Charlotte était pour Jane sa plus vieille amie. Oui, elle avait eu un temps où elle était sa petite amie, mais ce n’était pas important pour la brunette. Elle ne ressentait pas ce genre de sentiment pour la jolie rousse, ce n’était que son amie d’enfance, c’est tout. JJ l’appréciait beaucoup et elle souhaitait tout faire pour l’aider dans son parcours et sa vie. Enfin, elle entra dans sa camionnette en direction de son joli appartement et roula une bonne demi-heure, malgré sa proposition, Charlotte lui refusa ses offres. JJ fronça les sourcils et ajouta. « Tu sais très bien que je m’en fou des bons amis ou de n’importe quel foutu connerie Apple, tu viens chez moi, c’est moi qui t’invite alors mange de la chiotte avec tes histoires de mémère et accepte tout simplement. » Wellington avait été direct, mais c’était ce qu’elle était, Charlotte n’allait certainement pas être choqué par sa manière d’être, elle l’a connaissait assez pour cela. JJ continua donc la route en riant un peu, la musique jouait à la radio et Jane se mit à chanter à tue-tête, tapant avec amusement sur le volant de sa voiture. La lieutenante se rendit finalement jusqu’à Woodward Avenue où elle fit le tour du bloc pour se stationner à l’endroit où elle était convenue. Elle sortit et marcha jusqu’à l’intérieur du bloc, Wellington sortit ses clés et dit, en entendant les chiens des voisins hurler. « Arf, ces enfoirés, ils ont un tas de chiens et de chats, des plus énervants, un jour, ils vont être surpris si ils retrouvent certains d’entre eux égorgés vifs. Sinon, tu connaissais toi Braeden Wilde ? C’était un grand ami à mon frère Austin ? » Demanda la belle questionneuse.

Telle une gamine, Apple avait continué d’écouter la jeune femme en faisant aller des doigts comme un canard, mimant sur ses lèvres le mot bla à plusieurs reprises. Elle savait bien de toute manière qu’elle n’aurait pas les moyens de se payer de luxe en habitant chez sa meilleure amie d’enfance; le seul argent qu’elle avait en ce moment était un peu de change dans son porte-monnaie, probablement moins de vingt dollars, en comptant les sous noirs… il n’y avait pas à dire, Charlotte était littéralement paumée; heureusement qu’elle savait travailler un peu, elle pourrait comme ça trouver un petit job énervant, le temps au moins de trouver quelque chose en lien avec la musique…en fait, jusqu’au jour où son père découvrira qu’elle n’a pas suivi le programme de piano à la lettre comme elle se devait de faire en partant pour l’Europe quelque temps auparavant. C’était plus qu’évident, son père ne manquerait pas de la tuer sous les yeux de tous les passants, le jour où il apprendrait cette merveilleuse histoire; Charlotte lui avait tout de même menti durant plusieurs mois…et le faisait encore aujourd’hui. Rongée par les remords vis-à-vis de son père, la rouquine finit par accepter d’un simple : D’accord, si tu y tiens vraiment, t’es une vraie emmerdeuse JJ! Qu’elle répliqua d’un ton convaincue, lui montrant qu’elle avait gagné cette fois-ci, mais qu’elle n’était pas encore cent pour cent certaine de bien apprécier ce petit arrangement.

Les deux jeunes femmes continuèrent ensuite de rouler jusqu’à une petite rue animée où la flic se gara non loin de quelques appartements qui semblaient tous aussi classe les uns que les autres. La rouquine détacha sa ceinture à la va-vite puis sauta en dehors du véhicule pour ensuite attraper son sac de bagages. Immédiatement des chiens se mirent à japper et à les entendre, l’on pouvait rapidement savoir qu’il y en avait plus qu’un ou deux là-dedans, Apple fronça les sourcils, détestant entendre ces bruits insoutenable pour finalement continuer sa conversation avec JJ. Hum… ça m’dit rien comme d’habitude, j’dois surement le connaître, mais la vache ça fait un bail! Avoua tout en cherchant dans sa mémoire de souris la jeune femme. Pourquoi, il est mort? Questionna ensuite la rousse, se demandant pourquoi elle lui parlait de lui maintenant.

Jane J. Wellington avait finalement atteint l’appartement qu’elle habitait depuis un bon moment déjà. La jolie policière ne regrettait pas de l’avoir acheté, elle s’y sentait bien, l’espace y était facilement aménagé, mais le point négatif qu’elle voyait, c’était malheureusement ses brillants et énervants voisins. JJ ne les supportait pas du tout et dès qu’il y avait le moindre souci, ils se pointaient chez elle pour l’aviser de celui-ci. C’était avec énervement qu’elle leur répondait. C’est donc avec le sourire qu’elle lança cette phrase à son amie et entra finalement dans son appartement. « Ils risquent de venir frapper d’ici la fin de la soirée s’ils ont vu que j’ai de la visite, comme si je devrais toujours tout leur dire, c’est arrivé souvent que j’ai été surprise par leur visite pendant des plans culs, tu y crois, l’explication totale pour la jolie nana que je voulais me taper, enfin, des connards de première ! » Elle lui fit un clin d’œil et referma la porte de son domicile. Wellington ajouta le double tour pour ne pas prendre de risque, elle était policière et avait des armes à la maison, mais ça n’empêchait pas un drame d’arriver. Il ne fallait pas oublier le défaut de propreté de la belle Jane. Le désordre, elle s’y connaissait et son appartement en témoignait. « Comme tu vois, je suis toujours pas la foutu femme au foyer parfaite ! » Elle se mit à rire et rajouta à la discussion sur son voisin Braeden. « En fait, on pensait qu’il avait crevé à la guerre, mais non, une connerie du gouvernement.. c’était l’ami de mon frère Austin dans le temps, il vivait dans notre quartier aussi. » Elle ouvrit le réfrigérateur et sortit deux bières. Elle en lança une à son amie et sourit. « Tu en veux une ? »

Apparemment les voisins étaient de vraies ordures sur pattes selon les dires de la jeune policière; très agaçants, ils osaient venir la déranger en plein acte, ce qui était complètement immorale. T’as déjà pensé leur faire le même coup tordu? Dit-elle avec sourire alors que la brunette déverrouillait la porte d’entrée avec le nécessaire. Si tu deviens aussi emmerdante qu’eux, ils finiront bien par lâcher le morceau merde…t’es un flic, pas une babysitter! Ajouta enfin la rouquine, pénétrant dans le spacieux – et bordélique — appartement de Jane. J’vois bien ça oui, heureusement que j’suis pas une gosse de riche, autrement je serai complètement dégoûté! Dit-elle tout en riant. Charlotte n’était pas des plus ordonnée non plus de toute manière, elle n’avait pas un mot à dire sur le sujet. Évidemment la conversation divagua sur l’homme duquel Jane faisait référence, bien sûr Apple se souvenait de son frère, elle l’avait bien assez souvent vue comme ça par le passé, elle ne comprenait pas même qu’il ait tenue toute ces années, être à la place de Jane, la rouquine l’aurait séquestré ou bien carrément abattue; elle se souvenait ce qu’il pouvait être chiant! Seulement le second prénom ne lui évoqua rien de particulier… seulement lorsqu’elle évoqua le mot guerre, ses yeux s’arrondirent. Ohhh le p’tit brun ça? Il est gay j’en suis certaine hein! S’exclama enfin la jeune femme tout en faisant un signe de oui avec sa tête, pour finalement prendre la bière que lui proposait sa meilleure copine. Donc il s’est fait passer pour mort? C’est weird tout de même… Conclue-t-elle tout en décapsulant sa bouteille.

Jane Wellington était sincèrement heureuse de pouvoir enfin passer du temps avec Charlotte. Elle avait tellement de chose à rattraper avec elle. La belle rouquine avait passé quelques années en France, ce qui l’amenait tristement à devoir être sans sa meilleure copine à Detroit. Elle avait également entendu parler de Gabrielle Robbins, l’histoire qui s’était passée avec son mari. C’était affreux, elle ne savait pas trop quoi penser, vu que la brunette était une très bonne amie de Cha et de son côté, c’était plus une vague connaissance qu’autre chose. « Ouais il faudrait que je fasse de quoi un jour, sinon ils vont me faire exploser ses salauds… mais bon, tu as eu des nouvelles de Gaby ? » Elle voulait déjà être au courant de la situation, savoir si Apple ne revenait pas avec une surprise un peu trop lourde de son voyage. Elle supposait qu’elle avait gardé contact, mais quand même. La brune passa vers la cuisine et ouvrit la poubelle semi-pleine pour y jeter un tas de déchet qui trainait par ci et par là pour rendre les lieux un peu moins dégoutant pour la pauvre rousse qui devrait vivre ici durant un temps. Elle se mit à rire suite à son commentaire, mais n’ajouta rien de plus. Elle ouvrit une bière et la tendit à son amie, souriant et buvant quelques gorgées du liquide froid tranquillement. « Ouais, c’est bien lui et comment tu sais qu’il est gay ? Je viens tout juste de l’apprendre.. tu t’en doutais ou bien ? » Lui questionna-t-elle. « Je ne connais pas toute l’histoire, mais il m’a dit que le putain de gouvernement avait dévoilé sa mort d’une manière stratégique ou un truc comme ça, de la foutu shiote ! »

La rouquine se mit à rire; comment avait-elle deviné que ce mec était gay? Aucune idée, ça lui était venue à l’esprit comme ça, tout simplement. Elle avait toujours eu un genre de don pour ces trucs là…c’était même comme ça qu’elle avait été en mesure de ramener tous les filles qu’elle avait eu le courage de draguer. hmm nah je savais pas, juste un feeling comme ça qui m’est venue en tête! Avoua tristement la jeune rousse qui porta la bouteille de bière à ses lèvres. Un peu comme dans ces films où l’héro de la guerre se fait passer pour un tueur et où à la fin il réussit comme si de rien était à devenir un homme honnête et complètement hors de danger? Hmm j’imagine la scène ouais, ça doit être de la vraie merde franchement! Ajouta ensuite la jeune femme tout en fronçant les sourcils; ce qu’elle détestait ce genre de films, toujours la même stupide histoire et toujours pleins de morts sans raison, des méchants apparemment gentils… en tout cas elle détestait. Puis la conversation vint sur Gaby, une autre de ses meilleures copines… deux meilleures amies et elles…elles n’étaient que deux connaissances, ce que Hope pouvait trouver ça étrange. Ouais, je dois la voir cette semaine, pour un rendez-vous… J’crois que ça va aller pour elle…c’est un peu la galère avec son mec qui ne se pointe pas…non mais quel con, ils ont des enfants bordel de merde! Dit-elle d’une rage prenante. Dire qu’elle est en cloque encore une fois et qu’ils lui mettent ça sur le dos, sans vouloir t’offenser ma belle JJ, mais les flics c’est tous des emmerdeurs !

Jane Wellington appréciait réellement Charlotte. Elle se souvenait la légère relation qu’elle avait entretenue avec la rousse à l’époque de la fac, au moins, elles avaient rapidement comprise que ce n’était rien de bien sérieux. Elles étaient beaucoup mieux amies qu’amante ou bien petite-amie. Il était tout de même surprenant que les deux lesbiennes n’aillent pas sautées le pas plus tôt, sachant qu’elles sont amies depuis l’enfance, mais bon, la vie avait pris un certain court et il ne fallait pas le changer, tel était le destin. Elle aimait Leslee maintenant et avait bien hâte de lui présenter. Elle borda un sourire amical sur ses lèvres et ajouta. « Je suis peut-être lesbienne depuis toujours, mais j’ai pas le p’tit radar que tu as depuis toujours, tu te souviens du prof de math que toutes les nanas trouvaient canons, ce fut l’horreur lorsque tu lanças la rumeur sur lequel il était PD, ce qui fut vrai finalement. Putain que c’était la merde pour toutes ses femmes ! » Elle éclata de rire et porta sa bouteille à sa bouche. Elle observait Apple, amusée par ces retrouvailles. La conversation dévia de Braeden à Gabrielle. Il était vrai que ce n’était pas la situation la plus sympathique pour la pauvre femme enceinte, mais bon, JJ ne savait pas quoi penser. « C’est vrai que son mec est un batard, surtout si cet enfoiré est parti comme ça, la laissant en cloque et avec une enfant… mais bon, la police fait son job, si ils pensent qu’elle aurait pu le tuer et camoufler son corps, c’est sans doute qu’il y a des raisons. Je suis pas sur cette foutu enquête, mais j’en ai entendu parler.. par mes collègues. Gaby doit tout de même être foutrement effondrée depuis… Holy Shit »

Apple connaissait sans aucun doute ses talents pour décerner les homosexuels des hétéros, surtout après tous ceux qu’elle avait flairés dans le temps! D’accord, il lui était déjà arrivé de se tromper auprès de femmes qu’elle tentait de draguer dans des boites de nuits de la France, simplement en bout de compte seul un petit pourcentage avaient totalement refusé ses avances, elle en avait donc sortie vainqueur presqu’à tout coup! Ouais ce prof de math… ce qu’elles pouvaient être désespérantes ces filles-là, toujours à ses pieds en train de lui susurrer des mots doux à l’oreille…franchement j’ai bien fait de lancer la rumeur…tu sais aujourd’hui il m’en remercie, il m’a même ajouté à ses amis Facebook! Répliqua d’un ton amusé la jeune rouquine tout en buvant de nouveau au goulot de sa bouteille de bière. Puis revint le sujet de Gabrielle…il était évident que sur ce sujet, les deux jeunes femmes ne réussirait pas à s’entendre; JJ elle faisait son boulot de flic et ne connaissait pas des masses Gaby, tandis que Charlotte elle, la connaissait depuis toute petite, l’ayant aidé à plusieurs reprises et connaissant pratiquement la moindre parcelle de son mariage; c’était un vrai trou de cul ce mec, y’avait pas à dire! Jane, les raisons sont pas tellement fondées, ils l’accusent parce qu’ils se disputaient beaucoup, mais merde quel couple ne se prend pas la gueule? Et pis tiens, je doute même pas que ce soit lui qui se soit tiré dessus si jamais il retrouve un corps, pour la faire chier, il ferait vraiment n’importe quoi! Expliqua ensuite la rousse, sans pour autant être fâché, elles avaient deux façons de voir les choses, ça ne briserait pas leur amitié pour autant.

Jane fut plutôt surprise lorsque son amie Charlotte lui avoua avoir eue récemment des nouvelles de ce vieux professeur homosexuel. Le fait qu’il lui aille fait une demande d’amitié sur facebook la fit éclater de rire. Comment la vie pouvait être drôle et amusante parfois. Elle se souvenait bien à l’époque combien ce titulaire avait été découragé par cette nouvelle. L’homosexualité n’était pas aussi bien prôné qu’aujourd’hui, avec avec Charlotte et JJ dans les parages, c’était certainement un pas en avant de ce côté. Les deux femmes avaient été un couple durant à peine quelques mois, avant de comprendre que ce n’était pas de l’amour qui planait autour de leur tête, mais bien de l’amitié. Elles étaient très libres sur cette partie d’elles-mêmes alors pour leur établissement scolaire, les couples lesbiennes, c’était régulier. Enfin, la policière sourit et ajouta. « En tout cas, tant mieux si cet homme a pu enfin s’accepter, putain de merde, il avait le triple de notre âge, il était temps qu’il se bouge le cul ! » Elle leva sa bière et but une gorgée. Elle était ravie de pouvoir boire tranquillement et parler de la vie avec sa bonne amie. Enfin, la situation sur Gaby n’était pas la plus parfaite, mais elle ajouta pour faire taire la situation un peu. « Ouais ouais… je ne l’a connais pas, ni elle plus qu’il faut et encore moins son foutu mari, alors je te laisse le bénéfice, après tout, elle doit avoir eu un tas d’ennui celle-là. Tu savais qu’elle était en cloque encore une fois, son mari lui a laissé une surprise avant de disparaitre ! » Soudainement, on frappa à sa porte. JJ arqua un sourcil. « Ah non, pas la vieille Diane ! »

Apparemment le sujet était quelque peu sensible pour la lieutenante qu’était JJ… parler boulot à la maison ne devait pas être dans ses habitudes et avant de lui faire perdre patience, Charlotte décida de se taire à son tour, de toute manière elles vivraient l’une avec l’autre un bon moment encore, elles auraient amplement le temps de se prendre la tête pour tout en n’importe quoi, y’avait pas le feu pour tout de suite. Charlie porta donc de nouveau la bouteille de bière à ses lèvres, regardant autour d’elle, jetant quelques coups d’œil à la déco alors que quelqu’un toquait à la porte d’entrée. Immédiatement, Jane se leva, implorant quasiment le seigneur de ne pas ouvrir sur la voisine qu’elle n’appréciait pas du tout, ce qui fit bien marrer la rouquine qui se leva à son tour pour se rendre directement à la porte. Elle était chez elle après tout, elle pouvait bien ouvrir à sa guise, non? Évidemment elle ne se fit pas prier pour envoyer balader la voisine d’un certain âge qui préférait épier ses voisins plutôt que de se construire une vraie et passionnante vie…

TOPIC TERMINÉ & VERROUILLÉ