entre blondes, on se comprend... pas.

LUCY & DAPHNEE

Voilà maintenant trois ans que Arthur avait disparu. Son espoir de le retrouver diminuait jour après jours, et Daphnée commençait à s'imaginer le pire. Peut-être qu'elle n'aurait pas dû quitter sa famille et "s'installer" à Détroit ? Enfin, s'installer, c'était bien trop peu pour user de ce verbe. Elle n'avait pris qu'une chambre au Hilton Hotel, et ne comptait pas rester, sauf si bien sûr, quelqu'un qui avait pour nom Whinyson pointait le bout de son nez. Parfois, elle composait un numéro au hasard, dans l'espoir d'entendre la voix de son frère. Ou alors, elle envoyait des lettres à des adresses impossibles. Voilà donc ce qui la rendait folle. L'espoir. L'espoir de revoir son frère qui lui manquait tant.
La voilà qui se lamentait sur une photo d'Arthur et elle encadrée dans un cadre de bois dur, qu'elle avait apporté. Sur la photographie, Daphnée devait avoir cinq ans, et Arthur 7. Il paraissait pourtant si grand, il avait toujours parut grand, il ne faisait pas son âge, et c'était pourquoi Daphnée se sentait constamment en sécurité avec lui.

Il était encore tôt ce matin. Aux alentours de 8h30. Elle ne pensait pas que tout le monde serait levé à Détroit, et pourtant, une foule monstre s'activait au dehors. Elle se leva péniblement, bien qu'elle eut passé une nuit parfaite dans l'hôtel magnifique, elle ne se sentait pas très bien. La jeune blonde s'étira lentement, regarda au dehors, et fila dans la salle de bain. Elle ne voulait pas prendre de petit déjeuner, l'appétit, pour une fois, ne venait pas la déranger. Elle se regarda dans le miroir de la salle de bain, de toutes petites cernes venait saluer ses yeux bleus gris, et son chignon fait la veille s'était légèrement défait. Elle se brossa les dents rapidement avant de revenir dans sa chambre pour prendre sa valise. Celle-ci n'était pas très lourde, et pourtant, elle contenait pratiquement toute son armoire. Elle réfléchit un instant, et opta pour une tenue confortable. Elle avait mis du temps pour choisir sa jupe, car il ne fallait pas qu'elle soit ni trop longue, ni trop courte. Attirer le regard des hommes ? Hors de questions. Elle enfila alors ses vêtements et se mira dans la glace. Elle se trouvait belle, mais ne le disait jamais que dans sa tête. La vanité était la pire chose qui puisse exister après le mensonge. Puis, elle prit son sac et sortit en vitesse de l'hôtel et emprunta aussitôt un bus qui l’emmènerait à Landmarks Boulevard. Durant le trajet, elle pensa pour la énième fois à sa mère, puis à son père, puis à son frère, puis encore à son frère, jusqu'à ce qu'elle descende. Elle se pressa et suivit la foule. Elle ne savait pas vraiment où elle devait aller, mais si elle voyait Arthur, elle lui sauterait au cou.

Et la voici donc, perdue, seule sur un banc à attendre que le moindre Arthur se pointe. Évidemment, ça n'arriverait pas.

© Childish Wings

Entre blonde on se comprend... Pas.| Daphnée Whinyson . . Il fût à peine six heures du matin lorsque Lucy décida de sortir de son lit. Non pas que l’envie était là, surtout qu’elle était en congé toute la journée, mais parce que ça faisait deux trois jours qu’elle n’avait plus été courir et se détendre ailleurs que dans son loft. Sa condition physique pouvait en prendre un coup et elle savait très bien qu’elle s’en voudrait si elle se laissait aller ainsi complètement. Le temps n’était pas propice à aller faire son footing matinal mais Lucy ne se laissa pas découragée. Elle revêtit sa tenue habituelle, autrement dit son ensemble short et sweat aux couleurs marines, et l’agrémenta d’un col boule pour éviter de prendre froid à la gorge et du coup, de tomber malade alors qu’elle avait une tonne de boulot à faire pour le journal. Essoufflée et au bord de l’exténuation, Lucy du s’y reprendre à plusieurs fois pour terminer son tour tant son souffle était haletant. La pauvre, son train de vie semblait la ruiner petit à petit sans même qu’elle n’ait le temps de s’en rendre compte et encore moins de dire stop. Il faut dire que l’alcool et/ou la cigarette ne feront jamais bon ménage avec la santé, la taille et tout ce qu’i y a de plus important aux yeux de la jeune fille et pourtant, comme bien d’autres personnes, elle en faisait une addiction profonde dont une simple pensée négative ne pouvait la dissuader d’en arrêter avec ces saloperies. Lucy ne comprendra décidément jamais qu’elle était cette façon d’être en permanence qui la guidait dans la vie. Non pas qu’elle est plus cruelle que lorsqu’elle était jeune mais plus le temps avance et plus elle se demandait comment elle serait dans dix ans. Même si bien évidement on lui a toujours appris dans sa famille que la méchanceté conserve. A peine rentrée à la maison, Lucy ne prit le temps que de prendre une furtive douche et d’enfiler son tailleur avant de reprendre la route pour le travail. Si elle n’avait pas d’impératif au bureau pour ce jour-ci, elle avait du retard à rattraper et ne pouvait se permettre aucun écart. Aucun ? Enfin presque. Alors qu’elle était sur la route vers le travail, elle passa par Landmarks Boulevard et y croisa Daphnée. Qui est-elle ? Une copine incompréhensible semblant broyer plus de noir qu’elle n’en laisse apparaître. Ce qui avait le don d’agacer Lucy. Elle lui fit un petit signe de loin puis vint s’asseoir à ses côtés. Dix minutes maximum Lucy, tu as du travail. N’oublie pas…

entre blondes, on se comprend... pas.

LUCY & DAPHNEE

Dans normalement 30 minutes, elle devrait prendre un autre bus qui l’amènerait directement à la plage, où elle devrait faire son boulot : vendre des pâtisseries immondes qui mollissaient au soleil. Elle avait donc le temps de ne rien faire comme une vieille grand-mère à la retraite. Évidemment, elle le ferait à la Whinyson : dos droit, jambes croisées, mains sur les genoux, air souriant. Mais qu'allait elle faire ? Vivre à Détroit devenait très ennuyant, et si elle ne voulait pas mourir d'ennui, il allait vraiment falloir qu'Arthur pointe le bout de son nez. Elle prit alors l'initiative de consulter ses récents messages reçus.

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Une journée gratuite... Qu'allait-elle en faire ? Elle n'avait ni amis, ni copain, ni frère, ni famille. Son humeur d'habitude si joviale disparut d'un coup et plus rien ne la laissa penser qu'elle devait rester à Détroit. Jusqu'à ce qu'un visage familier vienne la saluer. Elle sourit à son tour avant de reconnaître la jeune femme : Lucy Warren. Elle ne savait plus trop comment s'étaient-elles rencontrées, mais une chose était sûre : elle n'en avait pas un bon souvenir. Elle toussota légèrement, ne sachant quoi dire et entreprit d'engager une conversation (tout au moins inutile) pour faire passer le temps. « Comment allez-vous Lucy ? » En général, Daphnée vouvoyait toujours les personnes qu'elle rencontrait tout récemment. Pour elle, il fallait minimum un mois avant qu'elle ne s'habitue à la présence de sa connaissance dans sa tête, et après ça, elle pourrait enfin la tutoyer. Et, elle ne savait pourquoi, l'idée de rester en contact avec cette Lucy ne lui vint même pas en tête. Pour elle, elles étaient si différentes que ça ne pouvait pas être envisageable. Évidemment, elle ne le dirait jamais à haute voix, et ne le ferait jamais remarquer à quelqu'un. Elle se rendit vite compte que son chignon était toujours un peu défait, et en fut gênée, alors, elle le refit en vitesse, comme si Lucy n'allait jamais rien remarquer.

© Childish Wings

Entre blonde on se comprend... Pas.| Daphnée Whinyson . . Lucy n'en revenait pas que quelqu'un en dehors du cadre de son travail ou de la photo ne la vouvoie. Leur relation n'était pas fleurissante ni la plus forte mais tout de même ce n'était pas comme si elles étaient complètement inconnues non plus. De plus qu'est-ce que c'était que ça pour une posture de femme distinguée alors qu'elle tirait une tête de veuve. Elle avait l'espérance que personne ne la voit en sa compagnie dans cet état là, les rumeurs vont tellement vite qu'on pourrait croire qu'elle venait de lui annoncer quelque chose de désastreux et à vrai dire, Lucy n'avait pas besoin de ce genre de ragot alors qu'elle passait déjà pour la mauvaise en dénonçant tout haut ce que les gens pensent tout bas dans des petits articles flashs ou en récoltant les indices que tout le monde veut garder cacher. Lucy tenta de prendre un air dégagé et neutre et répondit de façon plus ou moins naturelle qu'elle allait bien et la remercia de prendre de ses nouvelles. Suite à cela, Lucy fit mine de la trouver déboussolée. J'espère que ce n'est pas trop grave car ton teint en prend un coup tout de même. Qu'y a-t-il de neuf sinon ? Ça faisait longtemps que je ne t'avais pas aperçue dans les environs. Tu dois être drôlement occupée. Lucy espérait qu'elle décrocherait un peu de sympathie de la part Daphnée, histoire que son avis sur elle puisse s'améliorer car ça ne faisait qu'empirer...

entre blondes, on se comprend... pas.LUCY & DAPHNEE


Tu dois être drôlement occupée. Occupée ? Ça n'était pas le mot. Folle a lier oui. Ou encore dépassée, dépassée par cette abominable routine de recherche. Il fallait ouvrir les yeux : Arthur n'arriverait jamais et Daphnée devrait un jour ou l'autre rentrer chez elle. Enfin, sans Arthur, ça n'était plus franchement chez elle.

Daphnée regarda Lucy d'un air faussement content, et lui repondit Je vais bien, merci. Je n'ai pas grand chose a faire : parcourir des kilomètres en hurlant des sottises, c'est franchement pas grand chose. Son ton ne se voulait pas si cassant. Daphnée voulait faire de l'ironie. Mais l'ironie ne lui allait pas. Whinyson était et resterait la jolie jeune fille sage éduquée par la famille exemplaire américaine. Parfois, elle se demandait ce que ce serait de vivre autrement. De venir d'un quartier difficile. Ou de dire de simples grossieretes. Jamais la blondinette n'en avait sorti une seule. Elle se serait coupé la langue, ou se serait tapé la tête contre un mur pendant plus d'une demi-heure.

Voulant se faire pardonner pour son antipathie, Daphnée proposa a Lucy un café histoire de se connaître un peu mieux, et de taire les préjugés.


© Childish Wings

Entre blonde on se comprend... Pas.| Daphnée Whinyson . . C'était toujours aussi déroutant pour la jeune blonde de voir une jeune fille aussi droite dans ses bottes avoir du mal a s'exprimer avec le bon ton. Et puis, si celle-ci voulait réellement faire comprendre à son interlocutrice qu'elle n'avait en aucun cas envie de la voir pourquoi ne lui avait-elle donc pas dit directement ? Dans tous les cas, une petite pause et un petit café ne lui ferait aucun mal et même la réhydraterait sans doute. Lucy était légèrement mal à l'aise et ne savait trop de quoi parler. Elle avait envie de rire et à la fois d'apprendre à connaître la jeune Daphnée. C'est pourquoi elle fit une petite blague distrayante et puis demanda à la jeune fille si elle aimait elle aussi passer du temps avec la nature. Elle ne manqua pas de lui expliquer le bonheur et le bien être que cela lui procurait malgré le fait que certaine fois le monde l'empêchait de profiter complètement. De temps à autre elle attendait un petit signe de sa connaissance afin d'être sur que celle-ci l'écoutait toujours et qu'elle ne s'était pas endormie en cours d'explication. Quand on ne la connait pas vraiment, Lucy peut en faire devenir fou plus d'un à force de parler sans arrêt...

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Nous avons constaté que le sujet suivant n'a pas reçu de réponse depuis un moment, nous vous laissons jusqu'au 14 janvier sinon, le sujet sera verrouillé.
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Abandonné, verrouillé & archivé.