Grosse journée aujourd'hui, je m'étais levée à 5h00 ce matin, bien reveillée dans mon lit à ronchonner. Pourquoi est-ce que je dois toujours me lever avant mon réveil-matin alors que, comme aujourd'hui, il ne devait pas sonner avant 9h00! Bref, je me pris l'envie d'aller faire un jogging dans les rues de Détroit. En sortant, l'air un peu glacial pour poussa à revenir dans ma maison bien au chaud devant le feu de foyer qui s'était éteint durant la nuit bien sûr, faute d'alimentation. Mon frère était venu la veille prendre un café et papoter un peu pour me donner de ses nouvelles. Liam, mon confident, mon énergie, mon grand frère adoré qui m'a tout donné et appris de la vie. Je suis très proche de lui et je crois même abuser, tout comme lui, du lien fort qui nous unis. Enfin, je décidai de me remettre sous les couvertures, d'attendre le levé du soleil vers les 7h00 pour me relever. J'ouvris la télévision et appuya sur play, me souvenant même plus quel film j'avais incéré dans le lecteur. Je ne pouvais pas passer à côté de la facette un peu fleur bleue de moi... The Notebook... seigneur, je crois bien que ça faisait un milliard de fois et plus que je l'écoutais, mais je ne m'en tannais jamais. Couchée bien sagement avec les oreillers autour de moi, bien emmitouflée, j'écoutai le film avec passion.

7h00, comme prévu, je me levai et allai sous la douche bien chaude pour me préparer pour ma journée. Ce qu'on est bien quand on commence notre journée propre et en se sentant bien dans sa peau. Mon corps bien lavé, je me séchai les cheveux et me coiffai d'un style assez chic, mais simple, soit une queue de cheval lichée sur la tête. Des boucles d'oreille en forme d'anneaux accompagnaient le tout pour embellir mon visage. J'ajoutai un peu de maquillage bien naturel pour renforcir mes traits. J'étais habillée d'un pantalon noir comme l'ébène avec une camisole violette en satin et d'un veston par-dessus. J'avais même décidé de mettre la chaîne en or de maman qui avait décidé de me la léguer après avoir rencontré son nouvel amoureux. Comme je pensais à ma mère, je suis si soulagée qu'elle se soit trouvé enfin quelqu'un pour prendre soin d'elle et j'ai bien hâte que cela m'arrive, mais pour l'instant, j'ai... MON GRAND FRÈRE ^^.

8h30, le temps était venu d'aller à la prison de Détroit, un détenu m'attendait pour une deuxième scéance de thérapie... la première avait été un peu froide disons-le... des bêtises se collaient à la fenêtre du parloir comme si elle voulait m'avaler toute crue. Comme la majorité des prisonniers, ils n'ont soi-disant nullement besoin de thérapie pour sortir de prison. Il est vrai que d'être stocké entre quatre murs, tous les jours, n'ayant le droit qu'à une petite heure par jour ou par semaine (pour l'aile maximum) pour voir la lumière du jour et passer ses nuits à remouer les erreurs du passé et les remords qui regorgent notre coeur est bien le remède le plus efficace pour s'assurer de ne plus recommencer les mêmes erreurs et ne pas devenir plus fous qu'on croit l'être.

Je passai la porte du pénitencier et le directeur m'accueillai aussi froidement et durement que la dernière fois, le règne de l'ordre avait sa place ici et d'ailleurs, je n'y voyais pas d'inconvénient, car je savais bien où je me trouvais et disons que l'ambiance n'était pas les arcs-en-ciels, les poneys et les cacas-papillons! Je devais obtenir ma carte du personnel pour pouvoir démagnétiser toutes les portes de la place puisque je ne pouvais les ouvrir à la main pour simple mesure de sécurité. Enfin bref, je respirai un bon coup en me retrouvant devant la porte du parloir, je voyais dans les petites fênetres l'uniforme orange très vif du détenu qui m'attendait avec peu ou pas d'enthousiasme... Le tic tac de l'horloge m'agaçait et je pris que quelques milièmes de seconde avant de rentrer à 9h00 tappante comme le rendez-vous y était indiqué à mon agenda. La prochaine me réservait soit une grande surprise, une heure de révélation, une heure de moquerie, ou simplement une heure à se regarder droit dans les yeux, sans qu'il ne réponde à mes questions et sans qu'il ne témoigne beaucoup d'intérêts envers son plus proche moyen de survivre à cette vie misérable à laquelle il se déclare pour seul responsable!