Jane J. Wellington vivait des moments plutôt lourd depuis un temps. Après l’accident du 4 Juillet où elle avait risqué sa peau, perchée à une corde dans les airs, la belle avait vu sa petite-amie Leslee Madison vivre une attaque. Elle avait perdu connaissance après l’explosion et s’était mise à convulser. Bien sûr, dans la situation où elle était, JJ n’avait rien pu faire, mais au moins, Vivian, la mère de la rouquine était présente pour l’aider. Dès que les secours arrivèrent, Wellington accompagna les deux Madison à l’hôpital où la jeune pâtissière fut analysée. Le Dr. O’Connor leur annoncèrent ensuite une bien triste nouvelle. La jeune Leslee était atteinte d’un cancer. Depuis cette annonce, la vie du couple changea. Jane était beaucoup plus présente pour elle, moins sur le party et au boulot. Elle l’a soutenait du mieux qu’elle pouvait, mais ce n’était pas toujours simple. Aujourd’hui, elle travaillait. Leslee s’occupait toujours de sa pâtisserie sur Woodward Avenue, bien que le docteur lui ait demandé de diminuer ses heures.

Jane se dirigea aussitôt au poste de police où elle débuta sa journée, la tête un peu en l’air, sachant ce qu’elle vivait, mais le reste de l’équipe était très compréhensif face à tout cela. La lieutenante s’occupa d’un peu de paperasse, mais elle avait besoin d’un peu d’action. Elle fut ainsi envoyer sur le terrain. La belle n’avait aucune affaire de meurtre à élucider, ce qui était un point positif, quand on repensait au meurtre de Mia Anderson & Charlie Braxton qui avait eu lieu dans les derniers mois. Un tueur en série ou des tueurs ? JJ ne le savait pas, mais elle enquêtait. Elle débarqua ensuite dans le métro, où elle devait se rendre à l’autre bout de la ville, vigilant pour trouver un cas à se mettre sous la dent. Jane aimait marcher et ça l’aidait, mais lorsqu’elle rejoint les sous-sols, le bruit d’une bagarre déclencha chez elle une lumière. Elle accourut rapidement avant de voir qu’il s’agissait de Ysmael. JJ soupira, se mit à sourire et dit d’un ton haut. « J’aurais dû me douter que c’était toi, p’tit enfoiré ! La cloche du ring vint de sonner, on dégage ! » Jane portait une chemise à carreaux et un patalon jeans à taille basse, chemise insérée, mais son badge de policière était installé à sa ceinture et son arme également, ce qui fit comprendre aux hommes qu’elle faisait partie de la brigade criminelle.

ft.jane julia wellington

« À la recherche d'un cas intéressant. »

Un monde flou, des cris horrifiés, de la colère. Une bousculade, rien de plus. Telle était la cause du spectacle qu'offraient Ysmael et sa victime aux passagers du métro. Il frappait. Simplement. Les poings serrés, la mâchoire contractée, tel un animal, incontrôlable. C'est ce qu'il était. Se laisser aller, juste une fois, et se déchaîner sur un innocent, encore. Du sang sur les mains, les nerfs prêts à complétement lâcher, il continuait d'asséner des coups se faisant de plus en plus douloureux au malheureux qui tentait de se défendre, en vain. Et il continuait, sans que personne n'ose l'arrêter, bien trop impressionnant et puissant. Il avait l'impression de devenir fou. Il l'était. Et à défaut de savoir s'exprimer correctement, il se battait. Évacuation d'une rage accumulée au fil des années, amplifiée par la disparition de Downy, et par ses idées noires qui le détruisaient chaque jour un peu plus. Et il avait l'impression que lors de ses bagarres improvisées il se délivrait d'une charge trop lourde pour lui. Au fil du temps il avait fini par ne plus rien ressentir. Voir ces visages se décomposer littéralement sous sa force ne lui procurait ni plaisir, ni peine, étant devenu indifférent aux blessures physiques qu'il pouvait infliger.
L'homme face à lui se trouvant de plus en plus déstabilisé, Gomez cessa une fraction de seconde son combat, interpellé par une voix familière. Se fut assez pour que le principal intéressé prenne la fuite, traînant sa jambe derrière lui, le visage en sang. Reconnaissant Jane, le brun expira profondément et croisa ses mains derrières son crâne en fermant les yeux. Il le savait bien, il venait de s'attirer des ennuis. Toujours aussi énervé, il ouvrit les yeux et vint planter son poing contre le mur en brique violemment, endommageant encore plus sa main déjà bien abîmée. « Putain ! » Alors, sachant pertinemment qu'il était coincé, il se retourna, un sourire sarcastique au bout des lèvres. « Jane la justicière... Je savais que je te manquais. » Alors, il tourna la tête et se mordit la lèvre discrètement. Il s'était encore empêtré dans une situation délicate, et il savait bien que la grande brune ne le laisserait pas partir sans passer au poste. S'en suivraient de nombreuses disputes avec son oncle, jusqu'à ce que celui-ci décide de corrompre un juge afin d'assurer la sécurité d'Ysmael, et surtout dans le but de redorer le blason familial. Une fois de plus il allait passer pour le méchant de la famille. Une fois de plus sa famille l'éloignerait de ses frères et soeurs. Une fois de plus il se retrouverait seul. Bien joué Gomez.

Jane Julia Wellington savait y faire avec les criminels de la ville, mais elle avait également une très bonne connaissance des bagarreurs et homme à problème. La belle lieutenante n’avait jamais eu de gêne à réprimander ses gens, encore et encore pour obtenir finalement un résultat. La lesbienne avait un profond caractère et jamais, elle ne gardait ce qu’elle pensait pour elle-même, même lorsqu’elle était en mission, la belle tentait de calmer les jurons, mais son franc parlé restait impeccable. La brunette avait aperçu Ysmael encore une fois et ses « amis » venaient de partir rapidement. La femme croisa les bras et afficha un grand sourire sur ses lèvres. « Et ouais, mais c’est surement pas ton joli p’tit cul qui m’a manqué ! Tu le sais bien… j’étais certaine que tu ferais un sale coup d’ici la fin de la semaine, jusqu’à présent, tu n’en as jamais passé une. » Elle leva d’un bond les sourcils et jeta un bref coup d’œil autour d’elle. La policière savait bien que ce jeune homme n’était pas un criminel pur et dur, juste un petit bum. Il venait de la riche famille Gomez, plutôt connue à Detroit, donc Wellington le connaissait bien. Ils étaient depuis toujours en ville et connaissait bien la majorité du clan. La femme sourit bêtement et ajouta. « Ça te plait ? D’avoir une sale gueule après une bagarre, parce que là, je suis certaine que tu te serais fait mettre chaos rapidement si je serais pas arrivé à temps, mon mignon ! » Elle éclata de rire, bien sur, JJ aimait user d’un peu d’humour, elle le connaissait bien et ses victimes ne faisaient plus partie de la map.

ft.jane julia wellington

« À la recherche d'un cas intéressant. »

La respiration presque haletante, une violence qu'il avait toujours eu du mal à contrôler, et un regard noir qui lui était propre ; tel était le portrait qu'offrait Ysmael à Jane durant quelques minutes. Un animal en cage, incontrôlable. Et surtout totalement soumis à ces réactions qui bien souvent lui échappaient. Il n'était pas responsable. Tout du moins c'est ce dont il essayait de se convaincre, et ce que le corps médical lui même lui avait affirmé. Une réaction physique et mentale étrange, rien de plus, rien de moins. Ni un souhait, ni une réelle volonté. Et malgré ces convictions, le jeune Gomez ne parvenait toujours pas à se pardonner. D'être lui même, d'être un monstre, rien d'autre qu'un monstre. Aux yeux de la société comme aux siens.
Au bout d'un certain temps, il parvint à retrouver son calme et se posta face à la lieutenante, retrouvant presque instantanément un sourire amusé sous les remarques de cette dernière. Il lui répondit alors, sur un ton toujours aussi sarcastique. « Tu devrais te rendre compte de la chance que tu as. Je suis sûr que certains paieraient pour l'avoir dans leur lit, ce joli p'tit cul comme tu le dis si bien ! Et que veux-tu, j'entretiens mon palmarès. » Masquer les réels problèmes sous des airs de petit bourge prétentieux et sarcastique, Ysmael en avait l'habitude. Il s'agissait en réalité de son quotidien, parce qu'il était bien plus simple pour lui d'agir en inconscient. Fermer les yeux sur les conséquences que pouvaient bien avoir ses actes, et continuer ce petit jeu qu'il aimait tant. Parce qu'il n'avait pas vraiment d'autre occupation, et surtout parce qu'il considérait qu'il s'agissait du seul domaine dans lequel il excellait. Alors, redressant à nouveaux son regard sur JJ, il reprit. « Beaucoup de gens trouvent ça sexy, et puis, ça donne des airs de dur à cuir, tu vois ? » Continuer à feindre. Parce qu'il en était mieux ainsi. Et que sa fierté l'emporterait toujours sur sa raison.

Bien que la vie de Jane était plutôt complexe en ce moment, cette petite rencontre avec Ysmael Gomez lui faisait du bien. Oui, il était un vrai gars à problème et de le croiser constamment n'aidait pas son cas. Cependant, dès qu'elle était en sa présence, la belle pouvait retrouver le sourire, dire un tas d'idiotie et penser à autre chose que la maladie de Leslee. De ne pas savoir si sa tendre aimée allait mourir était si lourd que la femme ne pouvait presque plus dormir, par crainte de voir la femme arrêtée de respirer. Elle laissait son appartement à Charlotte en ce moment, ce qui était mieux ainsi et qui pouvait laisser à l'autre rousse la chance d'avoir un peu de calme à elle-seule. La famille Gomez était des amis des Wellington depuis bien longtemps. Ayant toutes les deux vécus à Detroit depuis toujours, JJ connaissait tous les membres de leur famille et c'était pareil dans l'autre sens. Enfin, la lieutenante souriait pour une fois face à ce jeune homme qu'elle appréciait bien malgré tout et son petit commentaire lui décrocha un rire. « Peut-être bien, mais tu sais très bien que je ne mange pas de cette viande monsieur le cowboy ! » Dit-elle en riant. La lesbienne pûre et dure connaissait son orientation sexuelle depuis toujours et rien ne pourrait lui contredire ce qu'elle était réellement. Le style que Ysmael avait reçu grâce à cette bataille semblait l'intéressé, ce qui n'était pas le cas de la brunette, mais bon, elle n'avait pas à être d'avantage problème de Gomez, ce qui était au goût. La brune sourit. « Ouais, si tu l'dis ! En tout cas, c'est foutrement plus sympa une belle femme bien conservée qu'un putain de matcho sans cervelle et ensanglanté en plus ! » Elle se mit à rire une seconde fois. La policière s'appuya contre une poutre et croisa les bras, jetant un coup d'oeil autour d'elle du même coup. « Tu sais pas qui s'est fiancée cette semaine ! » Lui lança t-elle fière de son coup.

ft.jane julia wellington

« À la recherche d'un cas intéressant. »

Le calme après la tempête. La respiration ayant repris son rythme normal, tout comme les battements de son coeur, Ysmael à ce moment précis retrouvait l'assurance légendaire dont il savait faire preuve, ajoutés à cela ses remarques cyniques et ses sourires provocateur. Portrait ô combien amusant qu'offrait l'espagnol à son interlocutrice, les yeux toujours posés sur elle, écoutant attentivement ses mots en espérant s'en sortir de justesse. Lui faire oublier cet incident cause de leur énième rencontre et repartir les mains dans les poches, aussi simplement qu'il était arrivé - quelques bleus en plus. Car malgré leurs différentes altercations, Gomez ne pouvait s'empêcher d'apprécier Jane sans pour autant vraiment la considérer comme une amie. Ils se cherchaient, tous les deux étant bien trop fiers pour agir autrement, et rigolaient bien ensemble. Semblant de complicité basée sur les combats non très glorieux d'Ysmael, mais qui pourtant lui permettait le temps de quelques minutes d'oublier. Et sourire, un peu. Contraste notable entre la personne qu'il était en cet instant et celle qu'il devenait lorsqu'il se retrouvait seul ; fantôme errant sans réel but dans une vie apparemment bien trop grande pour lui. Le regard toujours posé sur Wellington, il esquissa un nouveau sourire et lui répondit du tac au tac. « Je sais bien, d'ailleurs, tu n'as sûrement pas idée de ce que tu loupes ma chère ! Et je ne pourrais pas te contredire sur les belles femmes bien conservées... Car tu sais pertinemment, que moi, je mange de tout. Contrairement à toi, je ne suis pas très difficile. Tant que c'est comestible. » Un nouveau rire. Mi-moqueur mi-amusé, comme à son habitude. Il en avait bien conscience, son comportement n'était pas des plus fins. Cependant une partie de lui demeurait ainsi ; macho à l'ego sur-dimensionné, sarcastique et non très intelligent. Traits de caractère qu'il pensait avoir hérité de son prétendu père, préférant jeter la pierre sur un homme qu'il haïssait plutôt que d'assumer ses faits et gestes. Telle était la personne d'Ysmael Gomez ; insouciant, incapable d'assumer ses responsabilités ou ses mots, fuyant, préférant se protéger d'une quelconque attaque derrière un masque qui reflétait pourtant si peu la réalité de l'homme qu'il pouvait être. De nouveaux mots atteignirent ses oreilles, mots qui ne firent qu'accentuer son sourire, et auxquels ils répliqua non sans amusement. « Je ne sais pas mais si tu m'en parles c'est que tu dois être concernée de près, je me trompe ? Mon dieu, ne me dis pas que c'est toi. J'ai du mal à t'imaginer dans une robe blanche avec des fleurs, à manger du gâteau et sourire à tous les invités. » Image étrange qui lui traversa l'esprit. Cependant il ajouta, cessant le spectacle qu'il effectuait durant une seconde. « Félicitations, alors. Je ne t'en dirais pas plus, j'ai peur de te faire verser une petite larme ! »

Jane Wellington n’avait pas avisé Ysmael pour le faire moquer, sachant qu’il était un Gomez, elle devait l’avertir. Les Wellington étaient proches des Gomez depuis un moment, ainsi lors de la cérémonie, la belle brunette se devait d’inviter chaque membre de la famille, qu’ils souhaitent participer ou pas. La lieutenante se tenait bien, elle n’avait aucune rancœur envers Ysma. Elle était capable de le supporter, sachant qu’il aimait rigoler et se venter tout comme la belle policière. Évidemment, le rebelle ne put s’empêcher de lui balancer une remarque sur son orientation sexuelle. JJ croisa les bras bêtement et laissa entrevoir un faible sourire. La situation restait certes amusante malgré tout. Elle n’aimait pas les hommes et cela depuis toujours, donc rien à faire, elle ne changerait jamais. « Une chance que j’ai pas vécu le calvaire de l’affirmation sexuelle comme la plupart des gens, mais si ça aurait été le cas, j’aurais sans doute beaucoup souffert de ne pas aimer les saucissons ! Putain que de jolies minettes, c’est la perfection ! Tu as peut-être l’embrassas du choix comme un tigre dans la jungle, mais j’ai vachement plus de plaisir que toi dans une chambre, j’en suis certaine. Espère d’enfoiré ! » Dit-elle en riant. La femme garda ses bras croisés, mais elle s’amusait bien. Elle avait toujours aimé faire de la compétition avec cet homme. Pourquoi ? Elle ne le savait pas. Lorsqu’il répliqua son son mariage, Jane fronça les sourcils. « Fuck me twice Gomez ! Tu aimes jouer au connard, mais sache que c’est bien moi la future mariée ! Ma girly est malade et je veux lui donner la chance d’être mariée avant de crever alors on se la ferme un peu ! Shit ! » Cracha-t-elle, sachant qu’elle ne pouvait pas se contrôler lorsqu’on rigolait sur le sujet. La maladie de Leslee lui faisait beaucoup trop mal pour ce faire.

VERRROUILLÉ.