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 Nice guys always lose Ϟ ft. Hesther

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MessageSujet: Nice guys always lose Ϟ ft. Hesther Nice guys always lose Ϟ ft. Hesther EmptyMar 3 Avr 2012 - 17:05

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Nice guys always lose.
ft. Hesther & Travis

Je me rappelle de ce temps, là où les choses semblaient si simples. Ces instants d’ivresse, de bonheur total, où chaque journée devenait presque une aventure incroyable. Ces moments de complicités, à pouvoir discuter pendant des heures au coin du feu, à attendre que l’aube se lève à travers les carreaux de la fenêtre. Cette époque où je ne profitais peut-être pas suffisamment de ces instants… On se rend finalement compte de la valeur que prennent les gens une fois qu’on les a perdus. Un soupir s’éleva dans l’air, brisant le silence morne de cette chambre. Insomnie. Voici ce dont souffrait Travis depuis des années. L’art de ne pas réussir à dormir, de se priver de sommeil, mais surtout, de penser à certaines choses que l’on voudrait oublier à tout jamais. Faut vraiment que ces conneries s’arrêtent… Onze ans après. Qui peut réussir à être traumatisé, onze ans après ? Comme d’habitude, l’américain ne pouvait s’empêcher de faire de longs soliloques intérieurs. C’était une manière comme une autre de se rassurer, parfois. Parfois seulement, car à vrai dire, cette manie le handicapait plus qu’autre chose. Distraitement, le jeune homme jeta un coup d’œil au réveil qui se trouvait sur la table de chevet. Ce dernier affichait huit heures et trente-trois minutes, soit une heure convenable pour se lever. Malgré ses fréquentes insomnies, Travis préférait rester dans son lit jusqu’à une heure convenable. C’était mieux que de s’abrutir devant des émissions de télé réalité bidon pendant une partie de la nuit. Quant aux livres, on lui avait souvent conseillé cette technique. Hélas, il lui était totalement impossible de se concentrer sur quoique ce soit passé une heure du matin. Concernant les somnifères que son médecin souhaitait lui prescrire, il n’en était pas question. Déjà qu’il utilisait des médicaments contre l’angoisse, qu’il était littéralement accro à la caféine et à la nicotine, ce n’était pas le moment de rajouter quelque chose de plus à la liste. Alors tant pis. De toute évidence, il s’était déjà accommodé au fait de fixer le plafond pendant des heures. Le jeune homme se passa une main dans ses cheveux sombres, avant de se redresser en position assise, toujours sur son lit. Aujourd’hui, la journée risquait d’être bien calme. Il n’avait qu’une seule et unique séance photo de prévue, en fin d’après-midi. Ce qui, d’ailleurs, ne le dérangeait pas le moins du monde, pour autant qu’il parvienne à trouver une occupation digne de ce nom. Travis inspira profondément. Trouver une occupation… Probablement plus facile à dire qu’à faire, en réalité.

Environ une petite heure plus tard, après un rapide passage sous la douche, s’être vêtu convenablement (du moins, c’est ce qu’il pensait), avoir bu son premier café du matin et fumé sa première cigarette, Travis se sentait prêt à passer une bonne journée, pour une fois. Et ce malgré le manque de sommeil dont il ne ressentait pas encore les effets, mais qui pourtant étaient ancrés sur les traits de son visage. L’écran de son portable lui indiqua rapidement qu’il était presque dix heures du matin. Soit, la journée ne faisait que commencer. Le garçon détourna vaguement les yeux en direction de la baie vitrée, scrutant avec attention la lumière vive offerte par les rayons du soleil qui traversaient les vitres. Et, au loin, la ville, réveillée depuis un bon moment. Cette ville qui ne subissait jamais de repos, grâce à toutes ces personnes qui se levaient, chaque matin, que ce soit pour travailler ou pour se rendre en classe. Un énième soupir s’extirpa d’entre les lèvres de Travis. La vie est pleine d’opportunité, de réussite et de bonheur. Quant à savoir pourquoi ces termes lui faisaient une peur bleue, il n’aurait jamais pu l’expliquer, et ce même en cherchant attentivement. En observant le ciel dont les tons roses pâles disparaissaient peu à peu et se mélangeaient à la perfection avec le bleu azur, l’américain sembla avoir comme une illumination. À ses yeux, cette journée semblait dégager un côté très poétique au point de vue des paysages. Comme si elle possédait quelque chose en plus. Ce n’était peut-être qu’une impression, et il devait sûrement être le seul sur cette terre à penser ça à l’instant même. Toutefois, il n’avait plus ressentit ce désir irrépressible de sortir, prendre tout et n’importe quoi en photo comme un véritable artiste depuis bien longtemps. Sans plus attendre, le jeune homme se précipita vers l’un des nombreux appareils photos alignés dans un coin de la pièce, en prit un au hasard et se jeta sur la porte d’entrée, en prenant soin d’attraper ses clés de voiture juste avant de claquer la porte.

À cette heure-ci, il n’y avait pas vraiment d’embouteillage sur la route, ce qui permettait à Travis de rouler sans encombre. En revanche, s’il y avait bien quelque chose à laquelle il n’avait pas songé, c’était l’endroit où il allait s’arrêter pour faire des photos. Et pour cela, il devait absolument dénicher l’endroit parfait. Pour tout dire, lorsqu’il s’agissait de faire photo, Travis devenait vraiment méticuleux. Aucun détail ne devait être délaissé. Chaque petite imperfection serait considérée comme un manque de sérieux de sa part. C’est d’ailleurs cela qui le rendait si bon dans son métier. Ce souci du détail, ce perfectionnisme poussé à son maximum. Le point noir dans l’histoire, c’est qu’il devenait parfois exécrable lorsque son envie de perfection n’était pas comblée. Après une petite demi-heure de route, Travis décida de s’arrêter à proximité de la plage. Pour être honnête, il n’y était jamais allé. Il l’avait juste vu de très loin. Mais cette journée semblait propice à la découverte, alors pourquoi ne pas tenter, au moins une fois ? En longeant la grande route qui bordait cette plage, le jeune homme s’arrêta environ tous les cents mètres, afin de faire une photo ou deux. Ces plantes, ces arbres, ces paysages, le bruit des vagues qui s’explosent au loin sur le sable… Toutes ces choses émerveillaient considérablement Travis, qui ressemblait à un gamin dans un magasin de jouet. Lorsqu’il décida de s’aventurer sur le sable, il se souvint soudainement pourquoi il n’allait jamais à la plage. Le sable. Ce foutu sable qui rentrait dans ses chaussures, se cachait dans ses vêtements. Car en bon illuminé qu’il était, l’américain avait complètement oublié d’enlever ses chaussures. Et merde ! Manquerait plus que mon appareil photo tombe là-dedans. Travis, qui visiblement ne faisait ni attention vers où il se dirigeait et s’il y avait des gens autour de lui, ressemblait quelque peu à un extraterrestre venu d’une autre planète. Mais enfin, il faut de tout pour faire un monde, dit-on…
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MessageSujet: Re: Nice guys always lose Ϟ ft. Hesther Nice guys always lose Ϟ ft. Hesther EmptyMer 4 Avr 2012 - 19:33

Travis Ҩ Hesther
« En art point de frontière » - V. Hugo


Un bruit de ressac - mouvement perpétuel et incessant de va et vient, léchant la surface du sable - parvint jusqu'à ses oreilles, alors que les premières lueurs de l'aube filtrant par la porte vitrée grande ouverte, la forcèrent à ouvrir tout d'abord un œil, puis l'autre. Négligemment étendue en travers du lit, à demie recouverte par un drap, l'esprit encore tout embrumé de sommeil, elle chercha à tâtons ce qui était à l'origine de ce vacarme - vacarme amplifié par sa tête, qui la faisait souffrir le martyr - pensant qu'il s'agissait de son radio réveil. Son bras rencontra un obstacle, sa main buta contre quelque chose. Quelque chose à la fois dur, tendre et chaud. Atroce. S'aidant de son coude, elle se redressa doucement. Quelle était donc l'origine de cette texture peu engageante ? Une nappe brumeuse, semblable à du coton dansait devant ses yeux. Il lui fallu quelques secondes, combinées de plusieurs clignements de paupières, avant de recouvrer une vue à peu près normale. Elle étudia alors son environnement, tout en se frottant les tempes. Satanée mal de tête. La chambre à coucher était étrange. Inconnue. Un bruit d'inspiration se fit entendre. Hesther pu se rendre compte qu'elle n'était pas seule, elle se retourna et aperçu un bout de peau, et des cheveux noirs. Elle réussi alors à identifier la provenance de ce contre quoi son bras venait de taper. Un homme. Son bras gauche était posé sur le drap et une alliance en or entourait l'annulaire de sa main.
Un grognement sourd s'échappa de la cavité buccale de la jeune femme. Un homme marié, qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam... merde. A présent elle était totalement réveillée. Mais qu'est-ce qu'elle foutait là ? Et comment était-elle arrivée ici même, dans cette chambre, dans ce lit ? De vagues souvenirs dansèrent alors, en rythme avec les battements qui lui martelaient le haut du crâne. Une soirée plus qu'arrosée, son amie Lucy, des machines à sous et le trou noir. Le néant le plus total. Elle avait couché avec un homme marié, mais en plus elle avait fait ça chez lui. D'ici peu, la femme de celui-ci ne tarderait pas à rappliquer, furibonde. Qu'est-ce qui lui avait pris de boire autant ? La jeune avocate s'allongea à nouveau, afin de reprendre ses esprits. Devait-elle avoir honte ? Assurément, oui ! Mais pour le moment, la migraine qui menaçait de s'installer pour les quelques jours à venir, la préservait de ce sentiment.

La gueule de bois promettait d'être splendide. Pour se rappeler d'aussi peu de détails, elle avait dû picoler comme jamais, surtout lorsqu'elle jetait un œil à celui qui se tenait à ses côtés. Il fallait bien reconnaître qu'il était plutôt bel homme, c'était au moins ça, elle avait évité le pire. Enfin, si il était possible d'envisager pire situation que celle-ci, bien entendu. Non mais franchement, qu'est-ce qui lui avait pris ?
Le plus discrètement possible, elle se redressa, puis s'assit au bord du lit, prenant alors conscience de sa nudité. Un homme marié quoi... elle eu envie de se lever puis de foncer la tête la première contre une surface dure, n'importe laquelle, la première qui se présenterait ferait fort bien l'affaire. Était-elle tombée sur la tête ? L'alcool, quel fléau. Doucement, elle se leva, soucieuse de ne pas réveiller sa triste aventure d'un soir. A pas de loup et sur la pointe des pieds, elle parti à la recherche de ses vêtements. Un grognement la fit sursauter, elle n'osa plus bouger. Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'elle ne repris son inspection de la chambre.
Bingo, les voilà. A la hâte elle enfila sa robe, complètement froissée, se cogna en passant le pied dans l'arrête du mur le plus proche. De justesse elle retint un cri, grommela un juron à voix basse.
Ses chaussures, où étaient-elles ? Durant une seconde à peine, l'idée de partir sans, fut des plus tentantes. Mais ne sachant pas où elle se trouvait exactement, il était plus sage de mettre la main dessus avant de tenter une fuite en bonne et due forme. A cœur vaillant rien d'impossible, c'est donc à quatre pattes qu'elle poussa les recherches jusque sous le lit. Bonne initiative, bien que très humiliante et un brin ridicule vu de l’extérieur.

Escarpins en main, elle emprunta le couloir de la demeure, qui la mena jusqu'à un vaste salon/séjour. Celui-ci était d'une taille considérable, avec de larges baies vitrées, donnant sur la plage. La plage... une chance, elle ne devait pas être très loin de chez elle en définitive. La lumière qui filtrait à l'intérieur de la pièce était féerique, nimbant les murs de teintes pourpres, gris blanc et rose. Elle aurait voulu saisir la magie de l'instant présent à l'aide de son instantané, malheureusement, elle ne l'avait pas sous la main. Une idée lui vint à l'esprit, alors qu'elle quittait prestement la bâtisse - d'un architecte probablement, au vue de la configuration du lieu et du type de construction aux lignes épurées et contemporaines.
Par chance, elle se trouvait toujours sur Railway Place, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle avait bien choisi sa cible. En d'autres circonstances, peut-être aurait-elle pu s'en féliciter, mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, elle avait plutôt envie de se pendre ou bien de se tremper la tête dans un bac rempli de glace pilée afin de calmer ses maux de tête.
Rapidement et sans vraiment demander son reste, la jeune femme retrouva la chaleur de son propre logement. Après avoir refermé la porte d'entrée derrière elle, elle s'adossa à celle-ci, profitant de cette sensation de froid que lui apportait ce contact. Comment avait-elle pu merder à ce point ? Elle s'en voulait. Quel con, tromper ainsi sa femme, avec une fille à demie inconsciente, ayant les dents du fond baignant dans l'alcool, quelle horreur. C'est sur cette image sympathique, qu'elle se hâta de retrouver sa salle de bain, afin de se redonner apparence humaine. Il était encore très tôt lorsqu'elle ressorti de là, vêtue d'un simple short en jean et d'un T-Shirt. D'ailleurs, quel jour était-il ? Un rapide coup d’œil à son téléphone portable - son sauveur, son aide mémoire, son pense-bête – lui indiqua qu'elle pouvait se détendre. Samedi, c'était le week-end, tant mieux. Après avoir vidé la boîte complète d'aspirine et avalé un rapide café, Hesther se tint à son idée, celle qui lui avait traversé l'esprit alors même qu'elle parcourait le couloir de l'immense maison de maître ; elle s'empara ainsi de l'un de ses appareils photo, son bon vieux reflex. Armée de tongs et d'un large chapeau, elle était prête à affronter la plage de la marina.

L'air vivifiant et frais du dehors lui redonna un coup de fouet. La luminosité n'était plus aussi chatoyante que celle qu'elle avait pu observer près d'une heure plus tôt, mais elle s'en contenterait. Objectif au poing, elle commença à marcher sur la plage, en quête de quelque chose à photographier. Capturer un instant unique, voilà ce dont elle avait envie. N'aurait-elle pas dû alors prendre en photo, l'homme marié étendu sur le ventre, avec qui elle avait passé la nuit ? Non, ça ce n'était pas un moment unique, mais bel et bien un moment à oublier, à effacer à tout jamais des méandres scabreux de sa mémoire.
Une légère brise se leva alors, faisant tournoyer et onduler légèrement en volutes, le sable fin et doré. Hesther dans un mouvement brusque, voulu se protéger le visage et fit tomber au sol son chapeau. Quelle idiote. Alors qu'elle se baissait pour le ramasser, celui-ci fut emporter un peu plus loin sur la plage, par un nouveau souffle d'air chaud. Il ne manquait plus que ça. Elle accéléra le pas, autant que le sable le lui permettait. La coiffe de couleur blanche continuait inlassablement sa course vers d'autres horizons, roulant tantôt sur le sable, puis volant à moitié dans les airs. La jeune avocate profita d'un passage entre ciel et terre dudit couvre chef, pour en immortaliser l'instant. Moment unique, courir après un chapeau récalcitrant ayant décidé de jouer au chat et à la souris avec sa propriétaire. Que demander de mieux ? Ah... et bien peut-être et tout simplement que celui-ci aille s'écraser en plein visage d'un pauvre touriste, qui avait l'air perdu ou en pleine contemplation de quelque chose d'invisible. Hesther se mis alors à courir aussi vite qu'elle le pouvait, en direction de cet inconnu qui venait de se faire agresser par un objet lui appartenant. Avec toutes les peines du monde, elle arriva enfin à sa hauteur. Un peu essoufflée et haletante, son appareil photo toujours en main, elle s'adressa à l'homme qui lui faisait maintenant face.

« Bonjour... Je m'excuse pour... pour ce petit désagrément. J'espère que mon chapeau ne vous a pas fait... trop mal. »

Une légère grimace vint étirer ses traits. Avec la force du vent, sait-on jamais, peut-être qu'il avait eu le visage fouetté de marnière brusque, bien que cela soit peu envisageable. Parfois elle parlait pour ne rien dire, des phrases dénuées de tout intérêt sortaient alors en flot de sa bouche, sans qu'elle puisse y faire grand chose. Un objet attira toutefois son attention et la tira de ses pensées au combien intéressantes.

« On dirait que le hasard fait bien les choses, dit-elle en désignant du menton l'appareil photo que l'homme brun tenait entre les mains. Je vois que je ne suis pas la seule a avoir eu cette idée un peu... bizarre de venir flâner sur la plage pour immortaliser un peu tout et n'importe quoi. Sans trop savoir pourquoi et sans vraiment attendre de réponse de la part de son interlocuteur, elle embraya - d'un ton on ne peut plus enjoué - presque incapable de faire cesser les paroles qui sortaient en cascade de ses lèvres. Vous venez souvent par ici, en compagnie de votre appareil photo ? Avez-vous réussi à obtenir de bonnes prises avec cette lumière ? »

Un sourire vint alors illuminer le visage de la jeune femme.

fiche par century sex.
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MessageSujet: Re: Nice guys always lose Ϟ ft. Hesther Nice guys always lose Ϟ ft. Hesther EmptyDim 8 Avr 2012 - 20:34

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Nice guys always lose.
ft. Hesther & Travis

Les gens, quelle race amusante. Stupide et ingrate, formée par une société dont les valeurs n’existent plus vraiment. Une race qui se permet de juger et de condamner en une fraction de seconde sans aucun argument concret. Une société également cupide, qui s’évertue à offrir une apparence parfaite. Idolâtrée, faisant miroiter que le monde est sans histoire alors qu’en réalité, tout fonctionne grâce à la seule présence d’un billet vert. Et qui, sans aucune vergogne, n’hésite pas à piéger dans ses filets les personnes les plus naïves. Provocant en retour de la souffrance et de la haine. Le monde est semblable à un océan infesté de requins, eux-mêmes à la recherche de vies à détruire, de petits et de gros poissons pour se nourrir. Un tas d’immondice, ou tout ne rime plus qu’avec commercialisation. À cet instant, sur cette plage dont le vent semblait plus vif qu’à l’accoutumée, Travis ne pensait plus qu’à ça, suivant attentivement le regard des gens qui le dévisageaient, comme s’il n’était pas tout à fait sur orbite. Comme s’il sortait d’un asile. Qui étaient-ils pour se permettre de lui lancer des regards aussi subjectifs ? Après tout, l’américain était un homme libre. Il avait tout à fait le droit de se promener sur la plage, même dans une tenue inappropriée. Qui cela devait déranger, hormis lui-même ? Bon, certes, peut-être aurait-il réagi exactement pareil que tous ces gens, à la vue d’une personne comme lui. La race humaine fonctionne ainsi en général. Mais dans tous les cas, jamais il ne se serait permis de lancer des regards aussi insistants, aussi… Gênants. Après quelques instants, une fois son flot de pensées écoulé, Travis s’habitua à la présence du sable, bien que très désagréable au début. Il cessa de gesticuler brusquement, adoptant une attitude classée « normale » cette fois. Le jeune homme décida de continuer son périple sur la plage, ignorant les gens qui se situaient là, bien que l’idée de rebrousser chemin lui ait effleuré l’esprit à plusieurs reprises. Son appareil bien en main, Travis scruta l’horizon avec une attention toute particulière, à la recherche de quelque chose. Quelque chose, vastes mots pour désigner le flou total de l’instant. Pour tout dire, Travis attendait le moment unique, celui qui est très compliqué à capturer, celui dont l’image vous coupe le souffle tant il est magique. Mais cet instant… Il fallait avoir beaucoup de patience pour espérer l’attraper dans ses filets. Et cela, en tant que passionné et photographe professionnel, le garçon le savait parfaitement.

Malgré le fait que Travis soit littéralement aveuglé par sa passion, il n’avait jamais fait l’erreur d’idéaliser son métier. Avec le temps, la vie l’avait rendu réaliste sur certains points. Et forcément, il y avait certaines choses qui lui déplaisaient dans la profession de photographe. Comme par exemple, les personnes qui remettaient sans cesse en question le rendu de ses photos, les mannequins capricieux ne possédant aucune patience, les décors qui parfois refusaient d’êtres à la hauteur de son exigence légendaire, les éclairages récalcitrants, ainsi tout un tas d’autres détails qui le dérangeait au plus haut point. Hormis ces quelques défauts, ce travail restait néanmoins l’idéal du jeune homme, qui ne pouvait envisager une quelconque reconversion.

Continuant sa route, foulant le sable d’un pas relativement lent, l’américain fixait le large, imaginant dans sa tête des histoires à dormir debout, ou en pensant vaguement à la faune sous-marine. Travis maîtrisait probablement l’art d’avoir la tête dans les nuages, peu importe les circonstances et l’endroit où il se trouvait. Et puis, pour l’accompagner dans sa quête artistique, il y avait le vent qui soufflait en rafales, lui envoyant du sable dans les yeux, l’empêchant au passage d’avancer. Le vent. Cette force à l’origine de tous les phénomènes météorologiques. Cette énergie qui, comme le dirait les scientifiques, est considérée comme le mouvement d’une atmosphère. Une puissance de destruction massive. Soit, encore une foutue invention de dame nature, qui à cet instant, avait le don de gâcher le plaisir du jeune homme. Après quelques jurons, Travis continua tout de même sa route, une main prête à contrattaquer, histoire de se protéger d’une éventuelle rafale de sable. C’était sans compter sur cet objet volant non identifié (ou presque) qui, quelques mètres plus loin, vînt s’écraser en plein sur le visage du garçon. Surprit, il esquissa un pas de côté, les yeux écarquillés. Il se retourna, prêt à se défendre de tout et n’importe quoi, avant de se rendre compte qu’il venait d’être attaqué par un chapeau sauvage. Un misérable chapeau. Nan mais… Est-ce que j’hallucine ? Travis jeta un regard furibond à la coiffe qui gisait maintenant à ses pieds, avant de la ramasser. Il se rendit ensuite compte que quelqu’un se dirigeait dans sa direction, une jeune femme, pour être exact. Probablement la propriétaire de cette chose. Lorsqu’elle parvînt jusqu’à lui, elle bafouilla quelques mots, visiblement essoufflée. Des excuses. La voix rauque et le ton légèrement froid de Travis s’éleva dans l’air, afin de rassurer la jeune femme quant à l’acte criminel que venait d’effectuer l’objet lui appartenant. Ne vous inquiétez pas, il n’y a pas de mal. Le jeune homme tenta un rapide sourire, distrait car toujours à l’affût d’un moment à prendre en photo autour de lui. Lorsque la jeune femme se remit à parler, il fût d’abord surprit qu’elle ne lui réclame pas le chapeau qu’il tenait toujours dans la main avant de tourner les talons et de partir. Non. Elle désigna d’abord l’appareil qu’il tenait dans la main droite. C’est à cet instant que le garçon réalisa qu’elle aussi, avait un appareil photo dans la main. Et pas des moindres, puisqu’elle tenait tout de même un bon Reflex. Une fois qu’elle eût terminé de poser des questions, Travis mit un certain temps avant de répondre. Il se contenta d’abord de la fixer dans les yeux, un peu comme s’il n’avait pas compris ce qu’elle venait de lui dire. Puis, après une poignée de secondes, il se racla la gorge, cherchant poliment ses mots. Je dois avouer que je pensais être le seul sur terre à avoir eu l’idée de venir ici, aujourd’hui. Le jeune homme marqua une pause, peu habitué à tenir des conversations avec les gens. A vrai dire, il préférait se tenir à distance, ne voulant pas s’attacher aux gens. Mais là… Cela aurait été un manque de politesse incroyable que d’envoyer une jeune femme sur les roses. Surtout quand la jeune femme en question fait preuve de sympathie. Dans le cas contraire, il n’aurait probablement pas hésité un quart de seconde. Bien que, pour aller jusqu’au bout de son raisonnement, dans le cas où la jeune femme aurait été antipathique, elle lui aurait arraché son chapeau des mains avant de tourner les talons. Je passe beaucoup de temps en compagnie de mes appareils photos, mais c’est bien la première fois que je viens ici. Travis se retînt de mentionner la haine qu’il éprouvait à l’égard du sable, de peur de passer pour un grand illuminé. Pour le moment, je n’ai pris que quelques photos, dont le résultat me semble plutôt concluant. Il faut dire que la lumière de cette journée me semble différente des autres jours, un peu comme si elle avait quelque chose en plus. Malgré le fait que Travis ait accepté de converser un peu, il n’en restait pas moins froid, comme s’il restait sur ses gardes en permanence. Après un court instant de réflexion intense, le jeune homme réalisa qu’il tenait toujours en main le chapeau appartenant à la femme qui se trouvait devant lui. Ah, et… Je crois bien que ceci vous appartient. Il tendit l’objet en direction de la blonde, toujours en la fixant droit dans les yeux.
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MessageSujet: Re: Nice guys always lose Ϟ ft. Hesther Nice guys always lose Ϟ ft. Hesther EmptyMar 10 Avr 2012 - 16:12

Durant une demie seconde, Hesther détailla l'homme qui lui faisait face, afin de savoir plus ou moins à qui elle avait à faire. Certes ce n'est pas bien de juger une personne sur son apparence, pourtant c'est souvent – bien trop souvent – ce qui arrive. Ce réflexe est humain après tout, on ne peut pas vraiment aller à son encontre. Bien que se voulant différente, Hesther n'échappait pas à cette règle. Ne dit on pas que juger les autres, c'est aussi et avant toute chose se juger soi-même ? Sans doute. Le jugement implique aussi la condamnation du juge. C'est au travers d'une sorte de prisme, que la jeune avocate pouvait donc observer son propre reflet, son propre miroir. Ressemblait-elle à cet individu ? Cet homme qui avait l'air un peu égaré ; un peu sur sa planète peut-être ; un peu dans les nuages, ayant certainement une sensibilité exacerbée. Assurément, oui ! Les artistes sont souvent incompris, ou mal compris du moins, ce qui est à peu de choses près sensiblement pareil. La quête de l'instant unique pour un photographe, primant presque sur le reste, il n'avait sûrement que faire du qu'en dira-t-on. En ce point ils devaient se ressembler.

Le hasard fait parfois bien les choses, le ton peu engageant du brunet ne la rebuta absolument pas et ne réussi pas non plus à entacher sa bonne humeur quasi coutumière. C'était un besoin presque aussi vital que de s'alimenter, que le fait de devoir être en contact perpétuel avec le monde, les gens. Sans ça, elle dépérissait à vue d’œil. D'où lui venait ce besoin de sociabilité ? Elle n'aurait su le dire avec certitude. Peut-être bien que cela venait du fait qu'elle eût été privée de tout contact avec le monde extérieur, durant plusieurs années... à cause de... Mark. Ce simple souvenir, cette simple évocation par la pensée, suffit à lui faire perdre son sourire.

Avec toutes les peines du monde, elle revint sur terre, alors que le photographe s'adressait à elle, affirmant qu'il n'y avait pas de mal, le chapeau n'ayant en fait pas réussi à l’assommer. Visiblement, il paraissait être encore plus à l’affût qu'elle, regardant tout autour de lui, cherchant certainement quelque chose à prendre en photo, ce qui fit naître un large sourire sur le visage de l'avocate. D'ailleurs, un certain laps de temps s'écoula avant qu'il ne pris la peine de lui répondre. A croire que cela était comparable a l'effort que devait fournir un coureur de marathon, à croire que cela lui avait coûter une énergie considérable que d'entrouvrir la bouche pour prononcer quelques mots.
En signe de négation, elle secoua vivement la tête.

« Oh non, vous n'êtes pas le seul artiste à venir flâner par ici. C'est assez souvent que je vois des photographes, ou bien même des peintres. A certains moments de la journée, enfin tout dépend de la période de l'année bien entendu, la luminosité est vraiment exceptionnelle. C'est presque féerique, chacun essaye alors de capter cette lumière toute particulière à l'aide de différents moyens. Enfin, c'est vrai qu'il ne faut pas avoir peur du « ridicule » ou de se lever tôt. » Voilà qu'elle se mettait à trop parler, gênant probablement son interlocuteur avec son monologue dont il n'en avait sûrement rien à faire, pourtant elle ne pu s'empêcher de continuer sur sa lancée. Lorsqu'elle était partie il était assez difficile de l'arrêter. « Vous passez beaucoup de temps avec vos appareils car c'est votre métier ou c'est juste une passion dévorante ? Enfin ça ne me regarde sûrement pas après tout, qui suis-je pour poser ce genre de question... »

Faire les questions et les réponses, très bonne habitude qu'elle devait penser à oublier au plus vite. L'avocate s'attendait à ce qu'il prenne ses jambes à son cou, se demandant d'où une hystérique dans son genre pouvait bien sortir. Le son de sa voix devait lui bourdonner aux oreilles, de manière bien peu agréable, telle une mouche énervante vous insupportant au plus chaud de l'été. Consciente de cette vérité, elle se stoppa net en se mordant la lèvre inférieure. A croire qu'elle était un peu trop passionnée, un peu trop enjouée aussi, ce qui lui jouait parfois des tours, elle s'emballait plus que de raison. Ce besoin de sociabilité accru lui faisait presque oublier que, chaque être humain est différent, chaque personne n'aime pas forcément qu'on vienne envahir sa bulle ; son espace vital, en le bombardant de phrases dénuées de tout intérêt.
Pourtant, et contre toute attente il accepta - peut-être pas franchement volontiers, peut-être et tout simplement parce qu'il ne voulait pas passer pour un grossier personnage, à qui l'on aurait oublié d'enseigner l'art de la politesse – de répondre à ses questions. L'évocation de la clarté du jour fit naître un nouveau sourire, plus grand que le précédent, sur le visage de la blondinette.

« Vous avez raison, il y a une clarté assez spéciale aujourd'hui... comme j'en ai rarement vu d'ailleurs, comme une invitation à la création. Il y a un peu plus d'une heure, le ciel était encore plus somptueux, des tons de gris/blanc se mêlaient au pourpre, un véritable régal pour les yeux. Dommage, je n'avais pas mon Reflex sous la main à ce moment là. Elle plaça sa main en visière alors qu'elle regardait le ciel, ce léger éblouissement raviva son mal de tête, rapidement elle reporta son regard sur le jeune homme, tout en se frottant les tempes de sa main libre. Cela fait longtemps que vous en êtes venu à la photographie ? En tout cas votre appareil semble être du matériel de premier choix » dit elle alors qu'elle passait le cordon du sien autour de son cou. 

Hesther se trouvait un peu idiote sur les bords, de vouloir forcer ainsi la conversation, alors que l'homme auquel elle s'adressait, n'avait sûrement qu'une envie, qu'elle lui fiche la paix pour pouvoir terminer de prendre tranquillement ses clichés. C'est donc tout naturellement qu'elle se contenta d'un simple sourire alors qu'il lui restituait son chapeau, qu'elle s'empressa de fourrer dans son sac, afin d'éviter un nouvel épisode d'envol de celui-ci.
Ne sachant trop pourquoi, et peut-être parce qu'elle avait un faible pour les bruns ténébreux, elle lui demanda d'un ton qui se voulait le plus engageant possible.

« Pourquoi ne pas partager nos expériences en matière de photographie, en faisant un petit bout de chemin ensemble ? Enfin si vous êtes partant bien entendu. »

L'avocate devait bien avouer qu'elle n'avait nullement envie de continuer son périple toute seule, ou bien de devoir regagner de suite son logement, elle voulait évacuer l'alcool qui lui restait certainement encore dans le sang, mais surtout cette impression de saleté, qui lui collait à la peau. Impression plus que désagréable et qui ne voulait plus la quitter depuis qu'elle avait abandonné l'homme marié dans sa demeure.


Dernière édition par Hesther J. Mcfadden le Sam 14 Avr 2012 - 18:48, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Nice guys always lose Ϟ ft. Hesther Nice guys always lose Ϟ ft. Hesther EmptyMar 10 Avr 2012 - 20:26

Après s’être arrêté de parler, Travis leva distraitement ses yeux sombres en direction du ciel, qu’il détailla avec attention. L’intensité avec laquelle le soleil dardait ses rayons en direction des deux jeunes gens lui brûla un instant l’iris, chose qui lui sembla très désagréable sur le moment. Malgré la présence de la jeune femme dans son champ de vision, l’américain laissa ses pensées vagabonder, comme loin de son corps, loin de cette plage, loin de cette planète. Comme si, au-delà de cette modeste présence physique, son esprit ne connaissait aucune frontière, comme s’il n’avait pas de limite. Parfois, le jeune homme aimait à se dire que son âme n’appartiendrait jamais à personne, qu’elle resterait à jamais à lui, invendue et libre, comme le vent qui à cet instant soufflait en rafale, soulevant en fine couche le sable avec cette élégance naturelle. Pouvait-on considérer la nature comme une artiste à part entière ? Certainement que oui. Car sans elle, jamais personne n’aurait pu assister à des phénomènes semblables aux arcs-en-ciel, ou aux aurores boréales. D’autant plus que sans cette nature, l’être humain n’aurait probablement jamais vu le jour. Dans un profond soupir, Travis tenta un bref retour sur la planète terre, des visions d’autres horizons pleins la tête. L’usage du terme « artiste » le fit redescendre immédiatement de son univers. Le jeune homme déposa à nouveau son regard vers la blonde qui se tenait devant lui. Ce devait bien être la première fois en vingt-six ans d’existence qu’il croisait une jeune femme aussi sociable, et ce malgré sa froideur qui en avait pourtant découragé plus d’un à venir lui parler. Décidément, les gens n’avaient pas fini de le surprendre. J’aurais pu m’en douter. Le soleil qui se reflète sur l’océan offre déjà une luminosité ainsi que des teintes exceptionnelles, alors je n’ose pas imaginer ce que cela doit donner dès l’aube. Et pour tout vous dire, je ne suis pas du genre à avoir peur du ridicule. Il suffit de regarder ma tenue peu appropriée à l’endroit… Un très léger sourire vînt se dessiner sur les lèvres de Travis. Afin d’accompagner ses paroles, l’américain baissa les yeux en direction de son jeans et de ses baskets. Avec la chaleur ambiante, il y avait de quoi sembler ridicule, en particulier dans un endroit comme celui-là. Il secoua doucement la tête, relevant ses yeux couleur noisette. Ainsi, en un regard, elle arrivait à le considérer comme un artiste ? Bon, d’un côté, ce n’était pas totalement faux. Pour tout avouer, le garçon ne s’était jamais considéré comme cela. Peut-être était-il trop modeste ? Ou peut-être pas, d’ailleurs. Son exigence et son éternelle quête de perfection l’empêchaient de se juger à juste titre, ce qui ne l’arrangeait pas tellement dans ses moments de doutes. Votre question n’est pas tant indiscrète que cela. Après tout, c’est moi qui vous ai lancé presque involontairement sur ce sujet. Travis réprima difficilement un petit rire. Qu’est-ce qui lui prenait, tout à coup ? Peut-être que l’humeur joyeuse de la jeune femme était communicative… D’ailleurs, pour y répondre, c’est un peu à cause des deux. Je suis effectivement professionnel dans le milieu de la photographie. Mais avant toute chose, mon métier reste une passion, d’où ma présence en ce lieu. Cette fois, Travis esquissa un sourire plus franc, bien qu’il restait toujours sur ses gardes, laissant donc apparaître cette froideur qui lui collait à la peau.

Sans même s’en rendre compte, la main du jeune homme alla à la recherche de son paquet de cigarette, caché dans la poche arrière de son jeans. A l’aide de deux doigts, il parvînt à extirper l’objet de son endroit confiné. D’un côté, cela lui faisait de la peine de penser qu’il se laissait commander par son propre cerveau, qui actuellement lui exigeait une dose de nicotine supplémentaire. Hélas, il était impossible d’aller contre une addiction aussi profonde que celle-ci. Du moins, pas en un claquement de doigts. D’autant plus que le garçon ne ressentait absolument pas le courage d’arrêter. Il en avait besoin pour vivre. Certains faisaient d’autres choses pour calmer leurs besoins ou angoisses. Mais Travis savait pertinemment qu’il était incapable de faire autre chose. Même en travaillant, ce dernier se sentait dans l’obligation de faire régulièrement des pauses afin de succomber à l’envie de fumer. Et chaque jour, il enchaînait cigarette sur cigarette à un rythme effréné, bien conscient du danger pour sa santé. Puis, comme le disait les trois quarts de la population possédant une quelconque addiction : il faut bien crever de quelque chose. Cette fameuse phrase qui d’ailleurs exaspérait Travis au plus haut point, considérant son utilisation comme un justificatif, comme une excuse pour celui qui n’assume pas ses vices.

C’est donc tout en ouvrant le paquet neuf que le garçon écoutait la jeune femme lui parler, redressant de temps à autre la tête, en attendant qu’elle ait terminé de dire tout ce qu’elle avait à dire. Et visiblement, la blonde avait énormément de choses à dire. Les grands esprits se rencontrent, à ce que je vois. C’est la raison précise pour laquelle j’ai mis le nez dehors, il y a une heure de cela. Après avoir déballé le bout de carton, Travis rangea le papier dans une de ses poches, avant de désigner le paquet du regard et de l’avancer vers la blonde qui se tenait toujours face à lui. Vous en voulez une ? Ne sachant pas si elle était fumeuse ou non, le jeune homme préférait le lui demander tout de même. Après tout, il fallait bien que son éducation serve à quelque chose, n’est-ce pas ? Votre Reflex n’est pas mal du tout, vous savez. Je pense que je suis tombé là-dedans il y a de cela une dizaine d’années, tout au plus. Et vous ? Pour posséder un appareil semblable à celui-ci, c’est que vous devez tout de même vous y connaître un peu. En attendant, le jeune homme s’empressa d’attraper et de mettre le filtre d’une des cigarettes au coin de ses lèvres, afin de sentir le goût du tabac. Si ce n’est pas indiscret : êtes-vous également dans le métier ou pas du tout ? Puisqu’elle lui avait posé la question, autant en faire de même, histoire de se montrer plus sociable qu’il ne l’était en réalité.

Un regard sur les vagues, sur le reflet lumineux du soleil sur l’eau d’un bleu presque translucide, Travis cherchait toujours et encore cette chose, ce minuscule détail qui lui donnerait le cliché qu’il attendait, satisfaisant ainsi son envie créatrice du jour. Aujourd’hui était vraiment différent des autres jours. Malgré le beau temps, le jeune homme les considérait comme maussades. Les jours passent et se ressemblent, comme un cercle vicieux. C’est ce qu’il ressentait, de jour comme de nuit, pendant ses insomnies. Alors certes, il semblait un peu hors-normes, parfois, avec ses airs un peu ailleurs, comme venu d’une autre planète. Mais c’est ce qu’il était, au fond, même s’il refusait catégoriquement de le reconnaître. Et, en fin de compte, il n’y pouvait pas grand-chose : la vie l’avait rendue comme cela, forgeant son caractère et ses attitudes à l’égard des autres. Peut-être était-ce fataliste de penser ainsi. Ou réaliste, qui sait. Car en y réfléchissant un peu : si cet accident n’avait jamais eu lieu, comment serait-il, au jour d’aujourd’hui ? Probablement une toute autre personne. Quelqu’un de totalement différent, même dans sa manière de voir les choses.

L’américain se racla doucement la gorge, cherchant à sortir de ses pensées. Encore une fois, il n’avait pas pu s’empêcher de penser à cet accident. Encore une fois, onze ans après, il ne pouvait s’arrêter de songer à la vie qu’il aurait eue si rien n’avait bougé à ce point. Ayant écouté distraitement la jeune femme, Travis hocha vaguement la tête, l’esprit brumeux. Eh bien, je suis partant. C’est toujours sympa de pouvoir parler avec des gens qui sont passionnés. Finalement, cette proposition tombait parfaitement bien. Il fallait vraiment qu’il occupe ses pensées avec quelque chose, histoire de ne plus être submerger par cette tonne de souvenirs qui remontaient doucement à la surface.
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MessageSujet: Re: Nice guys always lose Ϟ ft. Hesther Nice guys always lose Ϟ ft. Hesther EmptySam 14 Avr 2012 - 18:44

Ne se laissant pas démonter, Hesther continuait inlassablement à parler, parler et parler encore, comme s'il s'agissait là d'un besoin crucial, arrêter de parler étant alors synonyme de mort. Pourquoi ne pas laisser ce jeune homme tranquillement vaquer à ses occupations ? Elle n'aurait su le dire. Peut-être avait-elle trouvé là, le moyen de panser ses blessures, ses erreurs de la soirée écoulée. Une sorte de pansement, toutefois bien trop fin pour pouvoir apaiser sa conscience. Conscience bien trop présente et migraine ne font pas bon ménage. Mélange détonant, que Heshter ne saurait conseiller à quelqu'un. En un sens, elle l'avait bien cherché, tant pis pour elle. Qu'on ne l'y reprenne plus à boire autant.
Travis évoqua l'aube, ce mot résonna en elle. L'aube suffit au soleil pour éveiller le monde, ou pour vous réveiller tout simplement. Quoi qu'elle fasse, toutes ses pensées étaient dirigées vers cette fameuse soirée, ce fameux matin. Difficilement, elle revint à la conversation en cours, espérant que son absence soit passée totalement inaperçue. La jeune femme imaginait bien l'impression qu'elle devait donner, celle d'une personne parlant plus que de raison, dans le but unique de s'écouter, ne prêtant pas la moindre attention aux paroles de son interlocuteur. Une vague impression d'égoïsme pur et dur au final. Elle était seulement distraite, bien plus qu'elle ne l'aurait voulu. Culpabilité quand tu nous tiens.
Un large sourire fendit les traits de la jeune femme, alors qu'elle observait un peu plus attentivement la tenue de l'homme qui lui faisait face. Hormis ses chaussures pas vraiment adaptées, elle ne voyait là rien de bien choquant. Un léger haussement d'épaules accompagna le début de sa phrase.

« Vous avez raison, le ridicule ne tue pas, encore heureux... bien que je ne vois pas franchement en quoi votre tenue n'est pas très appropriée. A part vos... chaussures peut-être et... votre jean. Elle releva les yeux sur le brunet. Vous devez avoir un petit peu chaud sans doute, dit-elle en fronçant le nez, en une moue drôle. Contre toute attente, il accepta bien volontiers de ce prêter au jeu des « confidences », avouant son métier mais aussi sa passion de la photographie, ce qui en fait n'était pas très dur à déterminer. Difficile de passer à côté de cette information somme toute assez visible. Un nouveau sourire accompagna la prise de parole de la jeune avocate, alors qu'elle mettait une fois de plus sa main en visière. Vivre de sa passion... dit-elle un peu rêveuse, vous êtes un véritable petit veinard. Vous ne pouvez pas savoir à quel point je vous envie. Vous travaillez pour votre propre compte ou bien pour quelqu'un ? »

La bonne humeur coutumière de la native de la Nouvelle Orléans, avait une fois de plus fait des « ravages », le jeune homme semblait se détendre un peu... tout petit peu, bien que paraissant toujours légèrement sur la réserve. Une chance qu'il ne l'ait pas encore envoyée bouler un peu plus loin, lui sommant d'aller cancaner auprès de quelqu'un d'autre. La sociabilité, sans doute son plus gros défaut, bien qu'en temps normal cela n'apparaisse pas comme tel. Le brun évoquait la raison de sa venue matinale, ce qui fit voguer une fois de plus les pensées de la jeune femme. Si ce rayon de soleil n'était pas entré ce matin-là, par la baie vitrée restée ouverte, sans doute serait-elle encore dans les bras de Morphée, à l'heure qu'il est. Une chance que Monsieur l'architecte n'ai pas pris le soin de la fermer. Une chance aussi, qu'elle ait pu s'éclipser en douce sans la moindre petite parole échangée avec ce parfait inconnu. La situation se serait alors révélée d'autant plus gênante, d'autant plus embarrassante.

« Il y a fort à parier pour que nous ne soyons pas les seuls à avoir eu cette idée alors. Elle jeta un rapide coup d’œil alentours. En effet, des touristes se promenant, des joggeurs par ci par là, la plage prenait vie au fur et à mesure que les aiguilles du temps avançaient, que le temps lui-même s'écoulait. D'un geste de la main, elle refusa la cigarette que Travis lui proposait. Non merci, j'ai arrêté. Tout ce qui avait trait de près ou de loin à son ancienne vie, avait été banni, rayé d'un coup sec, comme on tire un trait à la règle. Dix ans qu'il était dans le « métier », autant dire une éternité, le temps de voir s'écouler un nombre incalculable de saisons. Merci, cet appareil est pour ainsi dire mon meilleur ami, il me suit partout. Une demeurée possédant un "ami imaginaire", voilà pour quoi elle allait passer en affirmant ce genre de chose. 10 ans... et bien, le moins que l'on puisse dire c'est que vous n'êtes pas du tout un débutant. Ca doit faire 5/6 ans tout au plus pour moi, bien que je fasse des photos uniquement pour mon plaisir. J'adorerais pouvoir vivre de la photographie, malheureusement, il y a parfois un immense fossé entre ce que l'on voudrait et ce que l'on a. »

Cela correspondait à peu de choses près à son arrivée à Detroit. Toutes ces choses auxquelles elle n'avait pas le droit jusqu'alors, lui apparaissaient comme magique, à l'époque elle devait ressembler à une petite fille, le regard émerveillé, comme si elle avait évolué dans un château de princesse. C'est avec une certaine émotion qu'elle se remémora l'instant où, elle avait saisi dans sa main, pour la première fois, le Reflex qu'elle possédait à présent. Peut-être était-ce totalement idiot de sa part que d'attacher autant d'importance à cet instant, ou bien même à un morceau de plastique et de verre, mais la photo avait été en quelque sorte salvatrice pour elle. Comme un tremplin, lui ayant permis d'aller plus loin, de se dépasser encore et toujours plus.
A y regarder d'un peu plus près, elle n'était pas la seule dont les pensées voguaient ça et là au fil de la conversation, libres comme l'air. Lui aussi semblait être ailleurs, un peu perdu, son vague à l'âme était presque palpable, comme visible, se situant juste sous la surface de sa peau. Que cherchait-il à cacher ? Avaient-ils tous les deux bien plus en commun que la passion de la photographie ? Hesther n'aurait su le dire avec certitude, mais elle en avait l'intime conviction. Le regard du jeune homme avait cette lueur ; cette lueur des gens qui en ont trop vu, mais qui malgré tout, s'évertuent envers et contre tout à aller de l'avant, tentant tant bien que mal de rester debout. Hallucination de sa part ou non ? Elle ne tenta pas d'en savoir plus... du moins, pas pour le moment. Le fait qu'il accepte sa proposition la rendit encore plus joyeuse, elle avait presque envie de bondir sur place, mais se retint, ne voulant pas effrayer trop vite son acolyte pour les quelques minutes à venir.

« C'est bien plus sympa à plusieurs, c'est sur... de quoi rompre la monotonie de cette triste existence. Elle commença à marcher, foulant le sable fin du bout des pieds, sensation agréable. Vous êtes originaire de la région ? » La première bêtise lui traversant l'esprit avait fini par franchir la barrière de ses lèvres, fort intéressant... ou non.


[HJ : Réponse loin d'être à la hauteur de mes attentes, j'espère que tu pourras enchaîner convenablement. Léger problème d'inspiration, je m'excuse !]
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MessageSujet: Re: Nice guys always lose Ϟ ft. Hesther Nice guys always lose Ϟ ft. Hesther EmptyDim 10 Juin 2012 - 8:58

Abandonné, verrouillé & archivé.
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MessageSujet: Re: Nice guys always lose Ϟ ft. Hesther Nice guys always lose Ϟ ft. Hesther Empty

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