Ethan Sanders, Serena K. Gomez & Isaac K. Hamilton

« Quand un nouveau emménage, la politesse veut de lui souhaiter la bienvenue. Même si c'est à contrecœur et qu'il vous a empêché de dormir la nuit précédente. »

Isaac avait emménagé il y a peu dans un appartement sur Landmarks Boulevard. Il aurait pu sans problème s’offrir quelque chose d’autre, de plus cher, de plus grand, mais il n’avait que faire du gratin et d’en mettre plein la vue, une vie simple lui suffisait, tant qu’il avait de quoi vivre, fumer et écrire. Enfin, si on pouvait appeler ça une vie… Depuis qu’il était arrivé à Détroit, Michigan, l’ex-militaire résidait dans une chambre d’hôtel qu’il ne quittait presque jamais et où il passait son temps à écrire et à fumer. Mais depuis quelque temps, il avait décidé de se reprendre en main, au moins un minimum. Sa rencontre avec Candy n’y était pas étrangère bien entendu, retrouver la jeune femme de son passé avait eu l’effet d’un déclic sur Hamilton. Surtout qu’elle avait l’air bien décidée de rester à Détroit. Et il faut avouer qu’il ne désirait pas s’en éloigner une seconde fois. Alors il avait pris son courage à deux mains et s’était décidé à prendre rendez-vous avec un agent immobilier et après une visite très agréable, il avait choisi cet appartement. Le numéro 526 lui appartenait à présent, c’était sa demeure, lui qui avait si longtemps erré se retrouvait maintenant avec un point d’ancrage. Il n’avait signé et emménagé que depuis quelques jours, et ne possédait pas grand-chose encore –même s’il n’était pas sur que ça changerait un jour–, seulement le nécessaire. Il avait fait les courses le matin même et entre deux paquets de cigarettes et un pack de bière, il s’était acheté un nouveau ruban pour sa machine à écrire. Oui, celle-ci était une des plus importantes choses qui se trouvait chez lui, et la compagne de ses longues nuits d’insomnies. Après avoir passé sa nuit à écrire, il était sorti prendre un café et faire ses courses puis il était rentré chez lui, s’étonnant encore lui-même d’avoir acheté un appartement, et avait allumé sa télé. Il avait zappé, tombant sur des émissions plus stupides les unes que les autres. Il n’avait pas beaucoup regardé la télévision depuis qu’il était rentré, et encore moins les dix ans précédents, alors il entendait parler de parfaits inconnus à ses yeux. Ryan Gosling? Jamais entendu parler, et encore moins vu jouer. Pourtant il devait avouer qu’il était beau gosse et que ça ne le dérangerait pas de passer du temps en sa compagnie. Et encore moins une nuit. Il avait nouvelle fois changé de chaîne et était tombé sur une rediffusion d’un film de guerre, au moment précis où quelque chose explosait. Il avait instantanément éteint son poste afin d’éviter de voir plus longuement des scènes qui ne feraient que lui rappeler son triste passé. Et les gens qu’il avait perdus au cours de celui-ci. Il s’était donc installé devant son bureau et avait commencé à taper sur sa machine à écrire. Comment cela, la machine à écrire était une antiquité? Peut être, et Ike possédait également un ordinateur mais il préférait la première, quelque chose lui plaisait dans le son, le retour à la ligne, la sensation qu’il avait lorsqu’il écrivait avec. Il pouvait donc passer pour un old school mais ça ne le dérangeait pas, il n’en avait que faire de ce que pensaient les autres. Et puis avec l’ordinateur c’était si facile de tout effacer, de tout perdre… Enfin bref, il tapait sur sa machine. Il écrivait pour son nouveau livre, tirant bien évidemment sur une cigarette de temps à autres, lorsqu’il entendit sa sonnette. Il se demanda qui pouvait bien venir le déranger, surtout que presque personne ne connaissait sa nouvelle adresse et il se dit que si c’était pour l’ancien habitant, il ferait partir le(s) gêneur(s) rapidement. Il ouvrit la porte sur deux personnes. Un homme et une femme qui lui étaient parfaitement inconnus. Sans vraiment faire attention à ce qu'ils pouvaient tenir, et avant qu'ils n'aient le temps de dire quelque chose, Ike posa une question. « Je peux vous aider? » Son ton n’était pas super accueillant mais il aurait pu faire bien pire.

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Quand un nouveau emménage, la politesse veut de lui souhaiter la bienvenue.
Ft. Ike, Thany & Sery

Une odeur de cookies emplissait toute la cuisine. La figure et les mains pleines de farines, Serena se hâtait de remplir un dernier plat de cookies, tout en sifflotant. Elle passa la tête dans l’encadrement de la porte qui donnait sur le salon, « Tu sais Thany que tu râles ou non tu viendras, obstinado ! Je te trainerais par les cheveux s’il le faut ! », S’exclama-t-elle avec une pointe d’amusement dans la voix. Serena prenait à cœur que son colocataire se remette de sa sombre période, et elle était bien décidée à le faire sortir. Justement, un nouveau voisin avait récemment emménagé dans l’appartement d’à côté et elle avait bien l’intention de lui souhaiter la bienvenue. Histoire de faire d’une pierre, deux coups… La jeune espagnole laissa quelques biscuits de côté pour son colocataire et arrangea l’autre plat destiné au dit voisin. Après avoir enlevé son tablier et s’être débarrassé de toute la farine qui s’était joyeusement engouffré dans ses cheveux, elle entra enfin dans le salon en se postant devant Ethan. « Por favor, on ne restera pas longtemps et ca te feras du bien de sortir un peu. », lui dit-elle en affichant une fausse mine suppliante. Le sourire aux lèvres elle retourna dans la cuisine prendre le plat avant d’adresser un hochement de tête satisfait à son colocataire. « Je t’en ai laissé pour toi, histoire que tu te nourrisses. »

La jeune fille ouvrit la porte d’une main, et s’engouffra dans le couloir, suivit de son ami. Sur l’étiquette il était écrit Isaac Hamilton, elle espérait qu’il soit agréable pas comme ces voisins bougons et aigris. Déterminée elle appuya sur la sonnette, et entendit les soupires d’Ethan dans son dos. La porte s’ouvrit tout à coup et Serena afficha son plus beau sourire, seulement sont interlocuteur n’avait pas l’air franchement ravi de les voir. Décontenancée, elle continua pourtant de sourire, « Bonjour ! On habite juste à côté je me suis dit que ce serait sympa de vous souhaiter la bienvenue. Je m’appelle Serena Gomez. », dit-elle en lui tendant la main. « Je vous ai rapporté des cookies, j’espère que vous aimez ca sinon eh bien tan pis ! C'est super pour le petit-déjeuner, ou pour le gouter, ou quand vous êtes déprimé, enfait y a pas de moment idéal pour les cookies ! », ajouta-t-elle d’un haussement d’épaule. Décidemment Serena quel moulin à parole tu fais ! Histoire de montret dès le début au voisin que tu es complètement cinglée. Néammoins elle garda sa mine réjouie, elle n’était pas du genre à se démonter devant une mine fatiguée.

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Ike & Serena & Ethan

Des relents du passé, des souvenirs faisant à nouveau surface, - le genre de chose que l'on croit enfouie à jamais - la faute à cette odeur qui se dégageait de la cuisine, depuis que sa colocataire s'était mis martel en tête. Faire des cookies, et en parallèle souhaiter la bienvenue au type le plus bruyant de la terre, ou bien peut-être nourrir l'immeuble au complet, vu le temps qu'elle passait à la préparation de ces gâteaux. Une lubie parmi tant d'autres, parce que oui elle était comme ça, il fallait qu'elle s'occupe. Un bon sentiment au départ, bien que cela ne fasse pas franchement toujours plaisir à Ethan. Tout en laissant son esprit voguer ailleurs qu'entre les quatre murs de ce salon, le Londonien en vint à se surprendre à repenser à son enfance. Période joyeuse et insouciante ou rien ne semblait aussi lourd qu'en ce moment même. Une pression qu'il pouvait ressentir alors même qu'il ne faisait rien d'exceptionnel. Affalé une fois de plus dans le canapé du salon, Ethan avait certainement cette envie inconsciente de se fondre avec les fibres dudit meuble. Prostré comme à son habitude, depuis bien trop longtemps maintenant, il faisait mine de lire et d'être trop concentré pour répondre à ce que Serena venait de lui dire. Non il ne décollerait pas ses fesses de l'endroit où il se trouvait, mais qu'elle le traine par les cheveux si cela la tentait, il la regarderait faire. Bon courage pensa-t-il, en relevant légèrement les yeux du livre qu'il aurait très bien pu tenir à l'envers, tellement le contenu lui passait à des milliers de kilomètres au dessus de la tête. Cette odeur toujours, qui lui rappelait qu'à un moment de sa vie, il avait été heureux, souvenir rare, lointain, mais puissant. Un terme vint pourtant couper court à ces images de son grand-père avec de la pâte à cookies jusque dans les cheveux, se nourrir, qu'est-ce que cela pouvait bien signifier au juste ? Un terme qu'il semblait avoir oublié, ou du moins qui était devenu obsolète pour lui. « Mhh, merci, c'est gentil ! » Il allait rétorquer autre chose, mais il n'en trouva pas le courage, encore moins en voyant la mine qu'elle était en train d'arborer. Il rêvait où elle essayait de l'acheter en l'amadouant avec son plat de gâteaux ? Et bien non, apparemment il ne rêvait pas. Dans un grognement sourd, il fit un effort quasi surhumain pour se lever, ceci afin d'éviter des heures de polémique et de débat vain. « C'est bon t'as gagné, je viens ! Mais je te préviens je reste pas plus de dix minutes. C'est une coutume bizarre chez toi d'aller saluer les voisins avec un plat de gâteau ? Enfin voisin, ou pachyderme plutôt ! Nan mais franchement tu comptes vraiment offrir des gâteaux au type qui nous empêche de dormir ? Tout ce qu'il mérite c'est un coup de rouleau à pâtisserie dans les dents !  », maugréa-t-il en secouant la tête et en enfilant ses chaussures.

Toujours en marmonnant et en trainant exagérément les pieds, pour montrer qu'il n'était pas franchement ravi de devoir se confronter à la « civilisation », Ethan s'engouffra à son tour dans le couloir et suivit la jeune femme jusqu'à la porte voisine. A quoi pouvait bien ressembler un être humain aussi bruyant ? Avant que la porte du logement ne s'ouvre, Ethan imagina le portrait typique du geek boutonneux aux yeux rougis par son écran, balançant d'un geste rageur sa manette par terre et sautant dessus à pieds joints, parce qu'il venait de perdre une partie de assasin's creed ou angry birds, ou n'importe quoi de virtuel et complètement débile. Au lieu de ça, il vit une sorte de gravure de mode, un peu acariâtre sur les bords se tenir dans l'embrasure ; impoli pour ne rien gâcher, le genre antipathique à souhait et qui ne se mouche pas du pied. Mentalement Ethan remercia Serena et il eut presque envie de rire, mais il se contint. Son envie d'éclater de rire grandit un peu plus alors que sa colocataire venait d'embrayer le mode moulin à paroles automatique. Ou se trouvaient les piles exactement sur ce modèle-ci ? Bonne question à laquelle il n'avait pas encore trouvé de réponse. Se rappelant soudainement que la bienséance voulait qu'il se présente à son tour, il lança un vague : « Salut, Ethan... enchanté ! », enchanté ou non, plutôt concis d'ailleurs, enfin Serena ne lui avait pas demandé de faire la conversation après tout, et encore moins d'être franc, elle lui avait juste demandé de l'accompagner. Tout en fourrant ses mains dans ses poches, il contempla le magnifique sol, qui n'avait certainement pas vu une serpillère depuis à peu près aussi longtemps que son visage n'avait vu de rasoir. Une question lui traversa l'esprit à peu près au même moment ou se constat le frappa : « Mais qu'est-ce que je fous là ? »

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Ethan Sanders, Serena K. Gomez & Isaac K. Hamilton

« Quand un nouveau emménage, la politesse veut de lui souhaiter la bienvenue. Même si c'est à contrecœur et qu'il vous a empêché de dormir la nuit précédente. »

Isaac venait d'ouvrir la porte sur un couple, il n'avait aucune idée de qui ils étaient et de pourquoi ils étaient là. Ils venaient de le déranger en pleine écriture et surtout il n'était pas habitué à avoir de la compagnie, en fait il était très solitaire depuis qu'il était rentré, trop même. A part quelques personnes, il ne s'était attaché à personne depuis qu'il était arrivé à Détroit. A quoi bon? Tous les gens importants dans sa vie disparaissaient ou le décevaient. N'empêche que même s'il n'avait pas été très agréable en ouvrant la porte et qu'il n'avait pas fait attention sur le coup, le sourire de la jeune femme avait quelque chose de sympathique, d'attachant. Il ne méritait pas ce sourire qu'elle continuait d'afficher après qu'il eut prononcé sa question. Il ne méritait pas non plus le plat de cookies qu'elle portait. Il ne méritait rien de sympathique, de gentil, etc... il n'était pas le genre d'homme agréable, qui faisait ami-ami avec ses voisins, il avait vu trop d'horreurs pour ça. D'ailleurs, il n'était pas un héros, il ne l'avait jamais été et la foutue médaille qu'on lui avait donné ne signifiait rien, à part lui rappeler tout ce qu'il avait vu, perdu, ou fait. Mais il ne devait pas penser à ça, il devait se concentrer sur le moment présent, sur eux. Comme ça c'étaient ses plus proches voisins? Serena Gomez. Elle était agréable, et très belle d'ailleurs. Il lui sourit, un grand sourire, ce qui était rare chez lui. Ça ne valait pas un des sourires qu'il avait offert à Candy lorsqu'il l'avait retrouvée mais c'était quand même bien par rapport aux rares qu'il faisait depuis quelques mois. Il lui serra la main, et elle reprit la parole. Il était un peu étonné qu'elle ne dise autant, une vrai pipelette! Mais ça eut pour mérite de le mettre de bonne humeur et d’agrandir son sourire. Quand il est déprimé? Et bien il aurait bien besoin de cookie 24h sur 24 pensa-t-il avec un sourire amer qui pourtant ne dura qu'une demi seconde, avant qu'Isaac n'efface toute trace de cette amertume. Il attrapa le plat de cookies avec un hochement de tête. "Merci beaucoup Serena! J'aime beaucoup les cookies et j'ai hâte de goûter les vôtres." Son sourire s'agrandit encore une fois, il était sincère bizarrement. Ce fut ensuite à l'homme de se présenter, enfin se "présenter"... Il n'avait pas l'air très agréable et très joyeux! Mais Ike n'avait rien à dire de ce côté là. Un "Salut", son prénom -Ethan- et une formule de politesse qui puait l'hypocrisie. Il ne semblait pas vraiment enchanté. Ike continuait de sourire, c'était étrange d'ailleurs si on le connaissait depuis qu'il était rentré... Mais les paroles de la jeune femme l'avaient mis de bonne humeur. Pourquoi? Peut être voir la joie de vivre chez quelqu'un, l'attention délicate qu'elle avait montré à son égard. Et puis la façon de se présenter d'Ethan le faisait rire intérieurement, il s'y reconnaissait un peu en quelque sorte, c'était son style. Pourtant, il se demanda s'il n'aurait pas tout de même tendu sa main... Enfin, il se rendit compte que lui-même ne s'était pas présenté. Il ouvrit un peu les yeux puis sourit avant de réparer son oubli. "Moi aussi je suis enchanté, Ethan, et très heureux de vous rencontrer Serena! Je m'appelle Isaac Hamilton, mais vous l'avez peut être lu sur l'étiquette? ... Vous voulez entrer? Je n'ai pas grand chose mais il doit me rester du lait et de l'eau!" Il rit un peu avant de reprendre. "Je n'ai malheureusement pas encore acheté de cafetière et pour l'instant je vais au Starbucks du coin! Sinon j'ai de la bière..." Il continuait de sourire en ouvrant la porte un peu plus et se demanda s'ils allaient accepter. Son appartement était plutôt simple, et encore très vide. La seule touche "personnelle" se trouvait sur le bureau : sa machine à écrire, son cendrier, son paquet de clopes et le briquet de Siléas. Il y avait aussi la foutue médaille mais elle était posée derrière la machine, juste parce qu'il ne savait pas encore où la mettre pour ne plus avoir à la regarder. Sinon, il n'y avait aucune décoration murale, rien que des meubles neutres, l'entrée donnait sur un salon avec un canapé, deux fauteuils, une table basse et une télé, une cuisine qui faisait aussi office de salle à manger pour l'instant, une chambre, et une pièce encore vide qui était sensée être la salle à manger où il avait mis son fameux bureau et dont une partie du mur communiquant avec le salon était inexistant, si bien que ça ressemblait à la continuité de cette pièce. Ses deux visiteurs allaient être les premiers à découvrir son appartement, s'ils acceptaient d'entrer, et étonnamment une part de lui voulait vraiment qu'ils acceptent et qu'ils fassent connaissance tandis qu'une autre espérait qu'ils refusent et qu'il puisse se retrouver seul à déprimer, fumer et écrire à loisir, comme d'habitude. Pourtant, pour une fois, la part sociable semblait prendre le dessus sur sa déprime constante.

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Quand un nouveau emménage, la politesse veut de lui souhaiter la bienvenue.
Ft. Ike, Thany & Sery

De toute évidence et à première vue, cet Isaac Hamilton n’avait pas l’air d’être le plus aimable des hommes. Mais Serena se remercia intérieurement de ne pas avoir jugé son voisin trop rapidement. L’homme était tout ce qu’il y avait de plus sympathique après qu’il ait ouvert la bouche, même si l’enthousiasme d’Ethan eut vent de sa gentillesse lorsque celui-ci le salua. La jeune fille avait toujours aimé faire de nouvelles connaissances, tout simplement parce qu’à Detroit elle avait l’impression de connaitre tout et tout le monde. Un éternel défilé des mêmes visages, des mêmes discussions insignifiantes et monotones, assez ennuyeux en réalité. Alors Serena sautait toujours sur une occasion de se faire de nouvelles connaissances, de rencontrer des personnes nouvelles pour égayer ce quotidien trop vite monotone. La jeune fille donna un coup de coude discret à son colocataire pour le forcer à se montrer plus amical et remercia Isaac d’un signe tête et d’un large sourire quant au compliment concernant ses pâtisseries, « Merci vous m’en direz des nouvelles ! Thany… enfin Ethan, n’a pas l’air d’être si dégouté que cela quand il en mange, c’est pour dire qu’il est habitué à cela depuis plusieurs mois, donc je pense que ça devrait le faire ! » A continuer comme cela Isaac allait finir par croire qu’Ethan et Serena étaient un vieux couple, et qu’elle le trainait un peu partout. Ce qui la fit rire intérieurement, non elle préférait définitivement Nolan et son petit quelque chose à lui.

La jeune espagnole gratifia son interlocuteur d’un nouveau sourire franc avant de laisser tomber, gaiement, « Oui j’ai vu que c’ était marqué mais on ne sait jamais après tout ! » La brune hocha la tête en signe d’amusement, « Je veux bien ! Une bière ca m’irait si ca vous dérange pas… » De bonne humeur, Serena entra sans gêne dans l’appartement de son nouveau voisin, puisqu’il les avait invité. Pas très joyeux niveau décoration, mais spacieux, simple et épuré, elle aimait bien, et en déduisait imméditament qu’Isaac Hamilton devait très bien se conforter dans sa tranquillité apparente. Serena se mit assise sur le canapé, examinant un peu ce qui l’entourait, ainsi il venait d’emmenager, raison de plus pour se montrer le plus agréable possible, « Alors vous emménagez seul ? Je veux dire vous avez de la famille à Detroit ? Pour ma part je ne connais pas d’Hamilton, et toi Thany ? », demanda-t-elle en s’efforçant de faire participer son colocataire à la conversation. Le point positif était qu’Isaac était étranger et qu’il n’avait donc pas vu son visage affiché un peu partout dans la ville. Serena se mit à sourire encore en signe de remerciement, prenant en main la boisson que lui tendait ce cher monsieur Hamilton. « Qu’est-ce qui t'amènes à Detroit ? On peux se tutoyer entre voisins non ? »

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Ike & Serena & Ethan

La demande du voisin venait de tomber telle la pire des sentences en ce bas monde. Un couperet qui lui trancha la gorge d'un seul coup net et précis. Entrer chez lui, quelle idée ! Quelque chose dont il n'avait visiblement pas du tout envie. Perdu dans la contemplation du sol, Ethan ne releva pas la tête, pourtant il eût une forte envie de trucider sur place cet inconnu pour avoir seulement osé prononcer cette phrase. Sympa de sa part, certes, mais tout ce à quoi l'éducateur aspirait, était de retourner chez lui au plus vite, pour se vautrer dans sa médiocrité et ne plus avoir à en sortir sauf en cas de force majeure. Aller rendre visite au voisin de palier n'en faisait clairement pas partie. Ethan se demanda pourquoi les femmes éprouvent toujours le besoin de se confronter à la foule, ou bien de babiller inutilement comme le faisait en ce moment même sa colocataire. Ce qui l'amusait en temps normal, lui tapait clairement sur le système en ce moment. Il ne put s'empêcher de lui lancer un regard désespéré en marmonnant dans son coin. Il n'écoutait pas vraiment la conversation en cours, saisissant au vol des mots par-ci par-là, qu'il tentait tant bien que mal d'assembler ensemble, afin de constituer des phrases cohérentes. Ne sachant pas vraiment de quoi il était question, il lâcha sans gêne avec un sourire indescriptible au coin des lèvres, après avoir entendu le mot cookies : « Méfiez-vous, je ne sais pas trop ce qu'elle met dans ses gâteaux... la dernière fois que j'en ai mangé je me suis réveillé plusieurs heures après, attaché à mon lit ! » Faire peur à son voisin, une bonne stratégie à adopter pour pouvoir fuir plus vite. A moins que cela ne le fasse uniquement passer pour un détraqué de la pire espèce. Content de son ânerie en puissance, le Londonien afficha de nouveau une mine sombre et se cacha derrière cette dernière, en suivant malgré lui sa colocataire. Qu'est-ce qu'elle ne lui faisait pas faire, tout ça sous prétexte qu'il devait voir du monde pour éviter de se morfondre dans son coin au sujet de son triste sort. Qu'est-ce qu'il ne fallait pas entendre. « Puisque je n'ai pas vraiment le choix... Rien pour moi merci, d'ailleurs je ne reste pas longtemps par contre si ça ne vous dérange pas... j'ai pas mal de choses à faire ! » Des choses à faire, gros mensonge, juste un moyen détourné pour faire comprendre à Serena qu'il ne s'éterniserait pas en ces lieux, surtout pas contre son gré. Le blond jeta un regard alentour. Même configuration que l'appartement dans lequel ils vivaient avec Serena. Étrange sentiment d'être à la fois presque chez soi, mais en même temps de se sentir tel un étranger observant les passants dans la rue avec un peu trop d'insistance. Voyeur. Son regard se perdit à la fois partout et nul part dans cet intérieur pas encore tout à fait aménagé. En prenant place sur la canapé aux côtés de la jeune femme, il ne se sentait pas à sa place, tel le parasite répugnant qu'il est préférable d'éradiquer au plus vite. Droit comme un I, il s'engonça au fond du siège et c'est à peine s'il osa encore respirer. Il était là sans être vraiment là au final, participant à la « conversation » ou plutôt au monologue de l'espagnole en hochant parfois la tête, jusqu'à ce qu'elle décide qu'il était grand temps de le faire prendre un peu plus part à ces réjouissances de voisinage. « Mmh... Non... Je ne connais pas d'Hamilton non plus Sery... à part celui qui se trouve dans ma bibliothèque ! Enfin connaitre c'est un bien grand mot. » Peut-être y avait-il un lien quelconque, un lien familial entre ce voisin et l'auteur dont il avait lu le roman, mais peut-être n'y en avait-il pas. Il ne chercha pas à en savoir plus, ne voulant pas passer pour un allumé ou bien pour le type le plus chiant de la terre en parlant littérature, et s'enveloppa une fois de plus dans cette douce léthargie qui lui tendait les bras.

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