**La journée était très chaude et Jane avait qu’une seule envie, de se rafraichir. Les hivers au Michigan n’étaient pas les pires, on pouvait voir le thermomètre monté à -10C, mais depuis plus d’un mois, la chaleur s’était installée rapidement sur la ville. Elle avait été appelée sur le lieu d’un crime. Un cadavre avait été retrouvé près de la Marina de Detroit et passer une heure sous le soleil de cette journée de canicule n’était pas la meilleure façon de se sentir à l’aise. Sous son t-shirt aisée, la belle avait suée en grande quantité, ce qui l’avait laissé dégoutée. Lorsqu’elle eut terminé d’enquêter sur la scène de crime, la jeune lieutenant de police décida de s’acheter un café glacée pour se refroidir un peu les esprits, mais une dizaine de minutes plus tard, ça n’avait rien changé. Elle n’avait rien de plus à faire au sujet de cette enquête pour une fois, elle allait donc profiter du reste de sa journée comme une citoyenne normale. Elle alla faire un détour jusqu’à son appartement à bord de son camion jeep noir, jeta la totalité de ses vêtements sur le sol, enfila un maillot de bain ainsi qu’un t-shirt blanc et une paire de short courte, roula jusqu’à la plage où elle se gara sur le stationnement public. La femme sentait le soleil lui plomber encore sur la tête, ce qui ne lui plaisait guère, ce qu’elle souhaitait, c’était d’être bien et de ne plus souffrir de la chaleur. Elle déposa ses affaires personnelles sur le bord d’un arbre accompagné d’une serviette et retira ses vêtements, restant seulement en bikini. La brunette se mit à courir jusqu’à la mer où elle se jeta sans réfléchir une seconde. Elle nagea un peu, se jetant dans les vagues qui dérivaient vers elle. La lesbienne se sentait très à l’aise, tout comme les gens qu’elle pouvait voir autour d’elle. Après une bonne dizaine de minutes, elle décida d’aller se faire sécher un peu sur la plage. Elle sortit, mais sans qu’elle ne le remarque, le haut de son maillot s’était détaché lors de la dernière vague, il dérivait maintenant dans l’eau profonde au loin. La brune sortit de l’eau, passa une main dans ses cheveux pour y retirer l’eau. Elle marchait vers son emplacement, mais constata que plusieurs personnes l’a dévisageait d’une manière assez déplacée. Un homme passa et lui fit un grand sourire, Jane en avait marre, elle balança sur un élan de colère.**

« Non, mais c’est quoi ton putain de problème, gros porc ! Va donc voir ailleurs bordel ! »

**La femme soupira. Elle continua à marcher lorsqu’elle vit à quelques pas de là Hesther. On pouvait considérer cette femme comme étant une bonne amie, même si elles ne se voyaient pas souvent et que l’échec de leur liaison fut évidente à la base, elle l’appréciait quand même. Elle arriva avec le sourire et dit.**

« Non, mais qu’est-ce que tu fous là bordel ! Ça va ? »

Jane Ҩ Hesther

« Tous les peureux sont bègues du regard »

Le climatiseur était en panne ce jour-là. Une chaleur étouffante régnait dans les bureaux du cabinet d'avocats. Les fenêtres grandes ouvertes n'amenaient aucunement un peu de fraîcheur. Hesther avait laissé tombé depuis un bout de temps déjà, la veste de son tailleur, n'y tenant plus. Même bras nus, la chaleur restait tout aussi insupportable. De grosses gouttes de sueur perlaient à la surface de son front. Elle porta pour la centième fois de la journée, sa bouteille d'eau à ses lèvres. La température extérieure dépassait déjà aisément les 30°C. L'été promettait d'être difficile, surtout si personne ne se décidait à faire réparer cette maudite climatisation. Tous les employés de chez Murphy & Thorthon, un cabinet d'avocats réputé pour son efficacité, se liquéfiaient littéralement sur place, telle une glace abandonnée en plein soleil de midi.
La jeune avocate tentait tant bien que mal et plutôt mal que bien il fallait le reconnaître, de se concentrer sur le dossier qu'elle avait sous les yeux. Un dossier concernant une affaire en cours, affaire très importante, car concernant une histoire de harcèlement sexuel au sein d'un autre cabinet d'avocats. Un sale dossier, sur lequel la brunette trimait depuis plusieurs semaines, préparant sans relâche avec la plus grande des attentions la défense de la victime. Durant sa formation, Heshter avait choisi de se spécialiser en droit pénal, afin de pouvoir toucher à de nombreux domaines, mais aussi en droit de la personne, ce qui était un peu plus commun et sans doute moins intéressant à certains égards. Mais cela lui avait tenu à cœur, elle voulait ainsi pouvoir aider les victimes de violences conjugales. Elle s'était juré de faire en sorte que ce qui lui était arrivé, n'arrive pas à d'autres. La belle était une véritable acharnée au travail, potassant à fond ses dossiers, n'hésitant pas à revenir sur un détail, qui avait pu paraître en premier lieu futile, mais qui se révélait être capital pour mener à bien sa défense. Sa réputation grandissait de jour en jour, on la disait tenace, combative, efficace et redoutable. Autant dire qu'il n'était pas vraiment bon de se retrouver face à elle. Elle refusait catégoriquement de travailler sur les dossiers des auteurs de crimes, délits, préférant donner de son temps aux victimes.
Sa montre indiquait 16h45. Durant un instant, elle se tâta à partir, la chaleur l'empêchait de toute façon de pouvoir travailler de manière correcte, alors à quoi bon s'entêter ? Elle se leva alors, rangea ses affaires et s'empara de son attaché case, sa veste de tailleur pendant au bout de son bras. Elle passa la tête par l’entrebâillement de la porte du bureau de l'un de ses associés.

« Jacob, j'y vais, cette chaleur m'a littéralement assommée. Je t'ai sorti le dossier concernant l'outrage envers agent au fait, je l'ai laissé en évidence sur mon bureau. A demain.» « Mmhh, fait comme tu veux. Merci et à demain.»

Gentil, mais pas bavard pour un sous, l'homme d'une trentaine d'années releva à peine la tête, dommage, elle aurait bien aimé pouvoir discuter un peu plus avec lui, elle l'appréciait beaucoup, bien que celui-ci soit peu enclin à la conversation. Elle lui adressa un signe de la main, avant de se diriger au pas de course vers l'ascenseur le plus proche. La descente dura quelques secondes, elle se retrouva rapidement au beau milieu du parking sous-terrain. Elle repéra sa voiture, un 4*4 Volvo, et s'engouffra à l'intérieur, il devait au moins faire 50°C, intenable. Elle poussa alors la climatisation au maximum, en attendant que l'habitacle se refroidisse, elle ouvrit prestement les vitres. Alors que le véhicule s'engageait sur la route et prenait de la vitesse, un filet d'air chaud lui souffla au visage. Désagréable au possible. Par les vitres ouvertes, elle pu avoir un aperçu de la clameur qui montait du centre ville. Des klaxons, des portes qui claquent... Son lieu de travail ne se situait qu'à quelques kilomètres de son habitation. Hesther qui aimait sa tranquillité avait élu domicile dans un coin un peu reculé de la ville, proche de la marina, à Railway Place, elle avait tout de suite été charmée par l'endroit. Sans trop d'encombres, et dans la fraîcheur de la climatisation elle parvint jusqu'à son immeuble. Une petite bâtisse récente de deux étages, abritant peu de logements, pour un calme garanti. Elle se gara puis pénétra à l'intérieur de son appartement. Grâce à ses revenus plus que décents, elle avait pu en faire l'acquisition l'année dernière. Elle n'en était pas peu fière et avait aménagé l'espace avec beaucoup de goût, mélangeant lignes épurées et contemporaines avec des objets de décoration hétéroclites. Il faisait frais à l'intérieur. Elle s'installa dans la cuisine pour prendre une rapide collation, passa ensuite à la douche, puis revêtit un maillot de bain en dessous d'un short en jean et d'un T shirt blanc. Son style actuel était loin du style stricte qu'elle devait adopter au bureau. Son sac de plage – contenant livre, lunettes de soleil et crème solaire- en main, elle pris soin de fermer la porte de l'appartement à clef, puis se dirigea à pied jusqu'à la plage. Le rêve de pouvoir se détendre ainsi après une dure journée de travail. Elle s'installa dans un coin, où il y avait peu de monde, puis retira son T-shirt et son short avant d'aller piquer une tête. Le contact de l'eau sur sa peau, lui fit un bien fou. Rien de tel pour oublier les soucis de la journée qui venait de s'écouler. Après plusieurs minutes passées dans l'eau, elle revint sur la plage, dans l'intention de lire, elle s'installa confortablement sur le dos, lunettes de soleil sur le nez, puis tourna la première page. A peine avait-elle lue la première ligne de son roman qu'une voix qui ne lui était pas totalement inconnue se fit entendre. Hesther abaissa son livre pour voir à qui elle avait à faire. Jane, une vieille connaissance et amie. Un sourire s’inscrivit sur les lèvres de la brunette. Toujours égal à elle-même, la rouquine ne put s'empêcher de proférer une grossièreté. La jeune avocate passa de la position allongée à assise en tailleur, et enchaîna sur le même ton que son amie.

« J'essayais de me détendre après une dure journée de boulot, jusqu'à ce qu'une morue vienne m'interrompre. Et toi qu'est-ce que tu fiches ici vieille folle ? Tu ne cours pas après les macchabées ? »

Elle remarqua un détail qui ne l'avait pas frappé jusqu'alors. Jane était sein nus. Cela intrigua Hesther.

« Je vais bien merci, et toi ? Tu as décidé de faire du topless cette année ? Ou bien c'est pour tenter de m'attirer une fois de plus dans tes filets ? »

Par le passé, la jeune lieutenant avait dragué ouvertement Hesther, mais celle-ci avait repoussé ses avances. Les femmes se n'était pas franchement son truc. Toujours le sourire aux lèvres, elle porta sa main en visière, afin de se protéger les yeux du soleil, sa paire de lunettes n'était pas assez protectrice. Elle attendait bien calmement que JJ lui réponde.

fiche par century sex.

**Ce que Jane Julia Wellington ne savait pas dans cette histoire, était qu’elle avait perdu le haut de son maillot de bain qui flottait présentement à la dérive dans l’eau. Justement, un jeune garçon de huit ans venait de le retrouver et s’amusait avec l’un de ses amis à se le mettre sur la tête, situation qui choqua bien rapidement les parents qui s’accourut vers l’enfant pour lui enlever. Bien sur, ils étaient loin de l’emplacement où Jane avait décidé de prendre sa baignade, ce qui les empêchait de voir le propriétaire de ce morceau de linge perdu, ce qui laissait le couple dans l’embarras. Ils décidèrent tout simplement de le laisser près des toilettes et retournèrent à leurs occupations. Bref, tandis que le haut de son maillot de bain était installé en évidence près des toilettes publiques, la jeune lieutenant se baladait, la poitrine libre comme l’air sur cette plage de Detroit aussi peuplé qu’un centre commercial en période des fêtes. La belle avait reçu rapidement des regards douteux de la part des citoyens qui profitaient de la chaleur pour aller à la plage, mais la brune ne comprenait pas réellement la raison de tous ses regards. JJ se sentait légèrement énervée de voir tout le monde la fixer de cette manière, elle avait quelque chose sur la tête ou quoi ? En tout cas, ça ne l’affectait pas plus que cela. Elle continuait son chemin sans ajouter de mot lorsqu’elle vit son amie Hesther. Évidemment, elle n’allait pas faire la malcommode et passer son chemin, on ne pouvait pas dire que leur amitié était très bonne, surtout après l’échec de ses plans dragues, mais ce n’était pas non plus une simple connaissance. Lorsqu’elle fut arrivée à Detroit, Hesther et Jane avaient passées beaucoup de temps ensemble, donc on pourrait dire qu’elles se connaissaient quand même bien, d’un certain coté. JJ avait été toute suite attirée par la belle brune, mais malheureusement pour elle, Mcfadden ne voyait pas en Jane une attirance et préférait beaucoup plus la gente masculine, ce qui était un choix. Jane l’avait acceptée et était passée assez rapidement à autre chose. Aujourd’hui, en cette journée de canicule, de la revoir sur cette plage en bikini lui avait rappelé certains souvenirs. Elle était très sexy dans son deux pièces, ce qui plaisait beaucoup à la brunette. Elle hocha la tête avec un grand sourire face aux paroles de son amie, ce qui la poussa à ajouter sans réfléchir un instant.**

« Il faut une de ses chaleurs aujourd’hui bordel et j’en pouvais plus de crever au soleil.... J’ai décidé de faire une petite baignade ... Idée de me changer les esprits et pour ton info princesse, je viens tout juste de laisser un cas de meurtre... Un truc qui m’a prit vachement la tête ... J’avais besoin de me rafraîchir surtout.... »

**Lorsque la brune abaissa encore plus son roman, Jane vit les yeux de la femme baisser en direction de ses seins. Pourquoi usait-elle d’un matage en son égard, pourtant, elle avait été bien clair il y avait six ans sur cette situation. Jane afficha un sourire en coin et arqua un sourcil questionneur, c’est lorsqu’elle fit un commentaire sur sa situation que Wellington réagit. Au départ, elle ne comprit pas réellement, mais en baissant les yeux sur sa poitrine, elle constata que le haut de son maillot n’y figurait pu. Elle afficha de grand yeux surprises, ouvrit la bouche de stupéfaction et porta une main pour cacher sa faible poitrine.**

« Non, mais putain de merde ! C’est quoi cette foutu connerie ! J’y crois pas, je l’ai perdu dans l’eau ! Tu peux me passer ta serviette.. Parce que là, je suis dans une de ses merdes... »

**Elle se retourna vers les gens qui l’observaient tous encore une fois.**

« Et vous, les voyeurs, vous pouvez bien regarder ailleurs merde ! Vous avez jamais vu une paire de seins, c’est ça ! Allez, Bye ! .... Saloperie... »

**Elle était en rogne, lançant son dernier mot entre ses dents. Elle tendit la main à son amie, en attente d’une serviette ou de quelques choses pour l’aider à se camoufler.**

Ce qu'il faisait chaud en cette fin d'après-midi presque caniculaire. Hesther venait à peine de sortir de l'eau, qu'elle cuisait déjà littéralement sur place. Si cela continuait ainsi, tous les habitants de Detroit sans exception allaient bientôt être transformés en rôti. Perspective peu réjouissante. La jeune avocate referma son livre et le déposa à côté d'elle, afin de ne pas être encombrée lors de sa conversation avec son amie de longue date, Jane Wellington. Il était plutôt cocasse de la retrouver après tout ce temps passé sans nouvelles, sur la plage, seins nus. Était-ce là une nouvelle lubie de la jeune lieutenant, ou bien était-ce un nouveau stratagème pour attirer l’œil sur elle.= ? Probablement un mélange des deux hypothèses. D'aussi loin qu'Hesther se souvienne, son amie avait toujours été ainsi, grande gueule, n'hésitant pas à se montrer et à en rajouter pour se faire remarquer. Cela pouvait parfois être drôle, surtout en soirée lorsqu'elle terminait la tête dans le caniveau, dans un état plus que lamentable, mais à la longue cela se révélait être un peu fatiguant. Peut-être était-ce pour ça que les deux femmes ne se fréquentaient pas plus que cela. Bien entendu, ce n'était pas l'unique raison. L'avocate eu presque envie de rire à ce souvenir. Jane devait probablement garder une certaine frustration à l'égard d'Hesther, celle-ci ayant repoussé durant quelques temps ses avances. Cette amitié était un peu étrange en définitive, elle ne se donnaient guère de nouvelles, se fréquentaient assez peu en dehors de quelques heures par ci par là. Les deux jeunes femmes devaient cependant trouver leur compte dans ce semblant de relation amicale, puisque ni l'une ni l'autre n'avait définitivement coupé les ponts. La brunette était en train de se questionner sur le sens de l'amitié en générale, mais plus précisément avec Jane, lorsque celle-ci repris la parole. Comme à son habitude elle répondit sur un ton on ne peux plus grossier, elle ne changerait probablement jamais. Son vocabulaire devait en effrayer plus d'un, mais il fallait croire que Hesther avait su s'en accommoder au fil du temps. Jane était le total opposé de l'avocate, à croire que comme en amour, en amitié les contraires s'attirent.

« On cuit littéralement sur place, c'est insoutenable. Heureusement qu'on a la chance d'avoir la plage ici. Un cas de meurtre ? Intéressant, quel genre de meurtre ? » La brunette se mis soudainement à pouffer de rire. « Qu'est-ce qui ne te prend pas la tête en même temps ma belle ? Pas grand chose sans doute. »

L'expression qui se grava sur le visage de la lieutenant, au moment où Hesther lui demanda si elle faisait du topless cette année, valait tout l'or du monde, dommage qu'elle n'ait pas pu immortaliser ce moment, elle en aurait ri des années plus tard si tel avait été le cas. Dommage. La pauvre semblait morte de honte devant cette découverte, son amie n'aurait jamais cru pouvoir la voir un beau jour aussi embarrassée. Voulant profiter un peu de ce moment de jubilation intense, Hesther pris tout son temps avant de se saisir de son sac, de fouiller dedans, dans le but d'en extraire son T-Shirt et de le tendre à son amie, pour qu'elle puisse se couvrir. L'hilarité de la brunette ne fit que s’accroître, au moment où Jane se retourna puis aboya sur les gens qui avaient eu le malheur de la regarder. Hesther porta sa main devant sa bouche, tentant tant bien que mal de cacher le fait qu'elle était morte de rire.

« Dépêche toi d'enfiler ça, exhibitionniste. Il s'appelle revient par contre. Comment tu as fais pour le perdre dans l'eau ? Tu t'es battue avec un phoque ou quoi ? Ma pauvre JJ, il n'y a guère qu'à toi que ce genre de trucs arrivent. »

La brunette attendit que JJ revêtisse le T-Shirt avant de lui dire.

« Bon maintenant que tu ne risques plus de créer un esclandre, viens t’asseoir, tu as sûrement une montagne de choses à me raconter depuis le temps qu'on ne s'est pas vues ! »

Cela n'était absolument pas un reproche, mais véritablement sincère.

**En tant que lieutenant de police, Jane se devait de bien paraître, mais surtout de se faire respecter. Le fait de sortir sur cette plage et de perdre le haut de son bikini dans l’eau mouvementé du Detroit River n’aidait certainement pas à cela. Elle venait de vivre un moment de honte total, bien que ce n’était pas seulement le fait de s’être retrouvée les seins nus qui l’avait choquée. Elle ne comprenait pas le comportement des gens face à ce genre de situation qui aurait pu arriver à la fin, à n’importe quel autre occupant de la plage. Comme à son habitude, le karma s’était retourné vers elle et lui avait fait payée ses mauvais comportements, mais elle ne se sortait pas de cette situation plus maladroite. Elle allait garder sa fierté bien encré sur ses épaules et continuer à aller se baigner lorsque l’envie lui prendrait, de toute manière, tant qu’on ne se mettait pas à l’a harcelé sur ce sujet, que pourrait-elle faire de plus. Elle savait très bien que de se morfondre face à cette situation ne l’amènerait pas à faire oublier cet événement. Au moins, le truc qu’elle trouvait sympathique dans cette histoire, c’était surtout que mise à part Hesther, elle ne connaissait personne de vue en jetant un regard rapide autour d’elle. Elle lança un soupir de soulagement qui lui décrocha même un sourire fière d’elle, peut-être que sa poitrine avait attirée une jolie fille sur la plage, qui sait, le seigneur n’avait pas été très généreux avec elle, mais sa petite paire de seins lui plaisait comme elle était. Elle n’avait aucun complexe face à son corps, contrairement aux autres femmes qui se trouvaient toujours un quelconque défaut pour contredire l’opinion des gens. JJ, elle s’aimait comme elle était et ne voudrait certainement pas changer quoi que ce soit et encore moins pour plaire à quelqu’un d’autre. La chaleur de cette journée de printemps était très étouffante et elle comprenait les mots que lui lança son amie sur la situation, elle sortit même la langue de manière amusante ce qui voulait seulement affirmer ses dires. Elle n’avait jamais vu une canicule aussi intense de toute sa vie à Détroit à ce temps-ci de l’année, habituellement, on devait porter une veste dès qu’on mettait un pied dehors. La belle sourit malgré tout en disant.**

« Canicule, tu l’as dit ! C’est de la merde une chaleur pareille, surtout quand tu es obligée de te taper une enquête sous le soleil tapant, c’est vachement lourd ... Et ne m’en parle pas, un meurtre à la marina, quelque chose d’assez étrange et pour le moment, on trouve rien du tout... Pas la moindre indice pour nous aider, ce qui est le plus louche là dedans, c’est que selon les spécialistes, le corps a été jeté dans le vide et il ne semble pas avoir grande possibilité... Il y a un gratte ciel, mais il est plutôt loin et sinon le toit de l’emplacement où ils renferment les trucs de pêche, bref, quoi de mieux pour me donner un de ses mal de tête et toi, l’avocate qui passe ses journées paisiblement sous la clim, tu devrais arrêter tes moqueries ! »

**Elle l’a pointa en grimaçant, usant du chandail qu’elle venait de lui tendre, ce qui était déjà mieux qu’une serviette vu qu’elle pourrait facilement continuer la conversation avec la brune en s’installant à ses cotés. Elle avait laissé ses choses plus loin, préférant continuer la conversation avec Hesther plutôt que d’aller les chercher, le soleil était fort, mais elle pouvait patienter un peu avant d’ajuster ses lunettes de soleil sur le bout de son nez. **

« Et pour ta gouverne, non, je sais pas comment il est partie, le courant était trop fort ou bien, je l’ai mal installé... J’en sais rien... Et je préfère oublier cette foutu histoire ! »

**Elle fronça les sourcils et lança un soupir, n’appréciant pas d’avoir perdu un maillot qu’elle venait de s’acheter. La discussion pouvait continuer. Jane porta sa main en haut de ses yeux et regarda Hesther avant de reprendre la parole.**

« Sans doute, mais ma vie n’a pas réellement changer, toujours la même routine, boulot, paresse et soirée ! Pourquoi changez un mélange parfait ! Et toi, je suppose que tu as des contrats juteux sous l’ailes ? »

Travailler sous cette chaleur se révélait être bien plus difficile qu'il n'y paraissait. La plupart des habitants de la ville souffraient et c'était peu dire. Un plan canicule ne tarderait pas à être mis en place pour les personnes âgées, mais aussi pour les personnes les plus démunies. Tout comme le froid, la chaleur est un véritable fléau. A croire que le climat devenait complètement fou à cause de l'effet de serre et des émissions de Co2, toutes ces choses que l'on nous rabâche sans cesse, que ce soit dans les journaux ou bien à la télévision. La fin du monde est proche il faut croire... sornettes. Hesther ne pu que hocher la tête face aux dires de son amie Jane. L'histoire que la jeune lieutenant lui conta, l'intrigua au plus haut point. Cela promettait de sacrés rebondissements que cette affaire qui paraissait bien étrange. Le genre de mystère que la policière devait adorer dans le fond, bien qu'elle émette l'hypothèse contraire. La jeune femme était comme ça après tout, toujours en train de rouspéter pour un rien. A croire que c'était son activité favorite. Tout étant prétexte à râler.

« A qui le dis tu... On va finir par fondre sur place si ça continu. Un meurtre à la marina ? Erff, ça fait froid dans le dos de savoir qu'on est pas loin... le cadavre devait être en piteux état. Le corps n'aurait pas été déplacé ? Apparemment tu vas devoir passer un sacré nombre d'heures à bosser sur cette enquête. Je te souhaites bien du courage pour résoudre ce casse tête chinois. Et bien figures toi que la clim' du cabinet est en panne depuis bientôt une semaine, et qu'elle n'a toujours pas été réparée. Mon bureau est une véritable fournaise, l'après-midi j'ai vraiment du mal à travailler, je suis à deux doigts de la syncope. Je t'assures que je compatis à ton sort. »

La jeune femme s'empara du T-Shirt que lui tendait Hesther. Celle-ci ne semblait pas être franchement à l'aise avec ce qui venait de lui arriver, ce qui était d'autant plus étonnant que Jane n'était pas vraiment du genre à se laisser abattre pour si peu. Une preuve qu'elle ne la connaissait pas vraiment dans le fond. Un nouveau sourire s'installa au creux des lèvres de la jeune avocate.

« Tu l'as fais exprès je suis sûre... bon j'arrête de te taquiner avec ça. Oublions cette histoire alors. »

Les deux jeunes femmes ne s'étant pas vues depuis un petit moment, c'est donc tout naturellement qu'Hesther voulu savoir où en était Jane dans sa vie. Visiblement ce n'était pas l'éclatement total, elle n'avait rien de bien croustillant à raconter, dommage. Pourtant vu son train de vie, la brunette aurait pensé qu'elle avait tout un tas d'histoires plus juteuses les unes que les autres à délivrer, mais il n'en était rien.

« Oui tu as sans doute raison, pourquoi changer ? Enfin ne serait-il pas temps pour toi d'évoluer un peu ? Si tu es heureuse comme ça, c'est le principal, je ne suis personne pour juger de toute façon. En ce moment je travaille essentiellement sur un dossier de harcèlement sexuel. L'affaire a eu lieu dans un autre cabinet d'avocats, autant dire que c'est assez étrange. On voit d'un très mauvais œil que j'aille fouiner dans les petites affaires de ces pourris, j'ai hâte d'arriver au jour du procès, je n'ai pas franchement l'esprit tranquille depuis que j'ai ouvert ce dossier. »

**Jane Julia Wellington avait vécu une sacré aventure dans la passé à essayer de pourchasser la jeune femme. Elle l’avait réellement eu dans l’œil, mais ce qu’elle souhaitait n’avait pas réussis à lui permettre une relation intime avec Hesther qui n’était réellement pas intéressée par les femmes. On ne pouvait pas dire que Jane n’avait pas essayé, elle avait sorti le grand arsenal, mais en vain, elle avait finalement laissé tomber. Au moins, avec le temps, Hesther avait semblé oublier cette petite mésaventure, ce qui leur laissait être de bonnes copines malgré tout. C’était surtout ce que les deux jeunes femmes se disaient entres elles, mais on ne pouvait pas non plus dire que ces pensées étaient réelles et véridiques. Elles ne se voyaient pas souvent et lorsque c’était le cas, une étrange tension semblait les séparer. JJ ne savait pas si cela pourrait changer avec le temps, mais bon, que pouvait-elle faire de plus. Elle restait toujours bien naturelle lorsqu’elle était en sa compagnie. McFadden avait bien pu la repousser dans le passé, mais ça n’expliquait certainement pas qu’elle se sentait en guerre contre elle. Hesther était une amie, un point c’est tout. Julia avait ainsi participé à cette journée de baignade plus qu’elle ne l’aurait voulu, usant du sable chaud pour se faire sécher. Elle avait attaché ses cheveux à l’aide d’un élastique qu’elle avait conservée autour de son poignet et regardait toujours son amie avec le sourire.**

Mouais, je suis certain que ce ne sera pas une partie de plaisir, une enquête de ce genre, c’est toujours vachement complexe et ça me fou les nerfs à bloc à tous les coups ! J’espère qu’on pourra quand même régler celle-ci rapidement, j’ai pas envie de me cultiver cette putain de marina à tous les jours durant des heures si il fait canicule comme en ce moment… Enfin, je compatie pour ton air clem ! Si tu veux, j’peux bien venir dans ton bureau et te faire installer un stand de glace ou de café glacé ! un truc bien rafraichissant qui te fera oublier ces machines….

**Elle lui fit un clin d’œil amusée, évidemment, elle avait balancé cela que pour rigoler un peu. Jane adorait faire un peu d’humour, bien qu’en ce moment, elle n’allait pas dans l’excés comme elle savait le faire. JJ fixa ensuite Hesther qui semblait adoré se moquer d’elle. Elle grimaça, mais celui-ci se changea rapidement en sourire. Jane lui balança sa main directement dans le visage. Ce n’était pas un coup, loin de là, mais ça lui permit de la pousser amicalement, pour qu’elle ne puisse plus la regarder.**

Arrête, sinon je vais croire que c’est mes nichons qui te rendent comme ça, si tu veux, je peux t’envoyer une photo dédicacée ! Ça va être un grand plaisir !

**Elle afficha un grand sourire, souhaitant presque une réponse positive de la part de McFadden. La jeune lieutenant ne savait pas si elle devait lui parler toute suite de sa rencontre avec Leslee et de l’attirance qu’elle lui versait. Elle écouta sans rien dire un moment ses explications sur son boulot, ce qui lui rappela un événement qu’elle avait vécue la semaine dernière.**

Je pense que je suis parfaite comme je suis moi... l'évolution, c'est pas mon truc ! JJ restera la même jusqu'à sa mort, j'en ai bien peur ... et sinon, c’est nul pour ton boulot, il y a un tas de con et de pervers partout, je les emmerdes ! Justement, j’en ai croisé un l’autre jour au Starbuck… un vieux clochard qui a essayé d’agresser une serveuse…

A défaut d'être une partie de plaisir, l'emploi de la rouquine devait être plein de rebondissements et d'action, elle n'avait certainement guère le temps de s'ennuyer. Hesther admirait son amie pour cela, son besoin perpétuel d'action, elle se demandait comment elle arrivait à tenir la distance vu son rythme de vie, probablement ne devait-elle pas beaucoup dormir. Elle finirait par s'écrouler de fatigue un beau jour. La jeune avocate ne lui souhaitait en rien du mal, mais elle devait reconnaître qu'elle était toujours dans l'excès et elle se demanda comment il était possible qu'elle ne se soit pas déjà éffondrée. Peut-être bien que tout comme elle, c'était son job qui lui permettait de tenir et de se maintenir en forme.
Le petit trait d'humour de Jane concernant l'air climatisée du cabinet Murphy & Thorthon lui arracha un rire. A bien y réfléchir, cette proposition n'aurait pas été de refus, pouvoir se rafraîchir de la sorte en pleine journée, cela n'avait pas de prix. Malheureusement cela n'était guère réalisable. Dommage, cela aurait considérablement amélioré les conditions de travail des employés du cabinet. Il ne restait plus qu'à prendre son mal en patience, le temps que cette satanée climatisation soit réparée, ni plus ni moins.

« J'espère pour toi, que cette affaire sera rapidement résolue. Travailler sous cette chaleur ce n'est clairement pas humain. On devrait tous avoir le droit de rentrer chez soi à partir de 14 heures. De toute façon, dépassé cet horaire, plus personne n'est productif car trop occupé à combattre par tous les moyens cette satanée chaleur. C'est une bonne idée ce que tu proposes là. Je ne sais pas si les grands chefs seront d'accord, mais on peux toujours leur soumettre la proposition. Elle éclata de rire. Une piscine sur le toit du gratte ciel ne serait pas de refus non plus. »

Alors que la jeune avocate riait toujours des déboires de la lieutenant - car elle aimait bien rire des ces malheurs il faut croire - celle-ci lui colla sans force sa main dans le visage, afin de la pousser. Hesther jouant le jeu à fond, se frotta la joue et fit mine de tomber sur le côté, elle se retrouva étalé sur sa serviette, à rire comme une damnée, elle se releva ensuite. Elle feinta une grimace à l'évocation de la poitrine de son amie, lui montrant gentiment qu'elle n'était pas plus intéressée par elle, qu'il y a quelques années en arrière. Elle espérait que celle-ci ne se soit pas mis martel en tête et qu'elle ne tenterait plus de la séduire comme par le passé. Cela s'était révélé assez gênant pour Hesther, qui n'était pas franchement habituée à se faire aborder puis draguer par des femmes.

« Non, merci... sans façon, je crois que je vais pouvoir me passer de cette photo. J'ai réussi à survivre jusqu'à maintenant sans, je pense pouvoir continuer ainsi, sans vouloir te vexer bien entendu. Par contre si tu as des collègues bien battis, je ne suis pas contre un petit cliché. »

Elle pouffa alors de rire, elle mettait un point d'honneur à ne pas laisser Jane espérer quoi que ce soit, en se montrant toutefois toujours sympathique et agréable. S'enticher de quelqu'un lorsque les sentiments ne sont pas réciproques, n'a rien de facile, alors elle ne voulait pas la blesser plus qu'elle ne l'avait déjà été. En parlant de ça, la brunette se demanda si Jane avait de nouveau quelqu'un dans sa vie. Hesther avait tenté de bousculer un peu son amie, en lui expliquant tout à fait comme ça et sans arrières pensées qu'un peu d'évolution n'avait jamais tué personne, bien au contraire. Celle-ci ne l'entendait manifestement pas de cette oreille, alors l'avocate n'insista pas. Elle se contenta de hocher la tête avant d'ajouter :

« Si tu es bien comme ça, c'est le principal dirons nous. Le plus important reste que tu sois heureuse tout simplement. Ça c'est clair qu'il y a partout des détraqués, pervers et psychotiques de surcroît, même là où on ne les attend pas. C'est assez flippant de se dire que ça pourrait aussi arriver chez Murphy & Thorthon ce genre d'histoire. Je vois bien un de mes collègues me harceler tiens, le genre qui reste toujours dans son coin et qui ne parle jamais, je suis persuadée qu'il cache quelque chose de louche. Elle éclata de rire une fois de plus. Ce bon vieux Jacob ne ferait pas de mal à une mouche, mais qui sait, les apparences sont parfois trompeuses. L'histoire de Jane intrigua l'avocate. Ah bon ? Qu'est-ce qui s'est passé au Starbucks ? C'était quelle serveuse ? J'espère que ce tordu a été envoyé illico presto chez les flics. Tu dois être amenée à en côtoyer pas mal des gens comme ça. Je ne sais pas comment tu fais pour tenir. Et sinon, où en es-tu niveau amour ? Elle se dépêcha de secouer la main, pour indiquer qu'elle n'était pas intéressée. Je demande ça sans arrières pensées, qu'on soient bien clair là dessus. »

**Jane Julia Wellington s’attendait à peu en venant à la plage ce jour-ci, la seule idée qui lui avait traversé l’esprit était nul autre de se rafraichir à l’intérieur du Detroit River, endroit très appréciée de la brunette lorsqu’il faisait chaud comme en ce moment, elle détestait la chaleur et de devoir fondre au soleil toute l’après-midi ne l’aidait surtout pas. JJ n’était pas non plus le genre de femme à se pavaner en petite tenue, des jupes et camisoles courtes, elle préférait longuement les pantalons, les shorts et les chemises, ce qui allait encore mieux avec son job que les précédents styles énumérés. Dans le passé, on l’avait souvent pointé du doigt par son style vestimentaire, mais Wellington s’en fichait complètement, elle adorait s’habiller ainsi, rien de trop excessif et féminin, elle savait attirer les femmes avec ce look, c’était l’important pour la jeune lieutenante. Le simple fait d’avoir rencontré une amie à la plage, ainsi que la perte de son maillot de bain avait pimenté sa journée. Les rires qui avaient suivis cette événement avait dit au revoir à l’énervement de la jeune femme, ce qui était une très bonne façon de décompresser du boulot, après tout, pourquoi n’avait-elle pas pensé à cela un peu plus tôt. Jane passa une main dans ses cheveux et les tordit une fois de plus, ce qui les laissait presque sèche maintenant, sans parler du soleil qui faisait usure sur sa chevelure plus qu’autre chose. Elle aborda la blondinette à nouveau avec un sourire.**

« Mouais, j’espère aussi pour ma pauvre tête qu’on trouvera ce putain d’enfant de chienne, parce que je n’ai pas envie de retourner là-bas dans les prochains jours, la canicule ne semble pas vouloir foutre son camps avant quelques semaines, croire qu’ils veulent tous nous tuer les enfoirés ! et je te plais, ma p’tite Hesther, au poste, dans mon département, on a le droit à une machine à glace pour nos boissons depuis quelques semaines, j’ai proposé l’idée et ça été retenue, comme j’ai de l’influence n’est-ce pas ! »

**Dit-il en riant. Elle plaça ses lunettes de soleil, style shérif sur le bout de son nez et regarda quelques secondes les gens passer. L’idée de la piscine sur le toit fit éclater de rire la jeune femme à nouveau. Elle pointait son amie toute en hurlant de rire, essayant d’imaginer le patron de la boîte en petit speedo court prenant une petite plongée. Elle s’arrêta d’un coup, raclant sa gorge pour calmer son rire.**

« Désolé, mais j’ai une de ses images, putain, ton patron en speedo, est-ce que ça peut faire l’affaire, je veux dire, quand tu m’as demandé toute à l’heure pour les hommes avec abdos, je sais pas si on peut classer celui-là dans cette catégorie, mais ça te va ? Et pour que personne ne soit triste dans cette histoire, je veux bien une petite photo d’Augusta, la secrétaire obèse du vingtième ! Celle qui a passé dans le Detroit New’s la semaine dernière, Hum, quelle femme ! »

**Lorsqu’on divaguait dans les idioties, Jane savait y faire. Elle s’était lancée dans des histoires hilarantes, ce qui l’a poussa à éclater de rire une fois de plus. Les minutes passèrent et la conversation continuait de bon train, à croire que les deux femmes ne s’étaient réellement pas vu depuis un moment, ce qui faisait du bien, parler et rattraper le temps perdue.**

« Hum… un vieux clodo qui a essayé de s’attaquer à une serveuse, Elizabeth Young, si ma mémoire est bonne, malheureusement, je suis arrivée à temps, donc, pas de poursuite … mais il a été recensé dans nos dossiers, j’espère le reprendre sur le fait, ce vieux connard ! Cette jolie blonde m’a ensuite payée un café, donc, j’ai été comblée ! »

**Elle sourit et la question qui suivit la surprit un peu. Elle lui parla de ses amours. JJ se mordilla la lèvre discrètement et dit.**

« Disons que présentement, j’ai une belle petite rouquine sous les yeux et contrairement à Mademoiselle l’avocate, celle-ci semble plutôt intéressée, malgré qu’elle n’a jamais eu de relation avec une femme et qu’elle a une gosse ! »

Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette rencontre avait de quoi égayer - ou bien même animer - un peu, la fin d'après-midi de l'avocate. Quoi de mieux pour tout oublier, que passer un peu de bon temps avec une amie ? Et bien, sans nul doute que celle-ci fasse une gaffe plus grosse qu'elle. Un sourire se dessina au coin des lèvres de la jeune femme à cette pensée. Jane était vraiment une personne étonnante. Pour l'heure, elle espérait fortement que la lieutenant mette rapidement la main sur l'assassin qui courrait les rues de Détroit. Pas franchement rassurant de savoir un être aussi vil lâché en pleine nature. Cela ne fit qu'accentuer l'impression de malaise que pouvait ressentir Hesther en ce moment.

« C'est tout le mal que je te souhaites, que de mettre rapidement la main sur cette enflure. Ça fait franchement froid dans le dos, de penser que pendant que nous sommes bien tranquillement ici, l'assassin court toujours paisiblement les rues de notre belle ville. Le temps est devenu aussi fou que les habitants de Detroit il faut croire. Il n'est pas prévu de baisse de la température pour le moment... il ne nous reste plus qu'à nous mettre en arrêt maladie, en attendant que le climat redevienne plus clément. Elle haussa légèrement les épaules, afin de montrer que ses conditions de travail n'étaient pas si affreuses que ça. Ça devrait bientôt être résolu de toute façon. En attendant je passe mon temps à boire et à m'asperger le visage avec mon brumisateur, au final je ne travail pas beaucoup... Elle rit avec son amie. Oh, quelle personne importante tu es, pour qu'une telle proposition soit retenue. »

Un clin d'oeil accompagna la fin de sa phrase. La vision que fit partager Jane avec de grands éclats de rire, ne tarda pas à rendre la native de la Nouvelle Orléans totalement hilare. Vision assez horrible après mûre réflexion - M. Thorthon n'étant pas vraiment ce que l'on pouvait qualifier de canon – qui eût tôt fait d'éradiquer son fou rire. Hesther secoua ensuite vivement la tête en un signe de négation, tirant exagérément la langue, afin de montrer son profond dégoût.

« Nonnn... beurk, quelle horreur. Je t'ai dis des collègues bien faits, pas des vieux ignobles, avec la peau flasque qui pendouille sûrement de partout. Ca ne me va pas du tout... et puis grâce à toi, je ne le verrais plus du tout de la même façon. Augusuta ? Non, tu charries là, je crois que c'est encore plus horrible qu'une photo de M. Thorthon bronzant avec son speedo. Intriguée, elle abaissa sa paire de lunettes de soleil sur son nez. Cette femme est passée dans le Detroit New's ? A quel sujet ? »

Hesther éclata de rire une fois de plus, cela lui faisait beaucoup de bien de rire à propos de tout, mais surtout de n'importe quoi. Sans doute que JJ avait inventé cette histoire de journal de toute part, mais peu importe ce n'était pas là le plus important dans le fond. Ce qui importait, était de passer un bon moment, rien de plus. L'avocate n'en cru pas ses oreilles. Elisabeth, sa voisine... Effrayée elle plaqua sa main contre sa bouche avant dela retirer puis de reprendre la parole.

« Punaise, c'est ma voisine, et je n'ai rien su de cette histoire... la pauvre a dû être complètement traumatisée par cet épisode. C'est moi où le monde devient complètement fou ces derniers temps ? Tu crois que c'est la chaleur qui grille les neurones de chacun ou bien c'est autre chose ? Peut-être que je devrais sortir de mon monde de bisounours tout simplement. »

Jane semblait peu à l'aise avec le sujet abordé à l'instant. Les amours, sujet tumultueux entre elles. Pourtant la rousse accepta de reprendre la parole sans trop de problème, se livrant sans la moindre confession. C'est avec grand plaisir que la brunette écouta son amie. Quelle ne fut d'ailleurs pas sa surprise, lorsqu'elle apprit qu'une femme n'étant à la base pas homosexuelle pu s'intéresser à la lieutenant.

« Mais c'est super ça ! Dis donc, Mlle la foldingue a réussi à faire virer de bord quelqu'un, et bien... j'espère que tu pourras conclure et que vous vivrez une belle histoire toutes les deux. »

A la fin de sa phrase, elle enfonça son pied droit dans le sable, pris une poignée de fins granulés avant d'en recouvrir partiellement son pied. Elle aimait ce contact que procurait le sable chaud. Sans doute avait-elle fait le tour des sujets à aborder, car pour l'heure, elle ne savait plus quoi dire à son amie.

**L’après-midi qu’avait précédée la journée de crime qu’elle s’était prise sur la Marina était beaucoup plus agréable que prévue. Elle n’aurait pas pensé perdre le haut de son maillot et ainsi discuter paisiblement avec une vieille amie. La brunette appréciait la discussion qu’elle entretenait avec la jeune femme. Hesther avait toujours sût entrer dans ses blagues et son humour, c’était en partie pour cela qu’elle était tombée amoureuse d’elle à l’époque, après tout, elles s’étaient éloignés suite à cette histoire, mais ça ne les empêcherait pas de se rapprocher un peu dans les prochains temps. Jane appréciait Hesther et elle ne lui en voulait pas du tout, elle appréciait sa présence et selon ce qu’elle pouvait voir, McFadden ne lui en voulait pas non plus, elle prenait la situation avec le sourire, ce qui était parfait. La jeune femme continua à discuter avec sa vieille amie, passant une main dans sa longue chevelure sèche. Elle sentait le soleil lui brûler la peau maintenant, malheureusement, elle ne pouvait pas enlever le t-shirt que Hesther lui avait tendu un peu plus tôt.**

« Ouais, j’espère vraiment que ça va finir bientôt, j’en ai marre putain ! »

**La conversation continua sur le patron de Hesther. Cet homme, M. Thorthon, Jane le connaissait très bien vu qu’il s’agissait du patron, mais aussi d’un ami de son défunt père. À toutes ses visites au cabinet, elle le croisait. Ce n’était pas un mannequin, Hesther n’exagérait pas, ce qui poussa JJ à rire d’avantages. Après avoir parlé de la secrétaire, McFadden ne sembla pas comprendre sur le champ la blague qu’elle avait lancé, mais elle comprit quelques secondes après, Jane en était convaincu rien qu’à observer le visage qu’elle fit. Un sourire ravissant rejoint son visage une fois de plus. La révélation sur la voisine de Hesther surprit assez la jeune lieutenante. Elle n’était pas au courant de cette information, mais bon, ça ne changeait rien, juste d’amplifier la maxime « Le monde est petit ». **

« Je ne savais pas que tu l’as connaissais, enfin, on a parlé un peu, elle est sympa et pour ma belle petite rousse, j’espère également que ce sera la bonne ! »

**Jane entendit soudainement son portable sonner. Elle tourna la tête de tous les côtés, cherchant son téléphone des yeux. Elle finit par le retrouver, l’ouvrit et dit son nom de famille sans attendre. Elle parla quelques minutes et finit par fermer l’appareil.**

« Bon bah, c’était sympa fée clochette, mais le boulot m’appelle encore, je te remercie pour le t-shirt, si ça ne te gêne pas, je te le ramène dans quelques jours, je passerais chez toi ! Bonne journée belle brunette et brûle pas trop sous ce soleil de merde ! »

**Dit-elle en quittant la plage.**

TERMINÉ & VERROUILLÉ