AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  




 
Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €

Partagez
 

 When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage


Anonymous

WELCOME TO DETROIT
Invité




When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden Empty
MessageSujet: When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden EmptyMer 12 Déc 2012 - 12:46


When it gets cold outside ...☇Eden


(maroon 5) ▽ When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up.
Qu'est-ce que la plus grande tragédie d'un homme ? Au fond, qu'est-ce qui pourrait être le plus grand drame d'un être humain ? Perdre un proche, un travail ? Tomber gravement malade ou tout simplement mourir ? Cela aurait pu tout être comme ne rien être. Le plus grand drame de Noah, dans tous les cas, consistait en quelque chose d'un peu plus énorme. Parce que ses proches, il les avaient perdus depuis bien longtemps, et puis plus récemment, il avait perdu Eden, s'éloignant d'elle à chaque fois qu'il s'en rapprochait. Noah avait perdu un travail. Son travail. L'une de ses rares utilités, qu'on lui avait bien logiquement interdite. Il ne fallait pas qu'il se crève à la tâche, disaient-ils tous. Noah était aussi tombé gravement malade. Et le gravement avait réelle signification. Cancer du poumon rongeant ses forces, ses espoirs, et son souffle de vie. Mais drame des plus injustes, il mourrait. Il mourrait, trois fois par semaine pendant cinq heures. Il mourrait pour vivre, selon les médecins. On ne faisait surtout que lui injecter ce qui causerait sa perte dans les veines toutes les semaines. Un mois déjà. Un mois qu'il avait commencé la chimiothérapie, et un mois que les choses allaient finalement de mal en pis. Peut-être qu'il allait mieux, mais il n'en ressentait rien. Parce que sa vie ne ressemblait plus à rien. Pouvait-on au moins appeler cela une vie ? Ce n'était plus qu'un simulacre, l'enveloppe d'une vie. Parce que la Mort était devenue reine de lui. Et comme pour se préparer à son propre deuil, ou au contraire pour s'armer face au combat qui l'attendait, il avait rasé son crâne. La maladie n'emporterait pas ses cheveux, il n'aurait pas à subir cette humiliation en plus. Il subissait déjà beaucoup trop pour tenir encore à ce rythme-là.

Les heures étaient longues, assis dans ce fauteuil, une perfusion au bras. Les heures étaient longues, comme chaque jour qui passait. Il se voyait s'affaiblir en temps réel. Certes il n'y avait pas mis du sien. Durant certaines semaines, il n'avait pas vécu à proprement parler, pour ainsi dire. Il s'était laissé aller, bien autrement qu'un Edgerton l'aurait fait. Mais sa dignité finissait bien par le rattraper au bout du compte. Et même si certains kilos s'étaient évaporés et que sa carrure avait un tout petit peu diminué, Noah s'était relevé. La tête haute même si il était en train de crever. Il essayait de s'adoucir sur ce point, mais il en était ainsi. Accepter l'aide d'autrui lui était excessivement difficile. Alors il faisait cavalier seul. Comme toujours. Et dans son regard vert d'eau, si parfois un vide s'était fait, la même détermination était toujours lisible. Dans quel but, après ? Celui de vivre ou de mourir ? Il fallait croire qu'il ne s'était pas encore bien décidé sur ce point... Noah s'était assoupi. Longues heures passées à attendre que la Mort, censée lui redonner vie, se distille dans ses veines. Et la fatigue le prenait en traître. Il y avait quelque chose de serein et en même temps de très troublé dans l'expression de son visage. Jamais réellement et complètement en paix. D'autant plus depuis le dernier Halloween. Il ne gardait que des bribes, des souvenirs flous. C'était la dernière fois qu'il l'avait vue, elle. Elle. Elle qui avait foutu un peu plus de bordel dans son crâne; il n'y avait pas d'autres termes. Alors oui. Noah était l'ombre de ce qu'il avait pu être. Noah avait appris après coup à cacher son crâne chauve derrière une de ces casquettes-là. Marginalisé, désormais, par ce qui le rongeait. Plus capable de rien, et surtout de tout. Il ne savait plus où il en était. Qui il était. Ce qu'il était. Et cela, même son sommeil et le monde onirique dans lequel il aurait très bien pu plonger n'y auraient finalement apporté réponse. Cette fin d'après-midi là, bizarrement, il se retrouvait seul dans la salle où avaient lieu les chimiothérapies. Fait plus que rare alors. Mais peut-être, peut-être bien qu'il ne le serait pas longtemps...► CAPTAIN CORNFLAKES
(c) AMIANTE

Revenir en haut Aller en bas


Anonymous

WELCOME TO DETROIT
Invité




When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden Empty
MessageSujet: Re: When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden EmptyMer 12 Déc 2012 - 17:25

When it gets cold outside...
Un battement de cils. Le regard embué, elle, se contentait de courir. Courir, s'enfoncer chaque seconde un peu plus profondément dans ces couloirs sans fins. À bout de souffle. Elle pouvait sentir à présent ses muscles se détendre subitement, et elle lâchait prise. Glissait, tombait, et restait face contre terre, les yeux clos. La vie la quittait. La vie les quittait. Pourtant ces cris, ceux après lesquels elle courait quelques instants auparavant ne cessèrent pas. Déchirants. Suppliants. Ils résonnaient dans son esprit, se fracassaient violemment contre chaque paroi de son crâne. Noah, Noah et Ezra. Ce sont leurs cris qu'elle entendait, leurs cris qui lui brisaient le cœur. Il fallait qu'elle se relève, et continue, encore. Se battre pour eux. Et toujours, elle se retrouvait entre ces murs blancs sans pour autant en voir la fin. Toujours, elle se battait contre eux sans jamais pouvoir les quitter.

Elle aussi se mit à hurler. Appel à l'aide, presque aussi déchirant que ceux qu'elle semblait avoir entendu quelques minutes avant. Et c'est en sueur, les joues humides et les poumons contractés qu'elle se réveilla dans son lit, recroquevillée sur elle-même. Reprendre son souffle, et ses esprits. Les rattraper, ne pas les laisser s'enfuir une fois de plus. Ne pas les laisser la quitter, comme tout le reste. Tout finissait par s'envoler. Tout subissait les envies d'un vent parfois trop violent à son goût, trop soudain, trop rapide. Ainsi avait-il balayé de sa vie ses deux parents successivement. Ses frère. Son amis. Et maintenant Edgerton. Seule. Eden demeurait désespérément seule. Car malgré le retour de son jumeau, elle, craignait chaque seconde le voir s'en aller de nouveau. Guidé par les vents, guidé par la tempête, bien qu'en réalité il n'ait que très peu le choix. Le voir s'en aller, une fois de plus. Lui arracher le peu de bonheur qu'il lui restait, encore. Evans avait peur. Elle était morte de trouille. Et ce n'est que difficilement qu'elle parvint à se glisser hors de son lit, refuge des nuits mouvementées qu'il avait pu abriter ces derniers jours. Refuge d'un corps fatigué, exténué de mener un combat acharné contre un esprit qui lui semblait s'acharner chaque jour un peu plus sur la jeune femme. Retour en masses de souvenirs qu'elle pensait avoir enfouis il y a bien longtemps, retour en masse causé par ces pertes et ces retrouvailles. Noah, et Ezra. Les deux seuls hommes qu'elle ait jamais aimé. Avec son père.

Se dressant finalement sur ses deux jambes bien que difficilement, Eden enfila un jean et un haut sans vraiment prêter attention aux vêtements qu'elle pris dans son armoire bien encombrée. Une paire de chaussure, un gilet non très épais, Evans dévala les escaliers et sortit de son immeuble sans se préoccuper ne serait-ce qu'une seule seconde du froid qui lui valut de longs frissons sur tout le corps. Noah. Il fallait qu'elle voit Noah. Peu importe comment, peu importe pourquoi, elle-même ne possédait pas la réponse à ces questions. Un élan d'impulsivité, un seul. Parce qu'il lui manquait. Parce qu'elle avait besoin de le savoir en vie. Et peut-être, le retrouver. Juste un peu, le temps d'un instant. Qu'il la rassure. Paradoxe étant donné qu'il était celui cloué à un lit d'hôpital depuis un mois. Cloué par la fatigue, les médicaments, la solitude, aussi. Un cœur qui se serra de nouveau à cette idée. Un bus dans lequel elle monta instinctivement, habituée du trajet qu'elle était. Et la machine démarra dans un bruit sourd, étouffa le raisonnement incessant des paroles futiles des passagers. Le regard posé sur la vitre, sur ces vies qui défilaient, s'entrechoquaient, se réunissaient pour mieux se séparer par la suite. Le regard posé sur la vie. La vie qui s'enfuyait. Un sourire triste se dessina sur son visage tandis qu'elle effaça les dernières traces encore visibles de ses larmes. Feindre le bonheur. Chose à laquelle elle s'était exercé durant de longs mois auprès de personnes qu'elle n'aimait pas. Chose qu'elle pensait réussir encore aujourd'hui, et souhaitait accomplir. Ne pas enfoncer Edgerton, et lui faire croire que tout allait bien. Alors que leurs mondes s'écroulaient, s'effilochaient en de vulgaires images qu'ils avaient réussi à fixer un jour, ensemble. Un baiser, un seul. Puis le silence. Le silence assourdissant.

Pénétrant dans l'imposant bâtiment que pouvait représenter l'hôpital, Eden se dirigea machinalement vers la salle où avaient lieux les chimiothérapies. Elle entra dans la chambre, posa son regard sur Noah. Sur ce qu'il restait de lui, tout du moins. Et son cœur, une fois de plus, se décomposa. Les yeux clos, le corps faible. C'est tout ce qu'elle put remarquer. Cette vulnérabilité flagrante, vulnérabilité qu'elle l'avait laissé combattre seul jusque là. S'avançant prudemment, elle vint s'asseoir sur une des chaises présentes aux côtés du lit, retira ses chaussures et replia ses genoux contre sa poitrine, la vue brouillée par les larmes qui elles coulaient silencieusement le long de ses joues. Ces vies se terminaient ici. À l'hôpital. Un instant, elle avait cru que la sienne démarrerait en ces lieux, avait espéré naïvement parvenir à un bonheur précaire en tentant de réparer celui des autres. Ses études s'étaient achevées ici. Ses rêves, aussi. Ainsi que la vie de son père. Et aujourd'hui, ces murs blancs menaçaient la vie d'Edgerton. Ils l'étouffaient, l'enfermaient. Une bête en cage. En cage dans son propre corps, sa condition. Leurs mondes s'écroulaient, oui. Mais parmi les débris de leurs corps déjà bien abîmés, Eden tenta de retrouver une chose. Cette chose. Qui lui avait tellement manquée...
Et c'est en glissant sa main tendrement dans celle de Noah qu'elle pensa la retrouver. Ses grands yeux bleus posés sur lui, son pouce serrant doucement la main de l'avocat contre sa paume. Parmi les restes de ce qu'ils avaient été un jour, elle espérait le retrouver. Ce cœur, son cœur, qu'elle avait cru un instant attraper. Avant qu'il ne lui échappe de nouveau. Au gré du vent. Au gré des vies.
△everleigh


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas


Anonymous

WELCOME TO DETROIT
Invité




When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden Empty
MessageSujet: Re: When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden EmptyJeu 13 Déc 2012 - 9:16


When it gets cold outside ...☇Eden




(maroon 5) ▽ When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up.
Les fauteuils du début s'étaient mués en lits. Lits sur lesquels il reposait pendant des heures et des heures, carcasse vide. Tout ce qui restait en lui n'était qu'une marée de larmes; ces larmes qu'il n'avait jamais lâché. Trop fier. Ou plutôt trop droit dans ses bottes, finalement encore sous la coupe de son père même si le fils l'avait renié avec grandeur. Un homme ne pleurait pas. Alors, comme ça, quand un homme perdait les choses qui constituaient une vie, sa vie, il n'avait comme seule issue que de devenir plus amer et détestable, chaque jour durant. Il ne devenait qu'un connard de plus dans ce monde qui en était déjà peuplé. Grand homme déchu. Colosse aux pieds d'argile. Gisant de pierre sur ce tombeau. Les fauteuils du début s'étaient faits lits. Lits qui supportaient son corps malade. Et pourtant, il se battait pour garder les apparences saines. Toujours bien présenter. Toujours refuser l'aide. Toujours se débrouiller. Et à l'entrée comme à la sortie de ce milieu médical, il restait droit, chemise et pull habituels, casquette à la française vissée sur le crâne.

Depuis le début du traitement, une éventualité lui était apparue. Une simple petite possibilité à laquelle il aurait pu songer bien avant que le cancer ne prenne ses aises chez lui. Si il y passait. Si il mourrait.. Abby. Sa petite soeur. Il ne pouvait nier, il l'avait abandonnée. Il ne pouvait nier. Mais si il quittait la surface de cette planète, qu’adviendrait-il définitivement d'elle ? Peut-être même jamais au courant serait-elle. C'était elle qu'il regrettait le plus, de son ancienne vie. C'était à elle qu'il aurait alors aimé tout donner. Qu'elle s'évade définitivement, puisqu'il n'avait même pas oser l'emmener avec elle dans sa fuite. Le sommeil n'était pas réparateur. Ne l'était plus. Fin d'après-midi, l'hiver sonnait son glas à Detroit. Et une main se glissait dans celle d'Edgerton. Et doucement, arraché à sa torpeur, il rouvrait les paupières.

Eden. Il déglutit, battit des paupières. Eden ? Des semaines qu'ils ne se voyaient plus, semblaient chacun, inconsciemment, mettre une très grande importance au fait de ne pas tomber l'un sur l'autre. Eden. Un pincement lui vint au coeur alors qu'il laissait ses yeux verts d'eau dériver sur la jeune femme. En silence. Soirée d'Halloween, derniers instants en date avec elle. Et encore, l'incompréhension, sa méchanceté gratuite et ses excuses ridicules. Et la révélation qui avait frappé au coeur. Noah gardait cette soirée dans le flou sur beaucoup de points. Mais ceux-là, ils étaient nets. Très nets. Se rappeler ses mots. Lame de couteau transperçant ses chairs. Refermer les paupières, pousser un soupir discret. Et serrer ses doigts minces dans sa main. Il ne voulait pas lui faire croire qu'il était autant atteint qu'il ne l'était. Les choses étaient déjà assez fragiles. Un coup de vent et le château de carte s'effondrerait.

".. Eden." Reprendre une inspiration. Et se redresser, s'asseoir au bord du lit, laisser ses jambes tomber dans le vide. Car toujours, il serait raccordé, cathéter à l'intérieur du coude. Noah pinça les lèvres. Comment agir, comme jouer ? Jouer son rôle. Noah flancha devant le regard bleu azur d'Evans, un instant. Se mentir, mentir aux autres ? Non. Juste camoufler la vérité, alors. "... Un mois et demi entre chacune de nos rencontres, c'est peut-être un peu long." Fait numéro un. Il avait le chic, désormais, pour ne plus jamais sortir ce qu'il fallait au bon moment. Mais putain, si il recommençait à ce rythme, les engueulades étaient parties pour débuter d'ici trente secondes ! "Enfin... Tu m'as manqué." Belle tentative pour se rattraper. Surtout que tout cela était vrai. Eden. Elle avait produit un capharnaüm géant dans sa vie, et en lui. Elle avait ouvert ses yeux, lui avait confié des choses si dures à dire, si dures à attendre... Et lui ? Lui n'avait finalement rien dit. Aurait-elle apprécié cela, de savoir qu'il avait abandonné une famille en devenir, une future épouse, une soeur, une vie ? Non. Cet acte avait été lâche. Mais cela avait été son seul moyen d'échapper au destin qui se traçait droit devant lui. Le mariage, son père, un enfant, tromper sa femme, défendre des connards, en devenir un. Cercle vicieux dont il s'était extrait. Arrêter d'être ce que son père voulait qu'il soit. Prendre sa vie en main. Il se mordilla doucement la lèvre inférieure. Il n'osait pas oser. L'embrasser. Retrouver ces rares secondes où les incertitudes et les cris n'avaient pas été présents. Mais juste eux deux. Eux deux...► CAPTAIN CORNFLAKES
(c) AMIANTE

Revenir en haut Aller en bas


Anonymous

WELCOME TO DETROIT
Invité




When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden Empty
MessageSujet: Re: When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden EmptyDim 16 Déc 2012 - 5:12

When it gets cold outside...
Les débris d'une vie qui avait été leur. Les débris d'une vie qui semblait un jour leur avoir appartenu, jonchaient, ici et là, sur le sol blanchâtre d'un hôpital accueillant les âmes brisées. Et naïvement, eux, tentaient de rattraper. Se rattraper. Recoller les morceaux, reconstruire cette personne qu'il semblait avoir été un jour. Et espérer, oui. Espérer que ces moments reviendraient. Ceux qu'ils avaient laissé filé, comme tout le reste. Instants intenses qui leur avaient filé entre les doigts et qu'ils regrettaient, inconsciemment. Souvenirs qui disparaissaient au lever du soleil, ce dernier éclairant la réalité de leurs vies. La nuit les berçait, les ténèbres les enveloppaient de ses songes cruelles qui pourtant reflétaient tellement ce qu'ils étaient en train de vivre. Un échec. Rien de plus, rien de moins. Ils s'évitaient soigneusement, se regardaient sans vraiment se voir, et se perdaient à nouveau. Parmi les mensonges, les non-dits. Parmi leurs vies. Passé qui semblait leur avoir été aussi impitoyable, à l'un comme à l'autre. Et c'est de ses yeux bleus qu'Eden tentait de le retrouver, cherchait, fouillait entre ce que Noah souhaitait bien laisser transparaître. De son regard embué de larmes, brouillé de peurs que son esprit lui avait imposées.

Elle le regarda, impassible, durant de longues secondes. Pesant chacun de ses mots, ne réagissant cependant pas à ce qu'il pouvait bien lui dire. Détailla chaque trait de son visage, s'arrêtant successivement involontairement sur ses lèvres et ses yeux, pendant que son propre corps, lui, répondit à sa voix par un long frisson qui lui transperça la chair, les os, le coeur. Tout du moins le peu qu'il en restait. Tout en la personne d'Edgerton semblait avoir changé. Son regard, en premier lieu, la brisait littéralement. Et un instant, lorsque leurs yeux se rencontrèrent, Evans cru défaillir. Par ces prunelles emplies de souffrance, de désespoir. Cependant en elle semblait subsister un peu d'espoir. Braise perpétuelle qui continuait de brûler, un peu, au fond d'un iris bien trop profond pour que la petite brune qu'elle était face à lui n'ose s'y aventurer. Ses lèvres, ensuite, avaient changé aux yeux d'Eden. Plus attirantes qu'auparavant, encore. Tout comme ses bras dans lesquels elle se serait glissé volontiers si elle en avait eu le courage. Pourtant elle resta ainsi, recroquevillée sur elle même, les genoux contre sa poitrine, établissant comme seul contact sa main qui elle restait tendrement nichée dans celle de Noah. Pétrifiée par le peur qui ne l'avait toujours pas quittée. Pétrifiée par la douleur que pouvait être celle qu'elle ressentait encore en cet instant.

Dépliant finalement ses jambes afin de s'asseoir correctement face à Edgerton, elle baissa la tête tout en se mordant la lèvre discrètement. Elle semblait encore prendre le soin de l'éviter méticuleusement, sans vraiment savoir pourquoi. Peut-être souhaitait elle ne pas s'attacher davantage à une personne qu'elle finirait probablement par perdre. D'une manière ou d'une autre. S'autorisant pourtant après de longues dizaines de seconde une réaction, elle redressa timidement la tête telle une enfant et lui répondit d'une voix incertaine. « Tu m'as manqué, aussi. » Et c'est involontairement qu'elle plongea son regard dans celui de Noah, s'y perdant probablement assez pour se détourner de ses yeux qu'elle avait jusque là évité. Une inspiration profonde. Et elle se leva, machinalement, pour venir s'approcher doucement de lui, les joues rougies par les larmes. Ce n'est que très difficilement qu'elle parvint à soutenir son regard sans pourtant venir l'embrasser. Glisser ses lèvres contre les siennes, volonté d'un corps tout entier qu'elle réprima cependant, privilégiant son esprit à son coeur - une fois de plus. Elle se contenta donc de lui adresser un sourire non très convaincant, avant de venir s'asseoir à ses côtés sa main toujours dans la sienne. Et elle reprit, glissant à mi voix ces mots au creux de son oreille, la tête posée sur son épaule. « Ca fait une bonne moyenne pour moi. Les seules personnes dont j'ai été proche un jour m'ont échappées durant une décennie. Estime toi heureux. » Nouveau détail de sa vie qu'elle lui livra sans vraiment le vouloir. Son frère, qu'elle venait seulement de retrouver. Ethan, et Joan. Qu'elle n'avait jamais retrouvé - qu'elle n'avait pas cherché. Evans vivait encore dans le passé. Elle qui avait pourtant passé tant de temps à fuir ce dernier ne pouvait réprimer cette souffrance qui en émanait toujours. Ce n'était pas qu'un père, qu'elle avait perdu. Mais une famille. Des amis. Une vie. Elle avait perdu sa vie. Et ne l'avais jamais retrouvé jusque là. Jusqu'à Noah. Noah qui lui aussi lui échappait. Par ses réactions, par ses mots. Tout lui échappait. Cependant, elle, tentait encore de le retenir auprès d'elle. Peut-être une dernière fois. Peut-être pour quelques jours, quelques semaines. Peut-être pour toujours.
△everleigh
Revenir en haut Aller en bas


Anonymous

WELCOME TO DETROIT
Invité




When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden Empty
MessageSujet: Re: When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden EmptyDim 16 Déc 2012 - 14:00


When it gets cold outside ...☇Eden




(maroon 5) ▽ When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up.
Ils campaient leur personnage, acteurs d'une seule représentation. Le tomber de rideau leur serait fatal. Il n'y avait qu'une seule scène, celle de la vie, et le public était critique. Parfois tout se jouait en un seul acte. Parfois, les scènes se suivaient, sans goût. Une chose était certaine. Tout comme l'entrée, il avait réussir sa sortie. Remercier le public de vous avoir adoré ou haï, faire une dernière révérence, avant de retomber dans l'anonymat et l'obscurité. De mourir, acteur d'un soir. Les spots étaient trop vifs pour cette scène. Le parquet n'avait même pas le charme de grincer, le décor appauvri servait encore et toujours, dénouant les gorges et laissait nus les coeurs. Les mots de leur texte, ils ne les avaient pas appris. En plus de n'avoir droit qu'à un seul essai, l'improvisation était de mise. Certains jouaient bien leur rôle, d'autres moins. Noah et Eden étaient bons acteurs. Brillantes étoiles qui s'entrechoqueraient pour venir s'échouer sur les rives de la vie, et s'éteindre, esseulées. La lumière qui brillait en Edgerton, depuis des mois maintenant, s'affaiblissait. Mais il y mettait tout son coeur. Entretenir la flamme, faire perdurer le feu. Grappiller obstinément encore un peu de vie, sans pour autant en vouloir. Il dansait avec la mort, dans un ballet où les faux-pas coûtaient chers. Qu'importe. Il brûlait, ses veines brûlaient, son sang brûlait, ses poumons brûlaient... Son coeur brûlait. L'entendre le dire. Mettre les mots. Elle lui avait manqué. Il lui avait manqué. Si les choses s'arrêtaient ici, au plus simple coeur des mots, quand les phrases voulaient encore dire des choses, quand les mots avaient encore un sens. Edgerton était tombé dans ses yeux glacés. Il voulait peut-être finir ainsi. Se noyer dans ses iris bleutés avant de sombrer dans les abysses de ses pupilles. Et ne jamais, jamais, remonter à la surface. Eden s'ouvrait à lui. Et lui livrait sans le vouloir forcément éléments de cette vie dont Noah ne savait quasiment rien. Rien d'autre que l'horreur, cette horreur qui prenait à la gorge quand on vous disait de telles choses. Il s'était questionné, pendant ces semaines. Elle lui avait livré son passé. Il aurait dû lui dire, le sien. Et l'enfance dorée, et ce père qui au final, tout comme dans le cas d'Eden, avait été figure d'adulation comme de rejet et d'horreur. Son horreur à lui, Noah, n'était pas aussi violente. Mais qu'importe. Il avait grandi ainsi. Il avait abandonné cette vie. Cette famille. Sans se retourner. Mais peut-être le devait-il ? Oui, il le devait. Garder ses doigts entrelacés avec ceux de la jeune femme. S'humecter les lèvres, baissant le regard. Hésiter, prendre une inspiration. Parler du passé, en détail et pour de vrai, il ne l'avait jamais fait. Et il redoutait. Le coup qu'elle se prendrait avec ses mots, et le rejet qu'elle aurait face à lui, de façon logique. Elle ne pourrait que réagir ainsi. Il était un lâche. Et les lâches le restaient jusqu'au bout de leur vie. « Eden.. J'ai eu du temps pour réfléchir. Et il y a certaines choses, que, maintenant je me rends compte, je dois te dire... Je.. Hum.. Je suis pas natif de Detroit. C'est pas un miracle, tu me diras. New-York. Oui, je viens de NYC. J'ai grandi là-bas.. Je.. Tu m'as parlé de ton enfance, et de ton passé. Je dois te dire les choses qui me concernent, je crois, alors. C'est un peu dur, comme ça, il faudrait des explications, et je vais te les donner, c'est sûr! mais.. J'avais une vie, là-bas. Je les ai tous lâchés sans quasiment rien dire, rien d'autre qu'un sms à ma petite soeur. J'étais parti pour devenir un connard. C'est pas ce que je veux être, tu le sais, ça.. Enfin voilà. Y'avait un autre Noah, avant celui-là. »

► CAPTAIN CORNFLAKES
(c) AMIANTE

Revenir en haut Aller en bas


Anonymous

WELCOME TO DETROIT
Invité




When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden Empty
MessageSujet: Re: When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden EmptyLun 17 Déc 2012 - 15:32

When it gets cold outside...
Quatre murs, blancs. Dénués de vie, dénués de sens. Pièces toutes similaires dans lesquelles des centaines de personnes chaque année se battaient pour garder la vie. Garder la vie parmi la foule, parmi le bruit, parmi le blanc. Garder la vie alors qu'elle avait déjà déserté le champ de bataille. Garder la vie alors que l'espoir demeurait une seule fenêtre à travers laquelle s'infiltraient quelques rayons de soleil. Garder la vie, oui. Garder sa vie. Celle que les Hommes construisaient tous pareillement ; d'un acharnement sans limites. Lutte réduite à néant par quelques défaillances physiques. Lutte réduite à néant par son propre corps qui lui semblait infliger nombre de dégâts volontaires. Mais pourtant, il s'agissait de tellement plus qu'un simple combat de chair, de sang, et d'organes. Bien plus qu'une course contre le temps. Une guerre menée dans un esprit encombré d'hypothèses et de soins. Psychologique, bien avant d'être physique. Jamais Eden n'avait du affronter la maladie dans son entourage. Ainsi n'avait elle jamais connu cette souffrance qui en cet instant consumait chaque partie de son être tout entier ; débutant sa course effrénée à la destruction par son cœur. Niche même de ce qui l'avait rapproché de Noah, creux béant où demeuraient depuis leur première rencontre la peur et les doutes. L'amour aussi, y avait séjourné. Et elle l'avait naïvement laissé prendre place, prendre la plus grande place en ces lieux si accueillants. Eux brûlaient à présent, chaque seconde un peu plus, à travers le regard clair qu'Evans laissait vagabonder tour à tour sur le visage de l'avocat, tour à tour sur son corps. Affaibli. Et ces mots, ses mots, eux aussi accentuèrent violemment cette sensation intense. Sa voix. La signification, de tout cela. Tellement de choses en un instant, mais pourtant si peu. Quelques syllabes alignées les unes après les autres, ne représentant finalement pas grand chose. Tout avait été trop rapide, trop soudain pour être réel. Du moins c'est ce qu'elle avait essayé de croire, durant ce silence d'un mois et demi. Se persuader du pire. Afin de se protéger, un peu. Première tentative qu'elle avait fait, vainement. Car cette nuit encore c'était bien lui qu'elle avait cru entendre, ses cris qui lui avaient transpercé la poitrine. C'était bien lui qu'elle avait voulu sauver. C'était bien lui qu'elle était venue retrouver. Machinalement, instinctivement. Plus entraînée par son propre corps que par sa raison. Lui le demandait, encore, toujours. Le réclamait explicitement. Et la Eden, elle, avait tenté d'ignorer ces requêtes jusque là. Par fierté. Par peur. Effrayée de tout, tout ce que cela impliquait. Eux, eux deux. Ensemble. Main dans la main. Une personne supplémentaire qu'elle pourrait perdre. Voilà ce dont elle était réellement effrayée. Ces risques.

Leurs regards se croisèrent. Un nouveau couteau lancé en plein dans son cœur, lorsque les mots de Noah surgirent de l'obscurité de son passé. Eden détourna le regard, perdant celui-ci dans le vide, sa vue se brouillant de nouveau de liquide lacrymal. Une famille. C'était une famille qu'il avait abandonné, lâchement. Alors qu'elle avait passé son enfance à tenter de préserver les débris de la sienne au prix de son propre bonheur. Une famille. C'était une famille qu'il avait probablement détruite. Plusieurs vies, mêlées les unes aux autres, qu'importe la distance. Elle resta le temps de quelque seconde immobile, sans bouger, ni peut-être même respirer. Seules ses larmes témoignaient de sa vie en cet instant. Seules ses larmes témoignaient de ses pensées. Un arrêt sur image. Prendre le temps de digérer le choc, tout du moins essayer. Et se relever, maladroitement, les idées embrumées. Se placer face à Noah. Débiter, débiter ces mots, tout lâcher. Lâcher prise. « Qu'est-ce qu'ils t'avaient fait, hein ? T'avais pas le droit ! C'est tout, c'était tout. T'es comme elle, t'es comme eux, tu pars, tu fais que ça de partir, tu fuis parce que c'est plus simple ! Qu'est-ce que t'as fait encore ce dernier mois, si ce n'est m'éviter ? Comme la dernière fois. T'as pas le droit, t'as pas le droit de me faire ça, j'veux pas que tu partes, j'veux pas que tu sois comme eux, je voulais pas que tu sois comme eux. Tu m'éloignes de toi à chaque fois que t'en as l'occasion... » Les joues humides, le visage marqué par la tristesse mélangé à un peu de colère, Eden se laissa tomber sur la chaise derrière elle et prit son visage entre ses mains en tentant de se calmer. Elle embrassait la folie de près. Et bientôt peut être cette dernière viendrait-elle la chercher.
△everleigh
Revenir en haut Aller en bas


Anonymous

WELCOME TO DETROIT
Invité




When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden Empty
MessageSujet: Re: When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden EmptyMar 18 Déc 2012 - 10:11


When it gets cold outside ...☇Eden




(maroon 5) ▽ When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up.
Regarder le monde ne se réduire qu'à un tas de lambeaux. Il devrait en prendre l'habitude, se barder face à ces moments. Mais justement, il avait tout lâché pour ne pas devenir ainsi. S'émouvoir encore, sourire encore, pleurer encore. Avoir d'autres mots qu'argent et frais de dossier dans la bouche, se servir de ses lèvres et de sa voix dans un autre but que de défendre au barreau une multinationale et ses relevés de compte douteux. Et si il en était ainsi, ne pas être celui que son père voulait qu'il soit, abandonner cette quête. Et, homme, être humain, continuer d'avoir le coeur à vif quand il voyait les gens pleurer et souffrir. Le coeur à vif et sur la main, certes, mais Eden n'avait pas tort. Il aurait dû la couper, n'en avait pas la force. Seule restait alors ses mots à elle, sa respiration profonde à lui, et le silence de leurs vies. Syllabes similaires à des poignards qui entaillaient sa chair et son âme. Oui, il avait été lâche. Un lâche. Un putain de lâche qui avait quitté le navire. Mais le paquebot ne coulait pas encore alors. Il n'avait fait que déserter, éviter la guerre avant qu'elle n'éclate. Noah fut parcouru d'un frisson. Pincer les lèvres, tenter de calmer le flot contradictoire qui voguait et menait ses pensées à s'écraser sur les dures côtes de son crâne. « Eden.. C'est pas ça, c'est pas ce que tu crois. Je les ai quittés pour ne pas leur faire de mal, tout comme.. inconsciemment, on s'évite. Je veux pas voir souffrir les autres pour moi, à cause de moi. C'est que des conneries, c'est bas, c'est lâche, mais j'avais que ça comme issue. Ou je devenais mon père, je devenais un de ces abrutis qui ne vivent que pour le fric ! C'était la première fois que j'allais à son encontre. Ouais, quand je suis parti.. J'avais toujours voulu qu'il me voit, me regarde, soit fier de moi. Y'avait pas moyen. Et je sais que j'aurais du emmener ma soeur, putain, je le sais ! Mais je me suis carapaté le soir de son anniversaire, j'avais enfin réussi à passer le cap, je.. »

Abby. Petite soeur. Noah avait appris, dans l'urgence et sans le vouloir, mot pour mot, ce dernier message qu'il lui avait envoyé avant de détruire la puce de son téléphone, et tout moyen du genre de le retrouver ainsi. Les yeux embués, Noah déglutit, et réfréna une quinte de toux. Il pinça les lèvres, et évitant soigneusement le regard d'Evans, regardant avec intensité le bout de ses pieds pour ne pas se voir flancher, il reprit, la voix sur le fil : « Joyeux anniversaire ma chérie. Excuse-moi pour tout ça. Excuse-moi de ne pas être là. Je t'aime. Et je t'aimerai toujours. Mais cette vie, ce n'est pas la mienne. Je n'ai jamais eu de valeur aux yeux de papa. Je n'en aurais jamais. J'ai toujours tout fait pour être à la hauteur. À sa hauteur. Mais je ne suis jamais assez bien. J'ai toujours rêvé de défendre la veuve et l'orphelin moi. Et je défends des entreprises et des hommes bourrés de frics. Au tribunal, je les défends, mais dans ma tête, je les condamne. Je peux pas avancer comme ça. Je peux plus. Cinq ans que je fais ça, j'en peux plus. Excuse-moi encore. Mais dis à Papa et à Carey que je pars. Qu'il ne faut pas essayer de me retrouver. Que ça servirait à rien. Je dois me marier dans sept mois, je serai le prochain détenteur du cabinet et je vais vivre dans l'Upper, passer mes vacances dans la villa familiale des Hamptons. Je vais finir par tromper ma femme, on divorcera, on se battra pour la garde du gosse qu'on aura. Et je serai passé à côté de ma vie. C'est pas ça que je veux. Je suis pas fait pour ça. Peut-être qu'ils me comprendront pas. Je m'en fous. Tant que toi tu m'as compris. J'ai même pas de pincement au cœur quand je pense à mon père, ou à ma future femme que je vais abandonner. Même pas. Mais je me dis que t'auras plus personne. Alors je m'excuse, encore. Adieu, Abby. Adieu, p'tite sœur. » Une voix qui s'était faite fantôme vers les derniers mots, faillant et se brisant définitivement. Il avait toujours veillé sur Abby, et puis l'avait abandonnée, à peine âgée de 17 ans, dans ce monde qu'il avait fui en solitaire. « C'est ça, c'est mon dernier message à ma soeur. Tu crois qu'un connard comme ceux-là aurait pu le faire ? Tu crois que si j'avais pas justement été différent de ceux de ce monde j'aurais pas hésité, en me relisant, en me disant que je faisais sûrement une énorme connerie ? » Noah releva enfin le regard, pour le planter dans celui d'Eden. Tout, tout sauf l'indifférence et l'ignorance.

► CAPTAIN CORNFLAKES
(c) AMIANTE



Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas


Anonymous

WELCOME TO DETROIT
Invité




When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden Empty
MessageSujet: Re: When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden EmptyJeu 20 Déc 2012 - 14:24

When it gets cold outside...
Les mots raisonnaient, se fracassaient violemment contre chaque paroi de son crâne avant de venir s'imprimer dans son esprit, marqué au fer rouge de la souffrance. Et elle, l'écoutait, malgré tout, silencieuse, laissant ses larmes s'exprimer à sa place. Chaque nouveau son sortant d'entre les lèvres de Noah lui valait un nouveau sanglot, une nouvelle plaie qu'il ouvrait peut-être involontairement sur un cœur déjà bien fragile. Amas de tissus et de sang qui semblaient s'être glacés en cet instant dans un corps lacéré de toute part par les paroles d'Edgerton. La respiration saccadée, les mains toujours posées sur ses tempes qu'elle massa tant bien que mal, tremblante. Perdue dans une pièce bien trop grande en cet instant pour elle. Ses bras, ceux dans lesquels elle avait voulu se glisser en arrivant, l'attiraient encore plus en cet instant, paradoxalement. Prison de peau et de vie qui refermait ses barreaux pourtant si tendres autour d'elle. Cependant Evans n'assouvit pas ses désirs, et resta ainsi, assise face à lui, les yeux clos. Incapable de bouger. Paralysée, effrayée par ces mots qui sortaient machinalement d'entre les lèvres de l'avocat, dansants sur un passé qu'il disait être sien. Ils virevoltaient, glissaient dans les airs avant de venir tapisser les murs vierges de vie, d'évènements qui semblaient s'être produits un jour. Analyser chacun des mots, comprendre chaque phrase, ce n'est que difficilement qu'Eden parvint à comprendre le discours de son interlocuteur, l'esprit encore bien trop encombré par ses premiers mots. Pourtant, elle parvint à suivre le cours sans fin de ses mots, et, redressant la tête, elle lui répondit d'une voix tremblotante. « C'est toi qui es parti, tu sais pas ce que c'est de se faire abandonner. Ta sœur je... » Un sanglot vint l'arrêter dans la longue réplique qu'elle s'apprêtait à faire. Sa sœur. C'était elle qu'il avait principalement abandonné. Et, instinctivement, son esprit dériva sur sa propre histoire. Ezra l'avait abandonné. Ne s'était pas battu. Noah avait abandonné. Ne s'était pas battu, non plus. Comparaison navrante qui ne fit que la blesser davantage, de nouvelles larmes coulèrent silencieusement de ses prunelles glacés tandis qu'elle planta son regard dans celui d'Edgerton. Elle reprit, parvenant à canaliser cette douleur dans un recoin de son cœur, glissé entre sa colère et son amour. « Les gens qui t'entourent sont normalement assez matures pour décider de ce qui est bien pour eux ou non... T'as pas le droit de faire ce choix à leur place... » Elle s'interrompit, un bref instant. Assez pour que lui reprenne la parole. Le regard - bien que troublé - toujours posé sur lui, un frisson la parcourut dans l'intégralité de son corps lorsqu'elle comprit de quoi il s'agissait, cette fois-ci. Eden baissa la tête, de nouveau, la souffrance ayant repris le dessus malgré ses efforts. L'image qu'elle avait toujours eu de lui jusque là s'envolait, s'évaporait, un peu plus après chaque mot, chaque son prononcé. L'homme qu'elle pensait avoir aimé s'en allait lui aussi, simultanément.

Réprimant ses derniers sanglots difficilement, Eden se redressa timidement suite à ses derniers mots, le regard cette fois-ci planté dans le sien. Et c'est innocemment qu'elle vint se glisser dans ses bras, entourant sa nuque des siens, les yeux clos. Retrouver cette chaleur réconfortante, traiter le mal par le mal. Sa joue humide contre celle d'Edgerton, elle prit une grande inspiration et le serra encore, un peu plus contre elle. Enfant qu'elle n'avait jamais vraiment été, elle se laissait aller en cet instant à une insouciance qui lui allait pourtant si bien. Oublier les doutes et les promesses, s'envoler les peurs et les faiblesses, tel était son seul souhait en cet instant : le retrouver. Garder cette chaleur humaine, s'enivrer de ses parfums et se satisfaire du présent. Noah. Noah était son présent, malgré les tumultes, les différents. Malgré leurs passés. Malgré eux. Semblables mais pourtant différents en tous points. Un léger sourire, infime, se dessina sur son visage, alors qu'elle ouvrit enfin la bouche, glissant ces quelques mots à son oreille. « Je suis désolée... Excuse moi Noah. Je mélange tout. Tu m'as manqué... Et j'suis venue ici parce que... J'ai peur de te perdre... »

△everleigh
Revenir en haut Aller en bas


Anonymous

WELCOME TO DETROIT
Invité




When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden Empty
MessageSujet: Re: When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden EmptyVen 21 Déc 2012 - 13:25


When it gets cold outside ...☇Eden




(maroon 5) ▽ When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up.
Il ne leur restait que leurs yeux pour pleurer, leurs mots pour tenter dans cette fin illusoire de se défendre, et leurs âmes pour s'entrechoquer et se perdre encore et encore dans les abysses de ce bas monde. Les souvenirs, en traîtres, viendraient encore appuyer sur leur tête alors qu'ils sortaient péniblement de l'eau. Mais qu'importe. Des années à brûler à petit feu, et voilà que la flamme se faisait crépitante, que les braises prenaient vie et que le bûcher s'attisait. La voix l'avait quitté. Les mots avaient trop écorchés sa gorge. Il n'avait plus la force ni l'envie d'articuler encore des réponses et de se justifier. Il n'y avait pas de justifications. Acte lâche, lâche comme lui. Il regrettait autant qu'il ne le regrettait pas. Il ne faisait que broyer désormais la noirceur qui s'était répandue en lui. Devenir un fantôme, ne plus faire face, s'évader, déserter, s'enfuir. Être un lâche. Un acte répréhensible, mais horriblement humain. Oh, techniquement, il n'avait fait aucun choix pour son entourage. Sauf celui de se passer de lui. Il avait tout abandonné pour ne plus à avoir de faire de choix en aval. Être abandonné, dans le fond, devait se rapprocher d'abandonner, avec le regret des actes en moins. Car la colère était la même, de n'importe quel côté du miroir. La colère de se déchirer, contre soi ou contre l'autre, toujours la colère en trame de fond. Oublier le temps, oublier l'espace. Oublier, s'oublier. Faire abstraction de tout, sauf de cette douleur sourde qui palpitait dans leur coeur respectif. Oublier ce monde fou, retrouver ce monde fou en lui, en elle, en eux. Aucun sens, et pourtant tout avait un but. Monde fou. Aussi fou que lui. Aussi fou que sa vie et ses rêves, ses actes et ses traîtrises. Fou, fou, fou.. Fol espoir aussi. Et folles idées de se dire que le monde pouvait encore tourner quand le leur s'écrasait au sol et se réduisait en miettes.

Fou, fou, fol, fol, folle, folle. Plus rien n'avait de but, tout avait un sens, le temps passerait toujours, et des gens mourraient et des enfants naîtraient. Des gens se sépareraient, et d'autres se réuniraient. Comme eux. Des gens se réconcilieraient, d'autres se disputeraient. Comme eux. Comme eux. Eux. Mot magique. Eux. Toi + Moi. Lui + Elle. Elle, elle qui vint doucement se glisser dans ses bras. Elle, elle et son corps frêle, et ses sanglots étouffés. Elle. Elle. Elle... Eden. Sentir sa peau douce contre la sienne, son souffle encore parfois spammé par les fantômes de ses pleurs. Il passa lentement ses bras autour d'elle, avec le réflexe de faire attention à son cathéter. Petites choses, toujours, qui pourriraient les meilleurs moments. Sentir. La sentir. Chasser le noir en lui, au moins tenter. Et y arriver, quand ses yeux verts d'eau se posent sur ce mince sourire. Mince, mais sourire quand même. Noah déglutit, pinça les lèvres, et tenta de prendre une inspiration pour retrouver le calme. Calmer ses pensées, calmer le flot et les marées. Les mots étaient douloureux, mais d'une autre manière encore. "Non, non.. j'ai fait des erreurs par le passé, il en est ainsi. Je... ça me touche, Eden. Je.. j'ai perds de me perdre, et de te perdre, parfois, toi aussi. Mais faut pas.. penser dans ce sens-là. T'es là, je suis là. On est là, encore." Oser. Ou non. Ils se retrouvaient encore inconnus à chacune de leurs rencontres. Encore, toujours, réécrire l'histoire, reprendre du début, rembobiner le film. Plus de bases, jamais de bases. Mais eux. Eux. Lui & Elle. Noah et Eden. Et, incertaines idées, incertains avenirs, incertain Edgerton, venant doucement caresser du bout des doigts la ligne de son visage, l'arrête de sa mâchoire, la courbe de sa joue. "On se perd, on se retrouve, et on en arrive toujours au même constat.. avoir une discussion sans éclats, nous deux, ça a l'air assez dur." Noah esquissa un petit sourire, mordilla le bout de sa lèvre, et déglutit. Les choses en étaient ainsi.
► CAPTAIN CORNFLAKES
(c) AMIANTE

Revenir en haut Aller en bas


Anonymous

WELCOME TO DETROIT
Invité




When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden Empty
MessageSujet: Re: When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden EmptyMer 2 Jan 2013 - 11:31

When it gets cold outside...
Les cris de douleur avaient donc cessé d'emplir la pièce, l'alarme avait été sonnée, et après avoir réduit leurs coeurs à feu et à sang comme à leur habitude ils le réparaient tous deux à présent dans les bras l'un de l'autre. Ainsi l'histoire semblait-elle destinée à se reproduire inlassablement, schéma inévitable, perpétuel recommencement les faisant stagner telle une image figée. Se quitter pour mieux se retrouver, disait-on. Quand était-il lorsqu'il s'agissait d'un évènement se produisant à chaque nouvelle rencontre ? Encore, toujours reprocher les choses à autrui sans penser une seule seconde à se remettre en question avant de le voir s'échapper à nouveau. Nous filer entre les doigts avec le temps, tel le souffle d'un vent frais transperçant le coeur et l'âme. Retrouver la tempête, s'en éloigner le plus rapidement possible avant de venir rassembler les débris et reconstruire un peu de ce qui existait auparavant pour mieux le re-détruire plus tard. Encore, toujours. Et observer, encore, toujours ce bas monde s'effondrer chaque jour un peu plus. Spectateurs d'une relation qu'ils détruisaient toujours un peu plus, soigneusement, minutieusement. Comme si tous deux pensaient ce lien voué à l'échec. Fatalité certaine que leurs esprits pensaient irréfutable alors que leurs coeurs se battaient encore et toujours, assaillis de toute part par la raison sans jamais la laisser s'emparer de ce territoire encore préservé par ces sentiments si intenses qui s'entrechoquaient dans sa poitrine entière aux côtés d'Edgerton.

Se blottir dans ses bras et ne plus jamais le lâcher. Jamais. Promesse qu'Eden se fit à elle-même sachant pertinemment qu'il ne s'agissait pas de la première fois qu'elle pensait de la sorte avant de s'en aller par elle-même, encore. Etouffer ses sanglots le temps d'une étreinte, juste une. Assez réconfortante pour laisser s'envoler ses doutes et ses peurs, bien que déchirante, aussi. Déchirante par cette façon que Noah avait de toujours réussir à la rattraper, malgré tout. Malgré lui, malgré ses mots, ses maladresses. Malgré ce qu'il venait de lui livrait. Paradoxe qu'était celui en train de se produire dans son corps entier, une partie souhaitant rester auprès de lui et l'autre ne demandant qu'à fuir. Fuir, comme elle l'avait toujours fait. Eviter les ennuis et les intempéries, les contre-courants. Prendre la vie comme elle était toujours venue à elle ; dévastée, détruite. Lui laissant pour seule compagnie une solitude à laquelle elle s'était habituée dix ans durant. Ainsi la présence de cette dernière rassurait Evans à présent plus que les bras d'Edgerton, d'une certaine façon. Peur de l'inconnu, peur d'elle-même, et de lui aussi.

Se retrouver dans ses mots tout comme s'y perdre. Toujours un peu tremblotante, Eden glissa son visage face à celui de Noah, les mains posées sur sa nuque. Et léger sourire, discret, se dessina sur son visage tandis qu'elle se mordait la lèvre doucement. Ecouter sa voix, encore, les yeux plongés dans les siens. L'écouter lui une fois, juste une fois. L'écouter la rassurer. Comme il l'avait toujours fait, malgré tout. Laisser le doux frisson venir la parcourir dans son corps entier lorsqu'il glissa ses doigts sur sa joue, saisissant son coeur au passage. Evans baissa les yeux, un peu. Les joues rougies, le coeur battant. Et répondit à mi-voix d'un ton incertain. « Peut-être. Mais... On se retrouve, toujours. » Eden redressa la tête. Doucement, tendrement, elle vint glisser ses lèvres contre celles d'Edgerton, resserrant légèrement son étreinte sur sa nuque. Un nouveau frisson. Oublier encore la cause de sa venue, de leur dispute, de toutes ces choses n'ayant aucun sens mais qui pourtant les séparaient toujours un peu plus. Maintenant. Seul maintenant comptait. Et c'est à cette pensée qu'elle vint rechercher ses lèvres, encore, entre les siennes. Ne pas les lâcher non. Pas pour le moment. Tout comme lui. Laisser cette chaleur intense s'emparer du corps frêle et affaibli qu'était le sien, en proie à tout et n'importe quoi. Mais surtout à Noah.
△everleigh
Revenir en haut Aller en bas


Anonymous

WELCOME TO DETROIT
Invité




When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden Empty
MessageSujet: Re: When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden EmptyJeu 3 Jan 2013 - 5:29


When it gets cold outside ...☇Eden


(maroon 5) ▽ When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up.
Comme un cri, appel à l'aide dans sa grandiloquente et ultime forme. C'était le bruit sourd et violent de cet immense arbre, solidement semblait-il ancré dans la terre, qui s'ébranlait et dans un craquement s'écroulait. Rongé de l'intérieur. Sans racines. L'apparence en ultime rempart. Apparences et habitudes définitivement ébranlées depuis des semaines. Des mois. Lui semblait-il parfois, des années et des années. Se déchirer et se perdre, marins naufragés aux canots de sauvetage se retrouvant parfois quand les courants de la mer de détresse déchaînée allaient dans le même sens que ses vents. Accrocher un sourire à ses lèvres, lever le drapeau blanc? Matelots de leur coeur respectif ramant au rythme des mêmes tambours. Fallait-il réellement qu'ils ne cessent de se perdre pour mieux se retrouver ? Se perdre, se déchirer, égarer leur âme encore et toujours dans cette fatale histoire que, par pudeur et par prudence, Noah aurait hésité à qualifier d'amour. Et pourtant c'est ce qu'elle était. Des allures plutôt platoniques et dramatiques. Certes. Mais le mot semblait pourtant aller, leur aller. Il n'y avait que l'amour des grandes épopées pour maudire ainsi les vies et les destins. Le lâche et la lâchée. Toujours allant les touts-venants de leurs histoires respectives tatouaient à l'encre de chine leurs coeurs blessés par tant et tant de mensonges, de doutes et d'abnégation. Il se refusait à mourir, encore un peu pour espérer la voir vivre, quand encore et toujours le verbe n'était pas le bon. Le bon mot, le bon verbe; Noah avait perdu de son éloquence au fur et à mesure que sa condition d'homme se délitait. Mais la tumeur répondait de façon favorable, disaient les médecins. Se refuser à crever, alors oui, encore un peu, et garder un brasier flambant et soi même si l'on n'aurait plus osé l'appeler la flamme de l'espoir. Alors, encore, leurs mots se feraient couteaux quand leurs lèvres seraient velours. Qu'importe encore. Tant qu'ils se retrouvaient. Que leur errance les réunissait, et que les choses de la vie seraient outrepassées. C'était sentir son coeur battre dans sa poitrine et résonner dans son crâne. C'était la douceur de sa peau.. et celle de ses lèvres. Il n'avait pas osé. Elle l'avait fait. S'embrasser comme à ce premier jour, désespérément, amants interdits das leur singularité et leur spontanéité. Noah sentit le frisson glisser le long de sa colonne en même temps que les fins doigts d'Evans se glissaient eux aussi à sa nuque.. Fragile poupée de porcelaine. Edgerton referma doucement les paupières. Baisser le rideau sur ce monde, impitoyable, pour se joindre à l'union de leurs lèvres. La main et les doigts qui avaient si tendrement, et avec incertitude, effleuré sa peau, glissèrent dans ses mèches brunes. Respirations suivant un seul et même invisible chez d'orchestre. Et cette chaleur humaine, douce dame qui avait quitté le Edgerton, revenait se glisser tout contre lui. Réchauffer son coeur. Elle lui avait manqué. Eden. Être avec elle, faire abstraction un tant soit peu de leur environnement. Finalement, entre deux embrassades, reculer de quelques centimètres son visage; peu de choses. Et, mi-voix, glisser : "Je te trouverai. Où que tu sois. Je pourrai toujours te retrouver." Et revenir chercher ses lèvres. Encore. Certains mots n'avaient jamais été dits, à peine effleurés. Mais il aurait apprécié lui montrer à quel point il l'aimait. Elle. Eden. ► CAPTAIN CORNFLAKES
(c) AMIANTE

Revenir en haut Aller en bas


Anonymous

WELCOME TO DETROIT
Invité




When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden Empty
MessageSujet: Re: When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden EmptyLun 7 Jan 2013 - 16:29

When it gets cold outside...
Vague de chaleur intense qui lui avait tant manquée. La chaleur réconfortante de l'aurore mêlée à la fraîcheur de la rosée. Encore, toujours sentir son coeur imploser alors que chaque centimètre carré de sa peau frissonnait comme jamais auparavant. Le bonheur de redécouvrir, encore, toujours. Le découvrir lui. Un peu plus, chaque seconde. Dans ses mots et ses gestes, entre ses lèvres et ses yeux. Ce regard dans lequel elle se plongeait chaque fois qu'elle en avait l'occasion, volontairement ou non. Magnétisme fatal auquel malgré ses efforts elle ne pouvait échapper. Tout était donc question de faits et gestes que son subconscient lui susurrait à l'oreille sans que jamais elle ne s'en rende compte consciemment. Ainsi se retrouvait-elle de nouveau serrée contre Edgerton sans que véritablement elle n'en ait formulé le souhait explicitement. Pourtant son corps entier lui hurlait de le garder encore un peu auprès d'elle. Peut-être s'emballait-elle trop vite. Sûrement. Mais, impulsive qu'elle était, ne pouvait résister à ce désir irrépressible qu'était celui d'attirer, encore un peu plus Noah contre elle. Restituer ce qui lui était du. Un peu de bonheur. Un peu d'amour. Tant d'affections qui depuis déjà bien longtemps avaient pris la fuite, laissant alors seule la fillette apeurée qu'elle demeurait toujours depuis tellement d'années déjà. Une dizaine. Une quinzaine. Errer dans un monde qui ne lui avait plus appartenu dès son plus jeune âge. Et avoir l'impression de le rattraper, cette fois-ci. Lui ordonner ce qu'elle voulait sans laisser les autres choisir à sa place. Et elle le voulait lui.

Rompre l'étreinte, difficilement. Le coeur battant, les joues rougies, un peu. Trait de son caractère particulier qui jamais ne s'effacerait. Cependant cette fois-ci elle garda la tête droite, plongeant ses grands yeux bleus dans le regard d'Edgerton. Ne jamais le lâcher. Ne pas le laisser lui échapper. Les mains posées sur sa nuque, son index caressant encore délicatement cette dernière. Un léger sourire. Et cette sensation si particulière que pouvait être celle de sentir le monde se dérober sous ses pieds. Non pas par désespoir, cette fois-ci. Mais par des mots troublant un équilibre déjà précaire, fragilisé par tous ces sentiments qui se mêlaient et s'emmêlaient dans un ordre pourtant bien précis. Ezra lui avait fait cette promesse. En d'autres termes. D'autres circonstances, aussi, bien qu'au fond elle furent toutes deux relativement semblables. Ezra lui avait fait cette promesse. Et l'avait tenue. Ainsi se retrouvait-elle soudainement à croire sans ciller ne serait-ce qu'une seule seconde ces mots qu'elle aurait tant de fois voulu entendre. Que quelqu'un se batte pour elle. Comme si elle en valait la peine. Comme si on tenait à elle assez pour cela. Et cette chaleur, bien plus intense cette fois-ci, s'empara de nouveau de son petit coeur si fragile. Faisant naître en elle cette flamme qui s'était éteinte. Un peu d'espoir. Les choses iraient mieux. Naïvement le pensait-elle tout du moins. Revenir chercher ses lèvres, revenir chercher l'amour. Après ces mots, après ses mots. Et rester silencieuse, durant quelques secondes. Se délecter de cette saveur innommable qu'était celle de leurs baisers. Apprécier toujours plus intensément le tracé de ses doigts entre ses cheveux. Puis finir, par, à son tour reculer légèrement son visage de celui de Noah. Evans esquissa un nouveau sourire, plus franc cette fois-ci, et glissa son front contre le sien. Profiter de ses yeux encore un peu. S'y plonger durant quelques secondes. Puis, ajouter à mi-voix. « Et je ne m'éloignerai jamais trop afin que tu ne me cherches pas trop longtemps. Plus maintenant... » Eden resta ainsi. De longues secondes, sans bouger. Perdue dans ce regard qu'elle voulait sien. Demeurer une enfant. Jamais cette insouciance ne lui avait appartenue. Et pourtant aujourd'hui il s'agissait de la seule chose qui lui permettait de rester à ses côtés. Peut-être était-ce un leurre. Un mensonge qu'elle se contait à elle même. Une promesse irréalisable. Motivée cette fois-ci par une volonté nouvelle, celle que lui lui donnait. Cette force qu'elle semblait trouver entre ses bras. Son sauveur avant d'être un bourreau. Edgerton la rendait vivante. Assez pour qu'elle croit en ce qu'elle lui disait, assez pour qu'elle croit en ce que lui lui disait.
△everleigh


Dernière édition par Eden S. Evans le Sam 19 Jan 2013 - 8:00, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas


Anonymous

WELCOME TO DETROIT
Invité




When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden Empty
MessageSujet: Re: When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden EmptySam 12 Jan 2013 - 5:28


When it gets cold outside ...☇Eden




(maroon 5) ▽ When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up.
Il ne pouvait plus rien promettre. Les promesses, en effet, n'étaient plus qu'illusoires quand prononcées par Noah. Il ne savait rien de son lendemain, et du jour qui suivrait. Peut-être qu'il claquerait, comme ça, sans raison, dans quelques heures comme dans un an. Mais il ne s'autorisait plus à promettre. C'était d'une certaine manière se refuser à rêver, en parallèle, se condamner en partie. Mais surtout, préserver les vivants. Protéger les rares personnes qui siégeaient en hautes places dans son coeur. Volontairement. Il ne voulait pas faire de promesses en ne sachant pas si il pourrait les tenir. Alors, ses mots à l'égard d'Eden, pourtant, auraient pu sonner comme de telles juridictions. Peut-être un peu. Pas vraiment. Ce n'était pas promettre. C'était une certitude, quelque chose sur lequel personne ne pourrait jamais revenir. Où qu'elle soit, il ferait tout pour la retrouver. Ne jamais la laisser s'évaporer dans la nature, arrêter de la perdre. Ses mots en réponse tracèrent un sourire sur les lèvres d'Edgerton. Le coeur plus léger, il la serra dans ses bras. Encore. La sentir, bien vivante, bien elle-même, à ses côtés. Il ne pouvait pas grand-chose, il ne pouvait plus grand-chose. Il n'était que l'ombre de ce qu'il avait pu être. Plus grand-chose de bien solide, encore une promesse qui s'était délitée dans le vent violent de la vie. Il se sentait un peu plus vivant, avec elle. Un peu plus de ce monde, connecté au présent. Arrêter d'évoluer dans son propre espace-temps, juste pour quelques secondes, quelques minutes. Ne plus être un de ces innombrables hommes, déconnectés du monde et pourtant jurant qu'ils en faisaient partie, sourd et aveugle de la vie qui flottait devant eux et qu'ils repoussaient. Depuis qu'il avait quitté New-York, rares avaient été les fois où il s'était senti aussi vivant. Avoir un sens, ne pas être là sans but. Celui, qu'il avait pris, pour continuer d'avancer. Pas un rêve, juste une certitude. Il avait ressenti la même chose, plus d'un an plus tôt. Perdu au milieu du Nigéria, faisant de l'humanitaire. Des femmes, des hommes, des enfants. Et, tout bêtement, il avait aussi à ce moment-là, cru avoir un réel but dans la vie. Ce n'était plus jouer pour les grandes compagnies, c'était soutenir le petit peuple. Il avait passé des moments rêvés, là-bas. Tout bonnement. On ne ressortait pas indemne, pas inchangé d'une année loin de chez soi, en terre inconnue, au service des autres. Cette expérience l'avait apaisé. Et aujourd'hui, même malade, il continuait, depuis Detroit, d'oeuvrer à sa mesure. Il avait une vie que l'on pouvait rêver sous certains angles. Et d'autres mordaient tout bonnement la poussière. Il jouait peut-être au grand justicier, défendeur de la veuve et de l'orphelin. Mais c'était dans sa nature. C'était lui. C'était Noah. Et même si il s'interdisait les rêves et les grands espoirs, les projets et les promesses, une phrase, bien trop vraie, lui était revenue en tête. On ne disait jamais assez je t'aime aux gens que l'on aimait. Il ne savait pas de quoi serait fait demain. Comme beaucoup de personnes sur cette planète, certes, sauf que l'incertitude, celle de ne pas savoir si il vivrait encore de façon certaine jusqu'à la prochaine occasion, le tiraillait. Les mots n'avaient quasiment jamais été prononcés entre eux. C'était trop lourd de sens, ça impliquait beaucoup trop de choses peut-être. Noah pinça les lèvres et se dégagea un peu de l'étreinte de la Evans. Planter son regard dans le sien. Il lui dirait en face. Bien en face. La pure vérité qui brouillait son coeur à force de trop attendre. Quelques mots, peu de choses. Mais déjà, tout un monde, toute une vie mise en jeu ou presque. Des mots lourds de sens. Des mots qui avaient une portée. Autant destructeurs que créateurs. Il s'en moquait. Il n'avait qu'une vie. Certes, il avait joué à ce jeu et en était à sa seconde chance, mais cela ne faisait qu'appuyer son ressenti. Une vie, pas assez de temps. On ne le disait jamais, oh non, jamais assez. D'entre ses lèvres, dans un souffle, voix douce et posée, il glissa : « Je t'aime, Eden Evans. » Déglutir, soutenir encore un instant son regard. Les mots étaient dits. Les dés étaient jetés.
► CAPTAIN CORNFLAKES
(c) AMIANTE

Revenir en haut Aller en bas


Anonymous

WELCOME TO DETROIT
Invité




When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden Empty
MessageSujet: Re: When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden EmptySam 19 Jan 2013 - 13:54

When it gets cold outside...
Vivre. Un peu. Sentir son coeur s'emplir d'une pointe de bonheur, et le voir battre. L'entendre tambouriner dans sa poitrine, écouter ce tendre bruit, tendre rythme lui indiquant que oui, elle était encore vivante. Bien plus que jamais. Bien plus qu'elle n'aurait pensé pouvoir l'être un jour. Le regard plongé dans le sien. Chercher des réponses qu'il semblait lui donner, même inconsciemment. Et les trouver. Auprès de lui, tout contre son coeur, nichée entre ses bras et perdue dans son regard. Abri réconfortant que pouvait représenter chaque partie du corps d'Edgerton, et dans lequel elle se réfugiait aujourd'hui. Besoin d'être protégée, encore, toujours. Protégée de ce monde qui depuis bien longtemps déjà ne tournait plus rond pour elle et n'avait jamais repris son sens initial. Désorientée, elle l'avait toujours été. Troublée par ces choses insensées, ces pertes et ces retrouvailles sur lesquelles elle n'aurait pourtant jamais parié. Laisser le destin choisir à sa place, se laisser guider par les vents et marées, au gré de ceux qui voulaient bien décider pour elle. Incapable de prendre des décisions, peut-être. Effrayée par les conséquences de ses actes, effrayée par elle-même, en quelque sorte. Par ses envies et ce qui pourrait s'ensuivre. Par l'engagement et les risques. Se recroqueviller, s'effacer, tel un fantôme esseulé errant dans une vie n'étant plus sienne depuis quelque temps déjà. Pourtant elle semblait, peu à peu, redonner sa confiance. Fermer les yeux sur les possibilités d'échec, se laissait aller à la tendre et douce sensation que pouvait être celle de sentir Noah contre elle. Et c'est à lui qu'elle se donnait, en lui qu'elle nourrissait l'espoir qu'elle avait lui aussi perdu. Sans jamais s'avouer la raison même de tant d'attachement, tant d'attentions. Sans jamais chercher à comprendre. Sans jamais écouter ce que son subconscient lui disait. Stoppée par cette barrière qu'elle s'imposait à elle-même, façonnée de souvenirs et d'un passé qu'elle avait encore tant de mal à oublier. Et très vite, hors de son étreinte, après ses baisers, ces questions l'assaillaient de toute part, s'emparaient de son esprit déjà bien vulnérable ces derniers temps. Bien plus qu'il ne l'avait jamais été. Retirer son masque trop souvent, le laisser tomber à terre et laisser son visage en proie à de nouvelles attaques. Se laisser assaillir, encore. De rien. De tout.

Quatre petits mots. Le regard toujours plongé dans le sien. Et, déjà, sa respiration semblait se couper soudainement. Et déjà les mots semblaient lui échapper, lui filer entre les doigts. Devenir muette alors que son coeur lui hurlait de répondre, détruisant sous ses cris chaque organe, chaque veine, chaque partie aussi infime soit-elle de son corps. Eden déglutit, baissant le regard, les lèvres entre-ouvertes sans qu'aucun son ne vienne franchir pourtant cette barrière invisible. Cela signifiait trop. Trop pour elle, trop de risques. Trop de chances d'être déçu, trop de possibilités. Trop d'incertitudes. Tellement de choses mais pourtant si peu à la fois. Rendre tout réel, cette fois-ci. Rendre ce qu'ils ressentaient vivant. Evans se recula, un peu. Sentant sa vue se brouiller de nouveau. Tremblotante. Secouée de ces mots qu'elle redoutait mais qui pourtant lui avaient fait tellement de bien. Encore perdue. Toujours perdue. Egarée et sans attache ; seule. Ainsi vivait-elle et ainsi semblait-elle vouloir rester malgré là souffrance que cela lui infligeait. Pourtant elle redressa le regard, un peu. Osant rattraper encore ses yeux des siens. Eden esquissa un sourire, malgré tout. Malgré cette guerre intérieure entre son esprit et son coeur, malgré ces frissons et ce regard brillant. Malgré toutes ces réactions physiques qu'elle ne contrôlait pas. Articuler quelques mots, après avoir inspiré profondément. Ce ne fut que difficilement qu'elle y parvint. « Je... J'ai la trouille... Ca m'fait peur... J'suis désolée... » Venir embrasser sa joue, tendrement. Le coeur en morceaux. Le corps en morceaux. Et déjà elle venait rattraper sa nuque entre ses bras fins. Se serrer contre lui. Les mots n'y étaient pas, pourtant tout son corps agissait en conséquence. Incapable de se détacher de cet être. Incapable de se détacher de cet être qu'elle aimait. Parce que, oui, elle en était amoureuse. Mais le dire lui était impossible. Effrayée. Apeurée par l'intensité de ses sentiments. Et vulnérable. Pourtant elle resta ainsi, tout contre lui. Les yeux clos. Inspirant profondément. Et pansant, encore un peu plus, ces blessures qui se rouvraient et se refermaient à leur guise. Peut-être un jour y arriverait-elle à nouveau. Montrer à quel point elle pouvait aimer.
△everleigh


FIN
Revenir en haut Aller en bas


Helen S. Connelly

WELCOME TO DETROIT
Helen S. Connelly

AGE : 36
NOMBRE DE CONTACTS : 573
ANNIVERSAIRE : 13/01/1988
EN VILLE DEPUIS LE : 13/12/2012
AVATAR : Stana Katic




When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden Empty
MessageSujet: Re: When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden EmptyDim 20 Jan 2013 - 11:19

Terminé & verrouillé.
Revenir en haut Aller en bas



WELCOME TO DETROIT
Contenu sponsorisé




When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden Empty
MessageSujet: Re: When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

When it gets cold outside and you got nobody to love you'll understand what I mean when I say there's no way we're gonna give up☇Eden

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Evanna ●"Give in to love or live in fear"
» Eden & Ezra √ I don't know what I can't do for you.
» it's okay not to be okay - eden s. evans
» My bones ache, my skin feels cold, and I'm getting so tired and so old | STILES
» Candy # Love may come in a box, but true love comes right to your door step.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
I'M NOT PERFECT ::  :: ϟ RPG-