Lorsqu'elle était gamine, Jane s'imaginait combler une femme telle une princesse avec des cadeaux et des mots doux. Oui, la délicatesse et le bon parlé n'avait jamais fait partie de la personnalité de JJ, mais en amour, elle voulait tout donner. Dès que Jane flashait sur une femme, elle faisait tout en son possible pour se l'approprier et ça avait toujours été ainsi - même sur des femmes hétérosexuelles - Elle se souviendrait toujours de sa rencontre avec Hesther McFadden. C'était une belle femme et surtout, elle plaisait beaucoup à Jane. Au départ, elle avait tout tenté pour la séduire, mais en vint. Elle aimait les hommes, alors comment pouvait-elle gagner ? Elle finit par la laisser tomber et leur relation fut un peu choqué jusqu'à ce qu'elle la revoie. Aujourd'hui, Heshter était une grande amie de Wellington et son coeur était prit par la belle rouquine Leslee Madison. Il fallait croire que l'amour de sa vie ne pouvait pas l'être longtemps vu qu'on lui avait récemment diagnostiquée un cancer du cerveau qui pouvait conduire jusqu'à la mort. La pauvre lieutnenante voyait sa copine périr de jour en jour. Elle lui avait demandé sa main et ensuite tentait de trouver un autre appartement pour vivre en sa compagnie et ainsi s'occuper d'avantage d'elle. Wellington était une femme très protectrice et forte en amour. Les était tout pour elle et elle comptait lui démontrer qu'elle meurt ou pas.

En cette journée froide, à l'approche de l'hiver, Jane Wellington sortit et laissa la rousse se reposer. Elle avait prévue de visiter quelques appartements dans divers quartiers de la ville. Elle ne voulait pas quitter Woodward - sachant que la patisserie de Leslee y était - mais elle voulait un truc dans leur moyen et surtout confortable. JJ visita quelques trucs dont un petit duplexe à Mile Road, mais ce n'était pas totalement un coup de coeur pour la lesbienne. Elle reprit son camion et s'arrêta à la station-service. La belle enfonça le réservoir et mit le remplissable automatique dans son camion noir. Elle lança un crachat sur le sol et s'appuya contre son véhicule jusqu'à ce qu'une femme s'arrêta dans l'autre sens et remplie sa voiture. JJ fronça les sourcils bêtement. Cette femme lui disait réellement quelque chose. C'est après mure réflexion que son visage lui revint. C'était Phil, son amie d'enfance. « Non, mais putain de merde, j'y crois pas mes yeux ! Fuck me Twice Phil ! C'est réellement toi bordel ! Mais qu'est-ce que tu fous en ville ! J'en crois pas mes yeux, merde, ça fait quoi 10 ans que je ne t'ai pas vu dans l'coin ! » Elle s'avança et leva les bras en l'air, complètement choquée par ces retrouvailles.

Cela faisait à présent une semaine que Philadelphia avait déposé ses valises à Détroit. Enfin, elle était de retour au bercail. Tout lui avait manqué : les températures hivernales, cette ambiance de l'avent de Noël, les boutiques, les visages familiers. Pendant un temps, le froid la retint coincé chez elle, près du chauffage, emmitouflée sous des draps. Elle ne vit donc personne, et n'appela même pas sa famille pour leur dire qu'elle était en ville, et pour longtemps. Mais notre chère phil n'est pas du jour à se laisser intimider bien longtemps par quoi que ce soit. Pour s'habitier de nouveau, à tout et surtout au quartier, elle prit sa voiture pour se promener sans but précis et elle profiterait pour faire le plein à la station service. Aux détours des rues et des avenues, elle se rendit compte que la ville changea quelque peu. Des bâtiments avaient été détruits, de nouvelles résidences étaient en construction et il y avait même de nouveaux commerces. Détroit était différent et elle espérait que tout le monde ne pouvait pas changer aussi vite, et surtout pas elle. En dix ans, beuacoup de choses peuvent arrivés, des coeurs peuvent être brisés, des relations rompues, des amitiés liés, des âmes décéder et des petits être fragiles peuvent venir au monde. Le monde évolue, et d'une seconde à l'autre il n'est jamais exactement le même... Alors imaginez durant des années.

Philadelphia finit par trouvé le drive in le plus proche. Elle se gara, prenant soin de refermer son manteau, car elle avait encore du mal à s'acclimater au climat. Soudain, elle entendit une voix de femme qui se mit à crier.Presque abasourdie, elle se tourna sur elle même et n'osait pas le croire. «Jane ! Oh ! Putain, c'est toi ? Mais t'es trop awesome ! J'ai failli pas te reconnaître.» Que de délires elles avaient eu ensemble ! C'est avec une immense joie qu'elle retrouvait son amie d'enfance, après l'avoir ignoré pendant dix ans. Mais, pour son excuse, elle avait traité tout le monde à la même enseigne. Ceux qui la connaissaient savaient que c'était du Phil tout craché. « Tu sais pas la meilleure. Je me réinstalle à Détroit. Ben ouais,forcément, 10 ans sans toi c'est long». Elle s'avança vers elle, prête à la prendre dans ses bras et à tout reprendre là où elles l'avaient laissé... mais peut-^tre pas à l'endroit exact. Phil était préssée de savoir à quel point les choses avaient bougés pour Jane. Mais, une chose était certaine, pas assez pour perdre ce qui les unissait.

Jane Julia Wellington - qu’on surnommait tous amicalement JJ - ne s’attendait surtout pas à retrouver une vielle copine en s’arrêta à cette station-service. La dernière fois qu’elle y était passée, elle avait blessé un homme revenant de la guerre. En fait, ce jeune militaire était un ancien copain de son frère, laissant la brune perplexe lorsqu’elle fit le lien. Enfin bref, elle avait tendance à faire des rencontres plutôt surprenante lorsqu’elle s’arrêtait dans ce secteur de la ville. JJ vivait quant à elle à Woodward Avenue dans un petit appartement qu’elle partageait avec sa meilleure amie d’enfance Charlotte – qui était de retour d’un voyage en France depuis peu – elle se doutait bien qu’elle connaitrait également Philadelphia ! Wellington opina d’un sourire amusé et continua à faire un tas de simagrée – heureuse de retrouver cette vieille amie qu’elle n’avait pourtant pas revue depuis une dizaine d’année déjà – La lieutenante savait qu’elle aurait beaucoup de choses à ce dire. « J’en reviens pas du tout merde ! Tu es magnifique à ton tour Phil ! C’est à s’chier dessus tout cette histoire ! » Elle fronça les sourcils et posa une main sur le bord de la pompe à essence, prenant toute son aise. JJ n’avait jamais été très féminine et son langage n’allait pas dans le bon sens non plus. Lorsque la brunette lui annonça qu’elle se réinstallait en ville, le regard du flic changea à nouveau et un grand sourire accompagna son geste d’excitation. « La vache ! J’en crois pas mes yeux merde ! Je suis trop ravie de te r’trouver ici Phil, tu sais pas combien tu m’as manqué ! Shit.. on en a des trucs à se raconter toi et moi ! » Elle serra les dents et se mit à rire. « Tu veux aller manger un truc après ? »

Le temps surprenait tout le monde : il passait si vite qu'à peine une année débutait, en un battement de cils, la fin d'année se pointait aussitôt. Il donnait aussi des leçons de vie à chacun, il permettait de mûrir, d'évoluer et de prendre du recul par rapport à la personne que nous étions des jours ou des années avant. Pour Philadelphia, il n'y avait pas qu'une année qui la séparait de Jane et des personnes qu'elle avait laissé ici, derrière elle. Et pourtant, il lui semblait que rien n'avait vraiment changé entre elles. Bien sûr, le nombre des années avaient laissé des signes : elles n'avaient plus rien des adolescentes d'autrefois ; mais n'avaient pas réussi à altérer leur folle camaraderie. C'était visible et assez audible : l'une et l'autre semblait heureuse de se revoir même si la jeune veuve avait gardé le silence radio durant ces dix années passées à Los Angeles. Les gens qui la connaissaient vraiment sauraient que ce n'était rien de méchant mais juste la manière d'être, assez égocentrique, de la jeune femme. Bien qu'ayant quelques amitiés sincères, elle n'avait vraiment rien d'une amie idéale. Il ne fallait jamais attendre sur elle pour écrire une carte postale ou pour penser à donner des nouvelles et encore moins pour consoler une amie en détresse. D'ailleurs, elle ne supportait pas les pleures et face à quelqu'un en larmes, elle pouvait réagir très égoïstement. Même lors de l'enterrement de feu M. Lindley, elle ne pleura et laissa son coeur se lamenter à sa place, de l'intérieur.

Pour l'instant, Philadelphia se réjouissait de recroisser la route de Jane. Elle ne pouvait se retenir d'afficher un très large sourire. Elle aimait la compagnie de celle-ci et ce depuis toujours. Jane nétant pas une fille prise de tête et encore moins étroite d'esprit, elle passait la plus part de son temps avec elle. Quoi que différente en apparence et un peu par leurs caractères, néanmoins elles se rejoignaient sur certains points. Si Phil était plus féminine et opportuniste que son amie, tout comme Jane, elle n'était pas du genre à juger les autres pour la vie qu'ils menaient (tant qu'ils ne lui cassaient pas les pieds) et s'acceptait comme elle était, quoi que le reste du monde puisse penser.
Par ailleurs, elle reconnaissait bien là son amie, par sa posture et sa gestuelle.
"Toi aussi tu m'a manqué ma poule. Yen a pas deux comme toi, et surtout pas à L.A !"
Lorsque Jane lui proposa de se revoir plus tard pour se raconter tout ce que l'une et l'autre avait manqué, Phil ne pu qu'acquiescer de la tête en y joignant un sourire.
"Je pense qu'on a plein de temps à rattraper et beaucoup trop de choses à se dire."

Jane Julia Wellington, qu’on appelait toujours JJ avait précisément vécue des trucs lourds depuis dix années. Malgré cela, elle n’avait aucune changée. Elle était toujours la femme qu’elle était autrefois quand elle était à l’université ou bien au lycée. Elle restait telle qu’elle était et ne pensait jamais à ce que les gens pouvaient dire d’elle. Jane n’était guère féminine et délicate. Elle était même très grossière. Mise à part au boulot, elle ne se laissait jamais couper. Wellington n’avait aucun problème avec ce qu’elle était, tant qu’on ne l’embêtait pas sur le sujet, sans ça, elle pouvait devenir une vraie furie. Depuis le départ de Phil, JJ avait perdu son père qui s’était fait assassiné, sans jamais retrouver une trace de son assaillant et puis, sa petite-amie, Leslee était atteinte depuis quelques mois d’un grave cancer, ce qui l’a rendait totalement confuse et à terre. Elle tentait d’affronter la maladie et de garder le sourire, mais la fiesta n’était plus aussi enflammée avec la reine des bars qu’autrefois. « C’est sympa, Phil ! Et toi non plus, tu m’as manqué, merde ! C’est débile que tu sois de retour ! » Dit-elle en s’exclama toujours un sourire profond marqué sur son visage. Soudainement, la pompe à gaz s’arrêta. La lesbienne sortit celui-ci et le rangea. « J’ai tellement de truc à te dire et je suis certain que tu dois avoir une foutu vie à L.A toi aussi ! » Elle sourit et se retourna vers la station. « Bon, j’dois aller payer, on se rejoint au Cup&Cake sur Woodward, c’est à ma fiancée » Elle lui fit un clin d’œil pour lui faire comprendre qu’elle devrait lui dire beaucoup sur sa vie et entra à l’intérieur pour quitter ensuite le Drive-In.

À SUIVRE AU CUP&CAKE