Le souper en compagnie du charmant Jaymes Weeler s’était merveilleusement bien passé. Bien qu’à la base, celle-ci s’était vu perdre son emploi devant son cavalier de la soirée, une proposition des plus intéressantes lui ravira le sourire aussitôt. Jaymes lui proposa un emploi d’hôtesse au casino dont il était le propriétaire. Constance ne refusa pas, c’était plus qu’une évidence pour la fauchée. Elle continua ensuite le diner, le sourire aux lèvres comme depuis le début avec cet homme. Elle mangea à sa faim et avec beaucoup de saveur. Elle ne se rappelait même plus de l’instant où elle avait aussi bien mangé depuis deux ans. Enfin, l’addition fut payée par Jaymes et il décida de l’amener chez lui pour le reste de la soirée. Elle avait envie de voir sa résidence et de parler encore un peu avec l’homme. Elle le suivit à bord de sa belle voiture et discuta paisiblement tout le long du trajet. Lorsqu’il franchit la limite de la villa. Constance colla son visage à la vitre de la voiture pour observer la splendeur des lieux. « Wow ! J’en reviens pas, c’est gigantisme et magnifique chez toi ! Jaymes, tu n’es pas un roi dit moi ? » Lui demanda-t-elle pour rire un peu. Elle savait que ce n’était pas un château, mais contrairement à son appartement, ça semblait bien y ressembler.

Une bonne soirée qui semblait se poursuivre pour Jaymes en compagnie de sa charmante rencontre de la semaine précédente: Constance. Pris d'un élan d'affection, dans ce miteux supermarché de la ville, Weeler avait invité la jeune femme à dîner. Une relation qui semblait débuter sous de bons auspices si la jeune femme n'avait pas été licencié par sa faute. Il avait bien fait de rattraper son erreur en lui proposant un job dans son entreprise. La suite du repas s'était déroulée à merveille, des plaisanteries, des conversations intéressantes et bien évidemment de la nourriture succulente. Bien vite, les assiettes furent vidées et l'addition payée, Jaymes pourtant ne comptait pas en rester là. Sa curiosité l'emportait sur sa patience, il devait savoir tout de Constance, besoin irrépressible qu'il devait combler au plus vite.
L'héritier l'invita donc à une visite de sa demeure, sans arrière pensée évidemment, il voulait juste que la jeune femme puisse entrer dans son monde, avec le nouveau travail qui accompagnait son destin. Un sourire aux lèvres, au volant, il entra bien vite dans la magnifique résidence des Weeler. Constance était émerveillée et le jeune homme lui lança un regard admiratif. Une telle force de caractère méritait de découvrir les paillettes et Jaymes se mettait cet objectif en tête instinctivement. Il éteignit le contact et descendit de voiture avant d'aider Constance à en faire de même. D'un pas décidé et impatient, il entraîna la jeune femme dans son sillage dans la maison. Une fois le système de sécurité désactivée, ils arrivèrent dans le somptueux salon. D'un geste théâtral, Jaymes invita Constance à s'asseoir, lui apportant bien vite un verre d'alcool pour terminer la nuit en beauté.

Voilà ma modeste demeure! J'espère que tu ne vas pas fuir en courant mais... Non, je ne suis pas un roi, seulement l'héritier d'un homme qui a donné sa vie pour construire une entreprise pérenne. Oui, je suis chanceux.. Mais ne crois pas que je suis quelqu'un qui vit loin des autres, j'aime partager cela. J'en ai bien trop pour moi seul de toute manière!

Il lui lança son plus large sourire avant de boire dans sa coupe. La sincérité était un trait marquant de sa personnalité, il ne souhaiterait jamais changer cela...

Les yeux de la belle Swanson brillaient et cela à des kilomètres à la ronde. Elle se sentait tellement heureuse en ce moment, elle rêvait de cette demeure et d’une vie avec Jaymes. C,était digne d’un conte de fée et la fauchée serait sans doute Cendrillon, l’affreuse belle-mère comprise. Elle sortit de la voiture et entra à l’intérieur de la villa, toujours aussi comblée de bonheur. La belle brunette passa une main dans ses cheveux et tourna de droite à gauche pour tout admirer. Elle se retourna et sautilla, hurlant presque de bonheur. « Tu es vraiment chanceux et tout ça est magnifique ! J’en reviens pas qu’un homme de votre envergure m’aille inviter à sortir ! Je suis l’affreuse Cendrillon moi, pas la belle princesse ! Vous me trouvez quoi ? C’est mon cul, c’est ça ? » Elle se retourna pour observer celui-ci, le sourire en coin. Constance se retourna et sauta dans les bras de Jaymes. Elle entoura ceux-ci autour du cou de l’homme et lui fit une légère accolade. Aussitôt, Rebecca se retourna et continua à admirer l’endroit. « Tu sais que cette chandelle doit valoir deux fois tout ce que je possède ! » Lança-t-elle en souriant. « Vous êtes parfait mon cher prince ! » Elle fit la révérence. C’était évident seulement pour s’amuser et intérieurement, Constance savait que ça ne choquerait nullement son compagnon de la soirée.

Constance, un rayon de lumière qui apportait la vie tant attendue dans cette demeure on ne peut plus froide. D'un classicisme exacerbant, Jaymes avait toujours eu du mal à s'y acclimater, c'était certainement une des raisons qui le poussait à habiter pratiquement dans son large bureau au casino.
Néanmoins, il était hors de question de penser à son travail alors que Constance se réjouissait de tout ce qu'elle trouvait dans cette villa. Avec un sourire en coin, Weeler la regarda faire, un trait d'humour vint accompagner les sautillements frénétiques de la jeune femme. Quoi de plus parfait? Cela faisait longtemps qu'il avait attendu un moment aussi simple que cela, une femme qui acceptait toute sa vie, toute cette espèce de mascarade qu'il avait du mal à accepter à propos de la place de l'argent dans son monde...

Affreuse Cendrillon, n'exagère pas. Tu sais que de manquer d'argent te rend certainement encore plus belle hein? Non, je pense que tu ne le réalises pas mais ta détermination est d'un charme irrésistible.

Une certaine sincérité s'échappa de ses quelques paroles et Swanson ne vint pas tarder à combler l'espace qui la séparait des bras de Jaymes. Moment de proximité, d'intimité même qui fit sourire le milliardaire. Un bien-être fou au fond de lui, il écouta Constance évoquer son statut de prince à ses yeux. Un léger signe de dénégation avant de continuer à réagir aux répliques de Constance...

Un prince, mais bien sûr. Si je suis prince que cela, mademoiselle, me permettez-vous de vouloir faire un bout de chemin à vos côtés?

Il se mit à rire, oui, Jaymes se trouvait complètement ridicule en cet instant mais il était heureux et c'était tout ce qui importait.

En pénétrant dans cette magnifique villa, Constance se mit à s’imaginer une vie auprès de Jaymes dans cet endroit si paradisiaque. Même les sous-sols ne devaient pas ressembler d’une goutte d’eau à son merdique appartement de West Street. En tournant vers la gauche, puis la droite, la jeune brunette souriait comme elle ne l’avait pas fait depuis un moment. Oui, Swanson était une femme pleine de vie et souriait constamment, mais avec Jay, c’était encore pire. La femme se sentait à ses aises et malgré qu’elle ne l’avait vu que deux fois, c’était comme si elle le connaissait depuis longtemps. Bref, Constance se sentait bien et Jaymes semblait ressentir les mêmes émotions auprès d’elle, ce qui était parfait. Elle tapa des mains et sautilla, s’approcha de l’homme et lui prenant les mains. « C’est plus qu’évident que je souhaite faire mon bout de chemin avec toi, mon Roméo ! » Elle souriait et eut soudainement envie de lui donner un baiser, mais elle se retint. Elle se retournant sans lâcher ses mains. C’est à ce moment qu’un bruit perturba leur petit bonheur, comme si un objet en vitre venait d’être brisé. Constance se retourna vers l’homme, un peu intrigué. « C’était quoi ? » Devait-elle s'inquiéter ou la sécurité de la villa Weeler était parfaite ?

Un moment d’une intensité incomparable alors que Jaymes réceptionnait Constance dans ses bras. Il n’aurait jamais pu imaginer la semaine passée que sa vie pourrait changer à ce point et mieux en plus. Le bonheur était enfin à portée de main et il ne comptait pas le laisser s’échapper, pas après les souffrances de sa dernière rupture. Weeler avait le pressentiment que Swanson était une de ces femmes qu’il fallait garder à tout prix, épouser pour enfin vivre une vie heureuse et épanouie. Oui, Jaymes faisait déjà des plans sur la comète, fait étrange quand on savait à quel point il avait peur de l’avenir, peut être allait-il changer cela à partir d’aujourd’hui.
C’était peut-être d’une simplicité folle de tomber amoureux, pour le moment, Jaymes ne se posait pas cette question, il avait juste envie de voir cette soirée continuer pour toujours. Il avait également envie d’embrasser la jeune femme, il allait certainement le faire une fois que Constance ait répondu à ses propos. Elle voulait également vivre une histoire avec Jaymes, celui-ci sourit instantanément et s’apprêtait à sauter le pas alors qu’un bruit fracassant se fit entendre dans la pièce d’à côté. Il échangea un regard avec Constance puis se détacha d’elle pour aller voir de quoi il s’agissait. L’alarme n’avait pas sonné, tout cela était étrange, encore un animal certainement… Jaymes continua sa quête mais ne trouva pas de réponse précise. Il finit par revenir aux côtés de Constance, un sourire aux lèvres.

Je ne sais absolument pas ce que c’était, sûrement un animal sauvage encore… Où en étions-nous ? Si je me rappelle bien, j’étais en train de sceller nos destins pour qu’on puisse aller de l’avant, ensemble plutôt que séparément…

Un sourire moqueur et attentif s’étala sur son visage. Jaymes avait toujours été entreprenant, c’était la marque de fabrique de sa réussite et il comptait bien montrer ce trait de son caractère à Constance, celle qu’il espérait deviendrait sa nouvelle fiancée officiellement…

Constance Swanson observait toujours l’intérieur de la villa jusqu’à ce qu’un bruit perturba leur discussion. La brunette semblait très enthousiasme face à sa rencontre et sa relation avec le charmant Jaymes Weeler. Avec leur discussion du souper, elle avait réellement apprise à le connaître d’avantage, ce qui était un point supplémentaire et une développement parfait à leur histoire. Enfin, s’ils avaient une histoire. Elle le souhaitait plus que n’importe quoi, voir son merdier de semblant de vie terminer une bonne fois pour toute et enfin être totalement épanouie. Avec un petit-ami et Jessica, qui était de retour en ville, tout était parfait pour la belle Swanson. Enfin, Constance regardait devant elle, un peu effrayée, mais Jaymes sut la réconforter. La fauchée sourit et posa une main sur son bras. « Tu as sans doute raison. » Elle souriait de pleine dent et continua à écouter l’homme qui lui balançait un tas de belles paroles, ce qui lui faisait chaud au cœur. Constance ajouta. « Est-ce que ces mots veulent signifier que tu comptes me revoir et même partager une relation amoureuse avec moi Monsieur Weeler ? » Lui demanda-t-elle directement, sans la moindre dose de gêne. Rebecca sursauta à nouveau lorsqu’un bruit dans l’une des pièces lointaines. Elle se demandait réellement ce que tout ce grabuge pouvait vouloir dire. Elle espérait seulement qu’il n’y avait pas d’intrus dans la villa. « Tu es riche, ce ne pourrait pas être une de tes serveuses ou bonniches ? »

Un joli moment qui méritait d'être noté sur un calendrier. Depuis quelques minutes, Jaymes ne faisait que sourire alors que Constance semblait partager son enthousiasme. Pourtant, un bruit étrange vint interrompre une première fois la magie, Weeler partit donc vérifier que rien n'était dans les parages et finit par revenir bien vite vers sa conquête persuadé qu'il s'agissait d'un animal sauvage. Il put recommencer à parler alors que Swanson traduisait ses paroles à sa manière. Oui, c'est bien ce qu'il s'était imaginé, lorsqu'on passait de si bons instants en compagne d'une personne aussi charmante, autant tenter le tout pour le tout et voir ce que le lendemain vous réservait. Jaymes afficha un nouveau sourire avant de lui répondre, l'air charmeur.

C'est absolument ce que je suggérais... Reste à savoir si vous voulez voir plus loin, ensemble...

Jaymes n'eut pas le temps d'approfondir davantage son idée puisqu'un nouveau bruit fracassant se fit entendre à l'autre bout du couloir. Il se détacha à nouveau de Constance, les sourcils froncés. Ce n'était pas un jeu, l'hypothèse de l'animal semblait ne plus convenir désormais. La jeune femme suggéra la présence d'un majordome dans la villa mais Jaymes ne pensait pas à cela. Il regarda Constance rapidement, lui répondit avant de partir en quête du bruit.

J'en doute, il se fait tard. Je vais aller voir en profondeur cette fois...

Jaymes prit les devants et s'élança jusqu'au bout du couloir. Il vit deux hommes en train de fouiller dans la commode de la salle à manger. Jaymes courut vers eux mais il n'avait pas d'arme pour se défendre et il ne savait pas du tout comment les hommes allaient réagir à sa vue. D'une voix autoritaires, Weeler tenta le diable.

Eh, vous vous croyez où? Dégagez de chez moi avant que j'appelle la police et si je réalise qu'il manque quelque chose dans ce foutu tiroir, vous êtes morts les gars...

Constance R. Swanson se retenait pour ne pas hurler de joie. Elle affichait un grand sourire, comme si elle venait tout juste de remporter le prix de la personnalité de l’année. Elle flottait sur un petit nuage et jusqu’à présent, rien ne semblait la faire chuter. Elle s’imaginait un avenir avec Jaymes et c’était tout ce qui lui importait. La belle voguait dans son rêve. Les paroles que Jaymes lui répliqua face à cette vie à deux la firent rêver. Elle ne pouvait pas arrêter de sourire, au point où elle commençait à avoir légèrement mal aux joues. « Plus loin ! Vous rigolez, je souhaite passer le plus de temps possible avec vous Monsieur Weeler ! Vous me faites fantasmer grave là ! » Elle comprit que ses paroles étaient un peu dans l’excès, mais ce n’était pas grave. Elle se sentait bien avec lui et savait qu’elle pouvait dire n’importe quoi. Malgré tout, elle rougit un peu jusqu’à ce qu’on l’a dérange à nouveau avec ce bruit. « Oui, je pense que nous ferions mieux d’aller voir ce qu’il se passe, si c’est un de tes serveurs, il faut dire qu’il manque de discrétion… sans parler d’un gros problème de maladresse par-dessus ! » Elle voulut rire, mais ce n’était pas le moment pensa-t-elle, ainsi, Constance se tue. La belle suivit son prince jusqu’au bout du couloir et vit deux hommes masqués. Elle s’agrippa au bras de Jaymes et serra les doigts un peu fortement. Elle tourna la tête pouvoir bien les voir et n’ajouta rien. Elle était courageuse, mais c’était quand même risquée, elle préférait laisser Jaymes prendre la situation en main, enfin, pour le moment. Les deux hommes se retournèrent vers eux et l’un d’eux prit la parole. « Merde ! Monsieur Weeler, c’est un plaisir de vous voir à la maison à une heure pareille. Il faut croire que votre souper ne s’est pas très bien déroulé avec mademoiselle Swanson ? » Constance arqua un sourcil, comment savait-il tout ça ? Il le connaissait ? Peut-être travaillait-il pour lui, c’est à cet instant qu’elle se dévoila, ce qui fit sourire le ravisseur. « Au contraire, c'était une soirée parfaite ! »

A croire que les deux jeunes gens étaient poursuivis par la malchance. Après avoir supporté le licenciement en direct de sa convive, il semblait qu'il fallait assister à un cambriolage au sein même de sa demeure. Pourtant, les facteurs étaient là pour que leur soirée soit parfaite: Jaymes avait sauté le pas et proposer de but en blanc à Constance que leur relation soit développée sur le long terme et celle-ci avait accepté. De la joie passa sur son visage, il sentit l'excitation de la jeune femme et allait certainement s'apprêter à l'embrasser mais un nouveau bruit assourdissant l'avait obligé à courir à travers la villa pour détecter l'intrusion.
En un rien de temps, il débarqua dans la salle à manger et comprit que deux hommes avaient la ferme intention de lui voler ses biens. Weeler les menaça d'appeler la police et d'user de la violence à leur encontre mais ceux-ci n'eurent que très peu de réactions. Ils se contentèrent d'ailleurs de commenter la soirée du jeune milliardaire. Jaymes comprit instantanément qu'il avait été surveillé puisqu'ils connaissaient le nom exact de son invitée. Il les regarda avec un mépris évident avant de leur rétorquer.

Tu vas voir si c'est un plaisir quand tu recevras mon poing dans ta figure... On s 'amuse les gars c'est bien. Vous avez été payé combien pour me surveiller? Dans tous les cas, vous allez vite me donner le nom de votre commanditaire ou je donne peu cher de votre peau...

Jaymes leur sourit ironiquement alors que Swanson se montra à leurs yeux. jusqu'ici, le PDG du casino avait tenté de la préserver mais son caractère l'avait forcément obligé à se montrer. La jeune femme commenta la tournure de leur soirée et Jaymes lui lança un regard tendre avant de s'avancer avec agressivité vers un des deux hommes qui semblait tenir dans sa main quelque chose...

Dis qu'est ce que t'as là toi? Si tu penses pouvoir faire ce que tu veux chez moi, tu te plantes...

Constance Rebecca Swanson avait passé une bien belle soirée. C’était léger, amusant et plein d’émotion. Oui, elle avait été congédiée dans ce petit souper, mais elle avait également obtenu un poste au casino beaucoup mieux que celle chez Maddison. La jeune brunette pourrait sans doute obtenir un salaire à son niveau et cela lui permettrait de payer une partie de ses dépenses. Évidemment, ce n’était pas partie gagnée encore pour ce qui était de son amas de dettes. La belle voyait bien que ses malfrats n’avaient pas sélectionnés ce manoir par hasard, ils semblaient connaître le riche homme d’affaire ou bien être au service d’un homme qui en voulait à la fortune de Weeler pensa-t-elle sans rien ajouter. Elle tentait d’être forte et de porter aide à son compagnon. « Nous travaillons pour Robert Filiarto… vous savez, vous avez interdit l’accès au casino le mois dernier et bien, nous avons l’intention de le venger ! » Constance soupira, c’était vraiment une histoire stupide pensa-t-elle, il existait un tas de casino dans le secteur, pourquoi celui des Weeler ? « Vous n’avez pas mieux à faire ! Je vais paraitre comme la gruluche de service, mais des casinos, il y en a partout, alors foutez nous la paix, tenez ! » Elle prit un éléphant en céramique et le tendit au voleur. « Amenez ça à votre capitaine et ça doit bien valoir quelques milles ! » Oui, Swanson n'avait pas d'expériene dans le domaine, mais elle se lança quand même.

Jaymes commençait à jouer de malchance ce soir. Après le sabotage de son diner avec Constance, il avait désormais à faire à une vengeance pour une broutille. Il fallait croire que certaines personnes ne savait pas détecter les caractéristiques personnelles et professionnelles. Le monde avait bien changé: aujourd'hui, l'heure était à la guerre en permanence, faire mal autrui était devenu un jeu bien plus plaisant que de tenter de s'entendre. Weeler ne comprendrait jamais cette envie de nuire aux autres mais il devait s'en accommoder aujourd'hui alors qu'il regardait les intrus avec un dédain évident. Ils avouèrent finalement travailler pour un client qu'il avait dû rembarrer pour mauvaise conduite au casino. Instinctivement, Jaymes vint afficher un sourire victorieux sur son visage, il n'était pas habituellement provocateur mais quand il s'agissait d'histoire de la sorte, il devenait une toute autre personne, un vrai PDG d'entreprise finalement.

Vous cherchez pas à savoir la raison pour laquelle j'ai viré votre boss? Il tentait de voler des jetons, vous croyez que ça me fait plaisir de devoir faire le flic? Les règles sont les règles et si cela ne vous satisfait pas, c'est à l'administration qu'il faut s'en référer. Désolé les mecs!

Constance enchaina sur son discours en tendant un des objets qu'elle trouva dans la salle. Une pièce maitresse de la collection de son père mais Jaymes n'en tint pas rigueur, il avait toujours trouvé cette décoration particulièrement affreuse. Le voleur lui prit des mains avec une certaine violence et tout de suite, Jaymes s'avança avec sa carrure imposante. Les deux hommes se reculèrent sans pour autant avoir l'intention de fuir.

Refais jamais ça si tu tiens à la vie...

Constance R. Swanson ne connaissait pas la gravité de la situation. Elle tenait beaucoup à Jaymes et voyait cette petite interaction comme une idiote dispute d’adolescent. Elle ne faisait toujours pas partie du monde riche et célèbre qu’avait l’habitude de vivre Jaymes Weeler, mais elle n’éprouvait pas une menace face à toute cette histoire. Constance avait lancé l’objet sans réfléchir à ces individus sans penser une petite seconde qu’il pourrait avoir une certaine valeur sentimentale pour son compagnon. Enfin, malgré qu’il ajoute cet item à son sac, les ravisseurs ne semblèrent pas quitter la résidence de son charmant prince. Un discret soupir accompagna la réaction de la brunette. La demoiselle jeta un bref coup d’œil autour d’eux, mais rien ne lui vint à l’esprit. Habituellement, elle était vif, rapide et pouvait se sortir des situations les plus emmerdantes de manière simple et efficace, mais à cet instant, c’était plus fort que son subconscient, elle ne trouvait rien. Les hommes se mirent à rire et ajouta. « Tu penses vraiment réussir à nous faire peur mon cher Jaymes ! C’est que tu es malin… » Il sortit aussitôt un arme de sa poche. Constance lança un petit cri perçant. Oui, elle connaissait bien le mensonge et les ennuis, mais les flingues, ce n’était pas encore connu pour elle. Elle voulut prendre le bras de Jay, mais s’arrêta. Elle ne voulait surtout pas avoir l’air faible en compagnie de Weeler. Tout se passait si bien pour le moment, elle ne devait pas flancher. « Wo… » Si Constance aurait un cellulaire, elle aurait pu contacter la police, mais malheureusement, c’était trop cher pour elle.

S'il y avait bien une chose auquel Jaymes n'avait pas pensé en se préparant pour cette charmante soirée en compagnie de Constance, c'était bien la tournure que prenait les évènements. Un cambriolage qui tournait au désastre, Jaymes provoquant les deux hommes à la pagaille. Il tourna le regard brièvement vers son invitée, bien déterminée à lui montrer qu'ils ne risquaient rien et qu'il la protégerait mais le jeune homme commençait sérieusement à douter de lui même lorsqu'un des deux voleurs sortit une arme. Weeler commençait à se croire dans un véritable film d'action à petit budget. Que pouvait-il faire à part tenter une de ces techniques secrètes inculqués par le chef de la sécurité de son père, un ami autrefois proche? Lorsqu'on était un homme important dans la vie économique d'un pays, il fallait toujours se préparer à toute éventualité et Jaymes avait quelques bases de self-défense mais ce ne serait certainement pas suffisant pour empêcher Constance et lui-même de ne pas finir trouer de balles.
Le milliardaire s'approcha doucement les mains levées alors que l'homme affichait un regard haineux au possible. Parler, il fallait toujours tenir la conversation pour empêcher un individu de craquer et de tuer n'importe qui. Utiliser ces quelques talents ne coûtaient rien après tout...

Eh, reste calme! Tu ne vas quand même pas tuer des innocents pour une simple décoration? Tu ne voudrais pas traumatiser la jeune femme derrière moi qui passait jusqu'ici une charmante soirée? Fais pas le con, on peut régler ça avec diplomatie...

Jaymes s'arrêta sentant la nervosité chez son interlocuteur alors qu'il sentait la présence de Constance dans son dos. Il se doutait qu'elle avait envie de participer à l'échange. Il espérait juste que rien d'affreux ne leur arriverait ce soir...

Dès qu’elle aperçut le bout d’une arme à feu, la belle comprit que les brigands ne voulaient plus uniquement s’amuser. La vie de son compagnon et d’elle-même était en ce moment à risque et elle ne souhaitait pas non plus foutre sa vie en l’air pour un petit souper. Oui, elle adorait Jaymes. Au départ, elle s’était approchée de lui surtout pour l’allure chic et riche qu’il dégageait, mais elle voyait en lui un homme beaucoup plus grand et honnête qu’elle ne l’aurait espéré. En vivant avec Weeler, elle pouvait vivre aisément et plus dans les dettes, mais également une véritable histoire d’amour, chose qui ne lui était pas souvent arrivé dans le passé. Elle n’était pas vierge de la veille, mais elle n’avait eu de relation très sérieuse. Elle avait envie de partir en hurlant, mais elle devait être forte pour son homme. Constance glissa sa langue sur le bout de ses lèvres et tenta de trouver une manœuvre pour les sortir de là. « Je vous en prie messiers ! Nous ne voulons certainement pas finir avec un blesser en ce moment. Je suis certaine qu’on peut trouver un arrangement à l’amiable … je vous en prie. » Elle fit un petit sourire. « Mais si on échangeait la dulcinée pour la sécurité de monsieur, une petite soirée avec elle et nous te laissons tranquille. » Constance serra les dents, elle ne voulait pas de cela, mais était-elle prête à faire cela pour sauver Jaymes, peut-être bien. Elle savait qu’on abuserait d’elle. « Vous voulez vraiment en venir là.. je ne suis pas une catin vous savez ! » Elle ne trouvait plus de solution, c’était un impasse.

Jaymes commençait à perdre le contrôle de lui même. Les deux individus s'amusaient un peu trop et lorsqu'un des deux hommes parla de Constance comme d'un vulgaire objet qu'il désirait à sa portée, la peur de Constance l'alarma. Il était temps d'agir avant que quelqu'un ne touche à un de ses cheveux. Jaymes accourut donc vers l'homme et lui ficha son poing dans la figure, tant pis pour l'arme à feu. Il avait de la chance que le voleur n'avait pas de très bons réflexes ou il aurait certainement été touché par la balle qui partit dans le plafond de la villa. Le second homme tenta d'approcher de Constance mais à en juger par le cri d'homme qui vint à ses oreilles, elle avait dû se défendre. Weeler s'acharna quelques minutes sur l'homme avant de tenter de se calmer. S'il y avait bien quelque chose qu'il haïssait, c'était bien le voleur qu'il venait de réduire à néant. Il reprit le contrôle de ses muscles et se retourna vers Swanson qui semblait effrayée de la situation. Le second voleur avait dû fuir quelques instants plus tôt, la peur de subir le même sort que son collègue.
Le voleur était toujours en vie et se contentait de ruminer certainement à cause de la douleur. Jaymes attrapa son téléphone dans sa poche et appela la police en demandant d'envoyer également une ambulance. Après tout, Jaymes était un homme bon, il fallait juste ne pas trop s'amuser avec ses nerfs. Il se rapprocha de Constance et prit la parole, le calme désormais revenu dans la ville.

Tu vas bien? On ne t'a pas touché? Je suis désolé si je t'ai fait peur mais je ne pouvais pas accepter qu'on te prenne pour cible...

La situation dans laquelle se trouvait les deux individus était des plus complexes. Ses brigands n'étaient certainement pas des hommes faciles à marchander. La belle brunette le voyait en les regardant et une idée n'arrivait pas à venir. Elle avait tout tenté depuis le tout début pour s'en débarrasser, mais ils étaient fins prêt à s'occuper d'eux. Constance serra les dents. Elle ne voulait certainement pas servir de poupée gonflable à l'un de ses horribles spécimens. La belle observait tout autour jusqu'à ce que Jaymes décide de mettre la main à la pâte et à sauter droit sur l'inconnu qui tenta bien que mal de se défendre, tirant même au plafond sans viser à quelques reprises. Weeler semblait être en contrôle de la situation, mais l'autre homme s'approcha d'elle rapidement pour s'occuper de son cas. Cela ne plaisait pas du tout à la pauvre femme. Elle se retourna, attrapa la statuette qu'elle avait suggéré aux hommes quelques minutes plus tôt et frappa violemment celui-ci sur la tête. Le criminel hurla à quelques reprises, Constance n'avait pas la force d'un homme, mais elle ne se laisserait pas faire. Au moins, après quelques coups, il prit fuite sans attendre, ce qui laissa Constance fière d'elle - malgré le traumatisme qu'elle vivait en même temps - La belle passa une main affolée sur sa chevelure qui s'était humidifiée avec le stress. « Merde, c'était cinglé tout ça ! On s'aurait cru dans un de ses films d'actions ! » La panique qu'avait emparé la femme quelques instants plutôt c'était dissipé laissant un fou rire envahir la brunette qui s'appuya contre l'épaule de son sauveur. « Ne t'inquiète pas, ça m'a surpris, mais j'ai compris ensuite.. en tout cas, merci beaucoup Jaymes, tu mérites encore plus ton titre de prince charmant ! Il faudrait aller en ville dans un magasin au dollars t'acheter une couronne en plastique.. parce que c'est la seule que je pourrais te payer ! » Elle se mit à rire à nouveau, laissant paraître les rides près de ses yeux.

L'orage était passé et les brigands étaient hors d'état de nuire. Jaymes fut bien soulagé en se détournant de voir que Constance était encore debout et avait vaincu le deuxième homme. Essoufflé, un brin de culpabilité le rongea lorsqu'il vit l'homme à terre ayant du mal à se remettre de l'évènement. Heureusement les secours étaient en chemin et Weeler pourrait expliquer la situation aux forces de l'ordre. En attendant, il s'approcha de Swanson avec son air défait et lui demanda si elle allait bien. La jeune femme sourit, certainement que le stress était en train de retomber de son côté. Son commentaire apporta enfin un sourire sur le visage du riche héritier. La mort n'était pas passée loin ce coup ci et bizarrement son père n'avait jamais insisté sur les dangers du métier. Il avait eu raison de continuer à s'entretenir pour empêcher ce genre de déconvenues.

Presque un film d'horreur oui... Il ne faudrait pas que cela nous arrive tous les jours quand même! Tu te rends compte, deux catastrophes en très peu de temps. A croire que l'un de nous ait la poisse...

Bien évidemment, Jaymes contint toutes les émotions qu'il pouvait ressentir en cet instant. Une espèce de fierté mêlée à une satisfaction extrême, il avait sûrement aimé le pouvoir qui l'avait envahi en détruisant la vie de ce pauvre homme. A moins que tout cela ne soit que le reflet de son amour pour Constance. Il n'en savait rien mais le fait qu'elle ne lui en veuille pas le fit se sentir tout de suite parfaitement bien. Une autre plaisanterie de la part de la jeune femme et Jaymes vint la prendre dans ses bras en espérant que la pression soit totalement évacuée.

Ce sera pour mon prochain anniversaire alors! J'ai quand même l'impression d'être loin d'un prince là tout de suite mais tu es toujours une princesse, c'est tout ce qui compte!

Il lui releva le menton et posa un regard tendre sur Constance. Puis, les secours débarquèrent et Weeler ne leur accorda qu'un misérable regard, bien trop obnubilée par sa nouvelle compagne. La vie continuait finalement...

Constance Swanson n'arrivait pas à sortir de son petit nuage malgré tout ce qu'ils avaient vécus ce soir. Selon Jaymes, l'un d'eux avait la poisse après avoir vécu des événements de ce genre en une soirée. Pour la belle brunette, la réponse n'était pas bien compliquée. Elle était à l'origine de tous ses troubles. Depuis toujours, les pires situations tombaient sur la pauvre brunette qui avait terriblement de la difficulté à vivre un rêve parfait. Elle se trouvait toujours dans les pires histoires et situations les plus décourageantes, donc après avoir sourit maladroitement, elle se mit à rire et dit. « Si tu dois dire qu'un de nous à la poisse, il n'y a plus de doute, c'est moi la grande gagnante ! En me côtoyant, tu risques de voir tes journées s'assombrir mon charmant ! Je suis peut-être sympathique, mais la malchance me court après depuis toujours. » Constance se mit à rire. Elle observa tout autour d'elle ce qui se trainait. Au moins, malgré tout, la villa de Jaymes ne se retrouvait pas réellement en désordre. Swanson sourit et ajouta face au compliment de son compagnon. « Tu restes tout de même mon prince charmant ! J'ai jamais cru trouver mieux que toi depuis toujours et de l'air pur, tu m'en donnes parfaitement ! Alors sort ton épée ! Tu le mérites, tu viens surtout de me sauver la vie ! Alors taie-toi ! » Constance se jeta sur l'homme et lui échangea un baiser. Elle n'avait pas été avec un homme depuis longtemps et la dernière liaison - bien que rapide - qu'elle avait eue était avec l'ami de Mia, une bonne amie à elle sans qu'elle ne le sache, voyant bien que l'alcool avait pris possession de son corps tout entier. Après ce baiser passionné, elle sourit. « Tu vois, charmant toujours autant ! »

La soirée avait été quelque peu mouvementée mais finalement, les deux jeunes gens avaient survécu. Les secouristes avaient fait leur travail ainsi que les forces de l'ordre et Jaymes pouvait enfin respirer tranquillement. Il osa même une plaisanterie sur le déroulement des évènements. Contre toute attente, Constance semblait toujours d'excellente humeur ce qui amena un sourire sur le visage de Jaymes. La jeune femme répondit à sa boutade en précisant que c’était certainement elle qui ramenait la malchance avec eux: il fallait avouer que le jour de leur rencontre, Weeler avait posé les yeux sur une femme en lutte avec une tonne de pommes et qu'en l'espace d'une heure, elle s'était fait licenciée puis agressée par des brigands. Pourtant, désormais que l'orage était passé, sa réaction fit vraiment rire Weeler. Il était déterminé à supporter cette poisse, si cela lui permettait de passer d'autres moments pour le moins intéressants avec elle.

Tant pis alors! Je devrais vivre avec la poisse au dessus de ma tête encore un petit moment alors parce que je n'ai pas l'intention de te laisser partir là!

Avec un léger sourire, Jaymes se rapprocha de Constance et celle-ci continua sur s alignée de compliments à son égard. Weeler riait mais il ne pensait pas tout cela de sa personne. Il n'eut pas réellement le temps de commenter puisque la jeune femme se jeta à son cou. Un premier baiser échangé, la promesse d'une nouvelle vie ensemble. Une fois qu'elle se détacha de lui, Swanson précisa une nouvelle fois ce qui semblait être un surnom tout neuf pour lui. Un sourire aux lèvres, le charmant Jaymes était prêt à construire quelque chose et il était bien heureux de constater que Constance ne comptait pas détaler désormais...

On verra si tu continueras de dire ça dans dix ans!

C'est avec ce sourire et cette réplique qui annonçait un futur brillant que Jaymes débuta cette nouvelle relation qui promettait d'être explosive.

TERMINE & VERROUILLE.