A tâtons, la jeune femme cherche sa montre sur la table de nuit.
Il est neuve heures. On est samedi, pas de boulot aujourd'hui. Du moins, pas de boulot au journal. Oui mais seulement, il est grand temps de s'en aller.
Mais surtout, ne pas faire de bruit...
Dans un frottement à peine perceptible, la rouquine se glissât en dehors des draps de soie blanche. Elle marchât en équilibre précaire sur le bout de ses orteils qui s'enfonçait dans la moelleuse moquette de la chambre, à la recherche de ses effets personnels.
Alors qu'elle retrouvait à peine tous ses vêtements, il commençât à y avoir du mouvement dans le lit. A la hâte, la jeune femme agrafât son soutien gorge de dentelles rouges et enfilât tant bien que mal son jean délavé en sautillant sur place pour mieux le faire glisser. On entend soudain un bâillement sonore sous la couette. Là, il faut s'éclipser, ça urge ! La journaliste boutonnât à toute allure sa chemise blanche dont les pauvres manches furent volontairement arrachés puis attrapât sa pochette en cuir, ses chaussures à talons hauts et s'enfuit comme une voleuse par la porte de la chambre.
Une fois assez éloignée de la fameuse porte, la jeune femme pu enfin respirer et enfiler ses escarpins en paix. Elle sortit ensuite un petit calepin et un stylo bic de la poche arrière de son pantalon. Elle griffonnât rapidement d'une écriture légèrement penchée.

'Note personnel :
A l'avenir éviter les catcheurs.
Bien trop violent comme amant.'

Puis elle entrât dans l'ascenseur et appuyât du bout de l'ongle sur le bouton Rez de Chaussé. Une petite musique d'ambiance démarrât quand les porte se fermèrent.
Les étages défilèrent sur le petit cadran. La jeune femme en profitât pour attacher ses cheveux roux en une queue de cheval haute ma foie, plutôt bien réussie pour une coiffure faite "à l'arrache" dans un ascenseur. Un petit 'ding' retentit. Les portes s'ouvrirent. La rouquine consultât son téléphone en traversant le hall. Plusieurs appels en absences et un message en attente.
"J'écouterai ça plus tard" songeât elle.
Elle se dirigeât vers la sortie, mais fût soudain violemment bousculée et basculât en arrière.
La jeune journaliste se raccrochât in extremis à un employé de l'hôtel qui ouvrît de grands yeux étonnés. Elle lui offrit un charmant sourire. Mais son regard fût bien vite attiré par son chemisier; le pauvre ayant généreusement été aspergé de smoothie à la fraise...

- Raaah zut !

Il n’était pas bien tard dans la journée et Constance Rebecca Swanson était dans un chic hôtel de la ville, que faisait-elle là ? C’était à voir, la jeune femme avait un contenant de milkshake à la fraise en main qu’elle dégusta avec goût. Elle souhaita entrer à l’intérieur de l’édifice, mais tomba face à face avec une jeune femme, une rouquine plutôt mignonne. La maladresse entra et elle vida par erreur la totalité de son contenu sur le chemisier de l’inconnue.

QUELQUES HEURES PLUS TÔT

Une alarme de voiture fit sortir Constance de son sommeil très tôt ce matin-là. La jeune femme n’arrivait pas à croire qu’elle était tombée aussi bas. Elle se souvenait de l’époque où elle arpentait les rues de Spring Harrow, prête pour dépenser une bonne somme dans un petit café ou un bar. La brunette avait toujours eu de l’argent et maintenant qu’elle était plutôt qu’endetté, sa vie était carrément merdique. Elle ne pouvait à peine trouver l’argent pour s’acheter un pain ou du savon. Ainsi, en ouvrant la fenêtre de sa chambre pour observer à l’extérieur, elle hurla quelques gros mots pour prévenir les brigands qu’ils faisaient beaucoup trop de bruit dans la rue à une heure pareille. Sans doute un vol de voiture, mais quand même, ce n’était pas une raison pour l’empêcher de dormir. Elle se glissa jusqu’à la salle de bain, ne sachant pas ce qu’elle ferait de sa journée. Constance décida de faire son jogging, la belle demoiselle prit le bus et se rendit jusqu’au centre-ville. Après une bonne heure de course, elle s’arrêta devant l’hôtel Hilton où une promotion était indiquée sur le panneau publicitaire, déjeuner gratuit à tous les clients et employés de l’hôtel. Un sourire conquis gagna le visage de Constance qui n’avait aucun fond pour se payer un tel déjeuner. La brunette décida d’entrer à l’intérieur, elle se faufila jusque dans la salle des employés où elle réussit à voler l’uniforme de femme de ménage. Une fois munie de cet habit, Swanson débarqua dans la salle de réception où le déjeuner collectif avait lieu. Elle dégusta des gauffres aux fruits et deux gros verres de jus d’orange. Avant de partir, elle décida de choisir un gobelet de milkshake pour la route. Elle était fière de son coup et souhaitait profiter du moment. Elle se dirigea vers l’accueil où elle entra involontairement dans une femme qui sortait de l’étage. Le visage de la brunette changea aussitôt.

« Oh, mais excusez-vous ! Je suis vraiment vraiment désolé, je ne vous avais tout simplement pas vu ! » Ajouta la femme, elle regarda autour d’elle et aperçu sur le chariot d’un employé qui s’occupait de l’entretien un rouleau de papier. Elle l’attrapa d’un geste habile et tenta de nettoyer les vêtements de la jeune femme. « Je suis vraimente sote… vous me pardonnez ? »

- Oh mais excusez moi ! Je suis vraiment désolée, je ne vous avais tout simplement pas vu ! s'excusât un jeune femme

Celle-ci s’emparât d'un rouleau de papier sur le chariot d'un employé et commençât à nettoyer le chemisier taché de rose clair. Le résultat s’avérât plutôt concluant. Le smoothie étant une boisson consistante la tâche rosâtre disparue presque entièrement. Laissant cependant une transparence plus ou moins légère qui fît apparaitre une parcelle du soutien gorge écarlate de la jeune journaliste. Ceci ne manquât pas de ravir les yeux d'un homme passant à côtés.
'Bah, qu'il en profite...' pensât elle intérieurement

- Je suis vraiment sotte… vous me pardonnez ? continuât son interlocutrice.

- Oh... mais c'est trois fois rien ! Ça peut arriver à tout le monde une maladresse. Ne vous inquiétez pas pour ça. rétorquât elle en relevant le regard sur la jeune femme

Cette jeune femme justement, c'était une brunette. Enfin; une brunette à la limite du blond...
Mais il serait très ennuyeux de tergiverser trois heures sur le sujet; n'est-ce pas ? Bref.
La brunette devait avoir à peu près l'âge de la rouquine. Quelques années en plus, sans doute.
La journaliste époussetât des résidus de serviettes blanches sur son chemisier. L'effet de transparence semblait presque avoir disparu. Tant mieux, se faire mater par un homme c'est flatteur, à près plusieurs cela devient lassant, voir gonflant.
Et puis, le flirt est tout de même une technique bien plus amusante pour attirer un garçon dans son lit. Enfin là en l’occurrence, plutôt dans le lit du garçon.
La rousse fouillât activement dans sa pochette de cuir, et en sortît un chewing-gum goût agrumes. Elle fourrât tranquillement le papier marqué 'Acid's Bubbles' dans sa poche et se mît à mastiquer bruyamment.

- Vous en voulez un ?

La jeune femme tendît un nouveau chewing-gum à la brune en continuant de mâchouiller tranquillement.

Constance Rebecca Swanson se trouvait terriblement maladroite. Elle n’avait pas réussis à passer réellement inaperçu à l’égard des gens de cette hôtel. Il était plus qu’évident que cette rouquine n’était pas un membre du personnel, mais tout de même, ça pourrait l’amener dans une situation maladroite si elle venait à découvrir sa supercherie pour manger gratuitement. C’est à ce moment que Constance se dit intérieurement qu’elle était totalement stupide, mais surtout fauchée. La brune était tombée bien bas depuis son arrivé à Detroit et cela l’énervait beaucoup. Elle n’arrivait pas à comprendre comment cela avait bien pu arriver, elle avait été économe à Spring Harrow, pourquoi pas ici... C’était les foutus études, c’était évident sachant combien d’argent elle devait inutilement. La jeune demoiselle plissa les lèvres. C’est avec malaise qu’elle devait répondre, mais au moins, la cliente ne semblait pas réellement perturbée par la situation, un peu de papier et le smoothie était complètement disparu du t-shirt, malgré tout mouillé, de l’inconnue.

« Nous êtes... Hum.. Je suis, tu es, il est, nous sommes.... C’est ça ! Nous sommes réellement désolé pour ce malencontreux accident et à votre prochaine visite, nous vous laisserons votre chambre tout à fait gratuitement ! Ouais, gratuitement, je vais donner votre nom à la direction qui est ? ... » Constance se mettait dans une fâcheuse situation, pourquoi avait-elle ajouter une couche à sa situation. Elle risquait de se faire prendre une fois de plus. Swanson serrait les dents, découragée par son acte, elle avait un don inné pour se glisser dans de pareilles situations. C’est alors qu’elle lui proposa une gomme, ce qui fit sourire la brunette qui n’avait même pas les moyens de s’en acheter, ça faisait plusieurs mois qu’elle n’en avait pas savourée le goût.

« Oh, mais oui, merci beaucoup ! Ça fait un baille que j’en ai pas mangé.. Et je suis vraiment désolé pour la tâche, ça ne parait pas trop.. Mais vous souhaitez un autre ... (là ferme Constance) T-shirt ? En attendant ? » Constance agrandit son sourire qui sonna intérieurement plus que faux.

- Nous êtes... Hum.. Je suis, tu es, il est, nous sommes.... C’est ça ! Nous sommes réellement désolé pour ce malencontreux accident et à votre prochaine visite, nous vous laisserons votre chambre tout à fait gratuitement ! Ouais, gratuitement, je vais donner votre nom à la direction qui est ? ...

La rouquine s'étonnât. Elle n'aurait pas penser que la brunette faisait partie des employés. Ah, tiens, elle en avait la tenue. Oui mais elle n'en avait vraiment pas l'air... Mais passons.
Peut-être venait elle de finir de travailler ?
Non, à neuf heures du matin certainement pas. Et puis elle était en train d'entrer, non de sortir... Donc logiquement, elle commençait le travail. Oui, c'est ça, elle allait seulement commencer son boulot !
La jeune femme trouvât tout de même assez étrange qu'une employé d'hôtel de luxe fasse preuve d'une telle maladresse... Et puis d'habitude, le personnel de ce genre d'hôtel commençait le travail vers sept heures, pour pouvoir être présent avant même que leurs clients sortent du lit.
Mais s'en fichant pas mal au bout du compte, la jeune journaliste acceptât l'explication tenant assez la route pour être gober que lui avait fournie son cerveau.
L'employée, donc, continuât de parler après avoir saisie le savoureux chewing-gum.

- Oh, mais oui, merci beaucoup ! Ça fait un baille que j’en ai pas mangé... Et je suis vraiment désolé pour la tâche, ça ne parait pas trop.. Mais vous souhaitez un autre ... T-shirt ? En attendant ?

"Moi, je ne pourrais pas tenir sans mes chewing-gums. J'aurais tout le temps envie de fumer tandis que là, j'ai quasiment arrêtée." songeât intérieurement la rousse.
En reposant ses yeux d'émeraude sur son interlocutrice, elle ressentit comme un malaise au fond de son regard clair, provenant de son interlocutrice. Peut-être le stress d'avoir la plainte d'une cliente sur les bras. Elle lui avait pourtant dit que ce n'était pas grave...
La rousse adressât un charmant sourire pleins de fossettes à la brunette afin de cacher que la situation lui semblait de plus en plus bizarre.

- Premièrement je suis Lizzy Asleïon. C'est un peu compliqué à écrire... Attendez.

La rouquine farfouillât dans sa pochette et en sortît une carte de visite avec son nom en entier, son adresse mail, son lieu de travail et son numéro de téléphone ainsi que l'indication 'Journaliste au Detroit News' écrit en vert foncé sur fond blanc crème.
Elle tendît la carte à l'autre jeune femme.

- Et deuxièmement. De rien pour le chewing-gum et merci mais non; je ne veux pas de T-Shirt. J'ai du mal avec les vêtements de rechange des hôtels. Et vous; vous travaillez ici c'est ça ? C'est quoi votre nom ?

La rouquine se mît à jouer distraitement avec une mèche de cheveux tout en attendant une réponse. Elle n'était pas vraiment du genre à s'excuser d'être indiscrète. Il faut dire qu'elle n'était pas journaliste pour rien...

Constance n’arrivait pas à croire qu’elle venait de renverser la totalité de son milkshake sur l’uniforme de la jeune femme. Elle n’en buerait sans doute pas un nouveau avant plusieurs mois sachant combien elle était fauchée. Ce petit déjeuner surprise avait des plus gratifiants pour la jeune femme qui avait été quelqu’un durant l’espace d’un instant, elle avait mangé amplement et surtout à sa faim, profitant du moment où tout était gratuit pour remplir son estomac, elle n’aurait sans doute pas faim avant la fin de la journée, ce qui était malsain, c’était bien que Constance adorait manger. Depuis toute jeune, elle était un vrai porc, c’était même étonnant de savoir que la brunette était aussi mince.

Enfin, son excuse sembla avoir passé avec l’inconnue qui ne voulait pas porter plainte ou quoi que ce soit, un sourire accompagna le hochement de tête heureux de Swanson. La brunette ne pensait pas à son destin, elle réfléchissait à une manière de se sortir d’ici sans trop de problème. Lorsque la femme lui montra sa carte, Constance sursauta, une journaliste. Elle porta un faux et grand sourire à ses lèvres, mais n’était pas réellement contente d’apprendre qu’elle pourrait détruire sa réputation dans les journaux si cela serait le cas. « Ahh, c’est un joli nom, très originale, ça me plait beaucoup et sinon, mon nom c’est… » La brune baissa les yeux vers le badge qu’elle portait. « C’est Juanita Estelovaski .. Ma mère a des origines de je ne sais pas trop où, c’est pour ça que j’ai hérité de ce nom étrange… mais bon, elle est morte dans un crash aérien, j’ai jamais su d’où me venait ce nom bizarre, mais ça me va… alors vous êtes en vacances à Detroit ou bien ici pour le travail, j’ai vu que vous êtes journaliste ? »

Constance avait le don de se mettre dans le pétrin et souvent jusqu’au coup, elle tentait de reprendre la situation malgré les problèmes qu’elle semblait ajouter à son dos.

Les lèvres de la brunette s'étirèrent en un large sourire... très bizarre. Quelque chose clochait sur ses lèvres aux milles et une fossettes. Tout cela ne faisait pas très naturel.

- Ahh, c’est un joli nom, très originale, ça me plait beaucoup et sinon, mon nom c’est…

La brune baissât les yeux sur son badge. Le cerveau de la rousse réagit au quart de tour.
"Attend, elle regarde sur son badge ? Depuis quand on a besoin d'un badge pour connaitre son nom ?"
Et décidément, le sourire de l'employée sonnait de plus en plus faux. Enfin employée, non.
Elle ne l'était surement pas en fait. Mais la journaliste ne pipât mot, et continuât à faire mu-muse avec ses cheveux roux tout en mastiquant de plus en plus bruyamment son chewing-gum.

- C’est Juanita Estelovaski .. Ma mère a des origines de je ne sais pas trop où, c’est pour ça que j’ai hérité de ce nom étrange… mais bon, elle est morte dans un crash aérien, j’ai jamais su d’où me venait ce nom bizarre, mais ça me va… alors vous êtes en vacances à Detroit ou bien ici pour le travail, j’ai vu que vous êtes journaliste ?

"Elle a encore des progrès à faire en mensonge..." soupirât intérieurement la rousse.
Il est vrai que les explications embrouillées pour rendre son récit crédibles étaient pour le moins cafouilleuse. Mais mentir c'est tout un art. Et dans cet art ci la journaliste a déjà quelques années d'expérience à son actif malgré son jeune âge.
La jeune femme ne souriait plus vraiment. Non pas qu'elle fasse la tête, mais sourire tout en mâchonnant c'est compliqué. Même pour une experte du chewing-gum l'entreprise est délicate.
Le chewing-gum justement, se gonflât magistralement en une grosse bulle jaune. Rectification : une très grosse bulle jaune ! Celle-ci éclatât soudain dans un bruit sec. Cela ressemblait un peu au claquement de langue d'un serpent vénéneux.

- Juanita hein ? C'est espagnol si je ne m'abuse. Le nom de famille sonne plus nordique par contre. Bizarre ça, vous ne trouvez pas ? Dommage que votre mère soit morte sans pouvoir vous en dire plus... Sinon je me suis installée à Detroit il y a peu. Je suis française.

A vrai dire la rouquine n'avait aucune idée de pourquoi elle racontait sa vie à cette prétendue Juanita. Peut-être parce que la situation commençait à devenir amusante. Enfin pour elle en tous cas...

Le mensonge, c’était si facile pour quiconque d’inventer une jolie histoire pour amuser la galerie, mais lorsqu’on se faisait prendre à mentir, ce n’était pas si parfait. On ne pouvait pas dire que Constance était le genre de femme douée de ce côté, mais elle se sentait obligé de le faire pour subvenir à ses besoins. Elle avait opté pour un gros déjeuner et une milkshake aux fraises gratuit cette fois, mais en voulant quitter subtilement l’hôtel, sa maladresse avait provoqué une collision avec une cliente des liens, ce qui menait la brunette à devoir mentir à nouveau. Swanson n’arrivait pas à comprendre ce qui l’a poussait toujours à en ajouter, encore et encore sans s’arrêter. Cela était très dangereux surtout que la fauchée voyait bien que ses mensonges ne semblaient pas être réellement pris en compte par la rouquine qui l’observait de manière étrange. On voyait bien que le sourire de Constance dégradait, mais elle fit un petit bond de la tête pour le retrouver. La jeune continua à mâchouiller sa gomme toute en regardant la femme qui faisait de même avec beaucoup d’aisance. Suivit des explications de Lizzy, Constance éclata de rire, elle poussa la main en direction de la cliente pour lui démontrer qu’elle devait avoir raison, mais que ça ne l’intéressait pas vraiment.

« À vrai dire, je n’ai jamais réellement été douée en géo, alors je ne pourrais pas t’expliquer et comme je t’ai dit, une voiture est sortie de nulle part et BANG, j’ai perdu ma mère et les réponses sur ces origines ! De toute manière, là où elle est née, il y a eu une guerre et sa femme fut tuée, c’est une véritable tragédie, enfin enfin, arrêtons de parler de mes origines ! Sinon, la France, c’est merveilleux, vous y êtes née ? J’ai toujours rêvé de voir le Big Ben… » Constance amplifiait son mensonge, il était vrai qu’elle n’était pas douée en géographie, elle ne savait pas comment situé la France et le Big Ben, mais elle s’était également complètement contredit face à la mort de sa « mère » qui en réalité était totalement américaine et avait péris d’un cancer.

La jeune femme relevât un sourcil roux au dessus d'un œil vert des plus interrogatifs.
Elle était à la limite de se demander si l'autre ne se fichait pas tout simplement de sa gueule.
Mais non, ce n'était pas une blague. Elle venait en direct d'assister à la prononciation de la plus grosse ineptie qu'elle n'ai jamais vue sortir de la bouche d'une femme...
Bah oui hein, que voulez vous, les hommes sont très doués dans ce domaine et devancent de très loin les femmes. Mais cela n'a jamais déranger ses mesdames de laisser ses messieurs être les champions toutes catégories à ce jeu là...
La rouquine explosât de rire. Celui ci raisonnât tel le son de clochettes cristallines dans le hall de l'hôtel. La rousse en avalât son chewing-gum.
Ce n'était pas tant qu'elle était du genre à se moquer, mais là... D'ailleurs son rire n'avait rien de mesquin, c'était un fou rire d'amusement, rien de plus rien de moins. Seulement le rire d'une gamine qui vient d'entendre quelque chose de marrant.
La jeune journaliste finit par se calmer, les joues toutes roses et un grand sourire des plus honnêtes - pour changer - aux lèvres.


- Excusez moi, mais Big Ben en France... il en faut pour la sortir celle-là ! Et oui, c'est vrai que la France est un pays génial. Même si Paris est plein à craquer de chieurs pressés qui courent partout et agressent tous le monde, le pays reste tout de même charmant. Et puis en digne parisienne que je suis, je fais partie de tous ses emmerdeurs de première; alors bon... c'est un style de vie quoi !

Oui, ça c'était le plus cours résumé possible pour décrire la race parisienne.
Car oui, à eux tous seuls les parisiens, pas si nombreux que ça comparé aux nombre d'habitants des grandes villes américaines, forment une race. Il faut dire qu''ils ontun caractère spécifique, les parigos... Mais ne nous éternisons pas là dessus, définir la race parisienne prendrait des heures...

- Ah et heu Juanita ? Je peux vous appeler comme ça ? Comme je ne connais pas votre vrai nom... Mentir c'est bien, mais quand on a pas la technique ça part vite en cacahuète. Par simple curiosité, vous avez fait quoi pour devoir vous faire passer pour une employée ? Dévaliser la caisse, pris des clients en otage ? Je délire un peu mais bon. Je ne vous dénoncerez pas vous savez. C'est pas du tout mon genre...

Spontanément, la rouquine plongeât la main dans son sac sans plus porter attention à la brunette et attrapât son paquet de cigarettes.
"Non, je ne dois pas fumer. Et d abord pourquoi je garde ça dans mon sac ? "
La vicieuse nicotine semblait lui susurrer des encouragements, tenter de la faire replonger du côté sombre : celui des fumeurs. Mais à contrecœur, la journaliste relâchât le paquet en se persuadant que ce geste lui éviterait d'avoir les dents jaunies et gâtées ainsi que les poumons sales et en piteux état. Pour combler le manque la rousse reprît allégrement un chewing-gum qu'elle mâchât avec application pour faire passer son envie de tabac. En rentrant, elle prendrait un patch. La jeune femme reportât son regard émeraude sur son interlocutrice, ayant envie de connaitre sa réponse maintenant que son manque c'était un peu apaisé.



[HRP : C'est un peu nul excuse moi...]

(HJ: Non c’est super ^^ )

Constance conservait son petit sourire amusé et maladroit sur ses lèvres. Elle ne savait pas si elle devait continuer ou tout simplement proposer de quitter les lieux instantanément pour ne pas éveiller d’avantage d’information à la jeune femme qui semblait de moins en moins en croire ses yeux. Elle doutait, c’était plus qu’évident pour Swanson qui avala rapidement sa salive, mais également la gomme qu’elle avait dans la bouche. Les yeux de Constance rondirent aussitôt, elle se sentait faiblir, étouffée par le petit morceau. Elle posa une main sur sa gorge pour tenter de le faire passer, mais après plusieurs respirations, il passa. Elle oublia même la conversation sur le Big ben, ce qui était une bonne chose, espérant que cette situation fasse oublier ses erreurs de parcours. Constance pouvait mieux respirer, ce qui était une bonne chose. Elle s’appuya contre ses genoux, le dos courbé pour reprendre son souffle. « Je.. je.. je m’excuse, j’ai carrément avalé votre chewing gum… au moins, je suis toujours en vie ! » Ainsi, Constance fronça les sourcils, espérant que cette scène qui n’était pas une mise en scène aille réussis à faire calmer la situation pour la faire quitter la pièce.. « Bon.. » Débuta-t-elle avant que Lizzy ne reprenne en lui disant ce qu’elle pensait réellement de la situation. Constance s’arrêta dans son élan. Elle était tout simplement bouche bée, ses mensonges l’avaient conduites dans une situation des plus embarrassantes, mais la rouquine semblait bien que mal vouloir l’aider. Elle soupira et laissa tomber ses bras vers le bas.

« Je m’excuse.. je m’excuse Lizzy.. Sincèrement, mais je ne voulais pas être prise sur le coup, je ne suis pas serveuse, je ne m’appelle pas Juanita et vous allez être surprise, mais ma mère n’est pas vraiment décédée dans un accident de train et ne venait pas de l’Inde ! En fait, je suis un peu mal à l’aise, mais je suis tellement fauchée que j’ai volé un uniforme pour déjeuner gratuitement au brunch qu’organisait l’hôtel pour ses clients et employés… et je vous prie de me faire confiance et de ne pas aller tout révéler à la réception… je vais être dans un sale pétrin sinon ! » Compléta-t-elle avec beaucoup de malaise.

La rousse écoutât attentivement le court récit de la brunette, un bras entourant sa taille permettant ainsi à l'autre de poser son coude dessus en toute tranquillité. La main de celui-ci tortillait tranquillement une mèche rousse et ondulée. La jeune fille mâchait plus lentement sa gomme à présent. Sa respiration aussi avait imperceptiblement ralentit. L'effet de manque était passé, et le corps commençait à se détendre.
La jeune journaliste se sentit très concernée par l'histoire de la réellement dénommée Constance. Elle même avait dû plusieurs fois piquer sa nourriture, en groupe avec ses trois frères. Quand les parents n'étaient pas là pendant plusieurs jours, et même parfois quand ils étaient là d'ailleurs, il fallait qu'ils se débrouillent seuls pour trouver de quoi se remplir l'estomac. Alors comme ils se refusaient tous à mendier, ils devaient voler pour manger.
Ce n'était pas toujours très aisé. Plusieurs fois ils s'étaient fait coursés, jamais attrapés.
Ça avait pas mal de fois été juste, et une fois même les quatre gosses n'avaient obtenus leur salut que grâce à l'aide opportune d'une poubelle renversée. Le pauvre gars avait trébuché sur un peau de yaourt et était lourdement tombé dans les ordures. La rouquine grimaçât en repensant au craquement sinistre qu'avait produit le dos du type.
L'attention de la journaliste revint vers la brunette. Oui, elle la comprenait. Elle avait elle aussi traversée ce genre de situation dégradantes. Celles-ci n'avait rien de valorisant, au contraire...

- Je n'irai pas vous dénoncez. D'ailleurs je ne ferai jamais une telle chose. Et puis moi aussi j'ai... "La ferme Lizzy" Nan, rien en fait. Je suis fatiguée de dire vous. Je peux vous tutoyer ? se rattrapât elle

La jeune fille sourît comme si de rien n'était. Mais ça c'était bien agité dans son fort intérieur. Un peu plus et elle révélait ses exploits de voleuse... D'accord, la brunette était dans la même situation. Mais ce n'était pas une raison pour lui raconter sa vie ! Personne à part ses trois frères et elle n'avaient jamais été au courant de leur "petit secret". Et ça ne changerai pas de sitôt...

Habituellement, la joie et le sourire de Constance pouvait amener plusieurs personnes à être très à l’aise en sa compagnie. Il était très rare de la voir déprimer et prise dans un gouffre de désespoir malgré sa situation des plus merdiques, elle savait comment reprendre son sourire et laisser de côté les idioties. Elle ne se prenait pas la tête pour rien et c’était surtout l’important pour la jeune Swanson qui n’avait jamais eu de la difficulté à se faire des amis. Elle en avait beaucoup lorsqu’elle vivait à Spring Harrow avec sa famille, mais évidemment, sa gaffe avait détruit beaucoup de chose, elle ne parlait plus à son père depuis qu’elle l’avait ridiculisé lors du discours qu’elle avait fait à son remariage. Constance avait toujours détestée sa belle-mère et le fait qu’il aille trouver une âme à mariée aussi rapidement après le décès de sa mère l’avait extrêmement énervée, ce qu’elle avait démontré après avoir engloutit une bonne dizaine de coupe de champagne et de punch au rhum. Enfin, aujourd’hui, Constance tentait d’oublier cette histoire et de réellement se refaire une vie dans cette grande ville qu’elle résidait depuis plus d’une année déjà, sans doute bientôt deux ans. La brunette observait la cliente qui venait de tout découvrir et dit légèrement rouge.

« Je m’excuse sincèrement de vous avoir mentit de la sorte, je ne voulais vraiment pas me faire prendre et j’apprécie votre sincérité et que vous n’irez pas me dénoncer comme ça.. je vous apprécie beaucoup et je suis contente de vous avoir rencontrer, vous êtes très sympa, je suis Constance au fait ! C’est ça mon vrai nom.. je veux dire ! » Elle était un peu maladroite, mais conclut tout de même avec un sourire, lorsque Lizzy alla parler et coupa aussitôt, elle arqua un sourcil et fit un second sourire, mais cette fois-ci, il se dessina un peu plus dans le coin de sa bouche. « Vous voulez dire quoi, que vous avez déjà volé un déjeuner gratos dans un luxueux hôtel ? »

"Zut, je dis quoi maintenant ?"
La rousse se mordille nerveusement le coin de la lèvre, faisant tout pour que ce tic semble naturel. Mais dans sa tête ça tourne à plein régime.
Pourquoi avait il fallut qu'elle gaffe comme ça ? Elle était bien embêtée à présent... Et en ce moment elle se dit qu'elle aurait mieux fait de se mordre la langue jusqu'au sang. Certes ça aurait fait mal. Très mal en fait. Mais au moins elle n'aurait pas commencer à parler. Et au pire même si elle avait quand même pue commencer sa phrase, avoir la bouche en sang, ça fait distraction.Oui enfin c'est bien de penser à ce qu'elle aurait pu faire. Mais maintenant, là, tous des suite, elle fait quoi ?
La jeune journaliste contemple son interlocutrice de ses grands yeux verts. Elle n'a pas l'air bien méchante. Elle a même avoué l'apprécier. Et même si elle ment et ne l'apprécie pas vraiment, au pire, si elle lui raconte comme ça, en restant dans le vague, ça change quoi ? Elle est coincée de toute manière. Et puis elle ne risque plus rien aujourd'hui. C'était il y a si longtemps... En plus la brunette, la réellement dénommée Constance semble être sincère. La rouquine se dit que ça ne lui déplairait pas, d'être amie avec une fille qui a le panache de se déguiser en employée pour avoir droit au petit déjeuner gratuit. C'est malin comme plan.
Après une brève hésitation la jeune fille décide qu'elle peut être sincère, sans toute fois comme prévu rentrer dans les détails.

- Et bien disons qu'il m'est aussi déjà arrivé de ne pas avoir les moyens de me payer à manger étant petite et de devoir me débrouiller "autrement". Mais jamais je n'ai dû enfiler les vêtements d'une employée pour ça.

La française a un sourire ironique. Étant donné les circonstances, elle n'a pas peur du jugement que pourrait porter cette jeune femme sur ses actes passés. Elles ont toute deux en elle la connaissance de la privation de quelque chose qui semble anodin à plus de quarante cinq pour-cent d'humains sur cette terre : manger.
Et la rousse aimerait bien sympathiser, après tous.

- Toi tu as peut être déjà manger, mais moi j'ai faim. On peut aller déjeuner quelque part ? Enfin, une fois que tu auras rendu son costume à la vraie Juanita.

Sur son visage s'est à nouveau dessiné un petit sourire rieur.

Constance Rebecca Swanson avait menti sur sa véritable identité depuis qu’elle avait tombé sur cette cliente qui lui paraissait très gentille et amicale. La brunette avait commencé par découler un tapis de mensonge des plus insensés. Elle avait commencé par mentir sur son statut, son nom et ensuite son vécue, ce qui n’avait pas porté fruit malheureusement, Lizzy l’avait démasquée, mais au moins, elle n’était pas malsaine et ça plaisait beaucoup à Constance qui pouvait s’en sortir sans trop de problème. Ainsi, en lançant sa phrase sur sa situation financière, la brune ressentit un profond malaise émarger du visage de la rouquine. Elle arqua un sourcil en attendant une explication, mais glissa tout de même un faible sourire pour démontrer son affection pour l’inconnue. Elle lui expliqua brièvement qu’elle avait déjà passé par ce point, ce qui l’a surprit, mais Constance ne se laissa pas prendre par les émotions. Elle se mit à rire dès la fin de ses paroles. « Oh, c’est vraiment nul comme situation, c’est triste pour toi également, tu étais jeune en plus ? Et sinon, je comprends bien que ma situation est vraiment gênante et étrange.. Mais j’ai sauté sur l’occasion de manger ! » Constance se gratta la tête et remarqua un mouvement encore plus imposant dans la salle d’accueil, elle espérait seulement que personne ne vienne lui demander ses services, sinon elle serait sans doute mal prise surtout si le propriétaire des lieux venait à la découvrir dans cette uniforme. C’était sans doute une bonne idée de partir et de retirer cela. « Hum, ouais, c’est sans doute une bonne idée, mais de manger à nouveau, je n’aurais pas les moyens, bien que j’aille l’estomac assez grand pour ça, surtout que je n’ai pas terminé mon milkshake aux fraises... Mais si tu souhaites m’offrir un assiette, je ne dirais pas non ! » et Constance lui fit un clin d’oeil moqueur.

"Ouf ! c'est passé comme une lettre à la poste... Quoique non c'est nul comme exemple, avec la poste on met trois plombes à recevoir les lettres..."
Peu importe son exemple bidon; la rousse arbore un petit sourire de soulagement. Enfin, elle a quand même eu droit au fameux coup du "Oooooh ma pauvre !" version franche rigolade.
Un collector plutôt étrange de la part d'une femme dans une situation plus ou moins similaire. D'habitude les gens qui sont dans la même galère compatissent un peu pour la forme, mais ensuite ils vont surtout demander des tuyaux et de l'aide financière pour ceux qui se foutent de leur fierté comme de leur premier vol dans un magasin.
Néanmoins elle n'en tiens pas compte. Ça lui est égal en fait... Et puis dans le genre, Constance sort de la norme. Cela se voit bien qu'avant elle n'était pas fauchée. La rouquine peut même parier que c'est assez récent et que la brune ne maitrise rien de cette situation précaire. Elle devait au moins faire partie de la classe moyenne voir plis et "PAF", du jour au lendemain, fauchée. Du moins la jolie française le voyait comme ça, ça arrive arrive de se tromper.
De toute façon ce n'était pas ses affaires, elle n'aller surement pas demander : "Au fait, ton fric, comment tu l'as perdu ? Jeux de hasard, drogue, alcool, déshéritage, humain de la race masculine ?"
La rousse rigole intérieurement à cette idée. Ça aurait été amusant quand même. Enfin pour elle, sans doute pour l'autre beaucoup moins.
A la réponse de Constance elle répond pas un hochement d'épaules.

- On peut pas dire que j'roule non plus sur l'or, "Nan nan toujours pas" mais je vais payer c'est pas un problème. Il y a un bar ou un café qui te ferais plus envie qu'un autre ?

La rouquine tapote inconsciemment du bout des doigts sur son petit sac de cuir.

La simple idée de pouvoir manger à nouveau enjouait la belle Constance. Il était vrai que la belle devrait payer la totalité de son repas cette fois, mais si elle se souvenait bien, elle avait de vieux coupons rabais pour un hot-dog et un milkshake à demi-prix dans la poche de son pantalon, ce qui lui permettait de bien manger au Dinning Room. Il était évident que ce restaurant était le préféré de la belle Swanson, sachant qu’ils faisaient régulièrement des rabais sur les plats qu’il y avait sur le menu. C’était un petit restaurant fast-food simple tel une cuisine des années 80, mais ça plaisait à la barman. Elle observait la femme qui l’invita avec un sourire et ajouta. « J’ai quelques coupons rabais pour le Dinning Room et j’ai vachement envie d’un délicieux hot dog et d’un milkshake au fraise vu que celui que j’avais, c’est sur ton t-shirt que je l’ai lâché ! » Dit-elle en souriant un peu bêtement. Constance regarda autour d’elle et serra les dents. « Alors je vais récupérer mon linge et laisser cette uniforme de côté et je vous rejoins à l’extérieur ! » Lança t-elle avec une pointe de joie. Constance quitta ensuite la salle de réception pour les vestiaires, réussissant à se changer sans trop de problème et à laisser l’uniforme de Juanita sur le côté. Elle revint à l’extérieur pour rejoindre Lizzy qui l’attendait toujours. Constance lui sourit et elle la suivit jusqu’à sa voiture pour rouler jusqu’au restaurant en question. La brunette avait bien hâte de partager ce repas avec cette rouquine des plus sympathiques.

TERMINÉ, VERROUILLÉ, SUITE AU DINNING ROOM