I can't say that signing things is the favourite part of my career but you know that it has to be done. Ylan N. Sanders & Isaac K. Hamilton Mais que diable faisait-il là? Pourquoi avait-il accepté déjà? Ah oui, il n'avait pas eu le choix. Son éditeur l'avait obligé à aller faire cette séance de dédicaces. Il avait compris qu'Isaac n'était pas un homme sociable mais il fallait organiser ce genre d'évênements, c'était bon pour la publicité et très important en terme de business. Surtout que le livre d'Hamilton plaisait beaucoup et faisait de plus en plus de recettes. Il fallait montrer que l'on remerciait les lecteurs et quelle meilleure manière qu'une séance de dédicace? Et puis les salons obtenaient encore hors de question comme réponse de la part de l'auteur. Il n'était pas le meilleur client que pouvait avoir son éditeur, pas le rêvé, c'était sur... Enfin bref, il se trouvait là, à l'Hurringhton's Mall, attendant l'ouverture de la séance. En réalité, il était à l'extérieur du bâtiment, il patientait en fumant. C'était tout de même mieux que de rester assis avec un air stupide en attendant qu'une foule de parfaits inconnus fondent sur lui pour avoir un petit mot dans leur livre. D'ailleurs, il allait essayer de faire dans l'original, dans la mesure du possible. Peut être qu'à la fin de la journée, Keenan allait écrire le même mot dans chaque livre en changeant juste le nom? Il espérait que non, parce que c'était peu agréable et ça démontrait peu d'humanité. Mais en avait il encore beaucoup depuis qu'il était rentré de la guerre? Vivait-il comme les autres? Parmi ces joyeux -ou moins joyeux- citoyens américains? Il n'en était pas tellement sûr... Toute sa vie durant, il avait perdu des parties de lui-même. La mort de sa mère déjà, l'avait changé alors qu'il n'était qu'un enfant, la conduite de son père aussi, on ne pouvait pas grandir normalement de cette manière, puis la disparition de sa soeur et son viol ainsi que sa fugue peu après, et peut être sa mort, et après l'armée. Pendant 10 ans -dont 2 mois de coma. Là, il avait rencontré l'amour, le vrai, comme il n'en avait jamais vécu mais l'objet de cet amour lui avait été arraché peu après. Saleté de guerre! Il soupira, jouant avec son briquet puis regarda l'heure. 15 minutes avant le gong... 15 minutes de paix. Mais après tout, il ne savait même pas si beaucoup de gens allaient venir. Si ça allait être des "fans", des gens qui avaient apprécié son livre ou juste des curieux... Il jeta sa cigarette, l'écrasa puis rentra à l'intérieur de la bâtisse. Il alla s’asseoir derrière une table, son éditeur à ses côtés ainsi qu'une pile de livres, pour ceux qui ne le possédaient pas mais désireraient l'acheter et se le faire dédicacer du même coup. Puis on ouvrit la boutique au public et les gens commencèrent à venir le voir. Sourire. Sourires hypocrites peut être mais il fallait jouer la comédie, et ils ne l'étaient pas tout le temps. Certaines personnes réussissaient à lui décrocher de vrais sourires. Bien sur il les amplifiait mais bon... Saluer, sourire, écouter, hocher la tête, essayer de faire original, écrire, tendre le livre, sourire, dire au revoir, passer à la personne suivant. C'était la routine qui s'était installée depuis plusieurs heures -intercalée de quelques petites pauses-, bien que certaines fois duraient plus longtemps que d'autres, certaines personnes lui parlant un peu plus longtemps. L'une d'elles avoua même qu'elle s'était trouvée dans la même situation que le personnage principal, à part qu'elle était une femme et que c'était sa grande soeur qui avait été victime de cet acte abominable. Et que son livre l'avait un peu aidée. Cette femme le toucha profondément. C'était un peu le but de son ouvrage, un message d'espoir et aider ne serait-ce qu'un peu ceux qui se retrouvaient dans la même situation que lui, ou même les victimes d'un viol elles-mêmes... Elle le toucha mais le perturba en même temps, car elle le ramena dans son passé plus que les autres, et il eut quelques instants d’inattention, revoyant les visages de sa soeur et de son père... Il était aux environs de midi et demi lorsque son éditeur annonça qu'ils allaient faire une pause déjeuner et que la séance reprendrait une heure et demie plus tard. C'était l'heure de fermeture de la librairie... C'était alors au tour d'un jeune homme, qui a vu d'oeil devait n'avoir que quelques années de moins que lui... Hamilton se leva pendant qu'il parla un peu avec son éditeur qui lui glissa ensuite quelques mots. « Mr. Hamilton, c'est Ylan Sanders. Il est dessinateur de BD et on lui a donné un pass spécial pour qu'il vous voit, il aime visiblement beaucoup votre travail, car il a insisté pour ce pass. Pourriez-vous lui parler avant qu'on aille déjeuner? » Ike hocha la tête et sourit à son nouveau visiteur pendant que le libraire était en train de fermer la boutique au public. Pourtant, il soupirait intérieurement, il avait enfin une vraie longue pause, pour déjeuner, et on venait l'embêter avec quelqu'un de spécial... Il ne pouvait pas faire la queue comme tout le monde et repartir après avoir eu un mot? Mais il faisait des efforts alors il tendit la main à Ylan. « Bonjour Mr. Sanders, vous possédez déjà un exemplaire? » Simple, rapide mais efficace, après tout Sanders ne désirait pas lui parler pendant une heure et demie... Si? Title by Cliff Richard codage; Amaaranth ♫♪