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 If I lose everything in the fire # Stiles & Joan

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MessageSujet: If I lose everything in the fire # Stiles & Joan If I lose everything in the fire # Stiles & Joan EmptyMer 19 Sep 2012 - 15:41


Stiles & Joan

"If I lose everything in the fire."
« Le suicide, ce n’est pas vouloir mourir, c’est vouloir disparaître. » Disparaître, un idéal que Joan avait chéri pendant de nombreuses années. Le suicide était cette promesse : plus rien ne pourrait l’atteindre dans cette toute nouvelle étape qu’elle avait décidé de franchir. Mais était-ce le bon choix ? Désormais qu’elle souffrait comme un beau diable dans l’endroit qu’elle détestait le plus au monde, la jeune femme en doutait réellement. Une semaine, une longue semaine durant laquelle la cadette de la famille Kellers avait subi un lavage d’estomac, des trous noirs à n’en plus finir. L’effet néfaste des drogues avait détruit bon nombre de ces neurones à en juger par sa capacité à rester éveillée plus de cinq minutes. Pendant ces jours mornes, Joan n’avait reçu aucune visite, elle ne le voulait pas, la honte s’imprégnant de toute son âme au même titre que la douleur. Physiquement, Joan était au plus mal, comparable à son état après son viol. Comment avait-elle osé retomber dans cette spirale infernale, elle qui s’était jurée de reprendre sa vie en main ? Il avait suffi d’une parole, d’un simple mot pour briser tout son être. Les séquelles psychologiques engendrées par cette simple dispute avec son frère avaient détruit toute sa volonté, coquille vide désespérante que Joan ne pourrait plus combler.
Ses souvenirs étaient quelque peu flous concernant les évènements de la semaine passée. Etrangement, la jeune femme n’avait pas cherché à savoir, elle n’arrivait pas à revivre la scène dans son intégralité, un mal pour un bien certainement. Elle arrivait surtout à se remémorer la présence de Stiles à ses côtés et le manque insupportable au fond de son cœur. L’absence. Le remords. La honte. Toutes ces émotions avaient envahi tout son être depuis qu’elle s’était réveillée de ce mauvais rêve. Si seulement cela n’avait été qu’un cauchemar… Joan savait pertinemment qu’elle était allée jusqu’au bout de son geste, elle était prête à abandonner le combat ce jour-là, balayant sa promesse envers Ethan, balayant toutes ses valeurs pour un simple désespoir fugace…

Une nouvelle intervention du personnel médical et Joan vit le jour à nouveau. Elle avait enfin quitté les soins intensifs pour une chambre identique à toutes les autres. A en juger par la lumière qui lui transperçait les yeux, il devait être le début de l’après-midi. Joan sentait encore cette douleur insupportable mais la dose de morphine administrée commençait à agir en bonne et due forme. Une nouvelle journée à affronter, à tenter de survivre alors qu’il y a peu, l’intention était bien contraire. Lutter contre les larmes, lutter contre ses pauvres souvenirs, oublier qu’en dehors de cet endroit monotone, Joan avait détruit la vie de deux autres personnes. Comment la jeune femme affronterait-elle leur regard ? Une nouvelle larme perla au coin de son œil droit, elle n’en avait pas l’intention. Si seulement son corps était capable de supporter son poids, elle aurait pu s’échapper loin d’ici. Joan attendait donc son moment, la mort lui avait échappé, peut être que la vie lui ferait un cadeau. Le doute s’empara de la moindre parcelle de son être : le pardon était-il possible ? Pouvait-on tout recommencer ? Kellers n’eut pas le temps de réfléchir à la question. Une infirmière entra dans la chambre un sourire sinistre sur le visage. Joan voyait tous ces gens comme des menaces depuis sa première hospitalisation, résultante d’un traumatisme majeur. L’inconnue prit ses constantes en lui parlant de la pluie et du mauvais temps, Joan ne décrochait toujours pas un mot. Qu’avait-elle à lui dire de toute manière ? « J’ai tenté de porter atteinte à ma vie la semaine dernière, tu crois que la météo m’importe ? », non certainement pas alors elle se taisait jusqu’au départ de l’intéressée. En vain. La jeune infirmière restait là à la regarder d’un air qui se voulait compatissant, Joan détestait cela mais elle tenta un faible sourire en espérant que cela serait suffisant pour la satisfaire. Au lieu de cela, elle vint se poster aux côtés de Joan.

« Même sans espoir, la lutte est encore un espoir. Vous finirez par vous en rendre compte. J’espère que la personne qui attend depuis presque vingt-quatre heures votre véritable réveil vous ouvrira les yeux.»

Sans en dire plus, l’employée disparut de la chambre laissant Joan dans un profond désarroi. Lequel des deux personnes les plus importantes de sa vie aurait-elle à affronter aujourd’hui ? Elle eut bien vite la réponse lorsqu’elle vit le visage fatigué de son frère entrer dans la pièce. Emacié, amaigri, Andy voyait enfin les effets de la vie sur le physique de Stiles. Avait-elle réellement été si aveugle pour ignorer son appel de détresse ? Une once de regret passa dans son regard et elle préféra regarder du côté de la fenêtre pour éviter le contact électrique des yeux de l’aîné Kellers. Elle sentit qu’il s’asseyait à côté du lit tout en douceur sans vouloir parler pour le moment. Au bout d’un temps indéterminé, Joan ne supporta plus ce silence, elle y interprétait une douleur sans nom, une culpabilité vivace et tout un tas d’émotions qu’un homme comme Stiles, aussi intègre, ne devrait pas ressentir. C’est avec surprise qu’elle voulut entamer un semblant de conversation pour lui faire comprendre, pour lui faire oublier ce stupide geste qui avait détruit la dernière chance pour eux de conserver ce lien de fraternité intact. Elle ne le regarda pas d’abord, toujours concentré sur le paysage au dehors, cette liberté qu’elle espérait gagner une fois qu’elle aura mis les choses au point.

« Efface ce visage triste et coupable Stiles, je ne recommencerai pas si tu t’en inquiètes. »

Elle posa enfin son regard sur son frère, retenant les quelques larmes qui avaient une envie folle de perler au coin de ses yeux.
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Stiles C. Kellers

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Stiles C. Kellers

AGE : 34
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ANNIVERSAIRE : 15/10/1990
EN VILLE DEPUIS LE : 21/07/2012
AVATAR : Jake Gyllenhaal




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MessageSujet: Re: If I lose everything in the fire # Stiles & Joan If I lose everything in the fire # Stiles & Joan EmptyVen 21 Sep 2012 - 12:35

Une balle. Une autre.
Chacune tirée avec une rage et une haine qui marquait chaque trait de son visage. Continuer. Ne plus s'arrêter. Chaque balle était tirée dans son corps en même temps que dans le pantin de papier face à lui. Chaque jour depuis une semaine. Chaque soir, le même rythme, le même rituel. Chaque nuit, chaque garde qu'on lui refusait à l’hôpital de peur qu'il se précipite dans sa chambre, chaque regard de pitié. Chaque soupçon sur lui, sa vie, sa personne et sur elle.

Une balle. Une autre.
Il n'avait pas la force physique de frapper dans un sac, préférant alors frapper dans le mur à s'en faire saigner les jointures. La haine. La haine de soi-même, de ses gestes, de ses mots, de l'attente, de l'existence elle-même.

Il rechargea l'arme et recommença.
Il avait rejoint le stand après avoir entendu un patient en parler au détour d'une conversation. Face à lui, il voyait le violeur sans visage de Joan, il voyait le meurtrier sans nom d'Irving et il se voyait lui. Alors il tirait, avec plus de force et de vigueur qu'un militaire sur-entraîné. Il revoyait toute la scène. Il revoyait son impuissance. Ce qu'il s'était réellement passé et qu'il s'était refusé à accepter pour pouvoir agir. Mais l'action n'était plus. Il ne restait plus que l'attente. On lui refusait les visites, on lui refusait le travail, il n'avait plus rien. Plus rien d'autre que ses pensées. Et elles le consumait de l'intérieur.
Joanny avait fait une tentative de suicide. Et ça n'était pas un appel au secours. Non c'était un véritable adieu au monde et à la vie. Comment ? Qu'est ce qui pouvait pousser quelqu'un à franchir le pas de cette manière ? Avec conscience, avec précision. En prenant la peine de coucher des mots sur un papier pour donner des conseils que les destinataires seraient sans doute bien incapables de suivre. Après les questions, étaient arrivées les réponses. Une à une. Implacables. C'était lui. C'était lui, encore le vrai coupable. Ethan en dépit de sa propre culpabilité n'avait rien fait. Non, absolument rien. Sa présence avait failli rompre l'inévitable. Réparer les dégâts qu'il avait causé, lui. Ses mots, ses propres mots qui avaient tués Joanny. Il le savait, il le sentait, il savait que le moment venu, elle le lui confirmerait, par des mots ou des silences. Si elle acceptait de le voir, bien sur. Pourquoi le ferait-elle ? Il l'avait tué. Comme il avait tué Irving. Elle prenait à charge toute la responsabilité mais c'était faux. C'était lui, encore, seulement lui. Le vrai monstre de la famille. C'était lui.

Une balle, une autre.
Il revoyait leur dernière rencontre. Il avait appliqué sa sentence. Pourquoi ? Pourquoi ? La colère l'avait rendu aveugle, sa lâcheté aussi, mais il avait été incapable de les ressentir. Dire qu'elle était morte pour lui était faux bien sur. Comment aurait-elle voulu qu'il vive sans elle ? Sans la dernière partie de son être, de son humanité. Il ne vivait que pour sa famille. C'était une vérité implacable. Chaque mort avait détruit une partie de lui. Ils étaient les derniers. Jamais il n'aurait pu vivre en la sachant morte, jamais il n'aurait pu vivre en la sachant morte par sa faute. C'était alors plus que la culpabilité qui le dominait. C'était la haine. La haine de ses erreurs, de ses échecs, de sa personne. Mourir ? Non. La mort serait trop douce. Il avait accepté cette part de culpabilité. Il devait la payer et non la faire cesser. Il devait souffrir comme il faisait souffrir et avancer. Avancer vers la mort qui continuait de le défier. Il ne le redoutait pas. Il l'attendait. Il avait compris que la fatalité ne voulait pas encore de lui. Qu'il en soit ainsi. Il vivrait. Pour payer sa dette. Pour permettre à d'autres de vivre de ses restes. De se repaitre de ses souffrances. Il acceptation cette vie parce que c'était la seule qu'il méritait. Il accueillait la culpabilité les bras grands ouverts.

Une balle, une autre.
Il se revoyait le soir même, lisant la lettre que lui avait fait parvenir Ethan. Les supposés derniers mots de Joan.
Ils restaient ancré en lui. Il avait refusé de la garder. Il savait ce qu'ils signifiaient. Il ne pouvait s'empêcher d'avoir un sourire plein d'ironie au souvenir du dernier passage qui lui était destiné.
" Vivre sans amertume ou envie de vengeance"
On repassera pour l'amertume. Elle faisait partie intégrante de lui-même. Quant à l'envie de vengeance, il était toujours présent. Moins marqué mais toujours là. Sa vengeance signifiait aussi se venger de lui-même. Il le ferait le moment venu; comme une évidence; par acquis de conscience.
"Redeviens ce que tu étais"
Un souhait bien impossible. Peut-on être soi-même quand il nous manque une partie de nous ? Bien sur que nous ! Cette partie-là, c'était Irving. Irving était mort et cette partie avec lui. Il ne pourrait jamais retourner en arrière. Jamais.
"Sois ma plus grande fierté. Mon modèle à jamais"
Un autre sourire sans joie. Quel modèle ? Quel modèle un être pathétique comme lui pouvait-il être ? Il n'était rien. Il n'était plus qu'une ombre coupable. Coupable de détruire d'autres vies comme il détruisait la sienne. Comment pouvait-elle être aussi aveugle ? Il méritait de pourrir dans une existence qui ne voulait pas de lui, voilà ce qu'il était. Son fardeau. Son prix à payer pour des années d'erreurs. De détruire des vies. Celle d'Ethan, celle d'Irving, celle de Joanny. Celle de ces gens qu'il n'avait pu sauver.

Il vida son chargeur et quitta le centre. Il refit un tour par l'appartement et retourna à l’hôpital. Les gestes étaient quotidiens, mécaniques. L'attente, toujours plus insupportable.
Après s'être effondré devant chez Joanny, il s'était réveillé dans une chambre. Entouré de collègues. Ils savaient. Tous. Ce qu'il tentait de cacher avec tant d'ardeur pour éviter les regards, les questions ou les silences. Il n'avait répondu à rien. Il avait d'abord pensé s'énerver puis avait finit par les ignorer tous. Il avait continué sa vie, sans un mot. Il était rentré, directement chez lui. Incroyablement calme. Avant de s'effondrer sur le sol de son appartement. Il avait lâché prise. Laissé libre cours à ses cris, à ses souffrances, il avait ruiné la pièce, au prix de ses nerfs. Puis épuisé s'était effondré sur le sol et n'avait plus bougé. Pendant des heures. Jusqu'à dormir. Lorsqu'il s'était réveillé, il avait rangé comme si de rien n'était et avait pris le chemin de l’hôpital. Sa souffrance rentrée en lui. Comme une cicatrice indélébile mais que l'on pouvait masquer avec des vêtements. Sa haine envers lui-même avait peu à peu prit le pas et elle tenait désormais compagnie à sa culpabilité. De nouvelles parts de lui-même venues comblaient celles qu'il avait perdu. Il ne tentait plus de masquer sa douleur, elle faisait partie intégrante de son âme et de son corps au point qu'il eut oublié ce que c'était de vivre sans. Depuis bien longtemps maintenant. Depuis Irving. Lorsqu'il était seul, c'était à lui qu'il parlait. Des conversations à sens unique dans sa tête ou à voix haute quand il était seul. Le fantôme de son frère était revenu lui tenir compagnie. Il mangeait seulement ce que nécessitait son organisme pour qu'il tienne debout. Il parlait comme si de rien n'était, parce qu'il n'accordait plus grande importance à la situation. Elle était sa vie. C'était presque ordinaire. Comme la douleur ou la haine.
Et le soir, il allait tirer. Tirer des balles dans un mur pour passer sa frustration et laisser libre cours au désordre des méandres de son esprit. Il finissait même pour tirer assez bien, même s'il ne visait pas vraiment. Tenir une arme entre les mains lui avait offert un sentiment de puissance et presque de soulagement. C'était bel et bien celle qu'il utiliserait pour tuer le meurtrier de son frère. Quand Joanny irait mieux et qu'il aurait retrouvé ses traces. Cela prendrait le temps qu'il faudrait.
Pour les apparences, le nouveau Stiles était froid mais il suffisait d'observer son regard pour voir que ça n'était pas le cas. Il avait accepté ce qu'il était. Un monstre mais ça n'était pas pour autant qu'il vivait en paix avec lui-même. Il se refusait pourtant à en faire part à qui que cela soit. Il ne voulait pas engendrer d'autres souffrances, dire les mots de trop qui pouvaient tout faire basculer. Il était contrôlé. Il contrôlait ses mots, ses gestes, à défaut de ne pouvoir contrôler sa douleur. Ce que son âme n'était qu'alors. Le poids de la culpabilité.

Arrivé à l’hôpital, il alla rejoindre sa place habituelle. Au sol, devant la porte de la chambre de Joanny. Un collègue lui avait proposé de lui apporter une chaise ou de rejoindre la salle d'attente mais il avait refusé. A la longue, il avait fini par arrêter. Il souhaitait être là. A même le sol. Il attendait. Encore. Comme chaque jour. Il ne travaillait pas mais il était là. Dés l'ouverture. Jusqu'à ce qu'on lui dise de partir. Il avait même usé de ses heures de garde pour rester là plus longtemps. Il observait les infirmières, entrer et sortir, les interroger chacune du regard. Il ne comptait pas les heures, ne savait même plus depuis combien de temps, il était là. L'espoir vînt alors. Enfin. Là, après des jours d'agonie. Stiles lui accorda un sourire puis se leva. Il entra dans la chambre et sentit son coeur se serrer à la vue de sa petite soeur.
Joanny.
Elle ne lui accorda pourtant qu'un regard avant de le détourner vers la fenêtre. Il s'en mordit la lèvre mais ne dit rien. En silence et tout doucement, il vint se placer sur le lit à côté d'elle et attendit. Les minutes parurent des heures. Mais il était juste heureux de la voir. En vie. La culpabilité menaçait de le submerger et le faire céder mais il la retint avec la force de l'habitude.
Pas cette fois, Stiles
Il l'observa en silence, suivant parfois son regard pour voir ce qui pouvait retenir son attention pour qu'elle refuse de l'affronter et de lui dire toute la haine qu'elle ressentait pour lui. Elle finit alors par briser le silence.

- Efface ce visage triste et coupable Stiles, je ne recommencerai pas si tu t’en inquiètes.

Et par se tourner enfin vers lui. Stiles ne put retenir un rire nerveux. Des larmes menaçaient de monter à ses yeux.

- Demande-moi l'impossible, Joanny. Ca sera plus simple.

Il baissa les yeux, des sanglots dans la voix. Mais aucune larme ne coula.
Il réussit à garder consistance.

- Je serais toujours le coupable de l'histoire .... Pour Ethan, pour Irving, pour toi. Pour tous ceux que je n'ai pas pu sauver.

C'est ce que je suis.
Accepter la culpabilité. Relever les yeux. Accepter sa responsabilité dans le malheur des autres avant le sien.
Comme accepter que le goût du canon de la bouche viendrait le moment venu.


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MessageSujet: Re: If I lose everything in the fire # Stiles & Joan If I lose everything in the fire # Stiles & Joan EmptyDim 23 Sep 2012 - 13:14


Stiles & Joan

"If I lose everything in the fire."
Avoir le cœur léger, espérer qu’un jour ce moment arriverait enfin. L’instant où tous ces sentiments seraient annihilés à jamais. Oublier la peur, oublier les massacres perpétrés et surtout oublier la peine causée à autrui. Mission impossible pour Joan qui avait l’impression d’avoir été un cataclysme sur des vies innocentes. Aujourd’hui plus qu’hier, la jeune femme réalisait que son devoir de vengeance, cette quête interminable n’avait qu’envenimé la situation. Elle avait certainement diminué sa douleur une journée entière mais dès le lendemain, tout lui était revenu en pleine face. L’acte commis par Kyle ne s’effacerait jamais, elle resterait toujours son pantin, sa marionnette qui en plus d’avoir accepté son sort dix ans plus tôt, avait servi ses intérêts pendant six longues années. Comment avait-elle pu être si stupide pour croire à une deuxième chance après cela ? Joan avait contribué à la descente aux Enfers de son frère, de ses deux frères. Ces deux personnes avaient joué un rôle majeur dans son épanouissement lorsqu’elle était enfant et c’était de cette façon qu’elle les remerciait ? Quel genre de sœur était-elle désormais ? Certainement une de seules à éradiquer et elle l’avait voulu, de toutes ses forces. Non seulement pour elle mais pour eux. Pour qu’enfin, elle se fasse payer leur souffrance, pour qu’enfin le visage de haine de Stiles ce jour-là prenne tout son sens. Cette image la frappa de plein fouet à nouveau, depuis que cette scène s’était déroulée, la cadette de la famille ne voyait que cela, ce regard, ce visage, ce mépris si destructeur. Le feu de la passion avait ruiné tout ce qu’elle avait construit pendant ces dix années. La vengeance, cette méthode pour le moins tentante qui ne permettait qu’un cercle vicieux abyssal… La haine entraine la haine et la peur entraine le chaos. Pourquoi ne l’avait-elle pas compris plus tôt ? Jouer avec le feu encore et encore jusqu’à ce qu’il vous dévore dans une souffrance enflammée et caractéristique de la perte d’identité. Le feu, ce remède qui lui avait presque coûté son âme, réveillée à la dernière seconde par ce qu’il lui restait en elle : l’amour.

Affronter le regard de son frère. Le regarder, l’imaginer à son chevet pendant des heures durant à ruminer sa responsabilité face à son geste. Joan se doutait qu’il ne comprendrait pas, qu’il ne pourrait pas imaginer la situation autrement qu’un échec à la protéger. Ce que Stiles ne savait pas, c’est qu’elle l’avait cherché. C’était elle qui avait mal agi, même dans ses mauvaises actions, elle s’était retrouvée incapable d’en terminer. Si seulement elle avait appuyé sur la gâchette, si seulement la peur ne l’avait pas transpercé au moment où le regard haineux de Myles s’était posé sur elle. Que lui aurait-il fait de l’autre monde ? Absolument rien et aujourd’hui, Irving serait à leurs côtés à tous les deux. Il leur sourirait comme à son habitude en nous implorant d’arrêter de nous chamailler pour des sottises mais rien ne se passait jamais comme prévu. A cause d’une simple occasion manquée, à cause d’une vulgaire erreur de jugement. Le frein de la culpabilité l’entraînait dans une sphère sans fond. Jusqu’où son corps pourrait-il aller désormais ? Pas très loin à en juger par sa difficulté à tenir sa tête levée et son regard ancré dans celui de son frère. Un sursis qui avait un goût amer, un sursis certainement non mérité mais c’était tout ce que Joan pouvait mériter après avoir commis l’irréparable.
Après avoir effectué un effort surhumain, ses cordes vocales acceptèrent d’engager une conversation tranchante et qui devrait certainement changer à jamais la nature de leur relation. Son regard accepta de croiser également celui de Stiles. La magie des Kellers enfin réunis sonnait comme un glas terrible et assourdissant, la douleur à son paroxysme dans une pièce qui avait connu tant d’arrêts cardiaques. Toutes les âmes défuntes présentes en un seul lieu pour faire vivre aux vivants cette haine d’eux-mêmes, ce regret d’être encore en vie contrairement à leurs prédécesseurs, moins chanceux. Ce constat déchira le cœur de Joan alors qu’elle implorait son frère d’arrêter de s’en vouloir, les larmes perlèrent mais la jeune femme les empêcha de couler. Sa faiblesse ne serait pas acceptable tant qu’elle n’aurait pas expliqué à Stiles le fond de sa pensée. Sa réponse confirma tous les soupçons de Joan : est-ce qu’un jour il oublierait ? Est-ce qu’un jour son rôle de grand frère s’effacerait finalement pour laisser la place à l’acceptation de ne pas être invincible ? Stiles avait toujours été de cette manière, toujours plus protecteur que les autres, toujours prêt à tout pour les âmes en peine. La notion de repos lui était inconnue et Joan n’avait jamais réussi à lui faire comprendre que le poids du monde ne reposait pas sur ses seules épaules. Elle avait choisi sa vie, choisi ses peines et Stiles ne pouvait pas être responsable de ses routes empruntées à chaque carrefour.
Joan se contenta de le regarder, les yeux embués, pendant une bonne minute après que Stiles ait confessé ses pêchés. Non, il n’y était pour rien et Joan comptait bien lui raconter la vérité pour qu’il puisse vivre enfin, pour qu’elle ne soit plus responsable de sa déchéance.

"Tu n’es coupable de rien du tout Stiles. Si j’ai voulu… en finir… Ce n’était pas parce que ton discours en était la cause. J’ai eu mal je ne te le cache pas mais tu avais entièrement raison. La mort d’Irving est de mon ressort, entièrement de mon ressort. Si je n’avais pas laissé échapper cet homme, si je n’avais pas compté sur quelqu’un d’autre que moi-même ce jour-là, il ne s’en serait jamais sorti vivant et Irving serait toujours à tes côtés. Comment pourrais-je me pardonner cela ? Alors comme à mon habitude, j’ai choisi la lâcheté, c’est ce que je suis, une lâche. Il y a dix ans je suis parti par lâcheté, j’ai fait du mal à Ethan, il y a six ans, j’ai commencé à tuer, j’ai tué Irving et je t’ai détruit. Est-ce qu’un jour, tu pourras me pardonner cela ? Non, je ne crois pas. Alors que me reste-t-il ?"

Joan ne pleura pas. Elle ne fit rien pour tenter un rapprochement avec son frère, la jeune tueuse restait juste son regard dans le sien en attendant un nouveau flot de haine qu’elle méritait certainement. Comme si le suicide la sauverait d’elle-même… Sa vie était une peine perdue, une peine qu’elle transmettait à tous ceux qu’elle aimait et Joan ne pouvait juste plus le supporter tout comme elle espérait qu’un jour, son reflet dans le miroir disparaisse…
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MessageSujet: Re: If I lose everything in the fire # Stiles & Joan If I lose everything in the fire # Stiles & Joan EmptyMar 25 Sep 2012 - 13:53

Un regard. De tous les sens, celui de la vue est sans doute le plus significatif, le plus effroyable, le plus implacable. On peut tromper l'ouïe, on peut tromper l'odorat, masquer un toucher ou changer un goût. La mémoire des sens est alors falsifié et l'on oublie jusqu'au moment venu, le moment propice. Mais pas la vue. Il suffit d'une fois, d'un seul regard, d'une seule vision pour qu'elle revienne vous hanter jusqu'à la fin de vos jours. N'importe où, n'importe quand. Le plus souvent dans vos pires cauchemars. Il aura suffi d'une vision d'horreur pour changer ce qu'était Stiles. Dés l'instant, où il avait aperçu sa sœur une première fois sur un lit d’hôpital, meurtrie. Quelque chose s'était brisée en lui. D'autres sentiment étaient nés, qu'il n'aurait jamais pensé éprouver. La haine, la peur, l'impuissance, la culpabilité. Aucun d'entre eux ne l'avait plus jamais lâché depuis. Cette haine, il avait commencé par l'éprouver pour le monstre qui avait détruit sa soeur et sa famille dans le même chemin, il l'avait éprouvé pour cet autre monstre qui lui avait volé son frère, sa moitié d'âme et d'humanité, puis il l'avait éprouvé envers lui-même. Pour ses échecs, pour ses erreurs, pour ceux qu'il n'avait pu sauver et qu'il avait fait souffrir. La peur quant à elle ne l'avait jamais concernée directement. Il avait cessé d'avoir peur de la mort, quand bien même cela le rende au final plus faible que le reste de l'humanité. Non, cette impression avait concerné les autres. Ceux auxquels il tenait, ceux qu'il faisait bien souvent souffrir. Il ne lui restait plus que Joanny pour la justifier et il savait qu'elle ne le quitterait pas tant qu'elle serait en vie, ce à quoi il comptait bien veiller pour qu'elle le reste encore longtemps même si elle voulait le contraire. Il se refuserait à rester impuissant comme il l'avait été si souvent. Il avait échoué à réaliser ses quêtes de vengeance même s'il ne désespérait pas de mener celle de son frère à bien. Non plus par envie, il savait qu'Irving ne lui reviendrait jamais mais par principe. Par promesse aussi. Cette promesse faite à son père sur son lit de mort et qu'il tiendrait, envers et contre tout. Cette même promesse qui l'avait amené à entrer en conflit avec le dernier membre vivant de sa famille. Le dernier être sur Terre pour qui il donnerait sa vie, pour qui il donnerait son âme même s'il s'était refusé à l'avouer. Il l'avait même renié alors que la réalité était toute autre. Il s'était encore fait prendre par sa grande ennemie de toujours. Sa nouvelle compagne qui ne le quitterait sans doute jamais. La culpabilité. Il connaissait ses responsabilités, ses erreurs, ce pour quoi il était coupable mais le poids était lourd. Avoir face à lui la preuve qu'il n'était plus le seul à l'être avait offert l'espoir de la laisser aller. Ailleurs. Sur quelqu'un d'autre. Quelle hérésie ! Cela ne lui avait valu qu'une nouvelle raison d'être coupable. Il avait l'intime conviction que ses mots, ses paroles, ses regards avaient provoqué la chute de Joanny. Qu'il l'avait peut être elle éloignée de son pardon, de sa reconstruction. Celle-là même qu'il n'essayait pas d'atteindre. Un fardeau qu'il porterait, comme tous les autres.

Un simple regard. Il la voyait maintenant en face de lui. Sa petite soeur. Il devait lui dire, lui avouer, qu'il avait menti, agi sous le coup de la colère et de l'égoïsme, qu'il porterait le poids de ses actes à jamais, qu'il ne se le pardonnerait jamais. Qu'il en payerait le prix. Les yeux toujours embués mais sans larmes, il se contentait pourtant de la regarder. Pendant un instant, il s'était permis de réaliser que sa survie était l'une de ses victoires. Il avait réussi à la sauver, là où il avait échoué pour tous les autres mais il avait aussitôt laissé d'autres pensées venir. Elle avait choisi de mourir, elle le haïrait donc de l'avoir sauvé. L'éternel recommencent. Une haine sans fin. Une culpabilité qui constituait de sa vie et qu'il se refusait à quitter. Il écouta pourtant Joanny lui souffler le contraire. Elle avouait pourtant sans doute sans s'en rendre compte, le contraire. La mort d'Irving était son point de chute. La raison de son geste. Parce qu'elle avait commis une erreur. Parce qu'elle pensait être lâche. Parce qu'elle se considérait comme responsable de la chute des deux frères Kellers. Stiles avait envie de lui donner raison. Oui, c'était sa faute. Oui, elle avait indirectement provoqué la mort d'Irving. Oui, elle avait échoué. Oui, elle était un monstre et elle était lâche. Non, il ne pourrait pas lui pardonner. Ces mots, ces simples mots n'attendaient que d'être prononcés. D'un ton franc et implacable, comme une sentence irrévocable. Il s'y refusa pourtant. Elle avait déjà conscience de ses erreurs, de ce qu'elle avait fait et elle en avait payé le prix en mettant fin à ses jours. C'était lui, le responsable de sa survie. Il avait été de son choix de la ramener d'entre les morts. Il avait déjà prononcé ses mots et il avait pu en juger du résultat même si elle affirmait le contraire. Contrairement à leur dernière rencontre, Stiles était calme. Fébrile certes, fragile même, mais calme. Il avait fait la part des choses, accepté sa part de responsabilité, reconnu enfin sa culpabilité totale dans ses propres agissements. Il y avait quelque chose de libérateur à enfin comprendre que l'on ait un monstre sans tenter de se persuader du contraire. L'accepter pour mieux en guérir. Peut être.

Son regard changea. De la culpabilité à la haine, il manifesta un autre sentiment. Celui qu'il n'aurait pas du cesser de manifester en dix ans. De l'affection. Cette affection naturelle et sans nom qui n'appartient qu'à un frère pour sa petite soeur. Il brisa la distance entre eux et prit l'une des mains de Joanny entre les siennes. Une forme de sourire sembla presque se dessiner sur son visage même si l'on était encore loin d'un franc et beau sourire de joie.

- Il te reste moi.

Il baissa les yeux sur leurs mains se mordant la lèvre inférieure.

- Ne tente pas de me décharger Joanny. Je sais ce que j'ai fait, ce que j'ai dit, le mal que j'ai causé envers les autres comme envers toi. Soyons francs. Si je n'étais pas venu t'apprendre la mort d'Irving, si je n'étais pas venu d'accuser de l'avoir causé, aurais-tu vraiment agi ainsi ? Aurais-tu vraiment attenter à tes jours ? Je ne pense pas. Certes, je ne peux le nier, tu as ta part de responsabilité dans l'histoire mais l'erreur est humaine. Et c'est ce que tu es Joanny. Un être humain. Pardonne-moi de l'avoir oublié un instant et d'avoir choisi de me comporter en monstre à ton égard. Je fais un bien piètre frère décidément. Ce monstre c'est définitivement trompé de cible.

Il avait fini avec un ton presque doux et léger mais le poids était de chaque mot.
Tu crois que j'y parviendrais Irving ?
Il maintenait son regard sur sa soeur, comme pour en enregistrer chaque image. Peut être était-ce égoïste mais il avait espoir d'une autre chose quelque part, peut être avec sa soeur. Il ne pouvait lui demander de vouloir de lui après ce qu'il avait fait mais il espérait au moins qu'elle pourrait être en paix avec lui. Cela semblait être une de ses dernières quêtes avec celle pour venger Irving. Il avait conscience que cela n'effacerait en rien ses erreurs, qu'il resterait toujours coupable et qu'il continuerait sans doute de se haïr pour cela mais il n'avait pas encore perdu foi en une forme d'humanité.




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MessageSujet: Re: If I lose everything in the fire # Stiles & Joan If I lose everything in the fire # Stiles & Joan EmptyJeu 27 Sep 2012 - 17:08


Stiles & Joan

"If I lose everything in the fire."
Le vide. Ressentir ce vide gigantesque après avoir commis le pire. Mission impossible ? Certainement puisque Joan n’était pas la seule à subir les conséquences de ce simple geste. Avait-elle décidé que son suicide n’était pas justifié ? Peut-être pas puisque le poids de la mort de son tendre frère lui écrasait l’esprit, réduisant en miettes une bonne partie de son cœur. En cet instant, dans ce lit d’hôpital, Joan regrettait sa période d’innocence, celle où Stiles n’était pas encore arrivé pour enfoncer cette épée de Damoclès dans sa poitrine. Mais était-ce réellement de la faute de l’aîné Kellers ? En y réfléchissant, Andy acceptait sa complète culpabilité dans l’atrocité de l’assassinat d’Irving. Ce qu’elle avait fait subir à Myles était plus que cruel, aucun être humain ne choisirait ce destin, préférant la mort à ce dessein funeste. Esprit pervers, sadique qui avait mené à une haine implacable de ses alter egos. Pourtant, cet homme était très certainement encore en vie à arpenter le pays à sa recherche, bien déterminé à en finir avec Joan. Qui serait le prochain sur sa liste ? Stiles ou bien Ethan ? Dans les deux cas, Joan ne pourrait plus respirer si l’un de ces deux individus était amené à souffrir par sa faute. Lui arracher le cœur serait une bien meilleure solution, enfin la délivrance viendrait l’emporter dans des sphères brumeuses. Destin qu’elle mériterait, destin qu’elle embrasserait sans hésiter si un choix s’imposait. Sa vie contre celle des deux hommes qui restaient ancrés au fond de son cœur fragile. Pour le moment, aucun plan d’urgence n’était lancé : Joan tentait simplement de réparer ce qui s’était cassé, aussi bien en elle qu’en ses proches. Une incertitude colossale régnait : le pardon était-il encore possible ? Pouvait-on oublier un passé particulièrement douloureux ? Le poids des tortures, de ces visions continuait de prendre d’assaut chaque recoin du cerveau de la jeune femme. Se renier pour avancer, se venger pour continuer d’exister, des concepts qu’elle trouvait bien absurdes aujourd’hui.

La visite inopinée de son frère provoquait en elle bon nombre de sentiments paradoxaux : comment allait-elle pouvoir justifier son refus de lui révéler l’identité quasi certaine du meurtrier d’Irving ? Comment vivre avec cette culpabilité dévorante au plus profond de soi ? Des interrogations que Joan avait appréhendés mais finalement, elle n’obtint pas la réponse miracle. Constat délirant qui déchirait encore un peu plus ses côtes mais elle s’en accommodait, préférant se laisser aller maintenant que Stiles semblait enclin au dialogue. La vérité, l’amour fraternel, voilà ce que Joan tentait de retrouver, de chérir jusqu’à ce que l’heure effective de sa mort arrive. Une réconciliation difficile mais indispensable pour que son cœur continue de battre. Au départ, une certaine distance s’était établie entre les derniers membres de la famille Kellers, justifiée par cette peur incommensurable de la perte. Après tout, Joan avait vite compris que son frère l’avait tiré des griffes de la Faucheuse sans sourciller. Encore une horreur auquel il avait dû assister par sa faute.
Stiles ne semblait pas lui en vouloir véritablement pour cela, préférant se concentrer sur l’essentiel : la survie. Tant qu’ils étaient tous les deux de ce monde, les Kellers resteraient attachés et peut-être même pourraient-ils lutter contre la tyrannie de Stevens. Mettre fin à ce mal être ancré au fond de leur estomac, l’angoisse d’une mort imminente les propulsant à ne vivre qu’à moitié. Promesse silencieuse qui promettait des moments encore bien trop douloureux. Joan tenta de passer outre ce fait alors qu’elle affrontait le regard de son frère. Se justifier, l’empêcher de se blâmer pour toutes les misères du monde : que pouvait-elle faire d’autre maintenant que le passé était inébranlable ? Andy prononça son discours avec une assurance nouvelle, Stiles ne portait en rien la mort de son jumeau sur ses épaules, elle seule devait en payer les conséquences. Elle s’excusa même d’avoir détruit sa dignité voire même sa personnalité. Autrefois souriant, charismatique, son frère avait laissé de côté son charme naturel, bien trop aveuglé par la tristesse et la colère.
La jeune femme s’était attendue à un nouveau débordement, son frère évacuant la pression mais ce ne fut étonnamment pas le cas. Une nouvelle étape de leur relation était silencieusement en train de se mettre en place. La guerre n’avait finalement pas duré longtemps, la bataille acharnée de leurs intérêts n’avait pas pu rivaliser avec l’émotion intense du moment. Au lieu de subir une nouvelle vague émotionnelle, toujours cette détresse palpable dans leur cœur respectif, Stiles s’approcha de sa jeune sœur pour enfermer sa délicate main dans les siennes. Un air de surprise sur le visage de Joan alors qu’il montrait pour une des premières fois une certaine affection envers elle, de nombreux souvenirs de son enfance vinrent la frapper. Tant de belles choses avaient été partagées, tant de catastrophes avaient été évité par ces simples gestes. Une proximité retrouvé, premier pas vers l’absolution qui permit à Joan de relâcher un tant soit peu sa pression artérielle bien trop élevée pour quelqu’un qui avait subi un réveil intensif. « Il te reste moi. », une nouvelle promesse, une confession renforçant leur lien instantanément. Son frère était toujours là, quoiqu’il en coûte, la mort d’Irving les avait déchirés mais constituait également ce qui les raccrochait l’un à l’autre désespérément, avec une force monumentale.

« Contre toute attente, tu es là aujourd’hui et c’est un cadeau inespéré à mes yeux… Tu es ma seule famille désormais Stiles et cela vaut plus que tout. Je ferais n’importe quoi pour me racheter.»

Un regard sincère, un moment de partage silencieux inoubliable. On n’oubliait jamais sa famille, sa chair et son sang représentaient tout. En cours de route, Joan les avait reniés, elle avait momentanément abandonné sa nature, toutes ses valeurs pour embrasser un chemin immoral. Pour quoi ? Rien au final, un abime qui se creusait toujours plus, rien ne lui permettait de remonter à la surface, enterrée vivante dans un labyrinthe volumineux. La donne changeait, un espoir étalé sur le visage, son frère l’aiderait à surmonter cette sensation affreuse d’avoir échoué en tous points. Il continua son discours, rien ne pourrait le convaincre de son innocence dans l’histoire, Joan lui lança un sourire timide, têtu, voilà ce qu’il était. Bien évidemment Stiles confirma que Joan avait fait la plus belle erreur de sa vie, entrainant une réaction en chaine pour le moins macabre. Son sourire s’évanouit bien vite : rien n’effacerait jamais cela dans son esprit, peu importe les années, peu importe le sacrifice et peu importe sa manière de se racheter, elle n’oubliera pas. Conclusion fatale qui lui fit perdre pied quelques secondes. Elle se reprit bien vite en sentant le contact des mains de Stiles se faire plus urgent. Encore une fois, il se battait inconsciemment pour elle, pour qu’elle reste avec lui. Sa douceur fit un bien fou à la cadette de la famille, une résurrection, une envie de vivre à nouveau l’envahissait, sensation bien neuve et qui lui plaisait étrangement bien. Andy attendit quelques minutes avant de répondre aux propos de Stiles, réfléchissant sérieusement à ce qu’elle avait envisagé pour la suite. C’était bien simple, aucun d’eux ne trouvait le repos avant que ce petit stratagème soit mis en place, avant que Myles soit exterminé en bonne et due forme et surtout sans bavure…

« Il faut que l’on arrive à mettre tout cela derrière nous... On va se reconstruire Stiles, ensemble comme on aurait dû le faire il y a longtemps. Je suppose que tu n’as pas abandonné l’idée de venger Irving… Je ne peux pas dire que j’approuve de retomber dans le cercle du vice mais si c’est ce qu’il faut pour que tu puisses vivre, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir, jusqu’à en mourir, pour toi. »

La détermination s’étalait sur son visage. Joan n’avait pas l’intention de redevenir le monstre qu’elle avait été, elle ne voulait pas retomber dans les travers de la criminalité de haut niveau. Cette fois, c’était différent, elle agissait pour Stiles, pour qu’il puisse passer à l’étape suivante. Sacrifice de soi que Joan ne regretterait certainement jamais. A défaut de sauver Irving, elle préserverait Stiles, parole de Kellers.
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MessageSujet: Re: If I lose everything in the fire # Stiles & Joan If I lose everything in the fire # Stiles & Joan EmptySam 6 Oct 2012 - 19:17

"Stiles que se passe-t-il ?"
Stiles se revoyait quelques années plus tôt, recroquevillé au côté de son frère sur le banc à dos dur d'un hôpital. Il se voyait relever la tête et affrontait le regard de ses parents. Il voyait Irving toujours figé sur son siége, les yeux embués de larmes. Sa mère n'avait rien dit de la soirée. Pas un mot, pas une parole ou un geste. Elle avait passé la nuit à attendre au côté de son père, à écouter ce qu'on lui disait mais sans poser la moindre question. Elle ne demandait même pas à se rendre à la chambre. Elle avait semblé ailleurs, perdue, comme déconnectée de la réalité implacable qui se présentait à elle. Son mari avait agi différemment. Il avait pressé son fils aîné de questions avant de poursuivre avec les policiers et les médecins. Il avait fait preuve d'un sang froid impressionnant pour un père dans cette situation. Il avait encaissé. A aucun moment, il n'avait laissé la colère l'envahir. Avec le recul, son fils l'avait admiré sans comprendre comment il avait pu conserver son calme, ne montrait aucune faiblesse. Jusque dans la mort, il avait conservé sa dignité. Ce qui était apparu comme du détachement pour Stiles à l'égard d'une vie et d'une famille qui partait en vrille prenait aujourd'hui tout son sens. Alors même qu'il était devenu le pilier d'une famille en désuétude, il comprenait le comportement de son père. Comme il aurait aimé faire preuve de cette dignité ! Il voyait dans les yeux de Joanny, l'épave qu'il était devenu. Celle-là même qu'il affrontait chaque matin dans la glace mais pour qui un regard pouvait être bien plus tranchant. Non, il n'était définitivement pas un bon frère, ni même une bonne personne ! Il avait laissé sa culpabilité et son égoïsme régir son existence depuis de nombreuses années maintenant, au point d'en oublier le contrôle. Il vivait ainsi. Bien n'était pas le mot mais c'était le mieux. Parce qu'il est plus simple de prendre la marge sur soi, de repousser les erreurs sur les autres et de s'authentifier comme le centre de l'affaire. Il vivait pour souffrir, pour payer sa dette. Il en jugeait les conséquences chaque jour. Cette arme qu'il maitrisait maintenant n'attendait que lui. Pour tuer, pour se tuer ? Qu'importe le but. Il est à portée de main. Il se revoyait tendre la main vers l'arme, l'approchait de son visage, hésitait puis la reposait. A la vérité, ce geste emportait avec lui l'élément déclencheur. Celui-là même qui l'amenait à reposer l'arme sans plus de réflexion. Une simple image. Celle-là même qui venait hanter son reflet quand les choses n'étaient plus très stables. Irving.

Lors d'une nuit qu'il tentait de chasser de son esprit, il avait voulu l'anéantir. Anéantir son souvenir. Le laisser partir, parce qu'il disait lui en vouloir. Lui en vouloir de lui voler sa vie, son âme, son coeur, l'objet même de son existence. Lui en vouloir d'être parti, de l'avoir abandonné à une existence misérable, à une existence qui sans lui ne valait plus rien. Lui en vouloir d'avoir été choisi dans la mort, d'avoir été si parfait de son vivant. Parce que s'il n'avait pas été ainsi, son absence serait sans doute douloureuse. Il avait hurlé à s'en casser la voix contre un fantôme, un souvenir. Il avait fini amorphe au sol, à bout de souffle et de force. Et dans les larmes, il l'avait supplié, supplié de le pardonner, de pardonner ses mots et de revenir. Même ainsi, même comme un fantôme. Parce qu'il était même mort tout ce qui lui restait dans cette vie-là.
Il réalisait aujourd'hui qu'il avait tort. Bien sur, il ne reviendrait pas là dessus. Il savait que même si c'était folie, il ne pourrait jamais le laisser partir au risque de basculer définitivement dans la folie mais il n'était pas seul dans le monde des vivants. Il croisa ses doigts avec ceux de sa petite soeur. Il se souvenait de l'hésitation qu'il avait eu la première année. D'appeler la maison, de l'appeler elle pour lui souhaiter un bon anniversaire. Il se souvenait avoir cédé à la demande d'Irving puis avoir raccroché, avant la première sonnerie. Il avait menti à Irving ce jour-là et ne lui avait jamais avoué la vérité, préférant voir le soulagement sur son visage mais il avait conservé cette hésitation. Toujours. Même après la mort d'Irving, même après la mort de son père. La même hésitation, jusqu'à ce qu'elle n'ait plus de sens. Aujourd'hui, elle n'avait plus même d'intérêt.

- Reste en vie. C'est tout ce que je demande.

Il s'accorda un nouveau sourire, même s'il n'était pas encore très marqué. A ces mots, il ne pouvait s'empêcher de penser que cette tentative destinée à mettre fin à ses jours trouvait bien son origine dans ses propos et ses actions. Le formuler le rendait encore plus réel. Il devrait obtenir ce pardon à défaut d'avoir pu gagner les précédents, à juste titre sans doute. Il serait difficile d'effacer les images de ses fautes, il ignorait même s'il le voulait réellement. Il prêta attention aux derniers propos de Joanny. Il aurait du se sentir victorieux d'avoir obtenu ce qu'il était venu chercher à Détroit mais au vu du prix qu'il avait du payer pour l'obtenir, cela n'avait plus tant d'importance. Non, il n'avait pas abandonné cette idée. C'était elle qui le faisait se lever chaque matin et qui le ferait jusqu'au moment venu. La suite n'aurait plus de sens puisqu'il avait décidé de mourir par la même occasion. Deux cadavres. Seuls. Il ne pouvait se faire à l'idée de devoir autrement faire de la prison pour avoir anéanti un monstre qui lui avait volé plus que sa vie. Maintenant, il ne pouvait plus penser de la sorte. Si cette quête impliquée maintenant Joanny, il devrait accepter de faire face aux conséquences. Etait-il prêt à voir ce visage-là d'elle ? Il était difficile de le dire. Etait-il prêt à affronter avec elle le reflet qu'il offrirait lui aussi face au crime ? Sans doute que non. Alors que dire ? Que faire ? Refuser son aide n'était pas une option. Il pouvait bien changer ses plans si cela lui offrait au final bien plus qu'une simple vengeance. Il avait du mal à définir le sentiment qui le prenait. Il resserra ses mains autour de celle de Joanny puis les porta à sa bouche en fermant les yeux. Lorsqu'il l'ait rouvrit, ce fut pour faire face à son regard.

- Je ne t'en demandes pas tant, Joanny. Je ne pense pas que je serais capable de supporter une seconde fois la vue de ton cadavre. Mais, ça serait un ... un honneur pour moi de t'avoir à mes côtés pour ça. Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ?

Il y avait un côté surréaliste pour lui de s'imaginer accomplir cette tâche aux côtés de sa sœur, maintenant qu'elle lui apparaissait réelle. Quel prix chacun d'entre eux allaient-ils payer pour mener cette vengeance à bien ? Sans doute, trop cher. Il y voyait pourtant là l'opportunité de finir sa vie en ayant accompli les deux dernières tâches qu'il s'était incombé.

- Pardonne-moi. Tu as déjà bien assez souffert. Je m'en voudrais d'y ajouter encore alors que tu guéris encore de ma maladresse.

Il ne put s'empêcher de jeter un regard vers ce corps qu'il avait bien failli réduire en miettes sous ses doigts. Sa voix calme, presque éteinte tendait à lui faire perdre pied avec la réalité. Celle qu'il essayait tant de fuir mais il ne pouvait plus. Il devait y faire ça désormais, aussi déplaisante puisse-t-elle être.


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MessageSujet: Re: If I lose everything in the fire # Stiles & Joan If I lose everything in the fire # Stiles & Joan EmptyMar 9 Oct 2012 - 19:59


Stiles & Joan

"If I lose everything in the fire."
« Quand on ne peut revenir en arrière, on ne doit se préoccuper que de la meilleure façon d'aller de l'avant. » Si seulement tout était aussi simple que cette affirmation. Lorsque l’on vivait des situations traumatisantes, lorsque votre âme était pillée de son essence même, comment voir le futur d’un œil bienveillant. Comment lui ouvrir des portes avenantes alors que votre esprit vous invoquait de reculer, de retourner au début et de tout recommencer ? L’éternel recommencement, l’imperturbable frustration de l’Homme résidait en ce simple constat : regarder l’avenir était plus bien difficile que vivre le passé. On revenait toujours à ses racines profondes, pas par envie encore moins par commodité, plutôt par une attraction incontrôlable qui vous torturait l’esprit pour ce faire. Comme possédé, l’Homme finit toujours par retracer ses pas, besoin irrépressible de revivre la souffrance, de la goûter comme un religieux se nourrit de sa foi. Au final, l’avenir ne devenait qu’une entité floue, un objectif bien vague que l’Homme se contentait d’éviter, la peur harcelant jusqu’à la moindre substance de vie de son âme. Non, l’Homme n’a jamais été créé pour vivre avec l’idée même d’un futur et pourtant, il passe son temps à faire de multiples projets, s’assurant de les faire exister alors qu’il n’a même pris le temps de réparer les cicatrices laissées par le temps et l’épreuve. Les promesses étaient le résultat même de cette équation : il était bien souvent trop tard lorsque vous réalisiez l’absurdité de ce vœu prononcé à autrui. On ne peut pas prédire l’avenir, on ne peut pas empêcher le destin de faire son œuvre, on ne peut tout simplement pas se reposer sur ses convictions.
Malheureusement, Joan n’avait jamais été de ceux qui envisageaient l’avenir comme une échappatoire, comme un plan à construire méthodiquement. Dans son crâne, sa vie s’arrêtait à la réalisation de sa vengeance : conséquences irréfléchies, soubresauts psychologiques, tous ces éléments n’avaient jamais été pris en compte. Comment envisager l’avenir alors que le présent était si noir, si vide de sens ? Comment faire alors qu’après avoir cru en la libération de son âme, on se retrouvait avec un nouvel objectif bien plus machiavélique que le précédent ? Cercle vicieux dont Joan comprenait néanmoins le sens. Elle n’aurait jamais une vie normale, elle ne serait jamais une de ces femmes actives qui peuvent se vanter d’accomplir le bien par pur charité d’âme. Joan était entraînée à survivre, pas à vivre et c’est là que résidait la différence même de cette femme par rapport au reste du monde. Intérieurement, la jeune Kellers savait que la paix n’était plus un objectif à atteindre, les regrets ne pouvaient que s’accumuler à chaque action, chaque torture, chaque geste mal placé et rien ne serait jamais fini… La boucle ne se terminerait jamais : donner la mort était devenu une affaire de gènes plus qu’un choix de vie. Joan sentait tout cela dans le regard de son frère, le meurtre et la vengeance était désormais une logique familiale, une action à entreprendre sans quoi rester en vie n’aurait plus de saveur. Ni pour lui, ni pour elle. Joan ne pouvait plus vivre en sachant Stiles dans une douleur provoquée par sa faute et se faire pardonner n’était plus qu’une question de participation à un acte terriblement répréhensible. Le lendemain n’existait plus, finalement, Joan était morte la semaine passée, comme prévu. Elle donnerait son souffle de vie pour remplir le contrat, Irving en valait largement la chandelle.
Maintenant que la jeune tueuse avait enfin pris conscience de son destin, de ses maux à venir, elle put regarder son frère dans les yeux. Il ne fit qu’une seule requête : la voir rester en vie. Joan n’eut pas de réaction particulière à ce propos. Elle savait pertinemment que tout cela était impossible, malgré toute sa bonne volonté… ce qu’elle s’apprêtait à dire traînerait cette réplique au fond d’un trou pour ne plus jamais remonter à la surface. Tuer, encore tuer, jusqu’à ne plus pouvoir faire la différence entre le mal et le bien. Elle voulait faire mal à l’homme qui avait posé la main sur la deuxième moitié de Stiles et si elle allait jusqu’au bout de cette envie, ce serait la fin tout simplement. Une nouvelle alliance, un nouveau jeu diabolique qui verrait les adieux de la famille Kellers à toute forme de dignité et de valeurs morales. Il fallait bien payer le prix fort pour vouloir aller jusqu’au bout de soi-même, jusqu’aux limites de la cruauté… Joan avait le regard bien relevé désormais et il n’y avait toujours pas de traces d’émotions, seulement une curiosité et une force surprenantes qui se dégageaient d’un corps si frêle.

« Je ne peux pas te promettre cela mais je peux faire mon possible pour survivre à ce lit d’hôpital, c’est déjà beaucoup… On sait tous les deux que la suite de notre histoire sera bien sombre… »

Joan ne laissa transparaitre que la détermination alors que Stiles baisait sa main, comme pour sceller leur destin dans un pacte éternel qui apporterait le chaos et la dévastation plus que l’amour et la fraternité. Joan eut quand même le courage de sortir un sourire de circonstance. Après tout, c’était la première fois en dix ans qu’elle voyait un visage plus ouvert sur Stiles. Il était passé par des épreuves innommables dont Joan se sentait entièrement responsable : comment pouvait-il encore vouloir la sauver ? Pourquoi ne pas l’avoir laissé péril pour lui rendre la juste monnaie de sa pièce ? Il fallait croire qu’on pouvait pardonner tout à partir du moment om la mort entrait en ligne de compte.
Joan finit par soumettre le début de son idée, en sachant bien sûr que Stiles n’attendait que cela, une revanche. Une façon de faire payer au traître ce qu’il avait osé massacrer de la manière la plus lâche possible. Un léger silence, un pacte silencieux désormais alors que l’aîné de la famille réagissait aux propos de Joan en demandant une raison pour ce changement d’avis soudain. A vrai dire, c’était très simple : le tunnel. Voir ces mensonges s’étalés devant son visage et y croire dur comme fer. On lui avait retiré sa famille, une partie d’elle-même, c’était désormais à Joan d’aller récupérer son dû et ce faisant, donner du repos à Stiles. Pourtant, la jeune femme était au courant que la vengeance ne réparait rien mais c’était la seule solution, son désespoir et celui de Stiles entremêlés dans un ultime but : le règne de la peur, le règne de la barbarie.

« La raison ? Je te mentirais si je disais que je le fais pour moi. Je sais pertinemment que je ne pourrais plus me pardonner pour la perte d’Irving, c’est juste impossible. Non, si je le fais, c’est pour que tu puisses comprendre… Comprendre qu’après la vengeance, il y a d’autres sentiments qui rentrent en ligne de compte, le repos ne vient jamais. Pas même dans la mort… Je t’assure Stiles, ce que j’ai vu là-bas, ce n’était pas ce à quoi je m’attendais… La vie, aussi dure soit elle, vaut bien plus que des faux souvenirs, des faux idéaux… Mais Myles doit disparaître. Il doit payer certes mais je sais qu’il recommencera et on sait très bien qui sont ses potentielles nouvelles victimes et je ne peux pas l’accepter… »

Joan avait tenté une ultime fois implicitement de convaincre Stiles que jamais, même dans la mort, il ne trouverait le repos. Une chose était certaine à l’heure d’aujourd’hui, il y aurait d’autres souffrances, d’autres chagrins et Joan espérait secrètement que serait sa disparition qui causerait ses pleurs et non pas celle de son entourage. La jeune tueuse sentit le poids du regard de Stiles sur elle mais elle ne lui en tint pas rigueur. Il s’en voulait toujours autant de n’avoir rien pu faire pour elle, Joan n’avait plus grand-chose à ajouter sur la question, le passé ne les aiderait pas à affronter leur futur. Elle reposa un sourire tendre sur son visage, toujours aussi sûre de ce qu’elle avançait alors que son frère venait de s’excuser une énième fois…

« Stiles, l’heure n’est plus aux excuses, ni aux regrets ou aux remords. Il n’y a plus rien à faire pour mon cas, on peut juste faire quelque chose pour toi… Et pour Irving… »

Cette fois ci, sa voix eut du mal à contenir un semblant d’émotion face au prénom prononcé. La culpabilité serait toujours là pour lui arracher les pires sanglots, elle espérait juste que la nouvelle torture qui allait avoir lieu permettrait d’estomper son mal-être et celui de Stiles… Parce que quoiqu’on puisse en dire, sa famille était toujours plus important que soi, toujours…

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MessageSujet: Re: If I lose everything in the fire # Stiles & Joan If I lose everything in the fire # Stiles & Joan EmptyVen 9 Nov 2012 - 19:41

Le pardon. On est parfois tellement occupé à se sentir coupable que l'on oublie parfois que cette culpabilité n'a plus tant de sens. Lorsque l'on accomplit un acte jugé répréhensible, un acte aux conséquences indésirables et dangereuses. Lorsque l'on dit des mots que l'on aurait jamais du prononcer, des mots qui peuvent amener à tuer. Lorsque l'on se comporte de sorte à souffrir volontairement ou non la personne en face de soi. Lorsque l'on considère que certaines des horreurs de la vie sont de notre main sans réellement l'être à cause de la souffrance qu'elle cause. On oublie un élément important. Un élément capital obnubilé par le brouillard de la culpabilité. On se recentre sur soi. On voit ses erreurs, on les ressasse au point de s'en vouloir, de mourir, de ne pas se le pardonner. On voit les conséquences, on pense à la personne en face et au mal qu'on lui a causé. Et on s'en veut. On s'en veut au point de n'y trouver aucune excuse, au point de se laisser ronger de l'intérieur jusqu'à la mort. On oublie alors un élément important. On croit penser à la personne en face. On croit penser à sa place. On croit qu'elle nous en veut, qu'elle refuse de nous voir autrement que comme coupable. On oublie alors que l'homme est capable d'autre chose. On oublie le pardon.
Parce que l'on ne peut se pardonner à soi-même, on est incapable d'envisager que l'autre, cette victime puisse le faire. On reste au final centré sur soi, à se battre avec ses démons alors que ses derniers n'ont plus de sens. A quoi sert la culpabilité si la faute est pardonnée ? Et si la faute peut être pardonnée par la victime, pourquoi le coupable ne le peut ? Pourquoi le coupable en serait-il incapable ?
On préfère tracer un tableau noir, considéré les choses simples pour justifier son état mais à la vérité, on manque de clairvoyance. Tout n'est pas pardonnable mais il est des choses pour lesquelles on ne peut en vouloir éternellement. Parce qu'il est question d'amour ou d'humanité. Parce qu'il est question de vie et non de mort.

Stiles Kellers était encore loin de l'envisager. A la réflexion, il n'était pas sur de pouvoir pardonner lui-même. A qui ? Au monstre qui a détruit Joan et sa famille ? A cet autre qui a volé la vie de son frère ? Aux autres ? Il ne pouvait pas pardonner. Il ne voulait pas pardonner. Puis il pensait à ce qui lui restait. Sa mère était partie de son plein gré. Lui en voulait-il encore ? Il eut un pincement au coeur en réalisant que ça n'était plus le cas. Joan avait elle-même tenté de mourir après avoir la responsable indirecte de la mort d'Irving. La considérait-elle toujours coupable ? Il leva un regard vers elle et prit conscience qu'il était prêt. Prêt à mettre tout cela en arrière. En réalité, il l'était depuis le moment même où il avait fait le choix de lui sauver la vie. Il ferma ses yeux qui menaçaient de se remplir de larmes.
Le pardon. Baissant la tête, une main dans celle de Joan, une autre devant ses yeux, il tentait d'y retenir ses larmes. Certes, il était toujours le même. Le même être coupable et rongé par cette culpabilité. Mais il pouvait envisager la porte de sortie. Comme une lueur d'espoir. Cela ne suffirait sans doute pas mais la vie encore réelle de Joan y était sans doute pour quelque chose.
Il baissa sa main et la regarda à nouveau en face.

- Tu y survivras, j'en suis certain. Et si je dois être là chaque instant pour y veiller, je le ferais. Qui sait ? Peut être, en sortirons-nous vivants - il eut un semblant de rire - Peut être. Peut être que la fin de l'histoire n'a pas à être sombre ...

Il se surprit à faire preuve d'un semblant d'optimisme. Que lui arrivait-il ? Il allait tuer. Peut être même devenir un tueur comme sa jeune soeur. Il allait sans doute y perdre son âme et ce qu'il lui restait d'humanité. Lui qui travaillait dans un hôpital pour sauver des vies. Il était pourtant sur d'une chose. Jamais, jamais il ne serait libre s'il ne le faisait pas. S'il n'accomplissait par cette vengeance. Pour lui, pour Irving, pour son père, pour toutes ces autres victimes sans nom qu'un tel monstre avait du faire et faisait peut être encore. L'excuse n'était sans doute pas suffisante mais il n'avait pas besoin d'excuse. Peut être avait-il juste besoin d'une raison. Une raison. Il écoutait celle du changement d'avis de Joan. Elle voulait qu'il comprenne. L'optimisme avait peut être été de trop finalement. Il savait au fond de lui que le repos était un doux rêve mais quitte à ne jamais le retrouver, autant savoir pourquoi. Il avait écouté chaque mot de Joan avec attention, concentré sur ses propos. Son regard se fit pourtant plus vif lorsqu'elle lâcha le nom.
Myles. C'était donc ainsi qu'il ne se nommait. Il ne manquait plus qu'un visage à y mettre dessus. Un visage qu'il espérait être le dernier à rencontrer. Ses potentielles futures victimes n'étaient pas difficile à deviner. Lui aussi accomplissait une vengeance après tout. Mais quelle vengeance.

- Je sais ce qui m'attend, Joanny. Je sais que ça ne me ramènera jamais Irving, tout comme je sais que le repos ne viendra jamais. C'est peut être affreux de dire ça mais je veux juste le voir mourir. En finir avec ça. Être enfin libre d'envisager autre chose. Crois-tu que j'en demande trop ?

Il ne pensait pas à l'après. Il ne le lui avait pas dit mais jusqu'à présent, il n'avait pas prévu d'après. Il avait prévu de mourir avec lui. Après avoir été sur de l'avoir expédié en enfer, il avait prévu de mourir lui aussi. Le repos. Le pardon. La vie en elle-même n'avait pas été dans le plan. Elle n'était pas dans le plan. Enfin jusqu'à présent. On dit qu'il existe un sentiment pire que l'amour. Plus dangereux, plus meurtrier, parce qu'il s'insinue en vous pour ne plus jamais vous lâcher. L'espoir est sans doute le pire. Stiles avait laissé cette lueur s'allumait. Cette lueur qu'il s'était toujours refusé à accepter avait fini par exister dans un coin de son esprit. Dangereuse. Il avait fait preuve d'optimisme. Il avait entrevu un après. Même si ce n'était que pendant quelques secondes. Il avait laissé cette idée s'infiltrer. Et s'il ne mourrait pas ce jour-là ? S'il restait en vie ? Parce que Joan était là, parce qu'elle serait là. Avait-il réellement à vivre en enfer de son vivant avant de l'affronter dans la mort ?
Il pensait à l'après. Il s'en mordrait les doigts mais ses pensées en étaient alors prisonnières. Il envisageait l'opportunité d'un bouton off. Et si la perte de son humanité était plus libératrice que la mort ? Quelle vie alors mènerait-il ? Il était sur un fil. Un fil fragile dont il avait toujours le bout. Et si le bout était plus long ? Quelle histoire la suite racontait-elle ? Il était perdu, confus. Il voulut le chasser de ses pensées. Cet après ne devrait pas exister. Pourtant il le cherchait. A quoi bon chercher le pardon sans cesse si ça n'était pas pour envisager une autre existence ? Il passait son temps à s'excuser, c'était un fait. Alors que voulait-il ?
Il observa sa jeune soeur et le sourire qui venait de naître sur son visage. Il finit par se l'avouer à demi-mot. Il voulait ... vivre.
Il ne souriait plus mais son regard s'était apaisé, bien que toujours voilée par ses démons qui ne partiraient pas de si tôt. Pendant un instant, on eut dit Irving sur ses dernières années.
Vivre et pardonner.

- Tu as raison. Les mots n'effacent pas le passé. Mais ne dis pas de telles choses. Je compte bien faire quelque chose pour que tu conserves ce sourire sur tes lèvres. Et si l'on peut faire quelque chose pour moi, on le peut aussi pour toi.

Je sais que c'est ainsi qu'Irving le voudrait.
Et si c'était ça le but de l'après ? Il avait tort de se considérer comme seul. Le grand-frère qu'il était avait encore quelque chose à faire sur Terre avant de partir et ce quelque chose concernait Joanny Anadia Kellers.
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MessageSujet: Re: If I lose everything in the fire # Stiles & Joan If I lose everything in the fire # Stiles & Joan EmptyMar 13 Nov 2012 - 19:36


Stiles & Joan

"If I lose everything in the fire."
La peur, toujours cette maudite peur de ne pas prendre le bon chemin, de ne pas épouser sa destinée. Mais quelle destinée? Cela faisait bien longtemps que Joan s'était égarée dans cette immensité qu'était la vie. Plus d'intégrité, plus de dignité et encore moins d'ambition, la jeune femme était restée coincée à l'adolescence. Elle n'avait pas évolué, coincée dans ses maudits souvenirs qui n'avaient rien de très glorieux. Son histoire n'en était pas une, Joan n'était qu'une moitié de personne et aujourd'hui encore, malgré le temps qui continue de défiler, elle savait pertinemment qu'elle était loin d'atteindre son entièreté. Au plus profond de son être, Andy se doutait qu'elle ne serait jamais come toutes les autres: elle avait besoin de cette adrénaline pour survivre, ce moment où la peur et l'envie vous submergent pour affronter n'importe quoi. Qu'importe la difficulté et qu'importe les pertes engendrés, Joan était une femme d'action et de foi. Elle avait toujours pris part à des causes, nobles ou non. Récemment, son chemin s'était tournée vers l'illégalité, elle était partie vers des eaux bien troubles où la morale n'avait plus sa place. Joanny le regretterait toute sa vie. Irving. Ethan. Stiles. Toutes ses personnes qu'elle avait laissées sur le bord de la route, en peine, alors qu'elle avait eu les armes pour les sauver. Trop tard. Il était trop tard pour changer ce qui avait été réalisé. Aujourd'hui, le moment était venu de regarder le futur qui semblait se faire bien sentir dans cette chambre d'hôpital de Detroit.
Stiles et Joan étaient unis à nouveau, après dix années de regrets, remords et culpabilité, la nature finissait par reprendre son droit. La vengeance, de nouveau, cette machine de destruction allait se mettre en marche. Encore une fois, Joan y perdrait des plumes mais peu importe. Sauver son frère. Sauver ce qui lui restait de sa famille et rendre hommage à Irving. Une promesse silencieuse que Joan comptait bien réaliser cette fois. Hors de question de faire machine arrière, Joan regardait son frère avec émotion et détermination. La mort avait failli l'embrasser mais aujourd'hui, tout cela faisait partie du passé. Elle se relèverait et ferait payer à Myles Stevens son inconscience et sa folie. Point final. A en juger par le regard de Stiles, il avait l'espoir lui aussi d'en finir avec tout cela même s'il n'était certainement pas prêt à tirer un trait sur sa moitié. La temps ne faisait pas toujours son oeuvre et l'amour était bien plus puissant que tout le reste, son cher frère le prouvait encore aujourd'hui, en ayant arrêté de vivre depuis la mort d'Irving. Le bonheur, il le méritait bien plus que quiconque sur cette planète et Joan avait la ferme intention de lui offrir ou tout du moins d'essayer. Rien n'était écrit, rien n'était définitif et la lecture de son regard procurait à Joan une joie intense, ses paroles la comblèrent d'une toute nouvelle émotion, l'espoir se distillait dans ses veines avec une force monumentale. Le dernier combat avait sonné, le plus dur était à venir mais aucun des Kellers ne se défilerait, unis à jamais par le lien sacré de la culpabilité.

J'espère qu'elle ne le sera pas. Notre famille a assez enduré de situations dégradantes pour toute une vie. Il est temps de mettre fin à cette malédiction Stiles et s'il faut utiliser la manière forte, celle que j'ai apprise pour opérer ma vendetta personnelle, je n'hésiterais pas. Sois sûr d'une chose, nous tomberons ensemble ou nous nous relèverons ensemble. Il n'y aura pas d'autres compromis à faire, mon cher frère. Irving avant tout, nous deux liés à jamais. Si cela te convient...

Le voyage n'était pas terminé. Une longue préparation attendait les progénitures Kellers. Un entraînement douloureux, une vie mise en suspens, beaucoup de choses allaient devoir changer s'ils souhaitaient faire disparaitre le criminel en question. Joan n'avait certainement pas perdu la main mais Stiles n'était encore qu'un débutant. La torture, il fallait la vivre dans sa tête avant de l'envisager sur quelqu'un d'autre. Briser les barrières de son esprit, aller au delà de ses limites, voilà ce qui les attendait au détour du virage et ce serait bien plus que douloureux pour des individus ayant eu une morale aussi aigue que la famille Kellers. Lointain souvenir pour Joan mais elle savait que ses principes n'étaient jamais loin, toujours à effleurer la surface de son âme jusqu'à ce que les frontières ne soient plus qu'illusoires. Pour le moment, elle ne souhaitait pas refroidir Stiles sur les techniques qu'ils devraient adopter, encore moins sur ce qu'il allait perdre en agissant de la sorte, non, l'heure était plutôt aux encouragements et à la cohésion entre eux. L'aîné de la famille lui indiquait qu'il était impatiente de voir ce fameux cercle prendre fin, pas pour qu'il se sente mieux mais surtout pour ne plus attendre un changement, ne plus avoir cet espoir inutile de retrouver Irving au coin d'une rue un jour. La douleur encore bien présente dans la lueur de ses yeux, Joan tenta un sourire timide tout en serrant sa main avec une certaine douceur. Son frère était sa vie, la jeune femme n'en prenait totalement conscience qu'aujourd'hui alors qu'ils étaient tous deux au pied du mur, non loin de leur fin... A moins que ce ne soit un début.

Non, Stiles, tu n'en demandes pas trop à la vie. Il mourra et de nos mains en plus de cela. On ne sera plus jamais ceux que nous étions il y a dix ans c'est certain mais on peut espérer se créer une nouvelle vie tu sais... Tout en oubliant jamais Irving. On peut le faire.

Joan était intimement persuadée que les dés avaient été jetés dans son cas mais elle croyait que son frère pouvait encore voir la lumière. C'était son devoir de l'empêcher de sombrer comme elle et pour cela, la jeune femme était bien prête à assumer toutes les responsabilités qui incombaient aux actes qu'ils allaient commettre ensemble. Faire passer l'autre avant soi même, ce qu'elle aurait dû faire bien avant... Ce qu'elle regretterait toute sa vie. Changer la donne, elle le pouvait et elle le ferait. Joan avait souri instinctivement, se retrouvant finalement alors que son masque de froideur avait disparu en même temps que les flammes. Revivre, retrouver un sens et de la valeur à sa vie. Bientôt, il n'y aurait plus d'obstacles à cela... Seulement la mort. Son regard planté dans celui de Stiles, son sourire communicateur accroché à des lèvres meurtries, Joan Kellers avait encore un infime espoir de revoir le bonheur frapper à sa porte, un peu de patience et le jour viendrait frapper à sa porte. Finalement libérée de ses chaînes, Andy relâche l'étreinte autour de la main de son frère et pria silencieusement pour que leurs âmes soient sauves...

On verra, mon frère. La vie n'est jamais toute tracée et s'il faut une fin, autant qu'elle soit heureuse...


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MessageSujet: Re: If I lose everything in the fire # Stiles & Joan If I lose everything in the fire # Stiles & Joan EmptyLun 31 Déc 2012 - 12:20

« Bonjour,
Nous avons constaté que le sujet suivant n'a pas reçu de réponse depuis un moment, nous vous laissons jusqu'au 14 janvier sinon, le sujet sera verrouillé.
Merci de votre compréhension. »
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MessageSujet: Re: If I lose everything in the fire # Stiles & Joan If I lose everything in the fire # Stiles & Joan EmptySam 19 Jan 2013 - 6:48

Abandonné & verrouillé.
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