Comment doit-on se sentir lorsqu’on n’arrive pas à s’endormir, parce que le fantôme de votre mari vous hante constamment. ? C’était une question existentielle pour la belle brunette. Cela faisait maintenant 6 mois que son mari avait disparu dans la brume, un beau matin, plus aucune trace de lui, aucun objet manquant, mais aucune trace de lui dans la maison familiale. Il était vrai que ce n’était plus du tout l’amour entre les deux jeunes. En réalité, ils restaient ensemble pour leur fille Candice et le Tidalwave, restaurant dont ils étaient les propriétaires, mais les disputes en revenaient toujours et de plus en plus grave. Gaby ne tenait pas non plus à en rager à chaque coup, mais ça ne l’amènerait jamais à tuer Bryant. Les circonstances étaient réellement étranges et depuis sa disparition, tout le monde la pointait du doigt comme la meurtrière de son mari, ce qui était faux, enfin, sans doute faux. Gabrielle Robbins tentait bien que mal de vivre la situation à la normale, mais les ragots de ses voisins et amis étaient plutôt lourd. Elle voyait le chiffre d’affaire du restaurant diminuer et sa place au sein de Detroit fracassée.

Malgré tout le mal que Bryant lui avait fait en provoquant sa disparition, une surprise encore pire tomba au visage de la belle Robbins. Un second enfant, elle était enceinte d’un mois lors de la disparition de son mari, alors elle atteignait aujourd’hui 6 mois de grossesse et son ventre devenait bien rond maintenant. La brunette ne savait pas si elle serait capable de l’élever seule, mais bon. La brune avait un rendez-vous chez le gynécologue aujourd’hui. Elle se prépara, laissa sa fille aller chez une amie et roula jusqu’à l’hôpital. La belle Gaby attendit donc assise dans la salle qu’elle soit appelée par le docteur. Elle regardait autour d'elle, un léger sourire aux lèvres voir si elle ne connaissait pas quelqu'un. Elle était native de Detroit, alors il y avait des chances, bien que divers personnes l'avaient reniés après la disparition de Bryant.

Jamais Evanna n’aurait cru qu’elle se rendrait jusque-là. Non que le fait d’avoir des enfants ne lui avait jamais effleuré l’esprit, mais jamais elle n’avait cru que ce serait avec un autre homme que son défunt fiancé, même tant de temps après sa mort. Pourtant aujourd’hui elle se retrouvait à porter l’enfant de son ami d’enfance avec qui elle n’avait eu que de rare contact depuis un long moment. C’était comme un cauchemar et elle n’arrivait pas à se réveiller. Non que Chase fût un monstre ou qu’elle ne l’aimait pas. Loin de là. Elle avait simplement du mal à se faire à l’idée qu’elle pouvait l’aimer de cette façon-là. Elle ne cessait de voir encore et toujours Chase comme le gamin de la cour de récréation alors qu’ils étaient adultes depuis longtemps maintenant. C’était drôle comme les lambeaux de l’adolescence vous collent à la peau longtemps après en être sortis. Quelque part, elle appréciait l’avoir auprès d’elle chaque jour, qu’il soit là pour la soutenir, alors qu’il aurait pu simplement tourner les talons et ne jamais se retourner. Ce n’était pas pour alléger sa conscience quand même. Elle n’arrivait pas à chasser la petite voix dans sa tête qui ne cessait de lui dire qu’elle avait massacré le mariage de son ancien meilleur ami, qu’elle était cette salope qui avait couché avec un homme qui allait se marier à une femme qu’il aimait. Qu’importe si Chase lui avait dit que Caroline le trompait depuis longtemps déjà. Qu’importait, Evanna ne cessait de voir cela comme étant de sa faute à elle.

Ce jour-là, elle avait quitté la maison avant même que Chase n’ouvre les yeux. Elle ne lui avait laissé aucun message, aucune note. Rien. Elle était simplement disparut sans un mot. Tant pis. Il allait sans doute la bombarder de message d’ici une heure, mais elle ferait avec. Après tout, ils n’étaient pas officiellement un couple, ils faisaient chambre à part, ne faisait que partagé une maison. Ce n’était rien que ça. Elle s’était donc rendue à la clinique sans même lui en avoir glissé un mot. Après tout, elle avait été deux mois sans lui parler de ce bébé, pourquoi est-ce que cela changerait soudainement? Elle poussa donc la porte de la salle d’attente, allant donner son nom à la réceptionniste qui n’avait pas l’air d’être très heureuse d’être là. Elle allait tournée les talons quand son téléphone vibra dans sa poche et ce fut non sans lever les yeux au ciel qu’elle jeta ouvrit le message que venait de lui envoyer Chase. Elle eut une petite moue renfrognée et se dirigea vers l’une des chaises au fond de la salle, les yeux rivés sur le petit mobile argenté qui devait servir d’ancêtre aux téléphones intelligents d’aujourd’hui et s’acharna à répondre à la multitude de messages que c’était soudainement mit à lui envoyer son ami, comme s’il craignait qu’elle allait être kidnappé par des petits hommes verts. Evanna se laissa donc tomber sur l’une des chaises, sans vraiment faire attention à ce qui l’entourait, un peu exaspéré par celui qui avait été son amant d’une nuit.

Le stress et l’anxiété venait de prendre le dessus de la jeune femme. Elle était en train de se demander comment elle pourrait s’en sortir avec un bébé naissant tandis que son mari n’était plus là. La femme enceinte était tombée la première fois dans cette situation à l’âge de 16 ans où elle avait eu la chance d’avoir son copain du moment Bryant pour l’aider et vivre aisément jusqu’à cette année. Oui, c’était l’enfer entre eux après les premières années, ils étaient ensemble que pour le restaurant et leur fille, sinon en autres temps, c’était la guerre à chaque minute. Gabrielle regardait derrière elle et elle se disait que sa vie n’était totalement pas comme elle l’avait imaginé, maintenant elle allait avoir un autre bébé, mais elle était seule cette fois. La pauvre mère posa une main sur son ventre, observant les gens autour, il y avait pour la plupart des couples, ce qui l’amenait à être totalement découragé. Où pouvait bien être Bryant, elle était certaine qu’il avait quitté la maison famiale pour lui faire payer, abandonnant sa fille et son futur enfant. Gaby ne savait pas si d’apprendre le sexe du bébé était une bonne chose, peut-être qu’elle préférait attendre et en même temps, elle ne se voyait pas réellement être prise au dépourvue lors de l’accouchement. Robbins regardait son ventre tristement lorsqu’une femme prit place à côté d’elle. Elle lui fit un petit sourire, voyant bien qu’elle semblait être légèrement distraite. Plus tôt, Gabrielle l’avait vu avec son portable envoyer des messages. Elle décida de lui parler. Gaby sourit et se lança. « Bonjour, vous êtes enceinte de combien de mois ? » Demanda-t-elle, la main toujours sur son ventre.

Evanna avait toujours été de ceux qui préfèrent connaître les choses à l’avance, de ceux qui n’aiment pas les surprises quelque puisse en être l’origine. Elle était ordonnée, un peu trop surement, mais tout ce qui était imprévu de ne lui plaisait d’aucune façon. Cette nuit dans les bras de son ami d’enfance avait donc été une très mauvaise surprise en soi. Elle ne l’avait pas bien pris lorsqu’elle avait ouvert les yeux sous les cris hystériques de Caroline au petit matin. Elle n’arrivait pas à croire qu’elle avait fait ça. Qu’elle avait bu a ce point. Au point de ne se souvenir de rien. Puis, lorsqu’elle avait appris pour le bébé, ça avait été la crise de nerfs. Elle exagérait à peine. Elle s’était simplement effondrée, dans l’immensité vide de son lit, en pleurant. Aujourd’hui, la jeune psychiatre ignorait si c’était à cause de la nouvelle en elle-même ou parce que rien n’avait été fait comme elle l’aurait souhaité. Elle avait fait avec, elle avait avancé malgré tout. Jusqu’à ce que Chase se pointe dans le décor en hurlant qu’elle n’avait pas le droit de l’éloigner de cet enfant, qu’il était également le sien. Comme si elle ne le savait pas. Evanna n’avait pu que lever les yeux au ciel, un peu exaspéré et lui répliqués qu’il n’avait pas à s’impliquer, qu’elle pouvait gérer toute seule comme une grande. Au vu de ce qui en était aujourd’hui; elle n’avait pas gagné cette bataille. « Bonjour, vous êtes enceinte de combien de mois? » La brunette leva la tête de l’écran de son téléphone pour poser les yeux sur sa voisine de gauche. Pendant quelques secondes, elle dévisagea sans aucune gêne la jeune femme aux cheveux sombres qui abordait un ventre déjà bien rond. «Heu…. Un peu plus de deux mois, et vous?» Elle arrivait à peine à croire qu’elle avait prononcé ces mots. Elle pinça les lèvres et se mordit l’intérieur de la joue.

La situation était rendu si pire que Gabrielle avait de la difficulté à aborder des inconnus. Habituellement, elle était une femme sympathique et aimait bien discuter, mais à tous les coups, depuis six mois maintenant, elle avait peur de voir surgir une bête noire qui lui dévoilerait son histoire en public ou la pointait du doigt comme la meurtrière de son mari. Gaby se sentait constamment mal, elle souffrait intérieurement, autant de la disparition de Bryant, que le jugement qu’on lui donnait et l’économie du Tidal Wave qui baissait en chute libre depuis plusieurs mois. Elle avait toujours eu du succès avec celui-ci, mais c’était une période close maintenant, tout ça parce qu’on l’a jugeait trop rapidement. Robbins ne s’attendait plus à rien de la part des gens maintenant, mais de pouvoir aborder une autre femme enceinte l’aiderait sans doute un peu. Elle lui avait posé une question, mais le regard que lui lança la dame la refroidit un peu, craignant sa réponse, mais non, elle n’ajouta rien de méchant, usant seulement de la courtoisie en répondant à sa question. Gabrielle ne savait pas si elle l’a dérangeait réellement, sachant qu’elle semblait jouer après son téléphone portable. Elle se mordilla discrètement la lèvre et reprit. « Un peu plus de six mois ! Je ne pensais pas tomber enceinte à ce moment-ci de ma vie, mais bon, nous n’avons pas toujours le contrôle de notre vie. Vous comptez savoir le sexe à l’avance ? » Dit-elle en souriant bêtement. Elle gardait un mur pour se défendre, mais tentait de raviver la conversation un tant soit peu, même si c’était risquée. Elle n’avait pas vu dans la clinique des gens qu’elle connaissait vraiment en ce moment, alors ce n’était pas pire.

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