❝'CAUSE YOU AND I WE WERE BORN TO DIE❞

Bip. Bip. Bip. Des petits bruits lancinants. Ceux auxquels il fallait se raccrocher pour rester en vie. Qui montraient que notre coeur battait. Que le monde tournait toujours. Même quand une tragédie avait eu lieu. Il était dans les environs d'une heure du matin. Ou plus. Ou moins. Mieux valait ne pas le demander à Downy. Allongé sur ce lit, les cervicales bloquées.. C'était la totale. Combien de temps qu'on les avait ramenés ici ? Braeden n'avait pas pu rester ; Visite interdite au coeur de la nuit.. Mais Downy n'était pas seul. Sur cette autre lit, elle était là. Il ne connaissait même pas son nom. Mais aurait eu du mal à la laisser partir sans un mot. Comme si leurs sorts s'étaient liés quand elle lui avait demandé de retirer ces énormes bouts de verre de son bras. Les médecins avaient fini son travail. Mais c'était vers lui qu'elle s'était tournée, alors qu'il bouillonnait, se sentant inutile, détestant cette pitié avec laquelle on le traitait. Il tenta de tourner le visage pour l'apercevoir dans la pénombre. Mais n'y arriva pas. Lui bloquer le cou... Tss. Il s'en tirerait. Il se tirait toujours de ses accidents, pourquoi pas de ça alors ? Et puis son épaule aussi était bloquée. Gé-nial. Il ferma les yeux. Le flot d'images le prit par surprise. Nous étions la nuit du 4 Juillet. Clarkson avait ENCORE frôlé la mort.

"Je suis.. Désolé de t'avoir charcuté le bras." Il réprima un petit rire nerveux. Sa voix était enrouée ; Intoxication à la fumée oblige. Il avait parlé sans savoir si elle s'était assoupie. Il voulait simplement le dire. Lui dire. Il referma les yeux. Il avait du mal, quand même à rester dans la réalité. Il regarda ce plafond qui était à peu près son seul et unique horizon. Il pouvait toujours se lever... Si les infirmières venaient le gronder, il s'en moquerait. Il les connaissait toutes à force d'enchaîner les accidents de scooter. Il s'assit méthodiquement sur le bord de son lit. Il était bien, avec son cou et son épaule bloqués, son costume déchiré et ensanglanté. Ses bras déjà blessés de sa chute qui avait eu lieu juste avant qu'il ne monte sur le bateau. Son visage égratigné, son arcade sourcilière largement entaillée. Il déglutit. Il la regardait, ne sachant que faire, que dire. Dans le bateau, il avait eu cette impression.. Si ils s'étaient connu dans d'autres circonstances, ils se seraient sûrement très bien entendu. Elle semblait connaître Chuck. Oui, elle le connaissait.. Cet homme qui, même si les années avaient passé, se moquait ouvertement de lui comme au temps du lycée.

Elle n'était pas vieille. 19 ans tout au plus. Il aurait presque pu l'avoir comme élève. C'était surprenant comment ces adolescents l'horripilaient autant qu'il les trouvait attachants. Il se sentait une sorte de devoir envers eux. Et, face à cette fille, c'était un peu pareil. Le sentiment du devoir. Une chose qu'il avait apprise il y a tant d'années... Comme une sorte de grand-frère. Il s'abstint de parler plus. Les Bips en tout genre comblaient les silences. Et il ne savait jamais ce qu'il fallait dire. Alors, parfois, mieux valait qu'il se taise. Il ne se sentait pas un héros d'avoir totalement charcuté le bras de cette pauvre fille. Braeden et Chuck en étaient. Ils avaient sorti des gens des décombres. ils les avaient sortis eux.

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Downy & Serena

« Cause you and I we were born to die »

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Serena ouvrit les yeux, elle n’était pas dans un endroit qu’elle connaissait, du moins si mais là c’était étrange. Un tuyau d’air dans le nez, des perfusions un peu partout, le bras immobilisé dans des bandages, elle ne pouvait pas voir sa jambe mais elle était surement platrée. Tout lui revint, le bateau, le verre, les cris, la fumée, l’eau, les pleurs, la mort, la vie et rien. Elle ne se souvenait pas du moment où on l’avait emmené ici, peut-être était-t-elle tombée dans les pommes pendant qu’on l’emmenait à l’hôpital en urgence. Chuck ne pouvait pas rester avec elle, il était tard, très tard, et même si cela était particulièrement étrange, elle ne voulait pas le voir, c’était assez complexe. A la fois soulagée, mais aussi en colère. Et elle avait peur, tellement, tellement peur de l’eau, ça l’angoissait, elle avait passé son enfance en Espagne à passer ses journées à la mer ou dans les criques, et maintenant la pensée d’un espace aquatique la tétanisait totalement. De son bras valide, Serena retira le tuyau d’air de son nez ca la gênait plus qu’autre chose. Depuis combien de temps était-elle couchée ici ? Elle n’en savait rien du tout. Une voix qu’elle connaissait vint la surprendre dans son flot de pensées, c’était Downy qui s’excusait de lui avoir « charcuté le bras ». Ceci arracha un léger rire étouffé à Serena, « Tu n’as pas à t’excuser, tu me l’a sauvé mon bras, je ne sais pas ce que j’aurais fait si tu n’avais pas été là. Merci. », dit-elle en tournant la tête vers lui.

« Downy, si je me souviens bien. », reprit-elle en se redressant difficilement sur son lit Donc ils avaient été mit dans la même chambre, elle et celui qu’elle pouvait qualifier de « son sauveur » . Il avait eu l’air de savoir comment faire, et de prendre les choses en main, malgrès le fait qu’il soit lui-même blessé, c’était très courageux. Cependant, elle était curieuse de savoir qui il était, il avait un lien fort avec cet homme que connaissait Chuck, mais une question lui taraudait l’esprit, «  Qu’est-ce que tu faisais dans un placard? », demanda-t-elle une pointe d’ironie dans la voix. C’était lui qu’elle avait entendu soupirer avec d’être projeté par l’explosion. Si les choses s’étaient passés autrement, elle aurait ouvert la porte et lui aurait posé la question à ce moment là, mais puisque le sort s’était acharné et qu’un idiot ne savait visiblement pas positionner correctement des feux d’artifice, ils se retrouvaient là, quelques heures après, à en discuter à l’hôpital. Un scenario assez pathétique en somme. Elle regarda Downy assis dans la pénombre, ils avaient vraiment une pauvre allure tous les deux dans les habits de soirées complètement fichus. A y repenser, l’hopital devait être remplit de personnes blessées, et Serena voulait avoir des nouvelles de ses amis, Ana, Joan, Ethan et même cet homme qui était avec Chuck, sans compter tous ceux qu’elle connaissait et qu’elle n’avait probablement pas vu dans l’immensité du paquebot. Elle demanderait des nouvelles aux infirmières le lendemain, pour l’instant elle n’avait envie de rien à par discuter tranquillement avec son ami de chambre.

❝'CAUSE YOU AND I WE WERE BORN TO DIE❞

Oui, ils étaient tout deux dans un sale état. Elle avait une jambe plâtrée, s'était débarrassée de son assistance à la respiration et s'était elle aussi assise pour pouvoir le voir. Face à ses excuses pour lui avoir finalement et sans aucun doute encore plus abîmé le bras, elle répondit par un petit rire, et le remercia. Downy esquissa un sourire. Il n'aurait jamais pensé que ce qu'il avait appris juste après sa majorité l'aiderait un jour. Qu'il ne verrait pas ces enseignements comme de mauvais souvenirs mais comme une aide précieuse. « Downy, si je me souviens bien. » Il acquiesça. Ou du moins quelque chose de ressemblant. La tête et le cou bloqués n'aidaient pas. "Et tu.. Tu es... ? C'est ridicule je connais pas le nom de celle que j'ai maltraitée." Il souriait. Depuis longtemps il avait appris à dédramatiser les situations. C'était un peu trop courant, même. Il se mordit la lèvre dès l'instant où elle aborda le sujet "Placard". Il leva sa main valide et se la passa dans ses cheveux coupés assez court. Aborder ce sujet... Ouch. C'était le seul mot qui lui venait à l'esprit quand il y pensait. Il déglutit. Braeden. Chuck. Et une bouteille de whisky. C'était un joli conte d'homme frustré. Il n'y avait absolument rien de glorieux dans cette histoire. Juste Downy qui avait été blessé dans son amour propre. Et qui avait sorti la plus grosse connerie sortable sous le coup de l'impulsion.

"Je déprimais sur ma stupidité et celle du monde qui m'entourait avec une bouteille de whisky". Autant le dire. C'était cela. Il s'était retenu de justesse de rajouter "A ma place, dans le placard à balais". On l'enfermait dans les casiers quand il était gosse. Il n'avait jamais correspondu aux normes de la popularité. "Mais bon, les divagations d'un homme frustré..." Il esquissa un sourire en coin. Il avait encore le souvenir des baisers de Braeden. Il avait encore le souvenir de la réponse de Chuck qu'il avait prise comme une claque. Il se massa les paupières. Il avait toujours ce méchant mal de tête en latence. Il n'avait sans aucun doute pas éliminé l'alcool que contenait son sang. Mais malgré cela, il avait aidé à sa façon, sur le bateau.

"Hum... Tu.. Tu connais Chuck, je crois ?" Il avait repris la parole après un instant de silence. Il avait vu cette jeune femme avec Davis sur le bateau. Il ne pouvait pas lui reprocher ses fréquentations. Mais.. Chuck, c'était assez simple, il ne l'appréciait pas grandement. Downy sortit son portable de la poche de son pantalon. Bientôt deux heures du matin. Il poussa un soupir. Cette soirée était un désastre autant qu'une merveille. Downy descendit maladroitement de son lit. Il était quand même un petit peu affaibli. Il traîne les pieds jusqu'à ce petit miroir installé au-dessus du lavabo. Et réprima une grimace en se voyant. Il se retourna, s'appuyant quelque peu contre le lavabo. "Je ressemble autant à Quasimodo ?!" C'était peut-être la pénombre qui faisait ça. Mais son visage était bien meurtri. Bonjour les ecchymoses en tout genre. Il laissa échapper un sourire maladroit.

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Downy & Serena

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Serena avait sourit, ce Downy était très prévenant, il l’avait sauvé et le voilà qui disait qu’il l’avait maltraité. « Le nom de celle que tu as sauvé c’est Serena. »,dit-elle en souriant à nouveau même si on ne voyait pas grand chose puisque la lumière de la ville à l’extérieur ne faisait entrer qu’une très légère luminosité bleue à l’intérieur de la chambre. Elle savait sur quel mot appuyer, parce que ce ce jeune homme brun n’avait pas l’air de se laisser convaincre facilement. Elle l’écoutait répondre à sa question, en prenant un air un peu plus concerné, elle connaissait très bien ce genre de remède désastreux, alcool et déprime ne font jamais bon ménage, mais on ne pouvait jamais s’empêcher de choisir la solution de facilité dans ces cas-là. La jeune fille murmura, «  On avait eu la même idée, je ne suis pas la mieux placée pour dire ça mais on voit comme quoi mélanger alcool et mauvais sentiments, ca n’amène jamais rien de bon. ». Enfin, là ils s’étaient carrément pris une explosion en pleine figure, alors le « jamais rien de bon » pouvait largement être remplacé par « que des catastrophes ». Il fallait dire qu’elle avait vraiment la poisse ces derniers temps. Non seulement, Chuck était revenu non pas pour elle mais pour ses affaires, il flirtait avec elle mais ne voulait pas qu’ils se remettent ensemble, l’invitait à une soirée puis lui piquait une crise de jalousie sur ce foutu bateau, et pour finir il avait fallu qu’il la sauve pour encore lui rajouter un poids en plus dans son sac déjà lourd de culpabilité, non vraiment elle était épuisé de tout ça.

Après un instant de silence, comme si il avait lu dans ses pensées, Downy lui demanda si elle connaissait Chuck, il le connaissait lui aussi ? Serena lui répondit une pointe de lassitude dans la voix, parler de Chuck l’affectait toujours beaucoup mais au point où ils en étaient autant lui raconter un peu ce qu’il en était, «  Chuck et moi on est sortis ensemble il y a 4 ans, si tu fais le calcul ca va ta paraitre étrange mais oui. Et il m’a laissé tombé l’année dernière parce que si tu es doué en maths, tu as pu voir que je n’étais pas majeure quand on était ensemble et donc nos parents s’en sont mêlés.. Enfin bon c’est une histoire à dormir debout. », elle avait finit sa phrase sur un sourire amusé, Downy avait mieux à faire que d’écouter l’interminable roman des aventures de Chuck et Serena. «  Tu le connais ? », ajouta-t-elle. Après tout c’était normal de lui poser la question, il l’avait appellé directement par son prénom.

C’est à ce moment là qu’elle repensa à cet autre homme avec Chuck, qui avait semblé tellement inquiet de l’état de Downy, l’inverse aussi d’ailleurs. Il devait même se soucier de lui en ce moment même. Elle réalisa tout à coup qu’elle les avaient vu s’embrasser plus tôt dans la soirée, c’était eux qu’elle avait regardé en se disant qu’ils avaient de la chance d’être heureux, eux au moins. Actionnant un bouton, elle redressa le dossier de son lit afin de mieux voir le jeune homme, «  Et toi donc ? Comment va l’élu de ton cœur ? », elle ne savait pas exactement ce qui liait les deux jeunes hommes, sous quel « nom » ils se désignaient, petit-ami ? Compagnon ? Alors elle avait préféré le nommer de la façon qu’elle considérait la plus juste parce qu’il était clair que Downy était attaché à cet homme, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure.

Serena. Serena qui apparemment savait parfaitement ce que la déprime et les bouteilles d'alcool voulaient dire malgré son jeune âge. Mais le sujet Chuck était maintenant là. Downy s'en mordait les doigts, d'avoir parlé de lui, alors qu'elle lui demandait « Tu le connais ? » Chuck. Downy se détourna du lavabo. Elle avait relevé le dos de son matelas, pour lui faire face correctement. Il vint s'asseoir sur le bord de son lit. Comment parler de Chuck avec les termes qui le définissaient dans son esprit ? Quelque chose en lui lui disait qu'elle était très attaché au Davis, d'une certaine façon. Il se mordit la lèvre inférieure. Chuck Davis avait été un de ces populaires qui prenaient finalement un malin plaisir à rabaisser les autres. Un ami de Braeden. Mais Downy, le gamin incompris, avait été enfermé dans un casier plus d'une fois. Inutile de dire qui avait fait ça. "Hum.. Oui." La réponse était venue. Un mot, amer. Le naturel taciturne de Downy le poussait souvent à réduire ses phrases à quelques mots. Il se protégeait. Protégeait ceux qui l'entouraient. Clarkson jeta un rapide coup d'oeil à Serena. Elle ne serait sûrement pas satisfaite d'une telle réponse. Mais.. mais là, il ne pouvait tout simplement pas. Downy était à fleur de peau. De toute façon, depuis son retour il y a quelques années de cela, aborder le mauvais sujet, c'était signer son arrêt de mort. Mort par noyade. Downy craquait pas souvent. Mais quand il se transformait en écluse, il faisait ça bien. Très bien. Un peu trop bien.

« Et toi donc ? Comment va l’élu de ton cœur ? » Le menton de Downy s'était mis à trembler imperceptiblement. L'élu de son coeur. Ce n'était pas difficile pour comprendre qu'elle faisait allusion à Braeden. Braeden. Ils s'étaient embrassés, il l'avait tiré du ventre du bateau. En cet instant, il ne savait pas ce qu'il faisait, où il était. Mais rien que de l'évoquer, ça le faisait lui manquer terriblement. "L'.. l'élu de mon coeur ?" Il reposa ses yeux sur elle. Il avait le regard quand même empli de surprise. "Je crois que j'ai tout fait foirer avec lui, mais bon..." Il avait baissé les yeux. Ils avaient de l'alcool dans le sang quand c'était arrivé, et puis il avait voulu le représenter à Chuck, il avait balancé une connerie, avait fuit dans le placard à balais, avait failli crever, et maintenant il était là. Peut-être que ça n'avait pas été réel, tout ça.. oh si seulement ça aurait pu..

Downy se massa les paupières. L'élu de son coeur. C'était ce qu'était Wilde. Il en était raide dingue. Et ne l'avait compris qu'il y a peu. "Braeden ne mérite pas un boulet comme moi." C'était ça. Il l'aimait, mais là, il ne pouvait tout simplement pas infliger ça à son frère d'armes. "Je.. Je crois que je j'en suis amoureux." Downy réprima un discret sanglot. Tomber dans le mélo devant une fille à peine majeure. Mais quel classe ! C'était sa faute, ou non. Mais ses nerfs étaient un peu trop fragiles pour résister sans problèmes à tout ça. Il n'avait suffi que trois années pour le réduire en miettes, le rendre instable, incapable de faire face à la vie. Il avait repris du poil de la bête, depuis tout ce temps. Mais se trahissait largement, alors qu'il pinçait les lèvres pour ne pas recommencer.

Downy & Serena

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Serena avait écouté Downy parler. Elle l’aimait vraiment bien , elle ne savait pas pourquoi mais elle se sentait en confiance en sa présence, alors qu’elle le connaissait depuis seulement quelques heures. Mais après tout, les catastrophes ça rapprochait, ce qui était un constat assez pathétique. C’était touchant mais à la fois tragique, Serena ne lui parlait que depuis quelques minutes, et elle avait déjà un peu cerné son personnage. Dans toute ses phrases, il se dénigrait sans cesse, ce qui était parfaitement controversé. Même si elle ne connaissait pas le dit Downy, elle ne pensait pas qu’il ait fait quelque chose de mal ou quoique ce soit, étant donné qu’il l’avait sauvé sur un bateau en train de couler, alors qu’il était lui-même blessé. Serena hocha la tête négativement alors que le jeune homme disait ne pas mériter Braeden, «  Un boulet ? Je ne te connais pas depuis longtemps, mais je peux te dire que tu es tous sauf un boulet. Tu es courageux, et tu te soucie des autres. », dit-elle un sourire réconfortant aux lèvres. La jeune fille était attendrit de voir Downy déclarer qu’il croyait aimer Braeden, elle aurait aimé que les choses soient aussi simples pour elle.

D’un nouveau hochement de tête entendu elle reprit, «  Je pense que tu en es sur. Et j’aimerais tellement pouvoir vivre la même chose. Mais comme je le disais tout est toujours trop compliqué, j’ai beau forcer la main, rien ne va jamais dans mon sens. », la jeune fille baissa les yeux pour fixer les perfusions sur ses poignets. Elle avait tout ce qu’elle voulait, elle avait toujours tout eu, jusqu’au poney quand elle était triste étant petite, au cabriolet flambant neuf quand elle avait obtenu son permis. Seulement voilà, la seule chose qu’elle voulait vraiment c’était Chuck, et elle ne pouvait pas l’avoir. Ils avaient forcé le destin, elle aurait pu éviter de se perdre dans le hall de cet hôtel, elle aurait pu en choisir un autre, elle aurait refusé gentiment l’aide de ce jeune homme poli et séduisant, il aurait remarqué qu’elle n’avait que 16 ans, ne l’aurait pas invité à déjeuner, elle serait repartie, fin de l’histoire. Mais le destin en avait décidé autrement et malgrès tout ce qu’elle pouvait dire elle ne regrettais rien. Pour couper court à ses pensées déprimantes, elle releva la tête vers Downy, «  Comment vous vous êtes rencontrés ? Si tu veux me le raconter bien sur. » Quitte à bavarder toute la nuit , autant parler de choses agréables non ? Histoire de dissiper tout l’aspect mélodramatique de la situation.

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« Un boulet ? Je ne te connais pas depuis longtemps, mais je peux te dire que tu es tous sauf un boulet. Tu es courageux, et tu te soucie des autres. » En cet instant, il y avait de quoi se demander qui était le plus adulte des deux. Qui s'occupait de l'autre. « Je pense que tu en es sur. Et j’aimerais tellement pouvoir vivre la même chose. Mais comme je le disais tout est toujours trop compliqué, j’ai beau forcer la main, rien ne va jamais dans mon sens. » Tout était toujours compliqué. Downy hocha la tête. Ou du moins essaya. Ce truc qui le bloquait commençait à relativement le gaver. Mais oui, tout était toujours trop compliqué. Downy s'était tu. Un moment passa. Downy regardait le mur de la chambre en face de lui, perdu dans ses pensées. Serena le tira de ses pensées. « Comment vous vous êtes rencontrés ? Si tu veux me le raconter bien sur. » Clarkson posa son regard sur elle, puis baissa les yeux. Leur histoire avait tout d'un film nul, d'une certaine façon. Downy se mordit la lèvre inférieure et se tritura les mains."Avec Braeden, on se connait depuis longtemps.." Ah ça, longtemps. Depuis l'adolescence. Mais à cette époque, ils étaient des opposés. Et c'était de vue qu'ils se connaissaient. Downy n'était pas populaire. Downy était le mec que les profs oubliaient parfois, dans le fond de la classe. Renfermé et discret. Pas forcément bon élève, mais passant souvent du temps à la bibliothèque. Le mec qu'on enfermait dans un casier.. Il avait encore du mal à se dire que Braeden avait fait ça. Avec Chuck. Au moins il avait une échappatoire et pouvait-il rejeter toute la faute sur Davis. Mais il ne fallait peut-être pas aborder ce sujet. Serena semblait le connaître. "On était dans la même classe au lycée.." Downy regarda autour de lui. Et puis, Downy s'était engagé. Et le jour de son anniversaire, alors que son unité en croisait une autre, il l'avait vu. Braeden. Il ne l'avait pas forcément reconnu sur le coup, mais ça lui avait fait un choc. Ils avaient discuté. Et puis leurs voix s'étaient séparées. "Après le lycée, une fois, on s'est tombés dessus.. à l'étranger... On s'est tombés dessus en Irak, nos unités s'étaient croisées." Downy avait hésité. Mais il avait besoin de vider son sac. Alors il avait décidé de dire la vérité. L'histoire vraie. "On s'est pas revu pendant des années.. Et puis en début d'année, je l'ai revu, à Detroit. J'ai cru revoir toute cette époque, ça m'a ébranlé. J'suis allé dans un bar le soir, pour oublier, alors que c'est pas mon genre.. Et il était là. Il est venu parler. Et on s'est de suite compris. On n'était plus les même qu'au lycée. On était des clones ou presque, c'était frappant.." Et puis l'amitié s'était forgée. Des frères d'armes. Des liens solides, comme ceux que l'on formait sur le front. Ils se comprenaient. Downy ne s'était plus senti seul face à ses cauchemars. "Et puis il y a eu le bus.. Son coma. Je l'ai veillé pendant deux mois. Mais je comprenais pas, quelque chose en moi avait changé, j'arrivais pas à le voir comme avant." Et il avait pleuré de joie à son réveil. Et il avait compris, alors que Hes l'emmenait en boîte, ce qu'il ressentait pour Braeden. "Et puis.. Et puis j'ai compris, et ce soir... T'as du voir ce qu'il s'est passé." Il esquissa un sourire et jeta un coup d'oeil à la jeune femme. Il n'était pas bon pour raconter les histoires. Il n'y avait que dans sa salle de classe qu'il arrivait réellement à parler librement, longtemps, sans s'emmêler les pinceaux ou faire une gaffe.

"Enfin voilà quoi." Downy déglutit. Il repensait à ce qu'elle avait dit. Lui, courageux ? Même au front, on ne lui avait jamais dit ça, après une mission risquée ou autre. Mais oui, il se souciait des autres. Il ne supportait pas de voir les gens souffrir. C'était à se demander comment il avait fait pour s'engager dans l'armée. Juste en mémoire de son père et de la tradition familiale. Une vraie grosse connerie, ça.

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Downy & Serena

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Tout cette histoire touchait beaucoup Serena. Non pas parce qu’elle était sentimentale ou quelque chose dans ces eaux là mais plutôt parce qu’ils avaient traversés tellement d’obstacles avant de pouvoir être ensemble. A côté de cette histoire-ci, son mélodrame avec Chuck passait pour un roman à l’eau de rose. La jeune fille se sentait stupide, de se plaindre, et de se mettre dans des états pareils, Chuck avait raison, son père aussi, elle n’était qu’une gamine, irresponsable et superficielle et qui ne pensait qu’a elle. Serena savait ce qu’elle devait faire, elle devrait libérer Chuck, quitte à lui dire qu’elle ne voulait plus le voir et qu’elle ne l’aimait pas, du moins plus maintenant, elle savait déjà à l’avance que cela lui arracherait la gorge. Il méritait d’avoir une vie heureuse avec une gentille petite femme raisonnable et posée, bien élevé et qui ne rigole pas trop fort. Serena sortit de ses pensées qui commençaient à lui faire monter les larmes aux yeux et regarda Downy avec un faible sourire, « Oui j’ai vu. C’est une belle histoire. Du moins, belle dans sa finalité, je continue de me dire que tu dois suivre ton cœur en premier lieu. ». Elle n’était pas douée pours les conseils amoureux, vu son expérience en la matière assez chaotique. Comme disait sa mère « Dos adevinos hay en Segura, el uno, experienca, y el otro, cordura » (Il y a deux devins assurés : l’expérience et la prudence), mais la plus la jeune fille y pensait et plus elle se disait que si elle avait été prudente elle n’aurait tout de même pas vécu tout ça. Mais elle aurait évité de provoquer un scandale familial et de briser le cœur de Nolan.

« J’aimerais beaucoup être sure comme toi. Je suis une gamine, je ne pense qu’a moi et la seule chose que je sais faire c’est créer des drames. Je fais toutes ces choses stupides et je ne sais même pas pourquoi.» Serena avait baissé la tête, on en avait encore eut la preuve ce soir, se retrouver source de conflit, se retrouver à boire plus que raison, faire une scène à Chuck et descendre à l’étage inférieur du bateau juste là où l’explosion à été la plus forte. Elle regarda sa jambe plâtrée, toujours en mini robe de soirée, assez classe comme dégaine, par contre celle-ci était ruinée et elle avait mit du temps à la choisir, mais maintenant elle s’en fichait complètement. Du moins Downy lui aussi était beau à voir dans son costume taché et déchiré par endroits. « On a vraiment pas eu de chance, hein ? Le pire c‘est qu’une demi-seconde avant l’explosion j‘allais ouvrir ton placard pour voir qui étais à l‘intérieur.» Serena joua légèrement avec le tuyau de sa perfusion, « Mais bon maintenant je le sais. », dit-elle en souriant légèrement, autant en plaisanter un peu, tant qu’a faire. C’était un événement tragique, et elle en était encore profondément choquée, rien que d’y penser lui donnait des frissons, l’eau, les cris… Une sensation d’angoisse envahit tout à coup la jeune espagnole, et ses mains se mirent à trembler, elle avait peur.

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© Childish Wings

'Cause you & I we were
born to die

ft. Serena

« Oui j’ai vu. C’est une belle histoire. Du moins, belle dans sa finalité, je continue de me dire que tu dois suivre ton cœur en premier lieu. » Il n'était pas doué pour les conseils en amour. Pour l'amour lui-même. C'était flagrant. « J’aimerais beaucoup être sure comme toi. Je suis une gamine, je ne pense qu’a moi et la seule chose que je sais faire c’est créer des drames. Je fais toutes ces choses stupides et je ne sais même pas pourquoi.» Downy releva les yeux. Non. Il avait longtemps eu l'impression d'être la même sorte de.. chose. Une machine à catastrophe ambulante. "Dis.. Dis pas ça." Downy déglutit. Il était un inadapté. Incapable. Mais il se soignait allait-on dire. Cette idée lui arracha un maigre sourire. Je suis pas doué de la vie mais je me soigne. Ils étaient bien, tout les deux. Le duo glamour de l'année. Petite robe et jambe plâtrée. Ça ressemblait presque à un nom de film. Ridicule. « On a vraiment pas eu de chance, hein ? Le pire c‘est qu’une demi-seconde avant l’explosion j‘allais ouvrir ton placard pour voir qui étais à l‘intérieur.» Elle jouait avec ses perfusions. Downy lui lança ce regard qui répondait bien. Oui, pas de chance. Jamais de chance. « Mais bon maintenant je le sais. » Il eut un sourire de ce genre, celui un peu gêné, résigné aussi. Il poussa un soupir. "Les explosions, ça crée des liens." Il avait reposé son regard sur elle. Il avait l'air désolé. Il aurait bien aimé rencontrer Serena dans d'autres circonstances. "Tu semblais très.. proche de Chuck quand même sur le bateau."

Peut-être qu'il venait encore de faire une gaffe, une bourde, de merder. Il se mordit la lèvre inférieure, détournant le regard. En même temps, que voulait-il ? Chuck et lui, c'était une longue histoire d'amour. Ils n'avaient pas réussi à évoluer par rapport au stade lycée. C'était une sorte de rivalité, une haine... Chuck avait encore cherché à le rabaisser, alors du coup il avait fait des conneries, ou plutôt dit. Et ensuite, il les avait faites. Voilà, il fallait rétablir l'ordre. Il avait répliqué à sa pic en se vantant de son passé de tueur dans l'armée, chose qu'il détestait, puis il avait fuit avec un bouteille de whisky.

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Downy & Serena

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« Tu semblais très… proche de Chuck quand même sur le bateau. », Serena avait sourit malgré la gêne apparente de son interlocuteur en face d’elle. Maintenant, elle commençait à cerner un peu le caractère de son nouvel ami. Soucieux de faire une gaffe ou de dire une bêtise, c’était assez prévenant de sa part. Elle avait un petit peu de mal à imaginer Downy dans un milieu aussi dur qu’était l’armée, il avait l’air tellement gentil, doux et, comment dire, pacifique ? Oui, elle imaginait mal le fait que la personne qui l’avait sauvé sur le bateau avait déjà ôté la vie à quelqu’un de sang froid. Elle regarda Downy d’un œil triste lorsqu’elle se concentra à nouveau sur la question qu’il lui avait posé. Proche du Chuck ? Non, ils étaient maintenant à des kilomètres l’un de l’autre. Et elle s’accrochait de toute ses forces à lui, et à chaque fois qu’elle y parvenait presque, elle se retrouvait à nouveau expédiée encore plus loin. Une larme coula sur sa joue, elle ne pouvait pas se retenir, c’était plus fort qu’elle. Elle redevenait émotive comme une petite enfant lorsque l’on lui parlait de Chuck. De sa main libre, elle sécha ses larmes, qui coulaient toute seules dorénavant. Serena baissa la tête, elle se sentait stupide de se montrer ainsi devant Downy, elle avait l’impression de se donner en spectacle. « Désolée. », dit-elle quelques trémolos dans la voix. « Je…je ne sais pas ce qu’il fait avec moi. » Non, elle ne voulait pas qu’on la plaigne, mais elle avait besoin de vider son sac. «  Il me fais les yeux doux, me repousse quand je veux d‘avantage, reviens vers moi par la suite. Je perd la tête, et je ne sais pas quoi faire. ».

Serena s’était laissée tomber sur son oreiller. Elle avait remarqué la mine renfrognée du brun lorsqu’elle avait prononcé le nom de Chuck. Il ne devait pas avoir bon souvenir de lui, elle s’en doutait un peu, si en plus de cela elle ajoutait la réponse évasive qu’il lui avait donné tout à l’heure. Serena fixait le plafond de la chambre, le regard vide et les sourcils froncés. « Downy, tu ne l’apprécie pas beaucoup, je me trompe ? » Elle savait très bien qu’elle s’aventurait sur un terrain glissant, mais puisqu’ils étaient dans la confidence… La jeune fille commençait à sentir la fatigue venir tout doucement mais elle avait un peu peur toute seule. Peur de fermer les yeux.

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SERENA ► Cause you & I we were born to die.

Des mots, des maux. Que Downy comprenait à merveille. Il fallait croire que les déceptions, les coeurs brisés et les vieux fantômes venus vous hanter, c'était sa spécialité. Il préférait se taire. Oui, une bourde et tout pouvait s'écrouler. C'était dur d'imaginer ce grand-gamin abattant méthodiquement ceux qu'on lui disait de tuer. Lui, le gamin sensible. Oui, lui. D'ailleurs, lui-même se disait souvent que l'armée n'avait jamais été faite pour lui. Et c'était bien vrai. Mais quand les larmes étaient montées aux yeux de Serena, Downy avait eu un simple réflexe. La prendre dans ses bras. Il avait appris à apprécier ou non la jeune génération. Et avait des réflexes très protecteurs parfois. Lui qui aurait tellement eu besoin qu'on s'occupe de lui. Qu'on lui dise que tout irait toujours bien, des mensonges, pour le calmer quand il faisait des angoisses nocturnes. Il était pire qu'un gosse sur ce point. Mais, en même temps, Downy était un gosse. Dans son élan d'émancipation, il s'était coupé les ailes, s'était écrasé par terre, et n'avait pas terminé la course à l'âge adulte. D'une certaine façon, il n'avait pas terminé sa tendre jeunesse qu'il avait été propulsé dans le monde des grands. « T'inquiètes pas Serena, t'inquiètes pas... Il est juste un peu trop indécis... » Oui, la bonne volonté réussissait même à faire Downy chuchoter des mots "gentils" pour la pomme de Chuck. Mais il avait serré les dents en disant ça. Alors quand Serena lui demanda, très simplement, si il ne l'appréciait pas, Downy eut l'impression qu'il se crispait contre sa volonté même. Non, c'était loin d'être l'amour fou entre eux deux....

FLASHBACK ► Downy's adolescence.

« Hey Clarkson ! » Downy enfonça un peu plus les poings dans les poches de sa veste. Et il ne répondit rien. Des abrutis, ils étaient tous des abrutis. « Clarkson, t'es pas drôle ! T'as perdu ta langue ? » Quelques rires suivirent ces mots. Une main se posa sur son épaule, et là, ce fut trop, et Downy se retourna vivement. « Foutez moi la paix putain ! » La cloche qui annonçait le début des cours sonna. À temps, juste avant que l'autre ne réponde. Downy fonça vers la salle de bio, frustré. Il était le loser, le rat de bibliothèque dont on se moquait. L'amitié de Jaymes et la protection inopinée de Juliette n'y feraient rien. Il s'installa au fond, bien au fond, et les regarda, sourires aux lèvres, s'asseoir et occuper toute la rangée du début. Il poussa un soupir et ferma les yeux. Putain de vie de merde.

« Hey Clarkson ! » Downy n'eut pas le temps de se retourner, de réagir, de rien du tout. On ouvrait une porte de casier. Et on le poussait dedans. Downy fourra quelques coups de pieds. Mais le combat n'était pas équitable. Ils étaient deux, il était seul. Deux ? Chuck, et Braeden. Populaires et tout permis. Downy se débattait encore mais ils refermaient la porte du casier quand un surveillant pointa le bout de son nez à l'angle du couloir. Ils claquèrent la porte et partirent en courant. Downy, coincé dans le casier, donna quand même des coups de pieds dans la plaque de métal. Le surveillant vint lui ouvrir et l'aida à sortir de ce truc. Downy se massa l'épaule, regardant dans la direction où ils s'étaient évanouis. Abrutis.

SERENA ► Cause you & I we were born to die.

« Non. On peut dire ça. » Il ne s'était étendu. Trop de mauvais souvenirs. Et puis, souvent, Braeden y était, persécuteur aux côtés de Chuck. Wilde avait changé, l'armée lui avait remis les idées en place sur ce point. Et Clarkson n'arrivait pas à lui en vouloir. Chuck, c'était autre chose. Il n'avait pas vraiment changé depuis l'époque, et c'était sur lui que le cerveau du brun rejetait la cause puisqu'il dédouanait Braeden. « En même temps, j'aimais pas grand monde quand j'étais gosse. » C'était plus une remarque pour lui-même. Mais elle était sortie d'entre ses lèvres toute seule.

Ils étaient là, toujours dans l’obscurité oppressante de cette chambre d’hôpital. Deux âmes esseulées et perdues qui se lamentaient sur leur sort. Elle aurait pu continuer à parler de Chuck ou de ses malheurs, mais il était tard, et elle était fatiguée d’en parler. Ses déboires étaient dérisoires comparé à certains, et qui était-elle pour se permettre de se plaindre alors que d’autres avaient vécu des choses beaucoup plus horribles, comme Downy par exemple. Alors elle se laissa aller difficilement, s’appuyant sur l’épaule non blessée de son ami. Un ami de catastrophe, une étrange amitiée pour le coup. Downy avait une grande bontée en lui, il était attentionné et elle nota que malgré le fait qu’il n’appréciait pas du tout Chuck Davis, il lui glissa tout de même quelques mots réconfortants. Elle doutait être capable de faire la même chose, parce que s’il y avait bien un défaut dans lequel Serena excellait, c’était la rancune. Deux éclopés de la vie, trouvant un certain réconfort l’un chez l’autre, deux parfaits inconnus il y avait à peine quelques heures, dont le hasard et la malchance les avaient fait tristement se rencontrer au beau milieu d’une catastrophe qui resterait sûrement ancrée dans leur mémoire.

Terminé & verrouillé