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 second chances ♦ ft. ISEULT

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Anonymous

WELCOME TO DETROIT
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MessageSujet: second chances ♦ ft. ISEULT second chances ♦ ft. ISEULT EmptyDim 24 Juin 2012 - 14:59


Iseult Ҩ Melynda
« somewhere a clock is ticking »


Les ambulanciers ne perdirent pas de temps. Déjà, le fait que j'étais la seule à devoir être amenée en civière me tapait royalement sur le système: bien entendu, il fallait que je soie seule victime, hein? Et puis, je n'avais pas besoin de civière, je pouvais marcher. Mais entre le savoir, m'en sentir capable et le faire, il y avait un monde d'écart. La moindre des tentatives pour me relever s'avérait mise à mal par une main me forçant à me rallonger, pressant vivement sur une blessure que je ne voyais ni ressentait, si bien qu'au bout d'un moment j'abandonnais tout espoir de faire entendre raison à ces gens qui m'entouraient. Mon caractère de chien et ma désapprobation se firent bien rapidement connaître, même si tout le monde faisait fi de ce que j'avais à dire: pourquoi m'écouteraient-ils, je n'étais personne pour eux. "C'est pour votre bien". "Ne bougez pas". "Il faut arrêter l’hémorragie". Les gens qui se rassemblaient tout autour de moi auraient pu avoir ça tatoué sur le front que ça n'aurait fait aucune différence à mes yeux... J'étais fatiguée et leur attitude m'épuisait encore plus, j'avais juste envie de dormir. Une petite claque et un ordre presque aboyé de la part d'un infirmier m'en empêcha presque immédiatement même si la tentation restait bien présente. On installa une minerve et la civière était de celles qui vous empêchaient de trop bouger en risque de lésions vertébrales. Mais je m'en moquais, je n'avais même plus mal à présent; je ne trouvais même plus la force de tenter de croiser le regard de celle que j'étais venu rencontrer, cette jeune femme à la chemise et aux mains désormais tâchées de mon sang. Toutes forces m'échappèrent et cette fois-ci, lorsque l'ordre tonna, je ne pouvais pas me soucier de rouvrir les yeux. J'étais épuisée, se prendre une voiture dans la figure. Je n'aurais pu dire combien de temps après, nous passions les portes des urgences, les médecins me prenant furieusement en charge alors qu'une personne s'était permise de suivre. La police viendrait, on poserait des questions, on irait fouiller dans mon passé mais l'inconscience avait l'avantage de ne pas me laisser emportée par de si insignifiants faits. La silhouette suivait religieusement le convoi que l'équipe formait autour de ma civière jusqu'à être interrompue par une personne clamant la zone comme étant uniquement accessible au personnel hospitalier. Typique, non ?

Quand je rouvre mes yeux, c'est presque comme si je débarquais dans un nouvel univers: je pourrais jurer que l'agitation qui m'avait entourée s'était déroulée une seconde seulement. Bon, d'accord, peut-être quelques minutes. Mais pas plus.... Tout était si violent, en comparaison à la clarté et le calme qui m'entoure à présent. J'entends un bip régulier et je tourne la tête pour tenter d'en apercevoir la source. Grave erreur. J'étais mieux endormie. A peine cette pensée eut-elle traversé mon esprit que je me demande.... depuis quand suis-je là?? Le médecin qui vient me voir quelques secondes plus tard semble presque disposé à me donner cette réponse, mais il trouve obligé d'abord de m'aveugler à nouveau avec ce maudit stylo. A peine le temps de récupérer un minimum que me voici agressée à nouveau. Je ferme les yeux et place faiblement ma main devant mon visage, paume vers la lueur, en signe de protestation. Peut-être est-il idiot, mais il semble satisfait de ce qu'il voit ou a pu voir. Il reste silencieux le temps de vérifier ces fichues machines, et son silence se fait on ne peut plus agaçant. Je tente de me relever un peu histoire de lui faire face, mais uniquement pour réaliser que je n'ai même pas la force de me tenir sur mes coudes. Je m'effondre à nouveau dans l'oreiller, le dos vrillé par une indicible gêne. Ce n'était pas de la douleur, non, les médicaments étaient là pour m'empêcher de la ressentir mais je percevais néanmoins le bandage noué soigneusement sur mon omoplate, entourant mon abdomen d'une gaze pour retenir le tout en place. Mais qu'est-ce qu'il aura bien pu se passer?! Je me sens si fatiguée, mais ça ne l'empêche pas de me poser ses questions. Fichu médecin, est-ce que ça le tuerait de répondre aux miennes?? Je pouvais lui dire si j'avais des allergie à quoi que ce soit, mais pas s'il y a quelqu'un à contacter, ou même je ne saurais lui dire mon nom sans que cela ne soit relié tôt ou tard à l'homme qui me sert de père: c'étaient là des soucis dont je pouvais me passer pour l'instant. Il continue de parler, liste mes blessures et loue les prouesses de l'équipe chirurgicale de l'hôpital qui sera finalement venue à terme de l'épanchement de sang qui avait manqué me tuer. Je me demandais même s'il avait gardé la balle, espérant peut-être la récupérer et faire ma propre enquête à ce sujet mais je me doutais que la pièce de métal était déjà aux mains de la police locale. Super... Comme si je n'avais que ça à faire...

Il est sorti depuis quelques temps maintenant, laissant le soin à une infirmière de revenir vérifier mon bandage avant de me laisser seule et ruminer ce qu'il m'était arrivé. La solitude soudaine, le stress, l'adrénaline, tout me pesa soudainement et -n'étant finalement qu'humaine- je laissais échapper un sanglot étranglé témoin parfait de la frayeur que je venais d'avoir et de la faiblesse qui m'envahissait. Mais l'interlude ne dura pas, puisqu'une silhouette se tenait à l'entrée de ma chambre, prête apparemment à frapper doucement pour se faire connaître. Je frotte rageusement les larmes qui menaçaient de couler et tournait doucement la tête vers mon improbable visiteur; si c'était un autre médecin, je pense que je l'aurais tué, mais à découvrir les formes galbées et féminines de la personne entrant timidement dans ma chambre, je ne pouvais me retenir un sourire épuisé et une formule de salutation qui semblait l'être tout autant...

MELYNDA – « Hey... »




fiche par century sex.
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Iseult M. Ainsworth†

WELCOME TO DETROIT
Iseult M. Ainsworth†

AGE : 36
NOMBRE DE CONTACTS : 1570
ANNIVERSAIRE : 13/01/1988
EN VILLE DEPUIS LE : 12/03/2012
AVATAR : Stana Katic




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MessageSujet: Re: second chances ♦ ft. ISEULT second chances ♦ ft. ISEULT EmptyJeu 5 Juil 2012 - 16:30

second chance
« melynda & iseult »



Qu'est ce qui pouvait pousser une personne stable, une femme plutôt solitaire mais toujours sur d'elle à se promener du coté de West Street alors que l'on attendait d'elle la présentation du journal du soir ? Qu'est ce qui pouvait donc la motiver à marcher aussi vite dans cette ruelle sinueuse alors que la maquilleuse l'attendait à la chaîne ? La réponse était simple : le besoin de disparaître un instant, de changer d'horizon. Pourquoi si loin ? Parce qu'ici personne ne faisait attention à elle, personne ne la connaissait. Elle était une anonyme comme une autre. Les gens du quartier privilégiait la chaîne musicale locale à celle des informations, aucune chance pour que son visage leur soit familier. Elle pouvait penser en paix. Ruminer ses malheurs et redevenir elle-même. Elle-même … pas cette femme forte dont elle se vantait d'être devenue, pas cette froideur de faciès et ce ton cassant qu'elle avait l'habitude de prendre face à toute personne. Ce n'était pas elle, ça ne l'avait jamais été. Elle jouait un rôle. Depuis toutes ces années, elle était cantonnée dans le rôle de la méchante, de la femme acariâtre, meneuse et donneuse de leçon, de la femme belle mais persuadée de valoir mieux que tout ce que le premier venu pourrait lui proposer. La vérité ? Dans son univers de confort et de richesse, de professionnalisme et de dévouement, elle était perdue. Seule à se soucier d'un passé qui lui faisait défaut et qui la trahissait chaque jour un peu plus. Rongée par une ignorance qui la privait de tranquillité. Elle était comme un lion en cage. On la retenait prisonnière d'un monde qu'elle ne voulait plus être le sien. Demain, elle aurait sans doute oublier cela ou tout du moins occulter cette envie de tout quitter et de partir mais dans l'instant, elle profitait de cet effondrement de toutes les barrières, tous ces murs montés brique par brique par sa propre main. La jeune femme stoppa sa progression. Elle avait déambulé sans but, elle n'était même plus sûre de la position de sa voiture. La rue était presque déserte. Les murs remplis de graffitis, les poubelles remplies jusqu'au sommet, l'allée n'était pas engageante. Elle s'y arrêta pourtant et s'assit sur une marche qui ressortait de l'immeuble délabré qui établissait le relief de la route. Son moral effrité par l'afflux de pensées et surtout le manque de souvenirs, elle laissa sa tête reposer sur ses genoux, remontés à l'extrême. « Regardez-ça, elle s'est perdue la fille à son papa. » Du dérangement. Les larmes cavalant encore sur ses joues, elle releva la tête et fusilla du regard la bande qui s'était installé juste en face de sa position. « C'est qu'elle n'est pas contente en plus la demoiselle. » Elle aurait voulu lui répondre de dégager et de la laisser tranquille. Ce stupide gars n'était sans doute pas bien malin mais elle se rappela soudain du quartier qu'elle piétinait et qui, selon toute vraisemblance, n'était pas si bien famé. Avec son accent prononcé, ses habits de junkies et sa bande soumise, son interlocuteur devait sans doute être plus méchant que doué. « Je vais partir, ne vous dérangez pas pour moi surtout. » Se redressant vivement, Iseult garda une grande foulée jusqu'à être sortie de la ruelle et apparaître à un croisement. « Mais attends, 'n'a pas encore causé ? » Ils l'avaient suivi, le gars et toute sa clique. Pas rassurant. « Et pourquoi je voudrais causer avec un gars comme toi. » Une réplique qui ne valait rien, une expression dégoutée sur le visage, elle lui fit face un instant avant de reprendre sa marche. Elle était maintenant sûre d'avoir laissée sa voiture à coté. « Attention à ce que tu dis. Tu n'es qu'une fille et moi les filles, je les mate. » Menaçant ? Non, il le croyait juste. La journaliste était habitué aux prises de becs et aux intimidations. Après avoir côtoyée les plus féroces hommes d'affaires et autres grands pontes de Détroit, ce n'était sûrement pas ce dealer de pacotille qui lui ferait peur ! « Et bien va falloir prendre rendez-vous mon gars, mon carnet est déjà plein de nigaud de ton espèce. Si tu veux bien m'excuser, j'ai du boulot qui m'attend. » Et sans plus de cérémonie, contente d'avoir mouché un pauvre garçon, la jeune femme regagna sa voiture qu'elle apercevait enfin. Elle l'ouvrit, s'assit sur le siège et démarra rapidement. La bande se rapprochait déjà et il était hors de question qu'ils la retarde ou esquinte sa titine comme elle aimait à surnommer sa petite voiture. Quelques virages plus tard, elle sortait du quartier. Direction les studios.

« Madame Ainsworth, vous êtes en retard. » La secrétaire, réceptionniste du rez de chaussée, la madame accueil de la tower. Un sourire crispé pour montrer qu'elle avait entendu, Iseult ne s'arrêta pas pour bavarder et prit les escaliers. L'ascenseur serait à coup sûr à l'étage le plus haut -c'était bien connu, il n'était jamais là où on l'attendait !- et elle n'avait pas de temps à perdre. A peine essoufflée, elle arriva au bon étage et dès la porte ouverte, effervescence du lieu l'atteignit en pleine face. « Iseult, mais où étais-tu ? Tu aurais au moins pu me prévenir ! » Considérant tout juste son paternel qui se précipitait vers elle, la jeune femme rejoignit son bureau et jeta négligemment sa veste et son sac sur le canapé présent dans la pièce. « C'est la guerre ou quoi ? J'ai loupé les premiers pas sur Mars ou l'arrivée des extra-terrestres à la maison blanche ? » Moqueuse, un peu cynique, Iseult salua son père ainsi et sans le regarder, sortit du bureau pour chercher son assistant qui devait avoir le dossier pour le journal du soir qui devait débuté dans … huit minutes ?? Sérieusement ?! Elle n'avait pas eu la sensation d'être partie depuis si longtemps. « Tes blagues sont de très mauvais goûts, je ne t'ai pas élevé ainsi. Et pour ta gouverne non, pas d'aliens ou de cosmonautes, juste une présentatrice qui a oublié de prévenir de son absence et presque remplacée pour le journal. » Et là, la dite présentatrice se retourna et se rapprocha à l'extrême de son géniteur, le fixant sombrement. « Oui, je sais. Je suis la fille indigne de Monsieur le grand Crossman ! Pas la peine de me le rappeler. Et je te remercie grandement du soucis que tu as pu te faire pour ta fille unique … c'est vrai que l'édition du soir à plus d'importance que la disparition en elle-même d'Iseult hein ?! » Presque blessée, elle ne laissa rien paraître. Comme d'ordinaire, elle se cacha derrière son masque de rudesse et repartir à l'attaque, l'assistant ne devait tout de même pas être loin. « Iseult Morgan Ainsworth ça suffit ! » Il restait calme et fier. « Non papa, ça fait longtemps que ça ne marche plus comme ça. Il ne te suffit plus de dire mon nom entier pour que je m'excuse ou tombe à tes pieds. J'ai trente années de vie derrière moi et je n'ai pas besoin de tes remontrances ou de tes conseils qui se disent avisés. Merci. » Le ton restait platonique mais le dernier mot avait claqué, implacable. La conversation était finie.

« Voilà, c'est la fin de cette édition. Vous pouvez retrouver le journal en entier sur notre site internet et participer aux différents votes. Merci de nous avoir suivi. Tout de suite la météo avec votre super Jacki, ce soir, votre série policière Romani & Igles et votre prochain journal à six heures avec Mark Ingall. Une très bonne soirée à vous devant btv, à bientôt. » Coupé ! Fait, classé. La tête en vrac, l'esprit ailleurs, la jeune femme quitta son perchoir et les projecteurs. Aussitôt, la technicienne s'empressa de lui retirer le micro et tout l'assemblage de fil. Les bras écarté, elle le vit arriver de loin. « Très belle édition. Tu t'es bien débrouillée. » L'oeil mauvais, clairement indifférente à ce qu'il pouvait dire, Iseult attendit que le technicien eut fini pour se diriger vers son bureau. Elle s'empara de son sac et sa veste avant de jeter un : « A demain papa. » avant d'emprunter les escaliers qui l'avaient déjà conduit à l'étage. Elle était pressée de rentrer chez elle. Pressée de pouvoir relâcher ses muscles et ses yeux qui s'asséchaient tant elle retenait les larmes qui menaçaient de revenir. La main et le regard dans son sac, à la recherche des clés du véhicule, la journaliste salua la réceptionniste de la tower et sortit. « Hey ! » Étonnée qu'on l'interpelle et ne reconnaissant pas la voix, la jeune femme redressa la tête et lança un sourire engageant, un regard empli de questions à la jeune femme qui s'approchait. Soudain, la scène se figea devant ses yeux et la voiture se rapprocha de l'impudente qui traversait. Elle allait lui hurler de faire attention quand un homme entraîna l'inconnue au sol, loin du véhicule qui freinait de toute ses forces. Iseult s'approcha et allait s'enquérir de la santé des deux lorsque la jeune femme la cita. Puis parla. Tout se passa si vite. Elle était si proche d'elle tout à coup. Elle avait oublié ses paroles. Figée dans l'horreur, il fallut une seconde exagérée à la brune pour comprendre ce qui venait de se produire. L'inconnue dans les bras, elle l'allongea le plus calmement possible, avant de céder à la panique.

ISEULT ▬Mademoiselle, Mademoiselle ?? … S'il vous plaît, de l'aide. Appelez les secours. 

Le regard apeurée par ce qui venait de se passer, elle ne pensa pas au risque de rester là alors que la jeune femme venait de se faire tirer dessus par une personne invisible. Elle ne pensa pas non plus à saisir son cellulaire qui était dans sa veste. La situation était compliquée, Iseult n'analysait pas bien tout. Enfin, le bruit des secours arriva. Les deux mains appuyées sur la blessure, les bras, les genoux et la veste imbibés d'un sang qui n'était pas le sien, elle refusa de bouger lorsque les secours voulurent prendre le relais. Elle avait trop peur que cela signe l'arrêt définitif de la vie d'une personne. C'était sous ses yeux. Sous ses yeux que l'inconnue qui semblait la connaître s'était faite abattre. Elle ne voulait pas avoir à porter un poids, une certaine responsabilité s'il lui arrivait encore plus malheur.

Elle insista pour monter dans l'ambulance, elle mentit même, prétendant connaître la jeune femme. Ils la laissèrent tenir la main de l'inconnue de mauvaise grâce. Elle lui parla tout du long.

ISEULT ▬ Vous avez intérêt à vous en sortir, vous m'entendez ! Notre conversation démarrait tout juste. S'il vous plaît. Vous devez vous battre. 

Elle-même était abattue mais ne s'avouait pas vaincue. Le brancard parcourait déjà les couloirs de l'hôpital, elle suivait le convoi tant bien que mal. Un main vient stopper sa course. Elle n'irait pas plus loin. On lui indiqua un siège destiné aux familles des victimes. Elle n'était pas sûre de vouloir s'y asseoir. Combien de personnes désolées et seules s'étaient installé là ? Combien de famille avait du faire leur deuil après avoir attendu sur cet espèce de banc ? Non, elle préféra trouver appui contre le mur d'en face. Elle observa ses mains. Elle tremblait. La jeune femme joint ses doigts, elle serra fort. Elle ne voulait pas paraître faible pas encore. Mais son corps en avait décidé autrement. Trop de pression, de peur aussi. Son dos s'arcbouta et elle se laissa glisser. Les genoux ramassés à sa poitrine, elle tenta de garder le contrôle d'elle-même tandis que des larmes silencieuses sortaient enfin de leur repaire. Ces canaux lacrymaux étaient bien remplis, elle avait de quoi en verser durant quelques minutes.

« Mademoiselle Ainsworth ? Mademoiselle ? » Une voix. Échappée de son cauchemar, la voix retentissait comme dans un hall de gare. Enfin, elle émergea. Ses yeux étaient lourds, sa tête aussi.

ISEULT ▬ Oui ?
INFIRMIERE ▬ Votre cousine est sortie d'affaire. Vous pouvez aller la voir mais pas trop longtemps, elle doit encore se reposer.
ISEULT ▬Très bien merci.

Un vague sourire à l'infirmière, Iseult entreprit de se redresser et comprit l'importance de ces bancs. Elle avait la sensation d'être passée sous un train. Debout, elle se massa le dos et commença à partir avant de se rappeler qu'elle ne savait même pas où se trouvait l'inconnue. L'infirmière n'avait pas bougé et la regardait un léger sourire planant, presque chaleureux et compatissant. Elle devait penser que son manque de réactivité était un contre-coup de ce qui était arrivé à sa « cousine ».

ISEULT ▬Quel est le numéro de sa chambre, s'il vous plaît ?
INFIRMIERE ▬ 105 mais, mademoiselle ?

Iseult qui partait déjà revint sur ses pas.

INFIRMIERE ▬ J'aimerai savoir, votre cousine a-t-elle souscris à une assurance ?
ISEULT ▬Prenez sur la mienne.
INFIRMIERE ▬ Bien mais euh …

La journaliste la questionna du regard.

INFIRMIERE ▬ Bonne chance mademoiselle.

L'infirmière s'éloigna. Ne cherchant pas plus à interpréter les propos de cette femme ou de qui que ce soit, elle rejoignit la chambre … 105. Un bruit étouffé lui parvint de la pièce plongée dans la quasi pénombre. Elle s'avança un peu, se plaçant à l'embrasure de la porte. Iseult perçut un mouvement puis la jeune femme lui lança un sourire plutôt triste suivis d'un « Hey ! », comme un rappel à leur première rencontre, un salut timide mais suffisant.

ISEULT ▬ Je … désolée.

La brune s'avança dans la pièce, se permettant de rapprocher un siège jusqu'au lit dans lequel reposait l'inconnue. Elle s'y assit presque trop doucement, craintive de faire un faux pas et respectueuse de l'espace de la blessée.

ISEULT ▬ Comment vous sentez-vous ?

Elle ne savait pas trop quoi dire, par où commencer. Le regard vrillé dans celui de la jeune femme, elle lui sourit gentiment. Elle n'avait plus envie de plaquer une mine impassible sur son visage. De toute façon, la sang qui tâchait son vêtement et la certaine trace de larmes, peut-être même de fatigue ne lui aurait pas offerts une crédibilité suffisante.

ISEULT ▬ C'est toujours votre façon de rentrer en contact avec quelqu'un ou vous êtes sous l'emprise d'un mauvais sort ? Amatrice de vaudou ? Non parce que la voiture et … cette blessure, la malchance vous suit à la trace même si je dirais qu'actuellement, c'est plus la chance qui a jouée pour vous.

Moyennement voire pas du tout satisfaite de sa tentative de débuter la conversation, Iseult baissa les yeux et préféra regarder ses mains qu'elle n'avait pas pris le temps de laver. Son ton avait été doux, presque chuchotant mais elle avait peur que tout cela soit mal interprété et elle ne le voulait pas. En fait, elle voulait le fin mot de cette histoire. Pourquoi cette balle ? Qui était cette fille ? Qu'avait-elle à lui dire et d'où la connaissait-elle ?
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MessageSujet: Re: second chances ♦ ft. ISEULT second chances ♦ ft. ISEULT EmptyVen 28 Sep 2012 - 10:58

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