It's like putting on a mask

Seven J. Jandrik & Downy R. Clarkson

Downy lança le ballon de basket. Il traversa le panier et rebondit avec force sur le parquet. Il alla le rattraper et revint vers le milieu du terrain en dribblant. La salle était vide et le seul le bruit de ses baskets couinant sur le parquet et le ballon rebondissant à rythme régulier brisaient le silence. Downy lui-même semblait déplacé sur ce terrain. Un gars avec des allures de grand-gamin et des clubmasters sur le nez ? Non, il n'avait pas grand-chose à faire ici. Mais c'était la pause de midi, et l'envie de se dépenser avait démangé Clarkson. Qui n'avait même pas pris la peine d'enlever les lunettes qu'il ne portait en réalité que lorsque qu'il lisait ou était sur son ordinateur, soit durant toute sa journée de cours. Un professeur d'histoire, matière assez marginale aux Etats-Unis, marquant des paniers de basket pendant sa pause ? Il ne fallait peut-être pas chercher à comprendre. Parce qu'en suivant les apparences, il n'y avait rien qui pouvait pousser Downy à faire ça, à part jouer comme un gamin et se dépenser, se déstresser. Mais au fond de lui, Downy fonctionnait beaucoup grâce au fait qu'il se dépensait très souvent. L'armée lui avait laissé cette séquelle ; Bouger et agir lui vidait la tête. C'était souvent ce dont il avait besoin, se vider la tête. Et puis une fois vidée, il arrivait à se focaliser correctement, à penser de façon claire et distincte. Comme, par exemple, en ce moment, à Braeden et une virée à Paris. Deux choses qui s'accordaient très bien ensemble et le tentaient follement.

Le bruit de la porte qui menait aux vestiaires, et par déduction, au lycée se fit entendre. Downy se figea et se retourna instinctivement. La silhouette et le visage qu'il entrevit le rassurèrent nettement. Non, ce n'était pas le proviseur qui venait lui demander qu'est-ce qu'il faisait là au juste. Mais Seven. Prof' de sport, ils avaient rapidement sympathisé, elle et Downy. Et puis la passion flamboyante pour le sport qu'ils entretenaient chacun avaient aidé. Le fait qu'ils s'étaient trouvé un adversaire de taille au corps-à-corps aussi. Parfois, Downy se demandait même si elle n'avait pas fait l'armée, à son instar, pour être aussi douée. Lui non plus n'avait pas avoué d'où il détenait son savoir. Ce qui donnait souvent lieu à des scènes cocasses ; Ils savaient tout deux qu'il y avait comme des pans "vides" dans leurs histoires respectives. Et les pics fusaient assez souvent. Mais Jandrik était une amie, quelqu'un que Downy appréciait. D'ailleurs, elle allait sûrement commencer par lui lancer une boutade ; Vu le nombre de rumeurs qui circulaient sur lui dans le bahut... Downy finissait presque par se demander s'il n'allait pas faire une annonce "Bonjour, oui, je sors avec un homme, merci de votre attention" au micro du proviseur pour que ce soit définitivement classé. Enfin bref. Downy rattrapa le ballon qu'il continuait de faire rebondir et lança à la jeune femme : « Vous allez me coller parce que j'utilise votre terrain sans permission Mme. Jandrik ? » Il esquissa un sourire en coin et lui lança la balle. Quand il savait pertinemment qu'on le taquinait et non pas qu'on le critiquait, Downy rentrait facilement dans ce genre de petit jeu. Mais quand on le prenait au dépourvu, il était Monsieur Maladroit. Totalement perdu et contrarié. ► CAPTAIN CORNFLAKES

« Not a lot of people know what it feels like to be angry, in your bones. [...] Then they want the angry little kid to do something he knows he can't do, move on. [...] I figured it out too late. You gotta learn to hide the anger, practice smiling in the mirror. It's like putting on a mask. » ► THE DARK KNIGHT RISES

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Downy & Seven

Comme tous les jours de la semaine depuis un certain temps, Seven se déguisait tout les matins. La tueuse laissait de côté ses ensembles et combinaisons de cuir noir pour enfiler des joggings et survêtements de sport, qu‘elle arborait tout les jours. Sans compter cette perruque de long cheveux bruns, destinée à rendre son visage moins sévère. C’était ce visage là qu’elle arborait tout les jours, même si sa nature d’associable prenait toujours le dessus. Elle n’aimait pas trop parler aux autres, même s’ils se montraient polis, ce n’était pas dans sa nature de déverser un flot de parole. Elle était toujours très silencieuse en société, tout simplement parce qu’elle était habitué à ce qu’on lui adresse la parole pour se moquer d’elle, quand elle était enfant du moins . Ce n’était pas pour rien que la petite Seven avait brulé les cheveux de cette Stacy de malheur alors qu’elle se moquait des siens coupés court en lui disant qu’elle ressemblait à un garçon. Cela avait été bien fait pour elle, et c’était également à cet instant là que ses parents avaient évoqués le fait qu’elle était probablement folle. Les médecins disaient qu’elle était simplement introvertie, et qu’elle avait du mal à supporter les moqueries des autres. Tu parles ce n’était pas pour rien qu’elle ne parlait jamais, de toute façon quoiqu’elle pouvait dire, elle s’en prenait toujours plein la figure. Se faire frapper par Kyle sans raison ne lui avait jamais provoqué une diarrhée verbale. Elle se contentait toujours d’encaisser sans rien dire, même si celui-ci se voyait punit à chaque fois. Mais tout le monde grandissait et il arrivait un âge où ses parents se mettaient des œillères et cela ne jouait pas en sa faveur.

C’était la pause du midi, et Seven avait quitté son gymnase vide pour aller boire du café. La tueuse n’était pas habituée à manger beaucoup et elle carburait à la caféine. C’était pour ça qu’elle était aussi nerveuse, mais elle pouvait fonctionner avec un repas par jour cela lui suffisait presque. En retournant dans le gymnase du Lycée, elle détacha ses cheveux qui retombèrent en cascade dans son dos, sensation assez étrange elle avait du mal à s’y faire. Elle entendit quelques bruits, à l’intérieur, étrange étant donné qu’il n’y avait pas cours et que tout le monde se trouvait dans la salle des professeurs. Un léger sourire amusé s’afficha sur le visage de la jeune femme lorsqu’elle remarqua qu’il s’agissait de Downy. C’était un professeur d’histoire assez particulier, le seul qu’elle connaisse se montrant doué en ce qui concernait le combat rapproché. Assez étrange en réalité pour un professeur, lui aussi avait remarqué qu’on n’apprenait pas ce genre de technique dans ses études pour devenir prof de sport. Du moins pas des coups comme cela. Seven rattrapa le ballon avant de répondre d’un ton amusé, «  Mademoiselle s’il vous plait. » , elle s’avança en la lui lançant à nouveau, « Ca dépend de que vous entendez par coller, une heure de retenue ou une raclée ? », elle sourit, c‘était de la taquinerie il le savait très bien, Downy était le seul ami qu’elle s’était faite à Detroit, peut-être parce qu’il avait l’air aussi mystérieux qu’elle.

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Seven J. Jandrik & Downy R. Clarkson

Depuis ce jour-là où Downy s'était endormi contre Braeden en regardant Titanic, le grand bateau ressortait souvent dans ses rêves. Mais il avait changé au fur et à mesure que le temps passait. Le char s'était effacé, les filles lui courant après aussi, Hesther voletant à ses côtés pour lui dire que "ce n'était pas sa voie" s'était évaporée, comme les barbus en haut d'une des cheminées du paquebot. Il était resté un de ces pauvres gamins qui voulait tenter sa chance en Amérique. Et Braeden était là, encore, fils de bonne famille, avec son sourire radieux. Et puis ses lèvres si douces, son corps qui dégageait une chaleur réconfortante, et.. Et pourquoi Downy repensait-il à ça au juste ?! Seven venait de lui relancer le ballon, et déclara, rentrant dans le petit jeu que Clarkson avait lancé : « Ca dépend de que vous entendez par coller, une heure de retenue ou une raclée ? » Downy esquissa un sourire et fit rebondir le ballon une ou deux fois avant de le reprendre à pleine main et de le relancer à la jeune professeur d'éducation physique. « Ah je ne connais pas vos méthodes pédagogiques Mademoiselle. » Pourquoi Downy avait-il repensé à ça ? Oh, son esprit avait juste trouvé un moyen astucieux de lui rappeler qu'il avait quelque chose à dire à Seven. Downy croisa ses bras sur son torse et s'avança un petit peu vers Jandrik. « Hum... Je suppose que tu as entendu les rumeurs qui courent sur moi dans le bahut. » Petit sourire. Assez indéchiffrable, en fait. Dans le bahut, des rumeurs ? Il fallait croire qu'aux yeux de ceux qui étaient ici, élèves comme professeurs, que quelqu'un tourne gay faisait des ravages à l'heure du déjeuner.

Le fait était que Downy commençait à en avoir marre de ces bruits de couloir, de ces on-dit. Si ils avaient besoin qu'on leur ferme le clapet, soit, il ferait une grande annonce pour leur dire à tous que oui, il sortait avec un homme, qu'il était merveilleux, que c'était l'homme de sa vie et qu'il se foutait bien de ce qu'ils pensaient. Downy passa une main sur le bas de son visage, un peu gêné. On en faisait tout un plat, de ces questions pourtant si personnelles. Mais Seven était devenue une amie. Une des rares personnes avec qui il pouvait passer du bon temps quand il était au lycée. « Ne soit pas déçue, mais c'est pas toi que je voudrais demander en mariage, désolé. » Et Clarkson revenait dans toute sa splendeur, à essayer de dérider, de dédramatiser les choses même quand elles n'avaient rien de dramatique. Il regarda un instant ailleurs, avant de reposer son regard sur sa collègue.
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« Not a lot of people know what it feels like to be angry, in your bones. [...] Then they want the angry little kid to do something he knows he can't do, move on. [...] I figured it out too late. You gotta learn to hide the anger, practice smiling in the mirror. It's like putting on a mask. » ► THE DARK KNIGHT RISES

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Downy & Seven

Un sourire. Quoique faible, mais véritable. Comme de l’eau dans le désert, les sourires de Seven étaient rares, et souvent lorsque l’on croyait la voir sourire, il s’agissait simplement d’une esquisse fausse, comme un mirage. Elle montrait ce que les gens voulaient voir, tout simplement, les manipulant par une simple expression du visage. Mais aujourd’hui, non, ce n’était pas le cas. Downy Clarkson. Pas le genre de personne qui vous prend de haut, ni qui s’enfuit en vous voyant, il était un juste milieu. Un juste milieu que Jandrik savait apprécier tout en restant sur ses gardes. Elle n’était pas née de la dernière pluie, c’était certain, elle savait à qui accorder sa confiance ou non. Hors, son collègue n’était pas un ennemi potentiel, il l’intriguait en réalité, et ce n’était pas forcément négatif.« Bien sur, il faut les matter ces sales jeunes. », avait-elle dit en plaisantant. D’un geste rapide et précis elle rattrapa le ballon, tout en driblant par moments. « Oh tu sais, c’est pas vraiment dans ma nature de faire attention aux bruits de couloir. » Elle s’avança en driblant vers le panier et marqua pour ensuite rattraper l’objet, se retournant brusquement, «  Mais oui j’ai entendu quelques bribes. Je suis tellement déçue j’étais sûre et certaine que nous finirions notre vie ensemble, chère âme sœur. », avait-elle laché sur un ton ironique, avant de relancer la balle à son coéquipier.

« Tu sais pourquoi il ne faut pas t’en faire ? Parce que dès qu’il se passera quelque chose d’autre dans leur misérable vie, ton histoire passera à la trappe. C’est comme ça, ils s’ennuient tellement, et leur vies sont tellement fades, que pour meubler le temps et les conversations de machine à café, ils discutent de celle des autres. Ils sont assez pathétique en soi. Crois moi j‘arrive très bien à analyser les gens. » Pour ne pas ajouter, je sais très bien analyser les gens parce que je passais mon temps à le faire pendant mon enfance et adolescence et que cela m’est très utile pour mon métier de tueuse à gage. Mais cela elle ne le dirait surement pas. Elle ne tarderait pas à lui demander plus d’informations, sur ses techniques de combat, parce que sa vie amoureuse le regardait et qu’elle n’avait certainement pas envie de parler de sa vie privée, le contraire aurait été de même. La tueuse entreprit de s’asseoir sur le parquet froid du gymnase, en tailleur, levant le regard vers Downy. Deux professeurs, ou plutôt un et demi, comme des gamins dans un gymnase vide.

© Childish Wings

Abandonné & verrouillé