**Jane Julia Wellington était dans son appartement du quartier Woodward Avenue. Elle était de service, mais elle ne devait pas travailler au bureau aujourd’hui. Elle était donc sous appel, si jamais un meurtre ou un accident aurait lieu, elle allait devoir se dépêcher à aller rejoindre le lieu du crime. Pendant ce temps, elle était libre comme l’air, mais elle ne savait pas trop quoi faire de son temps de liberté. La brune aurait bien été boire un verre, mais elle ne pouvait pas. Elle décida de rester à la fin, à regarder la télévision. Elle s’était procuré un film en location dans une petite boutique au bas de la rue. Elle regardait donc paisiblement le film, assise avec légèreté sur le sofa, en grignotant un paquet de chips qu’elle avait ajoutée à sa facture quelques minutes plus tôt, lorsqu’elle était sortie. Il ne restait plus beaucoup de temps au visionnement de son dvd qui s’était avéré être très intéressant finalement lorsque son téléphone portable se mit à sonner. JJ tourna la tête et essaya de le trouver, c’est là qu’elle le vit sur la table de la cuisine. Un long soupir sortit de la bouche de la lesbienne acharnée qui était beaucoup trop paresseuse pour se lever, mais bon, c’était sans doute le boulot. Elle repoussa sa couverture et son bol de croustilles pour se diriger vers la cuisine où elle ouvrit son portable et lança un « Wellington.. oui ? » Le chef de son département à la criminelle l’informa qu’un homme s’était jeté devant un wagon de métro, ce n’était sans doute pas un meurtre, ni même un accident, mais ils avaient besoin d’elle sur le lieu du crime pour interroger les témoins. Jane conclut l’appel et ajouta sa ceinture et ses fournitures à sa taille. Elle embarqua dans son camion tout terrain noir et roula jusqu’à la station de métro où un homme avait trouvé la mort. Elle montra son insigne à l’entrée pour qu’on puisse la laisser passer sans payer et elle marcha jusqu’au sous-sol empruntant ainsi les escaliers roulants. Arrivée en bas, elle regarda autour d’elle, il y avait un amas de personne et quelques membres de son équipe, il s’agissait surtout de spécialiste pour analyser la scène, mais elle voyait tout de même quelques collègues qui questionnaient des gens. Jane afficha un sourire à certains d’entre eux et s’avança vers une jeune femme qui se trouvait à être là lorsque l’homme s’était jeté. On lui avait désigné cette femme en arrivant, donc Jane prit son calpin et afficha un grand sourire en disant.**

« Bonjour, je suis le Lieutenant JJ, comme ça vous étiez là lorsque cet homme s’est jeté devant ce wagon … ? »

**Elle aurait pu bien ajouter une dose d’excitation face à ce cas, mais ne voulait pas non plus perturber la femme qui venait tout de même de voir un homme se suicidé devant ses yeux. Elle mordilla la lèvre du bas en attendant une réponse de la témoin.**

En ce jour, Aileen Duncan avait rendez-vous avec un ami qu’elle connaissait depuis quelques années déjà: Jason Hamilton. C’était un avocat très connu pour ses alliances pas très catholiques allait-on dire. Ces derniers temps, il avait beaucoup de soucis: ils croulaient sous les dettes car sa petite-amie non officielle lui en demandait trop et le bonhomme suivait. Les policiers étaient légèrement à ses trousses. Jason avait arnaqué des gens mais il savait y faire. Aileen connaissait tous ses méfaits. Ils étaient proches. Ils avaient déjà dérapés une fois mais ils s’étaient gardés de continuer ces bêtises. Les deux amis avait déjeuné ensemble. Ils s’apprêtaient à prendre le métro pour aller chez Aileen. La belle n’aimait pas les transports en commun mais elle tentait de faire plaisir à Hamilton. Sa fille était chez une nounou qui la gardait de temps à autre. Cela permettait à la rousse de profitait d’un instant de sa journée en compagnie d’un excellent pote.

Arrivé près de la rampe, Jason jeta un coup d’œil derrière lui à un autre homme quelconque. Puis, de manière plutôt étrange il s’excusa pour finalement sauter juste avant l’arrivée du métro afin que l’engin l’écrase complètement. Aileen assista à la scène sans avoir eu le temps de réagir. Elle était en état de choc. Elle ne comprit pas ce qui venait de se dérouler. Tout s’enchaîna rapidement. Les gens étaient agglutinés devant la vue de l’homme en morceau… . La police était présente, des ambulances: un tas de monde! Aileen dût s’assoir sur une chaise près de l’endroit sinon elle n’allait pas tenir le coup. Sa tête tournait, elle se sentait faible. La jeune femme venait de perdre un proche… . Elle avait vu le corps de son ami littéralement broyé. Le métro n’était pas protégé. L’homme avait fait cela contre toutes attentes. La police était venue parler à Aileen. Un lieutenant allait l’interroger. Elle attendit. Une jolie jeune femme se présenta. Elle afficha un grand sourire ce qui n’était pas très appréciable en ces circonstances. La brune semblait sûre d’elle. Elle n’avait pas l’air de calculer la situation: elle arrivait comme cela, elle devait avoir appris l’affaire sur le tas.

- Bonjour. Oui, Jason s’est jeté sous le wagon… . Elle se retint de verser des larmes la rouquine était très pudique dans ce domaine, elle tentait de se montrer forte.

**Jane Julia Wellington venait tout juste d’arriver sur le lieu du crime. Elle n’avait pas vraiment pris le temps d’observer ce qui se produisait en ce moment même. Elle avait vu le sang sur les murs et sur le wagon qui s’était arrêté subitement, on retrouvait un tas de morceau de cadavre partout autour, scène qui lui donna une légère dose de dégoût et même si elle en avait vu souvent, des scènes aussi horrible que celle-ci. Le plus dur était sans doute pour les civiles qui étaient présents. On voyait bien que la station avait été bouclée et depuis l’événement, plus personne ne pouvait passer par là, la totalité des allées venues de cette ligne de métro n’était plus en fonction, pour laisser l’équipe policière faire leur enquête, mais aussi pour nettoyer un peu l’endroit. Une odeur nauséabonde flottait toujours parmi le souffre qu’on avait tendance à ressentir en descendant dans les sous-sol de la ville habituellement. La policière marchait tranquillement jusqu’à ce qu’elle vit la femme qu’elle devait interrogée, Jane avait été d’un élan sympathique et amicale, ce qui n’était peut-être pas la meilleure manoeuvre à utiliser dans ce genre de situation. Wellington ne savait cependant pas que la victime était un ami proche de cette pauvre femme, ce qui l’aurait fait agir différemment. Elle n’était pas complètement sans coeur et comprenait comment cette histoire pouvait faire mal, surtout si elle était venue accompagnée de ce Jason. JJ s’empara d’une dose de compassion, repensant à ce moment au meurtre de son père, l’ayant trouvé sur le stationnement de la maison familiale, mort poignardée. Elle était toujours à la recherche du salaud qui avait osé mettre fin à ses jours de cette manière si cruelle. Son père était à son tour un grand avocat et c’était avec brio qu’il réussissait son métier. La sentence que l’homme avait obtenu était très juste selon le jugement qu’il devait avoir, mais ce n’était pas assez pour le criminel qui en aurait beaucoup plus longtemps à pourrir en prison si jamais on venait à le retrouver. La femme prit ainsi place devant la rouquine, son calepin en main, pour noter des informations qui pourraient les aider dans leur rapport. C’est aussitôt qu’elle prononça le prénom de l’homme qui s’était suicidé qu’elle serra les dents de malaise. Elle prit une bouffée d’air et dit.**

« Ah.. Euh.. Oh.. Je m’excuse, je ne savais pas que vous le connaissiez, on m’a juste dit que vous étiez présente lorsqu’il s’est jeté devant le wagon... »

**Jane racla sa gorge et baissa le regard vers son livret, elle gribouilla quelques mots et reposa son regard sur la femme, gardant toujours une dose de malaise en elle. Ce n’était pas dans ses habitudes de se sentir ainsi, ce qui la poussa à prendre place sur le banc à coté de celle-ci.**

« Vous avez pris le métro avec lui ? »

Apparemment, le lieutenant qui faisait face à Aileen n’avait pas toutes les données en main. Elle semblait surprise d’entrevoir le fait que Duncan et l’homme décédé se connaissaient plutôt bien. Jane avait un air compatissant. Cela l’excusa de son sourire malvenu dès le début de son entrevue avec l’amie d’Hamilton. Enfin, la rouquine d’origine irlandaise ne demandait pas tant de compassion. Elle avait qu’une envie: se saouler pour oublier se moment. Elle venait de voir un proche se suicider et finir en morceaux à cause du choc subi avec un wagon de métro. La belle était très droite de coutume mais quand la situation se gâtait, elle accusait le coup. Elle avait une petite fille donc flancher lui était interdit. Or, quand Lexie se faisait garder, Aileen en profitait pour relâcher toutes pressions bien qu’elle avait peur que le père de la gamine l’appelle un jour en confirmant détenir leur enfant par manque d’attention de la mère elle-même. Aileen angoissait à l’idée de ne plus revoir son bébé, celle qui représentait toute sa vie, sa seule raison de vivre: sa fille. La femme avait besoin de penser à autre chose. Pour le moment, elle était choquée. La vison du corps Jason broyé ne cessait de prendre de l’ampleur sur toutes autres images plus joviales ou agréable à entrevoir. La rousse se retenait réellement de fondre en larmes. Elle ne réalisait pas totalement la situation. En deux minutes elle était passée du rire à l’horreur totale. Quand l’avocat véreux s’était jeté sur les rails, Aileen s’était avancée en hurlant de terreur. Jamais elle n’oublierait cet instant épouvantable et difficile à supporter. D’ailleurs, elle avait envie de crier tout son effroi, de se décharger de toute cette souffrance qui l’envahissait. Mais rien, elle se trouvait assise à côté d’une inconnue qui jugeait la situation par des témoignages de personnes n’ayant pas connu le mort. Aileen sentait la gêne qui habitait Jane. Une tension étrange régnait dans le lieu où jamais plus Duncan remettrait les pieds.

- Oui, enfin… nous nous dirigions vers la rame. Jason et moi venons à peine de finir de déjeuner ensemble. Il allait bien, enfin… il avait des problèmes plus ou moins graves comme tout le monde. Mais je ne comprends pas… il semblait ravi de passer un instant en dehors du travail, en dehors de chez lui. Elle soupira en évitant de croiser le regard de la belle brune. Votre enquête va servir à quoi? Il s’est tué! On ne peut rien contre la mort.

**Jane Julia Wellington sentait bien que la jeune femme était perturbée et après tout, elle comprenait réellement les raisons de ses troubles. Son ami venait de se suicider sous ses yeux et d’une des façons les plus horribles possible. Le corps du pauvre homme avait été littéralement déchiqueté, on ne pourrait même pas le recoller pour les obsèques. Le métro roulait à plusieurs kilomètres heures et se faire frapper par l’un de ses gros amas de métaux bleus ne permettait à personne de s’en sortir vivant. Habituellement, il ne fallait pas dépasser la ligne jaune qu’on pouvait apercevoir partout où il y avait des rails de métro, mais malheureusement, il n’y avait aucune barrière qui empêchait les gens de s’y jeter si l’envie leur prenait. Un moyen de transport fort pratique, mais qui laissait des chances de mourir très lourde lorsqu’on n’agissait pas avec prudence, sans compter des gens comme ce Jason Hamilton qui avait désiré lui-même mettre fin à ses jours en courant jusque dans le vide et se jeter droit devant le gros wagon. Jane ne comprenait pas ce qui poussait les humains à se suicider et encore moins d’une façon aussi violente. Il ne voulait sans doute pas permettre à sa famille de lui dire un dernier adieu dans un gros cercueil ouvert, sinon il aurait choisis la corde ou bien l’arme comme le faisait tout bon citoyen. JJ voyait l’angoisse dans la voix de Aileen. Elle baissa la tête tristement. Ce n’était certainement pas la première fois qu’elle avait à faire avec un suicide, mais ce n’était pas le genre de situation qu’on apprenait à vivre, à chaque coup, c’était une situation très délicate, à ne pas prendre avec des facettes. La lesbienne racla sa gorge un moment, allant même jusqu’à ce gratter la nuque tellement la malaise était présent.**

« C’est horrible, je comprends votre effritement.. ce n’est jamais facile et surtout que vous avez vu la scène au grand complet… »

**Il aborda un sourire sympathique et compatissant malgré tout. Jane avait essayé d’être le plus civilisée possible et d’encourager la femme à parler, bien qu’elle ait toujours détestée être la confidente de quelqu’un. Aileen en aurait sans doute besoin, donc, elle se devait d’aller au de-là des barrières. Elle posa même une main sur celle de l’inconnue et dit.**

« Je sais… mais il faut quand même être certain pour les papiers que ce soit un suicide… je pense que l’enquête sera rapidement clos, les signes sont là et rien ne pourrait contredire ce qui s’est passé…. Vous.. avez besoin d’une aide psychologique Mademoiselle.. ? »

**Demanda-t-elle, dans l’espoir de connaître son prénom et de nom de famille à ajouter au dossier.**

Le lieutenant Wellington se montrait très compréhensive. Pas facile pour un professionnel de faire face à la mort et à des personnes tristes: comment Jane faisait-elle? Son pouvoir résidait dans la compassion. Au départ, elle s’était montrée très détachée face à cette situation. Elle faisait avec les données qu’on lui avait envoyé. Mais faire face à la réalité, ce n’était pas la même chose. Aileen n’était pas très aidante. Elle ne comprenait pas le rôle de la police dans ce genre d’affaire. Leur présence, juste après le passage à l’acte de la victime maintenant décédée, était la plus malvenue. La rousse n’avait pas compris pourquoi son pote avait mis fin à ses jours. Certes, il avait ses soucis mais il disait que cela ne l’empêchait pas de vivre. Ils plaisantaient juste avant la décision qu’il avait prise. Rien n’indiquait qu’il allait faire cela. Il avait juste adressait un regard à un homme en se retournant et ensuite il avait fait le grand saut. Cet élément pouvait compter pour l’affaire. Mais Aileen ne souhaitait rien dire. Elle était choquée. Serait-elle complice de quelque chose si méfaits il y avait? Devait-elle lâcher l’information? Elle savait presque tout de son ami. Si ce n’était pas elle qui avouait tout, la petite-amie de Jason le ferait. Aileen n’admettait pas la situation: Hamilton ne serait plus là dès à présent. Jane posa sa main sur celle d’Aileen. Cette action accentua l’effet tragique du moment.

- Je confirme le fait que Jason s’est suicidé… il s’est retournée, a observé quelqu’un et il a sauté pour se faire écraser… elle versa quelques larmes de désespoir. Elle venait de tout révéler. Je ne comprends pas, il était bien, nous rigolions de tout et de rien… je ne sais pas si votre enquête est utile, on dirait que vous perdez votre temps. A la dernière question de Jane, la mère de famille baissa les yeux avant de les frotter et les relever assez rapidement. Non. J’ai une fille et je dois me montrer forte pour elle, pas de temps à perdre avec un psy. Je suis désolée… . Elle s’était assez vite emportée en disant cela. Elle sentait que le lieutenant désirait des informations sur l’identité de son interlocutrice. Je m’appelle Aileen Duncan si cela peut vous aider. La femme n’aimait pas trop les forces de l’ordre car ils avaient le don de s’immiscer dans les affaires intimes et privées.

**Jane Julia Wellington regardait la femme sans sourire, ce n’était pas dans ses habitudes, vu que la belle brunette était très souriante à la base, toujours prête à faire la fête et à s’amuser, mais dans ce genre de situation, le cœur n’était pas à la fête, ce qui était normal après tout. Cette partie du métier avait été plutôt dur à aborder au départ, lorsqu’elle avait commencé. Jane n’était pas une femme très compatissante et là pour réconforter les gens, elle s’y était habituée et avait su s’y faire avec le temps. Aileen semblait gentille malgré son traumatisme, elle comprenait que parfois, elle lui répondait sèchement, JJ était de ce genre après tout et ne serait sans doute jamais insulter par ça. Les gens directes, elle les appréciait. Elle n’avait rien à se reprocher personnellement de toute manière. La lieutenant serrait toujours les lèvres, démontrant la compassion qu’elle lui portait. Elle tenait toujours son stylo en main et notait quelques informations, c’est lorsqu’elle révéla à la policière que le suicidaire avait observé un autre homme dans la foule avant de sauter que les yeux de Jane changea. Ils s’arrondirent d’un coup et sa bouche s’ouvrit de stupéfaction. Elle lança sans réfléchir face à la femme devant elle.**

« Putain… pourquoi tu ne m’as pas dit ça plus tôt ! Je pense que le fait qu’il aille regardé quelqu’un avant de faire le grand saut pourrait amener l’enquête vers quelque chose d’autre, un truc beaucoup moins inutile, comme vous semblez le penser… est-ce que vous le connaissez, cet homme ? Il ressemblait à quoi ? Est-il toujours dans la salle ? »

**Les questions fuyaient de tout coté lorsque cette information parvint au cerveau de la femme. Elle devait se calmer un peu, mais le simple fait qu’un homme aurait sans doute un lien avec le suicide de Jason Hamilton changeait la donne. Elle regardait Aileen avec un sourire un peu confus, ne sachant pas comment la prendre. Elle semblait confuse, perdue, mais forte en même temps. Elle lui laissa son nom quand même.**

« D’acc, Aileen, tu pourrais me remplir ce formulaire, pour pouvoir te retracer ou te contacter en cas de problème ou de questions… ? »

**Il s’agissait d’une question à la base, mais en réalité, il s’agissait surtout d’une obligation. Elle lui tendit le carnet avec le crayon.**

La réaction de Jane Wellington fut assez inappropriée sur l’instant. Cela rappela son comportement au début de son entrevue avec Aileen où elle avait osé sourire alors que le sujet était grave. La rouquine était moins à l’aise. Le visage du lieutenant changea quand Duncan lui avoua une information capitale pour l’enquête. Aileen n’y avait pas pensé sur le coup, la mort de son ami était bien trop dur à digérer. Il fallait le temps pour se remettre de ces choses-là. C’était tout récent, cela avait eu lieu il y avait à peine quelques minutes. Donc, la femme avait fait abstraction de détails avant d’y revenir. Jane se permit de tutoyer Aileen, quel professionnalisme! La rousse enchaina:

- Je n’en sais rien. Elle se leva. Je ne vais pas tarder, vraiment… . Je suis vannée de tout cela. Elle regarda en l’air. Il avait les cheveux poivre et sel, la cinquantaine, il était grand, et il était vêtu d’un costard. Jason était avocat, peut-être un de ses collègues… . Je ne sais pas où il est. Vos questions sont vraiment bidons… . Je viens de vivre un drame et vous osez mes parler ainsi! Elle soupira, elle tenta de se reprendre. Faites votre boulot, je ne peux pas savoir pour vous où se trouve le mystérieux homme. Cherchez, vraiment, je ne sais pas moi. Jason est mort je ne pense pas que cette vérité changera quelque chose, cet homme ne l'a pas tué.

La situation était tendue! Les femmes avaient changé de ton. Jane était plus directe. Elle ne comprenait pas son interlocutrice mais cette dernière était en deuil. Elle avait déjà du mal à articuler des mots mais Jane en exigea plus. Aileen s’était un peu énervée. Présentement, elle se rassit.

- Je pourrai partir après? Aileen prit le carnet et le crayon que Wellington avait tendu. Elle lisait à peine les questions. La mère de famille tremblait: écrire n’était pas facile. Elle voulait se dépêcher. La belle était très mal à l’aise.

**Jane avait remarqué que son changement soudain de comportement avait choqué son interlocutrice, ce n’était certainement pas dans son intérêt. JJ savait être un peu trop directe et même très vulgaire et ce défaut, au travail, elle devait le calmer. Elle ne souhaitait pas recevoir des plaintes ou des problèmes à cause de cela. La lieutenante de police adorait son travail et elle avait su se démarquer des autres pour se rendre au grade qu’elle était présentement. Elle allait devoir agir avec beaucoup plus de tact et de vigilance à l’avenir. Elle se mordilla les lèvres, sachant très bien qu’un malaise s’était créé. La femme vivait présentement un moment très délicat, perdre un ami qui se suicide devant ses yeux, c’était horrible. La brune baissa la tête un moment, affichant un sourire maladroit, elle ne savait pas comment reprendre la situation. Elle se gratta l’arrière de la tête, passa une main dans ses cheveux et dit.**

« Veuillez m’excusez.. je vous accorde que je n’ai pas réellement user du meilleure comportement à votre égard, vous vivez un enfer, je suis tout à fait d’accord ! C’est horrible perdre un proche de cette manière, mais madame… si je peux me le permettre, remplir ce formulaire nous sera très utile. Vous pourrez partir après… les informations que vous nous avez donner sont réellement intéressantes. Si je peux me le permettre, nous allons vous laisser un peu de temps et dans quelques jours, si vous êtes un peu mieux, nous vous contacterons et demanderons quelques autres questions. Cette enquête ne se bouclera sans doute pas comme ça… est-ce que ça vous va ? »

**Elle observait la femme avec beaucoup de malaise, fermant la bouche avec insistance depuis qu’elle s’était arrêtée de parler. Jane avait espéré reprendre quelques points avec cette femme, elle ne souhaitait vraiment pas se voir conviée dans le bureau du grand patron pour son mauvais comportement aujourd’hui. Sa journée n’était pas super, sans parler de la canicule présente, elle avait seulement la tête lourde, ce qui expliquait son manque de professionnalisme.**

Dès à présent, la belle Jane semblait plutôt mal à l’aise. Elle avait compris sa bévue. Aileen ne lui en tiendrait pas rigueur. Elle n’en voulait aucunement à cette femme qui avait usé de vulgarité, d’impatience, d’une attitude complètement inappropriée.

- Ce n’est pas grave… . Elle marqua une légère pause. La tristesse l’habitait réellement. La rousse avait juste envie de rentrer chez elle et oublier. Je vais remplir votre formulaire, si ça peut vous aider. Le lieutenant annonça qu’elle pourrait repartir. Je vous remercie. La suite lui plaisait moins mais elle ne dit rien sur son mécontentement. Pourquoi toutes ces questions? Je ne dis pas « non » mais je ne comprends pas, les preuves sont évidentes et juste en face de vous.

La mère de famille ne comprenait assurément pas pourquoi une enquête devait être effectuée. Jason s’était donné la mort sans crier gare. Aileen n’arrivait pas à passer à autre chose. Elle devait faire son deuil mais il allait lui falloir du temps. Ces images lui resteraient en tête c’était certain. Duncan se devait de présenter ses condoléances à la famille de Hamilton et à la petite-amie du monsieur. Il n’en avait strictement rien à faire mais si cela pouvait aider cette femme. Elle allait certainement prendre la poudre d’escampette en comprenant qu’il ne restait que des dettes à cet homme qui s’était ruiné pour elle. Le pauvre voyait son nom dans des sales affaires mais la plupart du temps, il savait essuyé ses traces. Aileen savait tout car ils furent très proches. Elle savait comment lui redonner le sourire. Il était souvent morne car son quotidien l’ennuyait mais pas au point de se suicider surtout en plein rendez-vous. Que lui avait-il caché? Pourquoi avait-il fait une drôle de tête à la vue d’un inconnu? Y’avait-il un rapport entre ce type et Hamilton? Qui était-il pour lui? Pourquoi se tuer pour lui si leur lien avait un rapport avec cet acte démesuré bien entendu? La rouquine n’en pouvait plus, elle croyait que sa tête allait exploser à force de se poser trop de questions. En plus d’un mal de crâne important, la belle avait envie de vomir. Elle réalisait tout doucement que les morceaux sur les rails étaient bel et bien ceux de son ami et que jamais elle ne le reverrait. Il avait sautait de façon rapide pour se faire écraser. Aileen tentait de comprendre ce geste, elle ferait bien son enquête elle aussi. La professeur des écoles remplissait le formulaire de manière lente. Elle devait se concentrer pour ne pas vomir, ni tomber dans les pommes, sa main tremblait fortement. Alors elle faisait de son mieux. Elle rendit le tout à Jane Wellington.

- Je peux partir? Elle se leva en s’avançant doucement vers les rails que des policiers surveillaient maintenant. La rousse fixa les restes de son ami. Puis, elle baissa les yeux en attendant le verdict de la brunette.

**Jane Wellington savait plus que quiconque comment la vie pouvait s’avérer cruelle. Elle était lieutenante à la criminelle et beaucoup de meurtres ou de suicides avaient lieu, particulièrement dans une ville comme Detroit. Jane adorait son métier et elle avait une forte personnalité, ce qui lui permettait d’accepter facilement ce genre de situation délicate, mais ce n’était pas pour autant qu’elle se trouvait insensible avec les victimes. Elle avait toujours eu de la difficulté à bien répondre, mais malgré tout, on l’avait nommé lieutenante, ce qui était une assez bonne signification du bon travail qu’elle pouvait faire malgré ses quelques imprudences. Au moins, ce jour-là, elle avait réussis à reprendre la situation et ne pas se faire envahir par l’énervement de la pauvre rouquine en deuil. Elle avait été des plus sympathiques et compatissantes lorsqu’elle avait compris la perception qu’elle donnait à la témoin de fait. JJ restait ainsi, assise à ses côtés, silencieuse un moment, tandis qu’elle remplissait le questionnaire. Lorsqu’elle retourna la même question que plutôt, elle fit un sourire, mais qui ne voulait peut-être pas dire la vérité. Elle garda son calme et répondit.**

« C’est la procédure.. ce n’est pas moi qui l’a inventé et c’est arrivé très souvent qu’un cas de suicide comme celui amène à une toute autre histoire ou aide même à élucider un autre crime, dans ce milieu, il faut tout savoir … »

**Jane sourit. Elle ramassa la palette de bois, le feuillet et le stylo qu’elle tendit à un homme qui travaillait dans son équipe. Elle lui dit quelques mots à voix basse pour lui expliquer ce qu’il s’agissait et retourna voir Aileen. Elle lui fit un dernier sourire, des plus compréhensifs possibles, surtout qu’elle savait bien que son père était décédé et qu’elle avait découvert le corps, assassinée par un de ses clients, Wellington avait beaucoup changé depuis, mais le désir de découverte était toujours présent. Elle voulait obtenir la vérité et surtout retrouver ce salaud. Elle dit à la fin à la victime.**

« Oui oui, on risque de vous rappeler au cours de la semaine, pendant ce temps, je vous propose tout simplement d’aller vous reposer, si vous avez besoin d’un papier pour une journée de repos ou quelque chose du genre, appelez nous, également si vous avez besoin de l’aide d’un psychologue ou bien si un détail vous revint. Bonne journée Aileen et prenez soin de vous. »

**Jane fit un sourire et laissa la rousse quitter le métro.**

Terminé, verrouillé & archivé.