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 Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you.

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MessageSujet: Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you. Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you. EmptyJeu 27 Sep 2012 - 16:44












Eden &Ezra
I don't know what I can't do for you


Une odeur de cigarette et de café froid. Une énième bouffée de ce qui était devenue pour Ezra, sa seule dépendance, un accro à la nicotine. Et il fixait le plafond, encore, toujours, se laissant sombrer dans ses pensées les plus obscures, un sépulcre oppressant dont il ne pouvait se sortir. Souvent il s’était dit, que s’il pensait assez fort et qu’il y mettait toute la volonté qu’il possédait en son fort intérieur, il pourrait communiquer avec Eden, comme lorsqu‘ils étaient enfants. Des espoirs vains bien évidemment, c’était impossible, et pourtant il avait cru l’entendre prononcer son nom, dans sa tête, plusieurs fois. Etait-il fou ? Oui, c’était une possibilité, plus rien ne l’étonnerait à présent. Ezra Evans était une âme damnée, condamné à vivre l’enfer et à subir les conséquences de ses actes. A la manière de Prométhée, condamné à se faire dévorer le foie pour l’éternité pour avoir procuré le feu aux hommes. C’était un peu la même chose en quelques sorte, Ezra avait saboté la voiture de son père pour le bien d’Eden et il en payait le prix chaque jour. Comparaison dérisoire bien sur, et étrangement, plus il approchait du but, plus il était convaincu qu’il fallait qu’il fasse machine arrière. La cigarette était complètement consumée à présent , Evans l’écrasa alors dans le cendrier d’un air las, tout en tentant de sortir de sa torpeur. Il savait très bien qu’Eden était facile à trouver, Detroit n’était pas bien grand, et hormis le fait qu’elle était visiblement sur liste rouge, il savait très bien qu’une petite recherche de rien du tout suffirait à mettre le doigt sur son adresse.

Ezra se releva brusquement, non sans avoir un léger mal crâne. Il se massa les tempes avant d’attraper son manteau noir. Il fourra son paquet de cigarette dans l’une de ses poches, et sortir de l’appartement un peu miteux qu‘il s’était déniché. L’air froid lui fit l’effet d’une gifle, ce pourquoi il se frotta les mains tout en tentant de les réchauffer tant bien que mal. Qu’allait-il faire et où allait-il ? Il n’en savait rien du tout. Seule chose dont il était certain, c’était qu’il devait sortir de cet engourdissement qui le pétrifiait et l’empêchait d’avancer. Les choses commençaient à s’accumuler et il finirait par exploser si ce n’était déjà fait. Il en avait ras le bol de servir des gens bourré tous les soirs, marre de faire le larbin pour Treesh, marre de vivre cette vie dissolue. Un léger coup d’œil vers ce qui était désigné, selon la pancarte, comme la « Detroit River ». Belle étendue d’eau. Froide et brumeuse. Comme son cœur. Il fallait qu’il tente le tout pour le tout, alors il demanda à plusieurs passants s’ils connaissaient une certaine « Eden Evans » dans le coin. Tentative complètement désespéré et inutile, mais il ne lui ne couterait rien d’essayer. Comme il l’avait pensé, il essuya de nombreuses réponses négatives, jusqu’à ce que ce jeune homme brun lui indique une destination à quelques mètres de là. Après l’avoir remercié avec une émotion non dissimulée, il se précipita à toute vitesse là où , au dire du garçon, Eden habitait. Oui, elle habitait bien là, c’était écrit sur la boite au lettre. Les mains tremblantes, et le cœur battant la chamade, Ezra monta les quelques escaliers pour se retrouver en face de la porte qui le séparait de sa sœur jumelle. Il pouvait entendre son cœur cogner contre sa poitrine, un mélange d’excitation, de peur, de tristesse, de peur encore. Il avait frappé à la porte et l’avait immédiatement regretté, alors il s’était retourné pour s’enfuir. Seulement voilà il avait entendu la porte s’ouvrir derrière lui, de dos elle ne le reconnaitrait surement pas, mais il ne voulait pas lui faire peur. Alors lentement, les yeux sombres et le regard coupable il se retourna et il la vit. Il la reconnut immédiatement, malgré les années passées à être séparés, malgré le fait qu’elle avait beaucoup grandit , qu’elle était devenue femme et qu’il avait du mal à savoir s’il en était de même pour elle. L’avait-elle effacé de sa mémoire comme un mauvais souvenir ? Sa gorge était nouée, il ne savait pas quoi dire, et même s’il avait su, il n’aurait rien pu faire. Alors comme un idiot, il resta là sur le pas de la porte à la regarder, sa moitié qui lui avait tant manqué.





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MessageSujet: Re: Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you. Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you. EmptySam 29 Sep 2012 - 13:58




I DON'T KNOW WHAT I CAN'T DO FOR YOU ϟ ezra p. evans

Cigarette sur cigarette, café sur café. Allongée dans son canapé Evans ne sortait plus de son appartement, encore. S'abrutissait sous la médecine, encore. Parce qu'elle n'avait rien d'autre à faire, et parce qu'aller à la FAC ne faisait plus vraiment parti de ses priorité. En réalité la jeune étudiante n'en avait plus du tout, de priorités. Elle se laissait simplement moisir dans son appartement, espérant qu'un jour quelqu'un se rende compte de sa soudaine disparition. Cependant personne jusque là ne lui s'était soucié de son état. À croire que même ses amis ne faisait plus attention à elle. Peu importe, cela n'était pas important. Rien n'était important à présent, si ce n'était réussir à se faire un café. Et puis, manger, de temps en temps, optionnellement. Non pas par envie mais parce qu'elle le devait, pour continuer à vivre. Tout du moins physiquement. Mentalement en revanche, elle avait l'impression depuis un bout de temps déjà d'être décédée. Depuis la perte de son père, et d'Ezra. Depuis bientôt dix ans. Elle s'était pourtant appliquée jusque là à réussir sa vie malgré tout. Tenter d'avoir un bon boulot, se donner les moyens d'y arriver. Mais en réalité, qu'était-ce, une vie réussie ? Une grande maison, des enfants, et un mari tendre et aimant ? Non. Pour elle ce n'était plus cela. Pendant un temps elle avait pensé que c'était ce qui lui conviendrait le mieux, mais elle se rendait compte aujourd'hui que ce n'était pas ce qu'elle souhaitait. Elle avait essayé longtemps, d'entrer dans les moules fabriqués de toutes pièces par la société, et avait fini par abandonner. Parce qu'être ce que les autres attendaient d'elle ne l'intéressait plus, elle avait déjà assez donné dans ce domaine.
Retirant la couverture de ses jambes, Eden se leva difficilement, se traîna jusque dans la salle de bain, et s'arrêta devant le miroir. Un zombie. Voilà ce à quoi elle ressemblait, et les nuits blanches passées à étudier y étaient pour beaucoup. Souhaitant arranger un peu son état général, elle retira ses vêtements et prit une douche froide, histoire de reprendre un peu ses esprits. Quelques minutes plus tard, elle sortit de la salle de bain et enfila se rhabilla sans vraiment prêter attention à ce qu'elle enfilait, puis elle s'assit sur le lit et prit son visage entre ses mains.
Une fille paumée incapable de prendre des décisions. Fataliste, déprimée, incapable de garder auprès d'elle les gens auxquels elle tenait vraiment. Voilà ce qu'elle était. Et voilà pourquoi elle était à la dérive. La personne qu'elle avait été dernièrement la répugnait, pourtant elle ne se sentait pas capable d'y remédier, car toute la souffrance qu'elle avait enfouie au plus profond d'elle jusqu'ici venait de remonter à la surface. D'un seul coup, sans prévenir. Et l'avait littéralement terrassée comme dix ans auparavant, ajoutant à toute son histoire la récente dispute avec Edgerton qui n'avait fait que la rendre plus mal encore. Jusque là jamais elle ne se l'était avouée, mais l'évidence aujourd'hui ne pouvait que lui sauter aux yeux : elle tenait à lui bien plus qu'elle n'avait pu le penser, malgré elle qui s'était toujours interdit un quelconque attachement.
Eden tira ses cheveux en arrière et se releva de son lit. Se reprendre en main. Tout du moins essayer. Elle se dirigea vers la cuisine et se prépara un café. Soudain, elle entendit toquer à la porte. Intriguée, Evans s'avança vers l'entrée de son appartement et ouvrit brusquement la porte.

FLASHBACK :
- J’me casse d'ici, mais c'est pas finit, on se retrouvera ! Eden, c'est terminé, le cauchemar est terminé ! Je pars avant toi là-bas, au moins notre au revoir ils ne le voleront pas. Je t'aime tu sais ? Ne l'oublie jamais, j'ai fais ça parce que je t'aime !

Sur ces mots, il lui embrassa la joue, lui offrit son dernier sourire et se retourna. La vue brouillée, l'esprit embrumée, Eden se laissa tomber au sol, secouée par de violents sanglots. Très vite la plupart des femmes de la famille se dépêchèrent de venir rejoindre l'adolescente totalement effondrée. Cependant, la seule chose à laquelle elle faisait réellement attention était en train de lui échapper. Les yeux toujours posés sur son jumeau qui au loin semblait peu à peu disparaître, elle se releva et tenta en vain de chasser ces larmes incongrues. Il monta dans la voiture de l'assistante sociale sans s'être retourné une seule fois. Peut-être aussi était-ce pour ça qu'elle lui en voulait. Ne pas s'être retourné. Ne pas s'être battu afin de la garder auprès de lui. Elle resta là durant plusieurs dizaines de minutes, à observer l'endroit où l'on venait de lui arracher la seule personne qu'elle aimait. À encrer en mémoire ce qui lui resterait. À se persuader que tout cela serait bientôt terminé.
FIN DU FLASHBACK

Ce sourire. Ce dernier sourire. Image qu'elle n'avait jamais oublié et qui parfois venait habiter ses cauchemars les plus sombres. Eden avala sa salive et se mordit la lèvre, les yeux posés sur l'homme qui lui faisait face. Car oui, maintenant il s'agissait bien d'un homme. Bien plus grand et musclé que dans ses souvenirs, bien plus distingué. Elle inspira profondément, laissa couler quelques larmes et articula maladroitement.

- Ez... Ezra ? Je...

Pas un mot de plus ne parvint à passer la barrière de ses lèvres. À peine eut-elle achevé ces deux petits mots qu'elle se précipita vers son frère et glissa ses bras autour de son cou avant de le serrer du peu de force dont elle pouvait faire preuve à ce moment. Dix ans. Dix ans les avait séparés, pourtant jamais elle ne s'était sentie aussi proche de lui. Eden glissa sa joue contre celle de son jumeau et laissa ses larmes couler sans cette fois-ci les retenir une seule seconde. Elle avait rêvé de ce moment des centaines de fois, elle avait espéré jour et nuit durant des années le revoir, même s'il ne s'agissait que de quelques minutes. Et il était bel et bien dans ses bras, tout près d'elle. Après avoir passé des années séparés par des milliers de kilomètres. Comment avait-il fait pour la retrouver ? Qu'était-il devenu ? Et surtout était-il heureux ? Tant de questions qui s'alignaient dans son esprit. La petite brune embrassa Ezra sur la joue et vint coller son front contre le sien en glissant ses deux mains sur son visage qui lui semblait pourtant toujours irréel. Et si cette image n'était que le fruit de son imagination ? Après avoir passé des années sans le voir, elle ne pouvait pas simplement y croire. Elle ouvrit les yeux afin de vérifier à nouveau qu'il s'agissait bien de lui. Evidemment que oui. Elle aurait pu le reconnaître parmi mille semblables. Alors elle recula un peu son visage de celui de son frère et lui offrit un petit sourire, les joues toujours humides. Ses yeux étaient restés les mêmes. Ses grands yeux bleus. Les mêmes que sa soeur. Et son visage bien que plus imposant n'avait presque pas changé. Il avait gardé cette malice dont il faisait preuve étant enfant. Le coeur emballé à un rythme effréné, elle planta son regard dans le sien.

-Je... Enfin tu... Tu vas bien ? Je... Mon dieu... Tu m'as tellement manqué, là, un nouveau torrent de larmes coula sur le visage de la jeune femme, et le sourire au bout des lèvres elle reprit tant bien que mal. Je savais pas ce que t'étais devenu et... et t'es là. Et je peux pas y croire c'est... Dix ans presque...

Ne souhaitant pas gâcher ce moment, elle se tut et laissa ses deux iris bleus posés sur son frère. En un instant tout ce qu'ils avaient vécus ensemble était revenu dans son esprit. Plus jamais elle ne le laisserait lui échapper. Jamais. Parce qu'il avait toujours été ce qu'elle avait de plus cher. Parce qu'il lui avait manqué comme personne d'autre. Parce qu'il était son frère, son jumeau. Et que le lien qui les avait toujours unis lui aussi venait de refaire surface. Bien plus fort que jamais. Comme si le monde leur appartenait. Comme si tout était possible.

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MessageSujet: Re: Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you. Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you. EmptyDim 7 Oct 2012 - 7:02












Eden &Ezra
I don't know what I can't do for you


Ezra ferma les yeux tandis qu’il serrait sa sœur dans ses bras et enfouit son visage dans ses cheveux. Il sentit quelque chose couler le long de ses joues. Des larmes ? Il ne pensait plus être capable de pleurer depuis longtemps, les dernières qu’il avait versé dataient de sa séparation avec Eden. Ce jour-là il avait tellement pleuré qu’il pensait avoir tout épuisé pour la durée d’une vie. Et quelle vie. L’entendre prononcer son nom, lui transperçait le cœur, littéralement. Alors, il se figea, durant presque dix ans maintenant, il avait souvent agit comme si Eden était avec lui. Il continuait d’entendre son rire, de la voir apparaître dans l’embrasure de la porte de sa chambre, lui reprochant, comme une petite maman, les faux pas qu’il faisait. Oui, Ezra était devenu complètement fou, mais sa folie était douce, elle n’était ni violente, ni dangereuse, c’était une folie qui vous forçait à vous raccrocher à un espoir vain et révolu, une folie qui vous permettait de retrouver votre chemin dans les méandres de vos pensées les plus obscures et de vos lamentations les plus noires. Il avait erré dans la nuit, perdu, aveugle, aujourd’hui il retrouvait la vue, la lumière, Eden. Alors, Evans se laissa aller, et il pleura, plus des soubresauts silencieux, que de réelles larmes, mais tout était trop fort, ils avaient toujours tout partagé, jusqu’au ventre de leur mère, et ils avaient été déchiré, une partie de lui était partie avec elle. Et cela avait été de sa faute, et il y repensait, oui tellement souvent, que quelquefois il avait presque envie d’en vomir. Ordure, saloperie, il avait tout mérité, il regrettait seulement une chose. Une seule. Il aurait dut le tuer directement, lui-même, il aurait du le brûler vif après lui avoir crevé les yeux. Ezra rouvrit les yeux, de la tristesse, de la colère, de la rancœur, du soulagement, trop d’émotions à la fois, et s’il faisait une crise cardiaque dans la seconde, il ne s’en étonnerait même pas, cela le surprenait d’ailleurs qu’il se tienne encore debout.

D’une voix brisé, Ezra réussit enfin à articuler quelques mots, «  E…Eden. », elle l’avait relâché, l’avait questionné, il s’était laissé faire, toujours beaucoup trop troublé pour agir comme il l’aurait voulut. « Je..je vais bien… T’as l’air en forme. » Il déglutit, il lui sortait ce genre de phrase bateau qu’on voyait dans les mauvais films. « Je t’ai cherché…mais je pensais…enfin je pense… », il marqua un temps d’arrêt, il risquait de tout gâcher, c’était certain. « Je peux entrer ? » Il voulait savoir si elle le détestait, si elle lui en voulait d’avoir tué leur père, il lui demanderait, mais plus tard. « Oui, ça fait un bout de temps…tu n’as pas changé Den. »I, dit-il en la scrutant de ses yeux bleus. Il essuya son visage avec la manche de sa veste, il arrivait à se calmer peu à peu, même s’il avait encore un peu le tournis. « Alors, qu’est-ce que tu…deviens ? Tu es heureuse ? C’est très joli ici en tout cas. » Des questions banales, mais importantes pour lui, l’intérieur de l’appartement d’Eden avait l’air convenable et confortable, il se doutait bien que sa brillante de sœur n’avait pas chômé en son absence. Elle devait avoir eut plus de faciliter à se procurer de l’argent, tout ce qui lui importait était qu’elle s’en sorte sans pour autant se résoudre à faire de sales métiers. Comme lui par exemple qui s’en était sortit en combattant dans des sous sols miteux, à grand renfort de vodka et de lanières en cuir, soigneusement bandées autour de ses mains. Justement, il mêlait et démêlait ses doigts, angoissé c’était ce qu’il était, mais qui ne l’aurait pas été, au moment où l’on retrouve un être cher, que l’on a perdu depuis de si longues années. Inconsciemment, il sentait que c’était le début de sa grande chute, il savait qu’il ne vivrait pas de meilleur jour, mais il ne voulait pas laisser Eden lui échapper encore une fois, parce qu’il avait réussit, raccroché à ses souvenirs, à retrouver le chemin de la maison. Et c’était ce qu’était Eden, sa famille, sa maison.





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MessageSujet: Re: Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you. Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you. EmptyLun 8 Oct 2012 - 18:27




I DON'T KNOW WHAT I CAN'T DO FOR YOU ϟ ezra p. evans

Revivre.
Aucun mot exact ne pouvait décrire la sensation qui l'envahissait de tout son être. Un frisson glissant sur un corps entier, les sens en alerte, mais pourtant l'esprit troublé par un flux trop puissant d'émotions diverses pour pouvoir le décrire intégralement. Tristesse. Nostalgie. Amour. Et bien d'autres sensations sur lesquelles il serait impossible de donner un nom précis. Les yeux perdus dans les siens. Les mains posées sur ses joues. Cette proximité qui lui semblait encore irréelle perturbait la petite brune. Aucune exactitude. Que de l'approximatif. Peut-être était-ce l'entendre murmurer son prénom, qui la fit perdre l'équilibre. Sa voix. Il n'avait pas prononcé un seul mot avant elle. Et elle l'entendit pour la première fois depuis dix ans. Plus grave, bien entendu. Mais pourtant encore si douce et protectrice. Comme lorsqu'ils étaient enfants. Comme lorsqu'ils étaient eux-mêmes. En deux syllabes elle l'avait retrouvé, et s'y perdait à nouveau, tiraillée entre l'homme qu'elle avait face à elle et ces mille souvenirs qui s'alignaient un à un dans son esprit, tels une vieille bande de film. La bande de leurs vies. La bande de leurs rêves évaporés quelques années plus tard. Evaporés lors de leur séparation. Pas de moi sans toi. Eden avait tenu sa parole. Sans lui jamais elle ne s'était vraiment remise à vivre. Jamais elle n'avait vraiment existé. Parce qu'il était tout. Absolument tout. De ses plus doux souvenirs à ses plus sombres. De ses larmes à son bonheur. Ezra était la cause même de ses actes, la cause de sa seule vie entière.
Il allait bien. Ces mots valurent un Eden un sourire léger, rassurée de le savoir heureux. Après avoir passé tant de temps à imaginer les pires scénarios quant au destin de son frère, il lui confirmait aujourd'hui qu'il allait bien. Souvent étant seule, Eden durant de longues années s'allongeait dans son lit et pensait à lui. Des heures entières. Parfois elle se retrouvait en larmes, ou au contraire riait de ces chamailleries incessantes qui leurs valurent régulièrement des réprimandes. Et elle le savait en vie. Parce qu'elle s'était toujours dit, que, si un jour il lui arrivait quelque chose, elle le sentirait. Que quelque chose se briserait en elle. Pourtant peu superstitieuse, durant toute sa vie, ce lien avait été la seule chose irréelle à laquelle elle avait cru. Elle avait été dans l'obligation de le croire, l'intensité de la chose lui lacérant littéralement le coeur. Chaque fois qu'elle pensait à lui durant son absence Evans croyait brûler. Chaque jour un peu plus, petit à petit. Commencer par braise. Vivre de feu. Finir en brasier. Destin qu'elle avait toujours cru fatal. Jusqu'à aujourd'hui.
Cependant quelques secondes plus tard, la jeune femme baissa la tête. Il l'avait cherché. Chose qu'elle n'avait jamais entreprit. Et un soudain sentiment de culpabilité s'empara d'elle, laissant alors place à une nouvelle vague de sanglots. Au fond, elle le savait, ce frère qu'elle aimait tant, elle l'avait aussi fui. Le prenant comme responsable de son malheur, car elle préférait s'en prendre à quelqu'un qu'elle pensait ne jamais revoir plutôt qu'à elle même. Alternative de la personne faible qu'elle était. Ne pas assumer ses torts, parce qu'il était bien plus simple de vivre sans. Sans toute cette culpabilité qui bien souvent détruisait ceux dont elle s'emparait, les réduisant à tristesse, puis à néant. Eden aussi parfois s'était laissée prendre au jeu sournois, se sentant fautive d'avoir laissé partir la seule personne qu'elle ait jamais aimé. Se sentant fautive de ne pas l'avoir retrouvé, mais surtout, de ne pas l'avoir cherché. Une moins que rien. Voilà ce qu'elle était. Incapable de se battre pour les gens qu'elle aimait. Une fuyante. Qui devant chaque difficulté se laissait abattre sans espérer ne serait-ce qu'une seconde. Parce que cet espoir qu'elle gardait précieusement étant petite, elle l'avait perdu en étant séparée de son frère. Dans chaque partie de sa vie, chaque sentiment qu'elle éprouvait, chaque émotion qu'elle ressentait, il était là.
Hochant la tête en répondant à la question de son frère mais cependant toujours muette, Eden redressa la tête et lui offrit un petit sourire peu convaincant en plantant à nouveau ses grands yeux humides dans ceux de son jumeau. Elle attrapa la main de son frère entre son pouce et son index, serrant doucement celle-ci, de peur de le voir partir. Ne pas le lâcher. Plus jamais elle ne le laisserait partir ainsi. Alors, elle se retourna, et pénétra dans son appartement, laissant son pouce caresser la paume toute chaude d'Ezra. Eden se retourna vers lui, un sourire discret au bout des lèvres. Elle marcha alors à reculons jusqu'à son canapé, toujours silencieuse. La brunette força son frère à s'asseoir, la main toujours sur la sienne, puis elle vient s'installer à ses côtés, les yeux pétillants.

- Tu n'as pas changé non plus. T'es peut-être un peu plus grand. Mais j'ai l'impression qu'on ne s'est jamais quitté. En réalité, tu ne m'as jamais vraiment quitté. T'étais là. Tout juste là...

Alors, elle glissa sa main libre sur son coeur, et laissa celle-ci posé à cet endroit durant quelques secondes. Elle pressa ses lèvres l'une contre l'autre afin de retenir le peu de larmes qu'il lui restait, puis redressa à nouveau le regard vers Ezra. Le terme âme-soeurs dans le registre amoureux provenait probablement des relations si particulières qu'entretenaient des jumeaux entre eux. Tout d'abord ce besoin irrépressible de savoir l'autre près de soi, et ne pas être en capacité de supporter un quelconque éloignement. Durant de longues années les deux frère et soeur avaient cependant du vivre malgré ça. Eden se rappelait encore de ce qu'elle avait ressenti lorsqu'on lui avait retiré son frère. Chose indescriptible. De la haine, de la tristesse. D'une intensité si forte que la jeune fille qu'elle était alors eut du mal à se relever - dans tous les sens du termes - de ce départ. Ensuite, on pouvait assimiler ce lien qui reliait deux personnes. Lien invisible, indescriptible, mais pourtant bien réel. Enfin, cet amour inconditionnel de quelque nature qu'il soit éprouvé pour l'autre. Ce besoin de protéger, servir, et cette confiance inébranlable. Si la petite brune aux grands yeux bleus croyait en quelqu'un aujourd'hui, c'était bien en son frère.

-... Merci. Je fais des études de médecine. Je... j'ai jamais été plus heureuse que maintenant.

Maintenant. Terme vague, employé avec une délicatesse particulière dans ce contexte. Maintenant signifiait-il, durant cette période de ma vie, ou durant ce moment précis ? Eden pria pour que son frère ne remarque pas la subtilité. Non elle n'avait pas été heureuse jusque là. Elle s'était simplement laissé vivre, parce qu'elle le devait. Espérant chaque jour que ce moment arriverait. Elle avait erré sans jamais vraiment avoir de but, si ce n'était une réussite qui aujourd'hui lui paraissait négligeable. Durant des années elle avait confondu différents termes et aujourd'hui elle en payait les conséquences. Réussir sa vie. Réussir dans la vie. Subtilité à peine visible mais qui pourtant change intégralement le sens de la phrase. Alors la jeune étudiante s'était contenté d'essayer de réussir dans la vie, croyant réussir sa vie. Et récemment elle s'était rendue compte qu'elle avait tout faux. Certitudes qui avaient été littéralement déboussolées par l'arrivée de Noah dans sa vie, et par les multiples questions complexes qui lui avaient posé ses amis à plusieurs reprises. Le bonheur n'était pas accessible par un statut social particulier. Le bonheur, c'était ça. Retrouver ce qu'on avait perdu durant de longues années. Et surtout, aimer, apprécier. Laisser ses sentiments guider ses pas. Ne pas avoir peur. Comme jusque là elle l'avait fait.

- Et... toi alors ? Tu fais quoi maintenant ?

Un peu de questions, pas trop. Apprécier le moment. Le faire durer. Pour que ce souvenir reste. Elle aurait pu passer des heures entières à regarder Ezra sans dire un seul mot, après tant d'années. Le connaitre par coeur. Savoir qui il était, et ce qu'il aimait. Choses qu'elle aimerait beaucoup apprendre, mais plus tard. Parce qu'elle le savait, à présent, il allait rester auprès d'elle. Ne plus jamais repartir. Rattraper le temps perdu. Oublier le passé. Et surtout revivre. Cependant elle le savait, d'abord, ils devraient parler. De tout. De ça.

- Je t'en ai voulu longtemps tu sais. D'être parti. Je croyais que tu ne m'aimais plus, en fait... Tu... Tu m'avais retiré une des deux seules personnes que j'aimais, malgré tout et... Et en me retirant cette personne toi aussi t'es parti. J'ai pas vécu jusque là Ezra. T'étais ce qui me manquait. Et pendant des années je t'ai tenu responsable, parce que c'était plus simple comme ça. Mais... C'est pas de ta faute, tu m'as juste rendu libre. À nouveau. Même si pour cela on devait se perdre. J'aurais préféré vivre ça encore des années si j'avais su ce que cela allait engendrer. T'es tout ce qui comptait. Et ça n'a pas changé. T'es la seule personne que j'ai été capable de réellement aimer. Je...

Trop. Secouée de sanglots. Aveuglée par les larmes. Elle revient alors dans les bras de son frère tout en essayant de se calmer. En parler. Voilà des années qu'elle attendait des réponses. Et qu'aujourd'hui, en le voyant, elle y répondait elle-même. Elle l'avait pardonné depuis bien longtemps déjà mais pouvoir réellement lui faire part de ce qu'elle pensait la soulageait bien plus qu'elle ne l'aurait cru. Maintenant, près de lui, elle était en sécurité. Tout du moins elle se sentait en sécurité. Sentiment qu'elle avait perdu depuis bien longtemps déjà. Et qui était revenu en même temps que son frère, tout comme un tas d'autres émotions oubliées. Alors, dans ce qui parut à la jeune femme un élan de courage surhumain, elle ajouta, la voix tremblotante, en murmurant maladroitement.

-Je t'aime tellement Ezra, et j'ai cru que j'allais te perdre pour toujours...

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MessageSujet: Re: Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you. Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you. EmptyMar 16 Oct 2012 - 19:04












Eden &Ezra
I don't know what I can't do for you


Sensation étrange au milieu de sa poitrine. Comme si la plaie, qui avait meurtrie son cœur, ouverte depuis si longtemps commençait instantanément à cicatriser, doucement lentement. Eden était comme un baume miraculeux, capable de soigner tous ses maux, toute ses peurs les plus secrètes, elle était la lumière, et il était l’obscurité. Elle rayonnait, comme un ange, alors que lui, jouait dangereusement avec le diable et ses démons. Métaphore qui représentait tout à fait le monde dans lequel il avait vécu ces dernières années. Un monde de noirceur, de tristesse, d’abandon, de corruption et surtout, de solitude. Les yeux d’Evans étaient toujours embués, et sa vision était troublée à cause des larmes qui emplissaient encore son regard. Ce comportement fusionnel, que l’on disait propre aux jumeaux. Eden et Ezra avaient toujours été heureux ensemble, ils se comprenaient toujours, et instantanément. Ils avaient été habitués à tout partager étant enfants, habitués à ne pas se sentir complet sans la présence de l’autre. Il se souvenait du jour où il avait souffert de l’appendicite et qu’Eden s’était plainte d’avoir des douleurs au ventre elle aussi. Mais ce n’était pas seulement cela. Si Eden n’avait pas été sa jumelle il l’aurait aimé tout autant il en était certain. Le jeune brun esquissa un léger sourire en repensant à cette époque, c’était avant que leur mère s’en aille, avant qu’elle les abandonne, avant qu’elle les détruisent tout les deux. Pour Ezra c’était elle qui avait causé leur séparation, même indirectement. C’était de sa faute si leur père avait pété les plombs, et qu’il s’était servit d’Eden pour faire taire sa frustration. Où était-elle aujourd’hui ? Il n’en savait rien, et il n’en avait strictement rien à faire. Ezra la détestait de tout son être, et lorsqu’il l’avait hait pour la première fois le jour où elle était partie, on aurait pu être surpris de voir autant de haine dans le corps d’un si petit être. Il avait saigné, et son cœur saignait encore, pour toutes ces choses qui n’auraient pas du avoir de place dans sa vie. Des parents normaux, une vie normale, était-ce trop demander ? Non, ce n’était pas inscrit dans les cartes qu’on lui avait attribué.

Ne pas fermer les yeux. Il avait peur qu’Eden s’évanouisse, qu’elle disparaisse comme un mirage. Alors, il serra la main de sa sœur un peu plus fort, comme pour s’assurer qu’elle ne lui échapperait pas, pas à nouveau. Et il restait silencieux, parce qu’il avait toujours été comme cela, et qu’Eden avait toujours mit des mots sur ses pensées. La seule femme au monde à qui il pouvait être sur de faire de faire confiance pour toujours, c’était bien Eden. Le Londonien déglutit, « M…médecine ? Ouah…c’est…c’est génial . Tu as… toujours été brillante, ça ne m’étonne même pas. » La période du lycée avait été particulièrement ardue pour Eden, et il ne lui avait pas vraiment rendu la vie plus facile. Même s’il l’avait défendu autant que son « statut » de l’époque le permettait. Non mais quelle idiotie, en y repensant, il aurait bien voulut retourner chez cet Ezra de quinze ans et lui mettre un bonne paire de claque. Mais le passé c’était le passé, comme on disait et il ne pouvait pas revenir en arrière, s’il avait pu il le saurait déjà. Moment d’hésitation quand Eden lui demanda ce qu’il faisait. Devait-il lui parler des combats ? Il ne savait pas vraiment comment aborder la chose, mais il ne voulait rien lui cacher, il ne voulait plus rien lui cacher. « Je suis resté au Mexique ces dernières années, à Tijuana enfait… et là bas j’ai participé à des sortes de… compétitions. » Joli euphémisme Ezra. « Qui on pour principe de combattre pour de l’argent. Si tu gagnes tu empoches le gros lot, ni plus, ni moins. Mais en ce moment je suis barman, à The Red Box, et puis je travaille aussi chez une sorte de riche prétentieuse, dans son manoir. Treesh Hurringhton, c’est son nom. » Un léger sourire illumina son visage, « Enfin voilà je me débrouille, mais pas aussi bien que toi, ce qui est assez normal en fin de compte. »

Le brun avait écouté Eden, et il n’avait pas pu contenir ses larmes, qu’il s’était empressé d’étouffer avec le revers de sa manche. Il serra sa sœur dans ses bras, il aurait voulut ne jamais la laisser partir, rester comme ça, pour toujours, sans plus jamais être séparé. « J’ai tout sentit Den. J’ai ressentit ta haine. Mais je ne supportait pas… je pouvais plus supporter ça. J’en vomissais de dégoût…Eden je suis tellement désolé de t’avoir fait du mal. Tu te souviens de ce que je t’ai dit avant qu’on soit séparé ? Je t’ai dit que j’avais fait tout ça parce que je t’aimais. C’est toujours le cas. Je t’avais aussi dit qu’on se retrouverait, et c’est fait, c’est maintenant. Eden, j’ai jamais été aussi que quand tu n’étais pas là… tu sais je t’ai parlé, j’ai essayé de te parler comme quand on était petit et qu’on essayait de communiquer par la pensée. J’ai essayé de toute mes forces, c’était stupide, mais toi non plus tu ne m’as jamais quitté. » Tandis qu’Ezra serrait toujours sa sœur dans ses bras, caressant ses cheveux, de lourdes larmes coulant toujours sur ses joues creusées.





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MessageSujet: Re: Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you. Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you. EmptyJeu 18 Oct 2012 - 13:53




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Alors c'était ça ? Un coeur serré, la respiration presque coupée, les yeux plantés de l'investigateur de toutes ces sensations étranges. C'était ça l'amour fraternel ? Elle qui en avait depuis bien longtemps perdu la saveur apprécia ce moment, bénissant son frère de l'avoir cherché. De l'avoir trouvé. Ecoutant chacune de ses paroles comme si sa voix reflétait le dernier espoir, la dernière chose à laquelle la petite brune pouvait encore s'accrocher, tel un sauveur. Voilà ce qu'était Ezra. Son sauveur. La sortir de sa torpeur, la sortir d'elle même, et de toutes ces barrières qu'elle s'était imposée. La faire redevenir elle-même. En quelques minutes seulement. Ce temps si précieux représentant des années de recherches. Abouties en quelques secondes, un regard et un sourire. Signe de bonheur suprême. Jamais Eden n'avait été aussi heureuse qu'en cet instant, et jamais elle ne pourrait l'être plus. Leur histoire jusque là avait été rythmée par drames et souffrances, c'est pourquoi Evans savourait chaque seconde, chaque instant. Comme s'il s'agissait du dernier. Chose qu'elle n'avait jamais fait étant enfant, et qu'elle avait regretté amèrement des années plus tard. Par manque. Qui l'avait détruit. La rendant méconnaissable. Ses forces qui la quittaient subitement, cette suffocation, cet impression d'être compressée dans un espace restreint. Comme si pour elle la seule façon de survivre avait toujours été d'avoir Ezra à ses côtés. D'avoir son frère à ses côtés. Son sang. Ses gênes. Bien au delà du relation émotionnelle, il s'agissait tout d'abord d'un rapport physique. Chaque sens étant en éveil. Ils avaient vécu absolument toute leur vie ensemble. De leur conception à leur séparation. De leurs retrouvailles à leur mort. Elle le savait. Cette fois-ci, seule la fin les séparerait. S'ils avaient pu survivre à presque dix ans de séparation alors rien ne pourrait plus jamais leur barrer la route. Quand il était là, le monde lui appartenait. Et tout ce qui était à elle était à lui.
Les yeux dans l'océan. Celui des iris de son frère, bleus, tout comme les siens. Attentive à chacun de ses gestes, chacun de ses mots. Elle avait entreprit de grandes études. Un futur assuré, pour l'étudiante qui excellait dans ce domaine. Alors qu'elle pensait tout arrêter. Tout stopper. Et reprendre une nouvelle vie. Avec son frère peut-être. Avec son frère, sûrement. Lui avait eu une tout autre destinée, qui, la jeune femme le devina rapidement, n'avait pas été aussi facile. Son enfance, elle, l'avait passé à travailler. Fuyante. Et surtout, obéissant à son père qui prétendait vouloir le meilleur pour elle. Ezra lui avait eu plus de liberté, et bien que cette affection et cette attention toute particulière avait peut-être du lui manquer, Evans avait toujours envié son frère. Lui, avait été heureux, lorsqu'il était insouciant. Adolescent. Période qu'elle n'avait jamais vraiment connue. Tout du moins, qu'elle n'avait pas vécue comme celle que chacun contait. Des rires, des amis, de la liberté, et un peu de bonheur et de réconfort dans les bras de nos alliés. Elle qui bien souvent se faisait humiliée et rabaissée n'avait connu que la tristesse, le manque de confiance en soi, et surtout la destruction. Cependant elle avait fini par faire médecine. S'était raccrochée à son destin comme une bouée de secours, pensant que si un jour elle sortait de ce tunnel sans fin, elle aurait au moins les moyens de faire sa propre vie.
Son jumeau lui, s'était battu pendant qu'elle étudiait. Ajouter le combat psychologique au combat physique. Aussi aujourd'hui devait-il posséder un mental d'acier, ayant réussi à survivre aux deux durant des années. La vue un peu brouillée, les mains toujours serrées sur celles de son frère, tremblotantes, elle articula doucement.

- J'veux... T'as arrêté, hein ? Dis moi que t'as arrêté. Je veux pas que tu continues. Je veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit. Je préférerai encore que tu te fasses incendier chez Hurrington... C'est une garce. Je me trompe ? Là, elle esquissa un sourire un peu moqueur, puis repris plus sérieusement. Tu peux avoir ce que tu veux Ezra j'en suis persuadée... Je t'aiderai si tu veux. J'veux que tu sois heureux. Et que tu fasses ce que tu aimes.

Se soucier de lui. L'aider. Et faire en sorte qu'il soit heureux, autant qu'elle pouvait l'être rien qu'en le sachant auprès d'elle. Voilà à quoi elle allait passer ses prochains jours. S'occuper de lui. Comme s'il en avait besoin, même si Eden savait bien que ce n'était pas le cas. Seulement elle ne put réprimer cette envie de s'occuper de lui, veiller sur lui, comme elle n'avait pas pu le faire des années auparavant. L'empêcher de se battre, surtout. Bien qu'admirative elle ne put s'empêcher de penser aux horreurs qu'il avait du vivre, pendant qu'elle travaillait et révisait dans son petit appartement douillet. La sueur, le sang, les cris des supporters, les paris. Monde qu'elle avait bien du mal à s'imaginer, exagérant probablement dans son esprit l'aspect violent de la scène - bien qu'en réalité elle exagérait peu. Il avait donc voyagé. Ell était restée dans les pays du Nord, ayant peur de l'inconnu. En réalité les deux jumeaux étaient très différents. L'un intrépide, l'autre craintive. L'un plutôt extraverti, l'autre incroyablement timide. Leur relation d'ailleurs avait d'ailleurs bien souvent intrigué leurs amis respectifs lors de leur scolarité. Chaque bande méprisant l'autre, et observant la complicité qui leur était si particulière. Au fond, Eden ressemblait à son frère. Ils étaient semblables jusqu'à leurs dix ans. Toujours les mêmes idées, les mêmes envies, les mêmes jeux, et la même façon de s'exprimer. Et puis, tout s'était bousculé, le drame de leur vie changeant intégralement le caractère de la fillette qu'elle était à l'époque. La rendant renfrognée, maladroite, discrète. Changement que le petit garçon qu'était Ezra à cette époque avait eu du mal à comprendre. Une minuscule rupture s'était formée à ce moment là. Ils s'étaient d'ailleurs éloignés, un peu, n'ayant plus les mêmes centres d'intérêt. Cependant jamais ils ne s'étaient réellement quittés, se retrouvant la plupart du temps le soir, autour de conversations plus ou moins constructives. Alors elle redevenait elle même. Riait. Et feintait un bonheur un peu trop surfait. Afin de ne pas inquiéter son frère. Et surtout, afin de la consoler dans son malheur. Il avait été pour elle durant ces années de souffrance la seule chose qui l'avait retenue en vie. Tout comme maintenant. Au fond, leur relation n'avait jamais vraiment changé, les bases étant toujours restées les mêmes : un amour inconditionné, et une complicité hors du commun. Ce qui les avait réuni. Et les réunirait toujours. La petite brune relâcha alors un peu son étreinte, caressant tendrement la main de son frère de son pouce tout en lui adressant un petit sourire.

- Tu sais... tu peux dormir ici. Enfin je dormirai sur le canapé mais... si t'es vraiment dans la galère je suis là. Mais en tout cas ce soir je veux que tu restes ici. S'il te plaît.


Un regard suppliant, ses yeux posés dans les siens. Passer la nuit à lui parler. Voilà ce qu'elle souhaitait, en réalité. Tout ré-apprendre, tout de suite, maintenant. Le connaître comme personne d'autre, et l'apprécier à nouveau. Le redécouvrir, même si au fond elle pensait le connaître encore par coeur. Il ne devait pas avoir changé tant que cela. Elle en était certaine. Il était absolument le même. Et elle voulait vérifier cette hypothèse. Mais tout d'abord elle devait lui parler. De tout, et surtout de ce qu'elle avait ressenti. Alors elle craqua, et vint se blottir tout contre son frère, glissant son visage dans le creux de son cou, laissant ses larmes couler, tout comme ses mots. Il était vrai que bien longtemps elle l'avait tenu responsable, le haïssant de tout son être. Presque autant qu'elle avait pu l'aimer. Au fond peut être qu'elle avait tenté de garder cette image si négative de son frère afin de pouvoir l'oublier sans ressentir le moindre regret. Afin que tout cela soit plus facile, afin de l'effacer de la mémoire, étant résignée. Ne plus jamais le revoir, voilà ce qu'elle avait cru ce jour là. Et le voir partir pour une durée indéterminée l'avait terrifiée, elle qui l'avait tant aimé. Comme elle n'avait jamais aimé personne. Et comme elle ne saurait jamais aimer quiconque. Un amour si particulier, si intense, si fusionnel. Elle avait cru, ce jour là, perdre une partie d'elle même. Ce qui, en réalité, s'était en quelque sorte produit. Tout du moins, c'est ce qu'elle avait ressenti. Voir le monde s'écrouler sous ses yeux, sous ses pieds, perdre l'équilibre. Au sens propre comme figuré. A peine était-elle sortie d'un long tunnel sombre qu'on lui glissait à nouveau la tête dans un fossé sans lumière, et sans espoir. En lui arrachant Ezra, on lui avait arraché le coeur. Jamais elle ne put pardonner quiconque de cette séparation. Que ce soit ses tantes, ses cousins, sa famille toute entière, ou même ses familles d'accueil. Ils n'avaient pas voulu d'eux deux. Eden n'avait donc pas voulu se forcer. Se forcer à sourire, à faire comme si tout s'était bien déroulé, comme si tout allait pour le mieux. Rien n'avait jamais été vraiment bien. Et durant de longues années ses " parents " le lui avaient reprochés. Ils ne comprenaient pas. Ils ne comprenaient rien. Et elle se taisait, restait seule dans son mutisme, horreur silencieuse qu'elle s'infligeait à elle-même. Jamais elle n'avait parlé de son histoire avec ses familles adoptives, les considérant comme responsables de la soudaine séparation avec son frère. À cette époque Eden s'était juste contentée de laisser le monde lui donner un avenir, avant de prendre son indépendance dès qu'elle le put. Avant de commencer une vie qui en réalité n'en avait jamais été vraiment une. Errer sans but, survivre sans bonheur, et pleurer sa famille toute entière, tous les soirs. Voilà ce qu'était son quotidien. Quotidien qui allait subitement changer.
Sous les paroles rassurantes de son frère elle se calma un peu, humant ce parfum qui lui était propre, et resserra un peu son étreinte autour de son cou. Il était là. Pour de bon. Pour toujours. Alors, hésitante, elle entama en murmurant d'une voix chevrotante.

- J'te laisserai plus jamais partir... Et toi... Tu me promets de rester ?


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MessageSujet: Re: Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you. Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you. EmptyMer 31 Oct 2012 - 17:07












Eden &Ezra
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A croire qu’Ezra avait perdu l’habitude de parler. Il avait passé tellement de temps dans le noir à penser, à se parler à lui-même ou à une Eden fictive, qu’aligner deux phrases à quelqu’un de réel relevait du miracle pour lui. . Ezra se mit à repenser à une autre époque, lorsqu’il était adolescent et qu’il ne cessait jamais de parler. Les souvenirs de cette époques étaient flous, et cela lui rappelait qu’il n’avait jamais vraiment connu la paix dans sa vie. Du moins, plus après ses huit ans. Alors cela faisait donc tellement longtemps qu’il vivait ainsi, dans la rage et dans la colère ? Il se souvenait qu’au lycée, il avait voulut être populaire et qu’il avait été ami avec toute sortes de garçons aussi bêtes que lui. Il se souvenait aussi qu’Eden en avait bavé, et qu’il ne l’avait pas aidé autant qu’il l’aurait pu. Il avait préféré s’afficher avec des joueurs de hockey sur glace sans cervelle, plutôt que de protéger sa sœur des moqueries. Lorsqu’il avait été à l’orphelinat à ses seize ans, il n’avait pas décroché un mot, et toutes les familles d’accueil qui étaient venues pour le rencontrer l’avaient immédiatement qualifié de « garçon étrange », d’autres avaient dit qu’il faisait cela pour empêcher tout le monde de tourner en rond, et d’autres disaient qu’il était simplement qu’il avait été profondément choqué par la mort soudaine de son père. Hormis la dernière supposition, c’était un peu vrai.

FLASHBACK

« Comment tu t’appelles ?
- C’est écrit sur votre feuille.
- Oui, c’est juste mais c’est pour détendre l’atmosphère… Pourquoi est-ce que tu refuses de parler Ezra ? Tu sais tu peux me faire confiance, tu es en sécurité ici.
- Je ne vois pas à quoi ca servirait. Vous voulez que je parle, pour que vous puissiez dire à toutes ces personnes que je suis un garçon agréable. J’ai rien à prouver moi. Allez vous faire foutre.
- On sait que tu es encore bouleversé par ta séparation d’avec ta sœur et par ce tragique accident.
- Vous savez ? Génial, c’est partit. Mais sachez que je suis somnambule, que je crie dans mon sommeil et que j’aime bien collectionner les animaux mort, pour pouvoir les disséquer par la suite.»


Ezra avait ricané, devant la mine déconfite des deux personnes en face de lui, ainsi que celle de l’assistante sociale. C’était la première visite qu’il recevait depuis qu’il avait été arraché à Eden le matin même. C’était les derniers mots qu’il prononcerait, il avait annoncé la couleur et sa réputation se construirait. Le garçon savait ce qu’il lui restait à faire, il allait se murer dans un silence complet, pour que personne ne l’approche, plus jamais, et qu’on lui fiche la paix, une fois pour toute. Ils auraient beau le forcer et lui faire suivre des thérapies, Ezra n’était pas fou, il était juste malin. A partir de cette matinée, plus aucun adulte ne décrocherait un seul mot de la bouche de ce eune insolent, aux cheveux ébouriffés et aux lèvres gercées.

FIN DU FLASHBACK

Il ferma les yeux puis les rouvrit rapidement, comme pour chasser ces mauvais souvenirs de son esprit. Un léger sourire s’afficha malgré tout sur son visage. « Crois moi quelquefois je préférerais encore me battre contre un tatoué bodybuildé que de devoir faire le larbin pour cette sorcière blonde. » Il marqua une pause, pesant ses mots, «  J’ai arrêté de me battre, mais c’est la seule chose pour laquelle je suis…comment dire ? Doué ? Tu sais… je peux pas faire grand-chose, j’ai aucun diplôme Eden, j’ai rien du tout. Alors tout ce que je peux faire c’est larbin de service, et tan pis pour ma pomme. Mais j’aime bien mon travail en boite de nuit, je rencontre un tas de gens, c’est sympa. » Un sourire convaincant, puis une nouvelle étreinte. Ezra n’avait jamais été aussi heureux de sa vie, et les paroles d’Eden lui firent chaud au cœur, ce cœur blessé qui avait recommencé à battre dans la fraction de seconde où il avait aperçut le doux visage de sa sœur jumelle. « J’ai un appartement tu sais ? Mais vu que je veux rester avec toi je vais rester sur le canapé, de toute façon je ne pense pas que j’arriverais à dormir. » Personne ne pourrait plus jamais les séparer, ils ne faisaient qu’un, le frère et la sœur étaient réunit, pour toujours. «  Plus jamais, je ne te quitterais plus jamais. » Il déposa un baiser sur son front, et se recula légèrement, «  Parle moi, raconte moi tout ! De ce que tu aimes ou non, des gens que tu as rencontré, je veux tout savoir ! »





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MessageSujet: Re: Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you. Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you. EmptyJeu 1 Nov 2012 - 12:03




I DON'T KNOW WHAT I CAN'T DO FOR YOU ϟ ezra p. evans

Tenir enfin ce qu'elle avait toujours désiré entre ses mains encore tremblantes. Effleurer du bout des doigts un rêve qu'elle avait pourtant abandonné depuis plusieurs années, étant devenue fataliste et considérant cette chose nommée bonheur comme un privilège ne lui étant destiné. Il y avait bien longtemps qu'Eden avait cessé de croire en ces contes pour enfants dans lesquels tout se terminait toujours bien. Comme ceux que sa mère lui lisait étant petite... Avant qu'elle ne parte. Chaque soir elles s'asseyaient toutes deux dans le lit de la fillette, une simple veilleuse éclairant la pièce. La petite fille brune se glissait alors sous sa couette, serrait ses doudous tout contre son coeur et écoutait attentivement Elisabeth conter les histoires de divers ogres et princesses.

FLASHBACK :
Les yeux brillants, les joues humides, la jeune Evans écouta durant plusieurs minutes le récit que lui lisait sa mère, serrée contre sa fille, caressant tendrement ses longs cheveux bruns. Une fois qu'elle eut terminé, toujours éveillée, la fillette de sa voix innocente articula doucement sur un ton triste.

- Mais maman... Le bûcheron c'est mal ce qu'il a fait. Pourquoi il a abandonné ses enfants, dis-moi ? Il avait pas le droit. C'est mal de faire ça. C'est méchant.

Elisabeth esquissa alors un léger sourire et vint embrasser le front de son enfant avant de lui répondre.

- Il n'avait pas le choix. Parfois il vaut mieux abandonner les personnes qu'on aime, même si en faisant cela on leur fait du mal. Tu sais au fond il voulait juste leur épargner sa misère, les protéger. Même si pour cela ils devaient être séparés.

- On devrait jamais abandonner les gens qu'on aime. Ca devrait être banni ou interdit. Moi je partirai jamais sans papa, toi, Ezra ou Simba. J'veux pas être méchante.


Sans rien répondre, la jeune femme vint embrasser l'insouciante sur la joue puis sortit de la chambre après avoir éteint de la lumière. Perturbée par cette histoire, Eden ne parvint pas à s'endormir. Assise en tailleur sur son lit, ses doudous serrés contre elle, elle commença à parler avec ces derniers, les considérant comme vivants. Rapidement ennuyée par cette situation de dialogue à sens unique, la fillette descendit discrètement de son lit et s'approcha de celui de son frère avant de venir lui murmurer à l'oreille.

- Ezra... Ezra réveille toi, j'ai une histoire à te raconter. Ca s'appelle Hansel et Gretel.

Le voyant toujours assoupi, Eden grimpa alors à ses côtés et commença à le chatouiller en riant. Une fois qu'il fut réveillé et attentif, elle s'allongea à côté de lui et commença à lui raconter à sa manière la cause de son insomnie. Alors ils passèrent la nuit ensemble, à rire discrètement, jouer silencieusement dans leur chambre ou à inventer toute sorte d'histoire. Et ils s'endormirent dans le même lit, côte à côte.
FIN DU FLASHBACK

Rouvrir les yeux. Sortir de ses pensées. Paradoxe. Eden esquissa un sourire triste. Cette mère qui les avait quitté avait en réalité depuis bien longtemps préparé son départ. Aucune valeur de la famille. Et c'est par égoïsme pur qu'elle s'en était allée, laissant derrière elle un mari blessé et une famille détruite. Evans la haïssait. Bien plus qu'elle avait pu haïr son père. Parce qu'elle avait été lâche, et qu'elle était la cause de son malheur. Si elle n'était pas partie jamais son père n'aurait ressenti ce... manque. Comblé sur par sa propre fille. C'était pour cela qu'elle n'avait jamais réussi à lui en vouloir. Il était la victime. Elle était son bourreau. Et ne s'était jamais retournée en s'en allant, n'avait jamais hésité. Parce qu'Elisabeth était égoïste, et se fichait probablement bien de ses propres enfants. De son sang. Ceux qu'elle avait mis au monde. Ceux qu'elle avait élevé. Ceux qu'elle avait aimé. Jamais Eden n'avait compris, et jamais elle ne pourrait comprendre. Comment elle avait pu abandonner ces personnes qu'elle prétendait aimer. Sans un retour en arrière. Sans un mot, ni une hésitation. Restaient d'elle après son départ seulement une porte fermée et des souvenirs. Des images qui peu à peu s'effaçaient, laissant place à un fantôme haït de tous. Haït d'eux deux. Ezra n'en avait jamais parlé avec sa soeur, pourtant elle l'avait deviné. Son frère haïssait ses deux parents. Et même si elle avait eu du mal à le comprendre, elle avait fini par l'accepter. À présent il était sa seule famille. Il l'avait toujours été en réalité. Le seul qui semblait être digne d'appartenir à ce terme. Le seul à ne jamais l'avoir abandonnée. Oui, sa seule famille.
Ecoutant son frère attentivement, les yeux toujours posés dans les siens, elle baissa la tête suite à ses mots. Alors il n'avait aucune estime de lui-même ? Aucune confiance ? Redressant ses deux grands yeux bleus sur le visage de son frère, elle ajouta doucement.

- On peut toujours se débrouiller. J'ai aucun diplôme non plus tu sais... juste 5 ans de médecine. C'est pas grand chose. J'suis certaine que tu es doué dans plein de choses. Crois en toi, un peu. Comme moi je crois en toi. Et tu pourras avoir ce que tu veux. Les gens ne peuvent pas rester insensible à ce que tu montres, à ce que moi je sais de toi.

Bien que ses paroles ne furent pas très objectives Eden croyait réellement en ce qu'elle disait. Ezra était la personne la plus merveilleuse qu'elle ait eu la chance de connaître, outre le fait qu'il s'agisse de son frère. Loyal, aimant, protecteur, il était constitué de bien des qualités qu'elle aurait aimé avoir. Lui semblait avoir réussi à oublier, un peu. Faire ce qu'il avait envie. Ne pas avoir peur. Chose qu'elle, n'avait jamais accomplie. Bien trop sur la défensive. C'était pour cela aussi qu'elle l'admirait. Cette manière si singulière qu'il avait de vivre. Il était bien plus courageux qu'elle. Fonçait tout en ayant conscience des risques, mais cependant sans hésiter une seule seconde. Tentait le tout pour le tout même si parfois il devait y laisser quelque chose.
La sortant de ses pensées, il la reprit dans ses bras. Elle esquissa un sourire, se serrant contre son frère et vint embrasser sa joue. Eden le garda alors une bonne minute contre elle, avant de se replacer face à lui.

- Non, JE dormirai sur le canapé. Enfin si on dort. Je suis pas en porcelaine Ezra. Y'a pas grand chose à dire en réalité tu sais... Je suis arrivée à Détroit il y a 4 ans, à ma majorité. Dès que j'ai eu l'héritage en fait... Je suis entrée à la FAC de médecine et j'entame ma cinquième année. Mais je pense arrêter... Enfin c'est compliqué. Sinon j'aime bien... Manger Italien. L'automne... des titres de bon vieux rock. Pleins de choses. Mais parle moi de toi aussi, c'est pas égal sinon !

Et elle lui sourit. Le retrouver. C'était tout ce qu'elle avait toujours souhaité, et c'était ce qui était en train de se produire. Jamais elle n'avait été aussi heureuse. Ezra la rendait heureuse. Plus que n'importe qui aurait pu le faire. Il était son âme soeur, sa moitié, son jumeau. Son sang.

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MessageSujet: Re: Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you. Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you. EmptyLun 12 Nov 2012 - 5:33












Eden &Ezra
I don't know what I can't do for you


Tu te fous de la gueule du monde ? C’était une reproche qu’on lui avait souvent faite tout au long de sa lamentable vie. Ezra avait toujours eut cette expression dans le visage, qui donnait l’impression qu’il se fichait royalement de vous et de ce que vous pouviez dire alors que ce n’était simplement que ses traits à lui. Et il n’avait jamais essayé de contredire les personnes qui l’avaient accusé, parce que la seule personne avec qui il n’avait jamais joué c’était cette même personne qui avait ces même traits, propres aux Evans, sa sœur, à lui, seul. Même si bien sur, Eden avait toujours eut le regard plus doux, et qu’elle avait toujours suscité l’empathie des adultes qui l’avait rencontré. Triste souvenir. Il espérait qu’elle avait vécut heureuse au sein de cette famille de substitution. La notion même de famille était révolue pour Ezra. Si l’on demandait à un passant dans la rue, ce qu’était la définition de famille, il répondrait certainement, deux parents et leurs enfants, ainsi que leurs oncles, leur tantes… Si l’on posait cette même question à Ezra, il répondrait à coup sur : Eden. Cela faisait dix-sept ans exactement, que leur vie à tous les deux avait basculé. Cela faisait dix-sept ans qu’Ezra avait commencé à écrire dans son si précieux carnet. Cela faisait dix-sept ans, que leur famille avait été brisée, en milles morceaux. Et maintenant neuf ans, que le garçon avait ôté la vie à son propre peur, indirectement. Traumatisme. Angoisse. Satisfaction. Des sentiments contradictoires qu’il avait prit soin d’ignorer et d’étouffer ces dernières années. Le jeune homme esquissa un sourire en coin, fidèle à lui- même, même après tout ce temps, sa sœur lui faisait confiance, et croyait en lui, alors que pour sa part, cela faisait bien longtemps qu’il avait cesser, d’y croire. Il était indéniablement irrécupérable.

« Juste 5 ans de médecine ? C’est pas un peu contradictoire ça ? Mais je suis content, tu dois sûrement être la meilleure de ta classe ! Ou de ton établissement, ou je sais pas quoi, j’y connais pas grand chose niveau études supérieures. Mais je t’assure Den, que ca me va très bien comme ça, j’ai vécu pire, crois moi. »C’était assez vrai en somme. La vie qu’il avait à Detroit, était tellement différente de celle qu’il avait vécut jusque là. C’était comme de passer d’une chambre de motel miteuse, à un hôtel cinq étoiles. Et ce n’était pas qu’une métaphore. Il se souvenait de toute ces nuits d’insomnie en plein cœur de Tijuana. Du bruit sourd de la musique qui parvenait jusqu’à sa chambre. Cette chambre bon marché, qui empestait la marijuana, et le tabac froid. Il se rappelait aussi de ce Noël, qu’il avait passé seul, dans la chaleur étouffante, à écrire sur les bords blanc du papier journal, faute de moyens. C’était ce soir là qu’il était rentré dans le motel complètement fracassé. Il avait peut-être souffert d’un léger traumatisme, mais cela, il n’en saurait jamais rien, la tequila avait aidé à atténuer la douleur. Il n’avait jamais aimé perdre ses combats, non pas seulement parce qu’il perdait de l’argent, mais aussi parce qu’il perdait une partie de sa fierté et de sa force à chaque fois. A chaque combat, il avait imaginé son père à la place de son adversaire, ce qui l’avait aidé, à frapper, autant qu’il le pouvait jusqu’à laisser la personne en question à moitié-morte sur le sol. Evans s’était même demandé à un moment s’il n’était pas schyzophrène, il savait que son côté violent ne se réveillait que lorsqu’il s’y sentait obligé. Mais une fois que le fauve était lâché, il n’y avait plus rien pour l’arrêter

« Arrêter ? Non ! Pourquoi ? Après cinq ans d‘études, ce serait bête de tout lâcher comme ça ! Moi ? J’ai voyagé un peu partout, mais je suis resté assez longtemps au Mexique en fait… je parle espagnol comme anglais maintenant ! Et j’aime…je sais pas trop, j’aime toujours écrire, mais je n’ai plus le temps. Et puis je suis moins idiot qu’avant…enfin je pense. Je rencontre un tas de gens avec qui je fais l’hypocrite, enfin tu me connais. » Il marqua une pause, avant de reprendre. « J’ai souvent du mal à me souvenir d‘avant , c’est comme si j’avais été dans le noir complet pendant neuf ans. Tout est toujours flou dans ma tête. D’ailleurs je crois qu’il ne me reste plus tellement de neurones à force d’avoir donné des coups de tête à droite à gauche ! », finir sur une note humoristique, de quoi noyer le poison en toute subtilité. Ezra Evans savait que sa sœur s’inquiétait pour lui, mais cela n’avait pas eu que des points négatifs, là-bas, il avait pu en dépit de toute chose, se retrouver et vivre. Vivre intensément.





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MessageSujet: Re: Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you. Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you. EmptyJeu 15 Nov 2012 - 17:07




I DON'T KNOW WHAT I CAN'T DO FOR YOU ϟ ezra p. evans

Une bouffée d'oxygène. Cette sensation de pouvoir enfin revivre à nouveau ne la quittait pas, comme si soudainement tout ce poids qu'elle supportait depuis de longues années déjà, s'en était allé avec le manque. D'un seul coup, sans prévenir. Pour son plus grand bonheur. À présent elle arborait un sourire, un réel sourire, qu'elle tenta de réprimer en vain. Un moment de bonheur, voilà ce qu'elle était en train de vivre. Ni plus ni moins qu'une sensation intense, une chaleur soudainement retrouvée. Comme si son cœur figé depuis des années déjà venait de se remettre à battre, réchauffant alors tout son être, ranimant chaque partie de son corps, éveillant tous ses sens. L'ouïe. Elle écoutait sa voix, inlassablement, son qui la rassurait chaque syllabe un peu plus, mots familiers qui lui avaient manqué. L'odorat. Odeur qu'elle aurait reconnu parmi mille pour avoir bien trop souvent dormi aux côtés de son frère étant jeune. Le toucher. Les mains toujours dans les siennes, nouvelle vérification d'une existence qu'elle avait eu du mal à croire. Et la vue. Ce visage. Celui qui lui avait tant manqué. Ces traits si particuliers, ces expressions qui lui étaient propres. Et ces yeux. Ses yeux. Les mêmes que ceux de sa soeur, ceux dans lesquels elle avait pu lire nombre de choses, émotions, secrets, ou sentiments. Ses yeux. Une complicité qui s'était développée à travers eux, des regards, pas un mot. Et une compréhension presque instantanée qui les avait toujours gardés l'un près de l'autre. Cette sensation d'être enfin compris sans rien dire. Comme si l'un pouvait lire dans les pensées de l'autre, et inversement. Relation que certains disaient propre aux jumeaux, mais qu'elle avait toujours cru unique, doutant qu'un lien aussi fort puisse être partagé par d'autres personnes qu'eux. Trop particulier. Trop rare. Mais surtout trop intense pour être décrit, pour avoir la possibilité d'expliquer. Mettre des mots sur cette force, cette puissance qui pouvait pousser au meilleur comme au pire. Besoin irrépressible de savoir sa moitié à ses côtés, sous peine de réactions impulsives et bien souvent trop peu contrôlées, destructrices. Le coeur en miettes. Et cette impression perpétuelle de voir le monde avancer malgré une perte, aussi grande soit-elle. Douleur intense qu'était de voir que personne à part elle n'avait souffert. Car il n'y avait qu'eux deux. Et il n'y aurait toujours qu'eux deux. Pour se soutenir comme personne n'aurait eu la capacité de le faire, s'aimer cette fois-ci sans aucune ombre au tableau, et retisser cette toile qui leur avait été arrachée trop tôt. Y ajouter des sentiments, un peu de bonheur, et beaucoup de complicité. Lui rendre ses couleurs d'antan, celles-ci ayant été balayées par le temps, l'absence, et la souffrance. Celle de n'avoir pu achever une oeuvre ; celle de leur vie. Celle qui les représentait eux-mêmes, et cet attachement si particulier commun aux fratries. À présent grisée par leur passé, eux semblaient être aujourd'hui seuls décideurs de son avenir, et ne laisseraient pas passer cette chance. Elle le savait, aujourd'hui était le jour d'un nouveau commencement. Demeuraient seulement de leur lien passé les bases solides d'une complicité fraternelle développée une vingtaine d'année plus tôt. Le champ leur était libre. La construction de ce lien leur appartenait. Et Eden le savait, ils n'en sortiraient qu'encore plus forts. Avec son frère, l'avenir de la petite brune ne pouvait en être que meilleur. Aujourd'hui elle semblait apercevoir au loin cette chance qui lui avait bien souvent tourné le dos, et elle pensait la voir lui sourire. Comme si cette fois-ci, aux côtés de son frère, le destin lui était favorable. Et Evans n'aurait laissé passé cela pour rien au monde.

Le regard toujours plongé dans le sien, l'oreille attentive, la caresse tendre, elle esquissa un nouveau sourire lorsqu'Ezra lui répondit. Il était resté le même, n'avait pas changé. Sa façon de s'exprimer rappelait à sa soeur ces longues discussions qu'ils avaient pu avoir à de nombreuses reprises après l'école, tous deux assis sur le même lit, face à face. Ces soirs là l'insouciance était de mise, et le silence devenait règlement. Ils se contentaient de rire, et d'oublier ce qui pouvait bien se passer en dehors de ces minutes si précieuses de complicité. Temps compté, qui avait toujours paru à la gamine qu'elle était trop court, souffrance qu'elle ressentait chaque jour en voyant son frère se débrouiller au quotidien sans elle alors qu'elle aurait tant voulu que lui soit à ses côtés. Tout le temps. Partout. Parce qu'elle n'avait jamais été plus vulnérable qu'à cette époque, mais surtout parce qu'elle avait toujours jalousé secrètement les amis d'Ezra. Eux semblaient lui apporter quelque chose qu'elle n'était pas capable de lui offrir. Elle avait toujours pensé qu'en réalité ils le poussaient vers le haut, l'entraînaient vers des endroits inconnus et supérieurs auxquels elle n'aurait jamais pu l'emmener, se considérant comme un simple fardeau pour son jumeau. Sentiment qui s'était renforcé lorsqu'il semblait avoir compris ce qui se passait chez eux. Eden n'avait jamais souhaité que son frère souffre de ses propres malheurs, c'était pourtant ce qu'elle avait engendré en se laissant faire. Et encore aujourd'hui elle s'en voulait, paradoxalement, d'avoir eu besoin d'aide. Peu sûre d'elle-même la jeune femme s'était toujours considérée comme une personne faible, ayant besoin de réconfort et de protection pour avancer. Sans cesse elle avait cherché à se débrouiller seule, à régler ses problèmes d'elle-même, vainement. Et Ezra lui, avait toujours été derrière elle. Pour réparer un vélo cassé, ou pour assassiner un père trop entreprenant. Là pour abréger ses souffrances, pour jouer son " rôle " de frère. Rôle qui d'ailleurs, lui allait à merveille. Et il lui prouvait encore aujourd'hui qu'il était là pour elle. Par ces mots protecteurs et doux qui sortaient toujours spontanément de sa bouche, sans qu'il ne s'en rende forcément compte. Un sourire timide au bout des lèvres, elle haussa alors les épaules naïvement et répondit d'une voix tendre.

- Je sais pas, je crois que ça me plaît plus, et puis il s'est passé beaucoup trop de choses récemment... De toute façon je vais louper mon année, je vais plus en cours. Ca m'intéresse plus, et puis...
Noyer le poisson. Et c'est en enchaînant rapidement qu'elle pensa arriver à ses fins. Alors, presque instantanément mais pourtant légèrement troublée, elle reprit. Ca doit être magnifique le Mexique. Oh, je suis certaine que la Téquila a du t'aider à apprendre la langue plus vite !

Et elle ria, se moquant un peu de son frère et du caractère toujours enjoué qui avait régulièrement amusé la jeune Evans. Elle s'imaginait à présent plus précisément ce à quoi avait du ressembler sa vie, et était envieuse, à nouveau. Parce qu'elle aussi, aurait aimé partir, loin. Visiter de nouveaux pays, découvrir le monde. Et vivre. Chose qu'elle s'était toujours refusée jusque là, coincée dans un mutisme qui jusqu'à ce jour lui avait paru insurmontable. Cependant elle devinait très facilement les raison du départ d'Angleterre d'Ezra. Cette volonté qu'il avait probablement eu, lui aussi, d'oublier. Peut-être avait-il lui aussi imaginé recommencer une nouvelle vie là-bas, pensant réussir à construire une vie paisible tout en menant une guerre perpétuelle contre ces réminiscences. Torture inhumaine qu'offrait bien souvent l'esprit à un être vulnérable. Torture qu'elle aussi avait vécu durant neuf longues années. Dans le fond, leurs parcours respectifs ne paraissaient pas si différents. L'un comme l'autre ils s'était réfugiés dans un domaine leur étant agréable, une situation leur plaisant. En espérant vivre. Rien qu'une fois. Rien que quelques jours. Se reconstruire une identité, un nom. Et respirer à pleins poumons ce que l'anonymat pouvait offrir aux âmes perdues.

- En voilà une bonne idée. Ecris. Je sais pas, tu pourrais faire du journalisme peut-être. Ou écrire un livre, si t'en as le courage. Si ça te plaît, tu devrais faire ça. Tu gardes un boulot à mi-temps pour avoir de quoi vivre. Quant à l'idiotie... C'est plutôt bon à savoir. Même si tu exagères !

Protéger. Rassurer. Verbes qu'elle s'efforçait de conjuguer à ce moment précis. Il semblait un peu perdu, Ezra. Tout du moins était à une place qui n'était pas la sienne, la jeune Evans ayant toujours imaginé un destin glorieux pour son frère, ou tout du moins un emploi qui lui conviendrait. Et même si ce dernier évoquait son aise dans un de ses travaux, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'il méritait mieux. Parce qu'elle savait que c'était le cas. Il avait tant de choses à offrir au monde, tant de qualités requises pour tant de métiers possibles. Le monde lui attendait, lui, attendait le monde. Et tant que lui ne ferait pas le premier pas, la place lui étant destinée ne lui serait pas accordée. Un nouveau sourire encourageant. Qui s'effaça rapidement, lorsqu'il fit allusion à ses combats. Eden soupira alors légèrement, bien trop soucieuse pour apprécier son humour un peu trop sarcastique à ce moment là. Cependant, souhaitant ne rien gâcher, elle se contenta de répondre en accompagnant ses paroles d'un petit sourire.

- C'est sûrement à cause de la Téquila, ça...

Un nouveau rire, qui dissipa le malaise ressenti quelques secondes auparavant. Elle se retrouvait, à travers lui. Il faisait d'elle une meilleure personne ; celle qu'elle avait toujours été. Mais qui était restée enfouie, cachée entre peines et souvenirs trop douloureux. Aujourd'hui elle faisait réapparition. Grâce à Ezra. Toujours grâce à lui.



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MessageSujet: Re: Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you. Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you. EmptyMar 4 Déc 2012 - 21:54












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Le jeune homme baissa la tête lentement, il savait que sa sœur avait les capacités d’aller toujours plus haut, plus loin, elle en avait la force et le talent. Eden avait toujours été ce mélange controversé cette fille douce et réservé et cette fille forte et déterminé. Tellement de choses à garder de choix, tellement d’obstacles à surmonter. Les drames mis à part, il se demandait comment elle évoluait en société, est-ce que des garçons s’intéressaient à elle, est-ce que quelqu’un lui avait fait du mal pendant qu’il n’était pas là ? Il voulait rattraper tout ça, connaitre toute ses joies, toute ses peines, et régler leur comptes aux personnes qui oseraient ne serait-ce que penser à importuner sa chère sœur. Personne ne devait s’aviser de la blesser, il avait déjà prouvé par le passé ce qu’il était capable de faire pour la protéger et il recommencerait sans hésiter. Ezra fronça à nouveau les sourcils suite aux paroles de sa sœur, sui avait soigneusement évité le sujet concernant ses études. « Il s’est passé trop de choses récemment c'est-à-dire ? Ca ne peut pas être moi ca fait à peine une heure que je t’ai retrouvé Denou. Dit moi ce qu’il se passe, et je peux peut-être régler ça. », termina-t-il. Il avait dit exactement la même chose ce jour là dans les couloirs du lycée, lorsqu’il avait évoqué implicitement le fait de régler le problème de leur père trop exigeant avec Eden. Il allait « régler ça », il voulait alléger les problèmes d’Eden, la simple pensée de savoir qu’elle allait toujours mal, dix ans après tout ce qui s’était passé lui était insupportable.

« Oui la Tequila ca aide vraiment, mais je te conseille d’éviter d’utiliser la méthode pour étudier. Enfait au début, je connaissais plus d’insultes qu’autre chose mais avec le temps ça coule de source et ca devient automatique ! »
En réalité au début les seuls mots qu’il avait apprit avaient été ceux qui lui étaient utile pour les combats, du genre les arrangements concernant les prix, ou des choses similaires. Ezra se mit à sourire suite aux paroles de sa jumelle, elle l’aimait donc assez pour se persuader qu’il était doué dans quelque chose de correct. Ce qu’il n’osait pas lui dire c’ était qu’il était raté, et que la seule chose pour laquelle il était doué c’était les cocktails spéciaux, et les droites bien placées. Il se contenta d’hausser négligemment les épaules, « Oh, j’ai pas envie. Je me sens bien dans ce que je fais, mis à part le boulot au manoir. Ca rapporte pas mal et personne m’emmerde, j’ai pas envie de devenir un de ces bouffons bien sapé. » Ezra, le reclu de la société, que personne ne voulait contredire lorsqu’il se lançait sur de long discours concernant la difficulté des petites gens à se faire une place dans ce système corrompu. Enfin, on ne le contredisait pas parce que la plupart du temps quand il faisait ce genre de discours, il était soit complètement bourré et les autres autant que lui, débitant ainsi un tas d’âneries tous ensemble. Depuis qu’il était à Detroit Ezra se sentait mieux, comme si la proximité entre lui et sa sœur comblait le vide qui s ‘était creusé en lui depuis tout ce temps. « Tu sais dans des situations comme ça la tequila ca aide… mais c’est pas bien l’alcool, Eden quand on boit on est vulnérable alors j’espère que t’es prudente quand tu sors, de toute façon maintenant je suis là en tant que garde du corps officiel ! » Pour qui se prenait-il ? Son père de substitution ? Surtout qu’Ezra était loin de suivre ses propres conseils.






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