C’était son jour de repos, après la garde qu’il avait réalisé la veille. Anne, elle, travaillait, et il en profitait pour prendre son temps. Il c’était passé beaucoup trop de choses en si peu de temps ces derniers mois, il avait l’impression que cette vie qu’il avait passé des années à construire était en train de lui échapper peu à peu. Tout avait pourtant semblé si clair quelques mois auparavant lorsqu’il avait fait sa demande en mariage. Anne était depuis quatre ans déjà, la personne qui comptait le plus dans sa vie. Il était tombé amoureux d’elle et cet amour n’avait fait que grandir au fil des mois, puis des années. Ils s’étaient installés à Détroit deux ans auparavant, dans ce duplexe de Woodward Avenue, puis il avait fait sa demande en mariage… Tout allait parfaitement bien avec cette femme et le jeune britannique en puissance savait qu’il voulait construire sa vie avec elle. Du moins il pensait en être sûr. Ces derniers temps, les chamboulements avaient été nombreux, et il n’était plus sur de rien pour ce qui était de sa vie future. Il se redressa doucement du canapé sur lequel il était allongé depuis une petite heure. Il avait bien besoin d’une douche pour se rafraîchir les idées. De toute façon, tant que Dean ne revenait pas sonner chez lui, tout irait mieux et il parviendrait à garder les idées claires. Du moins il l’espérait du plus profond de son être, il détestait cette impression désagréable qu’il ressentait en ce moment. Celle qui lui donnait l’impression que tout était en train de lui échapper. Oui, la douche c’était vraiment ce qu’il fallait. Il marcha d’un air nonchalant vers la salle de bain et se glissa sous l’eau chaude en fermant les yeux. Ses yeux se rouvrirent pourtant bien vite. Il revoyait son beau frère poser ses lèvres sur les siennes, une semaine auparavant alors qu’il était venu lui rendre visite en l’absence de sa chère et tendre fiancée. Cela n’aurait strictement jamais dû arriver, et même s’il l’avait repoussé, il ne se pardonnait pas les deux secondes où il avait laissé sa bouche sur celle de Dean.

Il sortit finalement rapidement de la douche en nouant une serviette blanche autour de sa taille et en essuyant ses cheveux avec une seconde. Il fallait que son abruti de beau frère lui sorte de la tête. Il état amoureux de Anne depuis quatre ans et le fait qu’elle lui ait présenté sa famille ne pouvait définitivement pas tout bousculer de cette façon, pourtant c’était ce qui était en train de se passer actuellement. Il posa les avants bras sur le lavabo en regardant son visage dans le miroir qui était placé au dessus. Il ne savait plus parfaitement qui il était ni ce qu’il allait faire de sa vie. Il ne pouvait rien dire à Anne, mais il ne pouvait probablement pas non plus l’épouser alors qu’il avait eu très envie, quelques secondes durant, que Dean ne prolonge ce baiser. Jamais cela n’aurait dû lui traverser l’esprit. « T’es vraiment dans la merde mon pauvre gars… » Ses mots étaient sortis alors qu’il observait son visage dans le miroir qui se trouvait face à lui, et il savait que c’était, malheureusement, vrai. Il se redressa doucement en enfilant un caleçon et un jeans propre et en séchant rapidement ses cheveux qui restaient pourtant savamment décoiffés. Il se dirigea vers le salon en s’asseyant à nouveau sur le canapé. Dean l’avait plongé dans une situation sacrément compliqué, et il était bien dans la merde. Comment était-il sensé agir avec sa future femme alors que le frère de cette dernière l’avait dragué sans le moindre scrupule ? Il ne voulait pas causé de guerre entre la sœur et le frère, il savait que le premier incident avait déjà beaucoup abimé la relation qu’ils avaient l’un avec l’autre et refusait de la gâcher davantage.

Il n’était plus certain de rien, et observa une photo d’Anne et lui, prise quelques années auparavant lors de leurs premières vacances ensemble, en Angleterre. Ils rayonnaient de bonheur, et il ne se sentait pas capable de gâcher tout cela sans être certain de ce qu’il en était. Il ne savait pas qui lui plaisait ou non, ou qui lui plaisait le plus… Il se passa une main dans les cheveux en fermant les yeux. Il n’y avait jamais eu de mode d’emploi concernant la façon de gérer ce genre de crise familiale où le frère de sa future femme finissait par vous embrasser, et doué comme il l’était, il avait bien souvent besoin du mode d’emploi des choses pour réussir à les utiliser. Il suffisait de voir comme sa demande en mariage avait été laborieuse, bien que terriblement romantique. Il se souvenait du rire d’Anne face à sa maladresse, il résonnait comme l’une des choses les plus douces qu’il lui avait été donné d’entendre jusqu’alors. On sonna au même instant à la porte, et la sonnette bien que plus agressive que le rire dont il se souvenait, le fit se lever. Il marcha jusqu’à la porte et ouvrit la bouche avant de la refermer, pour la rouvrir finalement devant l’homme qu’il avait devant les yeux. « Dean ?.... Je.. Qu’est ce que je peux faire pour toi ? » Faire comme si rien ne s’était passé. C’était la solution qui lui semblait la meilleure.

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Cela faisait désormais une semaine que Dean n’avait pas revu James, et même s’il essayait de se convaincre qu’il n’avait pas particulièrement envie de le revoir, il n’arrivait pas vraiment à grand-chose. Dès qu’il essayait de chasser le jeune homme de ses pensées, il revenait au galop et ça avait le don d’agacer Dean profondément. D’un autre côté, c’était tout à fait normal, il n’avait encore rien obtenu de lui, un baiser volé, et encore, Dean ne comptait pas ça comme quelque chose, il voulait plus et il comptait bien l’obtenir. Seulement, ce n’était pas comme le dernier copain sérieux d’Anne, il ne cherchait pas juste à emmerder sa grande sœur, la première fois, il avait quasiment tout orchestré pour qu’ils se fassent choper, cette fois-ci, il tenait à ce que ça reste un secret, il ne voulait pas faire de mal à sa grande sœur à nouveau. Alors pourquoi s’acharnait-il à essayer de mettre James dans son lit ? Parce qu’il le voulait tout simplement. Il savait qu’il faisait une belle connerie et que tout ça n’apporterait rien de bon, mais c’était plus fort que lui, il n’avait jamais eu autant envie d’avoir quelqu’un à lui tout seul, et même s’il essayait de se convaincre que c’était justement parce qu’il ne pouvait pas l’avoir, il n’en était pas aussi certain que ça. Il passa lentement sa langue sur ses lèvres tout en vérifiant l’heure sur sa montre. Il était à peine dix heures, il ne travaillait pas aujourd’hui et quand il avait eu Anne au téléphone la veille, elle lui avait appris que son cher et tendre ne travaillerait pas non plus le lendemain. Il jeta un coup d’œil au verre de whisky qu’il avait posé devant lui sur la table et le termina rapidement avant de poser le verre désormais vide dans l’évier. Il était probablement trop tôt pour boire, mais il tenait à se réveiller et à lutter contre sa gueule de bois, et il ne connaissait pas de meilleur remède pour ça que de boire dès le réveil.

Il cligna des yeux pour essayer de forcer son corps à se réveiller pour de bon avant de sauter sous la douche. Il passa une bonne vingtaine de minutes sous l’eau brûlante, sachant pertinemment que son colocataire allait lui hurler dessus plus tard pour avoir encore pris toute l’eau chaude. Il n’était pas d’humeur à se prendre la tête avec lui. Il s’habilla, enfilant un jean et un t-shirt tout simple. Il attrapa sa veste ainsi que ses clés en se dirigeant vers la porte d’entrée. Il enfila rapidement sa veste, ferma à clé derrière lui et se précipita dans les escaliers. Il prit le métro pour arriver chez James, il ne pouvait pas exactement se permettre de prendre des taxis dès que ça lui chantait, et puis il était habitué au métro, ce n’était plus aussi terrible qu’avant. Il passa à nouveau sa langue sur ses lèvres en regardant l’immeuble où son futur beau-frère habitait avec sa sœur, et il attendit qu’une vieille dame rentre pour pénétrer dans l’immeuble avec elle. Il la remercia poliment avant de monter à l’étage où se trouvait l’appartement qui l’intéressait. Il frappa et attendit patiemment qu’on vienne lui ouvrir. Toute cette situation lui rappelait celle de la semaine dernière et il ne put empêcher un sourire malicieux de se former sur ses lèvres en y repensant. James vint finalement lui ouvrir, torse nu et les cheveux encore mouillés et en pagaille. Dean mit quelques secondes avant de retrouver l’usage de la parole, il ne s’était pas attendu à ce que son beau-frère ose se montrer comme ça après ce qui s’était passé la dernière fois, il n’avait aucun instinct de préservation apparemment. Dean passa sa langue sur ses lèvres sans chercher le moins du monde à se montrer subtil et détailla le corps de James sans la moindre gêne. Après tout, s’il ne voulait pas qu’il voit, il ne fallait pas lui montrer. « Je vois que j’arrive au bon moment. » Finit-il par lâcher tout en pénétrant dans l’appartement, ne cherchant pas à savoir si ça plaisait ou non à James. Il se tourna vers lui une fois dans le hall, son sourire malicieux toujours au coin de ses lèvres. « Tu peux ne pas enfiler de t-shirt pendant que je suis là, je t’en serais infiniment reconnaissant. » Répliqua-t-il pour répondre à la question du jeune homme. Il avait toutes les raisons du monde de le foutre dehors et pourtant il se montrait encore poli et aimable avec lui, il était trop gentil, ça en était presque agaçant. Personne n’était censé être aussi parfait.

« J’espère que je ne dérange pas, Anne n’est pas là par hasard ? » Il savait pertinemment qu’elle n’était pas là, James le savait aussi, et ils savaient aussi tous les deux que ce n’était pas elle qui l’avait amené ici. Mais il aimait jouer les innocents, avec un peu de chance, James y croirait et ne le virerait pas tout de suite. « Tu m’offres un verre ? » Demanda-t-il avec un nouveau sourire avant de s’inviter tout seul dans le salon et d'aller s'asseoir sur le rebord du canapé.

Bien sûr, s’il avait été quelqu’un de beaucoup moins gentil, il aurait sûrement laissé la porte se reclaquer sur l’homme qui se trouvait face à lui, mais James était un homme profondément gentil et il en aurait été incapable. Après tout, c’était son beau frère, et il fallait bien qu’ils apprennent à se voir sans être gêné et sans penser à ce qui s’était passé dans ce même duplexe, une semaine auparavant. Et puis, peut-être bien que dans le fond, il avait une certaine envie de le revoir. Il ne s’agissait certainement pas d’une question d’attirance. Il était hétéro et ce, depuis toujours… Mais ce qui était certain c’est qu’ils allaient devoir mettre les choses aux clairs. Il ne pouvait pas la situation continuait comme ça, tout deviendrait beaucoup trop gênant, et il voulait parvenir à mettre les choses aux clairs avant d’épouser sa chère et tendre Anne. Il ne devait pas oublier Anne, il devait penser à elle afin de ne pas perdre pied face aux avances de son petit frère. Il n’avait aucune envie de perdre pied face à lui…. Après tout, il n’y avait strictement aucune raison de perdre pied. C’était de la sœur qu’il était amoureux, pas du frère. Il regardait donc Dean qui se trouvait face à lui, et ne pu que remarquer qu’il était lui aussi savamment décoiffé, et que ça lui donnait un air… Non, il ne pouvait pas vraiment penser ça. Il aurait simplement dû remarquer qu’il n’avait pas les mêmes yeux que sa sœur. Ceux de Anne étaient chocolats, ceux de Dean était d’un bleu vert plutôt troublant… Mais encore une fois, il ne devait définitivement pas penser cela. Il n’eu pas le temps de montrer son désaccord ou non, que déjà son beau frère était entré dans le duplexe du jeune couple. Quand il venait alors qu’Anne n’était pas là, ça terminait toujours en sous entendus et en propositions indécentes qui avaient bien sûr le don de le mettre mal à l’aise. Il n’avait jamais été du genre dragueur et avait tendance à être très gêné quand on le draguait en retour…

Il n’avait pas pensé avoir de la visite, et encore moins celle de son beau frère, et alors que lui ne s’en souvenait plus vraiment, Dean lui fit gentiment remarqué qu’il n’avait pas exactement terminé de s’habiller. . « Je vois que j’arrive au bon moment. » Il baissa doucement les yeux en rougissant. Dean avait véritablement le don de le mettre mal à l’aise en quelques mots seulement. Il laissa le jeune homme passer en refermant la porte derrière lui en levant les yeux au ciel, un soupire lui échappant. Dean était vraiment quelqu’un de beaucoup trop compliqué à gérer pour lui. Mais il ne demandait pas à le gérer dans le fond, il fallait simplement qu’ils mettent les choses aux clairs. « Tu peux ne pas enfiler de t-shirt pendant que je suis là, je t’en serais infiniment reconnaissant. » Le rouge vint doucement teinter le visage du médecin et il ne pu retenir un soupire. Il fallait qu’il trouve un t-shirt rapidement. Pourtant, il n’avait bien sûr rien qui trainait dans les parages. Anne et lui avaient toujours pris le soin de garder leur chez eux bien rangé rien ne trainait… « Je… sors de la douche. Mais j’ai pas… Les t-shirt sont en haut… » Et il ne tenait pas vraiment à lui tendre une perche pour ce qui était de le provoquer. Il savait que s’il montait dans la chambre, Dean le suivrait, et il n’avait pas envie de ça. Il n’avait pas envie que ça ne se complique encore davantage. Il ne mettrait pas ce garçon dehors, c’était son beau frère et Anne l’aimait énormément et ce malgré l’incident qui avait eu lieu années auparavant. Il refusait d’abimer la relation qui liait ce frère et cette sœur. Sa petite sœur avait toujours été dans l’opposition totale avec lui, et elle avait toujours eu le don pour le mettre vraiment dans la merde. Il ne pu retenir un soupire en pensant qu’il n’était même pas certain qu’elle accepte de venir à leur mariage, et qu’elle rencontre sa future femme. « Je t’en pries, assieds toi… » Dean devait le trouver dérisoirement poli, mais il avait été élevé par son père comme un parfait gentleman, et garder cette formalité de la politesse lui permettait de garder une certaines distances avec son beau frère. Il lui offrit un petit sourire en restant debout à côté du canapé.

« J’espère que je ne dérange pas, Anne n’est pas là par hasard ? » Il fit non de la tête avant de se décider à répondre, dans le fond, peut être que Dean avait simplement eu envie de venir voir sa sœur, et qu’il était malheureusement tombé sur un jour où elle travaillait et où lui ne travaillait « Non. Elle travaille jusque 20h. Je suis en repos de garde aujourd’hui…. » Il haussa légèrement les épaules. Peut-être que dans le fond, il s’en moquait royalement de savoir ce qu’il faisait ici, mais James avait l’impression qu’il aimait à croire que non. « Tu m’offres un verre ? » Il le regarda se laisser tomber dans le canapé et marcha jusqu’au petit bar qui était derrière. Il sorti deux verre dans lequel il versa un bon whisky irlandais. Il était sûrement bien trop tôt pour boire, mais lui en avait besoin pour tenir face à lui, et il savait que ça ne générait pas le concerné… « Bois lentement s’il te plait. » Il lui tendit le verre en se laissant tomber dans son fauteuil cuir club et se passant une main dans les cheveux. « Tu venais voir Anne j’imagine ? » Pourquoi avait-il eu besoin de dire ça ? Qu’est ce qu’il lui avait pris….

Dean ne pouvait pas s’empêcher de sourire en repensant à la façon dont James avait rougi quand il s’était enfin rappelé qu’il était torse nu. Il était vraiment trop mignon, ça aurait dû être interdit, c’était tellement facile de le mettre mal à l’aise, il n’y avait rien d’étonnant à ce que Dean ne puisse pas se retenir. Au fond, c’était de sa faute à lui, il le cherchait sans même le savoir. Le sourire du jeune homme s’élargit encore plus quand James lui expliqua qu’il n’avait pas l’intention de se rhabiller, le pire, c’était qu’il ne le faisait même pas exprès, c’était décidément trop pour Dean, comment était-il censé résister ? La façon dont ses joues prenaient cette teinte rouge, dont il baissait les yeux pour éviter son regard, dont il l’invitait poliment à s’asseoir alors qu’il aurait dû se méfier de lui plus que de quiconque d’autre, il n’était vraiment pas assez sur ses gardes, ça en était presque navrant. Enfin, si ça n’avait pas autant arrangé Dean, il aurait pu avoir pitié, à la place, il se mordilla doucement la lèvre inférieure tout en regardant le jeune homme se diriger vers l’espèce de petit bar un peu plus loin dans le salon pour aller leur chercher à boire. Apparemment il lui suffisait de demander pour que James s’exécute, c’était toujours bon à savoir, et Dean se résolut à essayer cette petite technique dans un autre domaine un peu plus tard, quand James aurait enfin craqué bien sûr. Il ne pouvait pas s’empêcher de l’imaginer dans son lit, rougissant dès qu’il le touchait et ça lui donnait des frissons d’avance. Il dut se mordre violemment l’intérieur de la joue pour s’empêcher d’aller toucher James tout de suite, il n’avait pas envie qu’il s’énerve comme la dernière fois et ne le mette à la porte, non, il allait falloir qu’il commence à le travailler un peu plus que ça et James lui en offrait l’opportunité parfaite en ne se montrant pas assez méfiant envers lui. C’était une erreur qu’il allait payer.

Dean attrapa le verre que son futur beau-frère lui tendait et but une petite gorgée. Il avait faillit finir son verre cul-sec juste pour le plaisir de lui désobéir et de le chercher, mais il n’avait pas envie de perdre ses moyens trop facilement, ce n’était pas son premier verre ce matin et la cuite de la veille était encore un peu trop vive dans son esprit pour qu’il ait envie de recommencer sur cette voie là. Il commença donc à jouer avec son verre au lieu de le boire, gardant ses yeux fixés sur le jeune homme. Ce n’était pas humain de se promener à moitié nu comme ça devant lui et d’espérer qu’il allait se comporter bien gentiment. C’était à se demander si James ne le faisait pas exprès pour le torturer, en tout cas, ça marchait assez bien pour l’instant. Le jeune homme éclata littéralement de rire quand James posa sa question, le regardant d’un air surpris. « Sérieusement ? » Il passa sa main devant sa bouche et essaya de se calmer. Il reprit une nouvelle petite gorgée de whisky avant de lancer un sourire malicieux à James. « Tu es trop adorable sans plaisanter, tu ne t’en rends même pas compte que je suis sûr. » Se contenta-t-il tout d’abord d’ajouter avant de recommencer à jouer avec son verre. C’était presque navrant la façon dont il était encore si innocent, presque pur, et Dean n’avait qu’une envie : le pervertir. Il se releva doucement du canapé, gardant ses yeux rivés sur le torse nu de son beau-frère. « Non, non, j’ai eu Anne au téléphone hier, elle m’a dit qu’elle ne serait pas là. » Il plongea son regard dans celui de James tout en passant lentement sa langue sur ses lèvres, attendant que l’information remonte jusqu’au cerveau du jeune homme. Il était venu en connaissance de cause, et il n’arrivait pas à croire que James ait pu en douter une seule seconde.

Il finit par se rapprocher de lui, venant déposer doucement sa main libre sur le torse nu de James et le caressant d’un air absent. Quand il releva les yeux vers James, il retira – à grands regrets – sa main et lui lança son sourire le plus innocent. Comme il l’avait dit précédemment, il n’était pas là pour se faire virer trop vite, il ne tenait pas à franchir les limites de l’acceptable trop tôt. « C’est toi que je suis venu voir. » Lâcha-t-il d’un ton malicieux avant de soupirer et de se reculer, s’adossant au dossier du canapé et reprenant une gorgée de whisky. Il dut se forcer à effacer son sourire en coin de son visage, il ne tenait pas à le provoquer de trop, il l’avait déjà vu s’énerver une fois et il ne tenait pas à revivre l’expérience. « Après tout, tu vas épouser ma sœur bientôt, je voulais qu’on apprenne… Qu’on apprenne à se connaître. » Finit-il par déclarer après avoir hésité sur la meilleure façon de présenter les choses. Il se mordilla à nouveau la lèvre tout en détaillant encore une fois le torse de son futur beau-frère. Il ne savait pas comment il allait faire pour résister. « La famille c’est sacrée, non ? » Lâcha-t-il finalement d’un ton légèrement provocateur avant de reprendre une petite gorgée de whisky. Cette fois-ci, il était incapable de dissimiler son sourire en coin, mais vu la naïveté de James, il était encore capable de croire à la pureté et à l'innocence de ses intentions.

James était un homme gentil. C’était simplement quelque chose qui était dans sa nature, et ce depuis toujours. Il faisait toujours passé le plaisir et les envies des autres avant le sien. Ainsi, il se retrouvait souvent à sortir en soirée alors qu’il n’aimait pas particulièrement ça. Il le faisait parce qu’Anne aimait ça et qu’il faisait passer ses envies avant les siennes. Et puis parfois, en retour, elle lui offrait une petite soirée tranquille dans leur appartement. C’était plutôt rare, mais ça arrivait de temps à autres. Anne avait toujours trouvé ça très mignon, tout comme le rouge qui avait tendance à lui monter aux joues. Et il avait la fervente impression que Dean trouvait ça tout aussi mignon que sa sœur. James aimait donc faire plaisir aux gens, et c’était pourquoi il s’était rapidement décidé à lui servir un verre quand il le lui avait demandé. Et puis surtout, dans le fond, il en avait sérieusement besoin pour affronter la situation et les avances de son beau frère. Il passa à nouveau la main dans ses cheveux en les décoiffant de plus belle. C’était comme un tic nerveux qui montrait combien il pouvait être gêné, tant par la présence de son beau frère dans cette pièce que par le fait d’être torse nu face à lui. Il ne pouvait pas s’empêcher d’imaginer Dean se lever d’un geste vif et venir l’embrasser, et cette idée le fit frissonner. Il n’était pas certain de savoir gérer ce qui se passait actuellement dans sa tête. Il était amoureux d’Anne. Il ne pouvait pas se permettre d’imaginer que son frère allait venir l’embrasser avec envie et fougue, et surtout, il ne pouvait pas se permettre de s’imaginer apprécier tout ça… C’était mal. De toute façon, il avait toujours aimé les femmes. Enfin pas exactement, il avait, depuis quatre ans, toujours aimé la même femme. Mais il n’y avait pas eu beaucoup d’autres femmes dans sa vie. Il n’y avait même rien eu d’autre de sérieux, il était bien trop timide pour avoir eu de nombreuses conquêtes.

Il porta doucement son verre à ses lèvres en savourant le goût du liquide ambré, offert par son père, quelques mois auparavant. Il avait toujours aimé le bon whisky et son père aussi, alors ils partageaient, encore aujourd’hui, cette passion, et cet amour pour cette boisson qu’il était si agréable de boire, entre hommes. Il sentit le regard du jeune homme se poser sur son corps, et ses joues prirent à nouveau une jolie teinte rosée. Il se sentait un peu trop gêné par cette situation. Il n’aurait pas dû être gêné, ça aurait simplement dû être quelque chose ne lui faisant strictement ni chaud, ni froid. « Sérieusement ? »Il n’était pas certain de comprendre la réaction de son beau frère. En quoi est-ce que sa question était si drôle ? Il avait simplement posé une question… Rien de terriblement méchant. « Tu es trop adorable sans plaisanter, tu ne t’en rends même pas compte que je suis sûr. » Il ne pu s’empêcher de rougit à nouveau Il n’était pas certain de tout comprendre, mais il savait qu’il y avait quelque chose qu’il n’avait pas compris et qui faisait beaucoup rire son beau frère. « Qu’est ce qui se passe ?... » Il pencha la tête sur le côté en le regardant, réalisant que le regard de Dean était fixé bien plus bas, et plus précisément sur son torse, qui bien que n’était pas celui d’un athlète, était malgré tout dessiné. . « Non, non, j’ai eu Anne au téléphone hier, elle m’a dit qu’elle ne serait pas là. » Oh… Il comprenait un peu mieux ce qui faisait tant rire le plus jeune. Il venait de se lever du canapé, et James arqua un sourcil, ignorant s’il devait s’en réjouir ou s’en inquiétait.

[color=indigo] « Je vois… Donc j’imagine que… »[color] *que tu es venu me voir moi…* Il vit le jeune homme s’approcher et poser la main sur son torse. Il frissonna de tout son long et rougit à nouveau en fuyant le regard de Dean. Il était tétanisé, incapable de le repousser, mais rapidement, son beau frère retira sa main de son corps. « C’est toi que je suis venu voir. » Oui. C’était exactement ce qu’il fallait dire pour le faire passer en mode erreur. Il l’observa reculer jusqu’au canapé où il recommença à boire son verre et rapidement, James porta son propre verre à ses lèvres afin de penser à autre chose. « Tu sais, tu devrais pas faire ça… Je ne pense pas que ça plairait à Anne… Je lui dirais rien mais…. » Il vida cette fois, le reste de son verre d’une traite. Il avait besoin de ça pour se calmer et pour parvenir à penser un peu plus correctement. Il était médecin, il était intelligent, il devait raisonner de manière réfléchie et ne pas céder à ses pulsions. « Après tout, tu vas épouser ma sœur bientôt, je voulais qu’on apprenne… [iQu’on apprenne à se connaître.[/i] » Il déglutit difficilement en plongeant le regard dans le fond de son verre maintenant vide. Il n’était pas certain que le ton employé par Dean était sensé le rassurer ou le faire se lever et décamper en courant. . « La famille c’est sacrée, non ? » Il se passa une nouvelle main dans les cheveux avant de se lever pour retourner se verser un verre. Installer derrière le bar, le regard plongé sur le liquide qu’il faisait passer de la bouteille à son verre, il répondit d’une voix hésitante. « Oui bien sûr…. J’aimerais vraiment… Que ça se passe bien. Entre nous. Pour Anne je veux dire…. » Il redressa le regard en hésitant, croisant un court instant le regard de Dean. Il rebaissa tout aussi rapidement les yeux en soupirant. Non, les yeux de Dean n’étaient pas envoutant. Non.

Dean n’avait pas pu s’empêcher de sourire largement en sentant James frissonner sous ses doigts. Il était fier de lui, et il appréciait le fait que ce soit aussi facile que ça de faire réagir son futur beau-frère, il avait beau jouer les innocents, Dean savait qu’il ne le laissait pas entièrement indifférent et le jeune médecin venait tout juste de lui en offrir une preuve supplémentaire. Si James s’était véritablement moqué de ce que Dean faisait ou pas, il n’aurait pas autant rougi, et surtout un tel frisson ne l’aurait probablement pas parcouru des pieds à la tête. Dean essaya de dissimuler le sourire au coin de ses lèvres en baissant les yeux, mais il se doutait que James l’avait aperçu, quoique perspicace comme il avait l’air d’être… Il y avait des chances qu’il ait raté ça aussi. Dean ne releva les yeux que quand James lui expliqua qu’il ne devrait pas faire ça, pendant quelques secondes il eut peur que le jeune homme n’ait retrouvé un peu de son tempérament de la dernière fois, mais au lieu de ça, il ajouta qu’il ne dirait rien à Anne, et ça, ça avait le don d’enlever le peu de doute qu’il restait encore à Dean. S’il ne comptait pas en parler à sa grande sœur, alors il pouvait bien se permettre tout ce qu’il voulait, en même temps, il aurait dû se douter que James n’oserait pas aller sortir ça à Anne, le connaissant, il aurait trop peur de blesser tout le monde et il n’avait pas l’air d’être prêt à le faire, même si ça signifiait qu’il perdait la possibilité de forcer Dean à le laisser tranquille. Soit ça, soit il n’avait pas vraiment envie que Dean arrête de venir le voir comme ça, et le jeune homme devait bien avouer que cette explication lui plaisait encore plus que la précédente.

Dean regarda le jeune homme se verser un nouveau whisky et son sourire s’élargit encore un peu plus. Et dire que c’était lui qui lui avait demandé d’y aller doucement, puisque James le prenait comme ça… Il termina son verre et se détacha du canapé, se dirigeant vers le bar et restant derrière pour faire en sorte que James ne se sente pas trop agressé. Il posa son verre sur le bar et le fit glisser doucement vers James, ne lâchant pas le jeune homme des yeux. « Tu peux… ? » Demanda-t-il doucement avant de passer sa langue sur ses lèvres et de désigner son verre vide d'un vague signe de tête. James n’avait de toute évidence pas l’intention d’y aller doucement sur le whisky, alors Dean ne voyait pas pourquoi il se priverait. Il laissa échapper un petit rire avant de baisser les yeux et de venir s’appuyer contre le bar. Il avait envie de rappeler à James que Anne ne serait probablement pas ravi à l’idée que son petit frère apprenne à connaître son fiancé vu ce qu'il s'était passé la dernière fois mais il se retint, ce n’était pas une très bonne idée de le lui rappeler, s’il se souvenait que même ça ça ne plairait pas à Anne, il était capable de ne pas faire d’efforts et de le foutre dehors. Et ça, Dean n’y tenait définitivement pas. « Je suis sûr qu’Anne sera contente qu’on réussisse à s’entendre. » Lâcha-t-il doucement, la façon dont il regardait à présent James tenait plus du félin guettant sa proie qu’autre chose, mais il n’arrivait pas à vraiment s’en soucier, il pensait pouvoir se permettre pas mal de choses avant de dépasser une limite avec James. Il allait falloir qu’il apprenne quand s'arrêter et quand continuer s’il voulait obtenir ce qu’il voulait de lui.

Dean passa finalement de l’autre côté du bar, avançant volontairement lentement comme si James était un animal sauvage et qu’il avait peur de l’effrayer s’il faisait un mouvement trop brusque. Il vint s’accouder au bar juste à côté du jeune homme, se tournant vers lui et lui lançant son habituel sourire en coin. « Ma soeur rentre tard ce soir, non ? » Demanda-t-il doucement en prenant une gorgée de whisky. Il passa lentement sa langue sur ses lèvres pour en chasser le goût, fixant toujours James intensément. Il avait un petit nombre d’idées de ce qu’ils pourraient faire du temps qu’ils avaient devant eux, mais encore une fois, il ne tenait pas à faire peur à James, s’il le brusquait, il allait simplement paniquer comme la dernière fois et ça ne l’avancerait à rien. Au lieu de ça il se rapprocha encore un peu plus de James, il était tellement proche à présent qu’il sentait le bras du jeune homme contre lui. Il leva la main et la laissa redescendre doucement le long du bras nu de James, caressant simplement sa peau du bout des doigts tout en suivant le mouvement du regard. Quand il releva finalement les yeux vers James, son sourire malicieux était de retour sur ses lèvres. « Une idée de ce qu’on pourrait faire pour s’occuper ? » Il se mordilla doucement la lèvre inférieure pour essayer de s’empêcher de trop sourire, mais c’était peine perdue.

James ne savait pas pourquoi ce frisson l’avait parcouru de cette façon lorsque Dean avait un la folle idée de poser la main sur son torse. Il aurait voulu que son corps ne réagisse pas. Il aurait préféré que son corps ne réagisse pas. Il pouvait contrôler ce qui était mental, et parvenait à ne pas répondre verbalement aux avances de son beau frère, mais il ne pouvait rien réfréner au niveau physique, et il savait que ce n’était pas une bonne chose. De la même façon que son corps réagissait lorsqu’Anne l’attendait le soir, en tenue légère, il avait frémit de tout son long sous le simple geste du jeune homme. Ce n’était pas une bonne chose, c’était la preuve que son corps n’était pas si opposé que cela aux gestes de cet autre homme. Il n’avait pourtant strictement jamais rien ressentis pour un homme. Tout devenait de plus en plus compliqué dans son esprit et il ne savait pas combien de verre d’alcool serait suffisait pour que tout lui paraisse plus simple, mais nul doute qu’une main ne suffirait pas à les compter. Il aurait aimé être de ces hommes qui ne ressentent rien du tout face aux avances de leur beau frère. Mais en y réfléchissant avec un peu plus d’attention, il se disait aussi que peu d’hommes devaient être dans ce genre de cas. Il avait fallut que ce soit lui qui tombe sur cette situation, lui qui était terriblement timide et terriblement maladroit, lui qui ne supporterait pas de faire du mal à cette famille à laquelle il avait été présenté quelques temps auparavant, lui qui se refusait tout simplement à l’idée de rendre triste, ou même de faire du mal à sa chère et tendre Anne. Elle ne méritait strictement pas ça et il ne se sentait pas la force de lui infliger ce genre de douleur qui la laisserait probablement meurtrie pour longtemps. Après tout, ils étaient fiancés.

Il avait donc préparé ce second verre de whisky pour lui, sachant que ce serait bien le stricte minimum après ce frisson qui l’avait parcouru. Il avait d’ailleurs peut-être, un peu trop rempli son verre pour être un whisky classique. Il ne vit pas son beau frère se lever, tant son regard, géné, était plongé dans le fond du verre. Il vit le verre se poser près du siens et entendit bientôt la voix de Dean. « Tu peux… ? » Il ne répondit pas et posa le goulot de la bouteille sur le verre qu’il rempli, lui aussi, peut être plus que nécessaire. Il avait eu la mauvaise idée de remonter les yeux et vit la langue du jeune homme glisser sur ses lèvres, avec une sensualité un peu trop flagrante pour qu’elle ne le fasse pas rougir davantage. Il n’aurait pas dû remarquer ça, et il pensa d’ailleurs, le temps d’un instant, que ça faisait des jours qu’il n’avait pas trouvé quelque chose aussi sensuel, et ce malgré tout les efforts de sa fiancé pour le rendre d’humeur plus câline et plus coquine. Depuis ce court baiser échangé avec Dean, il n’osait plus toucher Anne, et encore moins la désirait, comme si son simple regard suffirait à la rendre moins pure… « Je suis sûr qu’Anne sera contente qu’on réussisse à s’entendre. » Il acquiesça simplement en tendant son verre de whisky à son beau frère. Il avait relevé les yeux, et le regard que lui jetait Dean n’était franchement pas pour améliorer les choses. Il se décida à lui répondre, sans parvenir cette fois, à décrocher ses yeux de ceux du jeune homme. « Je pense aussi.. Anne tient beaucoup à toi malgré ce qu’elle veut faire croire… Et je veux qu’elle soit heureuse… » Il lui offrit l’un des sourires plein d’innocence et très enfantin dont il avait le secret.

Il n’avait pas quitté Dean des yeux et le vit s’avancer de son côté du bar. Il ne savait pas quoi faire, s’il était convaincu des bonnes intentions, naïf comme il pouvait l’être, que pouvaient avoir son beau frère, il aurait pu fuir en courant en voyant cet homme s’approcher lentement de lui, avec cette démarche féline… « Ma soeur rentre tard ce soir, non ? » Le sourire en coin qui accompagnait cette phrase l’aurait fait fuir s’il n’avait pas été bloqué entre Dean et le mur…Il se passa la main dans les cheveux, encore une fois, se retenant de ne pas fuir en courant. Dean voulait simplement qu’ils apprennent à ses connaître après tout. Il n’y avait rien de mal à ça, c’était même une bonne chose. « Oui… Elle rentre à 20 heures. »Il suivit la main de Dean des yeux et la vit se poser sur son bras nu. Il avait les mains froides, alors que son bras lui paraissait brûlant. Il ne pu se retenir de frémir à nouveau sous le choc des températures entre leurs deux peaux. Les caresses que Dean lui offrait du bout des doigts lui semblaient semblables à une douce torture. . « Une idée de ce qu’on pourrait faire pour s’occuper ? » Il fit de grands yeux surpris en regardant le jeune homme et il se passa la main dans les cheveux à nouveau. Il ne savait pas comment répondre, et il dû ouvrir la bouche à deux reprises avant de parvenir à aligner deux mots. « Tu ne devrais pas faire ça Dean. Anne … Tu ne devrais pas lui faire ça... » Oui, parce que c’était lui le coupable, pas lui. Lui il n’était que la victime dans cette histoire et il tenta de retirer doucement son bras de la main du plus jeune avant d’attraper son verre pour le vider de moitié, rompant ainsi le contact visuel qui le liait à Dean.

Dean ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel quand James lui sortit son petit speech sur la façon dont il tenait à rendre Anne heureuse. On aurait dit un prince charmant sorti tout droit d’un conte de fée, et quand il lui sortait ce genre de choses, tout ce que Dean avait envie de faire, c’était de lui prouver que les choses n’étaient jamais aussi simples dans la vraie vie. Il passa sa langue sur ses lèvres en détaillant le corps qu’il avait sous les yeux, ne réussissant pas à s’empêcher de l’imaginer complètement nu – il n’avait certes pas essayé de s’en empêcher pendant longtemps, et ça avait probablement joué. Il pouvait sentir James devenir de plus en plus tendu au fur et à mesure qu’il se rapprochait, mais il n’arrivait pas à enlever son sourire malicieux de ses lèvres, il savait que ça ne devait le rendre que plus menaçant aux yeux de son beau-frère, mais sa réaction l’amusait infiniment trop pour qu’il puisse réprimer le plaisir qu’il prenait à le faire réagir comme ça. Il baissa les yeux pour essayer de le cacher quand James lui confirma que sa sœur rentrait tard, il était vraiment trop poli pour son propre bien. C’était quelque chose qui avait toujours surpris Dean, la façon dont chez la plupart des gens la politesse l’emportait souvent sur l’instinct de survie, Dean, lui, n’avait jamais eu ce problème, pour la simple et bonne raison qu’il ne s’était jamais occupé de la politesse.

Dean releva les yeux quand James recommença à passer sa main dans ses cheveux. Toutes ses réactions étaient tellement transparentes… Ça ne faisait qu’encourager Dean, la façon dont il montrait sa gêne aussi facilement, ça donnait envie au jeune homme de continuer, encore et encore jusqu’à ce qu’il craque finalement. Il savait que ce n’était probablement pas une envie dont il aurait dû être particulièrement fier, mais c’était plus fort que lui. Comment était-il censé résister alors que James l’encourageait de la sorte ? Qu’il arrête de passer sa main dans ses cheveux, il n’avait aucune idée de ce que ça lui faisait. Il était trop beau pour son propre bien, et quand il était mal à l’aise et que ses joues rougissaient… Il était tout bonnement irrésistible, et Dean dut se mordre l’intérieur de la joue pour s’empêcher de lui sauter dessus. Heureusement pour eux, James le força à redescendre sur Terre et Dean laissa retomber sa main le long de son corps, serrant légèrement les dents. Il ne s’était pas attendu à ce que le jeune homme amène Anne sur le tapis, il n’aimait pas ça, quand il était avec James, il faisait en sorte de ne pas penser à ce qu’il faisait à sa grande sœur justement, il ne le faisait pas pour l’embêter, bien au contraire, il avait juste trop envie de continuer pour écouter la partie de son cerveau qui lui disait qu’il allait la blesser s’il continuait. Il n’aimait pas que James le lui rappelle. Son visage se ferma brièvement, mais il ne tarda pas à reprendre contenance. Il passa sa langue sur ses lèvres et força un sourire en coin sur son visage. Il n’allait quand même pas laisser James le déstabiliser, c’était son rôle à lui, et il le tenait trop bien pour le laisser à quelqu’un d’autre.

Il se rapprocha encore un tout petit peu plus de James, le jeune homme était désormais quasiment collé contre le mur et son corps n’était plus qu’à quelques centimètres de celui de Dean. Le jeune homme faisait pourtant bien attention de ne pas la toucher, toujours dans ce souci de ne pas le brusquer. « Je ne lui fais rien du tout. Tu sais ce qu’on dit, ce qu’elle ne sait pas ne peut lui faire de mal. » Il passa lentement sa langue sur ses lèvres et posa ses yeux sur celles de James. Est-ce que c’était normal qu’elles soient aussi attirantes à ses yeux ? Sa proximité avec le corps à moitié nu de James ne l’aidait en tout cas pas particulièrement à se contrôler. Il devait faire cet effort pourtant, il n’avait pas envie que le jeune homme le repousse encore. Il préférait attendre que James ait un peu plus bu que ça, et vu le rythme qu’il avait pris, il n’aurait pas à attendre trop longtemps. « Tu as dit toi-même que tu ne lui dirais rien. Et je n’ai certainement pas l’intention de lui raconter quoique ce soit si c’est ça qui te fait peur. » Il releva légèrement les yeux pour les plonger dans ceux de James, ils n’avaient pas une couleur naturelle, encore une fois, Dean eut l’impression que James était trop extraordinaire pour son propre bien, au fond c’était normal qu’il s’attaque à lui de cette façon. « Et même sans ça, je ne fais rien du tout, si ? » Il fronça les sourcils, prenant un air faussement innocent. Après tout, ce n’était pas comme s’il était en train de le violer sur place non plus – ce n’était pourtant pas l’envie qui lui manquait. Mais tout ce qu’il faisait c’était s’immiscer dans son espace personnel, aux dernières nouvelles ce n’était pas un crime. Un sourire malicieux vint à nouveau étirer ses lèvres. « Ça te gêne peut-être ? » Souffla-t-il tout en se rapprochant encore de quelques millimètres, il pouvait à présent sentir le corps de James contre le sien, très légèrement, mais quand même.

James était un homme bien. Ce n’était pas beaucoup plus compliqué que ça, il avait été élevé dans les valeurs de ses parents, et il avait toujours été quelqu’un de profondément bon et gentil avec les autres. Certains pensaient souvent qu’il ne s’agissait que d’une façade, mais le fait était que lorsqu’on le rencontrait et qu’on apprenait réellement qui il était, on ne découvrait qu’une seule chose : qu’il était réellement celui qu’il avait l’air d’être. Mais quelque chose lui disait que le regard que lui lançait son beau frère en détaillant son corps de cette façon se souciait peu de savoir s’il était ou non un vrai prince charmant. Tout ce qu’il voyait c’est que cet homme le regardait avec bien trop d’envie et que ça avait sérieusement tendance à le mettre mal à l’aise. Il n’était pas prêt pour ce genre de chose, il ne savait tout simplement pas comment faire comprendre à Dean qu’il ne fallait pas qu’il fasse ça, et qu’il allait épouser sa sœur. Après tout, ça aurait dû lui suffire comme raison pour arrêter non ? Il allait épouser sa sœur. Au fur et à mesure que Dean s’approchait de lui, il reculait peu à peu, et bientôt, son pied gauche vint heurter contre le mur sur lequel était posé le bar. Il était bloqué entre ce mur et Dean et son cœur battait un peu trop vite, comme sous l’effet de l’adrénaline, du désir et de la peur. Il aurait fallut qu’il s’enfuit en courant, mais il ne le pouvait lus, et cela semblait faire sourire encore davantage son beau frère.

Il ne fallait pas qu’il se laisse faire. Peut-être qu’une petite part de lui avait envie de se laisser faire, même s’il ne comprenait pas du tout pourquoi, mais il fallait qu’il réussisse à contrôler cette part de lui qui le dépassait complètement. Il ne pouvait définitivement pas céder aux avances du frère de sa future femme. C’était e la folie pure, et puis il était hétéro ! On lui avait toujours appris à être galant et charmant avec les femmes, jamais avec les hommes, alors il n’y avait strictement aucune raison qu’il ait envie de céder à ces avances. C’était impossible de toute façon. Il secoua rapidement la tête comme pour remettre ses idées en place. Il fallait qu’il pense à Anne. Oui, c’était une bonne façon de reprendre ses esprits, en général, c’est ce qui fonctionnait le plus, et durant un court instant, ça avait même semblé calmer Dean. C’était quelque chose qu’il prendrait soin de retenir, ça pourrait toujours servir si un jour il commençait à être trop insistant… Mais malheureusement, Dean semblait être quelqu’un qui ignorait le sens du mot raisonnable et ça n’arrangeait définitivement pas James qui se passa à nouveau la main dans les cheveux. Le jeune homme semblait encore plus d’humeur à le mettre mal à l’aise, et James ne pu s’empêcher de fixer sa langue passant si doucement sur ses lèvres… C’était typiquement le genre de chose auxquelles il n’aurait jamais dû porter attention s’il avait été sensé, mais ces derniers temps, il avait l’impression que la raison avait décidé de foutre le camp de son esprit. Il fallait qu’il trouve quelque chose pour fuir et se libérer de ce piège que Dean lui avait tendu à la perfection. Il ne pouvait pas passer en dessous du bar, ce serait totalement ridicule, et pourtant, il fallait qu’il fuie. C’était ce qu’il fallait faire…

Dean fit un nouveau pas vers lui, le faisant reculer de plus belle. Il était maintenant collé au mur, et son beau frère était bien trop proche de lui, même si, dieu merci, il ne le touchait pas. « Je ne lui fais rien du tout. Tu sais ce qu’on dit, ce qu’elle ne sait pas ne peut lui faire de mal. » C’était probablement vrai, mais lui savait, et il était très mauvais menteur contrairement à Dean… Il fixa à nouveau sa langue passant sur ses lèvres et dévida le regard d’un air gêné alors que ses joues étaient toujours aussi roses. « Mais je peux pas lui cacher… Je…. Je sais pas mentir tu sais… » Et son corps encore moins, alors il attrapa en tendant le bras, un nouveau verre de whisky qu’il vida d’une traite. Il ne savait, encore une fois pas, si boire autant, était une bonne ou une mauvaise chose. Il avait l’impression que le peu de raison qui lui restait allait s’envoler, mais il était persuadé que c’était la seule façon d’être un peu plus raisonné. « Tu as dit toi-même que tu ne lui dirais rien. Et je n’ai certainement pas l’intention de lui raconter quoique ce soit si c’est ça qui te fait peur. » Il venait de croiser le regard de son beau frère, et ouvrit la bouche, sans parvenir à lui répondre. Aucun son ne semblait se décider à sortir de sa gorge, et ce à cause des yeux de Dean… « Et même sans ça, je ne fais rien du tout, si ? » Ce n’était pas entièrement faux, pour l’instant il ne faisait que le regarder, et ça jusqu’à preuve du contraire, ce n’était pas quelque chose d’interdit. Il parvint enfin à lui répondre, même si sa voix était un peu plus tremblante qu’il ne l’aurait voulu. « Alors … Tu vas continuer à ne rien faire du tout… » Il était difficile de savoir s’il s’agissait d’une question, ou d’une demande. Il y avait peut-être même un petit peu de regret dans cette phrase, mais il n’en avait pas vraiment conscience… « Ça te gêne peut-être ? » Il se raidit immédiatement alors que Dean se rapprochait de lui. Il sentait son corps contre le sien, et son souffle venir caresser ses lèvres. Il répondit dans un murmure : « Que tu ne fasses rien ?.... » Sans qu’il ne puisse contrôler son esprit, ni qu’il ne puisse comprendre pourquoi, sa main vint caresser, une demie seconde, les cheveux de Dean. Il retira immédiatement sa main en baissant les yeux, le rose aux joues.

Dean avait beau dire qu’il ne dirait rien à sa sœur, il savait qu’il ne lui mentait jamais. Ils avaient une relation particulière, certes, et beaucoup la trouvaient particulièrement malsaine, et c’était probablement le cas, mais même avec tous les coups fourrés qu’ils se faisaient, Dean ne mentait jamais à sa sœur, si elle lui demandait s’il était coupable, il répondait sincèrement, en partie parce qu’il n’avait généralement pas honte de ce qu’il avait fait, mais aussi parce qu’il se fichait de savoir s’il y aurait des représailles ou non. Quand il avait embrassé le copain qu’elle avait présenté à la famille, si elle ne les avait pas surpris et qu’elle lui avait ensuite demandé, il lui aurait répondu du tac-o-tac que oui, il l’avait embrassé. Et pourtant… Il avait l’impression que si Anne lui posait la même question à propos de James, il serait incapable de lui dire la vérité. Il n’aurait pas envie de prendre le risque de la blesser, et surtout il n’aurait pas envie qu’elle les force à arrêter. Il s’efforça de chasser cette idée de son esprit, sa grande sœur n’allait rien lui demander du tout, il fallait qu’il arrête de se poser ce genre de questions, ça ne l’amènerait nulle part. A la place, il décida de se concentrer sur la façon dont les joues de James reprenaient une jolie teinte rouge. C’était décidément trop facile de le mettre mal à l’aise, c’était en passe de devenir le jeu préféré de Dean.

Il ne pouvait pas s’empêcher d’être amusé en imaginant James essayer de mentir. Il leva les yeux au ciel et se mordilla doucement la lèvre inférieure. « Pas besoin de mentir, il suffit de ne rien dire. » Cacher la vérité et mentir étaient deux choses bien différentes, et Dean était quasiment certain qu’Anne n’allait jamais s’amuser à demander à son fiancé s’il avait fait quelque chose de louche avec son petit frère, donc James n’avait vraiment aucune raison de s’inquiéter de ce côté-là. Dean continua à fixer le jeune homme tandis que celui-ci essayait tant bien que mal de répondre, et quand Dean remarqua qu’il avait presque l’air déçu en disant qu'il allait continuer à ne rien faire du tout, il ne le fit pas remarquer à haute voix, mais il n’était pas prêt de l’oublier. Il trouvait ça particulièrement mignon la façon dont James faisait tout pour lui résister, il était persuadé que le jeune britannique ne le savait pas encore, ou en tout cas refusait de l’admettre pour l’instant, mais il ne le laissait pas entièrement indifférent. C’était à Dean de le forcer à voir la vérité en face. Il pouvait désormais quasiment entendre le cœur de James battre trop fort dans sa poitrine, il avait vraiment l’air d’un animal effrayé, et Dean n’arrivait même pas à regretter de le mettre dans cet état. Il ne le forçait à rien après tout, il ne faisait qu’être là, si ça le gênait, il pouvait toujours le repousser, Dean ne l’en empêcherait pas. Et pourtant, il était toujours quasiment collé à lui, ça voulait bien dire quelque chose sur James, non ?

Les yeux du jeune homme s’écarquillèrent légèrement quand il vit James venir caresser doucement ses cheveux. Il ne s’était définitivement pas attendu à ce que le jeune homme agisse maintenant, c’était la preuve que son petit jeu fonctionnait, et surtout que le whisky commençait vraiment à faire effet. Tant mieux. Le sourire de Dean s’élargit encore un peu plus tandis qu’il venait poser sa main sous le menton de James, le forçant doucement à relever la tête pour qu’il le regarde dans les yeux. Il rougissait encore, le pauvre, mais encore une fois, Dean avait du mal à se sentir coupable ou à le plaindre, s’il voulait tout arrêter, après tout, il pouvait très bien le faire. « Que je sois là. » Souffla-t-il en réponse à la question de James. Il se mordilla à nouveau la lèvre avant de lancer un petit sourire amusé au jeune homme. C’était vraiment trop facile de le faire réagir, mais Dean adorait ça, il adorait pouvoir voir aussi facilement l’effet qu’il lui faisait rien qu’en se tenant un peu trop près de lui. « Puisqu’apparemment tu ne sais pas mentir… Laisse-moi te poser une question. » Il baissa légèrement les yeux pour venir les poser à nouveau sur le torse nu de James puis il leva doucement ses mains et les posa doucement sur le bassin de son futur beau-frère. Il commença à caresser tranquillement la peau sous ses mains à l’aide de ses pouces avant de relever les yeux vers James, le défiant presque du regard. « Est-ce que tu veux vraiment que je m’en aille ? » Qu’il se recule, qu’il retourne chez lui, peu importe, il se doutait que James n’arriverait pas à le convaincre que c’était bel et bien ce qu’il voulait, et c’était pour ça qu’il avait posé la question. Si James ne pouvait bel et bien pas mentir, alors il risquait d’apprécier sa réponse.

Il ne pourrait jamais raconter ça à Anne. Elle prônait, et ce depuis le début de leur relation, la sincérité la plus totale, mais il se sentait littéralement incapable de lui parler de ce qui s’était passé la semaine précédente, et de ce qui était en train de se passer en ce moment même. Dean n’aurait pas dû faire tout ça. Dans le fond, c’était lui le coupable, mais James ne s’en sentait pas moins coupable, c’était même tout le contraire. Il ferma les yeux quelques instants, come si ne plus voir Dean suffirait à rendre les choses plus facile à supporter. C’était mille fois pire, il se forçait à garder les yeux fermer, mais ses autres sens en étaient exacerbés et il ne pu retenir un nouveau frémissement en sentant le souffle du jeune américain venir caresser sa peau. Il fallait qu’il pense à quelque chose qui lui changerait les idées, mais il ne parvenait pas à réunir ses esprits et cela l’empêchait de penser à autre chose… Il rouvrit les yeux, encore un peu plus mal à l’aise. Il était certain que Dean avait du remarquer le frémissement qui l’avait parcouru. Il remarquait toujours ces choses que James essayait pourtant de cacher. Il était définitivement un piètre menteur et un piètre dissimulateur, et il était certain que cela ferait beaucoup rire Dean. C’était typiquement le genre de chose qui le gênait terriblement, et qui, au contraire, amusait beaucoup son beau frère. Il ne pu retenir à nouveau le rouge de venir lui teinter les joues.

Il remarqua ce mouvement léger et infime que fit le jeune homme en se mordillant la lèvre. Il remarqua comme sa lèvre se pliait doucement sous ses dents, comme elle devenait plus rouge qu’elle ne l’était naturellement, comme s’il suffisait qu’il insiste un peu pour qu’une goûte de sang vienne percer à sa surface. « Pas besoin de mentir, il suffit de ne rien dire. » Il baissa à nouveau les yeux. Ne rien dire, c’est ce qu’il faisait depuis que Dean avait commencé à le draguer, et pourtant, ça ne suffisait clairement pas à rendre les choses plus faciles. Son cerveau n’en était que plus en farfouille. Il ne pouvait de toute façon pas céder aux avances du jeune homme. Il n’était pas homo, et sa fiancée n’avait pas besoin qu’on la fasse souffrir à nouveau. Il ne prendrait pas ce risque. Ce qui le dérangeait le plus dans le fond, c’est qu’il avait parfaitement conscience d’une chose ; si la situation lui avait tant déplu, il aurait pu s’échapper et le pousser jusqu’à la porte comme il l’avait fait lorsqu’il l’avait embrassé. Mais il ne parvenait pas à le faire, et c’est que sans doute, il y avait quelque chose en lui qui n’avait aucune envie qu’il ne s’éloigne. C’était définitivement ce qui était le plus dérangeant. Il devait le repousser maintenant, avant que Dean ne gagne encore du terrain, c’était la seule solution, et alors que Dean se rapprochait de lui, venant presque se coller à lui, il bougea la main pour essayer de le repousser, mais laissa retomber sa main en croisant à nouveau le regard de son cadet. Il n’y arrivait pas. C’était terriblement humiliant, il avait toujours tout contrôlé dans sa vie, et il avait fallu l’arrivée de ce… gamin capricieux, pour qu’il perde pieds.

Il comprit qu’il avait définitivement perdu le contrôle lorsque sa main vint caresser les cheveux de Dean, sans même qu’il e puisse comprendre pourquoi. Son corps agissait sans en parlait avec son cerveau, et peut être que dans le fond, c’était ça la solution à toutes ces questions qui s’imposaient à lui… L’alcool y était peut-être aussi pour autre chose, mais son cerveau avait pris le relais, et sa main était revenue à sa place. Il sentit la main de Dean sur son manteau et releva la tête lentement, ne parvenant, encore une fois, pas à lui résister. Il le regarda dans les yeux, alors que ses joues ne faisaient que rougir davantage. Il se sentait honteux d’avoir fait cela. Il se sentant honteux d’être aussi gêné aussi. « Que je sois là. » Sa voix le fit frémir de plus belle. Il aurait dû être interdit de faire un tel effet en une aussi simple phrase, mais il avait espéré qu’il réponde ce genre de chose, le temps d’une demie seconde, avant que son cerveau ne reprenne le relai de son corps. « Puisqu’apparemment tu ne sais pas mentir… Laisse-moi te poser une question. » Heureusement pour lui, les yeux de Dean quittèrent les siens, et il parvint enfin à se remettre les idées en place, du moins le temps d’une seconde, puisque rapidement, il sentit les mains du jeune homme venir se poser sur les os saillant de son bassin, son jeans ne tombant qu’un peu plus bas… Il frémit de plus belle sous ses caresses, et rougit de nouveau. Sa peau était diablement douce, et ce contact avait quelque chose d’infernal. Il avait l’impression qu’encore une fois, la différence de température entre leurs peaux allait finir par l’électrocuter sur place. « Est-ce que tu veux vraiment que je m’en aille ? » Leurs yeux venaient de se croiser, et il se sentait de nouveau incapable de prononcer le moindre mot. Dire oui aurait été mentir, mais il ne pouvait décemment pas lui répondre non… Ce fut dans un souffle, plus proche du soupire d’aise que de la véritable réponse : « Je… Crois qu’il faut que tu arrêtes ça… Je crois… Que ça va me tuer… Et il y a Anne… » Il aurait aimé répondre avec aplomb que oui, il voulait qu’il parte pour ne plus être tenté, mais il en était incapable. Se cacher derrière de fausses raisons était encore la meilleure chose à faire. Pourquoi est-ce que sa main avait eu la drôle d’idée de venir se poser sur le torse de son futur beau frère ? Pourquoi est ce qu’il était en train de dessiner ses pectoraux du bout du doigt ? « Il faut que tu arrêtes ça… » Oui parce que lui n’était pas du tout en train d’agir. Non.

Dean aurait pu s'arrêter tout de suite, il aurait pu prendre en considération le fait qu'il mettait définitivement son beau-frère mal à l'aise et que ce n'était pas très réglo de sa part, mais au lieu de le pousser à s'arrêter, ça ne faisait que l'encourager à continuer. On pouvait dire tout ce qu'on voulait sur lui, qu'il n'avait pas de coeur, pas de conscience, qu'il ne pensait qu'à lui, c'était bien souvent vrai, mais c'étaient des défauts que Dean assumait totalement, il avait très vite compris qu'il ne pouvait pas attendre bien sagement les bras croisés qu'on vienne lui donner ce dont il avait besoin, s'il voulait quelque chose, il le prenait, fin de la discussion, et s'il y avait des dommages collatéraux, ce n'était en aucun cas son problème. Et ce qu'il voulait par dessus tout en ce moment, c'était James. Cette pensée le fit sourire, mais il n'y pouvait rien, il avait menti en disant à sa famille qu'il ne l'avait pas trouvé exceptionnel après l'avoir rencontré, il avait tout de suite craqué pour ses pommettes, ses longs cheveux bruns, son sourire gêné, le rythme et la chaleur de sa voix, la façon dont il semblait toujours vouloir faire au mieux pour les autres, c'était tellement loin de tout ce que Dean connaissait, de tout ce en quoi il croyait, il aimait le fait qu'il y ait des gens assez bien pour véritablement agir de manière noble. Enfin, il n'allait pas non plus se plaindre que James ait du mal à se contrôler quand il était avec lui, bien au contraire.

Dean pouvait sentir un frisson parcourir James de la tête au pied alors qu'il caressait sa peau nue, et cette sensation ne fit qu'accentuer encore un peu plus son sourire malicieux. Il adorait sentir l'effet qu'il pouvait lui faire, sans même réellement essayer. S'il réagissait déjà aussi extrêmement alors qu'il le touchait à peine, qu'est-ce que ce serait quand il passerait aux choses sérieuses ? Parce qu'il n'avait quasiment déjà plus aucun doute qu'ils en arriveraient là, pas vu la façon dont James ne le repoussait pas, pire, pas vu la façon dont il semblait se forcer à ne pas répondre lui-même. Les supplications du jeune médecin n'y changèrent rien, et au lieu de retirer ses mains comme James le lui avait demandé, Dean appuya légèrement plus sur la peau du jeune homme, il n'avait fait que le frôler jusque là, mais il avait désormais commencer à vraiment le caresser. Il dut se mordiller la lèvre inférieure pour s'empêcher de sourire comme un idiot, mais le fait que James ne soit même pas capable de répondre à une question aussi simple que celle-là ne faisait que le conforter dans son idée. Il devait arrêter, certes, mais ce n'était pas une réponse. Dean n'était pas idiot, il se doutait qu'il aurait mieux fait d'arrêter, mais ce n'était vraiment pas la question qu'il avait posé à James. Il lui avait demandé s'il voulait qu'il s'en aille, et le fait qu'il évite la question lui avait en soi fourni une réponse.

Quand James vint poser sa main sur son torse, Dean ne put s'empêcher de baisser les yeux. Il pouvait sentir les battements de son coeur s'accélérer brutalement et franchement, il aurait préféré que James n'ait pas cet effet là sur lui, c'était beaucoup plus drôle si ce n'était pas réciproque. Enfin bon, il n'allait pas non plus se plaindre. Il releva doucement les yeux et vint les plonger dans ceux du jeune médecin, passant lentement sa langue sur ses lèvres d'un air malicieux. « Tu es sûr ? C'est pas l'impression que j'en ai. » Souffla-t-il d'un ton insolent en désignant la main de James d'un léger signe de tête. Il se rapprocha à nouveau, plaquant cette fois-ci James contre le mur à l'aide de son propre corps. Il pouvait quasiment sentir la poitrine du jeune homme se soulever et s'abaisser, il pouvait sentir les courbes de son corps. Il vint doucement glisser l'une de ses jambes entre celles de James avant de venir capturer les lèvres du jeune homme, sans prendre la peine de lui demander son avis. Il les posa d'abord simplement, gardant ses mains sur ses hanches et continuant à caresser doucement sa peau. Après quelques secondes cependant il passa sa langue sur les lèvres de James et força l'entrée, commençant à venir jouer avec sa langue sans la moindre hésitation. Il pouvait sentir le goût du whisky tandis qu'il l'embrassait et après quelques instants, il ne put s'empêcher d'en vouloir déjà plus. Il se retint cependant et après encore quelques petites secondes, il recula lentement son visage, venant mordiller doucement la lèvre inférieure de James avant de finalement se reculer pour de bon. Il affichait désormais un petit sourire satisfait. « D'accord, tu as raison, il faut que j'arrête. » Souffla-t-il du même ton insolent et faussement innocent que tout à l'heure avant de déposer un nouveau baiser sur les lèvres de James. Juste l'espace d'un instant avant de se reculer brutalement pour se détacher complètement de son beau-frère. Il lança un dernier regard provocateur au jeune homme avant de récupérer son verre, d'en prendre une gorgée, et de repasser de l'autre côté du bar. Il aimait tellement jouer avec James qu'il avait envie d'en profiter au maximum, quitte à le provoquer jusqu'à ce qu'il le force à venir le chercher lui-même. Il s'appuya sur le bar, fixant James un sourire provocateur aux lèvres et attendant de voir comment il allait réagir après ça.

Dans l’esprit de James, Dean ne pouvait pas s’arrêter tout de suite, en revanche, il aurait dû le faire. Mais Dean était incontrôlable, il aimait n’en faire qu’à sa tête, alors forcément, il ferait tout pour le mettre mal à l’aise. James ne savait tout simplement plus où se mettre, il n’y avait plus vraiment d’échappatoire, mais le pire, était qu’il avait l’impression que son corps aussi commençait à être contre lui. Son esprit hurlait de partir loin, maintenant, et de le mettre dehors en vitesse pour faire disparaitre la tentation, mais son corps semblait décidé à le mettre à l’épreuve et à le faire craquer. Il ne pouvait pas faire ça. Anne ne lui pardonnerait pas, et il ne se le pardonnerait pas non plus. Ca ne lui apporterait que des ennuis, et il refusait de créer une guerre entre le fils et la fille Crawford. Il refusait de voir leur relation devenir comme celle qu’il partageait avec sa sœur… Il refusait de faire du mal à quelqu’un. Il avait toujours été un homme bien et il ne pouvait décidemment pas laisser les yeux de Dean le faire devenir quelqu’un qu’il n’était pas. Quelqu’un qui ferait bien trop de mal en trop peu de temps. Ca aurait été égoïste, et l’égoïsme était vraiment l’une des valeurs les plus éloignées de James. Il désirait simplement rendre Anne heureuse, et laisser la famille Crawford vivre en paix. Dean aurait pu le comprendre, il aurait sûrement dû, mais James ne se sentait plus assez fort pour l’en convaincre, l’américain ne savait que trop bien comment le faire craquer…

Il avait l’impression d’avoir perdu pied, il avait l’impression que là tout de suite, rien ne pouvait arriver, et il suffisait d’un coup d’œil vers le sourire malicieux de Dean pour qu’il continue à y croire. Il parvenait encore à se contrôler, et seuls les frissons lui échappaient, mais il ne doutait pas du fait que Dean avait largement les capacités pour causer bien pire que de simple frémissement parcourant son échine. Il le suppliait presque de cesser ce qu’il faisait. Ses mains, toujours posés sur ses hanches, lui donnait l’impression de perdre toute notion de réalité. Il sentit le léger contact prendre en intensité, et venir caresser, littéralement, sa peau. Il ferma les yeux le temps d’un instant, comme pour rester concentrer sur autre chose que ce contact, mais rapidement, ses dents viennent mordre sa lèvre inférieure, faisant naître une petite goutte de sang à sa surface. Il ne voulait plus du tout qu’il s’en aille. Il avait envie qu’il reste, mais l’avouer était complètement omis, l’avouer ce serait avouer qu’il allait faire du mal à sa fiancée, ce serait surtout avouer qu’il en venait à douter de son engagement dans ce mariage. Il rouvrit les yeux, mais compris rapidement son erreur en croisant les yeux de Dean. Il ne savait tout simplement plus comment en sortir, ses yeux semblaient un piège qui venait de se refermer lentement contre lui. Il ne pouvait pas rester comme ça, s’il ne détournait pas le regard, la dernière once de raison qui se trouvait dans son esprit allait s’envoler, aussi son regard se tourna doucement vers leurs pieds…

James sentait quelque chose battre beaucoup trop vite pour que ce soit normal, mais il fut persuadé qu’il s’agissait de son propre cœur. Depuis que Dean avait posé ses mains sur ses hanches, il avait le cœur qui battait beaucoup trop fort. « Tu es sûr ? C’est pas l'impression que j'en ai. » Il n’eu pas le temps de réagir, et sentit son dos venir claquer, doucement contre le mur qui était dans son dos. Il ferma de nouveau les yeux, sentant le corps de son futur beau frère, beaucoup trop proche du sien. Il sentait chaque trait de son torse, à la fois sous sa main, et contre le sien. Il rouvrit les yeux, surpris, en sentant la jambe de Dean venir se placer entre les siennes. C’était définitivement une mauvaise idée de faire ça, et sa respiration commença à s’accélérer un peu trop pour que ce soit normal. Encore une fois, il n’eu pas le temps de réagir et sentit les lèvres de Dean contre les siennes. Il ouvrit grand les yeux sous la surprise, lorsque Dean posa ses lèvres… avant de les fermer sous le plaisir de cet échange. Il frémit en sentant la langue encore étrangère venir caresser ses lèvres, et il le laissa venir franchir cette barrière, jouant même lui aussi avec sa langue. Il n’aurait pas dû apprécier autant ce baiser, mais il ne pouvait pas s’en empêcher et il sentait le whisky mêler à la salive de Dean venir se poser sur le bout de sa langue. Il le laissa reculer, baissant les yeux de honte alors qu’il sentait les dents du jeune homme mordre sa lèvre, ramenant de nouveau une légère goutte de sang à sa surface. Ses yeux fixés le sol, et leurs pieds d’un air gêné et honteux. « D'accord, tu as raison, il faut que j'arrête. » Il n’était pas certain d’avoir bien compris. Venait-il vraiment de dire ça après le baiser qu’il avait finalement accepté, contrairement à la première fois ? Il voulu capturer les lèvres de cet homme qui venait de l’embrasser, mais il n’en eu pas le temps. Il vit Dean le lâcher et alors qu’il croisa son regard, il le vit partir vers l’autre côté du bar. La main du médecin se posa autour de son verre pourtant vide et son regard restait baissé. Il releva un court instant les yeux, voyant le sourire de Dean, mais rapidement, le rose revint tenter ses joues et ses yeux plongèrent vers le fond de son verre vide. Il n’avait jamais eu aussi honte de lui en 30 années de vie. « Oui. C’est mieux comme ça. » Il n’était pas suffisamment convaincu pour que ses propos sonnent vrai, mais il avait trop honte pour dire autre chose.

Dean jouait gentiment avec son verre tout en gardant ses yeux fixés sur James. Il voulait observer attentivement chacune de ses réactions, il pouvait le voir fixer ses chaussures et ça lui faisait infiniment plaisir. Il adorait avoir sous les yeux la preuve de l'influence qu'il pouvait avoir sur le jeune homme, et s'il s'était écarté et avait décidé de ne pas continuer à l'embrasser, ce n'était pas parce qu'il avait peur que James le repousse, c'était parce qu'il avait envie de jouer avec lui le plus longtemps possible. Il ne voulait pas simplement lui voler un instant d'intimité, non, pas cette fois-ci, il voulait plus que ça, et il avait la certitude qu'il ne serait pas satisfait par ce que James avait à lui donner tant que le jeune médecin ne serait pas sûr de lui. Il ne voulait pas simplement profiter d'un moment de faiblesse du jeune homme, il voulait forcer James à comprendre qu'il le voulait lui aussi, il ne voulait pas devenir un mauvais souvenir dans l'esprit de son futur beau-frère. Il savait que ce n'était pas une petite ambition qu'il avait, surtout vu le caractère de James, mais il ne pouvait pas s'en empêcher, sans compter qu'il aurait du mal à profiter de la reddition du jeune médecin si elle venait trop tôt, il avait encore envie de s'amuser à le faire craquer, à le mettre à genoux.

Il savait qu'il n'aurait peut-être pas dû pousser sa chance de cette façon, mais vu comment James n'arrivait pas à le regarder en face et vu la façon dont ses joues reprenaient déjà cette teinte rose... Dean avait du mal à croire qu'il n'arriverait pas à ses fins, peu importe le chemin qu'il prenait. Son sourire s'élargit encore un peu plus quand James finit par réussir à dire quelque chose. Il baissa les yeux et se mordit doucement la lèvre inférieure pour s'empêcher de répliquer trop vite, mais James lui tendait vraiment trop de perche. Il aurait difficilement pu être encore moins convaincant que ça. Dean se força à boire une gorgée de whisky avant de répondre. « Tu es sûr? » Demanda-t-il d'un ton provocateur, haussant un sourcil et prenant une nouvelle gorgée de whisky avant de reposer le verre sur le comptoir. Il posa ensuite ses coudes dessus et se pencha sur le bar jusqu'à être quasiment allongé dessus, son sourire malicieux refusant toujours de quitter ses lèvres. « Tu ne m'as pas l'air très convaincu. » Souffla-t-il du même ton provocateur que tout à l'heure tout en détaillant encore des yeux le corps de James sans la moindre gêne ni la moindre retenue. Il passa lentement sa langue sur ses lèvres et dut se retenir de refaire le tour du bras pour venir se coller à nouveau contre lui. Il fallait qu'il continue à se contrôler.

Il se redressa juste assez pour pouvoir reprendre son verre en main et le termina. Il le reposa ensuite sur le comptoir avant de reprendre sa position de tout à l'heure. Il allait falloir qu'il se calme sur le whisky, il devait garder l'esprit clair, James avait le droit d'abuser sur le whisky, mais pas lui. Il se redressa à nouveau et se dirigea vers le bout du bar, il plongea son regard dans celui de James avant d'attraper la bouteille et de remplir le verre du jeune médecin. Il avait déjà assez bien entamé la bouteille pour ce matin, mais Dean essayait de se faciliter la tâche au maximum et il savait que plus James boirait, moins il écouterait ses états d'âmes. « J'espère que tu mens mieux à Anne que tu ne te mens à toi-même. » Laissa-t-il échapper, regardant toujours James dans les yeux. Il n'aurait peut-être pas dû le provoquer comme ça mais vraiment, ça avait été trop tentant pour qu'il puisse se retenir de lui sortir. Il passa une nouvelle fois lentement sa langue sur ses lèvres avant de s'écarter à nouveau du comptoir et de retourner s'asseoir sur le dossier du canapé, jetant constamment des coups d'oeil à James, son sourire malicieux encore et toujours scotché aux lèvres. « Comme tu le sens, mais si tu changes d'avis, je suis là. » Il se mordilla la lèvre inférieure, une expression au visage qui n'avait strictement plus rien d'innocente, alors qu'il détaillait encore le torse nu du jeune médecin.

Être mal à l’aise, il avait l’impression que c’était quelque chose qu’il connaissait de plus en plus au quotidien. Il avait toujours été facilement gêné, et timide, mais Dean semblait avoir un certain pouvoir sur lui. James n’était pas certain que ce soit d’ailleurs une bonne chose, il avait l’impression que c’était lui qui contrôlait tout, et que lui n’avait strictement aucun contrôle de la situation et ça ne plaisait pas à son esprit cartésien. Il aimait savoir que les choses prenaient cette direction, et pas une autre, que sa vie était une ligne droite, à la rigueur en diagonale, mais pas une ligne parsemée de virages, tous plus difficiles à affronter et à gérer les uns que les autres. Dean était un virage, de ceux pour lesquels il y avait des panneaux qui prévenaient de leur dangerosité et de leur complexité, mais qu’il avait été infichu de lire. Anne l’avait prévenu des dizaines de fois que son frère était du genre ingérable, et elle lui avait raconté cent fois l’incident qui s’était passé avec son premier petit ami, et pourtant il avait l’impression de tomber, particulièrement lentement, et de façon peut-être un peu trop agréable, dans ce piège. Anne avait eu raison, et il ne savait pas comment il pouvait avoir eu la bêtise de se laisser faire par Dean. Anne ne supporterait pas de revivre ce qui s’était passé la première fois, et surtout que cette fois, il ne s’agissait pas juste de son premier petit copain et d’une simple histoire d’ado. Il s étaient fiancés…Dean aurait simplement dû comprendre ça, mais Dean ne semblait décidemment pas décider à comprendre grand-chose.

Il n’arrivait plus à regarder Dean, il ne supportait pas l’idée de devoir affronter ce qu’il venait de laisser faire. Il aurait aimé pouvoir l’assumer, mais comment aurait-il pu le faire ? Il venait presque de tromper sa future femme, c’était même pire que ça, il venait presque de s’y autoriser, et ça ne lui ressemblait tellement pas qu’il n’était plus certain de pouvoir se regarder un jour dans un miroir, ni même de pouvoir revoir un jour, de l’amour briller dans les yeux de sa future femme sans culpabiliser… « Tu es sûr? » Il avait sentit toute la provocation qui existait dans la voix de Dean, et il n’était plus sûr de rien, ni du fait qu’il avait envie qu’il arrête, ni de celui qu’il n’y avait qu’Anne dans sa vie. Il commença à répondre : « Je suis… » Il n’eu pas le temps de finir que son futur beau frère s’allongea presque sur le bar. Ils étaient encore une fois sans doute trop proches, et il posa les yeux sur lui, le regard plein d’hésitation. « Tu ne m'as pas l'air très convaincu. »Il ne pu se retenir cette fois et vint poser les yeux sur Dean, alors que sa main montait doucement vers sa joue, avant de la laisser retomber, en espérant, vainement, que son geste soit passé inaperçu aux yeux de Dean. Il laissa un soupire lui échapper, il était suffisamment intelligent pour comprendre que la situation lui échappait totalement et qu’il n’avait plus aucun contrôle, ni sur ce qu’il faisait, ni sur ce que l’américain provoquait en lui. « Je…. Je suppose que tu perçois mal… ce que j’essaie de te dire… » Il laissa un soupire lui échapper.

Il laissa au jeune homme le bon soin de remplir son verre, et le porta immédiatement à ses lèvres. Il avait bien besoin de ça pour essayer de reprendre un minimum le contrôle, boire lui permettait au moins d’éviter de regarder l’américain, enfin c’est ce qu’il avait pensé, jusqu’à ce que leurs regards ne se croisent à nouveau. « J'espère que tu mens mieux à Anne que tu ne te mens à toi-même. »Heureusement, il avait repris la direction du canapé, et c’était rassurant. Plus il y avait de distance entre Dean et lui, plus il avait l’impression de reprendre un minimum le contrôle de la situation, même si dans le fond, il savait parfaitement que ce n’était qu’une simple illusion et que c’était l’américain qui contrôlait la situation. Il vida le reste de son verre en répondant enfin : « Je sais pas… J’évite juste de parler de toi avec Anne. J’ai pas envie… Qu’elle souffre. » C’était de tout autre mot qui avait faillit terminer sa phrase, des mots comme « que ça dérappe », « qu’elle nous ‘empêche de nous revoir », mais ces mots là étaient comme des mots interdits. Il posa doucement son verre, laissant la bouteille posée entre leurs verres, elle pourrait encore servir, même s’il avait déjà beaucoup trop bu en trop peu de temps. . « Comme tu le sens, mais si tu changes d'avis, je suis là. » Ca en était beaucoup trop pour son cerveau. Il fit le tour du bar, avançant d’un pas, sans doute plus décidé par l’alcool que par sa propre volonté, vers l’américain adossé au dossier du canapé.

Ses yeux vinrent se planter dans ceux de son… dans ceux de Dean. Mettre un mot sur leurs relations étaient un peu trop compliqué pour lui, surtout dans son état actuel. Ses jambes l’avaient donc planté face à lui, et après une profonde inspiration, il lâcha d’une voix à la fois désespéré et pleine de désir: « C’est tout le problème… T’es là… » Ses mains vinrent doucement se poser sur ses joues alors que son visage s’approchait lentement du sien : « Elle m’avait prévenu… T’as toujours tout ce que tu veux hein ?... » Il ne réfléchit pas beaucoup plus longtemps, trop alcoolisé sans doute, et vint doucement posé ses lèvres sur celles de Dean. Il s’en voudrait pour ça, mais déjà sa langue venait caresser les lèvres de l’américain en savourant ce contact. Il en voulait plus. Il ne savait plus comment se contrôler et bientôt, sa langue franchit doucement la barrière de ses lèvres pour venir jouer avec sa langue, et si le baiser avait été, le temps d’une seconde maladroit, il l’était de moins en moins.

Dean était particulièrement amusé par les réactions de James. Il avait déjà eu affaire à plus d'un homosexuel ou bisexuel refoulé, ils agissaient tous de la même manière, mais le jeune médecin était encore plus mignon que les autres. Il fallait dire aussi qu'il rougissait tellement facilement, Dean se demandait s'il s'en rendait encore compte, mais ça lui donnait un air tellement adorable et angélique... Ça encourageait d'autant plus Dean à continuer son petit jeu. Il le regarda prendre une nouvelle gorgée de son whisky, un petit sourire malicieux aux lèvres. Il baissa les yeux quand James lui répondit, se mordant l'intérieur de la joue pour s'empêcher de faire une remarque déplacée. Oui, il faisait tout pour ne pas souffrir Anne, c'était pour ça qu'il s'était laissé faire tout à l'heure quand Dean l'avait embrassé, et c'était aussi pour ça qu'il avait l'air de vouloir recommencer au plus vite. Le jeune homme n'appréciait pas particulièrement le fait qu'il pousse James à trahir sa soeur, mais vraiment, c'était plus fort que lui, et ce n'était pas de sa faute à lui si le jeune médecin craquait, si ? Il n'était pas responsable de lui. C'était en tout cas ce qu'il se disait pour essayer de faire taire la culpabilité qui aurait pu tout lui faire arrêter. Non, lui non plus ne voulait pas blesser Anne, et pourtant, il était bien là, et il n'avait qu'une seule envie, mettre sa soeur de côté et profiter de son futur beau-frère pour l'instant.

Il frissonna malgré lui en voyant James reposer son verre sur le comptoir et se diriger vivement vers lui. Il ne savait pas s'il devait se méfier ou non, mais tout ce qu'il savait, c'était que le jeune médecin avait apparemment décidé de passer à l'action. Il s'attendait à moitié à ce qu'il vienne l'engueuler pour jouer de cette façon avec ses nerfs, mais apparemment il avait surestimé la volonté de James de ne pas blesser sa soeur. Ou bien il avait sous-estimé l'influence de l'alcool sur les états d'âme de son beau-frère. Il releva les yeux vers le jeune médecin, le défiant presque du regard alors que celui-ci restait planté devant lui. Dean passa lentement sa langue sur ses lèvres, son sourire malicieux toujours au coin des lèvres. Il faillit lui demander ce qu'il avait à lui dire, mais il préférait le laisser prendre le temps qu'il lui fallait, il ne comptait pas le brusquer maintenant. Un nouveau frisson vint le parcourir des pieds à la tête quand James posa ses mains sur son visage. Dean n'avait pas raté le désir qui faisait légèrement trembler sa voix, et il aurait menti s'il avait dit que ça ne lui plaisait pas. Il allait répondre quand James vint poser ses lèvres sur les siennes. Cette fois-ci, il n'essaya pas de le forcer, il attendit que ce soit le jeune médecin qui vienne en réclamer plus avant de le laisser faire. Après quelques secondes, il avait du mal à se rappeler que c'était lui qui était censé contrôler la situation et il répondait au baiser sans la moindre retenue. Il vint glisser ses doigts dans la boucle de la ceinture de James et le força à se rapprocher de lui, venant au passage coller son bassin contre le sien. Son autre main, il vint la déposer sur la hanche de James, caressant doucement sa peau nue sous ses doigts. Il frotta doucement son bassin contre celui du jeune homme et laissa échapper un léger grognement de satisfaction au contact. Depuis le temps qu'il attendait pour faire ça...

Le fait que James soit revenu le chercher aussi vite lui prouvait qu'il avait bien fait de prendre son mal en patience, maintenant il n'avait plus qu'à profiter de sa récompense. En théorie bien sûr, parce qu'en pratique, il n'arrêtait pas de repenser à quelque chose que le jeune homme avait dit, et quand il recula finalement son visage pour reprendre son souffle, il posa son front contre celui de James pour s'assurer que le jeune médecin n'allait pas venir réattaquer ses lèvres tout de suite. « Elle a raison, j'obtiens toujours ce que je veux. » Souffla-t-il d'abord en plongeant son regard dans celui de James, son sourire malicieux refaisant subitement son apparition sur son visage. Il savait qu'il aurait tout aussi bien fait de ne pas revenir dessus, mais il ne voulait pas que James se serve de ça comme d'une excuse. « Mais je ne te force à rien, si tu es là, c'est que tu l'as voulu. » Il mordilla très légèrement la lèvre du jeune homme avant de commencer à défaire lentement son pantalon avec sa main qui était toujours tranquillement calée entre eux deux. Il vint doucement la glisser à l'intérieur du pantalon de James, passant en même temps sa langue sur ses lèvres. Il haussa ensuite un sourcil, ajoutant d'un ton provocateur : « Tu as encore le temps de changer d'avis si ça ne te va pas... » Il refusait de prendre toute la responsabilité sur ses épaules, il cherchait James depuis le début, il ne s'en défendait pas, mais ce n'était pas lui qui était fiancé.

Il n’était pas homosexuel. Il avait toujours été attiré par les femmes, enfin ce n’était pas exactement juste, il n’avait simplement jamais été attiré par les hommes, ça revenait au même dans l’idée, mais en pratique, visiblement pas. Il n’avait en réalité jamais attiré que par Anne et il avait toujours été heureux avec elle, et l’avait toujours désiré sexuellement, pourtant, pouvait-il encore nier que Dean aussi l’attirait ? Rien n’était moins sûr. Il laissa un soupire lui échappé en le regardant, quelque chose lui plaisait chez lui, et même si c’était nouveau pour lui, et que ça le surprenait, il n’avait plus la force de le nier et de se mentir à lui-même. Mais dans le fond, ce n’était pas parce que quelque chose lui plaisait chez lui qu’il se passerait quelque chose. Il ne pouvait rien se passer de sérieux, si quelque chose de sérieux arrivait, il ne serait tout simplement plus capable de taire la vérité à Anne et il savait qu’elle en souffrirait beaucoup trop pour qu’il puisse se le pardonner un jour. Il était de ces hommes capables de se refuser le bonheur pour privilégier celui des autres, alors si lui en venait à mourir de désir à l’égard de son futur beau frère, il s’empêcherait d’aller trop loin pour ne pas entraver le bonheur de la jeune femme. Dans le fond, c’était simplement lui qui avait le mauvais rôle, c’était lui qui devait être la personne raisonnable entre eux deux, et Dean pouvait se permettre d’être déraisonnable pour ça, parce que dans le fond, ça n’aurait aucun impact sur le bonheur de Anne parce que James serait raisonnable…

James ne tenait pas très bien l’alcool, ou plutôt n’avait-il pas l’habitude de boire autant en si peu de temps… Il aurait dû l’engueuler et le poussé jusqu’à la porte, mais il s’en était sentit incapable une fois face à lui. Ses cheveux étaient bien trop décoiffés, et son sourire bien trop fascinant pour qu’il s’en sente capable. Il sentait la peau de son visage sous ses mains et ne pu se retenir des la caresser doucement. Il avait l’impression de vouloir garder en mémoire chacun des traits du jeune homme, comme s’il s’agissait de la dernière fois qu’ils se voyaient… Il savait que ce ne serait pas le cas, mais le visage de Dean lui était inaccessible en réalité, il savait qu’il s’en voudrait dès que l’alcool aurait quitté son sang, et qu’il ne s’autoriserait plus jamais ce genre de contact beaucoup trop intime avec lui. Il avait craqué et était finalement venu l’embrasser, avec bien trop d’envie pour que ça puisse être raisonnable. Il avait l’impression que tout ce qu’il pourrait avoir de la part de Dean ne suffirait pas à calmer son désir. Il sursauta légèrement, sans quitter ses lèvres, en sentant les doigts du jeune homme venir l’agripper par la ceinture. Il n’avait pas l’habitude de ce genre de chose, du moins pas de la part d’un homme. Ils étaient bien trop proches pour qu’il puisse refuser quoi que ce soit à son cadet. Il n’avait simplement jamais été aussi proche d’un homme, et pourtant, il sentit un frisson le parcourir des pieds à la tête en sentant le bassin de Dean coller aux siens. Les décharges électriques qui le saisissaient tout entier et il ne parvenait pas à les contrôler. Il passa lentement une main dans la nuque de son futur beau frère. En sentant le bassin de Dean venir se frotter contre le sien, il ne pu retenir un nouveau frémissement et referma sa prise dans la nuque de Dean pour le rapprocher encore de lui. Il n’était pas certain d’être certain que trouver ce grognement particulièrement agréable et flatteur était normal, mais il laissa un léger soupire d’aise lui échapper.

Il laissa les lèvres de Dean lui échapper à regret alors que celui-ci vint coller son front au sien. Il ne fit rien pour l’en empêcher et ne pu empêcher ce petit sourire plein d’envie d’apparaître sur son visage. « Elle a raison, j'obtiens toujours ce que je veux. » Il l’avait bien compris, mais cette fois, ça ne fit que lui arraché un nouveau sourire, alors que quelques minutes auparavant, ça l’aurait sans doute profondément énervé, et il aurait probablement hurlé en disant que lui ne pouvait pas être un simple caprice pour lui. « Mais je ne te force à rien, si tu es là, c'est que tu l'as voulu. » Il baissa, le temps d’un instant, les yeux en laissant un petit rire amusé lui échapper. [color=indigo] « Je sais et je… »[/clor] Il n’avait pas eu le temps de réagir et sentait déjà les dents du jeune homme venir lui mordre la lèvre. Il vint capturer ses lèvres cette fois entièrement pour retenir un grognement en sentant la main de Dean commencer à traîner dans un endroit où peu de personne avaient déjà laissé traîner les mains, enfin pour être exact, où une seule personne avait déjà mis les mains… Sa main venait de se glisser dans son pantalon, et il se raidit tout entier en mordant la lèvre de Dean pour étouffer, vainement, un nouveau soupire d’aise. « Tu as encore le temps de changer d'avis si ça ne te va pas... » Il acquiesça simplement la tête en venant embrasser le cou de Dean pour étouffer un nouveau soupire plus fort, alors que ses mains venaient de se poser très bas dans le dos du jeune homme pour le rapprocher un peu de lui. Dans sa poche de jeans, son téléphone se mit à sonne au même moment et c’est le souffle court qu’il dit :. «Attends… Attends, faut… Faut que je réponde…. C’est ptêtre l’hôpital… » Il lui fit un petit sourire d’excuse en espérant qu’il ne retire ses mains de là où elles étaient le temps qu’il réponde.

Il attrapa son portable sans regarder l’écran et décrocha : « Allo ? Oh ! C’est toi… Oui… Oui bien sûr je vais trouver ne t’en fais pas ! « Il recula d’un pas sans réaliser que son jeans était toujours ouvert et qu’il avait toujours envie de sentir ses mains contre lui. « Oui Anne. Moi aussi. Je t’embrasse…. A ce soir… » Il raccrocha et jeta son téléphone dans le canapé, le regard bas, et l’air particulièrement honteux.

Dean ne s'était pas attendu à autant apprécier le contact du corps de James contre le sien, en fait, ça faisait un bon moment qu'il ne s'était pas senti aussi attiré par quelqu'un d'autre, homme ou femme d'ailleurs. Il appréciait toujours le contact physique, l'intimité avec une autre personne, le sexe brut et rien de plus, et il avait toujours détesté les gens qui disaient que c'était toujours mieux avec une personne spéciale, et pourtant... il ne pouvait pas s'empêcher de ressentir un frisson descendre le long de sa colonne vertébrale, le faisant trembler légèrement, alors que James venait simplement poser ses lèvres dans son cou. Il se mordilla la lèvre inférieure pour s'empêcher de laisser échapper un nouveau grognement de satisfaction. Il ne s'était pas attendu à ce que James se prenne autant au jeu, à vrai dire, c'était même assez bluffant, au point que Dean se demandait s'il était vraiment le premier homme avec qui il faisait quelque chose comme ça. Il aurait préféré être le premier, d'un autre côté, si ça pouvait leur permettre d'aller un peu plus loin, il ne disait pas non non plus. Enfin, vu la façon dont les mains du jeune médecin étaient venues se poser sur lui pour le rapprocher encore un peu plus de lui, il n'avait aucun doute sur la réponse de James à sa proposition. Il n'avait pas spécialement envie de s'arrêter, tant mieux, Dean adorait avoir l'impression que James le voulait vraiment, c'était terriblement excitant.

Le jeune homme grogna à nouveau mais cette fois-ci pour signaler son mécontentement alors que le téléphone de James sonnait et que ce dernier écartait ses lèvres pour pouvoir répondre. Dean leva les yeux au ciel et garda sa main dans le pantalon du jeune homme, s'amusant à le caresser doucement tandis que son futur beau-frère décrochait, le souffle encore court. Il ne comptait pas le laisser s'en sortir aussi facilement, sans compter qu'il avait assez hâte de voir comment il réussissait à tenir une conversation avec quelqu'un d'autre tandis qu'il s'amusait encore avec lui. Dean se figea cependant en entendant les murmures de la conversation de James, il ne savait pas exactement à qui il parlait mais c'était une femme, et il était prêt à mettre sa main à couper qu'il s'agissait de sa soeur. Il se mordit violemment l'intérieur de la joue, sentant sa mâchoire se serrer, tandis qu'il retirait sa main du pantalon de James. L'appel de sa soeur avait eu le don de le refroidir en tout cas, il détourna les yeux et attendit patiemment que James ne raccroche avant de recommencer à le regarder. Il haussa un sourcil, attendant que le jeune médecin ne réagisse, ne lui dise qu'il n'aurait pas dû faire ça, qu'il devrait avoir honte, qu'il allait blesser sa soeur... etc. Mais rien ne vint, apparemment cette fois-ci il préférait fixer le sol sans bouger. Dean ne pouvait même pas le blâmer, même lui avait été coupé dans son élan après l'appel d'Anne.

Il se détacha du dossier du canapé, se rapprochant ainsi de James. « Ma soeur a toujours un timing parfait. » Lâcha-t-il du ton le plus sarcastique qu'il avait en réserve avant de relever ses yeux vers le jeune homme, essayant de le forcer à affronter son regard. Le pantalon du jeune médecin était toujours ouvert et il était toujours torse nu, mais Dean avait nettement moins envie de le toucher depuis quelques secondes, s'il avait eu Anne en face de lui, il aurait probablement eu envie de la tuer. D'un autre côté, si Anne avait été là, il n'aurait pas eu l'occasion de toucher son fiancé du tout. Il se mordit à nouveau la lèvre pour s'empêcher de faire une autre réflexion déplacée et s'écarta tranquillement de James. Il se dirigea vers le comptoir et remplit une nouvelle fois son verre, il allait bien en avoir besoin. Il prit une longue gorgée, qui ne se termina en fait que quand son verre fut à nouveau vide. Il le reposa sur le comptoir sans chercher à faire preuve de la moindre finesse. « J'attends tu sais. » Lâcha-t-il d'un ton amusé avant de finalement se retourner vers James, un petit sourire malicieux – légèrement forcé aussi – au coin des lèvres. « Que tu me dises que c'était une erreur, que t'aurais jamais dû faire ça, qu'Anne ne mérite pas qu'on lui fasse ça...etc. Je connais la chanson. » Il leva les yeux au ciel, comme si ça lui paraissait particulièrement ridicule, et c'était le cas. Il pouvait voir que l'appel de sa soeur lui avait rappelé son existence et lui avait fait l'effet d'une douche glacée. « Tu préfères que j'attende que tu te décides ou bien que je parte tout de suite ? » Demanda-t-il d'un ton neutre tout en penchant légèrement la tête sur le côté. Il se doutait que James ne voudrait plus spécialement passer du temps avec lui, et encore moins reprendre là où ils s'en étaient arrêtés, après le coup de fil d'Anne. Il se retourna vers le bar pour se servir un nouveau verre, qu'il commença à siroter plus lentement cette fois-ci, fixant James en attendant une réponse.

Si Dean ne s’était pas attendu à autant apprécier ce contact, qu’est ce que James pouvait en dire… Il n’avait strictement jamais été aussi proche d’un homme, et la seule personne sur cette terre dont il avait déjà été si proche était celle qu’il allait épousée, et pourtant, ce n’était certainement pas à elle qu’il était en train de penser en ce moment même. Il n’était d’ailleurs pas certain que son cerveau soit encore capable de penser à quelque chose qui ne soit pas Dean ou toutes parties de son corps… James se sentait simplement lui-même en ce moment précis, et il n’était pas certain que ce soit une bonne chose, c’était avec Anne qu’il devait se sentir lui-même, pas avec Dean, mais il avait trop bu pour s’attarder là-dessus. Bien sûr que Dean était le premier homme pour qui il avait tant d’envie qui lui venait à l’esprit, mais James était le premier étonné de sentir les choses lui venir si naturellement. Après tout, dans le fond, ce n’était pas tellement différent d’être avec un homme ou une femme, sauf pour ce qui se cachait dans le pantalon… A cet instant précis, nul ne pouvait douter, et pas même James que si son cœur battait beaucoup trop vite et que sa respiration était beaucoup trop courte, c’était la faute du jeune américain, et non celle de sa sœur. Pourtant, à cet instant précis, il y avait autre chose de certain, c’est qu’il avait beaucoup trop bu pour parvenir à culpabiliser à cette idée…. Ce n’était pas sa faute, il avait simplement beaucoup trop bu. Et puis, c’était Dean qui était déraisonnable non ?

Il aurait pu avoir coupé son téléphone, mais il n’y avait tout simplement aucune raison à cela puisque la visite de Dean n’avait, en aucun cas été quelque chose de prévu… Il lui offrit un petit sourire d’excuse en entendant son grognement de mécontentement, mais lui fit non de la tête en sentant sa main rester dans son jeans. Il ne fallait pas qu’il fasse ça… Si c’était l’hôpital, il aurait de très gros ennui… Et finalement, ce fut bien pire que si ça avait simplement été son patron… C’était sa fiancée, le genre de personne à qui on n’a pas forcément envie de parler quand on a les mains de son futur beau frère dans son pantalon. Dieu merci, Dean avait retiré sa main en entendant le prénom de sa sœur, et James se détendit un peu au téléphone, même si Anne aurait sans doute pu sentir qu’il n’était pas comme d’habitude. Il avait finalement raccroché et alors qu’il aurait pu hurler sur Dean, il s’était simplement retrouvé incapable de dire ou de faire quoi que ce soit. Anne avait confiance en lui, et ils allaient se marier, il ne pouvait décemment pas lui faire une telle chose. Pourtant, il sentait encore les décharges électriques qui le lançaient dans le bas ventre, en hurlant vouloir que Dean revienne contre lui. Il posa ses mains sur ses tempes en fermant les yeux, comment était il sensé gérer la situation ? C’était la seule question qui résonnait dans son esprit et il était incapable d’y apporter une réponse, pourtant, à partir d’aujourd’hui, il savait que faire souffrir Dean serait tout aussi douloureux que faire souffrir Anne…

« Ma soeur a toujours un timing parfait. » Un soupire de déception cette fois, vint franchir les lèvres encore enflée du médecin. Il n’avait pas la force de le regarder dans les yeux, en fait il avait l’impression qu’il ne pourrait même plus se regarder lui-même dans un miroir. Il releva, le temps d’une demie seconde le regard, et celui qu’il croisa dans les yeux de Dean le rendit triste. Apparemment, il avait déjà réussi à décevoir l’un des deux Crawford, alors qu’il n’avait jamais voulu ça… « C’est le moins qu’on puisse dire… » Il n’avait rien trouvé de moins bateau à dire. Il n’était pas à l’aise dans ce genre de situation, si tant est que quelqu’un puisse l’être… Dean, lui, donnait l’impression d’être toujours à l’aise… Un nouveau soupire échappa à James en le regardant s’éloigner vers le bar. Il gardait les yeux baissé, le visage encore rouge de honte, pourquoi avait-elle appelé au moment où il avait commencé à laisser entrevoir quelque chose au jeune américain ?... « J'attends tu sais. » Le médecin releva la tête, l’air surpris. Il ne comprenait pas ce que Dean venait de lui dire. Que pouvait-il bien attendre ? Qu’il revienne l’embrasser ? Il n’était plus en état de faire quoi que ce soit. « Que tu me dises que c'était une erreur, que t'aurais jamais dû faire ça, qu'Anne ne mérite pas qu'on lui fasse ça...etc. Je connais la chanson. » Il soupira de nouveau en remettant son pantalon d’un air résigné. Il détestait le ton employé par Dean mais ne pouvait, pour autant, pas nier que ce qu’il disait n’était que pure vérité. . « Tu préfères que j'attende que tu te décides ou bien que je parte tout de suite ? » Il osa enfin relever le regard, croisant celui de son futur beau frère qui était en train de savourer son énième verre de whisky. Il fallait qu’il dise quelque chose, Dean n’était pas le genre de personne à qui on répondait simplement par un silence gêné, et il inspira profondément à plusieurs reprises avant de se décider, comme pour reprendre ses esprits. « J’aurais jamais dû faire ça, Anne ne mérite pas ça. Mais toi non plus… Je suis le pire des cons. Excuse-moi… Ca n’arrivera plus… Parce que je ne veux pas vous faire souffrir. Ni elle, ni toi… » Il soupira à nouveau avant de dire, en baissant les yeux et en se servant lui aussi un nouveau verre de whisky : « C’est pas ta faute. J’ai laissé faire et… J’en avais…. Envie…. Mais ni elle ni toi ne méritait ça. Excuse-moi. Je suis désolé. » Il porta son verre à ses lèvres, le vidant d’une seule traite. Il lui fallait bien ça…

Dean aurait menti s'il avait dit que l'interruption involontaire de sa soeur ne l'avait pas agacé. Il ne pouvait pas s'empêcher de regarder James qui était en train de se rhabiller maladroitement et de maudire sa grande soeur pour son timing infernal. Juste au moment où les choses commençaient à devenir intéressantes, il avait fallu qu'elle appelle son fiancé, ça n'aurait pas pu attendre une petite demi-heure ? Il savait que c'était bien fait pour lui, qu'il n'aurait pas dû s'attaquer au jeune homme en premier lieu, mais c'était trop tard pour revenir en arrière, et puis, ce n'était pas comme si James ne l'avait pas involontairement encouragé. S'il avait eu le moindre doute que le jeune homme n'était pas intéressé, il n'aurait pas cherché à aller plus loin, ça serait resté un flirt innocent et rien de plus. Mais il savait qu'il ne laissait pas le jeune médecin indifférent, et le sentiment était réciproque, alors Anne ou pas, il avait tenté sa chance. Maintenant il regrettait presque d'être venu aujourd'hui, pas parce que ses états d'âmes refaisaient surface, non, mais parce qu'il allait probablement repartir de ce maudit appartement encore plus frustré que tout à l'heure, et ce n'était pas du tout ce dont il avait besoin après plusieurs semaines à fantasmer sur James. Alors oui, il aurait pu se montrer un peu plus compréhensif envers son beau-frère au lieu de l'agresser comme ça, mais il n'avait pas envie de faire des efforts parce qu'il savait très bien comment ça allait finir quoi qu'il fasse. Alors autant en profiter pour lui dire ce qu'il avait sur le coeur, non ?

Il prit une nouvelle petite gorgée de whisky, il allait falloir qu'il se calme un peu sur l'alcool, il commençait à recevoir ses pensées en décalé et il avait conscience de ne plus agir forcément comme il le voulait. C'était particulièrement frustrant comme sensation, et le pire, c'était que tout ce que Dean avait envie de faire – à part recommencer là où ils s'en étaient arrêtés avec James – c'était de continuer à boire. Foutu réflexe. Il se força à reposer son verre quasiment vide sur le comptoir derrière lui et à relever les yeux vers le jeune médecin, attendant toujours qu'il se décide sur ce qu'il voulait que Dean fasse désormais qu'ils n'étaient plus aussi occupés. Il écarquilla largement les yeux quand James se décida finalement à dire quelque chose. Pardon ? Il avait dû mal comprendre là, c'était la seule explication possible. Il s'excusait auprès de lui, d'accord, il ne pouvait pas lui en vouloir pour ça, il avait des raisons de lui présenter ses excuses, mais il n'aimait pas ce que James semblait penser. Qu'il l'avait blessé ? Sérieusement ? Il se prenait pour qui, Dean était là avec lui maintenant mais il aurait tout aussi bien pu passer son temps chez quelqu'un d'autre, ça aurait été du pareil au même. Il savait qu'il se mentait un peu à lui-même, et qu'il avait choisi de venir ici et pas ailleurs, mais de là à accorder le pouvoir à James de le blesser... Il y avait un véritable gouffre.

Il laissa échapper un léger rire amer quand le jeune médecin continua. Il fallait qu'il arrête d'écouter sa conscience comme ça constamment, ça devenait franchement lassant. Il ne pouvait pas simplement écouter ses envies comme il l'avait si bien dit ? « C'est bon là arrête de t'excuser. » Lâcha-t-il d'un ton qui aurait pu être un peu plus chaleureux. Il n'aimait pas la réaction du jeune homme, il aurait préféré qu'il s'énerve, qu'il lui foute tout sur le dos à la limite, mais là il avait vraiment l'impression que James essayait de le protéger et ça l'énervait. Le protéger de quoi ? Il avait changé d'avis, bah, il s'en remettrait hein. « Tu t'es comporté comme un con, j'ai compris, mais pitié ne t'excuses pas de m'avoir fait souffrir. Tu te prends pour qui ? » Lança-t-il en levant les yeux au ciel, sentant son sourire malicieux revenir éclairer son visage. Il n'arrivait pas à croire que James lui ait vraiment sorti ça. « T'inquiète pas va, je devrais m'en remettre. » Finit-il par ajouter d'un ton faussement tragique, comme s'il venait de se faire briser le coeur. Il leva à nouveau les yeux au ciel avant de se détacher du bar et de se rapprocher de James, ne s'arrêtant que quand il fut à nouveau suffisamment proche du jeune homme à ses yeux. Moins d'un mètre les séparait désormais. « Et désolé de venir casser ton délire, mais tu n'as pas fait que laisser faire. » Il n'avait pas été obligé de lui faire remarquer, mais il en avait eu envie, il était vraiment agacé par le comportement de James et dans ces moments là, il avait tendance à devenir légèrement agressif dans ce qu'il disait. « Enfin, si ça peut te faire te sentir mieux... Tu devrais aussi essayer de penser à Anne quand tu t'occuperas de ça. » Souffla-t-il d'un ton provocateur avant de faire doucement passer ses doigts entre les jambes de James. Il passa rapidement sa langue sur ses lèvres avant de s'écarter à nouveau, se dirigeant vers le canapé pour récupérer sa veste.

Anne. Il avait l’impression parfois que c’était ça la force de l’amour, que quand l’un des deux s’apprêtait à dériver, l’autre se devait d’être là. C’était en tout cas clairement ce qui venait de se passer depuis son coup de téléphone. Dean semblait plus disant, et lui se sentait bien trop honteux pour vouloir à nouveau prendre le risque de dévier, même si l’envie ne lui manquait pas, il devait ce minimum de respect à sa future femme. Il avait l’impression d’être dans un mauvais rêve, l’un de ceux dont on ne sort qu’après avoir pris une bonne douche. Combien y avait-il eu de chance qu’elle appelle pile au moment où ils s’apprêtaient à faire ce qu’ils s’apprêtaient à faire ?! Très peu, et c’est pour cela qu’il prenait ça comme un signe. Il n’était pas du genre superstitieux mais là, ça lui semblait clairement vouloir l’avertir de ne pas se laisser aller à ses envies et de penser plus loin, de penser au bonheur, à celui d’Anne, et peut-être au sien un peu. Le pire dans cette histoire était sans doute qu’il était infichu d’en vouloir à Dean. Dans le fond, il savait bien que l’américain n’était pas le seul coupable, et il s’en voulait de lui avoir donné l’impression de vouloir aller plus loin alors que c’était la pire chose qui pourrait leur arriver. Il perdrait Anne, Anne ne voudrait probablement plus adressé un seul mot à son frère, et il savait que Dean n’était pas du genre à avoir des relations sérieuses, alors une fois qu’il aurait perdu Anne pour lui, il se retrouverait seul. C’était définitivement ce qui pouvait leur arrivé de pire, et s’il devait rester la personne raisonnable des deux, il le resterait, même si son corps semblait vouloir penser autrement.

Il se sentait particulièrement mal, et il n’était pas certain d’avoir été aussi mal ces derniers temps… Il était en train de se rhabiller comme il pouvait sans oser jeter le moindre regard à son futur beau frère. Hors de question de risquer de croisé son regard alors qu’il venait d’empêcher ce qui aurait dû, ou plutôt ce qui aurait pu se passer entre eux. Il eu la folle idée de remonter, le temps d’une seule seconde, les yeux vers ses lèvres, mais dévia immédiatement le regard. Regarder ses lèvres n’étaient pas une bonne idée, pas après ce qu’il venait de se passer. C’était encore trop récent, et ça éveillait encore bien trop de choses… Il n’avait rien trouver d’autres à faire que faire ce qu’il savait le mieux le faire, s’excuser de ne pas avoir penser aux autres avant de penser à lui et à ses possibles envies à l’égard de l’américain. Dans le fond ça avait simplement dû être un test de la part de son corps, parce que jamais il n’avait été attiré par un homme, et il savait que ce ne serait jamais le cas, puisqu’il se marierait bientôt avec la plus belle des femmes, et qu’il lui jurerait, par la même occasion une fidélité pleine et absolue. Il n’aurait pas dû laisser Dean approcher autant, et il n’aurait pas dû répondre aux gestes qu’il avait eues pour lui. Il n’aimait qu’Anne et ce depuis plusieurs années, et pourtant depuis quelques semaines, depuis qu’il connaissait Dean, il avait sérieusement du mal à en être toujours aussi convaincu.

Il s’était donc excusé, en se rhabillant toujours aussi honteusement quand Dean se décida finalement à lui répondre : « C'est bon là arrête de t'excuser. » Son ton était froid, mais encore une fois, il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, il ne s’attendait pas à ce qu’il lui saute dans les bras après ce qui s’était passé. Le problème était sans doute ailleurs, si cela dérangeait tellement James d’avoir donné de faux espoirs à Dean, c’était aussi probablement parce qu’il avait eu envie que Dean continue, même si sa raison lui interdisait de l’avouer au jeune homme. « Tu t'es comporté comme un con, j'ai compris, mais pitié ne t'excuses pas de m'avoir fait souffrir. Tu te prends pour qui ? » Il vit, en relevant les yeux, un sourire sur le visage de Dean, et se mordit un peu trop fort, encore une fois, la lèvre inférieur en le regardant. « Pour personne. Je pensais juste que t’en avais … Enfin que … » autant envie que lui, c’était ça qu’il aurait voulu dire, mais il en était incapable, il n’était déjà pas capable de dire à Anne, clairement, ce qui lui plaisait au lit après tant de temps ensemble… « T'inquiète pas va, je devrais m'en remettre. » Il n’était pas certain que cela ne le rassure, et il aurait préféré une autre réponse, mais il ne pouvait pas lui reprocher sa réponse. C’est ce qu’il y avait de mieux pour eux. Lentement, Dean s’était rapproché de lui, et il releva doucement les yeux pour croiser ceux de Dean. Il se sentait bien minable d’être incapable de lui répondre. « Et désolé de venir casser ton délire, mais tu n'as pas fait que laisser faire. » Un soupire lui échappa. Il savait que Dean avait raison et c’était ça le vrai fond du problème.Je… Il n’eu pas le temps de répondre, et fut interrompu par la voix de l’américain à nouveau. « Enfin, si ça peut te faire te sentir mieux... Tu devrais aussi essayer de penser à Anne quand tu t'occuperas de ça. » Il arqua les sourcil, et réalisa finalement bien vite ce qu’il entendait pas ça. La main du plus jeune entre ses jambes le fit se raidir et rapidement revinrent les décharges électriques dans son bas ventre… Il se mordit la lèvre jusqu’au sang encore une fois pour ne pas montrer l’effet que cela lui faisait à Dean, c’était pourtant peine perdue. Il soupira de regret en le sentant s’éloigner et rouvrit les yeux pour l’attraper par le poignet alors qu’il attrapait sa veste. « T’as raison Dean… J’ai pas que laissé faire…. » Il lui relâcha le poignet, il était incapable de lui en demander advantage…

Dean savait qu’il ne se comportait pas franchement bien avec James, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Il avait essayé de ne pas prendre tout ça à cœur et au sérieux, mais après s’être fait interrompre par Anne il avait réalisé à quel point ils étaient bien partis et à quel point il avait voulu qu’ils aillent un peu plus loin que ça. Et maintenant, bien sûr, James était repassé en mode déni, et ça avait le don de l’agacer plus que tout au monde. Alors forcément, quand le jeune médecin avait commencé à le chercher sans s’en rendre compte par-dessus le marché, Dean n’avait pas cherché à savoir s’il avait raison ou tort, il avait juste répliqué ce qu’il avait sur le cœur. Il pouvait lire la confusion dans le regard de James mais il n’était plus d’humeur à trouver ça mignon, ou même à essayer de se mettre à sa place, il était juste frustré qu’Anne les ait interrompus alors qu’ils étaient si bien partis, et le fait que James recommence à jouer les innocents ne l’aidait pas à se calmer. Il pourrait au moins assumer, c’était la moindre des choses selon Dean vu ce qu’il avait fait. Il laissa échapper un léger soupir en se rendant compte que James l’avait encore mal pris. Bien sûr qu’il en avait eu envie, ce n’était pas la question. Mais Dean n’était pas d’assez bonne humeur pour avoir envie de lui expliquer, et très certainement pas pour lui affirmer qu’il avait définitivement encore envie de lui. Enfin, il se sentit déjà légèrement mieux en sentant James réagir sous sa main, il savait que ce n’était pas spécialement gentil de sa part, mais il aimait savoir qu’il avait encore de l’effet sur le jeune homme, même après qu’il soit repassé en mode ste nitouche. Et puis, ça ne pouvait pas faire de mal à James de lui rappeler qu’il ne lui était pas non plus entièrement indifférent, malgré ce qu’il semblait insinuer.

Dean haussa les sourcils en sentant la main de James sur son poignet. Il lui lança un petit sourire amusé quand il avoua finalement qu’il en avait eu autant envie que lui, il ne l’avait peut-être pas dit dans ces termes là mais c’était tout comme aux yeux du jeune homme. « Ravi que tu sois enfin capable de l’admettre. » Lâcha-t-il d’un ton faussement indifférent. Il se dirigea vers le canapé, récupéra son manteau et l’enfila dans la foulée avant de se tourner à nouveau vers James. Il aurait pu rester, le chercher encore un peu, voir où ça menait, mais il avait peur que l’appel d’Anne n’ait été assez pour le faire rentrer à nouveau dans sa coquille, et Dean n’avait toujours pas envie de tout gâcher en le brusquant. Le moment était passé, tant pis, il reviendrait une autre fois, il avait tout de même fait des progrès avec son futur beau-frère alors il ne repartait pas exactement les mains vides. Il se rapprocha de James, un petit sourire amusé aux lèvres. « On se voit Dimanche alors je suppose. » Souffla-t-il en passant lentement sa langue sur ses lèvres. « Mes parents ont hâte de revoir leur futur beau-fils. » Il leva brièvement les yeux au ciel, oui, ses parents ne parlaient que de James depuis qu’Anne le leur avait présenté, c’était assez triste quand on y pensait, mais Dean ne pouvait pas cacher qu’il avait particulièrement hâte d’être dimanche midi. Un déjeuner en famille, il aurait l’occasion de s’amuser un peu avec les nerfs de James, et c’était quelque chose qu’il attendait avec impatience. « Bonne fin de journée. » Finit-il par murmurer avant de venir déposer rapidement ses lèvres sur celles de James, juste une seconde, avant de repartir en direction du hall d’entrée. Quelques secondes plus tard il était déjà parti et en direction pour son appartement. Oui, la journée aurait pu plus mal se passer.

Terminé & verouillé.