Hesther & Serena

Les coïncidences sont les pires ennemies de la vérité.

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« No es posible ! Basta !» Maria Dolores Gomez,48 ans, incapable de parler anglais lorsqu’elle est énervée. Cela faisait un bon trois-quarts d’heure que Serena et son frère se battaient pour ne pas avoir à défiler en maillot de bain. Et puis quoi encore ? Si cela plaisait à ses grand frères et à sa sœur c’était leur problème, mais il était hors de question qu’elle et Esteban s’exhibent devant des bourgeois qui venaient essentiellement pour combler leur journées de vide et d’ennui total, par du caviar, du champagne et des mannequins en petite tenues. La jeune fille adressa à son frère un haussement de sourcil qui se voulait exaspéré. Oui, le fait que ce soit les enfants qui posaient et défilaient était la particularité de la marque, elle était d’accord pour les pubs, et à la limite pour les apparitions de fin de défilé, mais là non merci. Sa mère était sortit en furie de la salle à manger, et c’était donc le moment idéal que choisit la brune pour esquiver. A une vitesse phénoménale elle gratifia son frère d’un baiser sur le front, enfila sa veste et pris ses affaires pour sortir. Il faisait vraiment beau, et elle avait besoin d’air. Quelquefois, elle avait comme l’impression que sa très chère mère était dotée d’un sixième sens, parce que ces temps-ci, elle lui donnait dix fois plus de choses à faire que d’ordinaire. Et que justement, en ce moment, Serena faisait tout pour voir Chuck. Chuck. C’était une chose de plus à gérer, il était revenu dans sa vie comme ça et c’était compliqué, vu qu’il voulait être « ami ». Quelle blague ! Serena savait ce qu’elle voulait, lui non, elle n’était pas assez idiote pour ne pas le remarquer.

Serena joua avec les clés de sa voiture et sauta à l’intérieur sans ouvrir la portière, elle avait toujours vu faire ça dans les films avec les décapotables et depuis elle s’était entrainé à le faire sans se casser la figure ni se payer une humiliation, quoique, si cela aurait été le cas, méritée. Elle savait très bien où elle avait envie d’aller, elle voulait rendre visite à son amie Hesther. Cette fille, elle l’avait rencontré alors que celle-ci jouait du piano, merveilleusement bien d’ailleurs, et c’était après être venue lui parler admirative qu’elles avaient gardés contact et étaient devenues amies. Cela faisait un moment qu’elle ne l’avait pas vue, elle se sentait toujours à l’aise en sa compagnie. Arrivée dans le quartier de Railway Place elle s’engagea dans la rue où habitait son amie et y gara sa voiture. La jeune fille n’avait pas prévenu à l’avance, mais elle savait pour être allée plusieurs fois chez Hes qu’elle était chez elle la plupart du temps. Un bruit de sonnette et une porte qui s’ouvrait sur son amie, «  Salut Hes, je te dérange pas au moins ? », demanda-t’elle en souriant. Oui parce qu’elle aurait très bien compris si elle lui avait répondu qu’elle avait besoin de tranquilité. Serena entra à l’intérieur, et fit la bise à Hesther, « Tu vas bien ? ». Serena ne put s'empêcher de noter que son amie avait pris un peu de ventre, mais il était hors de question qu'elle glisse un mot la dessus, ca serait vraiment déplacé. On pouvait bien se laisser aller de temps en temps et puis Hesther était une fille jolie ce n'était pas comme si elle avait pris dix kilo non plus. Serena effaça l'autre option de sa tête, non Hesther n'avait personne dans sa vie, du moins pas qu'elle sache, mais on ne savait jamais. Elle essaierait d'entrainer la conversation dans cette direction un peu plus tard, si elle en avait l'occasion

Serena Gomez & Hesther McFadden

« Every individual decision is nothing but coincidence, every artistic decision is coincidence. »

Le soleil filtrait par la porte ouverte donnant sur le balcon. Le bruit des vagues s'écrasant contre les rochers parvenait jusqu'à ses oreilles et n'arrivait pas à couvrir le bruit des quelques notes qui s'élevaient dans les airs. Assise devant son piano, elle laissa sa main droite courir sur les touches. Contact rassurant. Un des seul repère qu'il lui restait encore, au milieu du chantier gigantesque qu'était devenu sa vie. Depuis quelques mois, presque cinq mois sa vie avait pris un drôle de tournant, tout d'abord avec la prise d'otage ; l'angoisse et la peur étaient alors venues frapper à sa porte, puis étaient entrées sans que l'avocate ne les invitent. Puis il y avait eu cette drôle de soirée, ou l'alcool avait coulé à flot, au point qu'elle ne se rappelait plus de la majeure partie de cette petite sauterie. D'un geste, elle posa sa main gauche sur son ventre, qui s'arrondirait bientôt de façon significative. Pour le moment cela n'était pas encore très voyant, une chance qu'elle soit grande et élancée. Son ventre, c'était bien le seul qui pouvait encore lui rappeler que cette soirée avait belle et bien eût lieu. Est-ce qu'elle s'était faite une raison ? Non, pas vraiment, elle était toujours décidée à faire adopter l'enfant. Maintenant que les nausées matinales étaient plus ou moins passées, elle faisait comme si de rien n'était, ne voulant surtout pas s'accrocher à l'être qu'elle portait. Hesther entama un air mélancolique. Ode à cette vie parfois bien malicieuse, qui réservait de bien drôles de présents. Le vague à l'âme ne tarda pas à la cueillir. Les larmes perlèrent aux coins de ses yeux. Elle se sentait si mal, si seule depuis qu'elle n'était plus en mesure de travailler. Foutue prise d'otage. Perdre l'une de ses raisons de vivre, chose qu'elle avait la plus grande difficulté à assumer. Seule... ce n'était pas vraiment le terme adéquat, il lui restait toujours ses ami(e)s et puis elle n'assumait pas non plus cette grossesse sans la moindre aide. La jeune femme pouvait reprocher beaucoup de choses à Nathanael, le père de l'enfant qui allait naître, mais surtout pas son manque d'investissement. Jamais elle n'aurait pu imaginer ça de lui, qu'il se montre – presque – responsable. Comme quoi, tout est possible. La façon qu'il avait de prendre soin d'elle – d'eux – était plutôt touchante, bien qu'un peu énervante à certains moments. Enceinte, d'accord, mais pas non plus en sucre ! Horrible impression d'être parfois un vase Ming, sur lequel il fallait veiller comme si celui-ci allait tomber au sol et exploser en milles morceaux. Cette pensée lui arracha un demi-sourire. Non, elle n'était pas seule.

Perdue dans les méandres sinueux de ses songes, Hesther fût tiré de ses rêveries par la sonnette de la porte d'entrée. Elle n'attendait pas de visite, hormis celle quasi quotidienne de Nath, qui venait de partir il y a peu. Avait-il oublié quelque chose ? Sa tête probablement, comme à chaque fois, difficile d'être plus tête en l'air que lui. L'avocate se leva puis alla prudemment jusqu'à la porte avant de l'entrouvrir. « Na... Serena ! Un large sourire vint illuminer ses traits, elle ouvrit grand la porte. Non, tu ne me déranges pas, au contraire. Entre, je t'en prie ! ». Hesther s'effaça pour laisser son amie entrer. Cela faisait plusieurs mois qu'elle ne l'avait pas vu, elle était on ne peut plus heureuse de cette visite inattendue. Après l'avoir salué chaleureusement, elle l'invita à prendre place sur le canapé du salon aux lignes épurées. « Je vais... et toi ? J'ai l'impression que ça fait une éternité qu'on ne s'est pas vus, je suis vraiment contente de te voir, tu ne peux pas imaginer ! », malgré toute l’amitié qu'elle pouvait porter à Serena, elle n'avait pas vraiment envie de se pencher sur son propre sort, du moins pas pour le moment, pas d'entrée de jeu. « Je te sers quelque chose à boire ? ». Après s'être activée à la cuisine donnant sur le salon, Hesther revint auprès de son amie. « Alors, quelles sont les nouvelles depuis la dernière fois ? Tu dois avoir une montagne de trucs tous plus intéressants les uns que les autres à me raconter ! », demanda-t-elle en tirant légèrement sur son T-shirt crème pour cacher son ventre. Elle s'installa aux côtés de son amie et remonta ses jambes sur le canapé.

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La jeune fille avait hoché la tête en souriant, « De l‘eau ca ira, merci Hes. » Serena avait sourit d’un air ravi à la remarque d’Hesther, elle était elle aussi très contente de la revoir, et puis cela faisait un certain moment qu’elles ne s’étaient pas rendue visite. Elle était le genre de personne douce et naturelle que Serena aimait beaucoup parce que ce n’était pas ce type de personnalité qu’elle avait l’habitude de croiser, plutôt des filles botoxées avec un pot de peinture sur la figure. Mais elle n’avait pas répondu à sa question et la lui avait retourné directement. Etrange, elle n’allait peut-être pas bien, et elle ne voulait pas lui en parler ? Si c’était le cas, Serena ne voulait pas chercher à savoir la raison de son silence, parce qu’elle savait que certaine personne préférait garder les choses pour eux quand ils étaient mal, même si c’était assez dommage pour le coup. Le jeune brune entreprit de s’asseoir sur le canapé où l’avait dirigé son amie et prit le verre d’eau en main quand celle-ci revint de la cuisine. « Merci. », dit-elle avant de boire une gorgée puis en reposant le verre sur la table. Quand celle-ci s’installa à côté d’elle et supposa qu’elle avait une montagne de choses intéressantes à lui raconter, Serena ne pu réprimer un léger rire. Des choses intéressantes ? Pas vraiment. Devait-elle parler de Chuck immédiatement ? Elle ne lui avait parlé de lui qu’une fois, lorsqu’elle l’avait rencontré et qu’elle était en pleine dépression, sous le pseudonyme de « cet homme de 9 ans de plus que moi. » , elle n’avaistpas voulu s’étendre sur le sujet mais Hessy savait déjà le plus gros de l’histoire.

La brune réfléchissait et triait mes infos, si elle lui parlait d’une chose d’assez personnelle, peut-être qu’elle lui dirait en retour ce qui n’allait pas ? « Interessant, c’est pas le mot mais oui depuis la dernière fois il s’est passé pas mal de trucs c’est vrai ! », dit-elle en souriant, «  Je me suis inscrite aux cours d’histoire de l’université mais plus parce que le prof est mignon et qu’il a la réputation d’être super drôle que pour l’histoire ! La dernière fois il a entouré un élève de bandelette dans le cours sur l’Egypte ! » Cet épisode où Nath avait complètement chamboulé ce pauvre Tom avait fait mourir de rire Serena, c’est d’ailleurs ce jour-là qu’elle était restée à la fin de cours.. Mais non, non, maintenant tout ça c’était derrière elle, Chuck était revenu, elle l’aimait et ca n’avait jamais été que lui. Une légère grimace apparut alors sur son visage, mais elle reprit, «  Et mon ex, celui dont je t’avais parlé il y aun moment est revenu à Detroit, c’est pour dire qu’il s’en passe des choses. Et toi alors ? Je suppose que toute tes histoires sont moins futiles que les miennes, dit moi tout ! », s’exclama-t-elle gaiement en jouant avec ses cheveux. Elle ne voulait pas trop parler, ce qu'elle avait tendance à faire, alors elle se contenait pour ne pas déverser un flot de parole de peur d'ennuyer Hesther, les pipelettes ont aime pas ça.

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Sa tasse à la main, le regard plongé dans le liquide brun au parfum corsé, Hesther restait dans la même position, un brin mal à l'aise. Ce n'était pas tant du fait d'être enceinte qu'elle avait honte, non, mais plutôt de tout ce qui pouvait graviter autour de cette grossesse. Ce genre d'annonce engendrerait inévitablement tout un tas de questions – sans doute plus qu’enthousiastes – de la part de son amie, questions gênantes auxquelles l'avocate n'avait pas forcément envie de répondre. Première question embêtante qu'elle pourrait poser : Qui est le père ? Que répondrait-elle alors ? Un beau mensonge dans le style : Une rock star ou bien un acteur de passage, soit un enfant issu d'une aventure d'un soir. Une façon un peu embellie de détourner la vérité. Douche froide qui la renvoyait toutefois inévitablement à la laideur de la vérité. Une fois de plus elle en vint à se demander : Mais qu'est-ce qu'il m'a pris de boire autant ce soir-là ? Lamentation incessante, mieux valait ne rien dire pour le moment. Conserver ne serait-ce qu'un instant l'illusion que tout cela n'avait pas eu lieu, et qu'elle ne grossissait pas à vue d’œil. Enfin s'il n'y avait qu'un soucis de poids... malheureusement pour elle, ce n'était qu'une partie infime du problème, la partie visible de l'iceberg, pour ce qui était de la partie cachée c'était bien pire. Première question qui engendrerait tout un tas d'autres questions, plus embarrassantes les unes que les autres par un effet boule de neige. Tout en soufflant sur le liquide brûlant se trouvant dans sa tasse fumante, Hesther écoutait attentivement ce qu'avait à dire Serena. Elle osait espérer que sa vie soit un peu plus rose que la sienne. Alors qu'elle trempait précautionneusement les lèvres dans sa boisson chaude, une information capitale rebondit sur toutes les parois de sa boîte crânienne. Association d'idées, professeur d'histoire, université, drôle, mignon ; une image lui apparue alors, c'est de Nathanael. Hesther manqua de s'étrangler avec son thé, elle reposa brusquement la tasse sur la table basse en essayant de respirer normalement. Afin de ne pas éveiller les soupçons de son amie, elle sortit la première chose qui lui vint à l'esprit. « Je me suis brûlée, pardon... Tu disais... Ah oui ça à l'air intéressant comme cours... ». Où comment rattraper le coup d'une façon totalement foireuse. L'avocate ne savait pas mentir et n'avait jamais su. Saisissant au vol la perche que lui tendait la brunette, Hesther sauta à pieds joints sur le sujet de l'ex en question. Réel intérêt pour la vie sentimentale de son amie, alors qu'elle reprenait la parole. « C'est celui dont tu m'as déjà parlé, celui qui est plus âgé que toi c'est ça ? Il est revenu et... il y a du changement entre vous ? D'ailleurs comment tu as su qu'il était revenu ? Raconte moi tout. ». D'un geste de la main, Hesther voulu montrer qu'il n'y avait rien d'intéressant à raconter à son sujet. Elle ne travaillait plus, sa vie sociale se résumait presque uniquement aux visites quotidiennes de Nathanael, pas de quoi casser des briques. Le no man's land le plus complet depuis quelques mois. Déprimant à souhait.

« Ohh... il n'y a pas vraiment de neuf dans ma vie, surtout depuis cette satanée prise d'otage et mon arrêt de travail qui s'éternise un peu trop à mon goût. Je n'ai plus vraiment l'occasion de sortir, en résumé, j'ai une vie sociale proche du zéro pointé. Elle baissa les yeux et les riva à ses pieds. Je passe mon temps à lire, à jouer du piano. Elle releva brusquement la tête, un sourire vint illuminer son visage marqué par l'absence de maquillage, d'un ton enjoué elle débuta son récit. Ah si, le seul truc croustillant, enfin un peu, que j'ai à te raconter c'est... comment dire... je bossais encore, c'était il y a quelques mois déjà et je suis tombée par hasard sur un de mes ex... enfin ex si on veut... bref on a commencé à papoter à se donner les dernières nouvelles... et là il s'est passé un truc super bizarre, son père est arrivé et j'ai dû servir d'alibi à mon ex, pour le couvrir. Son nigaud de père est persuadé depuis ce jour qu'on est toujours ensembles, alors qu'on a rompus il y a belle lurette... il nous a même forcé à nous embrasser, t'imagines un peu le psychopathe ? Elle éclata de rire. Franchement je le plains, quel genre de père peut ainsi contrôler la vie de son fils, à part un détraqué... surtout à son âge. Le pire dans tout ça c'est que j'ai bossé pour eux... je sais pas si tu vois un peu le tableau. Désolée, je m'emporte un peu... ce n'est pas moins futile que toi au final ! ». Consciente qu'elle venait légèrement de s'emporter et de parler pour ne rien dire, Hesther interrompit là son long monologue, elle se mordit alors la lèvre inférieure et un silence gêné s'installa. N'y tenant plus, parce qu'elle avait envie – ou peut-être besoin – d'en parler et parce qu'elle appréciait vraiment Serena à défaut qu'elle ne soit sa meilleure amie, Hesther fini par cracher le morceau, du moins elle commença sa phrase et la laissa en suspend. « Serena... je... je ne sais pas par où commencer mais je... j'ai quelque chose d'important à te dire... je. Elle se jeta à l'eau en retenant sa respiration. Je suis enceinte ! ». Après avoir lâché cette bombe elle n'osa plus rien dire, guettant la réaction de son amie.

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La réaction d’Hesther avait été quelque peu inattendue et étrange, ce qui avait eu pour résultat d’éveiller la curiosité de Serena. C’était sur, pour le coup, elle connaissait Nathanael, mais vu sa réaction elle devait avoir un lien particulier avec lui. La jeune brune avait remarqué l’embarras de son amie et la tentative qu’elle avait faite pour rattraper sa réaction, mais Serena préférait ne pas l’embarrasser d’avantage, elle le découvrirait surement tôt ou tard. Devant l’intérêt soudain de son amie, Serena sourit et reprit, «  Oui, c’est de lui que je parle ! Il n’y aucun changement, Chuck est toujours aussi raisonnable, oui il s'appelle Chuck, et puis il veut faire plaisir à tout le monde, donc pour le coup il flirte avec moi, tout en disant qu’il veut qu’on reste amis. Moi je n’ai pas envie de supporter ça, je l’aime mais je lui en veux beaucoup. » Serena était fatiguée de toute cette situation plus que conflictuelle avec le jeune homme, tout le monde s’en mêlerait si ils se remettaient ensemble, les parents de Chuck, les siens, elle avait quelquefois songée à lui proposer de partir comme ça sans rien dire à personne. Mais encore une fois, le principal intéressé avait beaucoup trop la tête sur les épaules pour se laisser embarquer dans une telle folie.

Serena écouta son amie en hochant la tête d’un air compréhensif. Elle compatissait réellement pour Hesther, elle avait traversé beaucoup d’épreuves ces derniers temps, dont cette horrible prise d’otage dans un bus qui avait eut lieu il y avait un certain temps maintenant. « Oui, je vois, c’est pas facile. », dit-elle un nouveau sourire réconfortant aux lèvres, elle ne pouvait pas lui dire qu’elle comprenait, elle n’avait pas vécu un tel drame, et si cela avait été le cas, la jeune fille aurait été dans un sale état, psychologiquement parlant. En écoutant Hesther raconter quelquechose d’un peu plus joyeux, Serena l’écouta à nouveau avec intérêt, mais c’est à ce moment là qu’elle manqua de de recracher dans son verre en buvant une gorgée d’eau. Un père qui contrôle la vie de son fils, un des ex d’Hesther, Hesther qui à 28 ans, qui les à forcé à s’embrasser ? Non, non, non. Ce n’était pas Chuck, c’était impossible, il lui avait assuré qu’il n’avait personne dans sa vie, et par « quelqu’un dans sa vie » on comptait les « couvertures ». Ce n’était pas lui, après tout ? Il y avait un tas de père trop exigeant à Detroit, et des sociétés importantes aussi.. Plus Serena essayait de se convaincre qu’il ne s’agissait pas de Chuck, plus ses excuses semblaient complètement ridicule. C’était beaucoup trop évident, mais elle s’accordait le bénéfice du doute, du moins en vérité elle essayait de se convaincre elle-même plus qu’autre chose.

Serena ria légèrement, parce qu’il était vrai que la situation était assez comique, mais elle n’allait pas s’esclaffer non plus, étant donné qu’il y avait une possibilité que ce soit de Chuck qu’elle parlait, et là la jeune espagnole risquait de rire jaune. « Oh oui j’imagine la situation ! », avait-elle dit sur un ton un peu trop enjoué. C’est à ce moment là que Hesther redevint sérieuse, et devant la mine de son amie, elle s’imaginait déjà le pire, « Oui dit moi, dit moi ! », elle était vraiment impatiente de savoir ce que son amie allait lui annoncer, elle en avait des palpitations, pourvu que ce ne soit pas une mauvaise nouvelle. La bouche grande ouverte Serena n’en revenait pas, elle avait vu jsute en rentrant Hesther enceinte ! « Mais Hessy c’est génial ! », Serena serra son amie dans ses bras, « Je suis tellement contente pour toi ! Depuis combien de temps ? Ca se passe bien ? », s’écria-t-elle pleine de joie. Elle posait trop de question mais elle était assez euphorique après l’annonce d’une telle nouvelle. Serena était touchée par cette confidence, Hesther comptait beaucoup pour elle et le fait qu’elle lui apprenne une si bonne nouvelle lui faisait chaud au cœur. Soudain elle redevint plus sérieuse, «  Mais.. Qui est… le père ? », demanda-t-elle une pointe d’hésitation dans la voix. Si elle lui répondait qu’il s’agissait de cet ex et qu’il s’avérait être Chuck elle était sure et certaine de faire une crise cardiaque, même si elle était plus qu’heureuse pour son amie.

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La conversation prenait un tournant étrange. Tournant que n'était pas sûre d'apprécier la jeune avocate. Elle aurait bien gratifié son amie d'un poli : « Je suis désolée mais il faut que je m'en aille, j'ai des choses à faire ! ». Manque de bol pour elle, il se trouvait qu'elle était déjà chez elle, et puis cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas vu Serena, elle ne pouvait donc pas la congédier maintenant, cela n'aurait pas été très sympa de sa part. Chuck. Se pouvait-il que ce soit un autre Chuck que celui qu'elle avait elle-même connu ? Hesther fit un rapide calcul par rapport à l'âge de Serena. Il était tout à fait plausible que ce soit lui. Heureusement pour elle, sa tasse de thé se trouvait déjà hors de portée. Pas de nouvelle possibilité de brûlures pour la jeune femme. Les probabilités ne semblaient pas jouer en leur faveur. Le hasard ne devait certainement pas y être pour rien. Faisait fi du prénom de l'amoureux de son amie, elle tenta de l'écouter sans jugement aucun. Elle pensa alors que les deux jeunes gens iraient parfaitement bien ensemble. Elle leur souhaitait tout le bonheur du monde. La situation semblait toutefois être plus compliquée qu'elle n'y paraissait, à cause de la différence d'âge certainement et puis s'il s'agissait de Chuck Davis, le paternel devait aussi être un énorme frein à cette relation, tout comme les parents de Serena. Pourquoi faut-il toujours que tout soit si compliqué ? Hesther fût désolée pour eux. Elle lui adressa un sourire plein de compassion « Je suis désolée pour toi, tu ne mérite pas toutes ces complications, tu mérites d'être heureuse avec lui. Elle fronça ensuite les sourcils. Il ne devrait pas s'amuser de la sorte avec toi, ce n'est pas très correct de sa part. Enfin, peut-être qu'il est un peu perdu de son côté non ? Ce Chuck à l'air d'avoir la tête sur les épaules et vu ce que tu en dis, il ne te ferait pas de mal impunément, je me trompe ? La situation d'un côté comme de l'autre ne semble pas facile, je crois que tu ne devrais pas lui en vouloir. »

L'avocate se pencha légèrement en avant, et attrapa à nouveau sa tasse – à présent moins chaude. Le rire de Serena semblait un peu moins cristallin que d'ordinaire, il sonnait peut-être un peu faux. Ce qui fit penser à Hesther, qu'il devait vraiment y avoir anguille sous roche. Maintenant, elle s'en voulait d'avoir amené sur le tapis le sujet à propos de ce fameux ex et de son père, qui tentait par tous les moyens de les rabibocher. Comment n'avait-elle pas pu faire le rapprochement plus tôt ? Quelques heures seulement après ce fiasco grandeur nature, Chuck l'avait appelée, pour lui expliquer la situation. Elle servait maintenant d'alibi au jeune homme, afin que son père le laisse en paix. Secret comme toujours, Chuck ne lui avait pas livré les détails concernant la raison de cet alibi, mais il devait certainement s'agir d'une relation ambiguë, voire compliquée. Et là, la vérité venait de lui éclater au visage. Sans le savoir, elle venait de mettre le doigt sur LA raison. Elle n'était pas choquée, elle n'était pas en colère, au contraire, si elle pouvait aider à sa manière – un peu maladroite – ses amis, et bien elle en était plus que ravie. Tant que cela ne portait préjudice à personne, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Hesther voulu rassurer Serena à son sujet, avant d'enchainer. « J'essaye de survivre tant bien que mal, ça a été très dur les premiers temps et puis ça va de mieux en mieux... enfin presque. Un demi sourire, avant qu'elle n'avoue : Je suis la reine des situations grotesques. Je crois que c'était la scène la plus embarrassante de toute ma vie, enfin non la deuxième peut-être bien. Tout ça pour dire que ma vie se résume à une couverture... c'est pathétique ! »

La brunette semblait être réellement heureuse pour elle. Si elle savait, elle déchanterait rapidement. Peu de personnes étaient au courant, seulement les plus importantes. Les personnes auxquelles Hesther avait fini par s'attacher ces derniers mois. Elle qui n'accordait que rarement sa confiance, préférant avoir une multitude de connaissances à de véritables ami(e)s, avait plus ou moins laissé tomber les armes. Elle prenait conscience pour la première fois, qu'il était important d'avoir de véritables ami(e)s, des personnes sur qui elle puisse compter en cas de coups dur. Quelqu'un qui puisse écouter, sans le moindre jugement et qui puisse l'aider à avancer, lorsqu'elle-même n'en avait plus la force. Hesther serra à son tour la brune dans ses bras. Son sourire laissa place à une expression assez indescriptible. « Génial... c'est pas vraiment le mot si tu veux tout savoir. Ça va faire cinq mois, et j'ai déjà l'impression d'être un éléphant. Ça se passe bien, au sens médical, pour ce qui est de l'acceptation et du reste ça se passe... de commentaires. Elle se mordit la lèvre, consciente qu'elle en avait trop dit ou bien pas assez plutôt. Elle manqua de se mordre la joue lorsque Serena posa la question fatidique, celle qu'il ne fallait surtout pas posé. Dans un coin de sa tête, elle nota, écrire sur mon front ne pas poser cette question s'il vous plait. Elle se gratta la joue mal à l'aise. Le père... euh... je suis obligée de te répondre ? Légère grimace. En fait c'est... un léger rire nerveux lui échappa. C'est un ami, et on est même pas ensemble. On a décidé d'assumer notre connerie jusqu'au bout. Elle trempa les lèvres dans le liquide clair, avant de reprendre la parole. On a un peu trop bu lors d'une soirée et... et voilà ! J'ai honte si tu savais, se confia-t-elle alors. Je... je ne compte pas le garder, je compte le faire adopter, ce sera le mieux pour cet enfant qui n'a rien demandé à personne. Elle poussa un profond soupire avant d'avouer : Le père c'est Nathanael Collins, je ne sais pas si tu le connais ! ». Mal à l'aise et parce qu’elle craignait la réaction de Serena, elle baissa les yeux, les rivant au fond de sa tasse.

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Serena avait écouté Hesther la conseiller sur Chuck et avait juste haussé les épaules le regard un peu perdu dans le vide. Elle avait tellement réfléchie sur le pourquoi du comment de sa situation avec Chuck qu‘elle arrivait à un stade où elle ne savait plus quoi en penser. Serena avait regardé Hesther d’un air amusé, « Crois moi tu n’as rien d’un éléphant ! A part peut-être un peu de ventre… » La nouvelle la réjouissait particulièrement, c’était vraiment beau de voir des personnes s’engager pour fonder une famille, seulement elle était assez surprise qu’Hesther aille si vite en besogne, du moins elle ne savait même pas qu’il y avait quelqu’un dans sa vie. Mais après tout, tout le monde pouvait avoir droit à ses petits secret sur sa vie privée, et elle ne lui en voulait pas le moins du monde pour cela.

Pourtant ce sont les quelques paroles qui suivirent qui eurent pour effet d’effacer instantanément le sourire de la jeune fille. Si elle avait pu hurler à ce moment là, elle l’aurait fait. Seulement pour l’instant, elle demeurait comme cela, les yeux écarquillés, la bouche à demi-ouverte, encore sous le choc de la révélation d’Hesther. Pourquoi est-ce que dans cette foutue ville, la quasi-totalité de la population se connaissait ? Et faisait des enfants aux autres là en l’occurrence. Nathanael avait fait un enfant Hesther, et cela faisait cinq mois ? Il y avait de quoi se sentir gênée surtout que tout à l’heure elle lui avait parlé de lui. Comment pouvait-elle désormais, et dans de telles conditions, lui cacher qu’elle avait eut une aventure avec ce même Nath, c’était tout simplement impossible. Elle avait trop honte, trop honte d’avouer la vérité. Affreuse sensation au creux de son estomac, une douleur, l’angoisse. La jeune fille inspira profondément,  « Oh excuse moi mais c’est que je suis un peu sous le choc, mais tu n’as pas à avoir honte, c’est la vie ce sont des choses qui arrivent ! Pour l‘adoption c‘est peut-être une bonne solution mais il faut aussi savoir si tu te sens capable de faire adopter ton enfant, je veux dire… je ne voudrais pas que tu le fasses par  principe .» Décidemment elle n’arrivait pas à s’exprimer, la seule chose c’est qu’elle n’arrivait pas à déterminer si Hesther voulait faire adopter son enfant simplement parce que les circonstances de sa « venue » n’étaient pas des plus conventionnelles ou parce qu’elle n’en voulait pas. Elle penchait pour la première option, elle ne pensait pas son amie égoiste, c’était même pour ça qu’elle pensait que d’un certain côté, Hesther avait raison de vouloir faire adopter son enfant qui grandirait surement sans père, à moins que Nathanael assume.

Elle réajusta des mèches de ses cheveux, la mine toujours un peu déconfite, « Oui je le connais , du moins… c’est mon professeur d’Histoire à l’université. », léger sourire. Elle n’arrivait pas imaginer Nathanael Collins en figure paternelle, vraiment pas, lui-même était encore un grand enfant, fait qui ne cesserait jamais de la surprendre à chaque nouveau cours loufoque qu’il inventait. Néanmoins eon ne pouvait pas savoir, peut-être que tout à coup celui-ci se transformerait en super-papa attentionné et à l’écoute ? Serena sourit, c’était dommage, elle trouvait qu’Hesther et Nath feraient un beau petit couple en y repensant. La brune bu une gorgée d’eau, elle ne savait pas si c’était le stress, le suspens ou l’angoisse mais elle était assoiffée tout à coup. En reposant son verre elle songea soudain aux paroles que son amie avait dite un peu plus tôt, elle devait faire semblant de sortir avec cet ex au père oppressant, mais sa grossesse allait bientôt se voir. Serena fronça les sourcils, puisque ce n’était sûrement pas Chuck, du moins elle l’espérait très fortement. « Mais comment tu vas faire avec cet histoire de couverture ? Le père va être encore plus surpris de te voir enceinte, parce que cela se verra surement bientôt. », s’il s’agissait de ce cher William, et non elle ne préférait pas imaginer Hesther embrasser Chuck mais il fallait s’attendre à tout, son amie n’était pas au bout de ses peines. Quoiqu’il ne l’avait jamais apprécié, elle.

Serena Gomez & Hesther McFadden

« Every individual decision is nothing but coincidence, every artistic decision is coincidence. »

En toute bonne amie qui se respecte, Hesther avait tenté d'aider du mieux qu'elle le pouvait Serena, même si elle avait quelques soupçons quant aux origines de l'homme en question. Elle se garda toutefois de poser la moindre question à son sujet, ne voulant pas avoir de précisions sur lui. Elle aurait eût du mal à entendre Serena parler du Chuck qu'elle connaissait. Pourquoi ? Elle n'en savait trop rien, et puis à vrai dire ce n'était pas tellement important que cela. Mieux valait se concentrer sur ce que la jeune femme venait de lui dire et non sur l'identité de la personne en question. Le sujet passa bien vite à la trappe, Serena saisissant la perche que son amie venait de lui tendre. La grossesse de Hesther, sujet qui avait couler de l'eau sous les ponts. Peu de personnes étaient au courant, mais toutes avaient eu à peu près la même réaction, d'abord la joie, puis l'étonnement, pour certains une haine certaine envers le père de l'enfant. L'avocate pensa alors à la façon assez violente dont Downy avait réagit. Tout comme Hesther, Serena ne souriait déjà plus. Pourquoi venait-elle de lui dévoiler les détails sordides liés à cette grossesse ? Après tout, cela ne regardait qu'elle et elle seule. En parler, peut-être que cela pourrait lui faire accepter la situation, comme s'il était possible d'expier son erreur par de simples mots. Si seulement tout était aussi simple que cela, elle le crierait sur les toits et en parlerait à la terre entière. Mais non, rien n'était simple dans cette histoire. Comme si elle n'avait pas assez souffert jusqu'à présent, il fallait qu'elle affronte une nouvelle épreuve. Une épreuve de plus, qui se rajoutait déjà à la liste longue comme le bras. Foutue existence. Hesther allait finir par croire qu'elle était vraiment maudite.

La native de la Nouvelle-Orléans observa la surface du visage de son amie, celle-ci ne semblait plus être aussi à son aise que quelques instants plus tôt. Malaise qui fit prendre conscience à Hesther qu'elle aurait sans doute mieux fait de se taire et ne pas infliger ce genre d'information totalement inutile à Serena. Après tout, qu'en avait-elle à faire du père … ? C'était certainement plus par politesse que par curiosité ou véritable intérêt qu'elle avait posé la question. Comme à son habitude, elle n'avait pas pu s'empêcher de trop en dire et de noyer son interlocutrice sous le poids de ses paroles grotesques. Quand apprendrait-elle donc à tenir sa langue et à ne pas parler pour ne rien dire ? Durant une seconde, elle s'insulta mentalement de tous les noms d'oiseaux possibles et imaginables. Quant au fait de ne pas avoir honte, c'était là une toute autre paire de manches. Docilement, elle hocha la tête, comme pour se persuader elle-même que la situation n'était pas si grave que ça, qu'il existait de nombreuses solutions pour arranger les choses. Oui, peut-être qu'il y avait tout un tas de solutions, mais cela ne lui ôterait jamais ce goût amer qui lui restait en bouche, celui qui lui disait qu'un stade n'avait jamais été dépassé. Malgré tout ce qu'il faisait pour eux, Hesther ne verrait certainement jamais plus de la même façon son ami Nathanael. D'un ton doux, elle reprît la parole. « Ce n'est rien, je comprend ta réaction. Je le regretterais peut-être un jour, mais pour le moment c'est la seule solution convenable qui me soit venue à l'esprit. Je ne me sens pas prête à assumer un enfant de toute manière, et puis quel genre de vie veux-tu qu'on lui offre ? Son père habite encore chez sa mère... je te laisses imaginer la catastrophe ! »

Professeur d'Histoire, parole qui la laissa interdite. Difficilement, elle fît le lien avec ce que Serena lui avait dit quelques instants plus tôt. Elle tritura nerveusement sa tasse de thé, ne sachant trop quoi répondre ou trop quoi dire. La jeune femme n'était pas jalouse qu'elle le connaisse, bien au contraire. Cela lui faisait juste un peu bizarre – du moins une impression qu'elle n'aurait su expliquer – que Serena ce soit inscrite aux cours dudit professeur parce que ce dernier était mignon. Reléguant cette information au fin fond de son esprit, elle fit comme si de rien n'était et passa outre cette sorte de tension des plus bizarres qui régnait sur la pièce depuis le début de leur conversation. Tension inexplicable – du moins pour le moment – une fois qu'elles auraient réussi à imbriquer toutes les pièces du puzzle entres elles, tout deviendrait sans aucun doute beaucoup plus clair. « Et... il se comporte comment en cours ? », demanda-t-elle l'air de rien. Le sujet de conversation dévia à nouveau sur ce moment au combien embarrassant qu'avait dû vivre l'avocate. Très bonne question que lui posa alors Serena. Jusqu'alors, elle n'avait absolument pas pensé à ça. Comment réagirait William lorsqu'il la verrait ainsi, enceinte jusqu'au cou ? Elle n'osait même pas y penser, cela ne ferait que compliquer un peu plus les choses. Pauvre Chuck, le père de ce dernier serait alors capable de les forcer à vivre sous le même toit. Vision horrifique. « Je t'avoues que je n'avais pas pensé à ça, ça m'était même plutôt sorti de la tête. Je n'ose même pas imaginer le bordel que ça risque d'être. William serait bien capable de nous forcer à vivre sous le même toit... Olala, dans quelle nouvelle galère je me suis embarquée ! ». Cette pensée la mina totalement.

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Hesther & Serena

Les coïncidences sont les pires ennemies de la vérité.

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Les mots d’Hesther touchaient Serena, elle aurait voulut que son amie attende un heureux évènement dans d’autres conditions. Seulement, comme on le dit si souvent les choses ne se déroulent jamais comme on le voudrait malheureusement. Son amie aurait surement un enfant plus tard avec un homme qui aurait au moins son propre appartement. La jeune espagnole ne cachait pas le fait qu’elle pensait Nathanael totalement irresponsable, il était gamin, faisait n’importe quoi et avait souvent une logique qui déformait les principes même du bon sens. Non, elle ne le voyait certainement pas en figure paternelle, elle l’aimait bien, mais elle ne le connaissait que trop pour savoir que dans sa tête il avait toujours quinze ans, voir douze. Serena finit d’une traite son verre d’eau. Toute ces révélations lui avait complètement retourné l’esprit, elle l’eau fraiche lui faisait du bien, remettant ses idées en place par la même occasion. « Oui, j’imagine très bien. Si c’est-ce qui est le mieux pour le bébé, je pense que c’est la bonne décision. C’est très courageux de ta part Hessy. », dit-elle en adressant un sourire compatissant à son amie. Elle voulait lui montrer qu’elle était là pour elle, qu‘elle la soutenait quoiqu‘elle fasse, parce qu’elle savait que dans la situation inverse, Hesther se serait comportée de la même façon à son égard.

Un léger sourire s’étira sur les lèvres de la jeune fille quand la blonde lui demanda comment était Nathanael en cours. Qu’est-ce qu’elle allait dire ? Oui, il se comporte vraiment comme un idiot, il fait ses cours déguisés en Batman et il nous jette des grappes de raisin dessus pendant le cours sur la Rome antique. Une vision qui n’allait surement pas remonter le moral de son interlocutrice. Une pensée vint troubler la jeune femme. Elle avait déjà parlé de lui toute à l’heure, lui racontant qu’il avait entouré un élève de bandelettes pour le cours sur l’Egypte, et qu’elle s’était inscrite à ses cours parce qu’il… était mignon. Mais quelle bourde ! Décidemment, avec la chance qu’elle avait il ne manquerait plus qu’Hesther soit au courant de leur « petite aventure », encore un problème qui trottait dans la tête de Serena depuis qu’Hessy lui avait avoué l’identité du père de son enfant. Devait-elle lui avouer elle-même avant qu’elle ne l’apprenne par quelqu’un d’autre ? Ou devait-elle laisser couler de l’eau sous les ponts ? Parce qu’après tout, tout le monde s’en fichait de cette petite histoire sans importance. Du moins c’est-ce qu’elle essayait de se dire. « Il est assez spécial enfait, ses cours sont très originaux et c’est assez drôle. Je t’en ai parlé tout à l’heure en plus ! », s’exclama-t-elle en souriant. Elle n’ajouterait rien d’autre, parce qu’il valait mieux qu’elle évite de parler de Nath.

Un frisson parcourut le corps de la jeune brune. Oh mon dieu. William, Hesther l’avait dit. Chuck et Hesther s’étaient donc embrassés, et si elle se souvenait bien, son amie l’avait qualifié plus ou moins d’ex au cours de la discussion. Ex ? Mais comment c’était possible ? Peut-être avant leur vingt-cinq ans ? Avant qu’elle ne le rencontre ? Ou au cours de cette dernière année ? Trop de questions fusaient d’un coup dans la tête de la jeune fille, elle n’osait même pas imaginer l’une de ses plus proches amie et Chuck ensemble, elle aurait pu en pleurer. « Wi…William ? Le…le père de ton ex s’appelle William ? Davis ? William Davis ? », elle s’emmêlait les pinceaux, elle répétait la même chose, elle n’arrivait pas à croire ce qu’elle venait d’entendre. Maintenant les coïncidences étaient beaucoup trop évidentes.

Serena Gomez & Hesther McFadden

« Every individual decision is nothing but coincidence, every artistic decision is coincidence. »

A situation étrange, comportement lui aussi étrange. Depuis le début de la conversation, les deux amies ne se comportaient pas tout à fait comme habituellement. D'ordinaire, nulle place pour la gêne et les quiproquos, mais les sujets abordés semblaient les emporter lentement mais sûrement vers un terrain de plus en plus glissant. Un peu plus, et elles se retrouveraient bientôt la tête la première dans la mare boueuse, si ce n'était pas déjà fait. Nathanael, Chuck, définitivement des sujets à éviter et à laisser au placard. Hesther eût enfin confirmation que Nath' était bien le professeur d'histoire de Serena, laquelle avait avouée quelques minutes plus tôt s'être inscrite non pas parce qu'elle était passionnée par la matière, mais plutôt pour se rincer l’œil. Connaissant le besoin maladif du père de son enfant de plaire, la jeune avocate en vint à se demander s'il n'y avait pas eu plus entre eux, que de simples cours dispensés dans un amphithéâtre. A bien y réfléchir, elle n'avait pas franchement envie de savoir, c'était trop... trop... elle préférait ne pas y penser. Revenant à la conversation en cours, la blondinette fût reconnaissante envers Serena. Il était important pour elle de ne pas être jugée sur ses choix vis à vis du bébé, bien au contraire elle avait besoin de soutien et non d'être enfoncée. Elle se doutait bien que la suite des événements ne serait pas simple, peut-être même le regretterait-elle un jour, ou bien n'aurait-elle pas la force et le courage nécessaire pour aller jusqu'au bout des choses, mais pour le moment elle était bien décidée à offrir le meilleur départ possible dans la vie à ce petit être qui n'avait pas demandé à naître, et à se retrouver dans une famille aussi étrange. Advienne que pourra. « Merci Serena, tu ne peux pas savoir à quel point le soutien est important pour moi ! ».

Sans se départir de son beau sourire de rigueur, Hesther écouta sans ciller ce que la brunette avait à lui dire sur le compte de Nath'. Elle le connaissait en dehors des cours et osait espérer qu'il se comporte un peu différemment en classe. Inconsciemment peut-être, elle voulait savoir si oui ou non il serait capable d'assumer son rôle de père. Et bien comme elle le pensait, la réponse était non. Pas plus qu'à la ville, il n'était sérieux dans sa profession. Quelle image pouvait-il bien renvoyer auprès de ses étudiants, mais surtout auprès de ses collègues ? L'avocate n'osait même pas imaginer. Jamais elle ne se serait permis autant de fantaisies au cabinet, elle avait du mal à comprendre un tel comportement. Du grand Nath' dans toute sa splendeur, c'était à se demander s'il grandirait un jour ou l'autre. A la fois effarant et pathétique. « Si je comprend bien, il n'est pas plus sérieux en cours qu'en dehors... C'est définitivement un gamin dans un corps d'adulte. ». Elle marqua une pause en déglutissant d'une manière étrange. « Oui, exact, tu m'en as parlé juste avant ! Enfin... je ne pensais pas qu'il s'agissait de lui, je pensais qu'il y avait d'autres prof fous à la fac... décidément on embauche n'importe qui ! ». Dernière phrase pas vraiment utile, plus prononcée pour elle-même que pour servir à la conversation. Elle leva les yeux au ciel, le tout accompagné d'un soupir, pour ponctuer la fin de sa phrase.

La suite fût légèrement moins drôle, à nouveau Hesther manqua de mourir étranglée et noyée dans sa tasse de thé à présent froide. William Davis, Chuck Davis, la dernière pièce manquante du puzzle venait de s'imbriquer d'elle-même, conférant une atmosphère encore plus poisseuse qu'elle ne l'était déjà entre les deux amies. Les yeux agrandis par la surprise, la jeune femme aurait bien voulu se fondre avec la texture du canapé pour disparaître à jamais. Pourquoi avait-elle eu ce besoin irrépressible de raconter cette histoire totalement dénuée d’intérêt ? Maintenant qu'elle se retrouvait dos au mur, elle était bien obligée de répondre. Il lui restait encore un choix possible, dire que non elle ne connaissait pas de William Davis, mais un autre William ayant lui aussi un fils se prénommant Chuck. Pas née de la dernière pluie, Serena ne croirait absolument pas à cette histoire tirée par les cheveux, autant se montrer franche. En cet instant, la blondinette se demanda toutefois si un beau mensonge ne serait pas préférable à la vérité. « Oui... oui, le père de mon ex s'appelle bien William... ermm... Oui, William Davis... Tu le connais ? », demanda-t-elle innocemment, ne pouvant toutefois réprimer une grimace indescriptible. Si seulement elle pouvait être frappée par la foudre, cela arrangerait bien ses affaires. Cette conversation, elle n'était pas sûre de vouloir l'avoir avec son amie. Et pourquoi fallait-il que tous les habitants de Detroit se connaissent d'une manière ou d'une autre ? La ville n'était-elle pas assez grande comme cela, sans pour autant tomber sur untel ou untel ? A croire que non. Detroit se riait d'elles d'une manière assez désagréable.

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Hesther & Serena

Les coïncidences sont les pires ennemies de la vérité.

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La conversation suivait son cours, avec ses nombreuses ambigüités et ces coïncidences qui commençaient à rendre l’atmosphère un peu lourde au gout de Serena. Hesther semblait assez exaspérée du caractère de Nathanael, mais après tout comment ne pas l’être ? Il l’avait mise enceinte, lui le grand enfant de vingt huit ans, qui allait devenir père. Dans le rôle de figure paternelle, c’était sur qu’il repasserait, mais elle ne pouvait pas le blâmer, dans un sens il lui inspirait de la compassion la plupart du temps. Sans pour autant le défendre, la jeune fille se rendait bien compte qu’il n’avait pas conscience que quelquefois ses façons d’agir irresponsables nuisaient à son entourage, et là c’était la jolie Hesther qui en faisait les frais. Non pas que l’enfant qu’elle portait était une nuisance, mais cela fendait le cœur de la jeune Gomez de savoir son amie prête à se séparer d’un enfant qu’elle allait mettre au monde. «  C’est peut-être possible qu’il change de comportement…enfin je ne sais pas. Tu es attachée à lui ? Je veux dire sentimentalement ? » Serena baissa légèrement la tête, « enfin t’es pas obligée de répondre si t'en a pas envie. » Parce qu’elle ne voulait pas paraitre impolie de poser une question aussi personnelle à Hesther parce que c’était une chose qui, après tout, la regardait elle seule. Serena se mit à sourire, Nath était une version plus vieille de Nolan, c’était assez drôle enfait. C’était pour ça que si Hesther lui disait qu’elle éprouvait quelque chose pour son professeur d’histoire elle n’aurait pas de difficulté à comprendre. Parce que les garçons maladroit et gaffeurs ça avait un côté attendrissant assez particulier et que Serena était tombée amoureuse de son cher Nolan justement pour cela. Son visage s’attrista, rien que de penser à lui, lui faisait mal au cœur, elle ne s’était toujours pardonnée de lui avoir fais autant de mal en le laissant tomber… pour Chuck qui plus est.

Par la suite, l’estomac de Serena s’était complètement retourné et elle avait tressaillit. William Davis, ce satané William Davis. Elle avait du mal à réaliser ce qu’elle venait d’entendre, ex d’Hesther, mon dieu… la pilule était difficile à avaler . Si elle le connaissait ? Et bien pas directement contre toute attente. En réalité elle ne le connaissait que par la vision qu’en avait Chuck pour le nombre de fois où il avait parlé de son père. Un homme autoritaire, tout le temps sur son dos, à contrôler ses moindres faits et gestes, c’était à en devenir complètement fous. Serena passa fébrilement sa main dans ses cheveux, «  Heu… oui plus ou moins… c’est le père de mon ex. », Serena se racla la gorge, « Chuck, mon ex dont je t’ai déjà parlé, mais tu le connais déjà donc… » Elle n’en voulait pas du tout à Hesther, loin de là. La jeune brune était simplement surprise et choquée de l’attitude de Chuck, parce qu’il ne lui avait pas du tout parlé de cela, lui le soit disant plus honnête. D’un côté, cela la soulageait. Oui parce qu’elle était moins angoissée à l’idée qu’Hesther apprenne la nature de sa relation avec Nathanael. Elle en avait gros sur la conscience, « Hesther, il faut que je t’avoue quelque chose… » La brune inspira en fixant la blondinette du regard, décidemment la tension n’allait pas redescendre d’ici un moment.

Serena Gomez & Hesther McFadden

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Savoir si oui ou non Hesther était attachée au père de son enfant, une question à laquelle elle n'avait pas forcément envie de répondre, du moins elle ne s'était jamais vraiment trop attardé sur le sujet elle-même. Dans ces rêves, le prince charmant ou du moins le futur père de ses enfants ne ressemblait en rien à Nathanael, ni physiquement et encore moins intellectuellement parlant. Jamais au grand jamais elle n'aurait imaginé avoir un enfant avec quelqu'un vivant encore chez sa mère, passant son temps à parler de super-héros et de comics, quant à savoir si elle ressentait autre chose que de l'amitié pour lui, c'était là une toute autre histoire. Peut-être bien qu'elle ressentait une sorte d'attachement, quelque chose d'un peu plus fort qu'une simple amitié, même si cela lui faisait assez mal de le reconnaître. Peut-être devrait-elle se poser les bonnes questions, et assez rapidement. Peut-être devrait-elle en parler avec lui. Énormément d'incertitudes. Elle posa la main sur l'avant bras de son amie. « Non, ça va ne t'en fais pas. Possible, je ne sais pas, enfin jusqu'à présent il s'est montré un peu plus adulte que je ne le pensais. Il passe souvent ici pour vérifier que je ne manque de rien, que tout va bien... Il est adorable à sa manière si je puis dire. Je... oui, je crois que je suis attachée à lui, du moins il est sûrement un peu plus qu'un simple ami, même si je ne le lui ait jamais rien dit à ce sujet. J'ai presque honte de l'admettre vu le personnage. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire ! ». D'un geste lent, elle retira sa main du bras de Serena, et baissa les yeux quelques secondes, légèrement honteuse.

Honte. Sentiment qui ne la quitta plus désormais. Un choc, un véritable choc, presque aussi douloureux qu'un boomerang qui vous revient en plein dans le nez, tandis qu'on le pensait parti à jamais. On s'y attend, sans vraiment toutefois être trop sur ses gardes. Les yeux écarquillés de façon sûrement exagérée, Hesther avait du mal à remettre de l'ordre dans ses idées. Avait-elle vraiment bien entendu, ou bien était-ce son cerveau scabreux qui venait de lui jouer une drôle de farce ? Serena paraissait sérieuse et tout aussi perturbée qu'elle. Visiblement elle avait bien entendu à en juger par l'air dépité de la brunette. La jeune avocate ouvrit la bouche une première fois, avant de la refermer. D'un geste nerveux, elle se gratta la cuisse, avant de sortir de but en blanc, telle une mitraillette. «  Je suis vraiment désolée, je ne sais pas pourquoi je t'ai parlé de ça. Je me sens vraiment trop débile. Si... si ça peut te rassurer ça n'a jamais été sérieux entre Chuck et moi, c'était juste une aventure passagère lorsque j'ai bossé pour eux. C'est fini depuis longtemps, il était célibataire à l'époque... et je crois que je devrais arrêter de parler, parce que je m'enfonce plus qu'autre chose ! ». Elle se mordit la lèvre inférieure avant d’enchaîner sur une autre catastrophe verbale. Parler pour ne rien dire, s'enliser un peu trop, du grand Hesther dans toute sa splendeur. Elle se racla la gorge à son tour, avant de demander d'un ton hésitant : « Qu'est-ce que tu as à me dire Serena ? ». Quelque chose lui disait qu'elle n'allait pas apprécier la suite de la conversation. Peut-être était-il temps d'arrêter les frais.

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Hesther & Serena

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Coïncidences ? Il n’en était plus question à présent. Horreur et damnation, pourquoi avait-il fallut que tout cela coïncide alors que la ville était tout de même assez grande pour éviter de se retrouver dans des situations pareilles ? Mais les faits étaient là, et il n’y avait aucun moyen d’échapper à la conversation, à moins de s’enfuir en courant et de passer pour une folle dingue. Ce qu’elle allait finir par devenir si les événements continuaient à se dérouler de la sorte. Le nœud qui s’était formé au creux de son estomac ne risquait pas de se dénouer de si tôt. La jeune fille entrouvrit la bouche, encore un peu et des gouttes de sueur couleraient de son front. La voix faible et hésitante, elle tentait tant bien que mal de cacher sa gêne plus qu’apparente. « Hesther, j’ai… ce n’est pas ta faute tu ne pouvais pas savoir. Et puis je ne peux pas t’en vouloir… enfin c’est vrai lui et moi n’étions plus ensemble à ce moment là donc même si ce serait te mentir que de te dire que je ne suis pas surprise et affreusement gênée, tu n’as pas à te sentir coupable de quoique ce soit. Surtout, que je suis assez mal placée pour parler… » La brune déglutit, sa gorge était devenue sèche à force de déverser des flots de parole à chaque fois. Mais c’était plus fort qu’elle, à chaque fois qu’elle se retrouvait dans une situation qu’elle n’arrivait pas à gérer elle préférait parler, au risque d’aggraver encore plus les choses. Chose dite, chose faite. Elle était lancée, il fallait qu’elle soit honnête parce que si elle n’avouait pas à Hesther la nature de sa relation passée avec Nathanael, elle ne pourrait plus regarder son amie en face, ni même elle d’ailleurs. Cela aurait été tout autrement si Nathanael ne s’était pas avéré être le père de l’enfant de la blonde. Quelle poisse, ce n’était définitivement pas un jour à jouer au loto.

Devant le regard interrogateur de son amie en face d’elle, l’espagnole respira profondément une nouvelle fois. «  Ecoute, Hesther voilà quand je t’ai dis que… Nathanael… enfin Nath…voilà je ne savais pas à quoi je pensais… c’est arrivé comme ça…je suis bête, vraiment stupide. » Mais qu’est-ce que tu fais Serena ? Pas capable d’aligner trois mots cohérent à la suite, reprends ton calme et explique tout ça correctement, imbécile. « J’ai eu une aventure… avec Nathanael, rien de sérieux comme Chuck et toi. Je suis tellement désolée, je ne savais pas vraiment ce que je faisais, tu sais c’est arrivé il y a déjà presque un an, j’étais dans une mauvaise passe, enfin bon je pense que je vais arrêtter d’essayer de me justifier parce que c’est totalement ridicule. Enfin bon, je…vraiment je me sens vraiment bête. » Angoissée ? Paniquée ? Oui c’était le mot. Serena avait toujours été le genre de fille qui aggrave les choses en essayant de les arranger. Pourvu qu’Hesther ne se mette pas en colère, de toute façon la situation était tellement gênante qu’elle n’allait pas tarder à reconsidérer son idée de s’enfuir en courant. Qu’est-ce qu’Hesther allait penser d’elle ? Elle allait se dire qu’il s’agissait encore d’une de ces gamines dévergondées qui ne réfléchissent pas plus loin que le bout de leur nez. Et c’est d’ailleurs ce qu’elle était à ce moment là, si on rajoutait le fait qu’à dix-huit ans elle avait soudainement voulut redevenir complètement puérile, chose qu’elle n’avait pas faite puisqu’à seize ans, elle était directement passée du stade de gamine à celui de jeune fille responsable. Mais à quoi cela servait-il de ruminer le passé ? Ce qui importait pour le moment était l’amitié d’Hesther qu’elle ne voulait pas perdre.

Serena Gomez & Hesther McFadden

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La situation allait de mal en pis. Plus les minutes s'écoulaient et plus les découvertes devenaient gênantes. Toute vérité n'est peut-être pas bonne à dire. Les deux jeunes femmes venaient d'en faire les frais à leur dépends. Il était plutôt étrange de penser quelles avaient bien plus en commun que leur simple passion pour la musique. Chuck et Nathanael. Peut-être que dans quelques temps, elles pourraient en rire ensembles, mais pour le moment Hesther avait juste envie de pleurer et de vomir en même temps, tellement cette idée la dégouttait. L'amitié, une question de partage n'est-ce pas ? En temps normal oui, mais il y a sans doute des limites à cette notion de partage. Hesther ne savait pas vraiment comment réagir face à l'annonce de Serena. Elle ne lui en voulait pas, loin de là, qui était-elle pour émettre le moindre jugement sur la courte relation qu'elle avait bien pu entretenir avec son prof d'histoire ? Plutôt mal placée pour réagir de manière violente ou inappropriée, puisqu'elle venait de lui annoncer quelques instants plus tôt sa relation avec l'ex de son amie. Drôle de tableau de chasse, un méli-mélo sans queue ni tête, le rubik's cube à côté paraissait être un véritable jeu d'enfants. Après avoir soufflé un bout coup, tout en essayant de remettre un tant soit peu d'ordre dans ses idées plus tout à fait claires, la jeune avocate se redressa légèrement, en dégageant ses épaules, comme pour se donner une sorte de contenance.

« Je crois qu'on est toutes les deux suffisamment embarrassées comme ça, on va éviter d'en rajouter une couche en se crêpant le chignon... et puis de toute façon on est adultes alors il n'y a pas de raisons pour que cela arrive. Bref, je parle pour ne rien dire lorsque je suis stressée. Tu n'as pas à te justifier sur quoi que ce soit. C'est arrivé et puis... voilà, on va éviter de revenir sur nos erreurs à toutes les deux, de toute façon quoiqu'on puisse dire cela ne changera rien à ce qu'il est arrivé ! Je... j'espère que tu ne m'en veux pas pour... Chuck ! », demanda-t-elle en fronçant le nez, l'air véritablement gêné. Sans laisser le temps à Serena d'en placer une, elle enchaîna presque aussitôt à toute vitesse.

« Je veux que tu saches que je ne t'en veux pas pour Nath... de toute façon on est même pas ensemble et puis ce serait vraiment déplacé de ma part, de t'en vouloir de quoi que ce soit ! Je... je crois qu'on devrait arrêter d'en parler et passer à autre chose. Si on allait faire un tour dehors tient ? Ça fait une éternité que je n'ai pas vu la lumière de l'extérieur, ça nous rafraîchira les idées par la même occasion ! ». En effet, cela leur ferait sans doute le plus grand bien à toutes les deux de s'aérer un peu, mais surtout de trouver un autre sujet de discussion que celui abordé à l'instant. Pour dissiper le malaise et faire partir ce fantôme qui rôdait autour d'elle, Hesther se leva, s'empara de ses affaires et attendit que son amie la rejoigne. Adoucir leurs mœurs, elles en avaient toutes deux grand besoin, après ces révélations chocs. Comme quoi il faut parfois savoir garder sa langue dans sa poche, afin d'éviter de se retrouver confronter à une situation aussi gênante. Drôle d'enseignement qu'elles tireraient sans doute de cette conversation.

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Terminé & verrouillé