Alex n'avait pas revu Erin depuis la soirée de la Saint Valentin. Il était honteux de ce qu'il s'était passé. Il n'avait beau ne pas avoir été inquiété par la justice, il avait eu besoin d'aide pour reprendre le dessus. Il vivait sur la base militaire et voyait un psychologue tous les soirs après son service, car il avait décidé de travailler pour se donner des forces. Il était maitre chien, un nouveau chien lui avait été confié, mais il avait demandé à en avoir deux. Deux chiennes de la même portée. Une pour lui, une pour les petits. Comme promis. Et aujourd'hui, il voulait aller leur donner, seulement il savait que sa femme ne voulait pas qu'elle les revoit alors il devait y aller sans qu'elle ne le sache. A la sortie de l'école avait été sa seule idée. C'est comme ça qu'il s'était retrouvé près de l'école de ses enfants, en uniforme avec ses deux chiens, pendant une pause exceptionnelle durant son après midi. Alex n'eut pas le temps de s'ennuyer parce qu'il les vit, Lucas fila à l'opposé de lui tandis que Zoé s'approcha doucement. Elle semblait perdue. Et quand Alex regarda vers Lucas, il vit sa femme qui l'observait.

« Je viens juste te donner un chien, prends le et file. »

La chienne passa de ses mains à celle de sa fille assez rapidement, mais Erin était déjà à leurs côtés avant qu'il n'ai le temps de partir.

« Je passais juste pour le chien. Je ne vais pas vous embêter. »

Voilà quelques jours que la saint valentin était passé. Une soirée magique qui avait tourné à l'enfer pour la rouquine. Elle s'était retrouvée aux urgences. Fort heureusement elle n'avait pas vu Ella. Elle avait demandé mais la jeune femme n'était pas de garde. Quand on lui avait demandé s'il fallait la biper, Erin avait refusé. Mais elle était certaine que sa soeur finira par être au courant par quelqu'un à l'hôpital.
Depuis ce jour, elle n'avait pas revu Alex. Elle n'avait pas su porter plainte. Son changement de comportement l'avait intriguée et elle n'avait pas pu. Par contre elle ne voulait plus le voir à la maison. Pas tant qu'il n'irait pas mieux. Et elle ne voulait pas qu'il voit les enfants.
Le bras toujours dans le plâtre, une écharpe autour du coup pour cacher ses marques, elle alla à l'école récupérer les enfants. Lucas arriva en courant vers elle mais pas Zoé. C'est comme ça qu'elle remarqua Alex. Elle approcha tout de suite parce qu'elle ne voulait pas le laisser seul avec Zoé. Gardant Lucas par la main, elle les retrouva. Zoé était toute content de son petit chien et évidemment Lucas alla le voir aussi.

_ Tu n'as rien à faire là.

Zoé les regardait, Lucas jouait avec le petit chien. Erin n'était pas encore en super forme mais elle tenait pour les enfants. Elle n'en avait pas le choix de toute façon.

_ Est-ce que tu te soignes ?

Elle voulait savoir. S'il voulait aller mieux, il avait besoin d'aide et seul une aide extérieure lui sera bénéfique.

« Je sais. »

Erin était arrivée près de lui et il avait voulu fuir sauf que ça avait été impossible pour lui. Elle avait été trop rapide. Mais avec les enfants autour, ils ne pouvaient pas faire de scène. Fin surtout pas lui. Alors il garda son chien dans ses jambes et regarda ses enfants.

« Oui, je vois un psychologue tous les jours. »

Alex avait toujours les yeux rivés sur le sol. Il avait honte, mais il ne savait pas vraiment pourquoi. Il ne savait toujours pas ce qu'il s'était passé ce soir de Saint Valentin. Il essayait de se rappeler, mais il en était incapable. Même avec l'aide du psychologue de la base. Ce dernier tentait de l'aider, mais pour le moment il n'y arrivait pas.

« Je voulais passer vous donner un chien avant de retourner à la base. J'ai recommencé à travailler là bas. Je te transfèrerai mon salaire. »

Le militaire n'avait pas besoin de son argent, sa famille si, alors il allait tout donner à sa femme. Elle allait pouvoir profiter avec les enfants. Puis ils devaient de toutes façons aller acheter des affaires pour le chiot. Un beau labrador. Il n'avait pas encore de nom, mais il faisait confiance à Zoé et Lucas pour en trouver un très mignon.

« Je sais que tu ne voulais plus que je les vois, mais j'en avais besoin. Je ne pouvais plus vivre sans vous voir alors que je ne me souviens pas de ce que j'ai fait. »

Erin approcha tout de suite. Elle ne voulait pas qu'il voit les enfants et en même temps, ça reste son mari, elle l'aime et elle a envie de le voir, de lui parler et de savoir comment il va. Alors c'est rapidement qu'elle s'approcha avant qu'il ne fuit. Il lui assura qu'il se faisait soigner et ça la rassura. Il en avait bien besoin.

_ C'est bien.

Elle ne le quittait pas du regard contrairement à lui qui ne faisait que regarder le sol. Il avait honte sans doute. Elle ne savait plus trop quoi penser si ce n'est que tout ça ne lui ressemblait pas. Alex a toujours été adorable. Enfin c'était avant le soir de la saint valentin bien entendu.

_ Merci.

Son salaire était indispensable pour vivre, surtout qu'elle était en arrêt maladie. Elle lança un regard au petit labrador qui jouait un peu plus loin avec ses enfants. D'ailleurs Zoé était déjà entrain de le montrer à l'une de ses copines. Puis son regard dévia de nouveau vers Alex quand il reparla du fait qu'il ne se souvenait de rien.

_ Tu ne te souviens vraiment pas ?

Ça l'inquiétait assez de savoir ça. S'il a des trou comme ça, il pourrait être capable de n'importe quoi.

_ Qu'est-ce que ton psy dit ? C'est normal d'avoir des trou comme ça ?

Alex n'aurait jamais du venir à la sortie de l'école, mais il l'avait fait quand même parce que ses enfants lui manquaient. Sa femme aussi. Mais il s'était fait voir et du coup, il savait qu'il était dans une bien mauvaise position. Erin allait probablement lui en vouloir longtemps d'avoir essayé de les voir dans son dos. Lui en vouloir surement plus que pour les coups qu'il lui avait porté.

« Non, je ne me souviens vraiment pas. »

Le papa caressa son chiot entre les oreilles avant de regarder sa femme qui lui posait des question. Il n'avait aucune idée de ce que son psy pensait, il avait l'impression de faire du sur place depuis qu'il vivait à la base. Il n'avait plus vraiment de raison de vivre ou d'avancer, car sa famille ne voulait plus de lui. Il avait pensé à aller à New York, mais son psy lui avait déconseillé. Zora avait été l'élément déclencheur. Mais de quoi ? Il n'était pas un type violent avant la guerre et il ne voulait pas qu'on le classe dans la catégorie 'abimé de la guerre'.

« Ce n'est pas très important ce qu'il dit, de toute façon je suis seul. »

La phrase était sortie de manière accusatrice alors que pas du tout. Il ne lui en voulait pas d'être parti pour se protéger de lui. Il souffrait juste de cette distance. Erin était sa femme, c'était parce qu'il l'aimait. Depuis qu'il l'avait frappé, il avait été incapable d'aller voir ailleurs, son appétit sexuel était bien plus bas que terre. C'était une assez bonne représentation de son moral.

« Je vais vous laissez. Tu devrais pouvoir te trouver quelqu'un rapidement. Je le veux vraiment... Parce que quelque chose cloche chez moi et on ne trouvera probablement jamais quoi. Alors tu dois épouser un autre homme et faire en sorte qu'il devienne leur papa. »

Erin aurait surement du l'éviter mais son amour pour lui l'amena à l'accoster. Non pas pour lui reprocher d'être là mais surtout pour savoir comment il allait. Elle aurait du lui en vouloir mais le simple fait qu'il cherche à les voir la rassura un peu. Au moins ils leur manquaient. Ce qui confirme qu'il ne les détestent pas complètement. Il y a juste un gros traumatisme du à ce qu'il a vécu en Irak. Ça ne peut être que ça. Elle chercha donc à en savoir un peu plus.

_ Tu n'es pas seul. Ne joue pas les victime dans tout ça, on en serait pas là si tu t'aurais accepté l'aide du psy dès ton retour.

Il se montrait accusateur, bah elle aussi. Elle savait qu'il refusait l'aide quand il revenait de mission alors que là, c'est clair qu'il en avait eut besoin. Elle n'aimait pas qu'il agisse comme ça et ce qu'il ajouta ensuite la rendit vraiment en colère. Le simple fait qu'il abandonne si vite lui était insupportable.

_ Ils ont déjà un père ! Je te rappelle que tu m'as refait le portrait par jalousie et là tu me demande d'en trouver un autre ? Tu cherches une raison pour me tuer c'est ça ?!

Elle était en colère parce qu'elle ne voulait pas d'autre homme. Et puis il est tout juste rentré, il n'avait pas le droit d’abandonner... sauf si c'est ce qu'il voulait et là elle le réalisa tout juste.

_ Si tu veux me quitter, fais le toi même. C'est peut-être ce que t'attend en fait.

Erin ne tarda pas à lui crier dessus. Il parlait avec son coeur, maladroitement, mais elle, elle savait très bien où elle allait. Elle était en colère contre son mari. Un mari qui l'avait frappé, qu'elle n'était pas prête à pardonner. Ce n'était pas la vision de sa femme qui le poussait à se motiver. Quel intérêt de se battre pour une famille qui ne voulait plus de lui. Alors il raffermit sa prise sur la laisse de sa chienne et fit un pas en arrière.

« Si j'avais vraiment voulu te quitter, je serais resté à New-York avec Zora. Je ne l'ai pas fait ! »

Jusqu'à présent, il avait tenté de rester calme, de ne pas s'énerver parce que c'était ce qui amenait la violence, mais elle était trop dure avec lui et il n'avait plus vraiment la force de se battre. Pas après ces semaines seul à la base. Refusant de s'en prendre plus dans la tête, il coupa court à toute conversation et tourna son dos à sa famille pour partir. Il était venu en courant avec les deux bêtes, alors il allait faire pareil au retour. Fin en marchant, parce que la chienne était encore trop jeune pour suivre son rythme soutenue.

« Avance ! »

La chienne refusait de lever ses fesses pour partir. Elle observait l'autre chienne qui était avec les enfants. Elle semblait vouloir la rejoindre. Et pourtant elle n'était pas de la même portée. Même pas de la même race. Mais un chien qui n'obéissait pas, ça énervait Alex - aujourd'hui, pas avant -. Une époque dans le passé, il était un très bon maitre chien, maintenant beaucoup moins, il n'avait plus de patience, plus d'envie, puis ce n'était pas Zora. Il avait été parfait pour Zora.

« Je te la laisse, elle est incompétente. »

Il balança la laisse par terre comme un enfant pas content, et il partit seul. En colère et complètement démuni face à ce qu'il venait de lui arriver. Il n'avait pas réussi à gérer une situation simple. Un truc qui le dépassait parce que c'était sa famille. Qu'est ce qu'il devait faire pour qu'elle comprenne qu'il ne le faisait pas exprès. Qu'il ne se souvenait de rien. Qu'il était juste malheureux. Passant près d'un arbre, il balança son poing dessus de toutes ses forces. La douleur résonna dans tout son bras, mais il ne s'arrêta pas. Il était dans une fureur noire et il valait mieux pour tout le monde qu'il se retrouve seul.

Erin se montrait dure avec lui mais c'est bien lui qui avait attaqué en premier et la jeune femme n'était pas du genre à se laisser faire. Elle ne se priva pas de lui sortir ses quatre vérité. Penser à trouver un autre homme... nan mais comment il peut lui proposer un truc pareil ? Un mari qui aime sa femme ne lui demande pas d'en trouver un autre. C'était blessant pour elle mais si vraiment c'est ce qu'il voulait, si vraiment c'est de ça qu'il a besoin pour réagir alors elle serait capable d'en trouver elle. Mais il s'en mordra les doigts.

_ C'est ça, fuis !

Depuis qu'il vivait à la base ça n'allait plus du tout entre eux. À croire qu'un fossé s'était creusé et que toute tentative de réconciliation était vouée à l'échec. En tout cas elle n'aimait pas ça et elle en était déçue. Il revint sur ses pas pour un caprice. Cette pauvre petite bête était bien trop jeune pour obéir à un ordre. Là, tout ce que voulait cette chienne, c'est jouer avec les enfants. D'ailleurs dès qu'il lâcha la laisse, elle alla les rejoindre. Pour les enfants c'était super, ils en avaient chacun un !
Erin les regarda un instant avant de regarder Alex s'éloigner pour cogner contre un arbre. Elle en lâcha un soupir agacé. S'il voulait se faire mal il était très bien partit.

_ Les enfants ne bougez pas de là, je reviens.

Elle avança jusqu'à Alex mais en gardant une certaine distance, par pur réflexe de sécurité. Mais elle se montra dure de nouveau.

_ Tout le monde te regarde Alex, si t'as envie de passer pour un fou t'es bien partit.

Alex en devenait dingue de cette solitude. Il l'avait vécu pendant trois ans et à présent il devait le revivre. C'était injuste de le punir pour quelque chose dont il ne se souvenait même pas. Jamais il n'aurait battu sa femme en étant totalement conscient de ce qu'il faisait. Alors après s'être fait réprimandé une fois encore, il préféra partir. En colère, à cause de sa femme et de sa chienne. Il était tellement en colère qu'il cogna dans un arbre de toutes ses forces. Mais sa femme le rattrapa pour lui crier dessus à nouveau.

« Et alors ? C'est ce que je suis non ? C'est bien pour ça que tu ne veux plus de moi ! Parce que je suis fou. Que je ne te suis plus d'aucune utilité ! Tout ce que tu souhaites c'est qu'on me renvoie en Irak pour que je puisse me faire descendre. Tu as eu tout ce que tu voulais. Tes gamins, ma chienne, mon fric. Maintenant t'as plus qu'à te débarrasser de moi et c'est la partie la plus simple pour toi ! »

Il le devenait vraiment fou. Parce qu'il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Pourquoi l était comme ça. Pourquoi la femme qu'il aimait prenait autant ses distances avec lui alors que pendant trois ans il avait voulu la retrouver. Il se sentait rejeté, c'était la pire des sensations après ce qu'il avait vécu. Mais même avec des yeux tristes il n'y avait rien à faire, il n'arrivait pas à retrouver l'amour de sa femme, ou même son amitié, son sourire. Rien ! Et ça ne lui donnait pas envie de continuer à se battre contre cette maladie qui le hantait.

« De toutes façons tu seras bientôt tranquille, j'ai demandé à être déployé en Irak avec le prochain régiment qui part. Me manque juste l'accord du psy. »

Et pour l'instant le psy n'était pas prêt à lui donner son accord, il le faisait courir pour le papier magique, mais il ne l'obtiendrait probablement jamais. Il était bien trop atteint pas un mal que personne n'arrivait vraiment à cerner. Car le stress post traumatique n'entrainait pas des pertes de mémoires en tant normal, du moins pas qui dure aussi longtemps.

« Y a une prime aux veuves, tu pourras t'acheter une plus grande maison. Te faire tourner par tous les voisins... »

Il l'énervait. Elle l'aime plus que tout mais par moment, il a le don de la mettre en colère mieux que personne. Et là, c'était le cas. Et puis le voir se détruire les mains sur cet arbre l'agaçait encore plus et pas question de ne pas le lui montrer. La rouquine est un peu chiante sur les bords mais ça, il le sait depuis très longtemps. Alors elle approcha en lui faisant une remarque et inévitablement, ça le fit réagir. C'est bien ce qu'elle attendait, sauf qu'elle ne pensait pas entendre ce genre de truc. Ça la mit en colère directement.

_ Je ne t'ai rien prit je te signale ! Et c'est toi qui fuit ! C'est toi qui a changé, pas moi !

Mais le pire arriva quand il lui dit clairement vouloir repartir en Irak. Ça c'était le coup de trop qui la fit taire quelques secondes alors que son regard se perdit dans celui de son homme. Voilà qu'il lui parlait de veuvage. Nan mais franchement elle n'arrivait plus à le comprendre là. Plus aucune colère, mais une grosse déception. Attendre trois ans son retour pour n'avoir que des coups, de l'indifférence et la fuite. Ça n'en vaut vraiment pas le coup.

_ Tout ce que je voulais, c'est que tu reviennes. Mais t'es pas encore revenu complètement. Une partie de toi est resté là-bas Alex. T'as le choix, tu te fais soigner et je serais là pour t'aider. Ou alors tu repart... elle s'arrêta un instant avant de reprendre. Elle voulait se montrer dure mais au fond, elle ne l'était pas du tout... mais ne compte pas sur moi pour t'attendre trois ans de plus.

« Je me fais soigner mais y a personne ! »

Elle avait le culot de lui balancer qu'elle serait là s'il se faisait soigner alors que ce n'était pas du tout le cas. Il commençait à sérieusement vouloir la cogner, mais il n'en fit rien. De peur de perdre la mémoire une nouvelle fois, mais surtout de la perdre elle pour de bon. Car malgré tout, il l'aimait sa rouquine, il ne l'avait pas épousé pour rien. Ça ne l'empêchait pas de lui en vouloir énormément de ne pas être là pour lui. Il avait besoin d'elle. Fin de l'ancienne elle, celle qui l'aimait.

« Je m'en serais douté que tu n'attendrais pas trois ans de plus. Tu ne m'as même pas attendu pendant les trois premières années. »

Suite à ce qu'elle avait dit, il avait eu besoin de l'accuser méchamment. Elle n'avait pas été voir ailleurs, mais elle avait quitté New York pour s'installer ici, au Pôle Nord des Etats Unis. Il n'avait plus ses amis à porter de bras, il avait du changer de base militaire, changer de maison, il avait perdu sa chienne. Trop de choses s'étaient passées alors qu'il n'était pas d'accord, ou trop loin pour vraiment donner son avis.

« Je devrais y aller avant que tes grandes copines se mettent à parler. »

Et il fit signe vers le groupe de mamans qui les observaient. Bien entendu qu'elles observaient, c'étaient les nouvelles amies de la rouquine. Il ne lui reprochait pas d'avoir des copines, juste de jouer les commères avec elles.

« Si tu savais à quel point je déteste vivre ici... Encore plus que... Je devrais y aller. Retourne à ta petite vie parfaite. »

_ Je suis là !

Bon ok, il ne vit plus à la maison mais ça c'est autant sa décision que la sienne. Elle ne demanderait pas mieux qu'il revienne seulement elle avait un peu peur de ses réactions. Mais c'était sans doute la solution pour qu'il aille mieux. S'il vit avec eux, il verra pour quoi il doit se battre. Mais monsieur parlait de repartir en Irak et ça, ça la rendait dingue. Elle n'avait aucune envie de le voir repartir de nouveau et là elle se fit un peu sournoise en lui disant qu'elle ne l'attendrait pas. C'était juste pour le faire réagir mais il lui fit mal.

_ J'aurais mieux fait de ne pas attendre, au moins je ne me serais pas privée pour rien. Puisque de toute façon tu ne me crois pas.

C'était blessant parce qu'elle avait eut plusieurs occasion mais qu'elle avait toujours su décliner l'offre. Mais aujourd'hui il ne la croit même pas, alors pourquoi avoir résisté ? Pour sa bonne conscience sans doute. Quand il lui parla de ses grandes copines, elle se retourna pour voir quelques femmes qui parlaient entre elles. Erin les connaissaient plus ou moins. Mais elle s'en fichait pas mal des ragots.

_ Encore plus que quoi ? Vas-y déballes ce que t'as sur le coeur.

Autant qu'il finisse ses phrases, de toute façon un peu plus ou un peu moins, elle peut encaisser.

« C'est vrai que t'es là, on se voit tous les jours ! »

Le sarcasme. Son meilleur allié. Il n'y croyait pas quand il l'entendait dire qu'elle était là alors qu'elle avait disparu de la circulation depuis qu'il était retourné à la base. Lui qui se soignait seul, dans les pires conditions possibles. Plus il l'écoutait, plus il avait l'impression d'être un monstre alors quand elle le poussa à terminer sa phrase, il ne se retint plus.

« J'étais mieux en Irak qu'ici ! T'aurais jamais du bouger de New York pendant que je n'étais pas là. C'était égoïste de ta part. »

Mais ce n'était pas le gros problème. Bouger à Détroit n'était qu'un détail. L'abandonner alors qu'il était frappé d'amnésie, c'était vache. Lui balancer qu'elle regrettait de ne pas l'avoir tromper... C'était vraiment dur à entendre. Même s'il avait été le premier à la tromper. C'était surement ce qui l'énervait le plus dans le tas. L'abandon et l'adultère. Et si elle voulait tant que ça partir avec un autre, qu'elle le fasse. Il irait lui casser la gueule. Sa rouquine était à lui et rien qu'à lui.

« Je vais aller me taper la première bimbo que je croise, t'auras moins de regrets à avoir. »

Alex partit, sans rien dire de plus ou faire. Fin si, il fit juste une connerie de plus pour blesser sa femme. Il passa à côté d'une maman à l'allure bimbo, une blondasse avec tout de refait et il l'embrassa. Et ses mains touchèrent partout là où il n'avait pas le droit de toucher. Celle ci se laissa faire et il partit après un dernier regard envers sa compagne.

Erin ne répondit pas quand il lui dit qu'ils se voyaient tout les jours. C'est vrai qu'elle n'assurait pas sur ce coup là, mais il lui avait tellement fait peur qu'elle craignait le pire pour les enfants. Pas pour elle, simplement pour eux. Il les avait menacé, elle n'avait pas oublié contrairement à lui. Elle devrait peut-être passer à autre chose. En tout cas elle se fit blessante en réponse à ses attaques. Il l'accusait d'adultère alors qu'elle lui a toujours été fidèle et c'était injuste de sa part. Alors elle voulait le blesser. Mais il était plus doué qu'elle à ce jeu là.

_ Je t'ai demandé ton avis avant de le faire ! Je ne suis pas plus égoïste que toi, j'avais besoin d'être entourée.

Bah oui, c'est lui qui lui imposait cette distance et elle ne l'a pas super bien vécu. C'est surtout le fait de ne pas savoir quand il rentrerait. Il était blessant mais ce n'était rien comparé à la suite. Il lui parla d'autres femmes et bien qu'elle savait qu'il disait ça pour lui faire mal, bah ça marcha à merveille. Mais elle ne s'attendait pas du tout à ce qu'il attrape la première belle femme passant devant lui. La chaudasse de la ville, celle qui collectionne les hommes et brise des ménages. Elle a tout pour elle, pas étonnant que ce soit sur elle qu'il posa son regard. Elle aurait pu leur rentrer dedans, refaire le portrait de cette garce ou trucider son mari mais elle ne fit rien de tout ça. Tout simplement parce que ça la choqua de le voir faire ça. La bouche légèrement entrouverte, le regard fixé sur eux, elle sentit son coeur se serrer et l'humiliation publique arriver. Il faisait ça devant toute l'école. Ça fait un an qu'elle parle de son mari à toutes ces femmes et à peine fut-il rentré qu'il saute sur une autre. Ça la fou mal et elle baissa son regard quand il partit. Elle évita les regards de toutes ces commères et elle attrapa les enfants au passage.

_ On rentre.