I was happy once, it was awful.

Candice C. Mckinley & Ylan N. Sanders

Pain, my lovely friend.

Que faire lorsque l’inspiration vous fuit, sans que vous puissiez y faire quoique ce soit. Alors vous puisez, dans vos souvenirs, faute d’imagination, et vous retracez sur le papier des traits tellement familiers. Tout le monde le remarquerait, que l’ennemi du nouveau tome avaient une étrange ressemblance avec son père bien célèbre. Et pourtant, Ylan ne pouvait se résoudre à tout changer, parce qu’il avait trouvé cette chose qu’il cherchait, à chaque fois qu’il créait une nouvelle planche. Cigarette à la bouche, il décorait cette étendue blanche et rugueuse, de lignes irrégulières, de couleurs explosives. Il s’appliquait tant bien que mal à éviter d’être trop évident, il ne faisait jamais de brouillon. Cela avait toujours été tout ou rien. Pourquoi ? Peut-être parce que celui qu’il appelait papa depuis son enfance lui avait toujours interdit d’échouer. Quel ironie du sort quand on prenait le temps de jeter un œil à leurs situation aujourd’hui. Tout foutait le camp, toutes les bases sur lesquelles il s’était reposé toute sa vie. Qui n’était à présent plus que mensonge. Une bouffée de nicotine vint calmer ses nerfs qui commençaient doucement à s’échauffer. Pourquoi fallait-il qu’on le laisse tomber à chaque fois ? Il passait son temps à se montrer poli, gentil, serviable, pour quoi au final ? Rien du tout, le néant, la solitude. Oh si il avait son colocataire, Dean qui lui menait la vie impossible et à qui il avait envie d’éclater la figure à chaque fois qu’il le voyait. Il y avait aussi son frère, mais il ne pouvait nier qu’il résidait toujours un malaise tout à fait normal entre eux. Après tout, leur père avait préféré s’occuper d’Ylan plutôt que de lui, c’était compréhensible et naturel. Le jeune Londonien retroussa les manches de sa chemise, et posa sa cigarette dans le cendrier avant de rassembler l’ensemble de ses dessins du jour dans sa pochette plastique. Sa table était le seul endroit désordonné qui lui appartenait, et c’était très bien, il s’organisait dans son désordre.

Le jeune Londonien se dirigea vers la cuisine et se versa une tasse de café brulant. C’était ce qu’il aimait le plus, être seul chez lui, sans Dean. Il comptait bien profiter de cette tranquillité pour le moment. Mais à force de se conforter dans sa solitude, l’allait-il pas finir par s’isoler du monde entier ? Si cela ne tenait qu’à lui, il resterait cloitré chez lui indéfiniment, avec son héros de bande dessiné, ses crayons de papier, et ses couleurs. Buvant sa boisson d’une traite, lui brûlant la gorge par la même occasion, le brun se dirigea dans sa chambre, et enfila un sweat-shirt neuf. Il laissa un échapper un soupir agacé, « Merde, il faut toujours qu’il fouille dans mes affaires celui-là ! » Sanders fut interrompu par la sonnerie de l’appartement. A tout les coups, c’était Crawford qui avait encore paumé ou oublié ses clefs. Passant rapidement sa main dans ses cheveux, il reprit sa cigarette presque consumée il tira une dernière latte avant d’ouvrir la porte d’entrée. « J’en étais su… » Il s’arrêta net, laissa tomber par terre son mégot ridicule. C’est avec hâte qu’il écrasa la cigarette avec son pied, laissant une horrible trace noire sur le parquet, mais il était bien trop troublé pour s’en soucier. Des cheveux blonds, des yeux magnifiquement bleus, et un visage qui malheureusement lui procura immédiatement une sensation de mal-être, et de déception. Apparition divine le laissant victime de cette illusion. Oui, c’était bien elle qui venait miraculeusement sonner à sa porte. Elle qui lui avait si gracieusement brisé le cœur. Candice McKinley. Il resta là sans parler, à chercher une explication rationnelle à ce qui était en train de se passer à ce moment précis. Reprendre tout cela par étape. Candice venait de sonner à sa porte, pourquoi venait-elle ici ? N'avait-elle pas vu le nom écrit maladroitement en dessous de celui de Dean sur l'étiquette en bas de l'immeuble ? Par le plus grand des hasards, elle venait d’apparaître en face de lui.. Oh mais la réponse il l'avait. Elle venait voir cet enfoiré de Dean, il en était sur, ce n'était pas pour lui. Toute éfusion de joie qu'il aurait pu avoir s'évanouit presque instantanément. Le jeune garçon fronça les sourcils, il n'avait pas l'intention de faire la conversation, c'était un peu trop innatendu, et s'il avait été moins orgueilleux il se serait avoué à lui même qu'un noeud atroce lui nouait la gorge, l'empêchant de prononcer la moindre phrase.

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« I was happy once, it was awful. »

Ylan & Candice

Le désespoir était venu sonner à la porte cette semaine là. Le visage d'un ange l'avait accueilli à l'hôpital et depuis ce jour, Candy n'arrivait plus à avoir les yeux clairs. Elle enchaînait les dérapages incontrôlés aussi bien au travail qu'en allant à des soirées au hasard. Elle perdait le contrôle d'elle même, elle perdait le contrôle de ses sentiments et la sauvage Candice prenait le pas sur tout le reste. Elle ne savait plus comment se sortir de cette spirale de solitude. Revoir Ike avait sonné comme le glas de sa vie. Oui, pendant des années, elle avait eu l'impression de vivre pleinement alors qu'elle se complaisait dans des attitudes provocatrices qui ne lui apportaient rien d'autre qu'un peu plus de désespoir chaque jour qui passait. Elle était devenue ce qu'elle s'était refusée à être pendant son adolescence et désormais, il n'y avait plus aucun moyen de revenir en ce temps là, revenir en arrière au moment où elle était heureuse, au moment où elle était elle même plutôt qu'un artifice de comportements sans devenir.
Ce jour là, tout allait de travers. Elle avait refusé toute chirurgie pour se concentrer sur des plaies de seconde zone. Loin d'être la jeune femme si sûre d'elle, la pauvre Candice n'arrivait pas à se concentrer plus de trente secondes avec une aiguille à la main. Elle avait fini par quitter les lieux en colère. Trop de souvenirs venaient la torturer. D'abord Las Vegas puis ses erreurs à Londres. Elle avait toujours fait les mauvais choix et elle regrettait amèrement tous ses caprices d'enfant qui croyait encore au Prince Charmant. Les choses avaient changé désormais et son désespoir n'en était que démultiplié.

Sortie de l'hôpital, Candice savait où elle devait aller alors qu'elle chassait ses larmes rebelles d'un revers de la main. Lorsqu'elle se sentait mal, il n'y avait qu'une personne qui pouvait calmer ses doutes: Dean. Elle connaissait le chemin jusqu'à son appartement par coeur même si elle n'y allait que lorsque la situation était définitivement critique. Cheyenne ne savait aucunement s'il serait dans le coin mais il valait mieux tenter le coup avant de faire quelque chose qu'elle ne regrette plus tard. D'un pas assuré, elle avança. Les minutes s'égrenaient mais la jeune femme finit par atteindre la bâtisse dans laquelle résidait Crawford et un colocataire jusqu'alors inconnu. Candice ne s'était jamais posée de questions le concernant, chacun sa vie. C'était le credo de sa relation avec le bibliothécaire. Ils s'amusaient, étaient amis mais les secrets restaient bien enfouis de chaque côté et tant mieux. Candy regarda sa montre brièvement alors qu'elle cogna trois fois à la porte du numéro qu'elle désirait. Elle entendit des pas discrets derrière la porte et se munit de son plus beau sourire pour cacher les dégâts de sa crise précédente. Lorsque la porte s'ouvrit, son sourire s'évanouit instantanément, la surprise prenant place. Ylan. Ici. Dans cet appartement. Quelques années après la catastrophe dont elle était l'instigatrice. Et il ne semblait pas ravi de la voir non plus. Mckinley déglutit difficilement alors qu'elle tenta de reprendre sa posture joyeuse.

Ylan... Tu habites avec Dean? A moins que ce ne soit le coup du hasard et que je me sois réellement trompée de numéro. Je devrais arrêter de parler c'est ça? Non parce qu'il y a fort à parier que t'es en train de te dire que mon nez irait à merveille dans l'encadrement de ta porte. Pas étonnant après ce que je t'ai fait. Je m'excuse d'ailleurs même si ça sert plus à rien et que l'eau a coulé sous les ponts et...

Et plus rien. Candy sourit difficilement et attendit la sentence. Elle n'allait certainement pas aimer vu le regard d'Ylan. Pourtant, la jeune femme ne pouvait s'empêcher de penser qu'il n'avait pas perdu de son charme au fil des années...

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