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 FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. »

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MessageSujet: FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » EmptySam 25 Aoû 2012 - 12:04

FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » 2116yhz FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » 138782Ryan9


    Downy s'essuya le dessous du nez du revers de la main et ferma les yeux, s'écroulant dans son canapé. Il rouvrit les paupières et regarda avec attentivement le billet roulé qu'il tenait entre le pouce et l'indexe. Il se retint de pouffer comme un idiot, seul dans son appartement. Il claquait le fric de l'état pour se faire des rails. Et si il en était là, c'était leur faute. Aux yeux du Downy zombifiée et shooté à la cocaïne, ça avait quelque chose de comique. En réalité, il n'y avait rien de drôle. Downy fouilla dans ses poches et retrouva son paquet de cigarette. Il en sortit une et se l'alluma, avant d'aspirer une bouffée de cette merde et de retourner dans son monde. Il n'y avait que des fantômes et de la douleur, dans sa tête comme dans sa vie. La cocaïne était censée être une drogue excitante ; Elle le tuait à chaque fois, peut-être parce qu'il en abusait, ou pas. Mais à chaque rail, l'excitation attendue venait le rendre amorphe, K.O. Et ça lui allait très bien. De toute façon, ses journées suivaient un cycle bien calculé. Dormir, se réveiller avec la mort de Steve, Jamie, Andrew, Thomas et la tripotée de connards qu'il avait abattu sur la conscience. Alors il se faisait un rail, planait ou plutôt comatait, et puis faisait une crise de nerfs durant laquelle il devait mordre un coussin pour s'empêcher de gueuler comme un chien aboie à la mort. Suivait un accès de tristesse et il fondait en sanglot, se maudissant et s'accusant d'à peu près tout. Il finissait par retomber dans un état entre le sommeil et le stade comateux, quelques dizaines de minutes, puis il émergeait, se refaisait un ligne et jouait aux fléchettes avec son couteau ou les lames de rasoirs qui jonchaient sa table-basse. C'était multifonction ce merdier. Ah, oui, et tout ça avec une clope au bec dans à peu près tout les cas. Son appartement avait des allures de fumoir.

    À vrai dire, l'idée d'ouvrir les fenêtres ne lui était pas venue durant ces sept derniers jours. Ouvrir les rideaux encore moins. Et pour ce qui était de se raser, il n'y avait soit pas pensé, soit il n'avait pas vu un miroir depuis quelques jours non plus. Downy était dans un sale état. Il n'y avait que ça à dire. Downy regarda la fumée sortir de sa bouche en anneau qui s'évaporèrent avec volupté. Il attrapa quelques lames de rasoirs et les lança tranquillement sur sa cible de fléchettes. Il mettait à peu près dans le mille à chaque fois. Un sourire narquois se dessina sur ses lèvres. Il en attrapa une autre sur la table-basse. Malgré le fait que la coke le faisait trembler, il se débrouillait comme un chef. Il s'apprêtait à en lancer une énième quand on tambourina à la porte. La voix qui lui ordonnait d'ouvrir était celle de Jaymes, Downy l'avait de suite reconnu. Mais, en étant ainsi pris de surprise, il avait refermé le poing de façon instinctive. Et maintenant qu'il le dé-serrait en traînant les pieds jusqu'à sa porte, il voyait les gouttes qui perlaient et coulaient le long de sa main et du coup de son bras. Il déverrouilla la porte et lança au Weeler qui venait l'importuner : « Putaaaaiiin Jay j'me suis nické la main à cause de toi quoi ! » Downy s'était détourné de son ami pour se diriger vers la salle de bain, balançant la lame ensanglantée sur la table-basse où les reliefs de poussière blanche étaient plus que visibles. Downy traînait chez lui avec un vieux jean troué et un peu grand pour lui, et rien d'autre. Il ne sortait pas forcément souvent. Juste pour se réapprovisionner en poudre. Ouais, surtout ça. Clarkson passa la main sous l'eau froide du robinet et revint, la serrant contre lui. Il était loin de l'avoir soignée, mais il ne fallait pas trop lui en demander ; Il fallait se rappeler d'une chose, c'était un junkie. Ouais bon, au sens large du terme, lui n'avait jamais tenté de se piquer. Mais bon, on allait pas chipoter. Il se laissa tomber sur son canapé et se décida à éteindre sa cigarette. « Bon, t'es là pour me faire chier encore ? J'te dis que je vais bien. » Totalement faux. Les deux amis se connaissaient depuis leur plus tendre enfance. Et dans cette ville, dans ce pays, sur cette Terre, Jaymes était sûrement le seul qui avait cherché à savoir où était passé Downy durant ces trois années, et maintenant qu'il était revenu, se préoccupait un peu de lui. Rincer la plaie avec de l'eau était franchement pas assez. Le sang commençait à suinter et vu que Downy plaquait sa main contre son torse, quelques perles rouges essayaient de s'échapper et glisser le long de son buste.
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MessageSujet: Re: FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » EmptySam 25 Aoû 2012 - 14:24

« La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. »
❝ featuring Downy ❞



Jaymes n'avait pensé qu'à cela toute la journée. Il était extrêmement inquiet depuis le retour de Downy en ville. Il savait qu'un de ses amis les plus anciens était au bord de la rupture et ne voulait pas se l'avouer. Malheureusement, il ne pouvait pas quitter son cours de management en plein milieu pour aller vérifier son état. Depuis déjà quelques jours, Jaymes se doutait que Downy tentait d'aller mieux en s'enfonçant: cette saleté de drogues bousillant son système autant que cette fichue guerre l'avait transformé en robot sans cervelle. Weeler ne savait pas vraiment quoi faire pour l'aider, Clarkson le rejetait, ne voulant rien de lui, surtout pas son aide. C'était Downy, toujours à vouloir se débrouiller seul alors qu'il était incapable de s'occuper de lui-même sans créer des catastrophes.
Le jeune homme commençait à se demander quand cette satanée sonnerie allait arriver, passant le plus clair de son temps à jouer avec sa montre. Tant pis pour les forces de Porter et autres théories qu'il aurait le temps d'appliquer dès que son ami aurait retrouvé le droit chemin. C'était Jaymes tout craché: s'inquiéter pour les autres avant de gérer sa vie et son père passait le plus clair de son temps à le remettre à sa place, se fichant éperdument de ce Downy Clarkson dont il entendait le nom en boucle depuis qu'il était parti faire ses preuves à l'armée. Pendant tout ce temps, Weeler avait tenté d'avoir de ces nouvelles sans succès. Maintenant qu'il était de retour en ville, il ne le laisserait pas sombrer, il s'en faisait la promesse.
Enfin, la sonnerie libératrice et Jaymes avait déjà ses affaires sous le bras avant même que le professeur ait donné les leçons à revoir pour le prochain cours. Pour une fois, tant pis pour l'assiduité. Il courut jusqu'à son véhicule, balança ses cours à l'arrière et démarra pour se diriger vers l'appartement de Downy. Il entendrait parler de lui, cela, c'était certain. Ne pas donner de ses nouvelles malgré ses appels incessants. Une fois arrivé devant l’appartement, il toqua avec une force impressionnante.

Dow', je sais que t'es là, ouvre moi! Fais pas le con et fais pas semblant de pas entendre comme à ton habitude...

Il attendit quelques instants et toqua de nouveau de toutes ses forces jusqu'à ce qu'il voit le visage fatigué de son ami. Il poussa un léger soupir de soulagement, au moins il était encore en vie. Il l'accueillit toutefois avec son air nonchalant et une main ensanglantée. A croire qu'il trouvait toujours le moyen de se mettre dans un sale état, Downy lui rejeta tout de même la faute.

Merde Downy, comment t'arrives à toujours te foutre dans un état pareil?

Il le laissa se diriger vers sa salle de bains d'un pas lent alors que Jaymes fit un tour des yeux de l'appartement. Il vit instantanément la cocaïne sur la table basse et l'insulta tout bas. Merde Dow', pourquoi tu fais cela? Il n'était pas dans sa tête mais se doutait que sa vie s'était compliquée pendant ces trois années d'absence. En attendant, Jay' se devait de l'aider même si Clarkson refusait.
Il finit par revenir dans la pièce et se laissa tomber d'un pas lourd sur son canapé, Jaymes resté au milieu de la pièce, Downy saignait à nouveau et s'en mettait partout. Weeler désespérait de retrouver son ami un jour, il avait sombré dans un tel état de catatonie. Il l'écouta parler et ramassa une serviette qui trainait avant d'aller l'éponger sous l'eau fraîche. Il revint vers Downy, attrapa sa main et posa le bandeau sur la plaie en serrant légèrement. Il posa un air affligé sur le couteau posé sur la table ainsi que les fléchettes, Jaymes n'était pas certain qu'avoir ce genre d'objets à sa portée soit une bonne idée mais il ne dit rien. Il revint poser son regard sur le visage marqué de son ami, les sourcils froncés.

Oui, je te fais chier Downy. Arrête de me raconter des conneries, tu crois que je la vois pas la poudre sur ta table hein? Si tu allais bien, tu ne te promènerais pas avec un vieux jogging et tu ne t'amuserais pas avec un couteau. Tu serais propre, ton appartement serait presque rangé et surtout tu sourirais. Ce que je vois, c'est pas le vrai Downy Clarkson.

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MessageSujet: Re: FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » EmptyDim 26 Aoû 2012 - 5:50

FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » 2116yhz FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » 138782Ryan9

    "Oui, je te fais chier Downy. Arrête de me raconter des conneries, tu crois que je la vois pas la poudre sur ta table hein? Si tu allais bien, tu ne te promènerais pas avec un vieux jogging et tu ne t'amuserais pas avec un couteau. Tu serais propre, ton appartement serait presque rangé et surtout tu sourirais. Ce que je vois, c'est pas le vrai Downy Clarkson. " Downy n'était qu'un gosse incapable de s'occuper de lui-même. Incapable même de se soigner, de démêler le vrai du faux, le bon du mauvais, le rêve de la réalité, la vie de la mort. Heureusement pour lui qu'il y avait Jaymes, d'une certaine façon. Jaymes qui l'engueulait mais craignait pour lui, pour sa vie, sa santé. La seule personne de Detroit, à vrai dire. Il lui avait nettoyé la main comme à un gosse, s'était servi de ce qu'il avait trouvé pour lui faire un pansement provisoire. C'était horrible de voir Downy ainsi. Parce qu'il avait 21 ans et que la douleur d'un vieillard hanté par les fantômes de tout ceux qu'il avait chéri se lisait, là, quelque part dans ses yeux. Il avait été un instant autre part, comme si l'information devait monter. Mais la réaction vint rapidement une fois ce laps de temps passé. "Et tu crois qu'il est où ? Il est où le vrai Clarkson ? Il est mort mon vieux ! Il est mort, le gosse discret qui se faisait malmener par les autres ! Tu comprends ça ? Je l'ai tué, je me suis tué ! Tu le retrouveras plus, le gamin. En trois ans, il a eu le temps de se perdre au milieu des ruines. Y'a plus qu'une carcasse vide, une grande carcasse vide ! Alors faut bien remplir avec quelque chose ! La poudre c'est tout ce qu'il me reste, tu vois ? Faut bien que leur satané fric serve à quelque chose..." Downy s'était sorti une autre cigarette. Oui, il y avait la poudre. Oui, il y avait le fric. Le fric donnait par l'Etat, les billets verts avec lesquels ils essayaient de vous essuyer les mains. À la fin, vous aviez toujours les mêmes aussi sales. Et l'argent puait le sang, comme vous.

    "Et j'ai fait ça à cause d'une putain de tradition familiale... Putain je suis vraiment trop con, ouais." Des mots marmonnés. Une tradition familiale. Il aurait pu l'éviter, ne pas la suivre, son père s'était tiré une balle dans la tête quand Downy avait quinze ans. Mais monsieur avait voulu la suivre, pour l'honneur. Surtout pour celui de son patriarche. Qui s'était suicidé parce qu'il n'en pouvait plus des fantômes, en fait. La guerre, l'armée, c'était qu'un gros merdier. Il fallait bien que dans la famille, il y ait un talent de tir de précision qui se transmette de père en fils. Si tout continuait comme ça, il se tirerait sans aucun doute une balle avant d'avoir un gosse. Et comme ça la tradition serait finie. Plus de bourbier pour les Clarkson. Downy laissa son regard divaguer sur sa table basse. Les reliefs d'une vie de merde, oui, c'était juste ça. La drogue, les lames de rasoirs et le couteau venus de l'armée, un cendrier trop plein. Quelques part étaient peut-être perdus un ou deux sourires d'enfants. Des petites bêtises.Des goûters avec les copains. Des rires. Des parties de cache-cache. L'innocence. L'innocence d'un enfant disparu, mort et enterré. Downy tirait sur sa clope, l'air ailleurs. Il avait épuisé son quota de paroles pour la journée. Alors il la fermait. Y'avait que ça à faire de toute façon, puisqu'il sortait toujours des conneries. Normalement, à 21ans, on faisait des études ou bien on s'était trouvé un boulot. On vivait, on se marrait. On sortait avec des amis, on sortait avec des filles. On mangeait des pizzas en regardant un film en plein air, on faisait des batailles de pop-corn dans les salles de cinéma, même si on avait passé l'âge. On était pas censé se morfondre, regretter chaque balle qu'on a tirée, et vouloir oublier, s'évader.
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MessageSujet: Re: FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » EmptyDim 26 Aoû 2012 - 14:00

« La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. »
❝ featuring Downy ❞



Jaymes n'avait jamais vu Downy dans un état pareil. Ils s'étaient connus à l'école primaire et s'étaient liés d'amitié très rapidement. Si Downy était maladroit, parfois assez timide, il n'était jamais fataliste comme aujourd'hui. Il n'avait plus l'envie de vivre, Weeler pouvait le lire sur son visage. Il aurait aimé avoir été là pour vivre avec lui toutes ces catastrophes, il pourrait mieux le comprendre. Mais il en était incapable et comment pouvait-il rassurer quelqu'un qui avait vécu tout cela sans avoir cette expérience? Jaymes n'était pas sûr qu'il puisse faire autre chose pour son ami que d'être présent, jour après jour, jusqu'à ce qu'il entrevoit de nouveau la lumière. Ce qu'il savait aujourd'hui était simple: Jaymes viendrait lui rendre visite à longueur de journée s'il le fallait, lui parlerait de choses et d'autres et il finirait par revoir le sourire de Clarkson.
Pour le moment, Jaymes écouta son discours d'un vide absolu. Aucun message d'espoir, aucune émotion dans ce regard, juste le pois des souvenirs qui l'accablaient. Désormais que le sang ne coulait plus, Weeler pouvait enfin se concentrer sur la psychologie torturé de Downy et ce qu'il voyait ne l'enchantait guère. Un gouffre de plus de mille kilomètres s'était creusé fictivement entre eux. Jaymes avait toujours sa vie dorée, de l'argent à n'en plus savoir que faire alors que son ami d'enfance brûlait les rentes de l'Etat dans une drogue qui n'en valait pas la peine, qui lui attaquait le cerveau. De plus, Weeler se doutait qu'à aucun moment, Downy n'oubliait les souvenirs de là bas. Il y était toujours, son regard le prouvait.
Jaymes s'assit à ses côtés sur le divan, tentant de passer outre sa colère de le voir dans cet état et face à son impuissance à l'aider réellement. Une fois que Downy finit de parler, il sortit une autre cigarette qu'il s'empressa d'allumer, un malaise régna quelques secondes avant que Jaymes n'ose reprendre la parole.

Parce que tu crois que ta personnalité peut disparaître aussi vite? Certainement pas! T'es toujours là Downy, je me doute que tes souvenirs te bouffent, que ce que tu as fait ou vu, c'est trop pour toi... Mais t'es revenu, t'es en vie et la poudre ne t'aidera pas à oublier. Non, seulement, le pardon t'aidera. Si seulement tu pouvais te pardonner, je t'en prie, Dowdow, ouvre les yeux sur ta condition...

Il se tut de nouveau en tentant de croiser le regard fuyant de son plus vieil ami. Celui-ci se contenta de fumer une nouvelle bouffée tout en commentant son action. Il avait fait cela pour sa famille, sur ce point, Jaymes pouvait le comprendre. Après tout, s'il était en classe plus de 40h par semaine, c'était pour son père, il avait une succession à prendre. Pourtant, Weeler n'avait jamais envisagé qu'un sacrifice de la sorte puisse détruire quelqu'un autant.

Je vais encore dire un truc con mais je suis persuadé que quoiqu'il t'ait arrivé là bas, t'es quelqu'un d'honorable Downy. Peu importe si ton choix était de faire honneur à ta famille, tu es quelqu'un de bien Downy, réfléchis à ça.

Un silence gênant que ni Jaymes ni son ami n'avaient envie d'éteindre. Chacun dans leurs pensées, Jaymes refaisait le passé en espérant que le futur soit plus brillant. Comment les choses avaient-elles pu changer si vite? Ils étaient passé de deux gamins innocents et plutôt renfermés à deux destins qui étaient plus liés que jamais. Downy avait toujours été là, comme une présence rassurante parce qu'ils se connaissaient sur le bout des doigts. On n'effaçait pas plus de dix ans d'amitié, même si trois ans avaient suffi à leur faire prendre des chemins radicalement différents. Jaymes ne voyait pas d'autres alternatives: Retrouver Downy Clarkson, parce que sans cela, il n'était plus très sûr d'encore savoir qui il était...


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MessageSujet: Re: FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » EmptyLun 27 Aoû 2012 - 6:32

FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » 2116yhz FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » 138782Ryan9

    "Parce que tu crois que ta personnalité peut disparaître aussi vite? Certainement pas! T'es toujours là Downy, je me doute que tes souvenirs te bouffent, que ce que tu as fait ou vu, c'est trop pour toi... Mais t'es revenu, t'es en vie et la poudre ne t'aidera pas à oublier. Non, seulement, le pardon t'aidera. Si seulement tu pouvais te pardonner, je t'en prie, Dowdow, ouvre les yeux sur ta condition..." Downy tira une nouvelle bouffée de sa cigarette. Sa condition ? Oui la poudre ne le faisait pas oublier. Mais se droguer lui donnait une excuse pour ne pas essayer d'affronter le monde extérieur, le monde entier. "Je vais encore dire un truc con mais je suis persuadé que quoiqu'il t'ait arrivé là bas, t'es quelqu'un d'honorable Downy. Peu importe si ton choix était de faire honneur à ta famille, tu es quelqu'un de bien Downy, réfléchis à ça." Honorable, lui ? Oui, c'était certain qu'il était honorable, mais bien sûr. Ne pas protéger ses camarades ? Très honorable. Normalement, et vu sa blessure, Downy aurait dû retourner au combat. Mais non. Après qu'on l'ait ramené au camp suite à cette tragique mission, il avait déliré trois jours entiers. Il avait commencé à se calmer le jour où on avait décidé de le rapatrier aux USA. "Bon retour au pays, petit". Il se souvenait de ces mots, parfaitement. Dits avec un grand sourire de la part du Lieutenant-Colonel. Comme si on pouvait souhaiter un bon retour au pays à un gamin qui pleurait la mort de ses quatre camarades. Et ils lui avaient décerné la Silver Star. Médaille d'honneur pour les soldats morts ou blessés au combat. Médaille d'honneur. Oui, c'était peut-être à cause de ces choses-là que Downy avait réagi après un long moment de réflexion : "Honorable ? Honorable ? Tu te moques de moi ? Laisser crever tes camarades alors que ton job, c'était de les protéger... ?" Peut-être était-ce à cause des souvenirs. Sûrement même. Mais la voix de Downy s'était perdue en route. Un gamin, un corps de gamin, les souvenirs d'un homme d'âge mûr et la souffrance d'un vieillard qui brillait dans ses yeux. Le cocktail qui faisait du mal. Downy avait dévisagé un instant Jaymes, avant de s'attaquer à l’examen de sa clope.

    Downy était une cigarette. Quand elle n'était pas allumée, elle n'avait rien de spécial. Et puis on y mettait le feu, et elle se consumait, lentement, avec des éclats rouge vif par instant. Elle se consumait, se consumait, se consumait. L'aide de quelqu'un la faisait aller encore plus rapidement, mais elle pouvait brûler seule. Et à la fin, le résultat était toujours le même. Il ne restait qu'un mégot, qu'on abandonnait, sans se soucier de lui. Downy était un clope. Maintenant qu'on l'avait allumé, c'était trop tard. Downy l'écrasa dans le cendrier. Et une de plus ! "T'es pas mon père, Jay." Cette phrase était autant un reproche de vouloir le faire sortir de ce monde qu'un compliment. Weeler n'était pas son père, pas comme son père. Il parlait, il dialoguait. Frank Clarkson avait toujours refusé de parler de ce qu'il avait vu. Comme son père et le père de son père avant lui. L'armée, une histoire de famille. Mais il ne fallait jamais en parler.



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MessageSujet: Re: FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » EmptyMer 29 Aoû 2012 - 17:56

« La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. »
❝ featuring Downy ❞



Les choses ne s'arrangeaient pas du côté de Downy, il était désormais plongé dans un mutisme sans fin, à croire qu'on lui avait retiré ses cordes vocales au combat. Jaymes n'avait pas le temps pour les plaisanteries douteuses, il fallait qu'il trouve une solution pour au moins le faire sortir de son appartement, le faire parler aussi serait une bonne initiative. Pourtant, malgré son discours charmant sur la personnalité de Clarkson, malgré ses qualités mises en valeur, le jeune homme ne réagit pas. Il continuait de fumer sa cigarette, silencieusement, ne le regardant même pas. E cet instant, Weeler en voulait à l'Etat, il en voulait à cette institution qui envoyait des jeunes gens aussi honorables que Downy au charbon, les laissant démunis sur le champ de bataille et ne tentant même pas de sauver leurs restes une fois qu'ils rentraient au pays. Juste une maudite somme, voilà ce que l'Etat faisait pour eux, tant pis pour les dommages psychologiques, tant pis pour les souvenirs indélébiles. « Tu as bien servi ton pays, voilà ta médaille, je te donne quelques dollars par mois pour que tu puisses subsister dans ton appartement miteux et basta ». Voilà à quoi rimait le discours militaire, voilà à quoi l'Honneur et la tradition familiale de son ami s'en tenaient.
Downy finit par réagir pourtant, d'une manière assez violente, verbalement. Jaymes se sentait bête maintenant ; il ne savait pas ce qu'il avait vu, il ne savait quasiment rien de ce qu'il s'était passé là bas. Tout ce que Weeler savait aujourd'hui se résumait à la culpabilité de Downy d'être rentré, sa culpabilité de savoir ses collègues morts. C'est tout. Que répondre à une telle réplique ? Jaymes se leva, ne supportant plus de ne pas bouger, de ne regarder que les yeux vides de Downy. Il devait trouver une solution à son état.

Parce que tu crois que t'abandonner à la débauche, ça les ramènera à la vie ? Tu rêves là ! C'est pas en avalant toutes tes cochonneries de toutes les manières qu'il soit que tu vas leur rendre hommage, ça c'est une certitude !

Jaymes avait conscience que sa violence pouvait amener toutes sortes de réactions incontrôlables chez Downy mais il était impératif qu'il le secoue, qu'il le réveille. Si personne ne le faisait, Downy ne reviendrait jamais à la vie et Jaymes ne pouvait pas supporter cette idée. Forcément, sa réaction ne se fit pas entendre, un simple « t'es pas mon père » sortit de la bouche de son ami. Et heureusement. Il n'aurait jamais accepté cela. Pour le moment, il se contenta de regarder Downy, les bras croisés. D'une voix calme, il lui assura :

Non, c'est vrai, je ne suis pas ton père. Si je l'avais été, tu serais jamais parti là bas Downy. Pendant trois ans, j'ai attendu que tu reviennes, c'est pas pour que tu restes comme ça éternellement. Je m'en voudrais de te regarder te détruire sans rien faire...


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MessageSujet: Re: FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » EmptyJeu 30 Aoû 2012 - 5:25

FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » 2116yhz FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » 138782Ryan9

    Downy préférait regarder ailleurs. Ailleurs que vers Jaymes. Pour qu'il ne voit pas les larmes qui montaient. Si il avait pu être présent à leur enterrement et pas dans le cirage, peut-être qu'il s'en serait un peu moins voulu. Il n'avait pas fait le deuil de ces soldats avec qui il avait évolué pendant des mois. Maintenant, entendre Jaymes déclarer qu'il l'avait cherché, attendu, et que lui ne l'aurait jamais laissé partir... C'était trop. Trop pour Downy. Il n'y avait pas de but dans la descente aux enfers de Clarkson. Si ce n'est celui de faire passer le temps plus vite. Le temps, qu'il passe, il finirait par adoucir les pics. Effacer les souvenirs. Laisser la vie reprendre alors que la mort le guettera. Peut-être que ce qu'il fallait à Downy, c'était un électrochoc. Qu'il se rende compte qu'il était en vie, et qu'il devait la reprendre en main, reprendre vie. Comme si un instant de lucidité s'installait en Downy, il articula, gardant le regard rivé autre part pour cacher ses yeux rougis et embués : "Ne me laisse pas partir. Je serais pas capable de me retenir tout seul." Il accepta enfin de tourner le visage vers Weeler. Il s'était penché vers l'avant, ses coudes posés sur les genoux. Un peu de lucidité qui dura quelques secondes. Et puis, ce fut comme si la drogue reprenait le contrôle de ses pensées. Et cette lumière agressive qui semblait s'être estompée brilla encore plus fort dans les yeux de Downy.

    Il riva son regard au parquet. Et puis, de toute façon, qu'est-ce que tout ça voulait dire ? Même, est-ce qu'il était encore humain, avait une âme ? Une goutte salée roula sur la joue de Downy. Elle s'écrasa à ses pieds avant qu'il ne réagisse et tente de la chasser. Il avait merdé, c'était tout. C'était tout ce qu'il avait toujours fait, de toutes manières. Downy posa son visage dans ses mains. Il foutait toujours tout en l'air. Il ne pouvait rien nier. Et la drogue qui maintenant le faisait passer par tout et n'importe quoi, chaque état possible... Peut-être que ça ne l'aidait pas, et patati et patata. Mais Clarkson n'en voulait pas, de cette vie de merde qu'il avait débuté. Il n'en voulait plus. Quand il regardait derrière lui, chaque chose qu'il avait faites durant ces trois années le dégoûtaient. Tout, sans exception. Chaque mot qu'il avait prononcé. Chacun de ses gestes. Chacun de ses choix. Il se détestait, détestait l'armée, détestait le gouvernement. Détestait ces conflits stupides. Ces guerres qui se lançaient et se lanceraient toujours de la même façon ; À cause des religions. De toute façon, il n'y avait jamais cru, mais maintenant, il se disait bien que Dieu l'avait oublié. Comme il oubliait à peu près chaque blessé tentant de revenir à la vie. De toute façon, tous étaient abandonnés par quelqu'un ou quelque chose. Mais souvent, c'était le temps qui vous lâchait. Alors, vous n'en aviez plus, et c'était la fin qui se rapprochait tout d'un coup beaucoup trop vite.
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MessageSujet: Re: FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » EmptyJeu 30 Aoû 2012 - 12:06

« La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. »
❝ featuring Downy ❞



La douleur s'était insinué dans ses veines. Jaymes était une personne très empathique et voir Downy craquer lui était juste insupportable. Ils s'étaient connus à l'école primaire, étaient devenus amis presque instantanément et au fil des années, Jaymes n'avait pas pu s'empêcher de protéger son ami. Il ne savait pas pourquoi il s'était senti obligé de le faire, sûrement parce qu'il le considère comme le frère qu'il n'a jamais eu. Un ami d'enfance oui et un ami qui était important, même si Downy, en ce moment, semblait penser le contraire. Sans que Jaymes puisse faire grand chose, Downy se recroquevilla et laissa tomber une larme, une unique larme, reflet de toutes les souffrances qui l'avaient poussé à ne devenir plus que l'ombre de lui même.
Jaymes ne fit rien au départ, bien trop concentré sur cette image frappante, n'ayant jamais réellement vu Downy pleurer auparavant. Une image choquante qui resterait certainement gravée au creux de son crâne jusqu'à ce que la mort vienne le chercher. Ce que son ami dit ensuite l'acheva purement et simplement. "Ne me laisse pas partir." Comment le pourrait-il? Il s'était inquiété quotidiennement pendant près de trois ans. Était-il encore en vie? Le reverrait-il un jour? Toutes ces questions qui lui avaient fait perdre la tête. Perdre son plus vieil ami avait été un des souvenirs les plus douloureux de sa jeune existence. "Je serais pas capable de me retenir tout seul." Downy n'était plus seul, il ne l'avait jamais été mais il ne s'en doutait pas encore. Jaymes n'était pas prêt à le laisser se suicider, à le laisser se tuer à petit feu comme il le faisait depuis son retour. Il était temps que les choses changent, que Downy prenne son avenir en main, parce qu'il en avait un contrairement à d'autres qui étaient passés par la même épreuve que lui.
Jaymes vint se rasseoir aux côtés de Downy et posa une main rassurante sur son épaule. Geste simple et pourtant qui indiquait tout le pouvoir de leur amitié, il allait s'en sortir, pas parce qu'il l'avait voulu, non, parce que quelqu'un était là pour lui relever la tête et que Jaymes n'était pas prêt de s'en aller.

Je suis là Downy et on va te faire aller mieux, ensemble. Comme quand on était gosses. Petit à petit, tu redeviendras le même qu'avant et dès maintenant, tu peux dire adieu à cette saloperie.

Jaymes désigna les restes de poudre sur la table basse devant eux. Avancer pas à pas pour qu'un jour, l'ombre disparaisse et laisse place à une lumière aveuglante, une lumière vive qui rendrait le goût de vivre à Downy Clarkson.


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MessageSujet: Re: FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » EmptyVen 31 Aoû 2012 - 5:58

FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » 2116yhz FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » 138782Ryan9

    "Je suis là Downy et on va te faire aller mieux, ensemble. Comme quand on était gosses. Petit à petit, tu redeviendras le même qu'avant et dès maintenant, tu peux dire adieu à cette saloperie." Downy ne lâcherait sûrement pas comme ça sa came. À vrai dire, d'ici plusieurs mois, son corps ne tiendrait plus face à l'agression de la poudre blanche. Cette merde vous bousillait de l'intérieur. Évoquer les souvenirs d'enfance provoqua un pincement au coeur chez Downy qui gardait son visage dans ses mains, tentant peut-être et même sûrement de se cacher du reste du monde. Même si il était souvent parmi les plus vieux, étant de février, il avait toujours été le souffre-douleur officiel ou autre chose. Jaymes le ferait regretter d'avoir été aussi stupide, mais jamais Downy n'arrêterait rien que pour lui. Pas la force. Pas l'envie. Downy releva le visage et croisa le regard de Weeler. Il ne pleurait pas. Même quand son père était mort, il avait quinze ans... Il ne se rappelait plus si il avait pleuré ou on. Il était resté muet comme une carpe, l'air ailleurs, et puis les choses avaient finies par reprendre leur cours. Trouver son père avec un flingue à la main, un trou dans la tête et du sang sur le parquet n'était jamais simple. Peut-être qu'à l'époque, on aurait dû envoyer Downy chez un psychologue. Parce que associé à son tempérament, voir des choses de ce genre auraient pu faire tourner des personnes vers des idées macabres.

    Downy était instable, fragile, mais il finissait par se relever. Toujours. Il se relèverait de cette passe. Avec ou sans aide. Avec plus ou moins de mal. Mais il se relevait toujours au bout d'un moment. Clarkson regarda un long moment, silencieux, les particules de poudre qu'il n'avait pas sniffées parsemées sur la table. Ce qu'il dit alors n'avait pas de réel lien avec ce qui se passait maintenant. Peut-être que ce n'était qu'un mauvais rêve à ses yeux... Enfin bref. "J'étais l'un des meilleurs en combat en corps à corps et à l'arme blanche. Et puis bien sûr... En tir. J'aurais dû arrêter de courir comme un lapin et de vider mon chargeur au coeur de la cible. Ils m'auraient pas envoyé là-bas.." Regard vide. Mais il revoyait les scènes se dérouler devant ses yeux. Et les photos posées, avec la petite bande, faisant le V de la Victoire. Et les blagues cruelles et ironiques que certains faisaient pour s'éloigner de la situation, s'en détacher. Et Steve et Downy, l'un montrant des photos de son petit frère à l'autre qui fumait une clope en plissant les yeux pour essayer d'y voir quand un petit tourbillon de sable se pointait. "... Comme si j'avais eu besoin de perpétuer la légende des Clarkson."
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MessageSujet: Re: FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » EmptySam 1 Sep 2012 - 10:32

« La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. »
❝ featuring Downy ❞



Jaymes tentait de comprendre les méandres de l'esprit de Downy. Physiquement, il était bien là, enfin ce qu'il restait de lui après la dose d'éléphant qu'il venait d'ingurgiter. Mentalement, c'était une autre histoire, il était clairement resté là bas. Jaymes n'avait pas les capacités pour l'aider à revenir, à être à cent pour cent avec lui comme avant. Downy avait changé, lui était resté proche de l'adolescent qu'il était lorsque les deux amis s'étaient quittés. Rien n'avait perturbé la vie de Weeler en trois ans, il n'avait tué personne et n'avait vu personne mourir non plus. Comment pouvoir rassurer Downy alors qu'on était encore un enfant à la recherche de son identité? Jaymes se contentait d'être là, à ses côtés à écouter ce qu'il aavit à dire. Des bribes de souvenirs, des choses que Jaymes ne verrait jamais, la douleur ancrée dans les pupilles de son ami lui donnait envie d'en finir avec tout cela et surtout de retourner en arrière. L'innocence, la naïveté, toutes ces choses qui avaient fait fleurir une amitié sans égale, aujourd'hui, la fleur était bien fanée et Jaymes bien pris au dépourvu face au vide que ressentait Clarkson.
Downy était l'un des meilleurs là bas et cela, Jaymes n'en avait jamais douté. C'était sûrement aussi la raison pour laquelle il souffrait tant. Lui était rentré alors que tant d'autres croupissaient encore là bas, les autres étant morts il y a bien longtemps. Weeler n'était pas sûr de bien saisir où son ami voulait en venir, mais cela n'avait pas réellement d'importance. Il ne faisait pas partie de ce passé et il comptait bien le faire penser à l'avenir désormais...

Je ne sais pas ce qu'il t'a poussé à faire cela, Downy. Et puis pourquoi se poser la question maintenant? C'est fini tout cela, tu n'y retourneras pas. Tu pourrais peut être penser à un avenir ici, tu ne crois pas?

Un sourire naissant sur les lèvres, Jaymes lui tapota le dos d'un geste amical. Il espérait que tout cela finirait par faire de l'effet à Downy, pour qu'en fin il se réveille et revoit le monde de ses yeux innocents, comme avant...


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MessageSujet: Re: FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » EmptyDim 2 Sep 2012 - 6:29

« LA DROGUE, C’EST UNE CATASTROPHE. Y’EN A PLUS. »
Jaymes T. Weeler & Downy R. Clarkson

De toute façon, ce que disait Downy n'avait pas de réel sens. Peut-être que parler était un peu comme une drogue, on devenait accro' à la vérité, on voulait sniffer des explications. Qui pouvait le dire, au fond ? Jaymes se démenait pour remonter le moral de Downy, en vrai ami. La seule et unique chose auquel Downy pouvait peut-être se raccrocher avant de couler.« Je ne sais pas ce qu'il t'a poussé à faire cela, Downy. Et puis pourquoi se poser la question maintenant? C'est fini tout cela, tu n'y retourneras pas. Tu pourrais peut être penser à un avenir ici, tu ne crois pas? » Mais parler d'avenir, maintenant, qu'est-ce que ça pouvait faire ? Un jour, il se marierait, si il arrivait à se reconstruire, aurait deux beaux garçons, et ne saurait pas quoi choisir entre garder une image parfaite pour ces deux marmots ou leur dire la vérité, toute la vérité. Que leur père était un mec qui avait buté un tas de gens sous le couvert de la bannière étoilée, et qu'il avait ensuite plongé dans la drogue, se détruisant à petit feu. Elle était écornée, l'image du bon père de famille, tout-à-coup. « L'avenir. Tu vas devenir un grand chef d'entreprise ou un truc comme ça, moi.. C'est le vide, quand j'y pense. » Il avait tourné la tête vers Jaymes. Pas de réelle tristesse dans ses yeux. Juste de la résignation. Et puis merde quoi. À la fin, ils finiraient tous par crever. Quelle était l'importance ? Si Downy continuait de penser comme ça, on allait pas tarder à l'intégrer au mouvement punk. No Future. Puisqu'il n'en voyait plus vraiment pour lui, pourquoi s'en soucier, pourquoi se soucier de quelque chose qui n'existerait jamais ?

Downy se recula dans le canapé et ferma les yeux, tirant sur sa cigarette qui avait mauvaise mine et mériterait peut-être d'être remplacée. C'était devenu le cadet des soucis de Downy. À vrai dire, le monde extérieur aussi, Clarkson s'en foutait royalement. Puisque le sien était un champ de ruines, celui du reste du monde ne l'intéressait même plus. C'était que des guerres, des meurtres, des conflits, des agressions, des dictatures, des injustices, des pauvres gens crevant sous des ponts... Non, le monde du dehors ne l'attirait pas. Ne l'attirait plus. Trop de saletés au dehors. Des horreurs, encore des horreurs, toujours des horreurs. Downy avait vu trop de choses horribles pour son âge, maintenant. Il n'en voulait plus. Il n'en pouvait plus.

► CAPTAIN CORNFLAKES

« Pourquoi j’avais fait ça ? J’avais des tas d’explications, toutes fausses. La vérité c’est que je suis un sale type, et ça va changer, je vais changer, tout ça est bien fini, désormais je suis clean, j’avance dans le droit chemin, je choisis la vie. J’en jubile à l’avance. Je vais devenir comme vous... [...], les Noëls en famille, les plans d’épargne, les abattements fiscaux, déboucher l’évier, s’en sortir, voir venir... le jour de sa mort... » ► TRAINSPOTTING
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MessageSujet: Re: FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » EmptyDim 2 Sep 2012 - 11:38

« La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. »
❝ featuring Downy ❞



L'avenir? Jaymes n'y avait jamais réellement pensé. Pourtant, ce que disait Downy prenait tout son sens, son avenir était tout tracé, il ne l'aurait certainement pas décidé mais s'en accommoderait aisément. Qui refuserait de devenir PDG d'un grand casino comme celui de Detroit? Personne. S'enrichir, passer des journées dans un endroit luxueux et sourire à deux-trois clients pour se faire bien voir. Au final, passer ses journées à profiter des avantages du métier en déléguant toutes sortes de tâches ingrates. Comment Jaymes osait-il parler d'avenir à son ami dans ces circonstances? Le jeune homme se mordit la lèvre, conscient de sa bourde. Downy n'était pas de ceux là, il n'était pas riche et n'avait pas d'entreprise familiale à reprendre. Son entreprise avait été la guerre, pour rendre hommage à un père disparu quelques temps auparavant.
Weeler laissa s'échapper un moment de silence, il cherchait quoi lui dire, il voulait trouver les mots justes. Il semblait ne pas y en avoir, Jaymes était complètement impuissant, sensation étrange et unique dans sa jeune vie. Il avait toujours des solutions à tout, il était toujours là pour régler les situations cocasses mais aujourd'hui le jeune héritier n'avait pas de mots, il se contentait de regarder Downy reprendre une bouffée de sa cigarette déchue, dans un silence d'or. Pourtant, Jaymes suivit le geste lent et haché de son ami, il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour le convaincre. Il fallait qu'il se reprenne, il lui devait bien cela après toutes ces années d'amitié.

Qu'est ce qui te dit que ton avenir sera naze hein? Après tout, tu es loin d'être la pire personne sur cette planète et le bonheur viendra à toi, Downy.

Il se redressa sur ses jambes et Jaymes regarda son ami, avec un sourire retrouvé.

Et si on sortait? Je suis sûr que cela te ferait du bien.


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MessageSujet: Re: FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » EmptyLun 3 Sep 2012 - 7:19

« LA DROGUE, C’EST UNE CATASTROPHE. Y’EN A PLUS. »
Jaymes T. Weeler & Downy R. Clarkson

« Et si on sortait? Je suis sûr que cela te ferait du bien. » Jaymes s'était relevé. Downy fit de même, de façon plus mesurée, plus lente. Oui, il se traînait, mais il n'avait pas assez de force pour courir un marathon, c'était assez clair. Downy ne sortait pas. Et si il avait le malheur de mettre un pied dehors, c'était de nuit. Il voyait déjà la façon qu'il aurait de plisser les yeux en voyant le soleil, et de vouloir s'en protéger. Un oiseau de nuit, voilà ce qu'il était devenu. Mais il hocha pourtant la tête. Oui, pourquoi ne pas tenter ? Au moins, il respirerait un autre air que celui qu'il viciait chaque jour un peu plus avec la fumée de sa cigarette et tout. Downy traîna les pieds jusque dans sa chambre. Il ouvrit un tiroir de sa commode et attrapa un t-shirt noir qu'il enfila, toujours avec cette même lenteur et mesure presque nonchalante. C'était simplement que Downy ne se brusquait pas. En ressortant, il passa devant le seul miroir avec celui de la salle de bain qu'il possédait. Et la vision qu'il eut n'eut peut-être pas le pouvoir de le marquer seulement parce qu'il était totalement détaché. Mais il flottait dans son t-shirt. Déjà qu'il n'était pas gros, se malmener ainsi faisait maigrir Downy. La preuve peut-être aussi d'un mal-être grandissant. Il ne savait pas à quand remontait réellement son dernier repas. Il battit des paupières et se détacha de cette image. Il revint dans le salon où l'attendait Weeler. Downy se laissa tomber sur le canapé après avoir ramassé la première paire de basket qui lui était tombé sous la main. Il noua les lacets et releva enfin ses yeux chocolats vers Jaymes. Il n'avait pas articulé un seul mot pendant tout ce temps. « Faudra qu'ils installent un ascenseur dans l'immeuble. » Réflexion à voix haute d'un gamin qui serait peut-être et même sûrement éreinté après avoir monté ou même descendu ces escaliers. Il fourra ses poings dans les poches de son jogging et regarda Jaymes. "Et maintenant, où est-ce qu'on va ?" C'était tout ce que ses yeux essayaient de dire. Mais que Downy ne prononçait pas.

FIN.

Post Scriptum : Le fait est que Downy n'a pas décroché. Malgré les efforts de son ami, malgré tout, Downy est resté dans le même état. Il n'est pas étonnant alors de savoir qu'une overdose a failli, quelques mois plus tard, l'envoyer six pieds sous terre. Il est parti en cure de désintoxication. Finalement, le déclic, l'électrochoc qu'il attendait, ça a été cela ; Il a alors repris conscience de ce que le mot "vie" disait, et s'est battu pour s'en sortir. Aujourd'hui, Downy est clean, clean depuis la désintox', clean depuis 6 années et quelques. Et les liens qui le lient à Jaymes s'en sont renforcés ; Le passé de toxico' de Downy est une chose qu'il cache, qu'il n'assume pas encore comme il commence à assumer ses trois années de service.

► CAPTAIN CORNFLAKES

« Pourquoi j’avais fait ça ? J’avais des tas d’explications, toutes fausses. La vérité c’est que je suis un sale type, et ça va changer, je vais changer, tout ça est bien fini, désormais je suis clean, j’avance dans le droit chemin, je choisis la vie. J’en jubile à l’avance. Je vais devenir comme vous... [...], les Noëls en famille, les plans d’épargne, les abattements fiscaux, déboucher l’évier, s’en sortir, voir venir... le jour de sa mort... » ► TRAINSPOTTING
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MessageSujet: Re: FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » FB : « La drogue, c’est une catastrophe. Y’en a plus. » EmptySam 15 Sep 2012 - 9:37

Terminé & verrouillé
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