en tant qu'individu. Et à en juger par la conversation que Stiles & Winter avaient, tous deux devaient subir les conséquences de cette notion de base. La souffrance faisait partie d'eux désormais et le discours de Kellers semblait appuyer cette thèse. Pour autant, Savannah se refusait à le croire. Il était comme cela depuis toujours: optimiste sur le sort de tous ceux qui l'entouraient. Winter croyait en l'humanité, il n'était peut être pas capable de croire en lui même mais au moins, il avait foi en l'humain. Les autres. Leur vie. Ce qu'ils étaient. Il voyait en chaque être le meilleur et il conservait leurs faiblesses dans un coin de son crâne, pour s'en servir si jamais il en ressentait le besoin. Colin était en quelque sorte un visionnaire, un homme aux multiples facettes qui préférait cacher ce qu'il pensait et ressentait plutôt que d'étaler ses pensées au grand public. Aujourd'hui, il faisait une exception, comme il en avait toujours fait en présence de Symon. Cette fois, c'était une autre personne qui remportait la palme de son intérêt. Stiles Kellers. Aide soignant. Âme perdue dans un monde trop grand, trop complexe, trop douloureux. Et Winter ne pouvait la laisser filer, cette âme esseulée, cette âme de bonté qui tentait de conserver sa dignité dans le silence oppressant de la culpabilité.

Cette stupide fatalité. Cette sombre image qui rendait la plupart des hommes fous. Si Winter tentait encore de se maintenir à flot, cela ne semblait plus être le cas de Stiles et le seul sourire du moniteur n'avait pas l'air d'être suffisant pour l'aider. Il le regardait avec insistance, une certaine affection sans véritable fondement. Attendri, une première depuis l'accident de Symon, Winter conservait cette innocence en entendant les paroles du jeune soignant. S'il avait perdu tout espoir en sa situation, Colin ne pouvait pas laisser Stiles sombrer. Pas lui. Pas celui qui représentait l'unique espoir de son meilleur ami. Tout sauf lui.

J'espère que vous changerez d'avis. J'espère qu'un jour, vous aurez la chance de voir le monde comme je le vois. Rien n'est jamais fini Stiles, pas tant que le soleil se lève. Pas tant que la Terre continue de tourner. Pas tant que votre coeur continue de battre. La fatalité, vous la vivrez ça c'est évident mais elle n'est pas incontournable. Elle est réelle mais pas infinie. Et bien sûr que je crois en vous. Cela fait combien... Plusieurs mois que je viens ici et presque à chaque fois, vous êtes là invisible à espérer en silence pour Symon. Je crois en vous, je crois pour vous et je continuerais jusqu'à ce que vous respiriez librement à nouveau. Le bout, comme vous dites, ne viendra pas. Pas tant que je serais là en tout cas.

Et un sourire victorieux qui s'étendait sur son visage alors qu'il s'approchait d'un Stiles troublé, un brin ému, toujours aussi perdu dans son monde de douleur. Du bonheur dans ses prunelles, c'est tout ce que Winter demandait en cet instant. Rien qu'une clarté, rien qu'une étincelle, quelque chose qui le pousserait à le faire vivre. A l'animer. A continuer. Il la vit, il la vit alors que Winter restait silencieux, écoutant la fin du discours de Kellers. Des excuses, des émotions, des sensations, tant de choses qu'il ne pouvait partager avec personne d'autre, sans savoir pourquoi. Mais il la vit cette étincelle, cette beauté originelle qui le laissa béat, ses yeux cherchant ceux de Stiles. C'était parfois si simple d'insuffler de l'espoir, d'insuffler de la vie dans un corps meurtri, anéanti. Winter voulait incarner ce message d'espoir pour Stiles et son sourire l'y aidait certainement. Savannah entendit toutes les interrogations du soignant, il entendit ses plates excuses et il ne comptait pas arrêter là, son coeur se serrant en assistant à la déconvenue de l'individu en face de lui. En cet instant, Winter avait simplement envie de le serrer dans ses bras, de le tenir comme cela jusqu'à ce que tout cela ne soit plus qu'un mauvais cauchemar pour Stiles. Un espoir ridicule, une envie oppressante mais pour autant, Savannah se contenta d'atteindre le bras de son interlocuteur, seul effort qu'il put faire pour contenir ce mélange scabreux de sentiments.

Pourquoi s'excuser? Vous êtes ce que vous êtes après tout. Vous ressentez ce que vous ressentez et je ne peux pas être le juge de votre vie, Stiles. Mais ce que je crois, ce que j'espère, et ce dont vous avez le droit, c'est bien au bonheur. Au sourire. A des gestes. Toutes ces choses qui rendent un homme meilleur, un homme lui même. J'ai la très nette impression que vous étiez quelqu'un avec de la joie de vivre avant et s'il y a de l'espoir pour que vous retrouviez cela, je serais là pour vous appuyer. C'est tout bête mais c'est ce que je ressens.


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MessageSujet: Re: Wanting something out of reach [Winter & Stiles] Wanting something out of reach [Winter & Stiles] EmptyDim 6 Jan 2013 - 17:27

Le doute. Cet effroyable ennemi que Stiles tentait de fuir depuis des mois venait de s'immiscer en lui. Et si ? Et si son existence n'était pas censé s'arrêter ? Si le combat ne devait pas trouver sa fin avec la mort de son instigateur ? Le doute commençait à le happer. Lui et ses certitudes. Pour la première fois depuis des semaines, il se reprit à se demander ce que penserait Irving de la situation. Ce qu'il penserait vraiment, pas selon lui. Approuverait-il sa vie ? Ses choix ? Cette fatalité qu'il avait choisi de s'imposer en acceptant la vengeance ? Il connaissait déjà la réponse à ses questions. Bien sur que non. Et sur ce point Irving Kellers ressemblait finalement au jeune homme en face de lui. A la mort d'Irving, il s'était laissé sombrer. Partir en fumée parce qu'il avait perdu la raison même de son existence, la raison d'espérer. Il avait renoncé. Peut être trop tôt, peut être trop vite. Il touchait pourtant au but. Il sentait la fin proche et avec elle, la délivrance. Celle qu'il attendait depuis trop longtemps. La seule chose à laquelle, il s'autorisait à penser. A quoi pouvait-il d'autres ? Sa famille était son fardeau et il ne pouvait y penser sans l'associer à tout le reste. Les deuils, les erreurs. C'était pourtant tout ce qui lui restait. Sa vie s'était résumée à cette échéance et il avait accepté la sentence comme une évidence. Il en doutait maintenant. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? La raison portait un nom et avait un visage. Un magnifique visage qui l'observait désormais d'une manière qu'il n'aurait pu imaginer venant de qui que cela soit. Comme s'il avait soudain une importance. Il tentait de se dire que tout cela était seulement lié à sa profession, à ce qu'il faisait chaque jour. Rien à voir avec lui, sa personne, ce qu'il était réellement. Mais il doutait. Encore. Maudit doute. Il était dangereusement prêt d'espérer. Espérer autre chose. Un autre futur peut être. De quel droit ? Il l'ignorait et cela le rongeait mais il laissa l'espoir s'installait, sachant qu'il le regretterait dés qu'il sortirait de cette chambre. Il aurait pourtant tout donné pour un répit. Quel prix pouvait-il payer ? Il avait déjà tout donner. Il prévoyait déjà de donner ce qui lui restait. Il se prit à espérer. Un répit dont il se mordrait les doigts mais qui avait le don de faire naître autre chose dans son esprit.

Il concentra toute son attention sur chacun des mots que le jeune homme prononçait. Comme s'ils lui semblaient surréalistes, irréels, impossibles. Il en fut figé. Il voulait désespérément croire en chacun d'eux. Se dire qu'ils étaient vrais et qu'il pouvait les prendre et les accepter. Il avait envie de croire en lui autant que Winter semblait le faire. Il tentait de trouver une raison à cet espoir soudain. Tant qu'il serait là. Il n'avait sans doute pas idée à quel point ces mots -là étaient exacts. Il était bien la seule raison qu'il avait d'espérer. Il ne faisait guère d'illusions mais il avait envie d'y croire. Juste pour lui. Juste pour ne plus jamais le voir ôter ce sourire effroyablement beau de son visage. Ce même sourire qu'il affichait maintenant victorieux. Stiles se demandait bien de quoi mais étrangement la question resta en travers. Il eut beau dire, lui demander, le jeune homme ne semblait pas convaincu d'abandonner. La question qui lui brulait sans cesse les lèvres était pourquoi. Winter finit par s'approcher de lui, atteignant finalement son bras, lui provoquant dans le même temps une impressionnante vague de frissons dont il eut du mal à réprimer la sensation. Il l'entendit poursuivre. Il l'écouta comme un adepte fervent pour qui ces mots avaient une valeur presque vitale, incapable de quitter son regard. Il était toujours aussi prêt d'espérer. A la vérité, il espérait déjà tout en continuant à réprimer ce sentiment interdit qui entrainait sans cesse des malheurs mais qui surtout lorsqu'il était déçu, était sans doute plus douloureux que l'amour. L'un comme l'autre en revenaient toujours au même point en fin de compte. A lui, à l'espoir. Il n'avait pas totalement tort non plus le concernant. Oui, il avait eu la joie de vivre mais cette époque lui semblait tellement lointaine qu'il en avait même omis l'existence, pour ne plus se souvenir que de son fardeau. Il creusait lui-même sa tombe en fin de compte. Une tombe qu'il avait soudain envie d'arrêter de creuser. Il lui sourit, réussissant enfin à baisser le regard, concentrant alors ses yeux sur le bras dont il avait pris possession.

- Vous n'avez pas idée de combien ça me plairait. Tout lâcher, prendre une autre route sans doute meilleure. Espérer en l'avenir. Espérer autre chose. Ca fait tellement longtemps que j'ai arrêté d'y penser. Tout le reste me paraissait tellement évident. On ne peut pas être déçu par la fatalité, vous comprenez. Elle finit toujours par arriver et elle n'arrive jamais trop tôt quand on passe sa vie à l'attendre. Alors qu'espérer .... Je ne suis pas sur d'y survivre. Pas encore une fois. Quand on pense que ça va mieux, qu'on se prend à penser à autre chose, le pire continue d'arriver. Pardonnez mon fatalisme. - il avait relevé le regard pour se saisir du sien - Je .. j'ai même du mal à saisir pourquoi vous placez un espoir en moi. A moins que vous ne soyez un ange tomber du ciel - il se prit à rire, conservant même son sourire sur les lèvres ensuite - Vous n'avez pas complétement tort sur un point, Winter. Je n'ai pas toujours été comme ça. J'ai parfois tendance à l'oublier. Merci.
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MessageSujet: Re: Wanting something out of reach [Winter & Stiles] Wanting something out of reach [Winter & Stiles] EmptyJeu 10 Jan 2013 - 20:21

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Croire en sa bonne étoile, garder la foi jusqu'à la fin. Jusqu'à ce que la lumière s'éteigne et que l'obscurité prenne possession de chacun de vos sens. Ne jamais perdre pied, jamais complètement. Trouver toujours le moyen de tout surmonter. Se regarder dans la glace chaque matin et finalement, ne plus voir uniquement du dégoût mais capter autre chose: de la beauté, de la vie, du bonheur, cette joie immense d'y croire. Il suffisait d'y croire. Avancer chaque jour, sans but, sinon celui de rendre les autres heureux. Continuer sa route en apportant un sourire sur les visages mornes de vos voisins, des passants et de tous ceux qui méritaient votre attention. Par envie. Par besoin. Pour ne pas s'oublier. Pour vivre pleinement, il fallait bien vivre pour les autres. Winter avait toujours été ainsi: il avait tendance à laisser de côté ses idéaux et son ambition pour se consacrer à autrui. pour le plaisir. Pour oublier momentanément sa souffrance et espérer meilleur pour lui. Donner espoir aux autres, c'était un pas de plus pour lui vers sa victoire. Le pardon. Dire adieu aux remords et à la culpabilité. Combat difficile mais pas impossible. Garder la foi. Encore un jour. Et puis un autre. Jusqu'à ce que le ciel ait décidé qu'il avait fait le nécessaire et que le pardon vienne à lui aussi naturellement. Espérer ainsi. Désespérément. Peut être inutilement mais continuer, malgré tout et envers et contre tout. Aimer la vie. Aimer ce qu'elle pouvait vous faire ressentir, en bien ou en mal. Au moins, être vivant. Au moins, voir la vie s'animer chez l'homme qui vous faisait face. Winter ressentait ce bonheur extrême d'avoir au moins réussi cela: regarder Stiles et déceler du doute. Ce fameux doute concernant le mérite, la vie et la mort. Si jusqu'ici, le malheureux aide soignant s'imaginait en train de creuser sa tombe, son demi sourire face aux propos de Savannah prouvait qu'il hésitait. Winter gagnait. Il ne savait absolument pas ce qu'il faisait en réalité: peut être tentait il le diable en énonçant ses quelques mots, peut être faisait il la pire erreur de sa vie en parlant à Kellers. Il s'attachait. Étrangement. Il s'attachait et sa raison finirait par se perdre dans les effluves de ce sourire séduisant. Il n'y pouvait rien. Il était intéressé. Depuis le premier jour et il le serait certainement encore longtemps. Le jeune aide soignant était une énigme et ce simple fait entraîner Colin à s'y intéresser de près. Raison pour laquelle il se rapprocha de l'homme en question tout en écoutant son discours toujours relativement pessimiste.

Discours douloureux. Promesse de l'ombre. Celle de ne pas le laisser sombrer dans toutes ses pensées négatives. Ne surtout pas le voir abandonner. Winter, l'optimiste voyait le destin de Stiles si lumineux qu'il en oubliait parfois qu'il n'avait aucune idée de son passé. pour lui, cela n'avait pas d'importance. Ce qu'il voyait en lui dépassait largement ce stade, il n'avait pas besoin de le juger sur des actes enterrés depuis longtemps. Il n'avait pas besoin de mots, il n'avait pas besoin de promesses. Juste de ce regard, ce sourire salvateur. Cette vie qui circulait dans les veines de son voisin alors qu'il posait sa main sur son bras. Bien en vie, tous les deux. Et c'était tout ce que Winter arrivait à se mettre dans la tête. Finalement, un 'merci' perça les dernières barrières de l'esprit brumeux de Winter et son sourire se fit encore plus large alors qu'il revenait définitivement au moment présent. Machinalement, dans l'intensité du moment, Savannah caressa le bras de Stiles, dernier geste de réconfort un brin déplacé en vue des circonstances. Un instant de silence. Winter stoppa son geste avant de lâcher le regard de son interlocuteur, légèrement embué par l'intensité de l'instant. Avant d'y revenir et y rester, comme lié par une magie inconnue.

Je suis loin d'être un ange.. Sinon, je ne serais pas ici à me torturer l'esprit chaque jour. Non, je suis juste quelqu'un qui a foi en l'avenir. Le vôtre. Vous pouvez changer de chemin, rien n'est définitif. Rien ne vous oblige à continuer de vous détruire ainsi et c'est cela la beauté de la vie. C'est cela qui fait que je continue de me lever chaque jour. C'est cela qui fait que je pourrais rester à vous parler ou même rester ainsi en silence avec vous pendant des heures. La magie de la vie Stiles et on ne peut pas préférer cela aux abysses, pas quand l'espoir est si grand pour vous, quand il est si facile de s'attacher à votre regard ou votre sourire. Alors, il n'y a franchement pas besoin de me dire merci, c'est vous qui faites tout le travail, Stiles... Croyez le ou non.

Débordant d'énergie et d'une sensation étrange au creux de la poitrine, Winter se tut à nouveau. Rester ainsi pendant des heures entières, tout paraissait possible. Comme s'il se trouvait dans un monde parallèle, comme s'il en oubliait qu'il n'était qu'une âme perdue et affamée, comme si pendant quelques secondes, il redevenait entier. Comme avant.


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