Maddison se dit qu’il allait bien se passer quelque chose mais au bout d’un long moment, elle remarqua que c’était ça le plan : enfermer tout le monde jusqu’à ce qu’ils pourrissent tous comme des vieux cadavres … La belle était toujours assisse aux côtés d’Aileen mais elle ne dit mots. Pas de portable, pas de possibilités de s’en sortir, rien ne laissait dire qu’ils s’en sortiraient. De plus, Maddie commençait réellement à être en manque. Comment ferait-elle ? Elle n’allait pas supporter longtemps le fait de ne pouvoir se droguer. C’était trop dur pour cette femme qui était devenue une accro aux substances. Elle se décida à parler à sa voisine qui savait son lourd secret.

- Aileen, dis tu crois qu’on peut faire quoi maintenant ? En attendant une réponse, elle se leva et regarda par un tout petit trou. Rien n’était à vue. Ce qu’elle voyait c’était un bout d’un autre conteneur. Ils étaient foutus. La femme se rassit. On va tous pourrir ici … Elle regarda Lexie qui semblait se sentir mal. Elle va pas bien ? Elle s’adressa à la jeune fille. Ma copine, on va s’en sortir, dit-elle plus assurée pour rassurer l’enfant avec qui elle s’entendait à merveille.

Avec ce monde entassé et les heures défaillantes, Mad devint nerveuse. Le manque se faisant de plus en plus important. Ses tremblements s’intensifièrent et elle commençait à avoir chaud. Les heures passèrent. Le noir contamina le lieu car la nuit devait certainement être tombée. C’était signe que personne ne savait ce qui se passait pour eux. Ils allaient vraiment rester là jusqu’une durée indéterminée. Des gens semblaient ne plus tenir. Maddison ferma les yeux pour ne pas faire face à l‘horreur. Elle avait du dormir un moment car elle constata avec effroi que les dégâts étaient importants ici. La faim, la soif, la drogue, etc … tout semblait vital à cet instant… Elle tenta de demander, finalement aux gens autours :

- Qu'allons nous faire ?

Toujours cette chaleur insoutenable ; les heures s'égrenaient mais rien ne semblait bouger. Rien ne bougeait, sauf les personnes tombant à terre. Vision de plus en plus horrifique à l'intérieur du container. Conditions insoutenables, inhumaines de détention. D'énormes gouttes de sueur perlaient à la surface du front de l'avocate. Chaleur intense dans ce réduit. Combien de degrés pouvait-il bien faire ? Et combien de temps tiendrait-elle ainsi sans eau ? De l'eau ? Mais elle en avait plein son sac. L'espace d'un instant, l'espoir revint au grand galop, avant de s’effondrer presque aussitôt. Ascenseur émotionnel. Son sac était resté dans ce maudit bus. Pourquoi l'avait-elle lâché ? Quelle idiote. Elle allait mourir elle aussi, avec tous les autres et ce serait entièrement de sa faute. Elle s'essuya le front du revers de la main. Toujours assise auprès de Braeden, elle sentait le pouls de l'ancien militaire décliner de plus en plus. Ne sachant quoi faire, et pour ne pas se laisser envahir par la panique, elle se coucha à ses côtés, du moins du mieux qu'elle pût. Tenant d'une main le bout de son tailleur déchiré qu'elle appliquait contre la blessure du jeune homme, elle se blotti contre lui. Il faisait très chaud certes, mais son contact était toujours aussi rassurant. S'il y avait un endroit où elle avait envie de mourir c'était bien dans « ses bras ». Assommée par la chaleur, le manque d'eau, elle fini par s'endormir.

Une voix ; une voix où bien était-ce plusieurs, la tirèrent de son sommeil. Drôle d'impression au moment où elle ouvrit les yeux. Sensation d'avoir eu le corps roué de coups de barre de fer, une mal de tête lancinant lui arracha un gémissement. Ses cheveux lui collaient au visage, ses habits poisseux collaient à sa peau. L'ultime salut ne lui avait pas encore été accordé. En silence, elle vint à espérer pour que cela arrive vite, elle ne voulait pas voir toutes les personnes autour d'elle tomber une à une, comme des mouches. Elle tourna légèrement la tête en direction du son. Elle pu reconnaître sans trop de mal son amie Maddi. Péniblement, un soupçon de larmes dans la voix, elle dit alors : « Il n'y a rien à faire. On va tous crever ici, on ne retrouvera nos cadavres que dans 6 mois lorsqu'on ouvrira ce putain de container der merde. ». La haine l'emportait à présent sur le reste. Sentiment ne servant strictement à rien à ce moment précis.

Les gens occupant le fameux bus de la ligne 319 étaient enfermés dans un conteneur, prisonniers de la chaleur. Des personnes s’agitaient dont le lieutenant Jane Wellington. Leslee Madison se réveillait doucement. Lili, sa petite de trois ans était également aux côtés d’Aileen Duncan. L’institutrice enlaçait sa fille et celle de son amie, elles étaient toutes les deux assises sur ses jambes. Des fourmis ne tardèrent pas à faire leur apparition. Moment désagréable que de reculer les deux enfants pour faire passer cette affreuse sensation. Une fois le mal envolé, Lili et Lexie se replacèrent. Aileen veillerait sur la progéniture de Leslee jusqu’au bout c’était certain. La belle rousse ne possédait pas toutes ses facultés pour s’occuper de sa fille alors son amie le ferait pour elle. Elle avait conscience de ce que le rôle de mère impliquait. Les deux femmes détenaient presque le même parcours de vie. Plus tard, Maddison, la propriétaire de Shooter prit la parole. ‘Leen répondit:

- On a plus qu’à attendre que quelqu’un ouvre ce fichu conteneur. Il y a bien du passage par ici, je le souhaite. Maddie n’allait pas tenir longtemps. Son addiction se résumait aux substances illicites. Le manque se lisait dans ses yeux. La belle femme plus âgée s’adressa à Lexie après avoir posé une question à la maman de cette dernière. Lexie fit « non » de la tête. Sa mère savait que le chaud et le manque d’hydratation n’arrangeait pas la situation de la gamine. Ça ira Maddison. On va tous s’en sortir. Le discours d’Hesther n’allait pas dans le même sens. Les enfants s’endormirent sur Aileen. Allaient-elles se réveiller? La jeune femme avait peur. Elle espérait que le sommeil leur fasse oublier toutes ses mauvaises choses et qu’il donne l’impression à ces deux petites d’aller bien. Le but était qu’elle s’en sorte de manière honorable. Duncan montait la garde en quelque sorte. Elle ne voulait pas dormir. Lutter était son crédo. Lili et Lexie avait besoin d’elle. Si elle s’endormait c’était foutu, peut-être qu’elle ne rouvrirait pas les yeux. Alors, elle restait muette et elle observa les morts autour d’eux. Que faire? ‘Leen sentait une forme de vide l’envahir. La mort? Certainement pas, juste le sentiment de tout perdre.

Après une journée entière à souffrir dans ce chaotique conteneur, une équipe de police réussit à retrouver la trace des survivants de ce bus. Le choc fut grave lorsqu’ils tombèrent sur cette bande de gens affaiblis, mais un sourire de soulagement parvint chez chacun d’eux. Par contre, les cinq criminels avaient abandonnés l’autobus à la sortie de la ville, ne laissant aucun indice sur l’endroit où ils se cachent. Beaucoup de morts et de blessés ont été découvert là-dedans, sans compter les survivants qui devront faire face au monde réel maintenant. Ils seront tous conduits jusqu’à l’hôpital de Detroit. Le sang, la chaleur, jamais cette journée et cette nuit ne quittera l’esprit des passagers du bus 319 qui devait à la base se rendre au centre commercial…

TOPIC TERMINÉ & VERROUILLÉ