Jane Julia Wellington avait passé la journée au boulot. Elle était de service très tôt ce matin-là vu qu’elle avait demandé son après-midi. La lesbienne avait reçu récemment un coup de téléphone de la part d’une vieille amie : Charlotte Maïa Hope. La jeune rouquine était une très bonne amie de la lieutenante. Lorsque Charlotte débuta l’université à Detroit, elle tenta une relation amoureuse avec elle, mais ce n’était pas réellement sérieux, elles décidèrent de conserver leur amitié et d’aller voir ailleurs de ce côté. Situation qui resta comme ça, conservant la bonne complicité qu’avaient déjà les deux jeunes femmes à leur rencontre. Enfin, Apple, tel on l’a surnommait, avait reçu une bourse d’étude pour continuer en Europe comme pianiste. JJ continua à envoyer des mails à la rouquine, mais sans plus. Aujourd’hui, elle devait atterrir à l’aéroport de Detroit et revenir en ville, ce qui plaisait beaucoup à Wellington qui avait hâte de lui présenter Leslee. Elle ne savait pas comment elle l’a trouverait, mais elle s’en fichait.

La belle brunette s’engagea rapidement sur la voie rapide de l’autoroute pour débarquer quelques minutes avant l’atterrissage de l’avion de Charlie. Julia ne voulait pas la faire patienter, surtout qu’elle aurait sans doute plusieurs bagages, elle n’avait pas été à l’autre bout du monde pour un voyage, mais bien pour y résider un long moment. Jane roula encore une bonne dizaine de minute, sachant qu’elle tomba dans quelques embouteillages et se stationna près de l’entrée de la grande bâtisse. Elle aurait pu utiliser si l’envie lui aurait pris, la sirène qu’elle possédait dans son camion, mais elle n’était pas aussi pressée que cela. JJ entra dans l’aéroport et s’installa près de la sortie. L’avion semblait avoir atterrie il y avait quelques minutes, au moins, elle était arrivée avant elle, ce qui était une bonne chose. La brunette se croisa les bras et attendit l’arrivée de la jolie rouquine avec impatience.

C’était le jour J…J pour Je rentre chez moi et j’emmerde les autres! En fait, la rouquine n’avait plus tellement le choix, tout l’argent qu’elle avait eu pour ses somptueux cours de piano avait été dépensé sans scrupule…partout sauf dans ce qu’elle devait être investie en fait, mais elle s’en balançait quelque peu. Après tout, Charlie était une grande fille et elle savait ce qu’elle voulait mieux que quiconque ce qu’elle voulait faire de sa vie…ou pas. La jeune femme s’était donc entendue avec ses parents pour revenir un moment à Detroit, se faire un max de pognon pour probablement repartir par la suite, probablement en direction du Québec, pays qu’elle rêvait de visiter depuis toute jeune. Évidemment elle doutait d’être apte à amasser autant d’argent qu’elle le voulait, ses manies d’adolescente en rut siphonnaient une bonne partie de ce blé, simplement la rouquine se disait qu’elle préférait s’amuser plutôt que de se prendre la tête avec des âneries pareil. Évidemment qu’elle allait se plonger tête première dans son métier…un de ces jours, pour l’instant elle voulait s’amuser et profiter du peu de temps de jeunesse qui lui restait et ce, même en étant complètement fauchée.

Charlotte s’était donc levée au beau milieu de la nuit pour ainsi quitter l’appartement qu’elle habitait depuis quelques mois et se diriger droit vers l’aéroport, armée d’un seul gros sac fourre-tout. Un seul?! Bah ouais, Apple n’avait pas eu assez de temps pour s’enivrer sous les vêtements ou les meubles et puis de toute manière, cela lui aurait coûté une belle somme si elle aurait voulu tout emporter; mieux valait apporter le strict minimum, ce à quoi elle tenait vraiment, soit quelques morceaux de vêtements et deux-trois photos de potes qu’elle essayerait de revoir un de ces quatre. De toute manière, elle savait très bien qu’elle avait tout ce qu’elle avait besoin à la maison, elle se referait une garde-robe et tout irait à merveille!

Trouvant le vol interminable, la rouquine laissa échapper un soupir lorsqu’enfin l’avion fini par atterrir ; Commençait à être temps merde! Et ouais, c’était Hope tout crachée, vulgarité à l’affût! Complètement endormi par le trajet, elle se leva avec peine pour attraper son fourre-tout et ainsi se diriger normalement vers la sortie. Ce n’est qu’une fois à l’extérieur qu’un sourire s’imbiba enfin sur son visage; elle avait complètement oubliée qu’une bonne copine à elle allait être là à son retour en ville… JJ, qui d’autre? Mais qui vois-là! Tu m’as manqué peau de vache! S’exclama la rousse tout en poussant la lieutenante avec énergie, faisant mine d’être vexée.

Jane Julia Wellington n’avait pas revu sa grande amie Charlotte depuis plusieurs années déjà et de la retrouver aujourd’hui la rendait heureuse. Elle avait toujours eu une bonne complicité avec la jeune rouquine, malgré leur différence d’âge, Wellington avait tout de même été très proche de la rouquine. Elle se rappelait de leur expérience de couple qui avait mal tournée, mais ça ne changeait rien à leur relation qui n’avait pas changée. Elles étaient toujours prêtes à faire la fête et à rire comme des folles. Rien de bien sexuelle désormais, ce qui était plaisant. De toute manière, Jane avait maintenant Leslee dans sa vie, elle lui en avait un peu parler par courriel et se trouvait très hâtive de lui présenter. La lieutenante de police avait beaucoup évolué depuis les dernières années particulièrement dans le milieu professionnel, mais mise à part cela, elle restait toujours la même intérieurement, prête à faire la fête dès qu’elle en avait la possibilité. Maintenant que Charlotte était en ville, elle pourrait profiter de ses congés en sa compagnie. Elle ne savait pas du tout si elle resterait éternellement à Detroit, sachant qu’elle avait sauté sur la première occasion pour quitter la ville, mais Jane comptait profiter de sa présence. Elle l’accueillerait chez elle le temps qu’elle trouve un appartement. De toute manière, Wellington n’y passait pas beaucoup de temps. Elle travaillait souvent, sinon elle allait voir Les ou sortait. Elle ne serait pas gêner par une colocataire et ne penserait pas que Madison ferait une crise de jalousie. Elles débutaient une relation et c’était quelque chose de léger de calme, ce qui plaisait à Jane, de toute manière, elle n’était pas jalouse du tout et ne souhaitait pas ce genre de relation amoureuse. Elle regardait son amie, le sourire au lèvre lorsqu’elle s’avança vers elle. La lesbienne s’acharna sur elle en la poussant de manière provocatrice. JJ se mit à rire et la tapa à son tour, mais d’une main uniquement.

« Attends pas que je sortes mes techniques de flic la gonzesse ! Tu m’as vachement manqué aussi Apple ! » Elle lui fit un grand sourire. Wellington n’était pas du genre très démonstrative avec les gens. Elle n’irait pas donner des bises et des câlins, c’était plutôt une poignée de main ou une claque comme elle venait de répliquer à son amie. « Le voyage s’est bien passé ? »

Charlotte était véritablement heureuse de revoir sa grande amie JJ; il était vrai qu’elles avaient eu une petite liaison, mais toutes deux avaient cru bon de lever le camp. Elles étaient différentes tout en étant pareil et sincèrement, Charlotte avait préféré ne pas trop se lancer dans une histoire d’amour, préférant les petites conquêtes d’un soir pour ne pas venir démolir sa vie bien rempli. En fait, Apple avait vu en Jane une amie bien plus qu’une compagne, tout comme l’avait fait la lieutenante de son côté; elles étaient donc restées amies et plus le temps passait, plus elles s’étaient rapprochées, n’éprouvant rien de particulier malgré l’histoire qu’elles avaient déjà eu.

Pfouaah toi et tes techniques de police! Taquina la rouquine tout en ajoutant un sourire à sa phrase, elle adorait la taquiner de la sorte sur son boulot, sincèrement elle avait trouvé ça étrange de croiser une femme aussi folle, étudiant dans le domaine de la sécurité…fallait pas être un devin pour comprendre que JJ était une adepte de la boisson et de la fête, simplement elle savait mettre ses émotions de côtés et jouer son rôle de flic, c’était tout de même assez hallucinant!

Le plus long de ma vie, c’était franchement emmerdant, ils étaient même pas foutu de venir me demander si j’avais besoin de quelque chose, ils m’ont fait pitié à voir ces Français… Réellement Apple n’avait pas la langue dans sa poche…il fallait très bien la connaitre pour ne pas être vexé par sa présence et par ses dires qui pouvaient par moment être très choquants. T’as quelque chose de prévu ce soir? Il faut fêter mon retour en ville avant que je ne m’enfonce dans les dettes et que je doive passer le plus clair de mon temps à bosser comme un esclave… Oh et parlant de ça, ça tient toujours pour chez toi? Je te jure de pas exagérer et que je n’resterai pas une éternité… Questionna sans attachement la jeune rousse tout en replaçant son sac à main sur son épaule.

Jane Julia Wellington n’avait pas revue son amie d’enfance depuis si longtemps. Elle se rappelait encore des moments où elle voyait son amie. En réalité, Charlotte avait fait étude avec elle à l’université de Detroit, mais leur amitié remontait à beaucoup plus loin. Elle était en fait la fille d’un très bon ami de son père, on pourrait même dire le meilleur ami de son père. Celui-ci avait quitté la ville peu de temps après la mort de celui-ci et elle ne l’avait jamais revu jusqu’à maintenant. Elle avait compris que la mort de M. Wellington en avait été pour quelque chose, mais sa fille Charlotte avait été là pour elle, ce qui était parfait. Elle ne savait pas pourquoi sa relation amoureuse avec Charlie n’avait pas été digne avant l’université, sans doute qu’elles n’avaient jamais songés à cela, sachant que Cha avait quelques années de plus jeune qu’elle. JJ était lesbienne et tout le monde le savait depuis toujours.

Enfin, elle regardait sa grande copine avec un sourire ravie. Jane avait surtout hâte de la présenter à sa petite amie, lui montrer comment elle était géniale. Elle n’avait pas tout dit à son propos, mais ça ne changeait pas que Wellington était hâtive. Elle ferait sans doute cela sur le chemin du retour ou bien directement chez elle. Elle regardait Charlotte et lui répliqua de manière enjouée. « Pff, qu’est-ce qu’ils ont mes techniques de polices, je suis lieutenante maintenant ! Il faut bien que je les démontre un p’tit peu putain de merde ! » Et c’est aussitôt qu’elle lui donna un coup sur l’épaule pour éclater de rire. Wellington décida de suivre la rouquine jusqu’à la roulette à bagage. JJ aida à trainer les sacs de son amie. La brunette cligna d’un œil, elle était toujours prête à aider ses amis. « J’ai jamais été là-bas, mais juste à les voir à la télé, je comprends ce que tu veux dire… sinon, c’est évident que tu as toujours ta place chez moi cinglée ! Et tu restes le temps que tu veux merde, je suis tout de même ton amie ! »

Wellington lui fit un sourire et marcha tranquillement, les bagages de Charlotte en main. Elle allait droit vers la sortie pour la conduire jusqu’à son magnifique pick-up noir digne d’un vrai flic.

Cela semblait faire une éternité… il y avait si longtemps qu’elle n’avait pas mis les pieds dans sa ville natale; Detroit, là où les bonnes soirées et les bons coups avaient été tirés, franchement c’était vachement mieux que partout ailleurs pour le moment et Apple ne s’en gênait pas pour le dire à qui voulait l’entendre. Elle était sincèrement fière de sa ville et ne l’échangerait pour rien au monde… sauf peut-être des billets gratuits pour le plus gros party de lesbiennes, mais encore là, elles devraient être native de la place pour qu’elle accepte un tel acte!
La rouquine souriait donc bêtement alors que sa copine s’approchait pour l’aider à porter son bagage, lui annonçant par le fait même qu’elle était désormais une lieutenante de police, elle avait fièrement montée en grade depuis le temps, Apple en était hyper contente.

J’le crois pas! T’es trop forte JJ! S’exclama la rousse, les yeux comme des billes alors que sa meilleure copine continuait son chemin, le sourire aux lèvres. Dire que moi j’ai été en Europe pour étudier et que je me suis fait virer les premières journées, j’te jure je suis trop cruche par moment, mon père va me tuer… Dit-elle tout en emboitant le pas à son interlocutrice. Il croit que j’ai suivi le cours à la lettre et que j’suis prête à être pianiste, bordel de merde… j’te jure j’ai carrément rien foutu de ma peau là-bas à part m’engueuler et me la couler douce avec des petites Françaises. Ajouta avec en train la jeune femme tout en sortant de la bâtisse, portant sa main à son visage alors que le soleil trop fort pour elle vint immédiatement se mêler à ses yeux. C’est à toi ce pick-up?! S’exclama soudainement Charlotte tout en s’approchant de la grosse bête noire pour y lancer son sac sans attachement, avant de se retourner en direction de Jane pour lui faire un sourire charmant; elle savait qu’elle pourrait compter sur elle, il lui faudrait un petit bout de temps avant de retrouver de quoi payer à elle seule un appartement où elle ne cohabiterait pas avec des rats et des insectes, sincèrement, elle voulait y aller progressivement cette fois pour ne pas tout faire foirer. En tout cas ça paye être flic ma grande! Taquina Charlotte tout en attendant que la brunette débarre les portes.

Jane J. Wellington observait son amie avec un grand sourire. Elle se trouvait réellement ravie par la situation, d’avoir une bonne copine près d’elle lui ferait un grand bien. Jane n’était pas une femme associable, au contraire, elle adorait faire de nouvelles rencontres, mais souvent, elle était trop expressive et lourde pour les gens. On pouvait l’apprécier dès le premier instant ou au contraire, la détester, ce qui n’était pas un problème pour JJ qui s’en fichait pas mal de ce qu’on pensait réellement d’elle. Depuis le départ de Charlotte pour la France, Wellington n’avait pas trouvé de nouvelles meilleures amies, ce qui était moche pour la brunette qui aimait sortir en boîte. Il y avait Hesther qu’elle ne voyait pas plus que cela et Lucy, mais depuis qu’elle l’avait littéralement demandé de se déshabiller pour faire un trip lesbienne, disons que la policière n’avait guère envie de passer du temps avec elle, ça l’avait insulté et choquée, cela même si elle adorait cela habituellement. En étant amoureuse de Leslee, elle préférait lui être fidèle. Enfin, un sourire ravi complétait son visage depuis l’arrivée de Charlie dans l’aéroport. La brune lui avait avoué sa promotion ce qui semblait plutôt rendre fière sa copine. « Ouais, disons que je suis vachement heureuse d’avoir cet putain de promotion, sans compter que mon salaire à fait un bon considérable, l’argent c’est plus un prob’ Bordel et ça me plait ! Sinon… c’est fucking de la merde ton voyage, ton père va être furax, j’en suis certaine le connaissant… j’espère que tu vas pouvoir t’en sortir sans trop de problème… tu comptes faire quoi, de retour à Detroit Beach ? Étude ou boulot ? » Elle lui demandait cela comme une bonne amie évidemment. Jane arriva à son véhicule et y entra après avoir activée le démarreur à distance. Elle sourit à son amie et ajouta. « C’est pour ça que tu ne payeras rien pendant ton séjour chez JJ’ »

La rouquine n’en revenait tout simplement pas; elle aussi aurait aimé avoir un boulot aussi payant…bien qu’à y penser elle aurait pu obtenir ce qu’elle voulait réellement en terminant ses études, mais non elle avait préféré se la couler douce et abuser des bonnes choses de la vie, une fois de plus. Dire que son père lui avait gracieusement offert la moitié de tout son séjour; certes elle avait eu une bourse, mais jamais assez grosse pour payer les nombreuses dépenses de la belle rousse c’était certain. Papa avait donc prêté main forte à sa petite pomme pour son plus grand soulagement, seulement maintenant qu’elle revenait les mains vides et surtout sans diplôme, la belle redoutait de tomber nez à nez avec de dernier…m’enfin, elle chassa ses idées idiotes de son esprit; son père allait comprendre…ou pas.
La belle sourit donc intensément à sa copine de longue date alors qu’elle prenait place dans le spacieux véhicule du nouveau grade. J’me doute bien qu’il va être furax, mais merde il a eu mon âge, il doit comprendre que j’ai beau aimer le piano, c’est pas le temps qui presse et que j’suis assez vieille pour choisir moi-même! Dit-elle tout en poussant son sac à main à l’arrière du véhicule noir. Bon d’accord, c’était son blé…mais j’lui rembourserai tiens! Conclue la rousse avec sourire, ravie d’être aux côtés de sa copine.

Vin ensuite une offre très alléchante; ne rien payer de son séjour chez JJ…non elle ne pouvait accepter ça. Tu sais que les bons comptes font les bons amis, jamais tu vas me prêter quoi que ce soit ma poule, crois-moi j’vais me débrouiller! Ajouta tout en replaçant la bretelle de son soutient gorge, la rouquine totalement sûr d’elle. Elle avait néanmoins très hâte de visiter son appartement pour dormir et manger un brin, ce que ça avait été emmerdant dans cette avion!

SUITE CHEZ JANE.