**Une légère percée de soleil parvint jusqu’à la chambre de Treesh Robyn Hurringhton. La belle milliardaire ouvrit un œil et puis l’autre. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Elle repoussa ses grandes couvertures et passa jusqu’à la salle de bain où elle prit un bain à bulle durant plus d’une heure, enfila une robe rose et blanche d’un grand couturieux, une paire de chaussure de l’exact couleur qu’elle avait sur sa robe, passa une autre heure avec sa coiffeuse qui lui fit une jolie coupe et un maquillage parfait. Lorsque la blonde était finalement prête, elle sortit de sa chambre et descendit jusqu’à l’étage du bas. Hurringhton ne savait pas si son jeune frère Lyam était toujours dans le manoir, mais bon, de toute manière, lorsqu’il était là, elle se sentait énervée. Il passait son temps à draguer ses employées. Treesh n’engageait pas ses femmes pour leur physique, mais bien pour leur niveau de vie inférieur à elle. Elle avait beaucoup d’immigrée et n’avait aucune peine à les renvoyer, ainsi qu’à détruire leur vie lorsqu’il en était nécessaire. Ainsi, Treesh longea le long couloir centrale de l’étage, on pouvait entendre ses talons claqués de très loin et même si son manoir faisait plusieurs acres. Il fallait comprendre que sa résidence était plus grande qu’un lycée, c’était impossible, mais Treesh avait des goûts de luxes et de grandeurs. En marchant, elle vit sa femme de ménage, Saoirse, qu’elle avait engagé il y a quelque temps. Treesh arqua un sourcil et l’observa de manière supérieur. Elle plissa les yeux et l’interpella.**

« Très chère, vous avez oublié une tâche à cette endroit, je demanderais que vous repassez le lavage de ce plancher complètement, je ne suis pas satisfaite de ce nettoyage ! Je ne vous paie certainement pas pour un travail bâclé, j’ai besoin de la perfection ! »

**Dit-elle en s’appuyant sur sa hanche.**

« Et lorsque vous aurez terminé, j’aurais besoin de vous à l’extérieur ! »

Saoirse dansait. Son balai dans les mains, elle se laissait guider par la musique dans les oreilles autant que sa grossesse avancée le lui permettait. La famille de l'enfant lui fait ce cadeau pour la remercier d'avoir accepté le marché malgré l'interdiction de la loi. Pour la jeune femme, ça n'était pas nécessaire mais elle avait tout de même apprécié le présent. Depuis quelques jours maintenant, elle travaillait pour une riche bourgeoise du nom de Treesh Hurrington. Très vite, les autres employées l'avaient mise au courant du caractère de la patronne. Saoirse en avait déduit qu'elle était invivable mais elle n'en avait que faire. Tant qu'elle était payée, elle n'avait pas envie de faire d'histoire. A condition qu'elle ne commence pas. Depuis son départ de la secte, elle avait parfois du mal à supporter l'autorité ce qui expliquait qu'elle avait du mal à garder un travail. Ce dernier d'ailleurs n'était là surtout que pour l'occuper. Certes, elle avait bien l'université mais elle n'y était pas inscrite à cause du fait qu'elle ne possédait officiellement aucun diplôme. Cela ne la dérangea pas vraiment, de cette manière, elle pouvait se contenter de faire ce qui lui plaisait. Comme travailler comme femme de ménage. Le manoir était grand alors le travail ne manquait pas, elle essayerait donc d'y travailler tant que sa grossesse le lui permettrait. Ensuite, elle n'aurait plus qu'à s'occuper de la rédaction de sa nouvelle thèse. Cette année, elle avait décidé de s'attaquer à la science. Le domaine était ardu mais elle n'avait pourtant que peu de mal à en saisir les données.

Ayant terminé cette pièce, elle changea de lieu et attaqua la suivante. La musique toujours dans les oreilles, elle commença à s'attaquer. Une autre femme de ménage avait commencé le travail et lui avait laissé le reste. Elle sourit et s'y attaqua. Pour un manoir aussi grand, c'était un miracle qu'il ne soit pas plus sale mais étant donné que les femmes de ménage y travaillaient chaque jour, au final, il n'y avait rien de si surprenant. Elle poursuivit son nettoyage pendant près de deux heures, avant d'en voir enfin le bout. Elle attaquait la dernière partie quand elle vît la patronne approchait. Cette dernière l'interpella. Les écouteurs dans les oreilles, la jeune femme entendit à peine le début de ses paroles et prit soin de mettre en veille l'appareil. Les yeux plissés, un sourcil arqué et la main sur la hanche, la jeune patronne la jaugeait d'un air supérieur. Saoirse se redressa sur son balai, une main sur son ventre rond de plusieurs mois, l'observant d'un air intrigué. Comme pour suivre ses propos, elle détacha les yeux de la femme pour observer l'objet du délit. Le plancher était impeccable. Tout juste y-avait-il en effet une petite tache qui était restée sur le sol mais elle ne faisait que quelques centimètres et n'avait rien de choquant. Ce fut au tour de Saoirse de lever les yeux surpris vers sa patronne. Repasser tout le plancher ? Mais pourquoi faire ? La jeune employée affichait maintenant un air dédaigneux et ce fut à peine si elle prit en compte, la dernière remarque de Treesh. D'un geste, elle ôta les écouteurs de ses oreilles, les laissant pendre sur ses épaules.

- Je voudrais pas me mêler de ce qui me regarde pas mais y a rien à repasser là ! Autant que je sache, vous pouvez déjà vous refléter dans votre plancher. Vous voulez quoi que je le polisse au point qu'il soit aussi fin que du verre ? C'est vous qui voyez mais avec vos chaussures, vous allez finir par y faire des trous ! Enfin moi je dis ça. Madame

Le ton détaché avait quelque chose d'un peu choquant venant de la part d'une employée à une jeune femme comme Treesh mais elle n'en avait pas grand chose à faire. Personne même à la secte n'avait jamais réussi à la faire taire, ce n'était pas aujourd'hui que ça allait commencer. Se doutant qu'elle allait surement se faire virer une fois de plus pour son comportement, elle reprit son balai et entreprit d'aller nettoyer la tache coupable.

**Lorsqu’on connaissait Treesh Hurringhton, il ne fallait pas s’attendre à trop de sa part. La riche héritière possédait un goût de luxe et de perfection beaucoup plus développé qu’un être humain normal, c’était à croire qu’on ne pouvait même pas la classifier comme telle. La belle blonde avait exactement un coeur de pierre. Elle n’était certainement pas le genre de personne à subir la compassion de la part de ses employés ou de la société. Rien ne pouvait l’atteindre, elle exigeait un respect inégalée à son égard, mais surtout de n’avoir aucune erreur sans recevoir les fureurs de la dame. Aujourd’hui, Treesh s’était attardée sur une petit tâche sur le plancher brillant du long couloir de la section sud de son manoir. Il fallait comprendre que celui-ci faisait presque un demi-kilomètre, c’était sans doute le plus long qu’on retrouvait dans le manoir Hurringhton qui faisait plusieurs acres de terrain. N’oublions pas qu’en débarquant à Detroit, Treesh avait fait l’acquisition de 10 propriétés gigantesques pour faire la construction de celui-ci près de l’eau. Elle possédait plus de 500 employés pour sa propre personne également. On pourrait croire que Treesh aidait beaucoup l’économie en employant et payant à un prix très gracieux chacun de ses employés, mais non, il était très rare de voir des employés de la belle riche tenir plus de quelques jours. La dame avait des exigences digne d’un régiment royal dans les années 1600. Robyn ne se pouvait pas d’accepter la moindre critique. Ainsi, en jetant son dévolu sur Saoirse, la jeune femme fut très choquée de recevoir une réponse négative de la part, bien qu’elle usa d’une part de respect malgré tout. La bouche de la blonde rondit et ses cils se mirent soudainement à battre sans arrêt.**

« Petite ingrate... Vous n’êtes tout simplement pas capable de respecter le travail que j’exige... Vous ne travaillez pas pour la population, mais bien pour moi et dans ce cas-là, si je demande une tâche parfaite, c’est à ce que je m’attends. Je me disais également qu’engager une traînée enceinte ne serait pas à mes avantages, vous n’avez certainement pas les compétences pour faire ce genre de travail sans parler du mépris que vous me portez, je trouve ça scandaleux ! Vous êtes renvoyés Mademoiselle, accueillir des femmes de ménage de la basse société, en cloque par n’importe quel inconnu.. Vous savez que de s’envoyer en l’air avec des gens de la basse société peut vous amener des maladies vénériennes ? Je trouve ça répugnant en plus d’être choquant ! »

**La femme passa une main dans ses cheveux pour replacer une mèche qui semblait légèrement s’abattre sur son front. Elle plissa les lèvres toute en fixant son employé de manière sévère et alarmée.**

Pendant un instant, Saoirse se concentra sur le travail qui lui restait à faire, à savoir nettoyer une minuscule tâche sur le parquet. Elle laissa donc sa patronne déblatérait son discours sans vraiment y prêter attention. Elle avait bien souvent adopter cette méthode avec les précepteurs de la secte. Ils la prenaient parfois pour une idiote alors qu'en réalité, son quotient intellectuel était au dessus de la moyenne. Elle continua donc à frotter jusqu'à faire disparaître la tache coupable. Ce fut à peine si elle réagit au mot trainée ou son renvoi, prévisible en l'occurrence. La main sur son balai, elle résista à remettre ses écouteurs sur les oreilles, un mot l'arrêta pourtant. Elle se retourna vers la jeune femme, l'air sans voix. Elle avait toujours accepté les critiques à son encontre, elle n'en avait que faire, mais il y avait une chose qu'elle n'acceptait, c'étaient les critiques à l'encontre de ses enfants. Certes, elle ne les voyait jamais grandir, elle ne les connaissait pas et elle ne les verrait surement jamais mais elle les portait, tous, pendant neuf mois et elle les aimait alors plus que tout au monde. Elle était la mère la plus protectrice possible pendant neuf mois et elle l'avait été avec tous.
Saoirse se releva en s'appuyant sur son balai. Le regard qu'elle adressait à Treesh n'avait plus rien de sympathique ou même de poli. La personne qui allait insulter son bébé n'était pas encore née.

- Je suis virée ? Parfait ! Je vais donc pouvoir te dire ma façon de penser sans me soucier du reste !

Elle s'avança de toute sa hauteur vers elle et parla avec un ton qui n'offrait aucune réplique.

- Maintenant écoute-moi Treesh Hurringhton ! Je me doutais que vous n'avez pas d'enfants et je remercie Dieu pour ça parce que vous seriez probablement la pire mère de l'humanité. Cela étant laisse-moi te dire une chose. Ta mère t'a peut être élevé comme une enfant pourrie gâtée mais c'est pour autant que je vais tolérer tes propos. Parce que tu sais quoi ? La personne qui pourra insulter mes enfants n'est pas encore né. Je ne l'ai pas permis pour le premier, ne compte pas sur moi pour le permettre avec le treizième ! Tu es peut être riche mais crois-moi, ça ne veut rien dire ! Tu crois peut être que je suis à ta merci ! Mais que tu es pathétique ! Si je le voulais, je pourrais être aussi riche que toi ! Oh mais attends mais c'est le cas ! Sauf que voilà, moi j'ai des principes ! Je connais la valeur du mot travail ce que tu ignores sans aucun doute. Je n'ai pas le souvenir de t'avoir manqué de respect jusqu'à présent, alors je te prierais d'en faire de même ! Parce que non, très chère, je ne suis pas de la basse société et non mon bébé n'est pas celui d'un sombre inconnu que j'aurais rencontré dans une ruelle ! Le père de ce gamin est un type tout ce qu'il y a de plus respectable ! Au final, tu sais quoi, c'est toi l'ingrate dans l'histoire ! Incapable de reconnaître le travail que l'on fait pour toi ! Mais ma pauvre fille, tu n'es rien sans la basse société comme tu dis ! Qui va faire le travail que tu ne veux pas faire si ce n'est elle ! Ah j'en ai rencontré des bourgeoises qui n'ont rien dans la cervelle et qui se contentent de vivre sur leurs rentes mais toi, tu es un sacré spécimen ! C'est toi qui es répugnante ! Tu n'as aucune conscience de la réalité ou des autres ! Mais tu n'es qu'une sombre idiote pleine aux as ! Mais tu sais quoi, continue comme ça et tu finiras seule ! Je me demande encore comment tu peux avoir des gens qui te supportent ! Ce que je te dis te déplaît ? Parfait ! J'en attendais pas moins ! Cela étant, tu voulais que je fasse un truc dans ton jardin ? Et bien allons-y ! J'ai du temps à revendre !

Sur ce, elle déposa au sol son balai à côté de son saut et prit la direction de l'extérieur.

Treesh Robyn Hurringhton n’en pouvait plus de rencontrer des gens ingrats de la basse société, elle les utilisait pour le ménage et les corvées et s’était parce qu’ils étaient très bien payés, ils n’avaient rien à ajouter à la situation, aucun mot à dire sur sa manière de vivre, mais lorsqu’elle renvoyait les gens de cette manière, on avait tendance à lui démontrer l’emmerdement qu’on reprochait, mais le discours que venait de lui balancer cette idiote de femme de ménage en cloque l’énervait profondément, tellement que son fond de teint n’était pas assez puissant pour camoufler la rougeur de ses joues. Elle plissa les sourcils ainsi que les lèvres et se lança.

« Vous en avez du culot, de venir travailler pour moi et ensuite de me déblatérer toutes ses insultes, je ne comprends pas du tout pourquoi vous osez me parler de la sorte. Je ne vois tout simplement pas ce que j’ai pu dire pour vous choquer ainsi, de toute manière, vous êtes renvoyée, ma décision est ferme… je n’ai certainement pas envie de vous voir trainer dans mes pattes et laisser tomber le travail qu’il faut faire dans mon jardin, je vous trouve ingrate et de toute manière, vous êtes enceinte, à quoi bon, vous allez écraser mes pétunias avec le ventre que vous vous trimbaler et si je n’ai jamais d’enfant, mademoiselle, c’est peut-être parce que j’en ai pas envie, alors dégager de ma vue immédiatement, sinon j’appelle la sécurité ! » Treesh pointa la sortie avec son doigt, mais celle-ci semblait réellement vouloir continuer son boulot. « Arrêtez ! La sortie est dans l’autre sens, je ne vous laisserais certainement pas marcher sur ma pelouse fraichement taillée au centimètre près… Saoirse.. Partez maintenant, je ne le répéterais pas. » La dame rageait réellement. Elle attrapa le téléphone qui était accroché au mur et composa un numéro, fixant de manière noir et sombre la femme pour lui démontrer qu’elle ne rigolait pas.

Comme espérer le teint de Treesh avait viré au rouge. Il faut que Saoirse n'y était pas allé avec le dos de le cuillère ! Elle écoutait d'une oreille ce que la jeune femme pouvait lui dire, ayant pris la direction de l'extérieur. Voyant qu'elle était occupée à répondre, elle prit tout de même la peine de se retourner vers elle. Ses deux mains sur son ventre rond, elle attendait la fin du monologue. Un rictus vînt apparaître sur ses lèvres quand elle l'entendit se plaindre de la raison qui l'avait poussé à l'insulter. La preuve étant qu'elle n'avait rien compris, elle réitéra un commentaire sur la grossesse de la jeune femme.

- Si vous permettez ! Premièrement, je ne travaillais déjà plus pour vous quand je vous ai fait connaître le fond de ma pensée. Deuxièmement, je suis bien contente que vous n'ayez pas d'enfant bien que vu votre caractère, ça n'a rien d'étonnant, mais cela prouve bien que vous n'avez rien compris ! Vous apprendrez ma chère qu'il ne vaut mieux pas insulter une mère et encore moins ses enfants, or c'est que vous avez fait et que vous recommencez à faire ! Mais dites-moi si ma grossesse vous gène tant pourquoi donc m'avoir engagé ? Par peur que je vous conduise au tribunal ? Rassurez-vous, je ne vais pas traîner dans vos pattes ! Vous voulez appeler la sécurité allez-y ! Ils vont pas être déçus !

Elle se retourna enfin, prenant toujours la direction du jardin et non pas de la sortie. Treesh la rappela pour lui dire de sortir immédiatement de sa propriété. La jeune femme se tourna une dernière fois vers elle. Cette dernière était en train de composer le numéro de la sécurité. Cette garce n'allait pas oser ? Elle voulait persécuter une femme enceinte ? Elle allait être servi. Personne n'avait le droit de la toucher quand elle portait un enfant. Elle se fichait de sa sécurité mais de celle de son bébé.

- Vous êtes sérieuse ? Vous voulez faire bousculer une femme enceinte ?

Le sang de Saoirse ne faisait plus qu'un tour. Elle ne savait pas trop à quoi elle jouait. Mais elle était furieuse. Cette femme ne comprenait juste rien. Elle n'était pas méchante, en tout cas pas foncièrement mais c'était une sacrée bourgeoise insupportable. La sécurité pourtant allait arriver d'une minute à l'autre et la jeune femme ne voulait pas prendre le risque que l'on fasse du mal à son bébé. Aussi c'est sans réfléchir, qu'elle plongea sa main dans son dos pour sortir un de ses jouets, un autre de ses bébés. Un magnifique 9 millimètres. D'un geste précis et naturel, elle pointa l'arme en direction de Treesh. En réalité, c'était plutôt le téléphone qu'elle visait mais à cette distance, c'était difficile à visualiser. Elle seule connaissait donc son intention.

- Essayez donc pour voir !

Treesh Hurringhton fixait son ancienne employée droit dans les yeux, elle n’arrivait certainement pas à croire que cette dame osait en rajouter une couche. Elle s’en fichait complètement de sa vie et encore plus de celle de ses enfants, la bourgeoise qu’elle était, était si snobe qu’une vie humaine n’était pas réellement importante si le compte en banque de celui-ci était plus bas qu’un million. Enfin, elle fixait la femme enceinte avec colère et répliqua aussitôt.

« Vous pouvez croire que j’en ai rien à faire de vos enfants et de votre vie mademoiselle ! Ne venez pas mettre vos sentiments et vos émotions dans la conversation parce que j’en ai réellement rien à cirer, vous êtes présentement dans mon manoir et si vous ne le quittez pas toute suite, vous risquez de le regretter très chère, je ne rigole pas du tout. Je suis la maitresse de maison ici, si vous pensez venir faire la loi, vous rêvez en couleur Saoirse, maintenant déguerpissez immédiatement ! » Ajouta-t-elle avant d’appeler la sécurité. Dès qu’on lui répondit, elle fit mine de sourire et dit « Leonard, j’ai une employée disgracieuse dans ma propriété qui refuse de quitter les lieux, j’aurais besoin de vous immédiatement. » Et elle referma la combinée, Treesh tourna la tête et tomba nez à nez avec la femme de ménage munit d’un pistolet. Les yeux de la blondinette grossirent aussitôt.

« Comment osez-vous utiliser une arme au sein de ma propriété, c’est scandaleux ! Je vous ai pourtant fait lire le manuel d’instruction de 452 pages à votre embauche mademoiselle Harker Blake…. » Treesh sentit malgré tout un dégoût profond l’envahir, elle avait légèrement peur de mourir. Elle détourna la tête et posa une main sur un pot de fleur situé sur la commode du couloir, en le retirant, un petit bouton dissimulé apparut, elle appuya sur le combiné et soudainement une alarme à vous casser les oreilles surgit de nulle part, laissant également un éclairage tamisé venir et partir en intervalle. « Vous êtes complètement cinglée ! »

Le sang de Saoirse bouillonnait comme rarement cela avait été le cas par le passé. Elle avait toujours su garder son calme, même le jour de ce mariage forcé où elle avait fuit à toutes jambes. Cette femme n'avait donc rien dans la cervelle. Comment pouvait-on être autant obsédée par sa propre personne ? Son arme pesait de plus en plus dans son dos. Elle allait devoir la sortir, lui faire comprendre. Dans ses traits scandalisés, elle revoyait par flashs des éléments de son passé. Celui qu'elle avait fuit avec tant d'ardeur. Sa vision se brouillait parfois pour laisser place à des images. Ses tortionnaires, ses précepteurs, ses parents. Tous se confondaient dans son esprit. Elle était comme eux. Elle était folle et pathétique.
Saoirse avait sorti son arme. Les mots n'avaient plus aucun poids. Le regretter ? Ca n'était pas allé qui allait le lui faire regretter. Son obsession menait son esprit. La bêtise de la jeune femme lui arracha un rictus et une réponse, laissée avec haine et froideur.

- Pour que votre manuel d'instruction sois valable, il faudrait que je sois encore votre employée, madame.

La jeune femme, son arme toujours pointée, s’avança vers elle en un pas ou deux. Un son strident vint bientôt lui envahir les oreilles. Surprise, elle manqua de lâcher son arme. Portant ses mains à ses oreilles, elle hurla. L'éclairage changea aussi. Elle releva son regard vers Treesh et son attitude changea. Ses sens avaient activé comme ses instincts. C'était l'apocalypse. Un cas de force majeure. Elle reprit contenance, lâcha ses oreilles et se concentra sur l'ennemi. La sécurité venait d'arriver. Elle devait se défendre. Pour elle, pour son bébé. Elle évita le garde qui se lançait vers elle et avec une vitesse surprenante pour une fois enceinte, elle bougea jusqu'à Treesh. La prenant par surprise, elle la saisit et pointa son arme sur sa tempe.

- Tu bouges, je tires ! Je ne te veux aucun mal, d'accord !

Elle lança un regard vers les agents qui étaient maintenant affairés à résoudre cette histoire.

- Vous ! Faites donc cesser ce vacarme et vite ! Je ne vous le répéterais pas deux fois !

Comme pour donner sens à ses mots, elle fit quitter à son arme, la tempe de Treesh pour la pointer sur le plafond. Elle tira, un coup.

- Je vous conseille de ne pas faire de gestes de travers !

Treesh Hurringthon en avait marre de son comportement. Elle souhaitait seulement qu’elle quitte sa résidence le plus vite possible, il était évident que Saoirse exagérait un peu trop, amenant la situation dangereuse. Elle ne souhaitait certainement pas mourir prochainement. La belle héritière n’avait pas envie de perdre ce qui lui tenait le plus, elle-même. Son cœur battait un peu plus fort, mais elle savait comment garder sa carapace et ne pas démontrer ses faiblesses à cette cinglée. Aussitôt que l’alarme fut enclenchée, la sécurité s’approcha, armé pour contrôler la jeune femme, mais elle sut rapidement se défaire de leur emprise et atteindre Treesh, aussitôt que Saoirse posa son arme sur la tampe de la riche demoiselle, elle se mit à hurler très fort. Elle posa une main sur sa bouche et reprit. « Petite idiote, vous osez toucher à ma chevelure avec votre arme sans doute rempli de germe, c’est horrible, je viens de me refaire un fixatif et en plus vous appuyez sur la base de mon fond de teint à 800$ la bouteille de 5 mililitres, lâchez-moi vous êtes cinglée ! » Elle rageait, la riche parlait entre ses dents, mais ça ne changeait rien. Hurringhton regardait ses gardes pour lui démontrer qu’ils devaient faire quelques choses, c’est à ce moment que l’un d’eux arrêta complètement l’alarme pour calmer la jeune femme. Treesh se retourna et plissa le nez en direction de la femme enceinte dès qu’elle tira au plafond, mais un cri sortit aussitôt de la tête de la blonde. « Arrêtez, ces plafonds sont en acajou véritable importé de l’Asie, c’est un modèle unique que j’ai fait réaliser par un charpentier professionnel, Monsieur Alfonce Daoust… je vous demande d’arrêter ce grabuge immédiatement. Vous êtes vraiment une trainée… vous allez regretter votre geste ! »

La situation aurait pu être dramatique. Au fond, elle était dramatique. Saoirse avait sorti son arme et menaçait son ancienne employeuse avec. Pourtant la profonde bêtise de cette dernière fit réaliser à Saoirse ce à quoi elle s'était mêlée. Treesh n'était pas la première personne qu'elle braquait mais elle était sans aucun doute la plus surprenante. Qui pouvait donc se soucier de ses cheveux plus que de sa propre vie ? De son fond de teint ? Comment pouvait bien être élever quelqu'un de la sorte ? Certainement pas comme Saoirse. Plus qu'un conflit de travail ou de respect, c'était sans aucun doute un conflit de classe qui se profilait. La jeune femme n'arrêta pourtant pas son geste. Si l'attitude surprenante de Treesh avait pu la déstabiliser, ça n'était pas ce qui allait lui faire renoncer. Elle sentait la pression provoquée par le corps de la jeune blonde sur son ventre. Son bébé était le plus important.

-C'est vous qui êtes cinglées ma pauvre fille !

Elle avait parlé dans un souffle et n'était donc pas certaine d'avoir été entendu avec le vacarme. Les agents de sécurité finirent par s'acquitter de sa demande et faire cesser le bruit. Cela n'avait pas empêché entre-temps Treesh de continuer à se plaindre. Cette fois pour son plafond. Saoirse leva les yeux au ciel. Le regretter ? Sans doute mais elle n'avait pas le temps d'y penser. Elle devait sortir d'ici et libre. Rien ne devait représenter un danger pour son bébé. Quitte à ce que Treesh prenne vraiment une balle. Excédée par ses réactions totalement inappropriés, Saoirse prit plaisir à augmenter sa colère.

- Si vous vous calmez pas, c'est un simple trou dans votre plafond que vous aurez !

Elle tira une seconde fois, toujours dans le plafond. Elle souhaitait s'amuser avec elle. Éventuellement lui faire toucher du doigt le monde réel mais c'était surement trop demandé. Comment visualiser une situation extérieure lorsque l'on est aussi centré sur soi-même ?

- J'ai plutôt l'impression que c'est vous qui allez regretter !

Elle prit les cheveux de Treesh de sa main libre pour lui pencher la tête en arrière. Son autre main tenait toujours l'arme sur la tente de la jeune femme.

- Vous ! Hurla-t-elle en s'adressant aux agents. Vous allez faire ce que je dis et tout le monde s'en sortira très heureux ! Elle tira un coup sur les cheveux de Treesh. Est-ce que je me suis bien faite comprendre ?

Treesh Hurringhton se retrouvait dans une fâcheuse situation, mais ça ne l’empêchait pas du tout d’empirer son cas. Elle ne pensait qu’à elle et jamais la riche héritière ne changerait. Elle continuait son mélodrame sans se soucier des conséquences. Peut-être que de mourir la contrariait, mais elle ne semblait pas vraiment être apte à comprendre la situation tel qu’elle ne l’était réellement. Le danger, elle ne connaissait pas vraiment, Robyn avait toujours eu une excellente défense près d’elle. Elle était toujours tenue sous otage et ses gardes ne pouvaient rien faire sans compremettre la vie de la dame, si elle devait mourir, c’est évident qu’ils payeraient auprès de Monsieur Hurringhton, le grand chef lui-même. Treesh plissa les yeux et lança. « Victor, Mike, George, faites quelque chose, si jamais elle me décoiffe, je vous jure que vous allez être renvoyer et je vous enverrais directement la facture de ma nouvelle coupe de cheveux, j’exige que vous me dégager de cette situation. » Treesh en avait marre, Saoirse souhaitait seulement sortir de là idem, comme la belle blonde. Elle tenait de faire quelque chose, mais les trois hommes ne semblaient pas vouloir compromettre sa survie et la leur. « Mademoiselle Harker-Blake, je vous demande un pacte… je souhaite coopérer, mais seulement si cela est à mon avantage, je vous demanderais de me laisser tomber, partez… je n’ai pas envie de devoir débourser d’avantage pour l’état critique de ma maison sans quoi je serais contraire de tout démolir et refaire en neuf… si je peux sauver quelques dollars dans cette histoire, je vous demanderais de quitter sur le champs… et tout va bien aller par la suite ! »

Saoirse avait repris son calme. Cette situation avait un air de déjà-vu. Elle n'était plus aveuglée par la colère. L'instinct de survie reprenait peu à peu le dessus. Elle tenait toujours Treesh en otage et en joug. Cette dernière continuait ses bavardages, se souciant toujours aussi peu de son existence. C'était pathétique. Saoirse n'avait même pas envie de la tuer ou même de la blesser grièvement. L'esprit libre, elle pouvait analyser la situation. Cette cruche ne méritait pas son attention. Se remettrait-elle de cette attaque ? Sans aucun doute. Le lendemain, elle engagerait surement une nouvelle employée pour la remplacer et tout serait oublié. Que voulait-elle, elle ? C'était difficile à dire Elle était à nouveau sans travail et les ennuis pourraient l'empêcher d'en trouver un autre. Pas une grosse perte mais elle aimait se changer les idées, faire autre chose que du business, continuait de toucher la réalité. D'un autre côté, elle voulait que Treesh se souvienne d'elle. Qu'avant de renvoyer une autre employée, elle réfléchisse au moins une demi-seconde. Mais c'était sans doute trop demandé. Et comment faire sans être obligée de repasser par la case prison ?
Son esprit continuait de réfléchir à la suite quand Treesh reprit la parole. Elle l'écouta d'une oreille, voyant qu'elle s'adressait à elle. Un pacte ? Vraiment ? Évidemment à son avantage, comment en aurait-il pu être autrement ? Elle s’inquiétait pour son argent, sa maison. C'était elle tout crachée. Mais Saoirse se méfiait. Elle était enceinte. Que se passerait-il quand elle aurait perdu l'avantage ? Se ferait-elle descendre, arrêter, juger devant un tribunal pour avoir menacé quelqu'un d'aussi riche de Treesh Hurringhton ? Elle devait penser à la suite. Elle le devait à tout prix.

- Un pacte ? Et qui me dit que vous allez le respecter Madame Hurringhton ? Vous voulez que ça soit à votre avantage. Soit. Mais je ne veux pas payer le prix de vos caprices. J'ai mes conditions également et je veux que vous les respectiez.

Treesh Robyn Hurringhton était une grande dame. Une femme qu’on ne pouvait pas regarder dans les yeux pour la défier, qu’on pouvait envier pour sa fortune et son pouvoir, mais lorsqu’il était question de la vie ou la mort, Treesh n’agissait tout simplement pas naturellement. Elle ne pensait jamais aux vies humaines mise à part la sienne. Pour la belle blonde, la société ne servait qu’à vivre, servir les gens et puis mourir. Lorsqu’un individu de la basse société venait à être rejeté pour ses services, c’est qu’il ne méritait que la mort pour la grande héritière qu’elle était. Combien d’immigrés avait-elle réexpédier dans leur pays, détruit leur vie, allant même jusqu’à éliminer certains membres de leur famille par divers contacts qu’elle avait, c’était odieux, mais la belle s’en balançait. En provoquant l’employée, elle s’était mise dans le pétrin, Treesh fixait ses gardes avec insistance pour leur dire qu’elle allait les renvoyer s’ils ne faisaient rien pour la sortir de là, mais en prenant le devant, Robyn avait réussis à trouver sans doute une entente avec cette idiote de femme enceinte qui devrait sans doute accepter pour ne pas être dans l’emmerde. Saoirse connaissait bien la blonde, tout comme Treesh qui avait un dossier rempli sur les coordonnées de la brune, elle pourrait sans problème la retrouver et lui causer problème, mais était-ce nécessaire. On ne pouvait pas dire que c’était l’événement le plus important pour la riche qui pour le moment ne pensait qu’à son manoir et sa coupe de cheveux. Allait-elle poursuivre la brune, peut-être, mais en ce moment, ce n’était pas la question. « Que souhaitez-vous ? Je ne vais pas vous poursuivre en justice, mais je souhaite que vous me rendez ma liberté immédiatement mademoiselle, je n’ai plus rien à ajouter, je m’en vais dans la salle de séjour demander à Huberta de me préparer une tisane et je demanderais à mes hommes de vous reconduire jusqu’à la sortie. Il est également évident que je ne payerais pas votre semaine de service au sein de mon manoir, c’est un non définitif, alors remballez vos affaires et disparaissait de ma vie, avec tout ça, vous m’avez donné un sacré mal de crâne. George, vous pouvez me prendre un rendez-vous avec ma coiffeuse pour la prochaine heure, j’ai besoin de me refaire une beauté ! » Elle lui fit un faible sourire et détourna la tête, malgré l’arme que Saoirse tenait toujours en main. « Aurevoir maintenant ! »

Saoirse hésita. Pouvait-elle se fier à elle ? Pour l'heure, elle disait sans doute vrai. Elle voulait se débarrasser de ce point noir dans sa journée mais après. Quand elles en auraient effectivement fini. Que se passerait-il ? Elle avait besoin d'une garantie mais quelle garantie ? Que pouvait-on demander à quelqu'un comme elle ? Qu'est ce qui pouvait avoir suffisamment de valeur pour qu'elle attache alors de l'importance à sa parole ? Pour l'ensemble, c'était simple. Elle, bien sur. Treesh Hurringhton elle-même. Mais alors comment procéder ? Elle se maudit intérieurement pour avoir réussi cette impasse. A quoi pensait-elle ? Là encore la réponse était simple. A son bébé. Et elle devait continuer à penser à lui. Elle ne s’inquiétait pas de son avenir. Ce dernier n'allait pas se faire avec elle mais plutôt du temps qu'ils leur restaient. Il devait être en sécurité jusqu'à sa naissance. Pas d'ennui. Il devait pouvoir rejoindre ses nouveaux parents comme prévu. Treesh ne lui laissa pourtant pas le temps de la réflexion. Une fois la fin de son discours, elle tenta de se libérer pour repartir à ses activités. Mais à quoi jouait-elle ? Une fois encore, Saoirse hésita. Devait-elle la laisser faire ? Non, elles n'avaient pas fini. Elle retint la riche blonde d'une main ferme pour la forcer à se tourner vers elle.

- Ou vous croyez aller comme ça Treesh, j'en ai pas fini avec vous ! Et épargnez-moi vos protestations de fillette je m'en fous ! Vous disiez tout à l'heure qu'on avait les même préoccupations, je ne peux qu'être d'accord avec vous. Alors maintenant vous allez me regarder et m'écouter. Et après seulement, je vous laisserais partir.

Elle appuya son regard puis se tourna vers les agents, toujours dans l'attente.

- Vous ! Vous allez jeter toutes vos armes à mes pieds ! J'ai bien toute ! De la tête au pied et ne m'obligez pas à venir vérifier ! Bien, maintenant, vous allez tous vous allonger au sol, les mains derrière la tête ! Et exécution ! Bien maintenant, vous !

Elle se retourna vers Treesh.

- Pas de salaire ? Ca me va, ça n'est que justice ! Pas de poursuite ? Y a intérêt où alors vous allez pas seulement tâter que mon flingue ! On va être claire sur un point. Vous êtes riches, vous avez des amis haut placés ? Bien, ça, je le savais. Sachez juste une chose, j'en ai aussi et bien plus dangereux que les vôtres, faites-moi confiance là dessus. Traduction, vous faites un pas de travers à mon encontre, vous aurez des ennuis et des gros ennuis. Votre vie a peu d'importance j'en conviens. Mais qu'en est-il de votre argent, de votre train de vie, de vos magnifiques cheveux ? Je doute que vous puissiez vivre sans. Et oui, ce sont des menaces. Évident non, si on considère que je vous tiens en joug ? Sur ce, on va aller faire un tour dans la salle de séjour puisque vous en mourez d'avance et je vous conseille d'avancer au pas ou votre nuque va souffrir d'un bel impact ! Je doute que ça soit très esthétique même avec vos cheveux par dessus ! Allez on avance ! Et vous, vous restez par terre ! Et le premier qui appelle les flics va venir tâter mes charmants amis !

Elle prit toutes les armes au sol qu'elle mit dans son tablier et conduisit Treesh vers le séjour. Maintenant, elle pouvait réfléchir. Contacter Flynn ? Trop dangereux ! Elle devait sortir de là sans encombres.

Spoiler:

Treesh Hurringhton avait toujours réussis à s’en sortir sans problème jusqu’à maintenant, elle levait le petit doigt et tout le monde rampait à ses pieds. La belle blondinette avait une équipe si impliquée que la plupart d’entre eux prendraient une balle pour lui sauver la peau ou même l’empêcher de se briser un ongle. Treesh les tenait pas le bout du nez et elle pouvait les manipuler avec facilité. La belle héritière ne pensait jamais à la vie des autres, sachant qu’en plus, plusieurs d’entre eux travaillaient pour elles pour survivre ou pour ne pas retourner dans l’enfer de leur pays, dès qu’ils faisaient un pas de travers, elle pouvait les menacer et si les menaces ne fonctionnaient pas, la jeune femme ne faisait qu’appeler son paternel et c’était terminé pour eux.

En fixant la folle furieuse, Treesh s’était mise à écouter ses paroles, elle ne souhaitait certes pas mourir dans ce genre de circonstance et encore moins voir son manoir ou son propre physique être victime de cette femme enceinte. Alors, elle devait suivre les ordres de Saoirse, malgré qu’habituellement, elle n’écoute personne mise à part elle-même. Elle leva la main pour lui démontrer qu’elle pouvait se calmer un peu. « Je vais vous suivre très chère, faire tout ce que vous souhaitez, sauf si vous me demandez d’aller à l’extérieur où il pourrait y avoir des matières sales qui pourraient d’une manière ou d’une autre salire mes chaussures, c’est un modèle unique et si ils se trouvent en contact avec un autre matière que de l’air, c’est évident qu’ils seront gachés, alors baissez vos armes et je vous suis ! » C’est ensuite ce que Hurringhton fit jusqu’au séjour. Elle croisa les bras et écouta. « Maintenant, qu’est-ce que vous attendez de moi ? »

Trouver l'issue. Saoirse travaillait dans ce manoir depuis peu mais elle eut l'occasion d'en récurer de nombreux recoins. Elle ne doutait pas trouver le moyen de s'enfuir sans redouter de conséquences. La fuite même enceinte ne représentait pas grand chose d'ardu. Après tout, la fuite était sa spécialité. Après avoir fui sa famille et la secte, elle avait fui les forces de l'ordre, les parents trop demandeurs, les clients dangereux. C'était une douée du genre. Non le problème concernait plus la suite. Cette maudite Treesh Hurringhton était riche. Trop riche. Et si ses talents ne suffisaient pas, elle pouvait s'en remettre à sa famille et à ses riches et puissants contacts. Comment finir griller ? Dans le milieu du trafic d'armes, elle ne risquait rien mais dans la vraie vie. Elle devait lui prouver qu'elle était sérieuse et que les ennuis arriveraient au moindre pas de travers et ce, même en son absence. Elle ne croyait pas en sa parole mais elle avait saisi qu'une personne aussi matérialiste que Treesh avait des choses à perdre, même si elles étaient bien différentes de celles du commun des mortels.
Elle conduit la jeune femme dans le séjour comme prévu. Son plan était bancal mais elle se refusait à s'en remettre à quelqu'un d'autre qu'elle-même. Elle détestait avoir des dettes envers qui que cela soit. Les dettes la rendaient faibles et vulnérables et elle ne pouvait se le permettre. Si Treesh avait une idée de sa véritable existence, de sa véritable identité, elle la percevrait différemment. Pourtant cela resterait insuffisante, son égoïsme lui ferait oublier ses faiblesses. Elles étaient maintenant toutes deux dans le séjour. Cette affaire touchée à sa fin. Mais quelle issue lui donnait ? Saoirse avait bien un plan mais il ne concernait pas le long terme. Elle devait faire un marché avec Treesh mais comment savoir si elle le tiendrait ? C'était difficile à dire surtout face à quelqu'un d'apparence aussi peu rationnelle.


- On ne peut pas dire que vous me facilitiez la tâche. Avec n'importe quel autre être humain normalement constitué cette affaire aurait pu être conclue depuis longtemps. Seulement vous êtes tellement peu rationnelle que même si je parviens à quitter cet endroit sans encombre, ce qui sera le cas, je n'ai pas de garanties que vous m'oublierez. Sans compter que je ne sais même pas si vous tiendriez un marché.

Son arme toujours en main; Saoirse fixait Treesh non plus avec un air menaçant mais plutôt avec le regard de quelqu'un en pleine réflexion.

- J'ai donc décidé de vous laisser un petit cadeau. Un souvenir de moi qui vous permettra de vous rappeler que si vous tentez de me retrouver même avec tous les agences du monde, vous en payerez les conséquences. Sachez que je masquerais pas mes menaces, cela en est ! Vous me cherchez, vous me trouvez, mais pas de la manière qui vous plaira. Votre beau manoir ? Fumée ! Votre physique avantageux ? Ruiné à un point où même les meilleurs chirurgiens du monde n'y suffiraient pas à vous rendre présentable ! Quant à ces belles entreprises qui font votre fortune ? Cendres ! Même vos assurances n'y suffiront pas et vous ferez faillite. Vous vous imaginez ? Vivre comme une simple mortelle ? Dans un appartement une pièce ou à la rue ? Dénigrée et ignorée par tous. Seule au monde. Parce que malheureusement vous n'avez pas d'amis. Et ne tentez pas de penser que je bluffe, Treesh ! Je ne bluffe jamais dans ce genre de cas. Je pourrais vous faire sauter la cervelle aussi facilement que ce manoir. C'est mon gage de survie ! Vous m'oubliez. Je vous oublie. Vous ne faites rien contre moi. Je ne mets pas mes menaces à exécution. Et au cas où, douteriez, vous m’empêchez de quitter cet endroit, je mets la première menace à oeuvre.

Le ton était parfaitement clair et calme. Elle espérait que Treesh passerait plus de temps à charger sa première bombe imaginaire qu'à la poursuivre elle avant de trouver un autre malheur insignifiant pour s'occuper. C'était le moins qu'elle pouvait espérer. Elle comptait bien mettre à l’œuvre ses menaces le cas échéant mais elle préférait avoir à l'éviter. Saoirse quitta son tablier qu'elle jeta au pied de Treesh et s'apprêta à quitter la pièce.

- N'oubliez pas ! Tic-tac, tic-tac ! Je vous ai sous ma coupe, Treesh !

Son arme toujours en joug, elle quitta la pièce à reculons. Arrivée enfin de l'autre côté, elle quitta les lieux avec toute la rapidité dont elle était capable. Elle évita bien sur les entrées principales puis se félicitant de ne prendre jamais aucun effet personnel au travail avec elle, elle abandonna la propriété derrière elle non sans avoir laisser une des ses dernières marchandises dans l'un des murs. Sans doute, Treesh n'y penserait-elle pas ou ne saurait pas quoi en faire; elle en tout cas espéra ne pas avoir à user de son dernier joujou et s'en alla dans les rues sans se retourner.

Spoiler:

VERROUILLÉ