L'hôpital, C'EST TROP NUL !
Lizzy & Kevin

La jeune fille battit des paupière, groggy. Elle bailla paresseusement et étira ses bras engourdis. Décidément l’hôpital ne lui réussissait pas... Entre la nourriture tout juste bonne à lancer contre les murs, l'interdiction de sortir de sa chambre seule et les siestes à longueur de journée... là, elle était à point pour sauter par la fenêtre !
Si seulement elle avait réussi à ramper jusque là...
C'est certain qu'avec une jambe cassée, les côtes fêlées, sans parler de beaux hématomes sur tout le corps, la tâche devenait de suite beaucoup plus délicate.
La rouquine tourna la tête et regretta de suite son geste. Une indescriptible grimace s'inscrivit sur son visage.
Elle l'aurait presque oublier celui là., ce marteau piqueur permanent au fond de son crâne. C'était comme une cuite, mais une cuite puissance X qui durerait depuis 336 heures, soit 14 jours...
Les docteurs n'avaient pas arrêter de lui répéter que ce n'était pas grand chose, qu'elle avait eu une chance incroyable d'être encore en vie tout ça servi avec de grands sourires à vous donner envie de frapper dans le tas comme dans un punching-ball... Miraculée ou non, elle aurait bien aimer les y voir, les médecins bisounours, collés près de deux semaines à un lit d’hôpital à contempler un mur jaune canari. Leur sourire se serait peut-être un peu estompé...
Sans crier gare, une infirmière entra dans la chambre .

- Oh, vous êtes réveillée ! Tant mieux, il y a dans le couloir un jeune homme qui souhaiterait vous voir. Il dit s'appeler Kevin, Kevin Jones. Enfin je crois... je le laisse entrer, demanda la femme en blouse d'une voix faussement joviale ?

La rousse fronça les sourcils. Elle ne connaissait aucun Kevin, et encore moins quelqu'un près à se déplacer pour venir prendre de ses nouvelles...
Après tout ses frères à Paris n'étaient absolument pas au courant et personne d'autre n'aurait vraiment pu s'inquiéter de son sort.
C'était triste à dire, mais tout le monde se fichait pas mal de sa petite vie.
Et après tout elle comprenait très bien ça, elle n'était qu'une minuscule fourmis dans la plus immense des fourmilières, à bien y réfléchir.
Alors elle était très curieuse de voir qui pouvait bien être ce "Kevin" qui voulait la voir.

- Hum oui, laissez le entrer s'il vous plait...

L'infirmière hocha la tête avec un sourire et s'esquiva.
La parisienne resta pensive quelques instants : c'est fou n'empêche, en France les gens sourient nettement moins souvent qu'en Amérique...

• Quand était-ce la dernière fois qu'il avait mis les pieds dans un hôpital ? Il ne s'en souvenait même plus. Il avait quand même une assez bonne santé. Enfin, ça faisait un petit bout de temps qu'il n'avait pas eu de pépin physique. La dernière fois, ça devait sûrement être au lycée, pendant ce fameux match de basket où il s'était tordu la cheville en plein match. Kevin est là mais lui même ne sait pas pourquoi. Il vient voir quelqu'un qui, il y a quelques jours, il ne connaissait même pas. Cette même personne est dans un lit d'hôpital, en pleine convalescence. Personnellement, il ne pensait pas être là, aujourd'hui. C'est clair que dans ces circonstances, il est difficile de vouloir aller à l'hôpital. Pourquoi alors était-il là ? L'hôpital n'est pas l'endroit le plus festif au monde, loin de là. Surtout dans ces circonstances, mais Kevin tient quand même à être là. Il ne connaît pas énormément cette jeune demoiselle, il connaît juste son nom. Lizzy.
  Il regarde autour de lui, entre les médecins qui viennent rassurer les parents affolés après que le petit dernier ait fait une grosse cascade depuis le haut d'un arbre, les infirmières qui sortent de leur pause, et bien sûr celles qui y vont, et les médecins chargés de l'urgence qui se dépêchent pour aller chercher des victimes qui ont besoin de soin intensif. La vie dans un hôpital c'est pas tranquille, et Kevin l'a bien compris. Depuis le temps qu'il était assis sur cette chaise à attendre, il en a vu des choses se passer. Et dire que sa mère voulait qu'il soit médecin plus tard. Quoique, à l'heure où on parle, le projet est toujours d'actualité. Certes ce sera un peu dur, vu qu'il vient d'arriver en ville qu'il n'est encore totalement dans le train-train quotidien de la ville, mais il peut quand même devenir médecin pourquoi pas. Mais ça c'est une autre histoire...
  Alors qu'il attendait depuis maintenant une petite vingtaine de minutes, l'infirmière qui l'a reçu revient vers lui. "Ça y est elle est réveillée vous pouvez aller la voir, M. Jones. C'est la chambre 221." Kevin se lève alors et remercie l'infirmière avant de se diriger vers la chambre 221. Lorsqu'il arrive devant la porte, il aperçoit à travers la jeune femme. Elle a l'air de plutôt s'être bien sortie, ça aurait pu être pire. Kevin toque à la porte. Il attend quelques secondes, et n'entendant rien, il décide d'entrer doucement.
  "Bonjour." Kevin s'approche un peu du lit de Lizzy. Un peu intimidé, oui et non, il ne sait surtout pas quoi dire. Mais en regardant le visage de Lizzy, il remarque quelque chose. En effet, son regard voulait dire "Bonjour, vous êtes qui ?" Mieux vaut se présenter avant toute chose. "Je suis Kevin Jones.. C'est moi qui vous avait aidée le jour de l'accident. Ça a l'air d'aller mieux je me trompe ?" Mais quel idiot. Bien sûr, elle est en train de souffrir, et cet imbécile lui demande si ça va.. Kevin esquisse un sourire pour ne pas paraître froid. En espérant que ça marche.

Un homme, à l'air d'avoir comme elle une petite vingtaine d'année entra dans la chambre.
Un grand noir à l'allure sportive et aux dents bien alignées.
La rouquine fronça les sourcils, elle avait l'impression de l'avoir déjà vu quelque part, mais elle n'arrivait pas à le resituer...
Il s'approcha du lit, l'air un peu confus, et tenta tant bien que mal de répondre aux questions silencieuses de la journaliste.

- Je suis Kevin Jones...

Mauvaise pioche, ça elle le savait déjà. Allez, encore un essai...

- C'est moi qui vous avait aidée le jour de l'accident. Ça a l'air d'aller mieux je me trompe ?

Les yeux de la rousse s’agrandir. Mais oui bien sûr ! Ce visage, c'était celui là même qui c'était penché au dessus d'elle pour la secourir le jour de l'accident. C'était Kevin qui l'avait aidé alors qu'elle était dans les vapes. Comment n'avait elle pas pu penser à là ? Le seul qui aurait pu venir la voir c'était bien lui...
La jeune femme considéra la question qu'il lui avait posé. SI elle allait mieux ? Physiquement, ça pouvait pas être pire qu'avant de toute manière. Mais mentalement, chaque jour de plus enfermée dans cette chambre la rendait complètement maboule !
La française adressa un superbe sourire à Kevin. Au moins, aujourd'hui elle avait de la compagnie. Elle observa les muscles et le thorax bien dessiné de l'homme sous son T-Shirt. Son sourire s'agrandit encore plus en imaginant les tablettes de chocolat sous le T-Shirt.
Non seulement elle avait de la compagnie, mais en plus un mâle de compétition... Quelle magnifique surprise !

- Oui, je me souviens de vous, et j'imagine que je dois vous dire... merci alors.... merci.

Ce n'est pas que ce mot lui arrachait la bouche mais... elle n'en avait honnêtement pas l'habitude. Et le prononcer... ne lui procurait pas un grand plaisir. Bah, elle tâcherai d'éviter d'avoir à l'utiliser à l'avenir... Au moins c'était sincère. Elle lui était vraiment reconnaissante d'être restée à ses côtés à un moment où elle était au plus mal.

- Et ouais, ça va mieux... Enfin du moins ça va pas pire... C'est juste que l’hôpital c'est pas spécialement mon truc alors...

Un sourire ironique apparut sur son visage. Elle préférait encore jouer carte sur table plutôt que de se lancer dans un grand hymne à la gloire de l’hôpital. Elle en supportait pas l'hosto ni les remerciements et le criait haut et fort !

[HRP : C'est pas terrible, dit moi si tu veux que je te donne plus de matière pour répondre]

• La jeune rousse ouvre alors grand les yeux, et se souvient de celui qui l'avait secourue ce jour-là. Kevin a tout de suite compris qu'elle l'avait reconnu et se met à sourire. La rousse répondit alors. "Oui, je me souviens de vous, et j'imagine que je dois vous dire... merci alors.... merci." Kevin n'était pas trop à l'aise debout, il trouve une chaise et s’assoit à côté de Lizzy. "Oh y a pas de quoi, je pense que d'autres l'auraient fait à ma place." Ça c'est pas sûr vu toutes les personnes qui étaient paniqués, très peu auraient fait l'effort d'aider les blessés. "Et ouais, ça va mieux... Enfin du moins ça va pas pire... C'est juste que l’hôpital c'est pas spécialement mon truc alors...". Kevin se met à rire discrètement. Lui non plus n'aime pas les hôpitaux. "Je vous comprends c'est clair que c'est pas l'endroit le plus festif au monde. D'ailleurs c'est rare que j'y aille, mais là, je voulais surtout prendre de vos nouvelles." Kevin continue de sourire, c'est plus fort que lui il n'arrive pas à s'enlever ce sourire idiot de son visage. Pourtant, la situation n'est pas des plus heureuses, il est en face d'une jeune femme en pleine convalescence, et il trouve le moyen de sourire. Peut-être qu'il espérait un sourire en retour. Ou alors, il ne sait pas quoi dire ou quoi faire, alors il sourit comme un imbécile. Oui ça doit être ça, il est sûrement intimidé. En y repensant, il n'a jamais été doué pour parler à quelqu'un à l'hôpital. Ça doit être pour ça qu'il n'est pas à l'aise. En plus, une jeune demoiselle qui doit avoir le même que lui, c'est sûr que c'est intimidant. Mais bon, Kevin va sûrement finir par dire quelque chose. "En parlant de ça, vous allez rester combien de temps à l'hôpital ?" Bon il a dit quelque chose.Et puis, il l'a dit lui même il est là pour prendre des nouvelles.

]Les lèvres de la jeune femme s'étirèrent d'un sourire mutin.
Alors comme ça, malgré qu'il n'ait absolument pas l'air d'aimer se retrouvé dans les hôpitaux, il était tout de même venu, juste pour elle ? Tiens donc, ça existait encore des hommes comme ça ?
La rousse était moitié touchée du geste, moitié amusée. A voir comme l'américain se tenait, on devinait de suite un malaise. Il semblait intimidé, ce qui était plutôt ironique sachant qu'elle était en parfaite position de faiblesse face à lui. Et puis, elle n'étais pas non plus agonisante, entourée de machine qui bippent à longueur de temps, obligée de se raccrocher à un tuyau en plastique pour respirer... Honnêtement, elle n'avait rien de bien imposant. Alors soi ce gars était bien timide comme il faut, soi sa mine était plus mauvaise qu'elle l'aurait cru. En quel cas, son teint devait être assez cireux et ses traits assez tirés pour qu'on la compare à un cadavre frais...

- En parlant de ça, vous allez rester combien de temps à l'hôpital, la questionna l'autre ?

Lizzy hocha mollement les épaules. Pour ce qu'elle en savait... Les médecins restaient assez vagues là dessus, argumentant que cela dépendrait de l'évolution de son état. Ce à quoi elle s'empressait de répondre qu'elle se sentait très bien, qu'elle était capable de repartir aujourd'hui même. Le plus souvent les docteurs lâchaient des petits ricanements amusés et lui expliquait par A + B qu'elle ne pouvait pas sortir tout de suite.

- J'en sais trop rien... peut être milieu de semaine prochaine si j'ai de la chance.

Elle souffla, et ajouta d'une voix plus enjouée :

- Ah et au fait, les vouvoiements, c'est pas obligé... Je suis ni une vieille dame ni une lady. En plus, on doit avoir à peu près le même âge, non ? Bah, faut se décontracter, je mord pas. Du moins, pas sans avoir de consentement d'abord...

Elle sourit de toutes ses dents. Dans un état normal, elle aurait formulé ça... autrement... Mais là, les médicaments commençaient à faire effet, et elle planait légèrement.
Et à l'intérieur de sa tête; elle pensait très fort qu'elle aurait quand même bien croqué dans ses jolies tablettes de chocolat noires...

[HRP : Désolée du temps de réponse...]

• Le grand noir de Pittsburgh était confortablement installé. C'est clair que c'est plus à l'aise que de rester debout comme un idiot. Alors qu'il répondait à rapidement à un SMS, la jeune femme lui répondit : "J'en sais trop rien... peut être milieu de semaine prochaine si j'ai de la chance." Il allait se remettre à parler quand elle ajouta : "Ah et au fait, les vouvoiements, c'est pas obligé... Je suis ni une vieille dame ni une lady. En plus, on doit avoir à peu près le même âge, non ? Bah, faut se décontracter, je mord pas. Du moins, pas sans avoir de consentement d'abord..." Là, Kevin se mit à rire, c'est vrai qu'à première ils semblaient avoir le même âge. Mais l'idée qu'elle puisse mordre lorsqu'on le consent lui a traversé l'esprit. Elle serait pas un peu tarée ? Ça doit être dû à l'accident, elle n'a plus toute sa tête. Il se mit à parler avec un ton moqueur "D'un côté, ça me fait plaisir que tu me dises ça, parce que j'aime pas vraiment qu'on me morde. Je peux devenir très ... violent." Kevin fit un regard de sadique, parfois effrayant avant de reprendre son sérieux assez rapidement. "Non mais ne t'en fais pas. Je n'attaque que très rarement les gens. Seulement quand ils le cherchent vraiment. Et puis, déjà que t'es en convalescence ce serait dommage qu'il t'arrive quelque chose de plus." Ben tiens, Kevin a trouvé un moyen de faire la conversion, finalement sa "timidité" s'envole très rapidement, lorsqu'il se retrouve en bonne compagnie. Un raclement de gorge et c'est reparti pour un tour. "Et sinon tu fais quoi dans la vie, à part rester clouée dans un lit d'hôpital pendant toutes tes journées ?"

[HRP : désolé c'est pas extraordinaire.]

[T'inquiètes, pis moi non plus c'est pas super inventif...]

Kevin se mit à rire, en entendant sa réponse la convalescente l’imita. Tiens donc, alors il n'aimait pas être mordu ? Dommage... Pour être honnête, elle ne pensait pas qu'il aurait vraiment pu lui faire mal. Simplement parce qu'elle ne l'aurait pas laissé la toucher. Ou du moins... pas pour se faire frapper... de cette façon ci...
En d'autre terme, en ce moment, sa libido était à un niveau critique, à tel point qu'elle éprouvait de l’intérêt pour tous les pas trop mauvais morceaux qui passaient à niveau de ses yeux. Alors imaginez, avec un bel homme couleur chocolat 90% de cacao, , grand, jeune à l'allure sportive qui lui adresse un époustouflant regard de psychopathe...
Effectivement, en cet instant la rousse avait la folle envie de lui sauter dessus, de lui arracher ses vêtements et advienne ce qui devra advenir.
Les médicaments ne devaient pas être totalement inconnus à cet sorte d'état second, mais la jeune femme ne pouvait pas plaider innocent pour autant...
Sortant de sa rêverie pittoresque qui en était déjà à un stade très avancé, la jeune femme consentit - un peu déçue qu'il ne lui demande pas "autre chose" - à répondre à la question de l'homme.
Elle se redressa un peu sur ses oreillers, et commença :

- Et ben figure toi que je fais tout, sauf restée clouée dans un lit d’hôpital toutes mes journées... En fait je suis journaliste, au Detroit News. La plupart du temps je m'occupe des faits divers, ça m'arrive aussi de faire des interviews.

Elle lui expliqua un peu plus en profondeur en quoi consistait son métier, son rôle dans le journal avant de demander :

- Et toi alors, t'as un job ?

Elle posa un doigt sur ses lèvres; depuis que le garçon était arrivé elle avait repris quelques couleurs.

• Kevin se sentait bien en sa compagnie. Vu qu'il ne connaissait pas grand monde ça fait plaisir de faire des connaissances. Lizzy était quelqu'un de fort sympathique, comme quoi l'hôpital, qui peut être l'endroit le plus chiant qui existe, peut devenir un endroit très accueillant et très amical. Kevin avait remarqué une mine déçue chez la jeune rousse. L'avait-il déçu dans sa réponse, en tout cas, c'était pas l'effet voulu. Mais la réponse de Lizzy allait brièvement faire déchanter le jeune homme : il avait affaire à une journaliste. Sur le coup, il se sentit con, un caissier de supermarché mal payé en face d'une journaliste, c'est tout de suite impressionnant. Ah ouais, journaliste... Ah d'accord. Il savait plus trop quoi dire, c'est clair que ça l'a impressionné. En entendant la question de Lizzy, il répondit sèchement : "Moi je suiis caissier au Supermarché pas trop loin de la plage de Detroit je sais pas si tu vois où c'est.." Kevin réfléchit un peu, en y repensant il se sentit comme un héros. "Waw ! J'ai sauvé une journaliste de la mort.. Hey ! Ça peut faire la Une des journaux faudrait en parler : ♦Kevin Jones un jeune homme venant de Pittsburgh a sauvé la grande journaliste Lizzy Asleion de la mort suite à un accident de moto à Detroit♦, avec une photo de moi recevant un..." Kevin s'était un peu emporté et se rassit, en souriant bêtement. Il reprit avec un air idiot et sur un ton moqueur "Donc tu es journaliste.."

Kevin était parti dans un délire si impressionant que la rousse crut bien se remettre à s’esclaffer. Puis il s'arrêta, d'un coup. La jeune femme dû se mordre la langue jusqu'au sang pour s'empêcher d'exploser. Elle se dit qu'elle devait être rouge, au moins autant que ses cheveux... Puis elle releva la tête avec un couinement aigu de douleur et respira pour se calmer. Elle voyait un peu flou. Décidément, ses médicaments avaient vraiment un drôle d'effet sur elle. La française se sentait à ça de voir des éléphants roses danser la salsa au dessus de sa tête. Pourtant, qu'elle sache, on ne lui avait rien donner de très fort, pas assez pour la faire décoller en tout cas... Effet secondaire indésirable et étrange des joins qu'elle fumait à son habitude ? Oui, peut-être.
Il fallait vraiment qu'elle aille dire deux mots à ce vendeur d'herbes douces. Ses poings s'exprimaient de bien jolie manière quand elle s'appliquait bien...
En tous cas il fallait qu'elle se contrôle, sinon ça allait vraiment devenir bizarre. Pour elle, mais surtout pour lui. Elle remit lentement sa tête en place avec une grimace de douleur et confirma :

- Oui, journaliste.

Enfin... pas journaliste comme il semblait l'entendre. Elle n'était pas une grande journaliste. Du moins pas encore. Ça ne saurait tarder, cependant. Les jeunes finissent toujours pas virer les vieux et prendre leur place, toujours...
C'était aussi sûr qu'un et un font deux aux yeux de la jeune femme.

- Pour l'article, je...

Celle-ci fût coupée par une nouvelle infirmière, qui venait d'entrer dans la pièce. Toujours ce petit sourire guilleret aux lèvres. A vomir...

- Désolée monsieur, mais les visites ne sont plus autorisées à cette heure, lâchât elle l'air très fière d'emmerder le monde.

Lizzy lança un regard désespéré au jeune homme qui signifiait à peu près : "Me laisse pas ici toute seuuuuuuuuuule ! Pas avec ce mur jaune et ces bisounours...".
Puis, croisant l'expression soudain noire de l'infirmière - qui lui fît l'effet d'une douche glacée après un voyage sur mars, elle finit par bredouiller.

- Heu... on reste en contact, ok ?

Elle s'empara d'un bout de papier et d'un crayon et griffonna son numéro à la va vite sous l’œil vigilant de dark bisounours. Elle fourra le papier entre les mains de Kevin.
La rousse faisait la moue boudeuse, elle n'avait pas mais alors pas du tout envie de le voir partir ! Même si dans son état... c'était peut-être mieux comme ça.

• Kevin passait un bon moment, il se sentait en bonne compagnie. Même s'il n'aimait vraiment pas les hôpitaux, il a quand même trouvé la force de supporter cet endroit maléfique aux pouvoirs surnaturels pour passer un peu de temps avec Lizzy. C'était le tableau parfait. Enfin peut-être pas le plus parfait mais en tout cas, si on devait le noter entre 1 et 10, ben il aurait plutôt une bonne note. Un 7 ou un 8 aurait fait l'affaire. Mais oublions les maths et revenons à ce qui nous importe. Lizzy allait s'exprimer mais elle fut brutalement coupé par un bruit. Plus particulièrement par la porte de la chambre. Une autre visite ? Un autre proche de Lizzy ? Peut-être une nouvelle rencontre qui pourrait se transformer en une nouvelle amitié... Non. Les briseurs d'ambiance existent toujours et là c'était une briseuse d'ambiance. Apparemment les visites étaient limitées dans cet établissement car une infirmière vint faire signe qu'il était temps de s'en aller. Il était pas si tard pourtant, on dirait un pensionnat de petit vieux qui doivent aller faire leur toilettes et se coucher à 18H. Bon ben tant pis ce sera pour une autre fois. Kevin se leva et décida de se diriger vers la sortie. A ce moment là, Lizzy appela le jeune homme pour lui donner son numéro. "Oui aucun souci, allez prends soin de toi" Kevin se diriga vers la porte en croisant le regard de l'infirmière. Il se retourna une dernière pour adresser une Ciao à la jeune femme avant de disparaître. Il voulait pas la laisser seule, enfin pas tout de suite, mais bon il fallait s'en aller.

Terminé et verrouillé.