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 HESTHER ❝ never let me go.

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HESTHER ❝ never let me go. Empty
MessageSujet: HESTHER ❝ never let me go. HESTHER ❝ never let me go. EmptyMar 11 Sep 2012 - 13:38

❝ never let me go.
Downy et Hesther

« THERE ARE LIES WE HAVE TO TELL. THERE ARE TRUTHS WE CAN’T DENY. »



Retourner à Paris avec Braeden. Apprendre à jouer du piano. Aller voir la famille de Steve. Et celle de Thomas. Et celle d'Andrew. Et celle de Jamie... Et s'excuser, faire leur deuil pour de bon. Assumer complètement ce qu'il avait fait. Élever un enfant. Avec Braeden, si possible. Et se marier avec lui si le monde les laissait faire. Acheter une voiture. Aller sur la tombe de ses parents, et leur dire ce qu'il n'avait jamais dit. Jouer un morceau de Gainsbourg, un jour, avec Braeden. Foutre à la casse son scooter.

La liste mentale de Downy faisait encore des pages et des pages. Des petites, des grandes choses qu'il voulait faire avant de crever. Avant de s'effacer pour de bon. Les écouteurs enfoncés dans les oreilles, il dodelinait légèrement de la tête sur une chanson de U2. Sa vie s'était enfin calmée. Même ses cauchemars. Il ne cauchemardait plus autant qu'avant. Avoir Braeden à ses côtés le soignait chaque jour un peu plus. Et il commençait, oui, il commençait à assumer ses erreurs, son passé, ces choses qui faisaient tant de mal à dire. Downy ne jeta qu'un rapide coup d'oeil avant de traverser la rue, en sortant du lycée. Trop bref. Trop rapide. Le conducteur de la voiture le remarqua au dernier instant, et tenta de piler. En vain, ses freins venaient de lâcher. Alors la voiture percuta Clarkson de plein fouet. Il s'écrasa puis roula sur le pare-brise, avant d’atterrir sur la chaussée. Le silence se fit. Silence de plomb. Silence de mort. Les quelques personnes présentent s'étaient détournées de leurs petites vies et regardaient la scène avec des yeux ronds. Le jeune professeur d'histoire-géo, au sol, le regard dans le vague, qui décrocha et ferma les yeux. Le conducteur, inconscient à cause du choc, assis derrière son volant.

Nous étions le 14 septembre 2012, il était 16 heures 32. Le téléphone sonna chez les pompiers de Detroit.

« Putain vite ! » « On.. On le perd ! » « Merde ! » « Okey, les gars on arrive, partez préparer les électrochocs ! » « Non non non non non ! » « Putaiiiiin faut pas qu'il lâche maintenant quoi ! » « Okey, balancez, on le perd ! »
Le corps de Downy s'arc-bouta. Une fois. Deux fois. Trois fois. Dans sa cage thoracique, son petit cœur se contracta faiblement. Une fois. Deux fois. Trois fois. Sur électrocardiogramme, un pic apparut. Une fois. Deux fois. Trois fois. Quatre fois. Les médecins urgentistes se regardèrent. « On a manqué de le perdre mais il est dans un sale état, faut absolument qu'on opère. » « Le bloc est libre ? » « Il l'est. » « Alors on y va, il a la hanche en miettes.. » Downy avait plus que la hanche en miettes.

« Monsieur Wilde ? Urgences de Detroit. Vous figurez sur la liste des personnes à appeler en cas d'urgence qui était dans le porte-monnaie de Downy Clarkson. […] Monsieur Wilde, Downy a eu un accident de la route. Il est au bloc opératoire actuellement et... » On lui avait raccroché au nez.

Downy dormait sans interruption depuis deux jours, raccroché à la vie comme à ces moniteurs et aux perfusions en tout genre qui bordaient sa chambre. On avait opéré parce que plusieurs fractures très mal placées devaient être replacées pour se réparer. Mais il y a une chose... Une chose que personne, dans l'entourage de Clarkson, n'arrivait à digérer. Sa colonne vertébrale avait pris. Beaucoup. Et sa moelle épinière était en partie abîmée. Les médecins avaient été formels. De la rééducation, et de l'effort. Et peut-être que Downy remarcherait. Peut-être. La condition qui faisait mal. C'était ses jambes qui avaient pris. Pris cher. Peut-être. Remarcherait Downy, peut-être qu'il remarcherait. Peut-être. Oui, c'était la condition qui faisait mal.

Chaque parcelle de son corps le faisait souffrir, ou presque. Deux jours que Downy dormait, deux jours entiers. Il avait l'impression d'être en plein brouillard. Rien de précis n'arrivait à se dégager dans son esprit. Parfois, quand il était ni vraiment endormi, ni vraiment réveillé, il semblait entendre des bruits. Des bips. Des voix, aussi, parfois. Ou alors il sentait qu'on touchait son bras. Mais est-ce que c'était réel, ou est-ce qu'il rêvait ? Il n'aurait su le dire. Il fallait peut-être mieux que Downy ne se voie pas, avec sa minerve... Et les bouts de ferrailles qui sortaient de sa hanche. On l'avait réparé, au moins. Le col du fémur brisé et la hanche fêlée. Non mais quelle idée. Downy poussa une sorte de faible grognement de mécontentement. Et bougea un peu la tête sur le côté. Il eut du mal à émerger. Beaucoup. Peut-être que ça s'agitait autour de lui, un peu. Il avait surtout l'impression d'être dans de la ouate, isolé de toutes sensations. Il finit enfin par ouvrir les yeux. Il battit les paupières, aveuglé par la lumière crue qui se déversait dans la pièce aseptisée. De toute façon, il y voyait flou, là, maintenant. Il distingua une silhouette qui se penchait sur lui. On lui parlait, peut-être. Il ne saisit aucun mots, mais reconnut cette voix. Un faible sourire se glissa sur ses lèvres qui formèrent en silence un nom. « Braeden... » Une grimace de douleur déforma son visage tuméfié. Il referma les yeux. Rien que de tenter d'articuler son nom, et il avait perdu toutes ses forces ou presque... Bon dieu, qu'est-ce qu'il lui était arrivé ? Mais sa vision se précisait, son oreille s'affinait. Et non, ce n'était pas Braeden qui se penchait au-dessus de lui. Non, c'était quelqu'un d'autre. Ce n'était pas son Braeden.► CAPTAIN CORNFLAKES
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Dernière édition par Downy R. Clarkson le Ven 28 Sep 2012 - 6:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: HESTHER ❝ never let me go. HESTHER ❝ never let me go. EmptyJeu 27 Sep 2012 - 15:47



« Downy... Downy, c'est moi, c'est Hesther... ce n'est pas Braeden je suis désolée ! » Hesther. C'était Hesther... Oh, Braeden ne devait pas être très loin, parti chercher un café ou quelque chose dans le genre. Downy commençait à redémarrer. Tout reconnecter dans sa tête. Il avait été renversé par une voiture. Oui, voilà, c'était ça. Clarkson mit quelques instants avant de saisir ce qui était caché sous les mots de la McFadden, sous sa tentative de sourire déformé.... Beaucoup trop d'informations à interpréter d'un coup. Beaucoup. Trop. D'informations. Downy leva maladroitement une main et la passa sur son visage. Bon dieu, il ne saisissait plus rien du tout. Downy brûlait peut-être les étapes, il s'en foutait royalement. Il s'appuya sur ses bras pour tenter de se relever. Il se figea en mouvement, calé sur ses coudes. « Hes... Hesther ! » Regard paniqué, tout-à-coup, alors qu'il fixait la forme que formaient ses jambes sous le drap, l'armada auquel il était raccroché. Il.. Il ne sentait plus rien. Ses jambes. Il les voyait, elles étaient là. Mais il... ne les sentait pas, n'arrivait pas à les faire marcher. Il déglutit et serra les dents. Beaucoup de choses. Beaucoup trop. Downy avait un mauvais pressentiment. Toute cette atmosphère, toutes ces choses, Hesther...Mauvais pressentiment, très mauvais même. Il avait mal, c'était indéniable, mal de partout. Et mal au coeur. Braeden. Quelque chose s'était passé. Braeden n'était pas dans cette chambre, et ce n'était pas parce qu'il était parti faire un tour. « Désolée.. De quoi ? Bon sang Hesther ! Je ne sens plus mes jambes et Wilde n'est pas là, qu'est-ce qu'il s'est passé au juste ? Et je comate depuis combien de temps ? » Downy avait planté ses yeux bruns dans ceux d'Hesther. Questions. Il y avait-il seulement des réponses ? Il s'était montré agressif, tout-à-coup. Et l'électro-cardiogramme bipait de façon beaucoup plus rapprochées depuis quelques instants.

Clarkson, sa voix écorchée, son corps tuméfié, son coeur qui accélérait. Il y a deux jours, cette petite chose dans sa poitrine s'était arrêtée pendant quelques instants. Aujourd'hui, elle battait à tout rompre et son rythme résonnait dans le crâne de Downy. Il se laissa lentement retomber dans sa position initiale. Et vint poser ses deux mains sur son visage. Quelque chose s'était passé. Plusieurs choses même. Il déglutit difficilement. Un infime tremblement le parcourut. Il n'avait pas été dans un tel état depuis sept ans. Il y a sept ans, l'état le rapatriait assez discrètement, alors qu'il aurait pu tout avoir du grand héros de la guerre. Jeune sergent tireur d'élite qui était monté dans la hiérarchie à grande vitesse, seul rescapé d'une mission périlleuse où toute son équipe avait perdu la vie. Et pourtant, on l'avait éclipsé. Peut-être parce qu'ils l'avaient su dès le début, il était trop fragile au niveau du mental pour tenir ce rôle, tenir tout court... « Hesther... Hesther, Hesther, Hesther... » Un souffle avait porté le prénom de la jeune femme plusieurs fois. Downy était un peu à la ramasse. Plus de point d'ancrage, tout semblait avoir volé en éclats. L'envie de faire ses excuses tenaillait Downy, soudainement. Être encore une fois passé à deux doigts de la mort l'avait encore une fois secoué en beauté. Faire des excuses. Il y avait tant de gens auprès desquels il aurait du s'excuser, en cet instant. Mais en attendant, ce qu'il cherchait, c'était des réponses dans les yeux d'Hesther. Hesther, enceinte jusqu'au cou. Pourquoi fallait-il qu'il fasse tout merder, tout le temps ?



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MessageSujet: Re: HESTHER ❝ never let me go. HESTHER ❝ never let me go. EmptyMar 2 Oct 2012 - 17:32



Deux jours. Il pouvait se passer tant de choses en deux jours.

Tout perdre. « Braeden n'est pas là non... et... il ne viendra pas... il ne viendra pas... plus. » Absolument tout. « Je suis vraiment désolée Downy, je... ce n'était sûrement pas à moi de t'annoncer ça, encore moins ici et dans ces circonstances, mais Braeden est parti. Il... il a laissé une lettre en expliquant les raisons de son départ. Elle... elle est là.. » Tout. Hesther ne lui avait pas répondu au sujet de ses jambes. Qu'importe. Les larmes aux yeux, elle posait une lettre réparée sur la couverture du lit de Downy. Qu'il puisse avoir perdu l'usage de ses jambes, en cet instant, ça n'avait aucune importance aux yeux de Clarkson. Tout perdre. Il avait l'impression qu'il allait sombrer, à fixer avec autant de force cette lettre posée devant lui. Colère et dépit brillaient dans ses yeux. Et de sa main tremblante, il finit par attraper la lettre. L'écriture de Braeden. Son écriture. Ses mots. Il aurait pu entendre sa voix en lisant ses mots si son coeur, en se brisant en mille morceaux, n'avait pas tant résonné dans son crâne. Parti. Alors oui, il était parti. Braeden Keith Wilde. Parti. Downy déglutit, son regard se voilant. En deux jours, il pouvait se passer plein de choses. Perdre la seule raison que vous aviez pour vivre, espérer, continuer à avancer, par exemple. Downy aurait pu sombrer, si il n'avait pas eu l'impression que le papier lui brûlait la peau, le calmant comme le faisant souffrir. Une brûlure pour lui rappeler qu'il était de ce monde, encore.

« Je t'aime. » « Ne me quitte pas.. » « Tu te souviens de ce qui nous a réuni ? Cette impression d'être enfin compris, de ne plus jamais être seul. » « T'es devenu un de mes buts, le matin quand je me lève. » « Peut-être qu'on a celé nos destins. Je veux pas te laisser. Je peux pas. »

L'électro-cardiogramme continuait de sonner à rythme régulier. Mais le coeur de Downy était mort. Réduit à l'état de poussière. Son but dans la vie. Ce qui l'avait empêché de flancher. La petite lueur qu'il voyait à l'horizon. Tout cela était fini. Braeden était parti, faisant enfin ce qu'il avait toujours voulu faire. Mais les quitter ne les laissait pas en paix. Les quitter ne leur éviterait pas d'avoir de la peine, de souffrir. Downy se mordit la lèvre inférieure. Tout ça, au fond, était encore une fois de sa faute. Si il n'avait pas été aussi distrait, il n'aurait pas été fauché, et Braeden n'aurait pas pris une telle décision. Downy, empli d'une rage soudaine, fit une boule du papier et le jeta de toute ses forces contre le mur, sa voix rauque résonnant dans un « Putain mais quel con ! » violent et amer. Allez savoir qui Downy avait pu insulter ainsi. Un peu Braeden. Surtout lui. Il avait encore une fois tout gâché. Détruit lui-même ses espoirs en mille morceaux. Son univers n'était plus qu'un amas de lambeaux. Déchiré de l'intérieur. Le jeune homme fondit en larmes, cachant son visage dans ses mains. Tout allait enfin un peu mieux. Et puis tout s'écroulait. C'était peut-être ça, le cycle de la vie, le cycle de sa vie. Un jour, peut-être arrêterait-il d'espérer. Il serait alors en paix avec lui-même, impossible à décevoir. Mais Downy était un grand enfant, rêveur et en mal de protection. Braeden était parti. Celui dont les bras étaient devenus son refuge. Celui dont le sourire était devenu son soleil. Celui dont les lèvres étaient devenues sa drogue. Tout cela venait d'être balayé en un coup de vent. Quelques semaines à peine de bonheur, tout simplement. Il s'était rapproché de ce que ça devait être, oui, le bonheur. Mais à monter trop haut, la chute devient encore plus violente. Et douloureuse. Et cette soirée qui lui était passée en accélérée dans la tête. Celle où tout avait changé, définitivement. Celle ou Braeden lui avait dit ce qu'il était, celle ou Downy avait compris que sans lui, il ne tiendrait plus longtemps. « Mais quel con, quel con ! Et tout ça est encore de ma faute. Putain mais quel con ! » Puisque celui auquel il se raccrochait comme à un radeau de survie dans la tempête était parti, Downy se noierait. Dans ses propres larmes. Il releva enfin le visage, s'essuyant les yeux du dos d'une main, mâchoires serrées. Et Clarkson planta ses yeux chocolats sur Hesther. « Alors, c'est ça ? Braeden est parti, et mes jambes aussi ? » Les yeux rougis et trempés. Le menton tremblant. L'électro-cardiogramme courant le sprint. Downy n'en était plus à ça près. Tout ce qu'il espérait, c'est que tout cela n'était qu'un cauchemar, et qu'il se réveillerait, bientôt, dans ses bras.

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MessageSujet: Re: HESTHER ❝ never let me go. HESTHER ❝ never let me go. EmptySam 6 Oct 2012 - 19:11



Envie de crier. Crier était un acte bien connu de l'être humain d'hier et d'aujourd'hui. Avertir les autres, manifester son bonheur ou sa colère. Ou tout simplement crier à s'en briser les cordes vocales, crier à s'en faire éclater les tympans, crier à ne plus pouvoir parler ensuite. Crier pour tout évacuer. Cette pression que chacun d'entre nous avait sur les épaules, cette pression qui nous enfonçait toujours un peu plus dans nos problèmes. Les mots d'Hesther glissaient sur un Downy devenu totalement hermétique. Un Downy qui broyait du vide avec son poing serré. Un Downy qui aurait eu envie de crier. Crier pour tout évacuer. Un long hurlement qui aurait tout déchiré autour de lui, qui l'aurait déchiré lui-même. Et puis ensuite, il aurait pu se sentir vide, apaisé peut-être. Vide de sens malgré tout. Tout cela n'avait aucun sens. Clarkson voulait hurler, cogner quelque chose, qu'importe ; Évacuer. Il encaissait beaucoup trop de choses d'un coup. Il encaissait mais il commençait à déborder. «  C'est... affreux ce qu'il se passe, mais tu ne dois pas te tenir pour responsable ! Ce n'est pas ce que Braeden aurait voulu, au contraire il a fait ça dans le but de... te protéger, du moins c'est ce qu'il pensait... » Downy se mordit violemment la lèvre inférieure. Braeden. Il était lentement devenu sa drogue. Il aurait tout fait en cet instant pour un dernier shot. Sentir encore une fois son odeur, sa peau, ses lèvres. Voir ses yeux abyssaux et son sourire rayonnant. Downy aurait tout fait, rien que pour le revoir encore une fois. Le revoir, et pouvoir se réfugier dans ses bras. Entendre son cœur battre non loin de son oreille. Sentir ses bras chauds l'enroulant dans une étreinte sacrée. Mouvements impulsifs, le bras de Downy se contractait et se décontractait à intervalles réguliers. Mais les yeux chocolats du jeune professeur étaient devenus les miroirs d'un corps vide. D'une âme vide. Il n'y avait que des décombres, des fantômes dans son regard fixé vers le bas. Les fantômes, encore et toujours. Il avait cru enfin pouvoir leur échapper, dans ses bras. Pauvre rêveur. Tout revenait à la charge. Tout lui pesait. Hesther, qui s'était sensiblement rapprochée, était venue prendre la main de l'ancien tireur d'élite. « Je suis vraiment désolée, je m'excuse d'être celle qui t’apporte cette mauvaise nouvelle... tu ne mérites pas ça, surtout pas après ton accident. Tu... tu crois qu'on aura un jour le droit au bonheur Dow' ? » Clarkson releva le nez. Un lueur d'incompréhension brilla un court instant dans ses yeux. Mais rapidement, elle s'éteignit, laissant les ténèbres reprendre leur place. Downy évitait le regard d'Hesther. Elle aussi en pâtissait, de toutes ces choses. Braeden, c'était un peu un grand frère pour elle. Il déglutit et pressa ses doigts, faiblement. Le bonheur. On lui faisait miroiter ça sous le nez depuis des années. Le bonheur. Il avait cru s'en rapprocher avec Braeden. La paix, la protection, l'amour. C'était tout ce qu'un être humain demandait, non ? Il fallait croire que, sur cette planète, la porte menant à cet Éden était fermée pour certains. « Le bonheur ? » Sa voix chancela. Un mot devenu dur à prononcer. Ce n'était qu'un rêve fou, le bonheur. L'Amérique laissait à ses citoyens le droit de partir à la recherche du bonheur, si ses souvenirs étaient bons. Les USA avaient joyeusement détruit chaque espoir de Downy. Broyé, réduit en miettes. En chair à canon ; Condamnés d'office. « Le bonheur ? Tu le mériterais tellement, Hes'. » Moi, on me l'a refusé depuis le début. Il lui jeta un coup d'oeil, et renifla discrètement. Hesther était enceinte. Elle allait transmettre la vie. Downy connaissait le père de l'enfant. Un ami à lui. Un Peter Pan en puissance, aussi. Déjà qu'il était incapable de s'occuper tout seul de lui... « … C'est plus dans longtemps, ce p'tit gars. » Un sourire triste étira les lèvres de Downy. ► CAPTAIN CORNFLAKES
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MessageSujet: Re: HESTHER ❝ never let me go. HESTHER ❝ never let me go. EmptyJeu 11 Oct 2012 - 17:30



Ne pas chercher à poser de mots sur ces sensations. Ne plus chercher. Downy en avait marre, des mots. Des mots qui blessaient ou qui pansaient les plaies. Mais qui, au final, n'étaient que des mots, des bouteilles jetées à la mer. Vaines. Il fallait mieux ne plus parler de ça. Ne pas parler du drame qui s'était joué alors que Downy dormait, branché de toute part. Peut-être qu'un être avait disparu et qu'un autre venait d'être détruit en morceaux, que ce soit au sens propre comme au figuré ; Il y avait un être, ici, avec eux, un troisième protagoniste entre Downy et Hesther. Un petit être qui bientôt prendrait son envol, et commencerait sa vie. Le monde ne serait peut-être pas forcément tendre avec lui tout le temps. Mais une nouvelle vie n'attendait plus que de commencer. Une nouvelle histoire de s'écrire. Alors, il serait peut-être temps de clore le chapitre, de tourner la page. Downy venait à peine de se réveiller, venait à peine d'apprendre, venait à peine de comprendre. Il mettrait sûrement des jours, des semaines, des mois. Mais qu'importe. « Oui c'est... bientôt maintenant, d'ici moins d'un mois. Je ne serais bientôt plus une horrible baleine ! A ce propos je voulais savoir si... est-ce que tu voudrais devenir son parrain ? » Voir Hesther s'appeler "baleine". Et qu'elle lui demande si il voulait être le parrain. Ce furent les deux bonnes raisons qu’eut Downy pour esquisser un sourire. Un sourire qui n'effacerait peut-être pas ce déchirement et ses peines. Mais Clarkson, en cet instant, appréciait. Il appréciait le côté incongru de la demande. Il en était mieux ainsi. Chasser ce sujet, la plaie était trop fraîche. Dans quelques temps, il redemanderait des explications plus claires. Quand il aurait la tête plus reposée et les idées plus claires.

« Dis pas ça, c'est très joli une femme enceinte. Et pour ça... - Il posa son regard sur le ventre rond de la jeune femme puis releva le nez et riva son regard chocolaté dans les yeux d'Hesther - Si le petit monstre veut bien de moi, je dis oui ! » Sa voix était restée rauque, encore écorchée. Mais une flamme, certes un peu faiblarde mais quand même, était revenue dans les yeux de Clarkson. Il tendit une main un peu tremblante et la posa sur le ventre de la jeune femme. Il pouvait le sentir, oui, le sentir bouger dans son cocon. C'était une parenthèse au milieu de ces mauvaises nouvelles. Une parenthèse au milieu de ces pleurs, de ces remords et de ces espoirs coupés en plein élan. Peut-être que cet enfant, au début loin d'être désiré, réglerait beaucoup de problèmes dans son entourage. Plus le temps de penser aux problèmes, juste le temps de regarder grandir cette nouvelle pousse. « Je te dis pas la famille de bras cassés qu'il va avoir, quand même. » ..Et le naturel revenait au galop. Downy qui cherchait toujours à dédramatiser même quand il n'y avait pas de drame avait failli rater l'occasion de sa vie. Il esquissa un petit sourire en coin et se mordilla la lèvre inférieure. Une mère comme Hesther, certes, il n'y aurait peut-être que peu de choses à reprocher. Mais si l'enfant héritait de son père, ou se calquait sur son parrain... Il ne serait pas dans la galère. Downy, peut-être dans un élan de génie instinctif, ne demanda d'ailleurs rien sur Nathanael. Non, ils étaient trois ici, et peut-être que quelque chose au fond de lui lui avait soufflé que ce n'était pas le bon sujet à aborder. Un instant figé, un peu irréel, avant que la chape de plomb du monde ne s'abatte à nouveau sur eux. Les choses n'iraient peut-être pas forcément bien. Downy se renfrognerait sans doute, frustré et désireux de garder sa liberté. Qu'importe. C'était ici, c'était maintenant. Un minuscule instant où la douleur s'était assourdie dans les coeurs des deux amis.

FIN.

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MessageSujet: Re: HESTHER ❝ never let me go. HESTHER ❝ never let me go. EmptyVen 12 Oct 2012 - 14:02

TERMINE & VERROUILLE
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