Chuck sentit quelqu'un lui tirer le bras pour le forcer à se relever, mais il mit quelques secondes à comprendre de qui il s'agissait. Braeden. Il secoua vivement la tête, histoire d'essayer de se remettre les idées en place. Tout autour de lui était flou et paraissait surréaliste, il n'arrivait pas à remettre entièrement les pieds sur Terre. Sa tête tournait et lui faisait mal, il n'entendait que faiblement la voix de son meilleur ami et tous les bruits autour de lui étaient étouffés. Il posa sa main à l'arrière de son crâne et sentit un liquide chaud, quand il amena sa main devant son visage, elle était rouge. Il jura et essaya d'avancer, mais il titubait à moitié. Il allait falloir qu'il se reprenne et vite, le bateau commençait à pencher. La partie du bateau sur lequel ils se trouvaient était percée des deux côtés et elle commençait à couler à pic. Ils se trouvaient déjà à 20° degré au moins et Chuck eut heureusement la présence d'esprit d'attraper les premiers objets pointus qu'il trouva - en l'occurrence un couteau de cuisine qui avait du glisser jusqu'ici ainsi qu'un tournevis qui devait venir tout droit de la salle des moteurs. Il fallait qu'ils remontent le plus haut possible pour arriver à l'air libre avant que le bateau ne commence à couler à 90°, sinon ils allaient rester coincés à l'intérieur de l'épave et plongés sous l'eau, et là, pour s'en sortir...

Il vérifia que Braeden avait lui aussi réussi à attraper quelque chose qui pourrait plus tard lui servir de prise. "Braeden faut qu'on se bouge !" Cria-t-il en direction de son meilleur ami en sentant le bateau commencer à pencher de plus en plus. Il fallait qu'ils profitent de l'inclinaison relativement faible du bateau pour remonter le plus possible. Sa tête et sa cheville lui faisaient un mal de chien, heureusement tout son corps était boosté par l'adrénaline, l'instinct de survie était quand même une chose merveilleuse, et surtout très puissante. Sans compter que l'idée de ne plus jamais revoir Serena l'aidait à trouver une motivation supplémentaire, il n'était pas question qu'il meurt ce soir, il refusait d'en rester là. Il se pencha en avant le plus possible pour essayer de garder l'équilibre et commença péniblement l'ascension.

Constance venait de sauver la vie de son amie, mais ce n’était toujours pas gagnée. Elle regardait autour d’elle avec peine, elle avait la moitié du corps totalement mouillé, accompagné d’une touche de poussière et de fumée. Elle passa une main dans la suie de son visage et avança pour rejoindre son amie avec un faible sourire, elle lui tendit le bras de manière à l’aider. Constance lui fit un petit sourire suite à ses paroles. « Ouais, je vais bien et toi ? Maintenant, il faut trouver un moyen de s’en sortir ! » Lança t-elle rapidement. Elle regardait le tas de blessé sur cette partie du bateau, elle ne voulait pas couler non plus. Au moins, les secours commencaient à arriver, elle voyait une hélicoptère dans le ciel et les lumières sur la terre ferme. C’est à ce moment qu’elle vit Lyam, le riche héritier qui avait fait une chute après avoir sauvée une innocente. Elle s’approcha et lui hurla. « Tu vas bien toi ? »

Le richissime garçon hurlait à Dean qu'ils ne devaient pas rester là, qu'il devait bouger au plus vite s'ils ne voulaient pas périr dans ce bateau. Voyant bien que la jeune femme ne bougeait pas d'un poil, il lui aggripa fermement le bras et pris sa course vers la piste, ce qui fut une très mauvaise idée. La partie du bateau d'où ils se trouvaient se détacha de l'autre et partit à la dérive. Du même coup, une femme aux cheveux bruns, à première vue, fut presque écraser par une grosse emplie, des morts gisaient autant sur le ''navire'' que dans l'eau glaciale, des cris venaient de partout et des survivant suppliait Dieu pour obtenir de l'aide. Un scène d'horreur quoi. Ne regardant pas où il marchait, Lyam trébucha sur un cadavre à moitié démembrer surement à cause de l'explosion. Il ne peu jeté un coup d'oeil, de peur d'avoir cette image en tête qui le hanterait pour le restant de sa vie. Gelé jusqu'aux os mais encore capable de bouger grâce à l'adrénaline qui lui passait dans le corps, il se remit sur ses deux pieds, tenant toujours fermement Dean. La même femme qui avait presque trouvé la mort à cause d'une emplie vien vers eux et demanda si le jeune homme allait bien. Ouais ça vaaa... Il faut immédiatement déguerpir d'ici avant de finir comme tous les autres. Dit-il, faisait allusion à tous les morts qui les entouraient. Au dessus des quatre jeunes gens, un hélicoptère les éclairaient. Pour mieux se faire voir, Hurringhton agitait les bras, signifiant qu'il était vivant et qu'il avait besoin d'aide. Par chance, un hélicoptère les vit et tendit pour eux une échelle. Les femmes d'abords. Cria William, non pour faire gentleman, mais pour assurer qu’il ne laissait personne derrière. Sous la carapace macho et séducteur se trouvait un coeur tendre. Allez allez on se dépêche de grimper mes jolies ! Ça commence à être de plus en plus risquer d'être ici.

La situation était affreuse. Heureusement que Constance était là car Haley n’aurait peut-être pas pu survivre à une telle catastrophe. Elle n’en croyait pas ses yeux mais fini l’épisode du stand by pour réaliser, il fallait agir. Que faire aussi ? La belle n’en avait aucune idée. Elle regarda sa chère amie qui était trempée. Elle devait avoir froid avec la nuit tombée. Même si c’était l’été. Elle avait tant de courage. Elle disait même aller bien. Hal’ l’admirait encore plus. Ce qu’elle aimerait avoir le quart de son courage, de sa joie de vivre et de son bagou.

- On va dire ça. Constance … Merci ! Je n’sais pas ce qu’on peut faire pour s’en sortir. Regarde tout ces gens… Elle marqua une pause avant d'enchaîner : Regarde ! Regarde ! Les secours arrivent je crois … La blondinette était en train de parler à un homme que son amie ne connaissait absolument pas.

Vivian passa une main dans sa chevelure rousse, mais très sale et rempli de fumée. La belle coiffure comme la robe qu’elle portait ne ressemblait plus à grand-chose. La dame ne savait pas comment réagir face à la perte de connaissance de sa fille unique. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait réellement, mais elle posa une main sur sa joue pour tenter de voir si elle allait. Viv n’avait pas vraiment de connaissance en médecine, mais elle voyait bien que cette perte de connaissance n’était pas à prendre à la légère. Elle regardait la femme en hauteur et lui dit. « Elle ne va pas bien ! » Soudainement, des pompiers arrivèrent, ils détachèrent la jeune femme avec délicatesse dans les airs, mais soudainement, Leslee se mit à convulser, Vivian se mit à hurler de toutes ses forces et également à pleurer, elle tentait de retenir sa fille, mais elle faisait une attaque. « Oh mon dieu, Leslee !! Ma puce !! » La grande femme ne pouvait rien faire, elle paniquait, son cœur battait à tout allure. « J’ai besoin d’aide ! »

Tout se passa plutôt vite, Ana était concentrée sur Serena et sur le fait qu'il ne fallait pas qu'elle ferme les yeux. Du coup, elle ne se rendait pas compte de l'état de Downy, et avec les cris autour d'eux, elle ne l'avait pas entendu commencer sa phrase. Puis, tout à coup, un autre bruit s'ajouta en arrière plan et elle leva les yeux. Des secours, ils allaient être sauvés. Mais elle ne voyait pas Chuck, ni Wilde, personne, elle était vraiment très inquiète. Ce fut la main de Serena qui la ramena à la réalité. Et lorsqu'elle cria, Ana se traita d'idiote, elle n'avait pas tellement prêté attention à l'état de Clarkson, il lui avait semblé être en meilleur état que Serena, elle était stupide et s'en voulait. Elle regarda Downy et se rendit compte qu'il était par terre, allongé. Oh non non non, il ne fallait pas qu'il perde connaissance. Ana risquait de se retrouver avec deux personnes inconscientes sur les bras et de commencer à vraiment s'affoler, même si les secours arrivaient. Elle s'approcha de Downy, l'appela plusieurs fois, le secoua un peu puis, en désespoir de cause, commença à le gifler. Ça sembla fonctionner, car Downy bougea un peu. Elle lui prit la main et commença à parler."Downy, tu m'entends? Il ne faut pas que tu sois inconscient, tu as entendu les hélices de l'hélico? Les secours arrivent. Serre moi la main si tu m'entends, s'il te plait." Elle eut peur un instant, mais la réaction vint et elle continua. "Je crois savoir ce que tu voulais faire, tu t'inquiètes pour Wilde, c'est normal, moi aussi je m'inquiète pour Chuck et Braeden, mais je m'inquiète aussi pour vous deux et franchement, tu n'es pas en état. Qu'est-ce qui se passait si tu allais les retrouver mais que tu t’effondrais? Tu n'es même pas sur de pouvoir les atteindre. Ils m'ont demandé de veiller sur vous deux. Moi aussi je voudrais y aller, mais je ne peux pas vous laisser seuls." Anastasia pensait toutes ces phrases, surtout la dernière. Elle voulait y aller, s'assurer qu'ils n'étaient pas en si grand danger et pouvoir aller les aider s'ils en avaient besoin. Elle aurait voulu pouvoir faire ce qu'avait fait Downy -ce qu'il voulait faire- les laisser là et aller où elle voulait mais elle ne pouvait pas. Elle resta entre les deux, vérifiant leur état et étant terrifiée pour Chuck, Braeden et tous les autres. "Si l'un de vous a besoin de quelque chose, ou sent qu'il va encore moins bien, une nouvelle douleur ou quelque chose, vous devez me le dire." Elle n'avait trouvé que ça à dire, mais ne savait pas vraiment quoi faire, son esprit étant parti près de Braeden et Chuck, elle marmonna "Pourquoi c'est toujours moi qui doit être responsable?" Elle regardait Downy et Serena, inquiète, quand quelqu'un la bouscula en frappant son bras gauche. Elle cria et se mit à genou. L'état de son bras était bien plus grave que ce qu'elle n'avait pensé, il était peut être même cassé. Elle se tue et tenta de faire bonne figure, puis regarda les deux autres blessés en souriant "Ça va, je vais bien." Mais son sourire se transforma en grimace et elle souffrait, cependant elle ne voulait pas les inquiéter encore plus.

Il avait la forte impression d'être enfoncé dans de la ouate. Il eut la légère impression de percevoir son nom prononçait par voix humaine. On voulait l'extirper de son matelas, de son monde où le bruit et le chaos s'étaient évaporés. Où même ces hélicoptères s'étaient tus et le laissaient en paix. Plus besoin d'endurer leur bruit qui lui rappelait beaucoup de choses. Beaucoup trop... Il se prit la première baffe et ne réagit pas directement mais une ou deux suivirent il se crispa et bougea, un petit peu. "Downy, tu m'entends? Il ne faut pas que tu sois inconscient, tu as entendu les hélices de l'hélico? Les secours arrivent. Serre moi la main si tu m'entends, s'il te plait." On lui avait pris la main. Cette voix, c'était celle d'Ana. Et en un instant, Downy retomba de son nuage, revint à la réalité, même si c'était très dur. Il serra sa main. Oh oui, il avait entendu. Il battait des paupières mais son regard ne se fixait sur rien. Il n'avait pas encore exactement émergé, visiblement. "Je crois savoir ce que tu voulais faire, tu t'inquiètes pour Wilde, c'est normal, moi aussi je m'inquiète pour Chuck et Braeden, mais je m'inquiète aussi pour vous deux et franchement, tu n'es pas en état. Qu'est-ce qui se passait si tu allais les retrouver mais que tu t’effondrais? Tu n'es même pas sur de pouvoir les atteindre. Ils m'ont demandé de veiller sur vous deux. Moi aussi je voudrais y aller, mais je ne peux pas vous laisser seuls." Son regard chocolaté s'était rivé sur le visage d'Anastasia. Sincérité. C'était tout ce qu'il en tirait. Il avait encore voulu jouer au héros. Avant de se rendre compte qu'il ne savait pas voler et qu'une cape ne l'aiderait pas, il s'était rétamé. Downy referma les yeux ce qui lui parut un instant. Il avait mal à la tête. Avait du mal à se concentrer. Trop de choses, trop d'informations. Quand il rouvrit les paupières, ses yeux tombèrent sur une Ana à genoux. La souffrance se lisait sur son visage. Il n'avait pas entendu ses paroles. Sans importance. Superman revenait à la charge. "Ana..." Voix rocailleuse. Il commençait à se mettre sur ses coudes mais rien que ces gestes lui donnaient l'impression d'avoir un marteau-piqueur dans le crâne. Mais il commençait à être très fort, en oublie de la douleur. Il y avait besoin, d'ailleurs. "Ana, si tu viens de dire que t'allais bien, je me moque ouvertement de toi, tu vas voir." Sourire maladroit. Downy arrivait à tenter de dédramatiser même quand c'était la fin d'un monde.

Soudainement, tandis que les peurs étaient bien plus présentes que le reste, un hélicoptère s’approcha du morceau détaché du bateau. Constance observa un jeune homme s’approcher d’elle, accompagnée d’une autre survivante. Constance lui fit un petit sourire et regarda l’hélicoptère s’approcher d’eux. Elle hocha la tête au blondinet et dit en hurlant. « Ouais des secours, il faut monter, vite allons y ! » Et les quatre autres courirent jusqu’à l’échelle qu’on venait de lancer, Dean passa en premier, suivit de Haley et Constance. Elle regarda le blondinet et dit. « Merci, c’est bien de faire le gentlemen même en état de panique. » Elle fit un petit rire rapide et monta, mais soudainement en montant, la corde se mit à bouger face au vent et la première qui montait toujours, Dean, se détacha de la corde et tomba droit sur le groupe, Constance serra la corde et s’agrippa rapidement à Haley pour ne pas qu’elle tombe, mais malheureusement, Dean ne fit pas long feu, elle tomba droit dans les débris, c’était la fin pour elle. Constance hurla un petit peu et dit. « C’est fini pour elle, montez ! »

Franchement ça n’avait pas l’air de fonctionner son truc…personne encore ne l’avait remarqué; ce que ça pouvait faire chier! D’un trait Autumn arrêta de bouger. Elle venait d’entendre quelque chose; un bruit autre que les cris et les pleurs de tous ces gens affolés… c’était mécanique, un peu comme un avion…oui c’était ça, un hélico! La brunette sourit, évidemment ce n’était pas le moment de montrer sa joie de vivre, seulement de savoir qu’ils seraient bientôt sains et saufs lui redonna un second souffle. D’un geste habile, Autumn accrocha de nouveau son appareil à son cou puis cria de toutes ses forces à l’aide, forcément quelqu’un des secours finiraient par l’entendre un jour ou l’autre! Tout en criant, elle jeta un coup d’œil à son appareil photo, se tenant toujours de l’autre main, qui commençait à faiblir, par la nappe blanche qui avait servie à couvrir une table, quelques minutes auparavant. Il lui fallait trouver une solution avant que toute sa force ne lui lâche finalement.

- Constance regarde ! C’est les secours. Constance. On va être sauvé. La jolie brune avait tellement peur ici. Elle ne savait pas si elle et son amie tiendraient longtemps dans ce chao. Le paysage se décomposait comme tout ce qui se trouvait autours. Une apocalypse. Plus rien n’était aussi beau qu’au début de la soirée. La mort, la peur, tout ça régnait dans l’atmosphère maintenant. C’était d’une affreuseté.

Haley était heureuse de voir cet hélicoptère. Sa joie transparaissait. Sa voix était pleine d’espoir et son regard beaucoup moins crispé. Enfin, ce cauchemar se terminerait. Elle restait prudente tout de même. La belle criait ceci à Constance. Elle se répétait tellement elle était enjouée. Son amie était en train de parler à un blondinet méconnue de Hal’. Elle n’osait les déranger. Tous allèrent vers une échelle que les secours avaient lancé pour les sauver de cet enfer. Pas le temps de réfléchir. La brunette entendit ce que dit la belle Constance au jeune homme et elle ne put s’empêcher de rire aussi. La suite fit moins sourire … Tout empirait. La brune paniqua. Elle hurla même.

- Constance, je peux pas!

J'e m'en voudrais de ne pas vous avoir laisser passer et qu'il vous arrive quelque chose. Cria Lyam à la brunette qui le remerciait d'être gentlemen même en temps que crise. IL laissa donc passer Dean, suivi des deux jeunes femme et il se lança à son tour. L'échelle tanguait de plus en plus, mais le jeune homme n'avait nul autre que le choix de rester calme et posé ; il avait quand même la vie de trois femmes à sauvé. Mais voilà qu'il vit Dean se détacher de la corde et finir dans le tas de débris et de corps inanimé. Oh merde ! Lâcha le richissime. Bien qu'il ne l'aimait guère comme un fou, cela lui fit un pincement au coeur de voir cette jeune femme morte. Tout de suite, il du se concentré sur les deux femmes qu'il devait protégé (ce n'est pas don rôle en tant qu'homme ?!) L'une d'elle se mit à paniquée et criée à Constance, qui devait être visiblement l'autre brunette, qu'elle ne pouvais pas. Je ne veux pas que tu es peur, lui hurla t-il, mais à moins que tu veuilles mourir, il faudrait que tu bouge. ET VIITE !

Elle était trempée mais les seuls responsables étaient l'eau qui menaçait de les submerger et la sueur. Elle avait rarement fourni autant d'efforts que pour ses accouchements. Chaque geste la ramenait sans cesse à la douleur qui avait pris son bas ventre. Pour éviter de sombrer dans l’inconscience, elle fixa son attention sur la voix de son amie. Elle lui affirmait qu'elle n'avait rien mais il ne lui en tint pas rigueur, quand bien même ce fusse faux. Elle aussi semblait bien mal en point mais là encore, il était difficile de trouver la force de parler pour tenter de la contredire. Elle espérait en tout cas que sa confiance soit bien placée. Pendant un instant, elle se dit que si elle ne tenait pas assez longtemps, la jeune femme aurait une chance d'être sauvée. Elle était blessée mais semblait tout de même plus en état qu'elle, à moins qu'elle ne se trompe. A cet instant pourtant, elle la trouvait bien meilleure comédienne qu'elle.
Elle avait beau s'en détourner sa propre situation la paniqua. Elle ne supportait pas l'idée qu'il ait pu arriver quelque chose à son bébé. Sa voix le trahissait d'ailleurs assez bien et malgré ses supplications mentales à son enfant, elle sentait la vérité implacable s'insinua dans ses pores. Elle se refusa pourtant à le croire, à croire les mots de Joan. Non, ça ne pouvait pas être vrai ! Elle se retint de paniquer de laisser filer ses pensées dans cette voie. Elle devait tenir, au moins pour lui. Il devait être sauvé, même au prix de son existence. Non, elle ne pouvait pas avoir tué son bébé, avoir tué un enfant qui n'avait pas encore l'opportunité de connaître le monde. Elle tentait de se murer dans son idée quand elle fut perturbée par quelque chose. De l'eau. Elle lâcha le regard de Joan pour lever la tête. Est-ce que cette partie du bateau était déjà en train de couler ? Elle ne vit pourtant aucune fuite. D'un regard surpris, elle tenta de voir d'où cela pouvait prévenir puis avec un geste vers sa joue, elle nota finalement son origine. Ce qui coulait sur sa joue n'était pas de l'eau, c'était une larme. Saoirse regarda sa main avec horreur. Comment cela pouvait-il être possible ? Avait-elle pleuré ? Non, bien sur que non. Elle avait cessé de pleurer, depuis des années, depuis le jour où elle entrait dans cette secte, depuis le jour où elle avait du vivre comme chaque instant était le dernier, depuis cette première nuit seule en forêt à dix ans pour apprendre à survivre en milieu hostile, depuis le jour où elle avait fait le deuil de son enfance. Elle n'avait pas pleuré à l'annonce qu'elle devrait apprendre à tuer, ni même, ni même, non elle n'avait pas non plus pleuré pour son mariage forcé. Rien, rien de tout ça, alors pourquoi, comment ?
Elle ne verrait jamais ses enfants grandir, aucun d'entre eux. Tout juste, si elle connaissait leurs prénoms. Elle se refusait à s'y attacher, cela faisait partie du marché. Neuf mois, rien de plus. Ils n'étaient pas les siens. Elle leur donnait juste la vie. Non, pas pour ça, pas pour lui. Est-ce ... est-ce qu'elle avait échoué ? Échoué. En état de choc, elle nota à peine que Joan essayait de la porter pour la trainer sur le pont. Elle ne pensait plus qu'à ce qu'elle avait fait. Elle avait tué un enfant. Le sien. Elle était pire que tous ces types à qui elle vendait des armes, pire que tous ces monstres qui ... encore un blanc. Comme le reste de sa mémoire. Elle avait effacé cette partie de sa vie, transformé en lointain souvenir. Une nouvelle larme coula sur sa joue. Retombant au sol aux pieds de Joan, elle se mit à pleurer. Vraiment. Elle ne fit rien pour retenir ses larmes, laissant les vannes s'ouvrir. Plus rien, plus rien d'autre ne lui venait à l'esprit. Pas même sa survie. Notant toutefois la présence de Joan, elle tourna son regard vers elle.

- Laisse-moi. Laisse-moi là, Joan. Tu as toute la vie devant toi. J'ai vu comment il te regardait, ne le laisse pas partir. Tu as encore quelqu'un. Vas-y ! Sauve-toi ! Sauve-toi.

Elle se laissa s'effondrer sur le sol trempé et ferma les yeux. Mourir. Peut être. Ce serait au destin de décider. Elle en tout cas n'avait plus ne serait-ce que la force physique pour tenter une ascension sur le pont.

Espérer rester en vie? Une utopie. Joan sentait bien que la vie de Sao' ne tenait qu'à un fil, en ce qui concernait son énième enfant, la tueuse était quasiment certaine qu'il n'y avait plus grand chose à espérer. Garder le cap, voilà ce qu'elle devait faire, tenter de rester aux côtés de son amie jusqu'à ce que les secours arrivent. Enfin, si elle le pouvait, le bateau tanguant étrangement depuis quelques minutes. S'il ne tenait plus bon, Joan ne donnait guère cher de leurs peaux, elle pouvant à peine marcher avec sa jambe et Saoirse en proie à la fausse couche. La peur de Joan ne faisait que grandir alors qu'elle sentait que sa deuxième jambe lui faisait défaut, elle ne pouvait plus aller plus loin. Les deux femmes étaient reléguées dans cet étage inférieur, à quelques mètres du pont, la porte devant leurs yeux à quelques mètres. Attendre la mort, attendre le dernier souffle, les pensées de Joan commençaient à devenir clairement pessimistes sur leur sort.
Son amie finit par tomber à ses pieds, Joan fut entraînée dans sa chute et resta assise au sol alors que Sao lui commandait de continuer et de l'abandonner ici à une mort certaine, maintenant que le bateau était à deux doigts de couler. Kellers se retourna vers Sao, le souffle court avant de regarder à nouveau la porte plus loin, une larme coulant sur sa joue.

Je ne peux pas continuer Sao', je n'ai plus de force. On va devoir attendre, en espérant que ce soit les secours qui arrivent en premier et non les fins fonds de la rivière... Je suis désolée Sao', encore plus désolée pour ton enfant et pour ne pas avoir pu te sauver...

Par chance pour la brunette, une équipe de secouriste était présent sur le bateau maintenant, avec délicatesse, JJ se fit extirper de ce câble à temps, ce qui lui donna la chance de rejoindre la terre ferme, enfin celle du bateau. Les secouristes lui demandèrent d’entrer dans le bateau voisin qui était là pour rassembler le plus de gens possible, mais la lieutenante refusa. Elle devait aller retrouver sa petite amie. Ainsi, Jane et deux ambulanciers s’approchèrent de l’endroit où se situait sa copine. Jane se jeta littéralement au sol, toucha la main de Leslee et hurla. « Putain de merde, Cupcake, réveille ! » Elle laissa tout de même les ambulanciers la regarder. Ils l’installèrent dans une civière et Jane observa Vivian. « Venez, il faut l’accompagner jusque là ! » Et c’est à ce moment que Jane prit chemin sur le pont qui amenait le reste du bateau et l’autre de secours. Elle était totalement inquiète. Leslee n’avait rien eue mise à part sa chute, pourquoi convulsait-elle ainsi ?

Les secours ont finalement réussis à sortir les passagers de là, cette fête, qui avait semblé si parfaite au départ aura finalement terminée en véritable cauchemar. Il y a eu beaucoup de morts et de blessés lors de cet impact et personne n'oubliera cette fête.

HAPPY FOUR OF JULY EVERYBODY !