Downy & Braeden

Il faut toujours que ça tombe sur lui. Toujours. Downy était assis dans un couloir des Urgences. On était un jour des vacances de Pâques, il était aux alentours de midi. Downy poussa un soupir exaspéré et posa ses yeux bruns chocolat sur le bandage ensanglanté autour de sa main gauche. Qu'il était con, quand même ! Deux heures qu'il attendait qu'on s'occupe de lui, et pour l'instant, rien. Downy releva les yeux et regarda un brancard passer. Ouais, bon, au moins lui il était pas à l'article de la mort. Non, il s'était juste totalement défoncé la main avec laquelle il écrivait. Bon, c'est vrai qu'il y avait pas que la main. Mais c'était rien que des égratignures sur ses bras et ses jambes. Rien d'autre. Bon, OK, et sur son visage aussi. En même temps, qui était assez doué pour avoir un accident de scoot' comme ça à part lui ? Ouais, bon, tout le monde. Sa roue avait glissé sur une zone de gravillons, il s'était à moitié éclaté par terre et il avait bien sûr réussi à tomber pile au bon endroit pour s'ouvrir la main avec un tesson de verre. Downy passa sa main droite dans ses cheveux et souleva doucement le bandage qu'on lui avait posé en attendant qu'on s'occupe de lui... C'était très joli à observer. Du très grand art. Le Picasso du cassage de gueule, c'était officiel, c'était lui. Vu qu'il était censé rejoindre Braenden quand il s'était scratché, il avait fini par lui envoyer un message il y a une quinzaine de minutes pour lui annoncer qu'il était en train de patienter à l'hosto'. Sûrement que son camarade ne tarderait pas à venir. En appuyant bien sur le fait que Clarkson était l'homme le plus doué du monde. Cette pensée arracha un sourire à Downy. Il était vraiment, mais alors vraiment l'homme le plus doué du monde.

Downy rejeta la tête en arrière et ferma les yeux. A force d'attendre, il allait bien finir par faire une sieste. Ou de vouloir manger n'importe quoi. D'ailleurs, son ventre commençait à lui indiquer qu'il avait intérêt à avaler quelque chose dans les plus brefs délais si il ne voulait pas devenir plus bruyant qu'un tronçonneuse. Sa main commençait à le lancer, en plus. Bordel, qu'est-ce qu'ils foutaient, dans ce service, pour laisser patienter les gens comme ça ? C'était plus les Urgences, là. C'était le contraire, franchement. Downy serra les dents et se mit à craquer les phalanges de sa main intacte, totalement impatient. Une infirmière vint enfin venir voir de quoi il retournait. "Bonjour, je m’appelle Mag.." Elle commençait à se présenter. Et Downy n'était pas d'humeur. C'est pourquoi il la coupa net. "Ouais, c'est bien, mais sinon, on pourrait s'occuper de ma main s'il-vous-plait ?" Downy n'était pas quelqu'un de méchant. Loin de là. Mais il était fortement exaspéré... C'était du pareil au même, finalement. L'infirmière l'avait fermé, au moins. Elle lui enleva précautionneusement le bandage. Oh, tiens, maintenant qu'il voyait encore mieux, il pouvait aussi regarder sa main et voir que les points de suture, ça allait encore être pour lui. Génial. Elle lui re nettoya encore la plaie. Et lui demanda si il voulait qu'on l’anesthésie quand on allait le recoudre... Il dit non, qu'il n'en avait pas besoin. En comprenant aussi qu'il allait encore devoir attendre avant d'être rafistolé. Espérons que Braenden viendrait lui tenir compagnie. L'infirmière refit le bandage, et s'en alla. Clarkson passa sa main valide sur son visage et poussa un nouveau soupir d'exaspération. Si Braenden ramenait sa petite personne, il ne lui restait plus qu'à espérer qu'il prendrait à manger avec lui.

Outch! ft Downy R. Clarkson

Braeden et Downy avaient prévu de déjeuner ensemble, comme souvent. Ils devaient se retrouver près de la boutique du brun et marcher ensemble jusqu'au restaurant. Et puis Downy avait appelé, 10 minutes avant l'heure exacte du rendez vous. Cet idiot avait eu un accident. Rien de trop grave bien sur. Et puis ce n'était pas comme si c'était le premier. Braeden allait souvent accompagner son ami aux urgences. Ami, ce mot résonnait bien dans la tête de Braeden, il avait une mélodie agréable. Il avait eu tellement peu d'amis à qui se confier vraiment. En faite, pour lui Downy n'était pas un ami non, pas le moins du monde. Downy était bien plus, Downy était son frère. Lui qui n'en avait jamais eu. Braeden en effet était fils unique, ses parents ne désirant pas d'autres enfants que lui. il avait eu durant sa jeunesse beaucoup d'amis, mais tous l'avaient oublier au fil du temps, et de son absence. Ils avaient été jusqu'à l’enterrer. En effet, au cimetière de Detroit, on pouvait se reposer devant la tombe d'un certain Braeden Liam Wilde, né le 15 février 1984 et décédé en "?". D’après l'ancien militaire, "?" était une bonne année pour mourir. Il en riait souvent. Il en riait notamment avec son frère de coeur, Downy. Downy qui lui ressemblait tellement, qui aurait pu être son jumeau. Downy qui avait eu la même vie, qui avait les mêmes passions, le même passé, les mêmes regrets, les mêmes blessures. Alors, depuis leur rencontre les deux hommes passaient énormément de temps ensemble.

Braeden sourit en montant sur sa moto. Downy était un aimant à problème. toujours à faire une connerie, un pas de travers. Braed c'était habitué à tout ça. Sur la route, il s’arrêta à la boulangerie. Son ami devait attendre depuis pas mal de temps. Il attendrait encore, sinon pas de repas. Braeden descendit de l'engin, retira son casque et rentra dans une pâtisserie. Il fit un sourire charmeur à la serveuse, et commanda d'une voix suave une boite de donnuts. Un panaché, pour que le malade ai plus de choix. Braeden savait très bien que son ami était du genre gourmand, et légèrement goinfre. Après avoir payer moins cher qu'il n'aurait du (vive la naïveté des jolies vendeuses), il rangea la boite dans un compartiment de son engin, et se remit en route pour l’hôpital. Il prit tout son temps pour se garer, attacher le véhicule, et entrer dans les urgences. Downy avait le chic pour faire ses conneries le jour ou il devait payer la facture du resto. Braeden était habitué, et comptait bien lui faire payer à sa manière. Il attrapa un donnut nappé de chocolat et mordit dedans. Dieu que c'était bon. Tout compte fait, ce stupide accident tombait à poing. Jamais il n'aurait eu l'idée d'acheter des pâtisseries sinon.

Tout en mangeant il chercha son ami des yeux. Il le trouva, assis, égratigné de partout et un bandage à la main, l'air impatient. Braeden du lutter pour ne pas éclater de rire, mais son hilarité l'emporta et il pouffa en s'approchant de son ami bien amoché. Il vint se planter devant son ami, et lui fit un immense sourire avant de mordre dans la pâtisserie. "Salut Clarkson, qu'est ce que tu fou la? Tu n'avais pas rendez vous?" Il lui lança un regard malicieux, et lorsqu'il entendit l'estomac de son vis à vis il se mit à rire, finit le donnut et se lécha les doigts. "Tu as faim? Mais tu sais que si il faut de recoudre, et donc t’anesthésier, il faut que tu sois a jeun? Dommage hein? C'est pour l'addition que tu me dois" Et c'est tout sourire que le militaire à la retraite s'assit à coté du blessé. il se mit à regarder le balai d’infirmières et de malades. Il détestait les hôpitaux, son voisin le savait. Il avait fait un véritable effort pour venir. Mais son frère le valait bien non? Et puis, n'importe où sur terre, ce qu'aimait plus que tout Braeden, c'était faire chier son pote.

Downy & Braeden

Il reconnut d'abord un bruit de pas régulier et habituel. Puis une odeur de sucre. DU sucre. Pleins de sucres... Des Donuts. Oh non, pitié, pas ça. Parce que Downy connaissait assez Wilde pour savoir que les Donuts en questions, il allait seulement pouvoir les regarder. Clarkson ne put s'empêcher de serrer son poing libre. Putain, Braeden était vraiment le meilleur à souligner deux traits qui le définissait : Il était extrêmement doué, et il était un peu morfal. Mais juste un peu. Son camarade arriva finalement à sa hauteur, en train de déguster un donut au chocolat. Downy releva ses yeux de la même couleur que le glaçage marron du donut et les posa sur son ami. "Salut Clarkson, qu'est ce que tu fous là ? Tu n'avais pas rendez vous ?" Son estomac répondit en premier. Il se retint de grimacer tandis que Braeden se léchait méticuleusement les doigts, son regard pétillant de malice. "Hey Braed'. J'avais bien rendez-vous mais tu me connais : Je pose facilement des lapins sans le vouloir. 'Taiiiin, t'en as combien des comme ça ?" Son ami était tout sourire. Downy le fixait lui, puis la boîte, puis lui, puis la boîte. Qu'il était con d'être aux urgences à l'heure de manger ! "Tu as faim? Mais tu sais que si il faut te recoudre, et donc t’anesthésier, il faut que tu sois à jeun ? Dommage hein ? C'est pour l'addition que tu me dois." Et sur ces bonnes paroles, son frère d'armes s'assit à ses côtés. Downy leva les yeux au ciel. Et ne put s'empêcher de rire. Uno, il ne se ferait pas anesthésier. Et deuxio, pour se faire recoudre une main, il n'y avait PAS besoin d'être à jeun. Il fallait dire que Clarkson connaissait mieux le sujet que son camarade. C'était lui, qui squattait couramment le couloir des Urgences. En même temps, c'était lui le pire gosse des deux. Tenez, la dernière fois qu'il était venu ici, c'était parce que en pleine nuit, il s'était réveillé en sursaut et avait instinctivement refermé la main sur son couteau à cran d'arrêt juste à côté de lui. Mais sa main s'était refermée sur la lame. Et vu qu'il avait de la poigne, il s'était bien entaillé. Vraiment. Il tourna la tête vers son quasi-jumeau et lui répondit, avec un demi-sourire aux lèvres : "Wilde, je m'y connais mieux en anesthésie que toi, tu le sais, à force, non ? Et puis d'ailleurs je l'ai refusée. Pas besoin pour un petit truc comme ça, attends !" Il avait levé vaguement la main et son bandage tout tacheté de rouge pour appuyer ses propos. Il se renfonça dans son siège et se prit à faire comme Braeden. C'est-à-dire la même occupation que celle qu'il avait déjà eu pendant deux heures. Regarder les patients, les brancards, les médecins, tout ça.

Peut-être que c'était l'arrivée de Braeden qui les avaient motivés, il n'en savait rien, mais l'infirmière revint. Avec un médecin, cette fois. Hallelujah ! On allait enfin le recoudre et puis basta. Il fallait aussi croire que les Urgences étaient vraiment bondées, car le toubib leur apprit qu'il allait devoir le rafistoler dans le couloir, mais que ça allait puisque ce n'était pas une blessure trop grave. Alors que le personnel soignant défaisait pour la énième fois son bandage autour de sa main gauche, Downy ne put s'empêcher de brandir sa main sous le nez de Braeden. "Tu vois, mec, ça c'est signé le Picasso du cassage de gueule !" La blessure, une entaille quand même bien proportionnée, suivait la ligne de vie de sa main sur environ cinq bons centimètres.

Quand le médecin planta pour le premier point l'aiguille dans sa peau après l'avoir encore désinfecté, Downy se raidit, instinctivement. Ce n'était pas pour la douleur. La douleur, il suffisait de serrer les mâchoires comme il le faisait à cet instant et ça passait. Non, c'était un truc bien pire. Un truc bien pire que la douleur. C'était dû à l'effet que ça lui faisait de se faire recoudre. Et ce truc bien pire, ça lui venait tout droit des tripes. Quelque chose contre quoi personne ne pouvait lutter. Sans le vouloir consciemment, Clarkson avait rivé sa main libre dans celle de Braeden, et lui broyait presque les doigts. Il avait les yeux mi-clos, et serrait les dents. C'était le pire truc que chacun puisse affronter. Un souvenir.

Outch! ft Downy R. Clarkson

"Hey Braed'. J'avais bien rendez-vous mais tu me connais : Je pose facilement des lapins sans le vouloir. 'Taiiiin, t'en as combien des comme ça ?" Braeden se mit à rire. Son ami semblait plus qu'exaspéré. Il tenait sa main au bandage rougit par le sang. il devait s'être bien ouvert tout de même. Mais ce qui était comique, c'était sa figure râpé. Un vrai fromage... Il pouffa mais se retint de faire la remarque. Il regardait le monde dans les urgences. Celles ci étaient assez remplit pour un jour de canicule. Downy se tourna vers lui et se remit à parler, louchant dangereusement sur la boite en carton. Il était affamé, c'était sur. Braeden lui avait pourtant dit que les heures de sommeils et de repas n'étaient pas de bonnes heures pour se blesser. Mais l'autre, véritable maladroit malchanceux, n'avait apparemment pas retenu la leçon. Tout en souriant, le grand blessé reprit. "Wilde, je m'y connais mieux en anesthésie que toi, tu le sais, à force, non ? Et puis d'ailleurs je l'ai refusée. Pas besoin pour un petit truc comme ça, attends !" Et voilà qu'il commençait à faire le coq. Le dit Wilde se tourna vers lui, tout sourire. Downy se la jouait monsieur muscles, tout ça pour ne pas avoir à faire une petite piqûre. Braeden, qui était bien plus traumatisé -aillant passé plus de temps au coeur même des combats- se laissaient piquer n'importe où avec une facilité déconcertante. Pour le reste, c'était une autre histoire. Peu après la réplique de son ami, le brun vit arriver un médecin et son infirmière. Les deux commencèrent alors le protocole de suture. L'homme, à gauche de Braeden, lui montra la main, sans bandage.

"Tu vois, mec, ça c'est signé le Picasso du cassage de gueule!" L'entaille était assez longue, toute la largeur de la paume quasiment, et quelques peu profonde. Braeden la regarda un instant, tentant de ne pas faiblir, et se retourna dès qu'il en eu l'occasion. Voir ce genre de chose le mettait mal à l'aise. Tout comme l'odeur des hôpitaux, la vision des médecins, et les blessés. Il en avait vu beaucoup, il avait lui même était de nombreuses fois blessés. Mais le pire, c'était le sang. Voir du sang lui rappelait les projections rouge sombre sous les balles, les rivières pourpres sortant des membres arrachés... Downy avait beaucoup de chance. La présence de Wilde était une preuve que celui ci l'aimait beaucoup. Celui ci sentit d'un coup la main de son ami venir prendre la sienne, la serrant avec force. Braeden le laissa faire, la pressant d'une manière rassurante. Il était la pour son ami, pour lui changer les idées. il savait bien qu'il résisterait à la douleur physique. Mais pour la douleur moral, c'était autre chose.

Braeden eux quelques flashs des hôpitaux de son passé. Ses visions douloureuses lui firent se mordre la lèvre. Il fallait qu'il se change les idées, et ceux de son ami aussi. Alors, de sa main libre, il ouvrit le carton, et coupa de ses doigts un morceau de donut à la fraise. Il se souvenait très bien le jour ou il en avait proposé un à Downy, et que celui ci avait refusé, n'aimant apparemment pas ce gout. Il sourit, et présenta le morceau devant la bouche de Downy. il se pencha, ses lèvres près de l'oreille de l'ancien sniper, ne regardant rien d'autre que sa tête, souriant. "manges, ton estomac bruyant ne t'aideras pas à draguer l'adorable réceptionniste... Oh faites, ça ne te gêne pas de serrer la main d'un homme qui faisait défiler les beaux hommes dans sa tente personnelle pour un peu de bon temps?" Il rit doucement, sachant pertinemment que son ami savait que c'était faux. Et puis jamais Braeden ne s'était permis ça. Il allait recommencer à parler quand Downy resserra un peu plus sa main. Le brun grimaça et continua de parler à son ami. "Aie ... ! Down, fais gaffe à ma main, si je ne peux plus jouer de la gratte par ta faute je t'étripe... au faites, tu sais qui a tué Jésus? Un chat, parce que Jésus est descendu par-Minou.." Et il se mit à rire, comme un idiot. Parce que rire faisait du bien, rire faisait oublier, et puis quoi, il avait toujours était bon public, surtout pour ce genre de blagues.

Downy & Braeden

Est-ce que je suis un assassin ? La question lui avait travesé l'esprit d'un coup, alors qu'il visait avec calme et efficacité l'un des tireurs ennemis dans le bâtiment non loin. Son doigt qu'il avait sur la gâchette se mit à trembler. En tant que sniper, Downy avait un travail particulier. Assurer les arrières de tout les autres depuis son immeuble désaffecté. Il avait la vie de cinq autres types entre ses mains. Il pouvait changer toute la donne. Ce jour-là, on les avait affectés à une mission qu'on leur avait dit périlleuse. Clarkson s'attendait à quelques blessures parmi les troupes, rien de plus. Pas à déjà deux morts. Il n'y avait plus que trois gars en bas. Le type que Downy visait, c'était celui qui visait lui-même Steeve, un autre jeune militaire. Clarkson n'avait douté qu'une seconde de son monde et de ses actes. Assez pour que quand il enfonce la gâchette de son M40 et que la balle parte, l'autre ait tiré sur Steeve. Le "Bad Guy", comme ils les appelaient, se prit la balle entre les deux yeux et s'écroula. Downy reposa son regard sur Steeve, sans vie dans la poussière. Non, non, non ! Il y avait un tout petit vent. Une bourrasque fut plus importante. Elle souleva le rideau de la fenêtre derrière laquelle le sniper était posté. Clarkson se prit la balle en plein dans l'épaule droite. Il battit des paupières, désorienté, et se glissa contre le mur pour disparaître derrière le béton. Il grimaça légèrement en portant ses doigts à la blessure et en les remontant totalement rouges. Rouge sang. Il ferma les yeux et serra les dents. Le seul mot qui lui vint à l'esprit avant de devenir un garçon au regard vide, un zombie, ce fut son nom. Steeve.

"Mange, ton estomac bruyant ne t'aidera pas à draguer l'adorable réceptionniste... Au fait, ça ne te gêne pas de serrer la main d'un homme qui faisait défiler les beaux hommes dans sa tente personnelle pour un peu de bon temps ?" Downy sentit une odeur de donut à la fraise sous son nez tandis que son frère de galère lui parlait à l'oreille. Pour lui aussi, ça ne devait pas être simple. Braeden avait en horreur les médecins, les hôpitaux et les blessures sanguinolentes... Tout ce qui pouvait finalement avoir attrait à une mission périlleuse qui aurait foiré en Irak ou en Afghanistan, d'une certaine façon. Downy balançait entre réalité et souvenir. Le point de suture suivant le fit replonger.

Ils avaient ramené Downy au camp de base. Quelqu'un le déposa sur un des lits d'examen de l'infirmerie et lui enleva le haut de sa tenue de combat, le laissant se retrouver torse-nu et tremblant comme une feuille. Alors qu'on lui retirait la balle, dans la brume dans laquelle était son monde et son esprit, il saisit des bribes. Une phrase. "Les cinq autres sont morts. C'est le seul à s'en être sorti." Ses lèvres se mirent à remuer en silence. Toujours en formant le même mot. Et de tout son être tremblant et perdu, il poussa un cri déchirant quand on commença à le suturer. Un nom. Celui qu'il n'avait pas sauvé. "STEEVE !"

Downy rouvrit les yeux et desserra les dents. Il restait tendu, mais au moins cela était-ce fini. "Aie ... ! Down, fais gaffe à ma main, si je ne peux plus jouer de la gratte par ta faute je t'étripe... au fait, tu sais qui a tué Jésus? Un chat, parce que Jésus est descendu par-Minou.." Clarkson tourna la tête vers son ami qui riait comme un idiot. Il esquissa un pâle sourire. On avait chacun une façon de se protéger. Pour Wilde, c'était dédramatiser. Et rire. Rire. Downy posa son regard sur le médecin quand celui-ci lui déclara que c'était fini. Son regard glissa ensuite vers sa main gauche. L'infirmière lui rebandait la main avec application. Il retourna son attention sur Braeden. Il n'avait pas lâché sa main. Juste desserré un peu ses doigts. Ah, Braeden et ses folles histoires d'amour que Downy suivait avec l'envie d'éclater de rire. Non, il n'avait pas honte de lui avoir pris la main en étau, surtout que ce qu'avait raconté Wilde était très faux. Mais lui bousiller les doigts jusqu'à ce qu'il ne puisse plus jouer de guitare, là, il s'en voudrait. Il lui lâcha la main. Le personnel soignant s'était éloigné d'eux. Il passa sa main intacte sur son visage. Et déclara : "Je reviens de suite." Il se leva sans un autre mot et fonça vers les toilettes des hommes. Il avisa le lavabo, ouvrit le robinet s'aspergea le visage. Il referma l'arrivée d'eau, attrapa une serviette en papier et s'essuya la face. Il se regarda dans le miroir. Qu'est-ce qu'il était devenu, à devoir lutter contre ses souvenirs à tout instant ?

Outch! ft Downy R. Clarkson

Une fois calmé, Braeden se tourna vers son ami. Celui ci avait à peine esquisser un sourire, semblant ailleurs. Braeden savait parfaitement ou il était; au moyen orient. Aussitôt, Wilde s'en voulu de ne pas réussir à rassurer convenablement son ami. Il aurait tant voulu pourtant, effacer tout ses maux. Mais le passé ne peux être raillé si vite. Downy avait les yeux dans le vide, et la mâchoire crispé. Et Braeden le connaissait assez bien pur savoir quel souvenir le hantait. ils en avaient parler plusieurs fois. Downy n'était pas resté aussi longtemps que Braeden dans l'armée, et puis en tant que sniper il n'avait pas à proprement vécu dans le coeur de la guerre. En faite, Braeden savait que ce qui torturait le plus Clarkson, c'était de ne pas avoir pu protéger un des gamins de son unités. Une mission qui avait foiré. Celle qui avait arrêté la carrière de Downy. C'est à cause de la souffrance de son ami que Braeden n'avait jamais osé lui raconter la vérité sur ses dix ans. Il ne lui avait parlé que de deux trois anecdotes et lui avait menti sur la provenance de la balle dans son épaule. Pour Downy, celle ci dormait paisiblement ici depuis qu'en mission de reconnaissance, alors qu'il fouillait un village quasi abandonné, un taré était sorti d'une maison, avait tirés deux ou trois fois, avant d'être abattu. Mais la vérité était tout autre.

"Où est la réserve fédéral d'arme?" Pas de réponses, mais un silence. Un souffle court, douloureux. Un coup de crosse sur la mâchoire. Un faible gémissement de douleur. une flopée d’insulte en arabe. Un coup dans les cotes. Et de la poussière, beaucoup de poussières. Cela faisait treize jours que Braeden, et sept autres militaires, étaient enfermés dans ce bunker. Huit hommes, et neuf corps sans vie. Les huit rescapés vivaient dans la pièce puante sous l'odeur de pourriture des corps de leurs amis. Ils devenaient fous. Treize jours que chacun d'entre eux étaient torturés, battus, questionnés. Aucun n'avait parlé. Alors les têtes tombaient. En treize jours, neuf soldats avaient été exécutés. Les autres allaient mourir pour leur silences. Braeden le savait, mais au fond de lui il aurait préféré se sacrifier pour que les autres vivent. Ils n'avaient rien à perdre. Il regardait tour à tours les plus jeunes, et les moins jeunes. George, par exemple. La cinquantaine, une petite fille en route, et deux petits-fils qui l'attendaient pour jouer au foot. Ou bien Daniel, vingt trois ans, qui avait une fiancée enceinte jusqu'au cou qui l'attendait désespérément. Et lui ? Personne, il n'avait que son métier. Et ses hommes, qui pourrissaient dans un coin de la pièce.

"Toi, lèves toi et enfile sa sur ta gueule" On lui tendit sans ménagement un espèce de sac noir. Braeden comprit alors. Il allait mourir d'ici peu. Son coeur s’allégea, il allait quitter cet horrible endroit, où il manquait eau et nourriture, il allait enfin être libéré. La mort ne lui faisait pas peur, il l'avait tellement vu. Il regarda une dernière fois les quatre autres hommes qui partageaient la cellule exigu. Ceux si étaient regroupé dans un coin à gauche, les cadavres aillant été mis à droite. Ils le regardaient, peiné. il était leur supérieur, celui qui les avait fait repousser leurs limites, et qui avaient tout fait pour les protéger. Au fond de lui, il savait pertinemment qu'il avait raté. Et il s'en voulait. Il les regarda, esquissa un mince sourire et leur fit le signe militaire une dernière fois. Il leur disait adieu. Jamais il ne pensa les revoir. Il se mit alors à marcher, sortit de la salle sombre ou l'odeur des corps était abominable, et enfila le sac, cachant ainsi sa vue. Il sentit deux mains forte l'attraper et l'emmener dans une salle ou l'air était frais. On le mit dos à un mur. Un peloton d’exécution. Il allait mourir comme mourait les traîtres à l'époques des deux guerres mondial. Cette idée lui arracha un sourire. Il souriait face à la mort. Bien sur, les hommes ne le virent pas faire. L'un d'entre eux s'approcha de lui, et lui demanda avec un fort accent où se trouvaient les réserves fédérales d'armes américaines. Mais Braeden resta silencieux, signant ainsi son arrête de mort. L'homme pesta, et parti dans un coin de la pièce. Puis il ordonna à ses hommes de se préparer, puis de le mettre en joue. Il allait mourir, il allait bientôt mourir; Il allait retrouver ses parents, mais aussi, et surtout, ses amis mort au combat. Ceux qui hantaient ses nuits. Le brun souffla et ferma les yeux, plus par réflexe qu'autre chose. Apres tout il ne voyait rien. Il pensa un instant aux hommes dans l'autres pièces. Il en étaient à leurs trente septième jours, et n'avaient plus d'espoirs. Il s’apprêta à mourir lorsqu'une détonation se fit entendre. Les hommes, surpris, ne continuèrent pas leur besogne. Des tirs, des cris, des ordres. Braeden entendait l'agitation mais ne voyait rien. Ses main, attachés depuis peu dans son dos, se battaient avec les cordes qui lasseraient ses poignets. Qui pouvait bien attaquer le bunker? C'est alors que des ordres militaires américains se firent entendre. Ils venaient d'entrer dans la salle. Le combat semblait faire rage, Braeden entendait mais ne voyait rien. Il fut alors touché à l'épaule droite. Un gémissement de douleur traversa ses lèvres. Il n'avait pas la force d'hurler, il n'avait plus la force de lutter. Une autre balle à la cuisse le vida de son énergie, et il tomba. Il sentait son corps saigner. Il n'entendait presque plus le combat. Peu à peu, il sombra...

"Je reviens de suite." Braeden se secoua la tête, comme pour chasser ses pensés de celle ci. Il n'avait pas remarqué que Downy l'avait lâché, trop occupé à penser aux choses qu'il cachait à son ami. Il le regarda se lever et partir. Le brun se mordit la lèvre et se leva. il laissa la carton la. De toute façon il n'avait plus faim. Puis il se dirigea dans les toilettes des hommes. Downy était en train de s'essuyer le visage tout en se regardant dans la glace. il semblait mal en point, très mal en point. Braeden se sentit mal à cette vision. Il n'aimait pas voir ses amis souffrir, surtout pas de ce genre de douleurs. Il s'approcha, passa une main dans les cheveux de l’égratigné tout en regardant le duo qu'ils formaient dans le miroir. "Chut... ça va aller Down, tout va bien, respires" il s'en voulu profondément de ne pas être capable de consoler un peu plus son ami. Il ne savait pas s'y prendre, il n'avait jamais su. Et il en faisait les frais maintenant. Il se contenta de le regarder, dans le miroir, et dit d'une voix faible "Downy, penses à autre chose... tu veux faire un truc en particulier? Et ne me dis pas un truc du style 'Je veux rester seul' parce que tu sais très bien qu'il est hors de question que je te lâche, d'accord?" il ponctua sa phrase d'un regard se voulant rassurant, et se mit à ébouriffer ses cheveux. Il espérait que son ai se remettrait vite, il n'aimait pas le voir comme ça. Il n'aimait pas voir son petit frère triste.

Downy & Braeden

Downy aspira une bouffée d'air et ferma les yeux. Se calmer. Se vider. Zen. Quand il avait quitté en vitesse Braeden et le couloir, il l'avait senti. Braed' aussi avait eu droit à quelques bons souvenirs.Tout deux connaissaient une bonne partie du passé de l'autre, mais Clarkson avait le flair pour savoir qu'on ne lui disait pas la vérité. Et Braeden lui avait raconté des histoires, mais pas tout, et pas tout vrai. Lui aussi avait ses démons. Downy aurait pu être d'une certaine façon plus épargné par ces choses car il avait toujours été un sniper. Mais il en avait vu des vertes et des pas mûres, en trois ans. La mission qui avait mis fin à sa "carrière". La fois où une gamine était morte en se vidant de son sang, les yeux rivés sur lui, durant une autre mission. La fois où ils étaient arrivés après un règlement de compte et que dans la poussière, ils avaient retrouvé six hommes décapités et qu'on l'avait envoyé lui vérifier que les corps n'étaient pas piégés. La fois où un des gars de son unité a pété un plomb et s'est tiré une balle dans le pied pour pouvoir être rapatrié chez lui. Il repensait à tout ça, toutes ces choses, toutes ces conneries. Toutes ces horreurs. Et dire que quand il se regardait dans le miroir, il voyait un homme, jeune, les cheveux bruns courts, un peu de barbe mal rasée, des yeux marrons-chocolats souvent rieurs, avec son T-shirt gris chiné, son pantalon noir et ses baskets... C'était le portait du prof' d'Histoire-Géo jeune et sympa, le visage qu'il montrait à ses élèves et une majeure partie de la ville. C'était pas le visage qu'il avait à l'instant. Ses yeux qui pouvaient être rieurs avaient quelque chose de perdu. Ses phalanges crispées sur le rebord du lavabo étaient celles d'un homme à cran.

Et puis Braeden. Braeden qui vint juste à côté de lui et passa une main dans les cheveux bruns de Downy. "Chut... ça va aller Down, tout va bien, respire." Clarkson faisait comme Wilde. C'est-à-dire les regarder, eux deux, dans le miroir. Braeden qui semblait désespérément peiné de le voir dans cet état. "Downy, pense à autre chose... tu veux faire un truc en particulier? Et ne me dis pas un truc du style 'Je veux rester seul' parce que tu sais très bien qu'il est hors de question que je te lâche, d'accord?" Et il lui ébouriffa les cheveux, comme un grand frère. C'était con, ils avaient le même âge, mais Downy avait fait trois ans dans l'armée, contre presque une décennie pour Braed'... Le jeune homme eut un sourire comme de ceux que l'on fait sans le vouloir quand on pleure. Sauf que lui ne pleurait pas. Il passa sa main sur chacun de ses yeux, étant donné qu'ils étaient quand même un poil humide. Il leva le regard pour croiser celui de son frère dans le miroir. Il lâcha finalement, d'une voix un peu fêlée : "Je te l'ai dit, que j'ai été en désintox' pour overdose de cocaïne un an et quelques après mon retour... J'ai plus touché à une seule drogue après. J'ai même évité le maximum possible de boire de l'alcool. Mais tu sais pourquoi je prenais de la coke ? Pour oublier que j'étais seul face à mes souvenirs. Pour oublier ça, que je devais les affronter sans aucune aide." Downy déglutit et se mordit les lèvres. Une sale période, ça aussi. La descente aux enfers après le retour. L'overdose. Le centre de désintox'. Le manque qui lui tordait l'estomac.

Downy tourna la tête et planta ses iris chocolatés dans ceux bleus profonds de son camarade. Et il le serra dans ses bras. L'acte le plus sincère qu'aurait pu faire Downy, il l'avait fait. Il ferma les yeux inspira et expira bruyamment. Braeden était là. Il était là, et Downy n'était plus seul comme il l'avait été plus jeune. Il avala sa salive et lâcha avec un petit sourire, en réponse à son ami : "Mater des films de super-héros, affalés sur ton canapé avec une bière à la main." Il lâcha un rire et renifla. Être normal. Oublier. Faire des trucs normalement cons. Être avec son frère. Il ne voulait pas être seul. Il voulait être normal. Si tant est-ce que ce soit possible. Il lâcha Braeden et recula d'un pas. Il fourra ses poings dans ses poches. Normal. C'était un voeu qu'il avait fait depuis longtemps. Il n'était pas sûr d'avoir été entendu par sa marraine la fée ou une autre connerie du genre. "J'voudrais juste être normal."

Outch! ft Downy R. Clarkson

Braeden sourit. Normal. Ils le voulaient tout les deux. C'était compliqué, mais pas impossible. Un jour, Downy se réveillerait, et il irait mieux. Braeden le savait. Pour lui ce serait plus compliqué. Il lui faudrait du temps, de la patience. Il n'était pas sur de réussir. Quand on a vu tant d'horreur, c'est normal non? C'est ce qu'il essayer de se mettre dans le crane. Braeden serra le brun contre lui puis le lâcha et l'emmena vers la sortie des toilettes. Ils allaient rentrer chez Braeden, et ils regarderaient un film en bouffant des gâteaux et des bonbons. C'était une très bonne idée. Ça allait leur changer les idées. Et puis tien, il commanderait une pizza. Aux oubliettes le resto, manger une pizza devant un film avec son pote, ça n'a pas de prix.
Braeden poussa Downy hors des toilettes, puis marcha à ses cotés, une main dans son dos. Ils marchèrent jusqu'à la sortie de l'hôpital, faisant bien attention à ne pas regarder de trop près les gens. L'endroit puait le sang. Il soupira d'aise en se retrouvant à l'air libre et sourit à son ami. Celui ci reprenait peu à peu des couleurs, quittant son teint blanc malade. "Tant mieux" se dit l'ancien militaire. Il regarda un peu plus son ami. N'empêche, ce que lui avait dit Downy l'avait profondément touché. Le truc qu'avait comprit Wilde, c'était que son ami le considérait comme quelqu'un d'important. Wilde sourit en repensant et murmura. "Tu sais... Je suis heureux d'être ton pote, je veux dire... t'es toujours la et tu me comprends. J'veux que tu saches que je serais toujours là, pire qu'un pot de colle" et il rit, faiblement, mais sincèrement. Plus jamais il ne laisserait son presque frère retomber dans les excès. Il le protégerait de son passé, peu importe lui. aider Downy le faisait s'oublier. et Braeden aimait s'oublier. Ça lui permettait de ne plus voir son passé, pendant un court instant.

. . .

Braeden grimaça. Venir en moto était une mauvaise idée. surtout qu'il n'avait qu'un casque. Il regarda un instant son ami, et sortit le casque, lui tendant. Il força le blesser à le mettre. Il serait prudent, Downy n'avait pas à s’inquiéter. Braeden lui sourit et monta sur l'engin, laissant Clarckson se coller à son dos, lui enserrant la taille. Braeden démarra. Il avait faim, sérieusement faim.

. . .

Braeden ouvrit l'appartement plongé dans la pénombre. C'est comme ça qu'il vivait ici. Le noir lui permettait de réfléchir. Souvent, Downy l'avait réprimandé, lui demandant de ramener du soleil et de la couleur dans sa vie. Mais Braeden aimait son appartement sombre. Il sourit en y repensant et laissa entrer le malade. Il alluma la télé et parti chercher les bières. Il prit deux bouteilles et en tendit une à un Downy affalé sur le canapé. "bon j'vais commander une pizza, tu la veux à quoi chef?" Il lui sourit et se mit accroupit devant le placard de DVD. Il en avait pas mal avec des supers héros. Bas quoi? C'est un mec après tout. Il commença à chercher. Capitain America? non, l'histoire d'un soldat durant la seconde guerre mondiale, mauvaise idée. Sa main s'arrêta sur Iron Man. non, hors de question. Faire regarder à Clarckson un film ou un homme en armure se bat contre des talibans? Et pourquoi ne pas lui filer un billet d'avion pour Bagdad pendant qu'on y était? Hors de question de le faire regarder ça. Braeden se mordit la lèvre et sortit deux dvd. Thor, et Batman. Il se tourna vers son ami et les lui montra. Le brun n'avait plus qu'à choisir. Après tout, comme Braeden l'avait dit, c'était lui le chef pour cette journée.

HS: je sais, c'est pas long et pas top. Je suis désolé, je peux pas trop faire mieux, j'suis pas très bien :S

TERMINE & VERROUILLE

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