J'ouvrais doucement les yeux et vit un visage d'ange à coté du mien. Je souris en caressant doucement sa joue rose. Il ouvrit timidement les yeux et me fit un énorme sourire. Je le tirais vers moi et le serrai dans mes bras l'embrassant des les cheveux. Je refermais les yeux en souriant, j'étais bien comme ça avec mon fils dans les bras. Un bruit strident se fit entendre, je me tournais pour ce que c'était. En rouvrant les yeux, je découvris mon réveil qui indiquait 7:15. Je l'éteignis et me tournais vers la place vide à coté de moi. Tout ça n'était qu'un rêve. Je mis l'oreiller sur mon visage et soupira. Je n'en pouvais plus de rêver que mon fils était avec moi, je ne voulais plus que ce soit un rêve...
Je me levais donc à contre coeur et me dirigea rapidement vers la salle de bain. Après un apprêtage rapide, je descendis prendre mon petit déjeuné. Je regardais autour de moi, l'appartement que j'avais maintenant à Détroit était bien vide. Ma vie en Italie me manquait de plus en plus. Une fois la vaisselle faite, j'enfilais mes chaussures et ma veste avant de prendre mon sac pour filer en cours. Et oui, pour retrouver ma vie, je devais montrer que j'étais en capacité d'être là pour mon fils. J'arpentais donc une petite rue qui me menait plus rapidement à l'université. Alors que je regardais les photos que mon frère venait m'envoyer de Djovani, j'entendis une femme appeler au secours. Je relevais la tête et vit une jeune femme accroupie près d'une dame plus âgée. Je courais vers elle me demandant ce qu'il se passait. Une fois près des deux femmes, je sortis mon téléphone pour téléphoner aux urgences. Après avoir raccroché, je tournais la tête vers la brunette.

- Une ambulance arrive. Il faut la mettre sur le coté.

J'aidais donc la jeune femme à mettre sa mère sur le coté et attendit les ambulanciers avec elle. Plus je la regardais plus je demandais si elle n'allait pas elle aussi faire un malaise.

Arianna & Samuel

J'aimais pas quitter le lit d'Autumn au milieu de la nuit et même si je savais qu'elle avait le sommeil lourd, j'avais toujours peur de la réveiller alors j'évitais de dormir avec elle si je savais que mon service à l'hôpital commençait au milieu de la nuit mais hier soir, j'avais pas eu le courage de partir de chez elle, j'étais trop bien en sa présence... Bref, j'éteignis rapidement mon téléphone quand celui-ci sonna à trois heures du matin pour me montrer qu'il était l'heure de se lever. Discrètement, j'allais me préparer et fila me faire un thé à la cuisine. C'était trop tôt pour manger quelque chose mais j'avais pour principe de toujours avoir quelque chose de chaud dans l'estomac avant de partir pour l'hôpital. Comme toujours, je laissa un petit mot sur le frigo d'Autumn avant de filer dans ma voiture en direction des urgences. Là-bas, j'enfila mon uniforme, fit attention de ne rien oublier et prit le relais de mon collègue qui allait pouvoir rentrer chez lui pour dormir. Ca ne me gênait pas de travailler de nuit, les heures passaient plus rapidement et l'ambiance était plus détendue qu'en pleine journée où il y a bien plus de choses à faire. Comme prévu, les heures défilèrent à grande vitesse. Je m'arrêta vers le sept heures pour manger un truc ainsi que boire un jus d'orange puis reparti avec mes deux collègues car on fut rapidement appelé. Sur le coup des huit heures trente, on reçu un appel d'une jeune femme qui disait qu'une personne âgée s'était évanouie sur le trottoir. C'était exactement les heures de pointe où les gens se rendaient sur leur lieu de travail et malgré la sirène, on mit pas mal de temps pour arriver sur place. Un petit attroupement s'était formé autour de la dame et forcément, il fallait d'abord qu'on se fraye un chemin pour l'atteindre, malgré nos uniforme. Mon collègue se pencha au-dessus de la femme aux cheveux d'argent et je me tourna vers une jeune femme blonde. « C'est vous qui avez appelé? Vous avez vu ce qu'il s'est passé? »

Je ne pensais pas en me levant ce matin que j'allais venir en aide à une personne. Je regardais ma montre après avoir appelé les urgences et avoir mis la dame sur le coté, elle indiquait 8:30. Je soupirais, et regarda la jeune femme. Je n'allais pas arriver avant un moment en cours et j'allais être vraiment en retard. Je voyais bien que la jeune femme n'allait pas bien, s’inquiétant surement pour sa mère. Je m'accroupie en face d'elle et la regarda, commençant à lui parler pour la rassurer. Elle était complètement paniqué. Au fur et à mesure, un petit groupe s'était arrêté pour voir ce qu'il se passait. En entendant la sirène de l'ambulance, je me relevais et regardais dans la direction d'où provenait ce bruit. Ils en avaient mit du temps à arriver. Deux hommes arrivèrent assez rapidement, se frayant difficilement un chemin au milieu de la foule. L'un deux se pencha sur la vieille dame alors que l'autre se tourna vers moi. Je ne m’attendais pas à être la première personne que l'on allait interroger. Je le regardais d'abord surprise en scrutant son visage. Il était vraiment mignon et ne devait pas être beaucoup plus vieux que moi. Je mis quelque secondes à reprendre mes esprits et secoua doucement la tête.

- Oui, c'est moi qui ait appelé. Mais je n'ai rien vu, je ne les connais pas. J'ai juste voulu aider. Parlez plutôt à sa fille là bas.

Je montrais la jeune femme brune qui avait l'air dans un autre monde à l'ambulancier. Je me sentais stupide, j'avais été aidé une femme et je ne pouvais même pas donné de détail à l'homme qui m'en posait. Alors qu'il tournait la tête vers la femme que je lui montrais, je le regardais furtivement des pieds à la tête. Je me mordis la lèvre en souriant. Pas mal.. Pas mal du tout même. Mon sourire disparu lorsque ses yeux se posèrent de nouveau sur moi, priant pour qu'il n'ait pas remarqué la manière dont je venais de le regarder. J'avais toujours eu un faible pour les hommes en uniforme...

Arianna & Samuel

Pendant que mon collègue vérifiait les signes vitaux de la dame âgée, je me mis à déballer notre sacoche et lui donna un stéthoscope ainsi qu'une petite lampe pour voir la réactivité de ses pupilles. L'inconnue aux cheveux dorés m'informa que c'était bien elle qui avait téléphoné mais qu'elle n'avait rien vu. Je me tourna vers la jeune femme qu'elle m'indiquait et alla lui demander ce qu'il s'était passé. La jeune inconnue m'avoua qu'elle était la fille de la vieille dame et qu'elle s'était effondrée d'un coup. Apparemment elle souffrait déjà de problèmes cardiaques. Merde. Je me redressa pour aller chercher le matériel nécessaire pour les problèmes cardiaques et revint me mettre à genoux près de mon collègue qui semblait gérer la situation. « Ca va vous? » demandais-je à l'inconnue blonde. Des fois les personnes qui appellent les secours sont encore plus secouées que les patients eux même et il fallait avouer que là, la jeune femme n'avait pas beaucoup de couleurs.

Alors que l'un des ambulanciers s'occupait de la vieille dame qui venait de s'écrouler quelque minutes plus tôt. L'autre jeune homme alla parler à la fille de la souffrante sur mes conseils. Quelques minutes après, il vint aider son collègue alors que je me perdrais dans mes pensées. Je me demandais ce qu'il se serait passé si cette femme qui venait de s'écrouler avait moi. Mes parents m'auraient-ils demandé de rentrer en Italie ou seraient-ils venus me voir ici à Détroit ? A moins que me débrouiller seule y compris pour cela faisait parti du test que je me devais de réussir. Je savais en tout cas que si mon frère avait eu vent de cela, il serait venu en quatrième vitesse jusqu'ici. Peut être même avec Jovani. Et si ce n'avait pas été un simple malaise mais quelque chose proche de la mort et que mon fils ne pourrait jamais me connaitre ? Je ne me sentais pas bien tout d'un coup, j'avais l'impression que mes jambes allaient se dérober sous mon corps. Une voix me fit sortir de mes pensées. Je levais les yeux et tentais de discerner la personne qui me parlait. Je reconnu l'ambulancier craquant de tout à l'heure. J'hochais doucement la tête.

- Oui oui, tout va bien...

Alors que je me tournais pour m'éloigner un peu de toute cette foule en ne marchant pas très droit, je me sentis avoir des vertiges. Je m'appuyais sur le camion avec lequel était venu les urgentistes. Je me sentis tomber sur le sol, mais au ralentis. Je me demandait quand est ce que j'allais heurter le sol mais rien, je ne tombais plus.

Arianna & Samuel

L'inconnue hocha la tête, m'assurant que ça va mais son doux visage avait perdu toutes ses couleurs et j'avais l'impression qu'elle était pas aussi bien qu'elle le prétendait. La jeune femme se leva et je la vis chanceler, ne marchant vraiment pas droit et sa tête vacillant un peu. Merde. Je la vois se tenir à l'ambulance mais je n'ai pas le temps de venir jusqu'à elle avant qu'elle ne s'écroule par terre. J'arrive finalement à sa hauteur, la met sur le côté et court vers mon collègue pour lui prendre deux ou trois trucs dans sa sacoche. « J'ai un malaise deux mètres derrière toi. Tu cries si tu as besoin d'aide. » Il hoche la tête et j'ai le temps de voir que la vieille dame semble revenir gentiment à elle, mon collègue lui ayant posé un masque sur le nez et la bouche et pompant de l'air pour qu'elle ait de l'oxygène. Je retourne vers la jeune femme aux cheveux dorés et je fais pareil, un masque avec une pompe sur son visage, je lui donne un peu d'air histoire qu'elle revienne plus rapidement à elle. Ses yeux papillonnent et je penche un peu la tête en la regardant avec un regard qui se voulait rassurant. « Vous êtes parmi nous? Vous entendez ma voix? » Je pose mon pouce et mon indexe sur le frêle poignet de l'inconnue et constate que son pouls reprend un rythme normal. « Vous voulez bien me dire votre prénom? » demandais-je doucement avec un sourire sur les lèvres.

Je ne pensais pas que cette situation me ferait autant d'effet. Je n'avais plus fais de malaise depuis longtemps, depuis que j'avais repris le gout à la vie en réalité. J'avais oublier cette sensation que plénitude comme si toutes les angoisses et les problèmes disparaissaient un instant. Je m'étais sentis tomber mais je n'avais jamais heurté le sol. Quelqu'un m'avait-il rattrapé ? Ou bien étais-je déjà allongée sur le trottoir sans m'en rendre compte ? J'entendais des voix autour de moi, c'était un bruit sourd néanmoins, puis je sentis que quelqu'un me bougeait. C'était des gestes très méthodique et doux bien que la personne avait assez de force pour me tourner seul. Je me sentais sereine quand d'un seul coup, je sentis un grand amas d'air s’engouffrer dans mes poumons. Je voulais ouvrir les yeux mais j'avais du mal. La voix du jeune homme avec lequel j'avais discuté quelques minutes plus tard raisonna dans ma tête. J'ouvris doucement les yeux et vis le visage du bel ambulancier me sourirent. Je le regardais après avoir repris pleinement conscience et lui rendit son sourire.

- Arianna et vous ?

Lui retourner la question n'était pas dans la réponse que je voulais lui faire mais elle s'était échapper d'entre mes lèvres. Et puis après tout, j'avais le droit de savoir qui était mon sauveur, cette simple idée me fit rire doucement. Avec son aide, je me relevais doucement et m'appuya sur l'ambulance avant de poser de nouveau mon regard sur lui.

Arianna & Samuel

Je dois avouer que niveau physique, mon métier n'est pas toujours évident, surtout à cause de mes blessures de guerre. En Afghanistan, j'ai été gravement blessé à l'épaule et au dos. Au jour d'aujourd'hui je porte une prothèse à la place de mon épaule, celle-ci était en miette quand je suis arrivé en Allemagne dans l'hôpital pour les soldats. Et quand il s'agit de soulever certains patients, ça devient vite problématique surtout quand c'est des personnes qui sont assez fortes. Heureusement pour moi, mettre la jeune femme sur le côté est facile avec sa fine silhouette. Gentiment je la vois cligner des yeux et revenir à elle. Elle sait même me répondre. Demander le prénom à une personne qu'on secourt et purement rhétorique, c'est surtout pour savoir si la personne se rappelle encore de son prénom, mais je dois avouer que c'est un joli prénom. « Arianna. Enchanté! Moi c'est Samuel. Sam. » dis-je en affichant un large sourire. On nous apprend à agir normalement avec les personnes que l'on sauve. D'une part pour changer les idées de la personne et aussi pour montrer que même si on appelle une ambulance en cas d'urgence, il ne faut pas stresser. « Vous vous sentez mieux? Vous avez des problèmes de santé connus? » demande-je histoire de comprendre d'où son malaise pourrait venir. Bien sur, ça pourrait très bien être une montée d'adrénaline suite à la vue de la vieille dame qui s'est effondrée mais parfois, les patients souffrent des maux bien plus importants et dans ces cas, il vaut mieux qu'on le sache pour prodiguer les bons soins.

Je m'étais déjà évanouie comme tout le monde je pense mais c'était la première fois que cela m'arrivait sans raison valable. Bien que penser que mon fils ne me connaîtrait jamais était une raison plus que valable pour perdre connaissance à mes yeux. Mais l'ambulancier lui ne du pas comprendre la raison de mon malaise. Je venais à peine de reprendre mes esprits que le jeune homme me parla. Sans attendre, je lui donnais mon prénom et lui demandais le sien. Sans se démonter et en faisant un magnifique sourire, il se présenta à son tour. Samuel, je n'étais pas vraiment fan des prénoms comme cela, je préférais les prénoms de mon pays, je les trouvais plus mélodieux. Mais pour ses beaux yeux, tout les prénoms étaient magnifiques. Je lui retournais son sourire en lui faisant un petit regard timide mais charmeur. Après m'avoir aidé à m’être relevée, il commença à m’interroger sur la raison de mon évanouissemet. Je fis légèrement non de la tête sans cesser de sourire.

- Je n'ai pas eu le temps de manger ce matin et je pense que la situation m'a simplement... Donné des vertiges.

C'était du grand n'importe quoi ! Je lui fis un petit sourire pour tenter de le convaincre mais je n'avais pas l'impression que cela marchait beaucoup. Tant pis, il ne connaîtra pas la véritable raison de ma chute de toute manière alors il valait mieux qu'il se contente de cela. Bien que j'avais mangé ce matin -alors que je prétendais le contraire- mon ventre se fit entendre. Je baissais les yeux rouges de hontes. Génial, je suis en compagnie d'un charmant jeune homme et mon ventre fait un bruit à faire fuir un mort !