En tant que propriétaire d’un restaurant cinq étoiles, Gabrielle se devait d’être disponible. Elle était également chef dans celui-ci, mais la partie comptabilité et gérance était une tache encore plus ardue, particulièrement depuis 6 mois. Après la disparition de Bryant, Gabrielle se sentait plutôt obligée de tout gérer seule. Elle n’avait plus de tête pour s’appuyer et les soupçons de meurtre à son égard n’avaient pas aidé sa cause. Robbins se contentait de sourire et de vivre sa vie, du mieux qu’elle semblait pouvoir le faire. La brunette se leva donc tôt ce matin-là, elle prépara le petit déjeuner à sa fille de 12 ans Candie qu’elle déposa ensuite à l’école. La jeune hôtesse se rendit au Tidal Wave où elle s’occupa des commandes de viandes et fruits de mer durant une bonne partie de l’heure qui suivit. Lorsqu’elle termina, la jeune femme prit chemin à bord de sa petite voiture noire jusqu’à la banque. Elle avait de l’argent à déposer et besoin de chèque, mais comme les habitants de Detroit en avaient l’habitude, la banque était pleine à craquer et Gabrielle devait attendre plusieurs minutes. Elle se croisa les bras et attendit dans la file. Soudainement, en se retournant, Gabrielle posa malencontreusement son pied sur celle d’un homme inconnu. Les yeux de Gaby changèrent aussitôt, elle posa une main sur l’homme, morte de honte. « Pardonnez-moi Monsieur ! »

Ce matin là, Ewan devait se lever plus tôt que d'habitude car il devait absolument passer à la banque. Non pas qu'il fut dans une situation si critique que son banquier l'avait convoqué pour lui couper les vivres, non. Il avait simplement égaré sa carte bleue, situation très embêtante comme tout le monde le sait : on se retrouve du jour au lendemain sans son pactole personnel à disposition et n'importe qui, qu'il ait de bonnes ou de mauvaises intentions, peut mettre la main dessus. Il avait donc appelé pour demander à faire opposition et on lui avait expliqué qu'il devait aller directement à la banque s'il voulait en obtenir une nouvelle. Il avait tout d'abord un peu râlé mais il avait fini par prendre rendez vous pour le lendemain.

A son arrivé, le hall était déjà bien rempli et bien sur le banquier qui devait s'occuper de son cas était occupé. Il s'assit donc pour attendre son tour. Il n'avait pas remarqué la jeune femme enceinte qui faisait la queue juste devant lui avant qu'elle ne lui marche sur le pied. Il se sentit certainement aussi gêné qu'elle à ce moment là. Où étais donc passé ses manières et sa politesse ? Il se leva donc d'un coup et, souriant à l'inconnue, lui dit : Je suis désolé, je n'avais pas fait attention. Vous pouvez prendre mon siège. Et ce n'est pas grave pour mon pied, il va bien.

Gabrielle & Ewan

Gabrielle Alyson Robbins ne s’entendait pas à être aussi distraite en allant à la banque. Elle s’ennuyait, c’était un fait, mais le pauvre homme devait souffrir surtout qu’elle portait un rocher dans son ventre et cela risque de peser encore plus sur le pauvre homme. Après s’être excusée, l’homme fit de même et alla même à lui proposer son siège. Gaby lui fit un sourire. C’était sans aucun doute une proposition alléchante, sachant qu’elle avait terriblement mal au dos, mais elle ne souhaitait pas paraitre comme la faible femme enceinte de la ville. Intérieurement, elle était forte et souhaitait le démontrer. La situation avec son mair était lourde à porter et vivre avec cela l’anéantissait tranquillement, alors elle sourit et posa une main sur l’épaule de l’inconnu. « Mais non, je suis la seule responsable, alors je vais rester debout et vous laisser vous reposer. Après tout, c’est votre pied qui doit être en colère ! » Gaby se mit à rire. Évidemment, elle avait lancé cela que pour rigoler. La brunette passa une main dans ses cheveux et l’autre sur son ventre bien rond. Un bref regard vers la file d’attente qui semblait indéterminable et elle regarda l’homme ensuite. « Je suis Gabrielle Robbins, c’est un plaisir de vous avoir écrasé le pied ! Je veux dire rencontrer ! » Elle lui fit un clin d’œil, ne sachant pas trop si c’était trop. Elle voulait faire un peu d’humour, voyant bien la tension lui monter à l’esprit, alors elle sourit.

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