La belle Constance Swanson voyait sa vie sous un tout autre angle depuis quelques temps. Sa rencontre avec Jaymes Weeler n'aurait pas pu aussi bien tomber. En plus d'avoir l'argent, le charmant homme d'affaire était beau, amusant et drôle. Il lui avait si gentilement proposé un poste de hôtesse au casino qu'elle prenait avec coeur. Contrairement à tout ce qu'elle avait entreprie dans le passé, la brunette se sentait à l'aise et ne comptait pas corompre ses chances de percer et continuer à bosser là-bas. La ponctualité n'était pas son fort, mais elle comptait surmonter tout ça. Ainsi, dès l'aube, la belle brunette se réveilla dans son petit appartement merdique, s'occupa de ses cheveux et enfila l'uniforme du casino. Ensuite, elle roula à bord du métro jusqu'au casino et entra à l'heure pile. Une chance, elle n'était pas en retard bien que c'était à un doigt de l'être. Constance ne savait pas si Jaymes lui aurait fait une scène, elle ne voulait pas arriver jusque là de toute manière. Elle commença sa journée, un riche client était en visite à Detroit et elle devait lui donner tout ce qu'il voulait pour qu'il soit à l'aise complètement. Elle lui procura la chambre de luxe, un rendez-vous au spa et une table pour gros joueur ainsi qu'un serveur de cocktail à disposition. La belle faisait son travail à merveille en plus d'une touche de sympathie dans sa voix. Lorsqu'elle eut terminée avec ce client, la belle alla rejoindre son compagnon dans son bureau. Elle toqua à sa porte et afficha un grand sourire sur ses lèvres. « Charmant patron ! Je viens de terminer ma journée ! Est-ce que je vous dérange ? » Dit-elle en souriant de pleine dents. Constance s'avança dans le bureau et prit place sur le banc devant le bureau de son copain, observant ce qu'il faisait à l'instant.

De nouveaux jours étaient arrivés dans la vie de Jaymes. il n'était plus seul, il avait trouvé une jolie jeune femme qui lui apportait beaucoup de bonheur et en plus de cela, elle travaillait au casino. Il n'y avait donc aucune ombre au tableau et Weeler pouvait travailler la tête en paix. Encore un jour où il avait du boulot par dessus la tête mais il était d'excellente humeur, il sifflotait devant ses dossiers, riait au téléphone et faisait des compliments à ses employés, la belle vie en somme. Malgré le retard qu'il avait pris dans certains dossiers, il avait la sensation que rien ne pourrait le mettre en rogne et il adorait avoir cette impression qui lui collait à la peau depuis qu'il était en couple avec Constance Swanson. Une jeune femme dynamique, drôle, un brin fauchée et malchanceuse mais Tyler ne voyait pas d'autres avenirs que celui qui transparaissait lorsqu'il la regardait. Il avait envie que cette relation marche, cette fois il ne ferait pas l'erreur de mettre le casino avant le plus important.
La journée avançait rapidement et l'heure de la débauche pour la plupart des salariés avait sonné. Quand à Jaymes, c'était souvent une autre histoire vu les choses qu'il avait à gérer lorsque plus personne n'entrait dans son bureau. Toujours de la bonne humeur sur son visage alors qu'il signait quelques factures de fournisseurs. Puis, quelqu'un toqua à la porte. Jaymes leva le bout du nez et aperçut Constance dans l’encadrement alors qu'il l'invitait à entrer dans la grande pièce. Elle vint s'asseoir devant lui alors qu'il continuait de signer quelques feuilles. Sa petite amie lui demanda si elle le dérangeait et le jeune PDG lança un regard tendre dans sa direction avant de poser son crayon et de lui baiser la main, en parfait gentleman.

Absolument pas, ma douce. Ouah déjà fini? La journée est passée en accéléré dis moi et j'ai l'impression d'avoir autant de travail qu'en arrivant mais bon... Dis moi, qu'est ce qui t'amène?

Contrairement à ses habitudes, Constance avait travaillé comme une dingue. Elle n’avait pas fait de pause et s’était défoncée au boulot. Elle qui pouvait être parfois si lente, sans intérêt et peu ponctuelle, sa première journée de travail ici au casino était bien différente. Elle comptait changer ses habitudes et devenir une bonne employée. Elle ne voulait pas faire honte à son patron qui était son nouveau petit-ami et au reste de l’équipe administrative. Swanson ne souhaitait pas que Jaymes regrette sa décision, il avait été si gentil avec elle depuis leur rencontre et encore plus pour lui avoir proposé ce job. Elle affichait donc un grand sourire face à cette fin de journée – toutefois bien épuisante – Elle s’appuya contre le bureau et posa une main sur sa nuque. « Ouais terminée ! C’était très amusant, j’ai adoré, mais là, je suis complètement crevée ! Il faudrait que je me repose un peu, bien qu’avec le matelas que j’ai à l’appartement, je ne risque pas de me reposer vraiment, mais ce n’est pas bien grave, j’adore mon nouveau job ! » Elle tapa des mains comme elle semblait si bien le faire et sourit. Elle fit le tour et posa ses bras autour de Jaymes malgré qu’il reste devant son bureau. « Non non, rien de particulier à demander, je ne veux pas te déranger trop longtemps, je voulais te remercier pour le boulot ! Tu es parfait mon cher ! et si beau derrière ce grand bureau ! » Elle humecta ses lèvres et sourit. La brunette soupira ensuite lorsqu’elle vit la pile de dossier sur le bureau de son compagnon. « Merde ! C’est du boulot être PDG ! »

Une bonne surprise était venue déranger Jaymes pendant ses heures de travail. En entendant la porte claquer, il vit Constance, sa nouvelle petite amie pénétrer dans la pièce. Elle semblait fatiguée mais infiniment heureuse de sa journée. Jaymes lui sourit instantanément, il avait espéré depuis leur rencontre la voir plus souriante, elle avait une vie assez difficile et Weeler arrivait à arranger cela avec sa sympathie et sa courtoisie habituelles. La jeune femme prenait à la plaisanterie désormais sa situation d'antan: manger des fruits pourris, se promener sans un souci, avoir un travail d'esclave et une patronne tyrannique, tout cela était derrière elle et on percevait que le regret n'était pas présent. Le seul problème restant à régler à en juger par son discours était bien son habitation mais même à cela, Jaymes avait une solution secrète. Il n'en avait encore pas parlé à Constance mais il avait pris sa décision quelques temps plus tôt. Certainement que le moment opportun était arrivé. Il regarda la jeune Swanson sourire et fouilla dans ses poches avec ce regard mystérieux toujours fixé sur elle.
Toujours avoir plus d'un tour dans son sac, c'était bien Weeler tout craché. On ne devinait pas ses intentions et il ne les dévoilait que rarement. Il aimait faire de l'effet aux gens après coup et certainement que ce soir-là, ce serait le cas. Il finit par en sortir une clé, la fameuse clé de la villa d'ailleurs. Il la posa sur le bureau et recroisa les bras, le sourire toujours présent.

Tant mieux que tu aimes le boulot! C'est ce que j'espérais. Quant au vieux matelas, c'est une vieille histoire, enfin si tu le souhaites... La villa est tout à toi. C'est de ça dont je voulais te parler en fait. Avec le boulot, je n'ai pas eu le temps. Je sais que ça semble précipité mais avec toi, je suis persuadé de pouvoir construire quelque chose alors je tente ma chance... Tu veux emménager?

En rendant une petite visite à son nouveau compagnon, Constance n’imaginait pas recevoir une proposition de la sorte. Elle fréquentait le jeune et séduisant Jaymes Weeler depuis plusieurs mois déjà. Elle se souvenait encore de sa rencontre avec le beau blond lors d’une maladresse de sa part directement au supermarché. Le coup de foudre avait peut-être été provoqué par l’abus d’argent du jeune Weeler, mais pour la brunette, l’amour – le vrai – était là. Elle l’aimait sincèrement et plus que tout le jeune président du casino et pas seulement pour son portefeuille bien garnie cette fois-ci. Elle souhaitait vraiment continuer sa vie avec lui et même peut-être un jour fonder une famille et vivre heureux. Serait-ce possible ou bien s’imaginait-elle un scénario de princesse un peu trop rapidement ? Enfin bref, la belle tourna le dos à son homme quelques minutes, elle regarda ce que possédait Jaymes sur son bureau et lorsqu’il commença à lui proposer une vie commune dans sa villa, le visage de Constance changea – bien qu’elle était de dos à Jay – elle fronça les sourcils et laissa entrevoir un immense sourire qui se dessina en cinq étapes sur le visage de la brunette avant qu’elle se retourne d’un grand bond vers l’arrière telle une chorégraphie de danse professionnelle. « Tu es sérieux Jaymes ! C’est trop gentil de ta part, je t’adore mon prince charmant tu sais ! Ma vie ne sera plus jamais aussi merdique qu’elle ne l’était ! C’est terrible ! Tu me sauves la vie tu sais, il va falloir que je te redois tout ce que tu m’as donné pour le reste de mes jours en tout cas ! Mon dieu, c’est sûr que j’accepte mon chéri ! Et si ça ne te dérange pas, je peux bruler mes affaires et m’installer illico chez toi ! » Dit-elle en plaisantant, malgré qu’elle ne tenait pas réellement à ce qu’elle possédait !

Aller de l'avant, chose que Jaymes n'avait pas faite depuis des années. Il avait toujours eu cette satanée habitude de vivre dans le passé, de toujours regarder en arrière comme si tout ce qui lui arrivait était la vérité absolue, une fatalité impossible à détourner. Lauryn avait été la seule femme de sa vie jusqu'ici, il ne savait pas s'il était réellement capable de se jeter corps et âme dans la vie de quelqu'un d'autre mais il était prêt à essayer. Constance était différente en bien des points: elle avait cette joie de vivre à toute épreuve, cette équilibre d'optimisme qu'il n'avait jamais connu et après ces années de dure labeur, il en avait réellement besoin. Dans un geste infiniment lent, il avait posé les clés du bonheur sur son bureau, souriant nettement comme si cette issue avait été une évidence depuis l'épisode des pommes quelques mois plus tôt. Il vit la jeune femme se retourner vers lui, le bonheur affiché dans ses pupilles alors que le PDG terminait son discours de persuasion. Il n'avait pas eu grand chose à faire finalement puisque Swanson semblait conquise par avance.
Elle plaisanta même sur l'état de ses biens une nouvelle fois, ce qui laissa le sourire de Jaymes se transformer en léger rire. Il baissa ensuite son regard vers le sol, comme pour apprécier la singularité de ce moment. L'instant où il dépassa ses regrets, son passé pour affronter son futur, imaginer sa clémence. Il finit par relever le regard en direction de la jeune femme, ne disant rien. Lorsqu'il parla enfin, il savait qu'il ne pourrait retourner en arrière. Profiter de cet instant, comme la promesse d'une nouvelle éternité.

Absolument sérieux. Tu peux déjà installer tes affaires. Evite de les brûler, ce sont quand même des souvenirs...

Il attrapa les clés avant de les tendre à Swanson. Une nouvelle vie qui commence, un nouveau sourire à pérenniser.

Constance n’en croyait toujours pas ses yeux. Elle allait vivre avec Jaymes dans sa somptueuse villa, au revoir les rats et les problèmes d’isolation. Depuis l’arrivée de l’hiver à Detroit, la pauvre femme devait faire face à de grave problème de froid, son chauffage n’était qu’utile une fois par semaine – sans ça, elle voyait sa facture d’électricité quadruplée d’un coup – elle dormait dans un amas de vielles couvertures et édredons pour lui permettre de combattre le froid hivernale de l’époque. Un sourire qui ne s’effaçait pas gagnait la tête de la brunette. Elle était presque sur un petit nuage et tentait de se calmer un peu. Elle ne souhaitait pas effrayer son nouveau copain et lui faire regretter sa décision. La belle s’approcha du bureau, échangea un grand baiser à son chevalier et attrapa les clés. « C’est vraiment un magnifique cadeau ! Nous allons pouvoir profiter d’une vie à deux maintenant ! En plus, noël approche si vite, c’est vraiment un cadeau que tu me fais mon cher prince ! Je ne pourrais jamais t’offrir quelque chose d’aussi bien ! » Dit-elle en souriant. Elle tapa des mains et pensait à tout ce qu’elle pourrait faire désormais. « Il va falloir que tu me fasses faire une map de la villa, parce que je risque de me perdre souvent ! Avec l’appart que j’avais.. ou sinon, tu investies dans une assurance vie au cas où je disparais ! Tu pourras au moins toucher une coquette somme pour ça ! » Swanson plaisantait évidemment. La brunette était toujours très euphorique face à cette proposition, jamais elle n’avait été aussi intime avec un homme et elle se sentait très heureuse. Oui, elle avait été avec des hommes et se trouvait loin d’être vierge, mais vivre une vie de couple en cohabitant avec un homme, c’était sans doute une véritable première pour Constance et ça l’a remplissait de bonheur. Elle était très chanceuse de l’avoir trouvé ce jour-là.

Une nouvelle vie s'offrait à Jaymes désormais. Il n'en revenait toujours pas du pas qu'il venait de franchir avec Constance: habiter avec elle, dans sa villa, à partir d'aujourd'hui. La dernière fois qu'une telle proposition avait été mise sur le tapis, c'était avec Lauryn quelques années auparavant. L'homme espérait que l'histoire aurait une meilleure fin que la précédente surtout. Dans tous les cas, la réaction de Swanson était atrocement plaisante à voir; elle était clairement surexcitée et ravie de quitter son appartement plus que miteux. C'est donc avec un sourire aux lèvres que Jaymes accueillit la jeune femme dans ses bras pour un baiser avant qu'elle n'attrape les clés et se réjouisse verbalement de la situation. Weeler l'écouta parler et ne lâcha surtout pas son sourire alors qu'elle lui assurait qu'elle était incapable de lui rendre un cadeau de même nature. Le chef d'entreprise n'en était pas si certain.

Voir ta réaction me suffit amplement comme cadeau va! Dan ces cas là, tu es officiellement une princesse. Plutôt sympa comme titre...

La jeune femme continua à plaisanter et Jaymes était soudainement de si bonne humeur qu'il était prêt à avaler les trois cents dossiers qui traînaient encore sur son maudit bureau. Il avait finalement la chance de son côté et n'hésita pas à partager tout cela avec Constance.

Aucun souci pour la carte mais je t'assure que tu t'habitueras très vite à la grandeur. Hors de question que je te retrouve trois jours plus tard affamé dans le coin du garage. Alors, on fera une visite et tu prendras des notes si vraiment, tu as peur!

Il rit quelque peu avant de jeter un oeil à tout son travail en attente. Les choses s'arrangeaient et pour le mieux finalement..

Constance Swanson croyait en un rêve. Elle n’aurait jamais imaginé vivre un rêve comme celui-ci. Un prince charmant, un véritable amour, de l’argent, tout pour vivre heureux jusqu’à la fin des temps. Enfin, elle l’espérait de tout son cœur. Jaymes avait croisé son chemin au bon moment – sans cette pile de pommes sur le plancher du supermarché, sans doute qu’ils ne sauraient jamais rencontrés – la brune en était totalement consciente. Plus jamais la pauvreté, Constance se le promit. Ainsi, l’hôtesse sourit à son compagnon et ajouta d’un ton toujours aussi pleine d’amour et d’espoir. « Je ne peux que bien réagir charmant ! Tu m’offres la lune mon cher monsieur Weeler ! » Lança-t-elle en souriant. Elle lui échangea un autre baiser et se releva. La petite blague qu’elle avait prospéré quelques minutes plus tôt fut complété par son hôte. Elle éclata de rire et ajouta. « De toute manière, même si je suis retrouvé dans le garage, je suis certaine que mon estomac s’est habituée à ne rien manger ! Je pourrais survivre sans doute des jours sans manger ni boire ! Je suis prête pour ta villa mon cher ! » Elle sourit, pleine de joie. Soudainement, un homme toqua à la porte du bureau de Jaymes. Constance s’arrêta dans sa folie et se retourna, souriant poliment au policier qui entra. « Bonjour Monsieur Weeler, je suis présentement ici pour mademoiselle Swanson. Je pense qu’il s’agit d’une de vos hôtesses ! » Constance arqua un sourcil embêté. « Oui, c’est moi, que se passe-t-il ? » Elle craignait qu’on l’aille prise en flagrant délit en train de voler dans un supermarché ou à la station-service du coin. « Je vous offre toutes mes condoléances, nous avons découvert ce matin le corps de votre amie, mademoiselle Mia Anderson ! » Le regard de Constance changea totalement. Elle figea sur place, ne sachant pas quoi répliquer à ça.

Enfin, Jaymes voyait le bout du tunnel. Il vivait à nouveau et avait retrouvé l'espoir d'avoir une vie simple, tranquille et pourtant heureuse. C'était bien la sensation qui le définissait alors qu'il avait la jeune Swanson dans les bras. Ils se connaissaient depuis assez peu mais vivaient déjà une jolie romance. Les pommes les avaient mené ici, à ce moment alors que Constance était désormais une hôtesse dans le casino de Jaymes. D'ailleurs, le PDG l'avait déjà invité à le rejoindre dans sa somptueuse villa et leur relation était lancée sur les chapeaux de roues. Swanson était joyeuse et le remercia d'un baiser alors que Weeler lui souriait franchement, les traits tirés par la fatigue de cette longue journée. Elle était pourtant loin d'être finie pour lui. Encore une masse de travail l'attendait mais il comptait bien profiter de la présence de sa petite amie, bien souriante en cette fin de journée.
Celle-ci lui contait encore une fois à quel point elle se sentait bien après cette nouvelle et cela emplissait le coeur de Jaymes d'une excellente sensation. Encore une nouvelle plaisanterie signée Swanson et Jaymes éclata de rire avant de lui répondre.

Une vraie aventurière... Tant mieux alors! Comme ça, plus vite tu déménageras, mieux ce sera!

Jaymes n'eut pas réellement le temps d'appuyer ses propos qu'on toqua de nouveau à la porte. Un policier entra sans plus de ménagement et annonça une bien sombre nouvelle à sa petite amie. Weeler se tourna vers elle et constata que la jeune femme était bien sous le choc. Il réagit bien vite en la prenant dans ses bras, sentant qu'elle n'allait pas se sentir bien sous peu.

Je suis désolée Cons'... Vraiment...