Les histoires d'amour finissent mal en général

avec Downy et Philadelphia

C'était le début du printemps 2002, en plein mois d'avril. Tous les jeunes étaient en effervescence à cause da la fête qu'avait organisé le lycée pour célébrer la fin de l'hiver et l'arrivée du beau temps. Philadelphia ne faisait pas exception, elle qui finisait de se préparer pour la soirée où elle irait au bras de son petit-ami. Placée devant le miroir de sa chambre, elle virevoltait de droite à gauche, se comtemplant et vérifiant que sa tenue était parfaite. Elle portait une robe prune qui lui arrivait au dessus des genoux, aux fines bretelles et un dos nu avec un col en v. Il fallait que ni acroche, ni tâche apparaissent : aucun fil ne devait dépasser.
Soudain, elle entendit klaxonner. Elle pencha la tête vers la fenêtre et reconnu la voiture de son cavalier. Elle se replaca face au miroir et vérifia que son chignon à la Hepburn était bien fait. Puis elle prit en sortant de la pièce, sa pochette et une écharpe en soie pour couvrir ses épaules. La jeune lycéenne dévala les marches de l'escalier et se rua sur la porte pour rejoindre la voiture.

"Aileen, tu sors sans dire aurevoir ?"

La prononciation de son Prénom officiel lui donna des frissons dans le dos. Pourtant, elle lui avait répété plusieurs fois qu'elle préférait qu'on la nomme par son second prénom. Elle se retourna, ayant perdu son sourire et souffla bruyamment. "Maman, pourquoi tu t'entêtes à m'appeler comme çà, hein ?" Sa mère lui répondit gentillement "Peut-être parce que c'est le nom que je t'ai donné le jour de ta naissance. Dis-moi plutôt, pourquoi ne fais tu pas entrer Downy ?"
La jeune adolescente aimait ses parents mais ils savaient appuyer là où il ne fallait pas. Sans se préoccuper de sa remarque, elle reprit un visage enjouée, se pencha pour poser un baiser sur la joue droite de sa mère et ouvrit la porte en disant, avant de passer l'entrée "Parce que !".
Pourquoi les parents étaient-ils aussi curieux ? Avaient-ils besoin de toujours tout savoir ? Philadelphia n'avait pas de raison précise pour avoir décidé de donner rendez-vous à Downy à l'extérieur de sa maison. A part peut-être le fait que ses parents aimaient bien trop son petit-ami et qu'ils pouvaient resté des heures à faire ami-ami avec lui.

La lycéenne ouvra la portière et monta dans la voiture. Elle adressa à peine un regard à son partenaire et se contenta de lui demander de démarrer. Le trajet ne fut pas très long mais peut-être que pour Downy ça l'était. Sa petite-amie n'avait pas arrété de jacasser, enthousisamée par leur soirée prometteuse. Quand elle ne louait pas la beauté de sa robe, elle s'admirait dans le petit miroir qu'elle avait retirait de sa pochette ; et lorsqu'elle ne le harcelait pas de questions au sujet de sa prestance, elle lui relatait tout ce qu'ils allaient faire. Elle ne remarqua pas tout de suite qu'ils étaient arrivés sur le parking du lycée. C'est apès quelques secondes, lorsqu'elle cessa de parler, qu'elle senti que le moteur ne tournait plus.

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Deux semaines qu'il se posait des questions. Ira, ira pas ? Il avait hésité, mais bien après lui avoir dit oui, lui avoir proposé. Il était trop gentil, mais il n'aimait tout bonnement pas heurter les gens. Downy se mordit la lèvre inférieure, recalant les manches de sa chemise devant le miroir de la salle de bain. Sa mère rentrerait après son départ, comme souvent. Comme souvent, surtout, depuis que son père était six pieds sous terre. Clarkson déglutit et poussa un soupir. Il était le loser fini du lycée. Celui qui avait appris à se sortir d'un casier sans l'aide de personne si cela était nécessaire, qui avait eu l'habitude des railleries, et qui rongeait son frein. Tout cela parce qu'il n'était pas populaire. Qu'il était un peu discret et effacé, qu'il passait son temps en fond de classe, qu'il n'était pas un cancre ni un génie, et qu'il n'était pas le plus sportif. Dans cette hiérarchie lycéenne, il n'était techniquement que du vide. Rien. Rien du tout. Et puis Phil s'était intéressée à lui. Et ils avaient terminés ensemble. Qui l'aurait cru ? Elle, la populaire pimpante, lui, le loser effacé. Qui l'aurait cru... D'autant plus que Downy songeait à la meilleure façon de la quitter, depuis récemment. L'impression de n'être qu'un objet, cet amour à sens unique, il ne voulait plus qu'on se paye sa tronche. Quand il avait du faire le deuil de Frank, son père, qu'il avait retrouvé mort, quelques mois plus tôt, elle n'avait pas été d'une grande aide. Oui. Il était mignon, et elle se servait de lui. mais Downy ne pouvait pas s'en convaincre totalement et définitivement. Beaucoup.Trop.Gentil. Il déglutit et passa une main dans ses mèches brunes. Passe-partout. Il y en avait des pelletés, des garçons comme lui, au dehors. Il prit une belle inspiration, ressortit de la salle de bain et dévala les escaliers. Le temps de griffonner un post-it collé avec hâte ensuite sur la porte du frigo, rappelant à sa mère qu'il n'était pas là, et il était déjà au volant de sa voiture.

L'adolescent s'arrêta devant la demeure de Philadelphia, et coupa le contact. Elle lui avait bien stipulé de ne pas venir et rentrer. Drôle de façon de s'accueillir et s'occuper d'un cavalier, mais qu'importe. C'était sûrement parce que Dow était trop sympathique pour refuser de discuter, et que ses parents les auraient retenus. Elle rentra dans la voiture sans un regard pour lui. Il lâcha un petit "Salut.", une pointe de dépit s'incrustant dans sa voix. Le trajet promettait d'être long. Et le fut. L'écouter parler de sa robe, de son maquillage, de ci et de cela aurait pu être drôle une minute, pas durant tout un trajet. Il opinait et lui dédia quelques compliments, accompagnés de son sourire à croquer, mais au fond, l'âme n'y était pas. Il allait au lycée avec cette fille mais voulait la larguer en douceur. C'était sûrement pas la marche à suivre en général.. Arrivés sur le parking, il coupa le moteur. La lycéenne sembla mettre un temps à s'en rendre compte. "On y va ?" Il se mordilla discrètement la lèvre inférieure, descendant de voiture pour aller lui ouvrir sa porte. Bon sang, mais qu'est-ce qu'il ne faisait pas et ne ferait pas pour une fille... et surtout pour ne pas lui briser le coeur.. Déjà que ce genre de choses, ces fêtes, ces soirées, ces nids à populaires, ça n'avait jamais été son truc. Clarkson laissa courir ses prunelles noisettes sur la façade du lycée, décorée, l'espace d'un instant. Le lycée. Il ne collectionnait pas les amis, à part Jaymes et quelques autres. Oui, il était définitivement trop gentil et attentionné.

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avec Downy et Philadelphia

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"On y va"

Philadelphia tourna la tête vers lui, le regardant sortir de la voiture pour ensuite lui ouvrir la portière. A son tour, elle quitta l'habitacle, se positionnant face à l'établissement scolaire qu'elle se mit à contempler. Une immense bannière dansait au gré du vent, juste au dessus des portes principales, et où il était écrit en lettres Violettes sur un fond blanc : "Bal du printemps 2002". D'autes jeunes allaient et venaient tandis qu'un son rythmé s'extirpait des portes et des fenêtres. Il s'agissait de "The Game Of Love" de Carlos Santana et Michelle Branch, la chanson classée au top 10 et que tout le monde avait sur son lecteur CD portable. Séduite par la mélodie, Philadelphia glissa sa main droite sous le bras de Downy, où elle finit pas l'y déposer gracieusement avant d'encourager le lycéen à rejoindre la salle où l'action se déroulait vraiement

Pour la première fois, depuis qu'il était venu l'a chercher, la lycéenne posa ses yeux sur lui plus de cinq secondes. On ne pouvait pas s'attendre à un miracle vestimentaire de la part d'un perdant comme lui, ni à ce qu'il se transforme du jour au lendemain, en un apollon à la classe incomparable, mais il était présentable. Sans s'arrêter de marcher, elle passa doucement sa main gauche sur le colle de la chemise de ce dernier et épousseta du revers de la main les poussières qui apparaissaient sur sa veste. Les yeux fixés sur le vêtement, elle lui dit "Maintenant c'est bien mieux, non ?" Le large sourire qu'elle affichait ne perdait pas d'intensité et elle commencait à balancer les épaules sur la rhytmique et leva les yeux pour lui sourire et y déposer un léger baiser sur ses fines lèvres. En se détachant, elle l'observa un peu et le trouva... bizarre, détaché. C'était de plus en plus fréquent d'ailleurs. Philadelphia commencait à en avoir marre de son attitude, toujours à gâcher la joie des autres, et surtout celles de ses camarades populaires. Elle aurait pourtant dû s'y attendre. Downy n'était pas de ceux qu'on mettait dans la case des joyeux lurons, surtout ces derniers temps. Phil se demandait pourquoi elle l'avait choisit lui, il était certes le plus mignon de sa catégorie mais le plus barbant. Le couple n'avait rien en commun : Les amis de l'une étaient plus que cool et cex de l'autre étaient ordinaires. Ils n'aimaient pas les même choses et n'avaient pas la même vison des choses. L'une des pire expériences qu'il lui ait affligé est une séance au cinéma : le garçon lui avait proposé d'aller voir Stars war II ! Durant tout le film, son sang avait boulli en elle et lui avait fait une crise sur le chemin de retour. Sans blague ! après qu'ils aient été voir Fashion victime à la demande de la jeune fille, il lui imposait ça. Du coup, ils n'avaient plus retenté l'expérience, tout comme les sorties avec leurs amis respectif. A cause de ces rencontres du 7ème type, elle avait failli perdre ses amis et autres fans. Si cela continuait, sa ravissante cavalière s'assurait de régler cette histoire... une fois pour toutes. Pourtant, elle n'avait pas que de mauvais souvenirs. Elle souria intérieurement en se remémorant les débuts de leur histoire, la tendresse de leurs caresses et puis il était si différent des autres, moins terre à terre.
Ils étaient entrés et avaient fait une entrée plutôt remarqué : la majorité des élèves s'étaient tous rassemblés, ils étaient tous là pour voir le couple de l'année, le plus atypique et étonnant qui soit, celui qu'ils n'auraient jamais imaginé, même pas dans leur cauchemards les plus fous.
Philadelphia avançait au bras de son petit-ami à la façon d'une miss paradant sur un char, en moins spéctaculaire bien sûr. Elle se pencha légerement vers lui et murmura "Tu vois, ce qu'on aurait loupé si on serait arrivés une heure plutôt comme tu l'avais suggérer ? Alors arrête de faire cette tête et profite !" Non mais franchement ! Combien d'autres fois saisirait il une telle opportunité de partager la notoriété de Philadelphia Mitchell ? Certainement jamais.

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Il n'était pas le plus grand, ni le plus costaud. À peine devait-il peser soixante-dix kilos tout mouillé pour son assez peu glorieux mètre quatre-vingt raté de trois centimètres. Il devait porter des lunettes pour lire, des comics d'ailleurs en général. Il essayait de ne pas se faire remarquer pour passer au travers des mailles du filet, mais c'était grandement raté, vu comment certaines personnes s'étaient attachées à lui, dirons-nous. Il était le type du fond de la classe qui avait pris français et histoire en option. Il était celui qu'on laissait assez facilement sur le banc de touche pendant les heures de sport, soit parce qu'on avait pas trouvé d'équipe pour lui, soit parce qu'il s'était fait virer du terrain. Il courait très bien, pourtant, on lui avait toujours dit.. Enfin bref. Oui, ce type qui n'avait jamais été gâté par la vie et préféré se réfugier à la bibliothèque du lycée avec du Nirvana dans les oreilles pour lire des Batman. Déjà, l'air qu'il entendait en sourdine, sortant du lycée, eut un effet assez peu idéal sur Downy. Bon sang, il pouvait écouter de tout, mais là, non. Supplice ultime pour ses pauvres oreilles, du tube de l'été en devenir diffusé à fond dans les locaux, sirupeux à souhait. Downy battit des paupières, interloqué, sentant que Phil épousseté sa veste. "Ah euhm.. merci. J'ai pas encore d'yeux dans le dos." Il esquissa un petit sourire à l'adresse de l'adolescente, mais, reposant son regard ailleurs, pinça les lèvres. Quel couple ils pouvaient former. Une chose était certaine, c'est que avec Mitchell, il ne retenterait plus rien au niveau culturel. Devoir regarder Pretty Woman et Titanic dans la même journée en contrepartie d'Apocalypse Now, ça ne serait plus supportable très longtemps. Il servait déjà de porte-manteau, de porteur de sacs, de vêtements, ainsi que de portier quand elle l'embarquait dans ses escapades shopping.

L'entrée. Et l'envie assez profonde d'aller se terrer autre part, qu'on arrête de les regarder. Un peu plus et il aurait l'impression d'être coincé sous l'oeil d'un tout nouveau Big Brother. Downy avait son petit orgueil, et son honneur, mais ce n'était pas ainsi qu'il se voyait l'entretenir. Faire bonne figure, alors. Ils formaient le couple le plus insensé de l'année.. voir du siècle. Elle semblait heureuse, star d'un soir, et Clarkson s'en voulut intérieurement encore de penser sérieusement à leur séparation depuis quelque temps. Il aimait bien Phil. Plus que bien, même. Mais dans leur couple, il y en avait un qui donnait, et l'autre qui recevait tout. Allez deviner qui avait quel rôle... En fait, c'était plus sérieusement depuis son anniversaire, finalement assez récent, qu'il avait commencé à ouvrir les yeux. Il fêtait ses 18 ans, bon sang ! Et non, elle n'avait pas semblé se rappeler que ce 24 février-là, il se passait quelque chose. Non, franchement, il y avait de quoi se poser des questions sur leur couple. Downy, celui qui ne cherchait qu'à ce qu'on lui foute la paix, Downy, qui contrairement à beaucoup, restait dans le flou artistique sur son avenir et ce qu'il ferait à la fin de cette dernière année de lycée... Et Phil. L'étoile brillante, celle qui faisait des couloirs de l'établissement des podiums. Le jeune homme déglutit, serrant assez discrètement les mâchoires à l'entente de sa remarque. Encore, et toujours, quelque chose à redire. "Phil.. S'il-te-plait, tout le monde nous regarde toujours comme ça au lycée en général, je vois pas idéalement ce qu'on aurait pu louper." Un peu plus et le ton légèrement suppliant y était. Si la soirée commençait si bien, c'était certain que ses doutes sur le fait si ils devaient ou non mettre fin à leur relation s'évaporeraient dans peu de temps.

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