Depuis son déménagement à Detroit, Vivian Madison s’était impliquée dans plusieurs activités de la communauté. En quittant Boston, la belle rouquine avait fait le choix de laisser sa vie derrière elle, de toute manière, son mari et sa mère étaient décédés maintenant et elle se trouvait seule dans cette grande-ville. Oui, elle connaissait beaucoup de gens, surtout ceux de sa paroisse, mais ça ne changeait pas que la belle dame avait besoin d’une chose ; elle devait retrouver Leslee, sa fille unique qu’elle n’avait jamais revue depuis une vingtaine année. Dans l’adolescence de la jeune Madison, Vivian avait été beaucoup trop demandant pour la rebelle qu’était la jeune rousse à cette époque. Elle lui causait beaucoup de problème, ce qui ne plaisait pas à la mère de famille qui exigeait plus que la perfection. La femme profitait du temps qu’elle avait pour répliquer et punir sa fille qui devenait de plus en plus invivable. C’est en recevant l’offre de sa mère Ruth que Vivian accepta et ensuite, elle n’eut jamais à revoir Leslee. Malgré toutes ses années, elle savait que Leslee était toujours présente dans sa tête, mais surtout qu’elle l’aimait plus que tout. Vivian tenait bien que de mal de rattraper le temps perdu en déménageant dans le Michigan. Pour l’instant, sa rencontre avec sa fille ne s’était pas passée à merveille, mais elle comprenait la réaction de la rousse, elle espérait seulement pouvoir la revoir et qu’avec le temps, leur relation puisse s’améliorer.
Aujourd’hui, Vivian était dans un petit café du centre-ville. Elle s’était commandé un décaféinée. Elle n’avait évidemment rien prit à manger, préférant faire ses pâtisseries par elle-même, ne voulant pas user de la cuisine amateur d’un petit resto rapide. Elle lança un petit soupir, sirotant son café. Elle avait choisi une tasse en céramique et espérait rencontrer quelqu’un qu’elle pourrait connaître, ce qui était presque impossible à Detroit. Vivian avait besoin de compagnie, surtout de se faire des amis.

Lullaby s'était réveillée plutôt reposée, c'était une des rares nuit où elle n'avait pas fait de cauchemars, et elle en était plutôt contente. Pour fêter ça, elle avait décidé d'aller courir, prendre l'air ne pouvait lui faire que du bien. Elle partit donc discrètement de la maison, son frère et sa soeur dormant encore, elle ne voulait pas les déranger et avoir ses «gardes du corps» derrière elle. Elle prit des écouteurs et son portable pour écouter de la musique le long de sa course.
Elle ne savait pas depuis combien de temps elle courrait, mais, elle se sentait bien, sentir l'air frais sur son visage, de la musique dans la tête, ne penser à rien, tout oublier et à la fois se souvenir de tout. Mais dans tous les cas, faire le point et le vide en soi. Réfléchir à l'avenir, repartir ? Non, certainement pas, elle n'en aurait pas le courage. Déménager ? Partir de la maison de familiale ? Pas encore, elle ne pouvait pas penser à ça, mais elle se rendait compte qu'elle n'arrivait pas non plus à penser au futur. Elle était totalement perdue, elle savait à peine où est ce qu'elle allait arriver après cette course.

Mais la réponse arriva bien vite, elle se retrouva devant le Starbucks, pourquoi pas ? Elle avait besoin d'un café, mais pas n'importe lequel. Celui qu'elle prenait toujours quand elle était encore étudiante à Detroit, le cappuccino du Starbucks. Elle rentra dans le café, il y avait beaucoup de personnes. Tant pis, elle patientera. Elle regardait autour d'elle, il y avait eu du changement depuis quatre ans. Tout en se souvenant, elle arriva devant le comptoir, elle prit sa commande, à emporter bien sûr. Mais ce qu'elle ne savait pas c'est que cette commande n'allait pas faire long feu. En effet, il y eut un sac en travers du chemin de Lullaby et, sa maladresse la rattrapa et son cappuccino fraîchement commandé se renversa sur une dame qui, selon la jeune femme, devait avoir la quarantaine et qui semblait surtout être assez perfectionniste. « Je...Je...Je suis vraiment désolée, je n'ai pas regardé où je mettais les pieds et j'ai trébuché sur le sac, je suis vraiment désolée ! » Lullaby se confondit en excuses, et enchaînant le geste à la parole, elle prit quelques serviettes pour tenter de limiter les dégâts. « Si jamais c'est irrécupérable, je peux même payer pour les dommages ! » Elle ne sait pas comment aurait réagit la Lullaby d'avant, mais, là, elle ne pouvait s'empêcher de culpabiliser rien que pour les dégâts qu'elle pouvait causer.

Spoiler:

Vivian Maclay-Madison continuait à boire son café tranquillement. Elle observait les gens qui passaient avec leur véhicule sur la grande route situé à proximité du café Starbuck. La rouquine n’avait jamais été très conviviale avec la grande ville, elle préférait les endroits près de tout, mais plus calme et paisible où il était simple de bâtir une petite communauté. Depuis toujours, Vivian était impliquée dans la communauté autant à l’église, lors des réceptions ou des cueillettes de dons. Elle était toujours présente pour eux, mais de changer subitement d’État pour retrouver sa fille unique, ça n’avait pas été la chose la plus simple pour Victoria qui perdait son cercle bien soudé de Boston. La jolie rouquine n’avait pas lambiné trop longtemps pour reprendre une place dans Mile Road, mais tout de même, elle s’y sentait seule. Enfin, l’amas de population dans ce petit restaurant l’a contraint à se demander si elle trouverait quelqu’un qu’elle connaissait, peut-être un participant de l’église St-Barnabé peut-être. La douce femme avala doucement une gorgée de son décaféiné et reposa le contenant sur la table, c’est à ce moment qu’elle détourna le regard vers une femme qui s’approcha d’elle avec rapidité, un pied dans un sac qui trainait par là et up, la totalité du contenu du verre de cette femme lui tomba directement sur son nouveau chemisier. La femme ouvrit la bouche dès qu’elle sentit le liquide lui tomber sur le buste. Elle se releva aussitôt observant la tâche qui venait de s’y créer.

« Doux Jésus, c’est… disons, surprenant ! Mais ce n’est pas de votre faute, je vois bien que je devrais rentrer à la maison pour me changer, mais j’ai une astuce parfaite pour retirer ce genre de tâche, je ne crois pas sincèrement que vous devriez me rembourser… » La femme serra les dents, malgré tout, elle se sentait mal à l’aise face à la situation, ne voulant pas critiquer cette femme devant elle. Elle semblait déjà assez désemparée par la situation. « Je contrains que ce n’est pas une situation agréable malgré tout… » Elle plissa les lèvres et remarqua qu’on l’observait drôlement. Elle replaça son chemisier avec délicatesse et posa une main sur la jeune femme. « Détendez-vous, ce n’est rien… »

VERROUILLÉ