Aurélie & Nolan

To be depressed is to be lonely; to have a friend is to be happy

Comme tout le monde lui répétait sans cesse, la vie continuait. A quoi bon? Cela, Nolan se le demandait perpétuellement. Les années passaient et pourtant, rien ne s'effaçait: le chagrin, la perte, l'absence, toutes ces émotions lui faisaient un mal de chien. Depuis quelques mois, Nolan tentait d'aller mieux, il recommençait à sortir un minimum au lieu de rester coincé devant sa télévision ou ses mangas et surtout, il recommençait à travailler au garage. Il n'était plus aussi mauvais, enfin il l'espérait, il ne recevait seulement que deux remontrances de son père par jour en moyenne, grosse amélioration en comparaison des cinquante de l'an passé. Tout n'était devenu que routine: se lever, tenter de survivre, parfois manger et dormir, survivre, aller travailler, subir les remarques des clients, survivre et sourire. Oui, parce qu'il fallait sourire en plus de cela. Heureusement que Stevenson avait une capacité d’auto dérision assez impressionnante sinon il aurait déjà sauté le pas...
Comment sa vie pourrait-elle s'améliorer? Arrêterait-il de penser à Serena un jour? Revivrait-il tout simplement? Des questions qu'il espérait pouvoir résoudre assez vite, Nolan était fatigué, arrivé en bout de course. Trois ans, c'est tout ce qu'il avait pu supporter, il ne tiendrait pas une année de plus. Perdu dans ses pensées, penché sur le moteur d'une magnifique Berline, il mit trente secondes à comprendre que son père lui parlait. Lorsque ce fut le cas, il se leva d'un bond et égara sa clé à molette dans le moteur du véhicule avant de se prendre le capot de plein fouet, laissant échapper un juron incontrôlé. "Je ne ferai pas de commentaire sur ce que je viens de voir... Il y a une fille pour toi à l'accueil, prends ta pause... De toute façon, il vaudrait mieux si tu ne veux pas remplir le moteur de cette pauvre voiture en parc à jouets." Nolan le regarda avec un certain dédain avant de quitter les lieux du crime. Ses pensées se mirent en action très rapidement. Qui était là? Serena? Et si c'était vraiment elle? Un sourire s'étala sur son visage avant de se transformer en rictus douloureux. Non, elle ne viendrait plus jamais, elle l'avait laissé tombé et ne l'aimait pas. Nolan continua d'avancer tout de même en tenta de chasser cette pensée. Il releva les yeux en arrivant à destination pour découvrir une femme qu'il n'avait pas vu depuis fort longtemps, la vie les ayant quelque peu séparés... Aurélie. Une jeune femme qu'il avait fort estimé lorsqu'il était plus jeune mais le temps, les épreuves de la vie, le destin concrètement les avait forcés à prendre des chemins bien différents.
Nolan chassa les quelques larmes qui avaient tenté de perler au coin de ses yeux avant d'afficher un sourire large. Il était d'aplomb, prêt à utiliser son humour et surtout à reprendre contact avec Aurélie, même s'il se demandait ce qu'elle lui voulait... Nolan entra dans la pièce, croisa les bras et sourit naturellement en s'approchant de son ancienne amie.

Aurélie! Dis moi, t'es sûre que tu ne t'es pas égaré? Cela fait un sacré bail que je ne t'ai pas vu dans le coin! Un souci de voiture? Ahh je sais! Une visite amicale en souvenir du bon vieux temps? Tu serais la première mais cela me touche tu sais..

Un sourire amusé se posta sur ses lèvres alors que Nolan tentait de remettre de l'ordre dans sa tignasse. C'est fou ce qu'il était heureux de revoir la jeune femme malgré tout ce qui avait pu se passer pendant leur période de froid..

© codée par belladone.

To be depressed is to be lonely; to have a friend is to be happy

La journée avait plutôt bien commencé pour Aurélie. Elle s’était levée à l’aube pour pouvoir assister au lever du soleil. La beauté dramatique de cette période de la journée avait toujours été très inspirante pour la brunette. Elle en profitait pour pensée un peu, à son défunt père, à tout ce qu’elle aurait aimer vivre à ses côtés, mais aussi à des choses plus heureuses comme, la relation fusionnelle que sa mère et elle partageaient depuis le décès de ce dernier, et aussi au piano. Elle en profitait d’ailleurs pour s’asseoir et composer, la plupart du temps pour elle-même, parfois pour ses cours. Cette journée là, c’était pour elle-même. Elle prit place sur le band de cuir noir placé devant son instrument et posa les doigts sur les touches puis ferma les yeux. Elle pressa sur les touches et s’enthousiasma au son de la musique. Pesant légèrement sur les touches, de peur de jouer trop fort et de réveiller ses voisins de chambre. Une fois à cours d’inspiration, la brunette nota les quelques notes qui était sorti de son improvisation, puis retoucha quelques accords, travail de base pour l’auteur-compositeur-interprète qu’elle souhaitait devenir. Elle ajouta quelques paroles, mais ne s’attarda pas sur sa chanson. Pas cette journée là. Elle eut un pincement nostalgique et posa son regard sur le soleil teinté de mauve et de rose. Elle avait envie d’aller voir sa mère. Mais pas tout de suite. Elle allait d’abord aller se recoucher. De toute façon, sa mère ne risquait pas d’être debout à cette heure si matinale.

Le soleil, maintenant bien haut dans le ciel vint brûler les paupières encore close de la brunette, encore endormir en position fœtal dans ses draps. Elle se redressa doucement puis se frotta les yeux. Elle regarda l’heure. Il était environ onze heures moins quartes. Aurélie sorti de son lit et enfila une jupe brune et une camisole noir rayé de fine ligne blanche ainsi qu’une paire de bas long qui montait jusqu’au dessus du genou aussi noir que du fusain. Elle glissa ses pieds dans une paire de bottine lacé brune et attrapa une sacoche en cuir qu’elle glissa sur son épaule. Prit les clés de sa voiture pis sortie dehors. Lorsqu’elle embarqua dans sa jolie Mazda trois grise, elle mit le contact, mais son véhicule fit un bruit bizarre. Elle démarra, mais le bruit empira. Ne connaissant absolument rien aux automobiles et n’ayant pas de paternel pour la rassurer et vérifier ce qui n’allait pas, Aurélie préféra ne pas prendre de chance et se mit en route vers le garage le plus proche. Lorsqu’elle tourna le coin de la rue, elle vit le nom du garage et se souvint de son vieil ami, Nolan, qui y travaillait. Elle eut un sourire en coin. Cela faisait des années qu’elle ne l’avait pas vu, depuis le lycée. Son sourire se transforma en un rictus mal à l’aise au souvenir de leur grande amitié qui s’était détruit, par sa faute, lorsqu’ils étaient arrivés au lycée. Elle l’avait délaissé pour ses nouveaux copains puis s’était ensuivit une histoire entre lui et une de ses copines qui s’était mal finis, et elle n’avait pas été la pour lui du tout. Lorsqu’elle se gara dans l’entré du garage, Aurélie secoua la tête et tenta d’oublier ses souvenirs d’avoir été une si mauvaise ami. Elle marcha jusqu’au garagiste qui se tenait dans l’allée et lui demanda, tout sourire, si Nolan était là. Ce dernier arriva quelques minutes plus tard, toujours aussi souriant qu’à l’époque et l’accueillit armé de son humour habituel.
« Aurélie! Dis moi, t'es sûre que tu ne t'es pas égaré? Cela fait un sacré bail que je ne t'ai pas vu dans le coin! Un souci de voiture? Ahh je sais! Une visite amicale en souvenir du bon vieux temps? Tu serais la première mais cela me touche tu sais. »
Aurélie sourie et rigola un peu. Malgré l’ironie camouflée de sa dernière phrase. Elle s’approcha de lui et lui fit la bise comme on fait à un vieux copain. Elle lui sourit à son tour et répondit d’un ton tout aussi humoristique;
« Égaré ? Moi ? Ça jamais ! Et puis, en fait, oui, à la base, j’étais venu parce que ma Mazda fait un son étrange, mais ça fait plaisir de te voir Nolan, tu as raison, ça fait un bail qu'on ne s'est pas croisé, qu'est-ce que tu deviens? »

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Aurélie & Nolan

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Une belle journée pour relier avec son passé, enfin Nolan n'en était pas certain. Il n'était pas du genre à revoir ses anciens amis, techniquement ceux du lycée n'étaient pas nombreux mais il y eut une époque, avant cela où il possédait des amis très chers. Malheureusement, la vie avait suivi son cours et son caractère renfermé avait eu raison de ce qui les liait tous ensemble. Aurélie avait fait partie de ces gens que Nolan avait appréciés avant de subir les déconvenues de l'adolescence, période où l'individu se transformait, tentait de trouver son style propre et surtout s'intégrer pour vivre avec cette notion de popularité. Stevenson n'avait pas été un adolescent normal, à vrai dire, sa transition ne s'était jamais réellement opérée. Fidèle à lui même, toujours fan de ces jeux d'enfants, la popularité n'était pas sa quête, encore moins l'envie d'avoir des centaines d'amis. Rester en retrait, regarder les autres évoluer, devenir des adultes alors que lui conservait son âme d'enfant.
Le temps passait pourtant et il fallait être capable de laisser ses vieilles rancoeurs de côté, bien évidemment, ce ne fut pas ce qu'il montra en premier lieu à sa vieille amie. Son habituel ironie prit le pas sur toutes les émotions positives qu'il pouvait ressentir à revoir une tête connue. Le garagiste fut un peu surpris lorsqu'Aurélie lui dit bonjour d'une manière tout à fait naturelle. De son côté, elle semblait ne ressentir aucune gêne malgré l'éloignement et les années passées à ne pas se parler lorsqu'ils se croisaient. Nolan tenta d'arborer cette même assurance même s'il fallait avouer que ce n'était pas son point fort. Le jeune homme croisa les bras et instantanément, il fallut qu'il se déplace afin de ne pas montrer son trouble. Il étala toutefois ce même sourire qui le caractérisait en toutes circonstances avant de commenter la réponse de son ancienne camarade de classe...

Ah je me doutais bien que ce n'était pas une visite de charité. Plus qu'à aller voir de quoi a l'air le véhicule! J'espère quand même que ce n'est pas un plan pour me prendre en embuscade et me balancer des oeufs pourris... Oui, je t'avoue que je suis traumatisé par le lycée!

Il éclata de rire avant de se diriger vers la Mazda de la jeune femme. Un peu de concentration Nolan. Il regarda Aurélie avec un air enjoué, malgré la période du lycée, Stevenson adorait toujours autant cette jeune femme, il fallait avouer qu'ils s'amusaient bien il fut un temps..

Et bien, comme tu le vois, je n'ai pas continué mes études, je suis juste un simple garagiste mais c'est mieux que rien je suppose. Et toi l'après lycée? On n'a pas vraiment eu le temps de beaucoup parler en ce temps là...

Puis, il se pencha pour ouvrir le capot avant d'allumer le contact. Pour le moment, aucune catastrophe en vue, c'était une bonne chose. Il revint vers Aurélie avec un sourire aux lèvres, ce cher Nolan commençait à avoir confiance en lui, une première...

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Le soleil tapait sur la tête de la jeune femme, alors qu’elle observait le tout premier ami qu’elle avait eut à son arrivé ici. Alors que sa vie lui avait fait une surprise peu enviable. Malgré son accent Australien plutôt prononcé et le fait qu’elle ne connaissait absolument rien de Detroit, Nolan l’avait guidé pour ses premières semaines. Ils étaient rapidement devenus très proche. Ce dernier avait toujours beaucoup compté pour Aurélie, même si durant ses années au lycée, elle lui avait moins parler. Elle le regrettait d’ailleurs amèrement. Elle s’était laissé emporter par les méandres de la popularité. Elle n’avait rien contre le fait d’être populaire, elle n’y pouvait rien, elle ne l’avait d’ailleurs pas vraiment cherchée. Mais ce n’était pas son genre de laissé tomber ses amis à cause de quelque chose de stupide comme leur notoriété. Mais bref, ce qui était fait, était fait, malheureusement. Aurélie savait que l’attitude ironique de son ami n’avait rien de méchant, mais cela blessait tout de même un peu la brunette, même si elle savait qu’elle le méritait. Elle avait été une mauvaise amie à l’égard de Nolan. Mais la brunette garda tout de même son attitude positive et son assurance. Après tout, c’était quelques années auparavant qu’elle l’avait délaissé, peut-être n’était-ce pas trop tard pour tout recommencer du bon pied ? Elle lui fit un grand sourire et posa ses mains sur ses hanches. Nolan ouvrit la bouche et dit « Ah je me doutais bien que ce n'était pas une visite de charité. Plus qu'à aller voir de quoi a l'air le véhicule! J'espère quand même que ce n'est pas un plan pour me prendre en embuscade et me balancer des oeufs pourris... Oui, je t'avoue que je suis traumatisé par le lycée! » puis il éclata de rire. Aurélie eut un sourire en coin et roula les yeux, riant à son tour. L’humour de Nolan avait toujours été particulier, mais la brunette l’avait toujours trouvé bien rigolo. Il se dirigea alors vers l’auto d’Aurélie et se pencha sur celle-ci, se concentrant sur l’étrange bruit produit par le moteur de sa voiture. «Et bien, comme tu le vois, je n'ai pas continué mes études, je suis juste un simple garagiste mais c'est mieux que rien je suppose. Et toi l'après lycée? On n'a pas vraiment eu le temps de beaucoup parler en ce temps là... » Aurélie sourit, elle avait toujours vu Nolan être garagiste. Bon, peut-être pas avec son père, car ceux-ci avait une relation plutôt conflictuelle, ce qui était d’ailleurs bien dommage. Mais elle le voyait bien dans ce métier. IL avait toujours été très manuelle et aimait fabriquer pleins de choses, même lorsqu’ils étaient enfants.

« Ah bien moi? Rien de bien intéressant à vrai dire, après le lycée, j’ai décidé de continuer mes études à l’université, j’étudie à Detroit, notre jolie petite université, j’habite d’ailleurs en résidence là-bas, j’adore ma mère mais j’avais besoin d’un peu d’air, tu sais comment elle peut être un peu sur-protectrice parfois. Et puis, bah, j’étudie en musique. Plus précisément en piano, rien de bien extravagant ! »

Aurélie le rejoint devant sa voiture et fit une moue découragée.

« « Je sais pas ce qu’elle a Betty (c’est le nom de ma voiture), mais elle débloque complètement ! »

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Aurélie & Nolan

To be depressed is to be lonely; to have a friend is to be happy

Nolan n'était pas une personne forcément rancunière, il avait juste un peu de mal à pardonner les injures et actes des gens du lycée. Il en avait souffert même s'il l'avait toujours caché derrière un sourire. Stevenson était loin d'être une personne forte, il suffisait qu'on touche à un de ses points sensibles et il finissait en pleurer pendant deux bonnes semaines. Aujourd'hui, il commençait tout juste à prendre son indépendance et par moment, ces traits marquants de sa personnalité refaisaient surface, comme avec Aurélie aujourd'hui. Il n'avait pas pu étouffer les paroles qu'il avait sur le bout des lèvres et il espérait intimement que la jeune femme ne le prendrait pas mal. Après tout, malgré le lycée, il la respectait énormément. Elle était une jeune femme, charmante, active et très talentueuse. Le garagiste avait toujours aimé discuter avec elle, leurs conversations étaient toujours sincères et profondes et il n'y avait aucune trace de jugement. Il avait encore l'espoir de pouvoir reconstruire un semblant de cette relation perdue à cause de la notoriété et de la superficialité qui régnait à l'époque de l'adolescence.
Nolan raconta des plaisanteries avec une bonne dose d'ironie avant de se diriger vers la voiture de son interlocutrice. Il fit un état des lieux et répondit à sa question concernant ce qu'il était devenu. Il n'avait rien de très glorieux à dire rien en comparaison de la vie d'Aurélie. Elle était toujours en études et faisait toujours du piano. Il se tourna vers elle, avec un sourire. On n'oubliait pas ses instants musicaux qu'il avait pu passer en sa compagnie, voilà pourquoi elle était si talentueuse, lorsqu'elle était avec un clavier entre les mains.

Je suis bien heureux que tu fasses encore du piano. Je me rappelle plutôt bien de ces après midi à t'écouter. C'était la bonne époque, j'espère que j'aurai l'occasion de t'entendre de nouveau un jour. Pour ce qui est de ta mère, je peux comprendre. Je compte moi aussi partir de chez mes parents, il est certainement temps qu'on vole de nos propres ailes. Dans tous les cas, j'espère que tu réussiras tes études même si c'est une évidence je pense!

Son cerveau se concentra de nouveau quelques instants sur le moteur de la voiture alors que la jeune femme lui avouait qu'elle avait un nom. Nolan se mit à rire et sortit un de ses outils de sa poche. Il pensait avoir déceler le problème. Il toucha à quelques fils puis referma le capot, un regard affectueux vers Aurélie.

Voilà, je pense que c'est réglé. Betty est prête à t'emmener où tu veux! Tu as quelque chose d'urgent à faire sinon je me disais qu'on pourrait rattraper le temps perdu, un peu...

Nolan se gratta le crâne dans un geste d'angoisse. Il avait toujours du mal avec les refus, des restes de son extrême timidité qui l'avait poussé à l’asociabilité. Pour le jeune homme, il était temps de faire un trait sur le passé et pardonner cette jeune femme, une de ses plus proches amis qu'il ne comptait pas perdre définitivement...

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« Bonjour,
Nous avons constaté que le sujet suivant n'a pas reçu de réponse depuis un moment, nous vous laissons jusqu'au 14 novembre 2012 sinon, le sujet sera verrouillé.
Merci de votre compréhension. »

Topic abandonné & verrouillé.